F3 - Modèles et méthodes d'intervention - L'approche systémique en Travail social PDF
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HES-SO
2024
Emilio Pitarelli
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This document is a study guide/handout on the systemic approach in social work, covering key concepts from 2013-2020. It explores various theories and models within this approach, offering insights into social work practice and relevant research.
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**F3 -- Modèles et méthodes d'intervention** ---------------------------------------------- **L'approche systémique en Travail social** 2024 Responsable de module : Emilio Pitarelli Cette brochure, réalisée par **Olivier Udressy en 2013**, a pour but de présenter les principales définitio...
**F3 -- Modèles et méthodes d'intervention** ---------------------------------------------- **L'approche systémique en Travail social** 2024 Responsable de module : Emilio Pitarelli Cette brochure, réalisée par **Olivier Udressy en 2013**, a pour but de présenter les principales définitions de cette approche qui seront développées et travaillées lors des cours. Elle a été actualisée en septembre 2020. Cette brochure doit être citée comme un « document non publié » en se référant aux normes APA 7. **\ ** Table des matières {#table-des-matières.En-ttedetabledesmatires} ================== [ [Introduction] 4](#introduction) [ [Les théories sur lesquelles se fonde l'approche systémique] 5](#les-th%C3%A9ories-sur-lesquelles-se-fonde-lapproche-syst%C3%A9mique) [ [Épistémologie systémique] 6](#%C3%A9pist%C3%A9mologie-syst%C3%A9mique) [[3.1] [La théorie générale des systèmes] 6](#la-th%C3%A9orie-g%C3%A9n%C3%A9rale-des-syst%C3%A8mes) [[3.1.1] [Les systèmes ouverts à l'équilibre et systèmes ouverts à l'écart de l'équilibre] 7](#les-syst%C3%A8mes-ouverts-%C3%A0-l%C3%A9quilibre-et-syst%C3%A8mes-ouverts-%C3%A0-l%C3%A9cart-de-l%C3%A9quilibre) [[3.1.2] [L'équifinalité] 8](#l%C3%A9quifinalit%C3%A9) [[3.1.3] [La totalité et la non-sommativité] 8](#la-totalit%C3%A9-et-la-non-sommativit%C3%A9) [[3.1.4] [L'homéostasie] 9](#lhom%C3%A9ostasie) [[3.2] [La théorie de la communication selon l'Ecole de Palo Alto] 9](#la-th%C3%A9orie-de-la-communication-selon-lecole-de-palo-alto) [[3.2.1] [Les points principaux qui peuvent résumer cette théorie] 9](#les-points-principaux-qui-peuvent-r%C3%A9sumer-cette-th%C3%A9orie) [[3.2.2] [Les cinq axiomes de la communication] 11](#les-cinq-axiomes-de-la-communication) [[3.3] [Double contrainte] 11](#double-contrainte) [[3.4] [Deuxième cybernétique] 12](#deuxi%C3%A8me-cybern%C3%A9tique) [[3.4.1] [La rétroaction] 12](#la-r%C3%A9troaction) [[3.4.2] [La deuxième cybernétique et le constructivisme] 13](#la-deuxi%C3%A8me-cybern%C3%A9tique-et-le-constructivisme) [ [Liste de références] 15](#liste-de-r%C3%A9f%C3%A9rences) [ [Articles conseillés] 16](#articles-conseill%C3%A9s) Introduction ============ La professionnalisation des travailleurs sociaux, soit le passage d'une activité bénévole et caritative à une activité professionnelle, s'adosse notamment à une formation axée sur des compétences théoriques et pratiques. Outre les disciplines comme le droit, la sociologie et la médecine, les courants psychologiques et psychanalytiques ont été largement utilisés pour développer des méthodes d'intervention. A titre d'exemple, on voit apparaître dans les années 1950, dans les services sociaux, le développement du case-work, un outil élaboré aux Etats-Unis à partir des courants psychologiques et psychanalytique. L'ouvrage « Les méthodes nouvelles d'assistance, le service social des cas individuels » de Mary Richmond est reconnu comme étant un des piliers théoriques de cette méthode et s'impose comme une référence. On voit également apparaître les techniques d'écoute et les entretiens d'aide qui s'inspirent notamment des théories du psychologue Rogers. Dans le champ de l'éducation sociale, les théories psychanalytiques constituent des supports théoriques centraux, en particulier Winnicott, Freud, Klein, Bettelheim. L'épistémologie systémique, courant plus récent, est progressivement intégrée à l'enseignement et dans les pratiques du social à partir des années 1970. Elle reçoit un écho favorable auprès des travailleurs sociaux surtout dans son application dans les thérapies familiales. La systémique est perçue par les professionnels de la relation d'aide comme un outil permettant de comprendre les comportements humains et pouvant offrir des pistes concrètes dans l'intervention. Pour les travailleurs sociaux, la possibilité d'être formés à la thérapie familiale, leur a également permis d'obtenir une meilleure reconnaissance de leur formation. Ainsi, en 1975, les premiers cours de thérapie familiale sont dispensés à l'Ecole sociale de Genève (IES) par des psychiatres et psychothérapeutes essentiellement ; seul un enseignant est assistant social (Amiguet et Julier, 1998). L'approche systémique sera intégrée dans la formation de base des travailleurs sociaux des principales écoles sociales de suisse romande dans les années 90 en tant que modèle de pensée et d'intervention. Cette méthode est perçue, par certains professionnels, comme un outil qui permet à la fois d'avoir des repères pour communiquer et des repères pour intervenir auprès des usagers dans différents contextes. L'investissement dans la relation que les travailleurs sociaux construisent avec les usagers soulève souvent un questionnement sur leur propre comportement. Dans ce sens, l'approche systémique peut donner non seulement des pistes de compréhension du comportement et de la situation de l'usager, mais également des moyens au praticien pour se questionner sur la manière dont il se perçoit dans la relation à l'usager\... Ainsi, le professionnel se trouve aussi responsable de ce qui se vit dans la relation. Les théories de la communication, développées par Watzlawick (1972), ont également été reprises dans le cadre de la formation, car elles permettent de soutenir la réflexion quant aux relations entre travailleurs sociaux et usagers. Le postulat de Watzlawick (1972) est que tout comportement est communication[^1^](#fn1){#fnref1.footnote-ref}, qu'on ne peut pas ne pas se comporter, et que ce comportement, même s'il apparaît comme inadapté, est souvent la solution la moins mauvaise pour celui qui l'exprime. Ce postulat encourage un changement de regard sur l'usager·ère. Le travailleur social peut se dire que « les gens ont de bonnes raisons de faire ce qu'ils font » et dès lors construire avec eux d'autres possibles pour améliorer leur situation. Dans ce sens, on peut dire avec Amiguet et Julier que En Suisse romande, Amiguet, Julier, Grisel et Lechenne se sont attelés à distinguer la thérapie familiale de l'intervention systémique en travail social et également à conceptualiser les grands principes de l'approche systémique pour qu'ils puissent devenir des repères pour l'intervention sociale. L'ouvrage qui en a résulté (Amiguet et Julier, 1998) fait figure de « bible » dans le champ du travail social. Les théories sur lesquelles se fonde l'approche systémique =========================================================== En psychologie, l'approche systémique se caractérise par la volonté d'articuler différents niveaux ou systèmes pour expliquer les comportements individuels. Dans ce sens, elle met l'accent sur les interactions en contexte dans l'ici et maintenant. La mise en évidence de ces règles est à la base de la pensée systémique qui insiste sur le fait qu'on ne peut comprendre un élément que s'il est **observé dans son contexte**[^3^](#fn3){#fnref3.footnote-ref} et en fonction des interactions qu'il entretient avec son environnement. Le système tel que Bertalanffy (1972) le définit *« est un complexe d'éléments en interactions, donc en mouvement, ce qui suppose forces et énergie. »* C'est au sein du groupe de Palo Alto que les théories liées à la thermodynamique et à la théorie générale des systèmes ont été appliquées aux systèmes humains en développant des concepts relationnels complexes à la base des principes de la théorie et de la thérapie familiale systémique ou interactionnelle. Ainsi, les lois générales des systèmes physico-chimiques ou biologiques ont été élargies aux systèmes familiaux. Les principes de la théorie générale des systèmes qui ont été retenus pour comprendre le fonctionnement des familles dans le champ des thérapies familiales sont prioritairement : les systèmes ouverts à l'équilibre, l'équifinalité, la totalité ainsi que l'homéostasie. Les membres du groupe de Palo-Alto essayèrent, en approchant un problème, de proposer aux familles une autre compréhension de leur difficulté. Dès lors, ces familles doivent en effet s'interroger sur la fonction du problème au sein du système qu'elles composent. D'un point de vue méthodologique, l'approche systémique en travail social peut reposer sur les quatre piliers développés ci-dessous : 1.- la théorie générale des systèmes (Von Bertalanffy, 1972) 2.- la théorie de la communication (Watzlawick, l'Ecole de Palo Alto) 3.- la double contrainte (Haley, 1956)[^4^](#fn4){#fnref4.footnote-ref}, 4.- la deuxième cybernétique (Von Foerster, 1973) et le constructivisme. Épistémologie systémique ======================== La théorie générale des systèmes -------------------------------- Un système peut se définir comme suit : De cette définition, il découle qu'un système peut se caractériser par les éléments suivants : - **Les éléments **: il s'agit des différentes parties qui constituent le système. Ces éléments ne peuvent être divisés ; on peut, dès lors évaluer leur nombre et leur nature. Ces éléments sont plus ou moins homogènes ou hétérogènes. - **Une frontière **: elle sépare la totalité des éléments de son environnement : cette **frontière** est toujours plus ou moins perméable et constitue une interface avec le milieu extérieur. Très perméable, elle permet au système de pratiquer de nombreux échanges avec tout ce qui l'entoure ; on parle alors de **système ouvert**. Imperméable, ou très peu perméable, elle force le système à être replié sur lui-même ; on parle alors de **système fermé**. La frontière permet d'identifier la structure, « l'ossature », par exemple d'une famille, d'un groupe ou d'une organisation. Elle offre la possibilité de repérer les **sous-systèmes** qui composent le système. Dans un système famillilal, la frontière intérogera les relations entre les sous-systèmes parents-enfants ou les sous-systèmes que constituent les générations. (Minuchin, cité par Elkaïm, 1995). Cette frontière, ou limite est plus ou moins évidente, parfois sans réalités physiques, et peut dépendre de l'observateur. (Exemples : la membrane d'une cellule, la peau du corps. Elle peut aussi être plus floue, plus mouvante, telle la frontière délimitant un groupe social.) La **frontière** est en relation directe avec les concepts d'échange et d'adaptation. Un système ouvert n'est jamais complètement indépendant de son environnement ; son comportement ne peut être défini de manière complètement autonome. Afin d'assurer sa propre survie, le système doit s'adapter constamment à son environnement. Ce processus ne peut être considéré à sens unique : le système et son environnement s'adaptent l'un à l'autre ; ils se conditionnent mutuellement. Ces interactions réciproques constituent les fondements de l'évolution naturelle. - **Une finalité **: c'est à dire organisé dans d'intention d'atteindre un but fixé, explicite ou non. - **Son évolution **: dans une temporalité (passé, présent et à venir). - **Son organisation **: c'est à dire la structure du système, les éléments qui le composent et les relations qui les relient. Plus les échanges, les interrelations sont nombreuses, plus le degré d'organisation du système est élevé et plus grande sera la complexité. La complexité d'un système tient au moins à trois facteurs : le degré élevé d'organisation, l'incertitude de son environnement, la difficulté, parfois même l'impossibilité d'identifier tous les éléments et de comprendre toutes les interactions. On peut distinguer, les systèmes simples - régis par des rapports de causalité linéaire et basés sur l'interaction « effet-cause » -, des systèmes compliqués qui se composent quant à eux d'une multitude d'éléments qui les relient. Il est possible de simplifier les systèmes simples sans désorganiser le système car les interactions et les comportements de leurs éléments sont prédictibles et organisables (montre, moteur de voiture...). Quant aux systèmes complexes, ils se caractérisent par une dynamique non linéaire qui les rend imprédictibles et inorganisables, notamment en termes d'efficience (le cerveau, la météo...). Il est impossible de les simplifier sans prendre le risque de détruire leur intégrité. ### Les systèmes ouverts à l'équilibre et systèmes ouverts à l'écart de l'équilibre A partir des travaux de Bertalanffy (1972), les thérapeutes familiaux ont, comparé analogiquement les familles à des systèmes ouverts en état d'équilibre. Rappelons qu'un système dit ouvert est un système en interaction avec son environnement. Les informations échangées sont importantes, puisqu'elles permettent au système de s'adapter aux modifications du milieu dans lequel il évolue afin d'assurer sa survie. A partir de ces définitions, les thérapeutes familiaux ont interprété les symptômes exprimés par l'un des membres d'une famille comme des « tentatives de protection » d'un ensemble familial trop rigide pour supporter un changement. Le comportement vécu comme anormal est alors compris comme un mécanisme homéostatique qui ramène l'équilibre au sein du système par ce qu'on appelle une **« rétroaction négative ».** **La rétroaction négative permet de réduire l'écart provoqué par des perturbations qui déséquilibre le système afin de retrouver son état initial.** Il faut dire que, dans un système ouvert à l'équilibre ou proche de l'équilibre (ex. : une famille, une équipe de travail), la stabilité est la règle pour que le système puisse perdurer. De ce fait, le comportement du système est prévisible car il répond à des lois générales. Cette approche, comme on le voit, ne laisse pas de place à l'histoire et s'intéresse surtout à **l'ici et maintenant**. Le focus est mis sur des lois générales au détriment de la spécificité de chaque situation. C'est pour cette raison, qu'Elkaïm s'est intéressé aux travaux d'Ilya Prigogine (Prix Nobel de chimie) consacrés aux systèmes ouverts à l'écart de l'équilibre. Selon Prigogine et son équipe, On constate donc, avec Prigogine, que la stabilité n'est pas une loi intrinsèque et qu'un système peut donc vivre, **évoluer à l'écart de l'équilibre**. De nouveaux éléments peuvent alors être retenus, tels que l'idée de l'écart par rapport à l'équilibre, l'aspect du hasard ainsi que celui de rétroaction évolutive permettant de passer d'état en état. Ainsi, les systèmes ne sont plus perçus essentiellement comme statiques et stables. Ces constats amènent Elkaïm (1995) à intégrer dans les observations des règles qui régissent un système thérapeutique, un questionnement sur le passé qui donne du sens aux comportements et qui permet de questionner les croyances profondes de chaque individu. Les éléments historiques sont nécessaires pour lui mais ne sont pas à analyser de manière causale ou linéaire. **Ce passé ne « condamne » pas l'individu, il ne fait que le sensibiliser et amplifier certains comportements dans la situation présente.** ### L'équifinalité La notion de **système ouvert, échangeant information, énergie et matière avec son environnement a** conduit Bertalanffy à énoncer **le principe de l\'équifinalité**. **Un système est \"équifinal\" parce qu\'il peut réaliser ses objectifs à partir de différents points de départ et par différents moyens. Ce principe affirme que** La propriété d'équifinalité rendant toute évolution imprévisible, l'état actuel d'un système ne permet donc pas de retracer son histoire ni de prédire son avenir. Toutefois, comme tout système tend à un but, on peut prévoir qu'il arrivera à sa fin en passant par des mécanismes de régulation et de chaînes causales circulaires pour maintenir son homéostasie (principe qui régit l'équilibre). Ce principe a une grande importance, quand il se rapporte aux systèmes humains. Il stipule **qu\'il n\'y a pas de solution unique, que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets et que les mêmes effets ne proviennent pas des mêmes causes** et que les individus ne sont donc pas que déterminés par leur histoire passée. **L'accent est alors mis sur les paramètres d'organisation du système** (les valeurs, les mythes, les croyances, les normes, les rituels, la configuration et la hiérarchisation des réseaux de relations, les identités) à un moment donné plutôt que sur les conditions initiales. Si l'équifinalité permet de sortir d'une explication liant directement les causes et les effets, elle conduit aussi, selon Elkaïm, à minimiser l'importance de l'histoire du système. Dans ce sens, elle ignore le facteur temporel qui pourtant peut, dans les systèmes ouverts à l'écart de l'équilibre, influencer leur évolution. ### La totalité et la non-sommativité **Le principe de totalité s'applique au système ouvert et correspond à sa qualité émergente**[^5^](#fn5){#fnref5.footnote-ref} **qui révèle le fait que le tout est plus et moins que la somme de ses parties. Dès lors, tout changement d'un élément ou d'un sous-système entraîne des modifications sur l'ensemble et modifie la qualité émergente qui en résulte**. La non-sommativité est le principe qui renvoie au fait que le système n'est pas la somme de ses éléments ; on ne peut donc pas l'y réduire. On dira alors qu'une famille, une équipe de travail n'est pas réductible à l'addition des individus qui la composent. De même qu'il n'est pas possible d'analyser les caractéristiques d'un élément ou d'un individu à partir de l'ensemble dont il fait partie. Le principe de totalité s'applique également à l'intervenant·e qui n'est pas séparable du système dans lequel il·elle intervient. Autrement dit, si l'intervenant·e change, ça revient à dire qu'un des éléments a changé et que par conséquent le reste du système change. ### L'homéostasie **L'homéostasie est la capacité d'un système ouvert à maintenir son équilibre pour assurer sa pérennité, donc de réagir face à des changements qui risqueraient de le déstabiliser**. Jackson, (1957, cité par Miermont, dictionnaire des thérapies familiales, 1987, p. 348) décrit les mécanismes homéostatiques à l'œuvre dans les groupes familiaux de la manière suivante : L'homéostasie a pris une place centrale dans le champ de la thérapie familiale, car approcher un symptôme revient à s'interroger sur la fonction de ce symptôme non seulement au niveau d'une économie personnelle, mais aussi au niveau du système plus large où ce symptôme est apparu et s'est maintenu (Elkaïm, 1989, p. 38). Ce concept, souvent pris au pied de la lettre, énonce en effet le symptôme exprimé par l'un des membres de la famille comme ayant une fonction interpersonnelle homéostatique. Dans cette vision, il faut donc pour provoquer un changement, dépasser un état de crise, retrouver l'équilibre et l'homéostasie. L'école de Palo Alto a pour sa part désavoué cette conception de l'inévitable fonction homéostatique des symptômes. Elle soutient l'idée qu'un symptôme peut apparaître de manière fortuite, à tout moment, mais peut aussi être entretenu par des tentatives de solutions pernicieuses. Ceci dit, il est néanmoins important pour l'intervenant·e de respecter les « résistances » des usager·ère·s qui sont souvent l'expression de cette fonction indispensable à la survie du système dans lequel il est inclus. La théorie de la communication selon l'Ecole de Palo Alto --------------------------------------------------------- L'ouvrage de référence qui se trouve à l'origine de cette théorie de la communication s'intitule « Une logique de la communication » (1972). Cet ouvrage est le fruit des recherches de trois auteurs : Watzlawick (qui jouera un rôle très important dans la diffusion des recherches sur la communication), Helmick Beavin et Jackson. D'origines scientifiques diverses, ils appartiennent au groupe de chercheurs de « l'Ecole de Palo Alto ». Les fondements épistémologiques de leur théorie trouvent leur source dans l'œuvre de G. Bateson. ### Les points principaux qui peuvent résumer cette théorie 1\. La pragmatique de la communication : étudie les effets de la communication sur le comportement. Le postulat est que tout comportement est une communication et que l'émetteur et le récepteur sont unis, intentionnellement ou non, par la communication. 2\. Toute communication obéit à des règles que l'on peut découvrir grâce aux redondances, c'est-à-dire à la répétition de certains événements observables. 3\. Les processus de communication sont des systèmes à rétroactions : d'après la définition de la psychologie sociale de G. Bateson : « la psychologie sociale est l'étude des réactions des individus aux réactions d'autres individus. Il faut examiner non seulement les réactions de A au comportement de B, mais aussi comment ces réactions affectent la conduite de B et l'effet de cette dernière sur A ». On peut dès lors affirmer que tout comportement est à fois réaction et induction (cf. : concept de circularité[^6^](#fn6){#fnref6.footnote-ref}). 4\. Les notions de normal et de pathologiques sont relatives, car elles dépendent du contexte. Ce ne sont pas des caractéristiques individuelles, mais elles sont liées aux processus d'interactions. 5\. L'interaction est considérée comme un système*, « \[\...\] Les interactions sont des actions réciproques modifiant le comportement ou la nature des éléments, corps, objets, phénomènes en présence ou en influence »* (Morin, 1977, p. 51). L'interaction peut donc être étudiée selon la théorie du système général (= ensemble d'éléments en interaction évoluant dans le temps, vers un but, de manière telle que toute variation d'un élément affecte l'ensemble du système). 6\. La communication est une condition « sine qua non » de la vie humaine et de l'ordre social. 7\. La conscience de soi dépend de son rapport aux autres. 8\. L'Ecole de Palo Alto reprend le schéma classique des spécialistes de l'information, de la communication et de la cybernétique (Shannon, Lasswell, Wiener) : ![Description : Macintosh HD:private:var:folders:gl:0m0s6qx56j79vccglbnyfnpr0000gp:T:TemporaryItems:processus.jpg](media/image4.jpeg) - Source d'émission: l'émetteur - Message : contenu de la communication - Canal : voie de circulation du message (Code : ensemble des signes convenus pour que le message soit compris, recevable) - Bruits : phénomènes parasites qui perturbent et dénature le message - Récepteur : destinataire du message Référent : éléments du contexte et de la situation qui ont amené l'émetteur à formuler le message et le récepteur à le recevoir. ### Les cinq axiomes de la communication Les auteurs de la théorie de la communication ont dégagé cinq axiomes de la communication : 1\. **L'impossibilité de ne pas communiquer**, il n'existe pas de non comportement et tout comportement a valeur de message : on ne peut pas ne pas communiquer. 2\. **Deux niveaux de communication,** une communication transmet une information, un contenu (l'aspect indice) et induit un comportement : la relation (l'aspect ordre). Ex : « Fiche-moi la paix » et « Veuillez me laisser seul un instant, je vous prie » ont le même contenu, mais pas la même manière de définir la relation entre les communicants. Une confusion entre le contenu et la relation est souvent source de perturbation dans la communication. Pour sortir de la confusion : la méta communication, c\'est une communication sur la communication. **3. Ponctuation de la séquence des faits**, une manière de décrire les phénomènes selon son propre point de vue. La ponctuation de la séquence des faits est le repérage de séquences longues au sein d'une communication entre deux personnes, les échanges constituent une chaîne dont les maillons se chevauchent et forment des triades (unité de communication constituée de trois éléments), chaque maillon pouvant être comparé à une séquence « stimulus-réponse-renforcement ». La séquence des essais est ponctuée de telle manière que c'est toujours l'expérimentateur qui semble fournir les stimulis et les renforcements, alors que le sujet donne les réponses. Mais selon l'acceptation des rôles de la part de chacun, un inversement de rôles est possible. **4. Communication digitale et communication analogique**, le mode digital est communiqué par le langage et le mode analogique est communiqué par le non-verbal, mouvements corporels, inflexion de voix, manifestation de l'organisme... **5. Interaction symétrique et complémentaire**, les relations se fondent sur deux structures de communication : soit sur l'égalité et la minimisation de la différence (miroir : interaction symétrique), soit sur la différence (comportements complémentaires). \- L'une pour imposer une définition de la relation comme relation symétrique (égalité et reconnaissance de l'égalité). \- L'autre pour imposer une définition de la relation comme relation complémentaire (différence et reconnaissance de cette différence). Double contrainte ----------------- Le troisième socle sur lequel l'approche systémique s'adosse est celui dit de **« la double contrainte ».** En observant la communication entre des individus reliés par des liens de dépendance (ex : parents-enfants), l'équipe de Palo Alto, et plus particulièrement Bateson, Jackson, Haley et Wekland, a mis à jour, en 1956, l'aspect pathogène de certains types de communication pouvant provoquer des maladies mentales graves comme la schizophrénie. Se situant dans une position extérieure à la famille, on peut dire que ces auteurs sont encore, dans leurs premiers écrits, dans une perspective dite de **première cybernétique**[^7^](#fn7){#fnref7.footnote-ref} où l'observateur ne se vit pas comme appartenant au système observé et n'a donc pas conscience qu'il en fait partie. Leurs travaux permettent d'identifier **« qui fait quoi à qui ? »** (Haley, 1956) afin d'évaluer la présence, dans les interactions, de discours comportant un double message. Ce type de discours a donné naissance au concept de double contrainte. Le concept de double contrainte met en évidence des situations où ce qui est exprimé au niveau verbal ne correspond pas à ce qui est communiqué au niveau non verbal. Ce n'est que trois ans plus tard qu'Haley exposera le concept de **« double contrainte réciproque »**[^8^](#fn8){#fnref8.footnote-ref} **introduisant une idée de circularité** dans la communication. Il s'intéresse désormais à ce que font les individus ensemble et sort ainsi d'une grille interprétative linéaire. Dès lors, on n'identifie plus un responsable qui aurait initié un type particulier de communication mais bien ***« un pas de danse à deux »**.* Ce constat permet de s'intéresser à la relation et sera à l'origine de ce qui s'appellera la deuxième cybernétique. *Une mère, par exemple, demande à son enfant de venir sur ses genoux, mais se raidit corporellement lorsque l'enfant approche ; à cette contradiction entre le niveau verbal et le niveau non-verbal qui constitue un cas classique de double bind, l'enfant peut répondre par un message tout à fait déconcertant, par exemple : « Oh ! Maman ! Quel beau bouton tu as sur ta robe ! », et la mère alors ne sait plus si l'enfant a voulu se rapprocher d'elle, ou de sa robe ! \...* *Dès lors, il ne s'agit plus de se demander (comme on le fait quand on cherche les causes, les responsables, celui qui a commencé, etc.) qui fait quoi à qui ? (Qu'est-ce que ce parent fait à son enfant ? Qu'est-ce que cet enfant fait à ses parents ?), mais que font-ils ensemble ? C'est-à-dire : dans quelles interrelations constituantes sont-ils pris, dans quel jeu sans fin sont-ils emprisonnés ? Ce pas est essentiel ; l'ayant fait, l'approche systémique a cessé de délivrer des blâmes, elle s'est interrogée sur les règles qui structurent une famille (ou tout autre système humain) et pousse\[nt\] ses membres à agir comme ils le font ; et plutôt que de se focaliser sur la « psychologie » des individus, elle s'est efforcée de prendre en considération le contexte dans lequel des interactions douloureuses persistent à se manifester »* (Elkaïm, 2004a, p. 804)*.* Deuxième cybernétique --------------------- ### La rétroaction Le concept de rétroaction, issu de la cybernétique[^9^](#fn9){#fnref9.footnote-ref} traduit le terme de «feed back» élaboré dans cette discipline. La cybernétique est l'art de rendre l'action efficace, elle prend en compte la communication, la transmission de l'information ainsi que différents mécanismes de commande, de guidage et de « contrôle de l'action » (Couffignal, 1972). Autrement dit, il s'agit de l'information en retour sur l'état d'un processus à un moment donné de son déroulement. Cette information permet ensuite de corriger ou confirmer l'orientation du processus, selon le but fixé. **Une rétroaction est qualifiée de négative, c'est à dire réductrice** lorsqu'elle tente de réduire l'écart par rapport à la situation d'origine du fonctionnement d'un système. Elle neutralise les éléments nouveaux, vécus comme perturbateurs voire déstabilisateurs. Par ailleurs, **la rétroaction est qualifiée de positive, c'est à dire amplificatrice** lorsqu'elle a pour rôle d'accentuer la différence, mobilisant ainsi les forces de changement. ### La deuxième cybernétique et le constructivisme La deuxième cybernétique est le quatrième socle que l'on attribue à Heinz Von Foerster (1973) qui fut élève de Piaget avant de rejoindre l'école de Palo Alto. La pratique de la magie qu'il a exercée dans sa jeunesse, l'amène à la conclusion que les gens ne savent pas ce qu'ils font et ne voient pas ce qu'ils voient ! Ce constat a guidé ses recherches et il en est arrivé à la conclusion que la réalité n'existe pas en dehors de l'observateur. Ainsi, selon lui, « l'environnement, tel que nous le percevons, est notre invention. » (Von Foerster, 1973, cité par Watzlawick, 1988, p. 46). Dans cette perspective, l'observateur n'est plus séparé de ce qu'il observe et l'observateur et l'observé forment un couple indissociable (Côté, 1999). Von Foerster démontrera que **l\'observation modifie au fur et à mesure son objet d\'étude** parce qu\'il est impossible de séparer l\'observateur de ce qu\'il cherche à observer. Dès lors la question pour les thérapeutes n'était plus « qui fait quoi à qui ? » ni « qu'est-ce qu'ils font ensemble » mais bien **«que faisons-nous ensemble ?**» Gattari, (2006) quant à lui, postule qu'il n'y a pas un observateur, mais des agencements d'observation qui relèvent chacun de leur propre système cartographique. Autrement dit, en tant **qu'observateur, on participe toujours à la réalité que l'on observe**. On y inclut, par là même, une part de subjectivité qui rend toute représentation objective de la réalité impossible. Ce constat oblige l'observateur à se décrire ainsi qu'à exposer sa théorie et ses outils d'observation. **A partir de cette 2e cybernétique, l'intervenant·e dit « systémique », dans la mesure où il·elle s'intéresse au contexte et au système des relations dont fait partie l'usager·ère, ne peut plus se considérer comme extérieur aux relations que l'usager·ère entretient avec son environnement.** **L'intervenant·e devra dès lors penser en terme de « système thérapeutique » ou « système de relation d'aide » car l'entrée en relation impliquera nécessairement la formation d'un système avec le·la patient·e, le couple ou la famille.** C'est dans ce contexte qu'Elkaïm affirme qu'il ne peut pas y avoir d'extraterritorialité et qu'il ne peut donc pas y avoir d'objectivité. On ne peut percevoir du monde que ce que notre histoire, notre développement, notre formation, notre environnement social et culturel nous rend accessible et préférentiellement sensible. Il est donc indispensable de développer des outils rigoureux pour analyser ce que l'on observe comme ce que l'on vit dans la relation d'aide. L'intervenant·e doit ainsi prendre conscience que ce qu'il·elle voit ou ressent n'est pas séparable de sa subjectivité et se donner les moyens de faire des hypothèses, de les vérifier et d'intervenir. C'est justement ce que le concept de résonance permet selon Elkaïm (2004a). Cette nouvelle manière de concevoir l'observation et la description des situations, s'inscrit dans une approche constructiviste. Le **paradigme constructiviste**, plus particulièrement à travers les travaux d\'auteurs comme Heinz von Foerster, Humberto Maturana & Francisco Varela (1994) remet en question la conception de la « réalité ». Car pour les constructivistes, la réalité n'existe pas en dehors de celui qui la saisit. On ne cherchera plus à connaître « la réalité » mais à identifier comment les modèles se construisent. C'est le domaine du « sens » et de la perception de la réalité qui est au centre de ce mouvement. Cette approche constructiviste, comme on le voit, a une implication directe pour l'intervention professionnelle. En effet, elle ne met plus l'accent sur les faits et les comportements, mais c'est la perception, la signification et les croyances (mythologie, système de valeurs) qui donnent sens aux faits. Dans cette perspective, il devient donc plus important de connaître ce qu'Elkaïm (1989) appelle « la construction du monde » de la personne observée que de vérifier ou de connaître les faits extérieurs, que le professionnel (l'observateur) ne peut d'ailleurs pas plus connaître objectivement que l'usager (système observé). Ainsi, pour favoriser l'aide ou un changement efficace, il faudra construire ensemble, soit co-construire une réalité entre le « système-aidant » et le « système-aidé ». Pour Maturana et Varela, cette co-construction est le seul moyen pour que les deux systèmes (aidé/travailleur social) puissent évoluer vers un objectif commun qui est la résolution du problème. Car sans cette co-construction, les solutions proposées par le·la professionnel·le ne correspondront pas à la vision qu'a l'usager·ère de son problème et celui-ci/celle-là trouvera par conséquent les solutions proposées incongrues. Liste de références =================== Amiguet, O. & Julier, C. (1998). *L'intervention systémique dans le travail social.* Editions I.E.S. ; Editions EESP*.* Amiguet[,]{.smallcaps} O. & [J]{.smallcaps}ulier[,]{.smallcaps} C. (Éds.). (2004). *Les enjeux contradictoires dans le travail social, perspectives systémiques*. Erès. Bertalanffy, L. Von. (1972). *Théorie générale des systèmes.* Dunod. Côté, C. (1999). *La systémique et l'intervention : historique de la systémique 1920-1998, l'approche systémique en santé mentale.* Presses de l'Université de Montréal ; Fidès. Couffignal L. (1972). *La Cybernétique.* PUF. Durand, G. (2010). *Abécédaire systémique du travailleur social.* Fabert. Elkaïm, M. (Éd.). (1995). *Panorama des thérapies familiales*. Seuil. Elkaïm, M. (1989). *Si tu m'aimes ne m'aimes pas : pourquoi ne m'aimes-tu pas, toi qui prétends m'aimer ? approche systémique et psychothérapie.* Seuil. Elkaïm, M. (2004a). De la défamiliarisation aux résonances : pour une approche éthico-esthétique en psychothérapie systémique. In P. Angel & P. Mazet (Éd.), *Guérir les souffrances familiales (pp. 801-806)*. PUF. Elkaïm, M. (2004b). L'expérience personnelle du psychothérapeute : approche systémique et résonance. *Psychothérapies, 24(*3), 145-150. Elkaïm, M. (2009). L'analyse de la résonance comme facteur de changement. In M. Maestre (Éd.), *Entre résilience et résonance* (pp. 25-66). Fabert. Foerster, H. Von. (1988). La construction d'une réalité. In P. Watzlawick (Éd.), *L'invention de la réalité, contributions au constructivisme* (pp. 45-69). Seuil. Guattari, F. (1999). Les agencements d'observation. In M. Elkaïm (Éd.), *La thérapie familiale en changement* (pp. 113-117). PUF. Hoffman, L. (1991). Une position constructiviste pour la thérapie familiale : texte et contexte dans la communication. *Revue des Cahiers Critiques* *de Thérapie Familiale et de Pratiques de Réseaux 13*, 79-100. Le Moigne, J.-L. (1994). *Le constructivisme, tome 1, Des fondements.* ESF. Maturana, H. & Varela, F.-J. (1994). *L\'arbre de la connaissance : racines biologiques de la compréhension humaine.* Addison-Wesley. Morin, E. (1994). *La complexité humaine*. Flammarion. Morin, E. (1977). *La Nature de la nature*, *La Méthode (6 volumes)*. Seuil. Udressy, O. (2012). *Le concept de résonance en travail social : comment donner sens à ses émotions dans la relation d'aide ?.* Université de Strasbourg, Faculté des sciences de l'éducation (DHEPS). Watzlawick, P. (Éd.). (**1988**). *L\'invention de la réalité*. Seuil. Watzlawick, P., Helmick Beavin, J. & [Jackson](http://fr.wikipedia.org/wiki/Donald_D._Jackson), D. D. (1972). *Une logique de la communication*. Seuil. Wiener, N. (1962). *Cybernétique et Société.* Union Générale d'Édition. Articles conseillés =================== *LA SYSTEMIQUE ET L'INTERVENTION, HISTORIQUE DE LA SYSTEMIQUE 1920-1998* Côté, C. *(1999). La systémique et l'intervention, historique de la systémique 1920-1998. In L. Blanchette (Éd.), L\'approche systémique en santé mentale (pp. 17-52)*. Les presses de l\'Université de Montréal. **FONDEMENT DE LA PRATIQUE DE L'APPROCHE SYSTEMIQUE EN TRAVAIL SOCIAL** **Massa, H. (2002). Fondement de la pratique de l'approche systémique en travail social. *Les cahiers de l'actif, 308/309*, 9-27. [[http://www.actif-online.com/fichiers/articles/art\_massa\_systemie.pdf]](http://www.actif-online.com/fichiers/articles/art_massa_systemie.pdf)** DU GÉNOGRAMME VERS LES CARTES FAMILIALES **Benoit, J.-C. (2007). Du génogramme vers les cartes familiales. In A.-M. Garnier & F. Mosca (Éd.), *Génogramme : Mille et un contes de familles* (pp. 17-38). Erès.** POSER UN CADRE ÉCO-SYSTÉMIQUE DANS LES INTERVENTIONS SOCIALES **Lebbe-Berrier, P. (2007). Poser un cadre éco-systémique dans les interventions sociales. In P. Lebbe-Berrier (Éd.), *Supervisions éco-systémiques en travail social* (pp. 31-44). Erès.** SYSTÉMIQUE ET TRAVAIL SOCIAL : QUELS DÉFIS POUR DEMAIN ? **Amiguet, O. (2010). Systémique et travail social : quels défis pour demain ? *Thérapie familiale, 1* (31), 39-48.** ::: {.section.footnotes} ------------------------------------------------------------------------ 1. ::: {#fn1} *« Nous considérons les deux termes, communication et comportement comme étant pratiquement synonymes. »* (Watzlawick, p.16)[↩](#fnref1){.footnote-back} ::: 2. ::: {#fn2} Pour Morin, le paradigme de la complexité consiste à la fois à distinguer les différents éléments d'un système tout en appliquant un pincipe de conjonction donc de reliance. *\"La complexité demande que l'on essaie de comprendre les relations entre le tout et les parties. Mais, la connaissance des parties ne suffit pas et la connaissance du tout en tant que tout ne suffit pas ; on est donc amené à faire un va et vient en boucle pour réunir la connaissance du tout et celle des parties. Ainsi, au principe de réduction, on substitue un principe qui conçoit la relation d'implication mutuelle tout-parties\"*. (Morin, 1994)[↩](#fnref2){.footnote-back} ::: 3. ::: {#fn3} La notion de contexte est une notion incontournable en systémique, elle permet autant de parler de la relation entre l'intervenant·e et l'usager·ère que de s'intéresser à l'usager·ère en relation avec son milieu, ou d'analyser les relations de l'intervenant·e avec son institution, son équipe\... Le contexte apporte un éclairage sur le sens à donner ; un événement ne peut donc pas être compréhensible s'il n'est pas situé dans l'environnement dans lequel il se produit.[↩](#fnref3){.footnote-back} ::: 4. ::: {#fn4} Cette notion est proposée en 1956 par Jay Haley dans le contexte de la présentation d\'une théorie des causes de la [schizophrénie](http://fr.wikipedia.org/wiki/Schizophr%C3%A9nie) sous l\'impulsion de Gregory Bateson.[↩](#fnref4){.footnote-back} ::: 5. ::: {#fn5} *La qualité émergente met en évidence qu'un système est plus que la somme de ses composantes puisque mis en relation, il peut en surgir quelque chose qui n'était pas présent initialement, par exemple un atome d'oxygène + 2 atomes d'hydrogène = de l'eau (H2O).*[↩](#fnref5){.footnote-back} ::: 6. ::: {#fn6} Le concept de circularité caractérise les modèles d'interaction qui s'établissent entre les différents systèmes, tout comme il caractérise également les modèles d'interaction entre les composantes d'un même système. Par exemple, tous les membres d'une même famille sont engagés dans des échanges constants dans lesquels chacun influence les autres et ce, de façon réciproque. Après un certain temps, on ne peut reconnaître le point de départ ou la cause première au comportement d'un de ses membres. Le même phénomène se produit dans la rencontre de différents systèmes. Dans une relation d'aide, le système-client et le système intervenant s'engagent dans des échanges continus dans lesquels chacun influence l'autre de façon réciproque. Et chaque comportement est à la fois cause et effet.[↩](#fnref6){.footnote-back} ::: 7. ::: {#fn7} La cybernétique est relative à la fonction de régulation et permet donc un réajustement des individus dans le cadre des systèmes*.*[↩](#fnref7){.footnote-back} ::: 8. ::: {#fn8} *"En 1958. Jay Haley (\...) introduit l\'idée de double contrainte réciproque. C\'est comme pour les portes tournantes, on ne sait pas qui pousse. Alors qu\'il y avait des bons et des méchants (\...), on pense maintenant que le patient n\'est pas le patient, le patient c\'est la relation c\'est-à-dire : non pas « qui fait quoi à qui ? » mais « qu\'est-ce qu\'ils font ensemble. » Quel est le scénario qui les agit, qu'ils ont construit ensemble, et qui fait qu\'ils font des choses douloureuses"* (Elkaïm, 2006).[↩](#fnref8){.footnote-back} ::: 9. ::: {#fn9} La théorie de cybernétique a développée par le mathématicien Norbert Wiener (1962).[↩](#fnref9){.footnote-back} ::: :::