Politique Comparée PDF
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This document provides an overview of comparative politics, a sub-discipline of political science. It explores classic themes such as political regimes, democracy, elections, and institutions. It also discusses the historical evolution of comparative politics, touching on figures like Machiavelli and Montesquieu, with a focus on the theoretical and methodological bases of the field.
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La politique comparée est une branche de la science politique qui consiste à étudier et comparer les systèmes politiques, les institutions, et les comportements politiques à travers différents pays. Qu’est-ce que la politique comparée ? - C’est une sous-discipline de la science politique. - Elle ex...
La politique comparée est une branche de la science politique qui consiste à étudier et comparer les systèmes politiques, les institutions, et les comportements politiques à travers différents pays. Qu’est-ce que la politique comparée ? - C’est une sous-discipline de la science politique. - Elle explore les thèmes classiques de cette discipline, comme les régimes politiques, la démocratie, les élections, et les institutions. Une histoire récente mais influencée par le passé : - Bien que la pratique comparatiste ait des racines anciennes, la politique comparée en tant que champ académique s’est formée récemment. - Son développement a été marqué par les tendances académiques des États-Unis, où elle a émergé plus tôt que dans les pays francophones. Un rôle central aujourd’hui : - La politique comparée est essentielle pour une analyse approfondie en science politique. - Selon le politologue Seiler, adopter une perspective comparative est incontournable pour produire une science sociale rigoureuse. 3 2 Qu’est-ce que la politique comparée ? - C’est une branche de la science politique reconnue comme une discipline spécifique. - Elle étudie et compare les systèmes politiques, les institutions et les pratiques politiques dans différents contextes. Pourquoi est-elle importante ? - Elle s’applique à toutes les spécialités de la politique et offre des outils pour poser des questions pertinentes dans chaque domaine. - Elle ne se limite pas à un sujet précis, mais se distingue par sa méthode analytique, qui utilise des données et des analyses rigoureuses pour répondre à de grandes questions. Les bases de la comparaison en politique : - Empirique : Le chercheur doit bien connaître les sociétés étudiées pour éviter les erreurs. - Théorique : Des cadres théoriques clairs (institutionnalisme, sociologie historique, etc.) permettent de structurer et interpréter les faits. - Méthodologique : La démarche doit être bien planifiée et peut inclure des méthodes quantitatives (statistiques) ou qualitatives (entretiens, enquêtes). Objectif : - Offrir des explications alternatives et des réponses solides, basées sur des théories et des données, pour mieux comprendre les phénomènes politiques. Période de la Renaissance : - Machiavel : Auteur de Le Prince, il analyse le pouvoir et la manière dont il est exercé de manière pragmatique, marquant le début d’une réflexion réaliste sur la politique. - Descartes : Bien que philosophe, son approche rationnelle inspire des analyses méthodiques en politique. - Montesquieu : Dans De l’esprit des lois, il développe la théorie de la séparation des pouvoirs, essentielle pour comprendre les régimes politiques modernes. - Rousseau : Auteur du Contrat social, il réfléchit aux bases de la souveraineté et de la démocratie, influençant les théories politiques contemporaines. Les fondateurs du 19e siècle : - Tocqueville : Avec De la démocratie en Amérique, il étudie les institutions démocratiques et leurs effets sur la société. - Marx : Propose une analyse des rapports de pouvoir basée sur l’économie et les classes sociales, fondant le matérialisme historique. - Durkheim : Sociologue, il explore les liens entre les institutions politiques et la cohésion sociale. - Weber : S’intéresse à l’autorité et aux formes de légitimité, introduisant des concepts comme la bureaucratie et l’éthique protestante. Qu’est-ce que la politique comparée étudie ? - La politique comparée analyse une grande variété de thèmes liés aux systèmes politiques et sociaux. - Ces thèmes sont regroupés en cinq grandes catégories, selon Munck et Snyder, pour mieux organiser l’étude. Les cinq catégories principales : - L’ordre politique : Comment la société est structurée et organisée politiquement. - Le régime politique : Les types de régimes (démocratie, autoritarisme, etc.) et leurs dynamiques. - Les acteurs sociaux : Les groupes influents, comme les mouvements sociaux, les partis politiques et les citoyens. - Les institutions démocratiques et l’État : Les règles, les structures et le rôle de l’État dans la gouvernance. - Les processus économiques et non étatiques : Les influences de l’économie et des acteurs non gouvernementaux sur la politique. Pourquoi est-ce important ? - Cette organisation permet une compréhension plus claire des interactions complexes entre les dimensions politiques, sociales et économiques. - Elle aide à poser les bonnes questions et à explorer des sujets variés avec une méthode structurée. Origines anciennes : - La politique comparée a des racines qui remontent à l’Antiquité grecque, avec des contributions importantes entre le XVe et le XIXe siècle en Europe. Le rôle d’Aristote : - Qui était-il ? Philosophe grec (384-322 av. J.-C.), considéré comme l’un des premiers penseurs en politique comparée. - Son œuvre clé : Politique, où il examine différents systèmes de gouvernement dans le monde antique. - Son objectif : Déterminer ce qu’est un « bon gouvernement » en comparant les constitutions et en classant les régimes politiques. Son apport : - Aristote est l’inventeur du « constitutionnalisme sociologique », une méthode qui lie l’organisation politique à la société dans laquelle elle évolue. - Ses idées ont été enrichies par d’autres politologues au fil des siècles. Qui était Émile Durkheim ? - Sociologue français (1858-1917), considéré comme un des pères fondateurs de la politique comparée. - Il a introduit des méthodes rigoureuses pour analyser les phénomènes sociaux et politiques. Sa vision méthodologique : - Durkheim propose que les sciences sociales doivent toujours utiliser la méthode comparative, qu’il décrit comme une “expérimentation indirecte”. -Cela signifie qu’en comparant différentes sociétés ou situations, on peut tester des hypothèses sans mener d’expérimentations directes, comme dans les sciences naturelles. Sur le plan des méthodes : -Il insiste sur une analyse systématique et structurée des faits sociaux pour établir des lois générales. - Les classifications (comme la distinction entre sociétés simples et complexes) permettent d’organiser ces faits. Sur le plan des enjeux : - Durkheim veut comprendre comment les institutions et les structures sociales influencent la cohésion et le fonctionnement des sociétés. - Il s’intéresse particulièrement à la notion de société civile, c’est-à-dire l’ensemble des relations sociales au-delà de l’État. Sur le plan théorique : - Il établit que les institutions politiques et sociales ne peuvent être comprises qu’en les étudiant dans leur contexte comparatif. - Ses travaux sont à l’origine de concepts comme la solidarité sociale (mécanique et organique), qui expliquent les liens entre les individus et les structures. Au plan de la méthode : - Tocqueville privilégie une approche empirique et comparative. Il observe directement les sociétés, notamment lors de son voyage aux États-Unis, pour étudier leurs institutions politiques et sociales. - Sa méthode repose sur l’étude approfondie de cas concrets, qu’il compare pour en tirer des enseignements généraux. Au plan des enjeux : - Il s’intéresse aux conséquences de la démocratie, notamment sur les valeurs, les comportements sociaux et les institutions. - Son objectif principal est de comprendre les défis et les opportunités qu’offre la démocratie, comme le risque de la tyrannie de la majorité ou l’importance des libertés individuelles. Au plan théorique : - Tocqueville développe une réflexion sur les mécanismes de la démocratie et les conditions nécessaires à son bon fonctionnement. - Il introduit des concepts fondamentaux comme : ——-La tyrannie de la majorité : le danger que la volonté de la majorité écrase les droits des minorités. ——-L’importance des institutions intermédiaires (comme les associations) pour équilibrer le pouvoir dans une société démocratique. Au plan de la méthode : - Marx adopte une approche matérialiste et historique, appelée le matérialisme historique. - Il analyse l’histoire et les sociétés à travers les relations économiques et les modes de production, en mettant l’accent sur les conflits entre classes sociales. - Sa méthode repose sur l’observation des structures économiques pour expliquer les dynamiques politiques et sociales. Au plan des enjeux : - L’enjeu central pour Marx est de comprendre et expliquer les inégalités sociales et l’exploitation des classes ouvrières dans les sociétés capitalistes. - Il cherche à dévoiler les mécanismes par lesquels le pouvoir économique détermine les structures politiques et sociales. - Son objectif final est de proposer une alternative au capitalisme : une société sans classes. Au plan théorique : - Marx développe des concepts clés pour analyser les systèmes sociaux, comme : - La lutte des classes : le moteur principal des transformations sociales et politiques. - Les modes de production : systèmes économiques (esclavagisme, féodalisme, capitalisme) qui structurent les sociétés. - La superstructure (politique, culture) et l’infrastructure (économie) : l’économie détermine les autres aspects de la société. - Il théorise l’idée que le capitalisme contient en lui-même les germes de sa propre destruction, ouvrant la voie au communisme. Au plan de la méthode : - Weber utilise une méthode compréhensive et comparative, cherchant à comprendre les actions sociales en les replaçant dans leur contexte. - Il introduit le concept d’idéal-type, une construction théorique qui sert à analyser les phénomènes sociaux en les comparant à des modèles idéaux (exemple : bureaucratie, capitalisme). - Il combine des approches qualitatives (analyse des idées et des valeurs) et historiques pour étudier les sociétés. Au plan des enjeux : - Weber s’intéresse aux sources de légitimité du pouvoir et aux formes d’autorité (traditionnelle, charismatique, rationnelle-légale). - Il cherche à comprendre les effets de la modernité et de la rationalisation sur les institutions politiques et sociales. - Un enjeu clé est d’expliquer comment le capitalisme s’est développé en Occident, en lien avec des facteurs culturels comme l’éthique protestante. Au plan théorique : - Weber développe des concepts fondamentaux comme : ——-Les formes de domination (traditionnelle, charismatique, rationnelle- légale). ——-La rationalisation : le processus par lequel la société se structure autour de règles, de bureaucratie et d’efficacité. ——-L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme : il explique comment les valeurs religieuses protestantes ont contribué au développement du capitalisme moderne. - Il explore également la bureaucratie, qu’il considère comme la forme d’organisation la plus efficace mais potentiellement déshumanisante Contexte de l’époque : - Cette période est marquée par le développement du “gouvernement comparé”, qui se concentre sur l’étude des institutions politiques (parlements, constitutions, systèmes électoraux, etc.). - L’objectif principal est de comprendre les règles et structures formelles des gouvernements. La méthode : - Approche juridique : on analyse les textes légaux et les constitutions pour comparer les systèmes politiques. - Approche normative : les chercheurs cherchent à déterminer quels systèmes politiques sont “meilleurs” selon des critères idéaux (efficacité, justice, stabilité). Les enjeux : - Mettre en lumière les différences institutionnelles entre les régimes politiques (démocratie, monarchie, autoritarisme). - Proposer des modèles pour améliorer les systèmes existants en s’appuyant sur les bonnes pratiques observées ailleurs. Contexte historique : - La politique comparée devient une sous-discipline distincte de la science politique. - Elle se développe plus tôt aux États-Unis et dans le monde anglo-saxon, mais plus tardivement en France et dans les pays francophones. - Elle passe d’une simple comparaison des constitutions et institutions à une analyse plus large des systèmes politiques et sociaux. Changements méthodologiques : - Méthode sociologique et scientifique : On adopte des approches empiriques et quantitatives pour analyser la politique. - Behaviorisme : Étude des comportements politiques via des sondages d’opinion et des analyses des valeurs (bourgeoises/matérialistes vs post- matérialistes). - Analyse de données agrégées : Utilisation d’indicateurs quantitatifs sur le développement économique, les structures sociales, les types de régimes, et les politiques publiques. Les grandes orientations : - Études sur les villes, le pouvoir et le développement. - Recherche sur la « culture civique », considérée comme essentielle pour une démocratie stable. - Intégration des communautés politiques non occidentales dans les analyses comparatives. Le rôle du structuro-fonctionnalisme : - Ce courant identifie les fonctions universelles que tous les systèmes politiques doivent remplir, indépendamment de leurs institutions ou cultures. - Il permet d’aller au-delà des analyses purement constitutionnelles, en étudiant des entités comme les tribus, les associations et les partis, et pas seulement les parlements ou gouvernements. - Il s’inspire de théoriciens comme Max Weber, Karl Marx et Antonio Gramsci pour comprendre les spécificités de l’État moderne. Objectif ultime : - Élaborer une théorie générale pour structurer et unifier l’analyse des régimes politiques, jusque-là basée sur des observations disparates. Diversification des théories : - Pendant cette période, les chercheurs commencent à adopter différentes approches pour analyser les systèmes politiques, dépassant les paradigmes uniques comme le behaviorisme ou le structuro-fonctionnalisme. - Cela permet d’explorer des questions politiques sous des angles nouveaux, en intégrant des perspectives culturelles, économiques, historiques et sociales. Sujets populaires : - Années 1960-1970 : Les chercheurs se concentrent sur le développement politique, les révolutions, et les mouvements de décolonisation en Afrique et en Asie. - Années 1980 : Avec la chute des dictatures en Europe (Espagne, Portugal) et en Amérique latine (Brésil, Argentine, Chili), l’attention se tourne vers la transition démocratique. —–Étude des mécanismes permettant le passage de régimes autoritaires à des démocraties. —–Analyse des facteurs favorisant ou freinant la consolidation démocratique. Impact de cette diversification : - La politique comparée devient plus globale, en tenant compte des réalités politiques de régions autrefois négligées. - Elle s’enrichit de nouveaux cadres théoriques et méthodologies, s’ouvrant à une pluralité de disciplines comme l’anthropologie, l’économie et l’histoire. Nouvelles approches : - Néo-institutionnalisme : Analyse des institutions (comme les parlements ou les partis politiques) en mettant l’accent sur leur évolution et leur influence sur les comportements politiques. - Approche stratégique : Étudie les choix des acteurs politiques et leurs stratégies pour maximiser leurs intérêts dans des contextes spécifiques. Les grands défis : - La complexité : Les systèmes politiques sont de plus en plus imbriqués, avec des acteurs variés et des relations complexes entre les États, les organisations internationales, et les sociétés civiles. - La mondialisation : Les frontières entre les politiques nationales et internationales s’effacent, nécessitant des analyses qui prennent en compte les effets globaux sur les politiques locales. Focus sur des communautés politiques diversifiées : - L’étude ne se limite plus aux États : elle inclut aussi des acteurs non étatiques comme les ONG, les entreprises multinationales, et les mouvements sociaux. - L’idée d’interdépendance complexe met en lumière les relations étroites entre les économies, les cultures, et les politiques du monde entier. La comparaison comme fondement : - La politique comparée analyse les formes des régimes et les modalités d’exercice du pouvoir à travers différents pays. - Elle s’intéresse aux régimes politiques, aux systèmes de partis et aux comportements politiques, avec une ambition constante de classification. Ce qu’elle permet de comprendre : - Le fonctionnement des systèmes politiques, notamment : - Le rôle des pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire. - L’influence des partis politiques sur les opinions et les votes. - Les formes de compétition électorale et l’impact des groupes de pression. - Ces analyses aident à mieux cerner les mécanismes de pouvoir et les interactions dans une société donnée. Un postulat clé : le “détour comparatif” : - Comparer d’autres systèmes permet de décentrer son regard sur sa propre réalité nationale. - Ce processus aide à questionner des éléments qui semblent évidents dans un cadre strictement interne. Débats normatifs et méthodologiques : - Débats normatifs : La discipline propose des réflexions sur ce qui pourrait ou devrait être amélioré dans les systèmes politiques. - Débats méthodologiques et théoriques : Discussions sur les meilleures façons de collecter et d’analyser les données pour comprendre les systèmes politiques. Simplifier la réalité : - Utiliser des classifications pour organiser et comparer des systèmes politiques complexes. - Exemple : Regrouper les régimes en démocraties, autocraties, ou régimes hybrides. Travailler sur des enjeux clés : - Analyser des questions fondamentales comme : ——Le fonctionnement de l’État. ——Les conditions et défis de la démocratie. ——Les processus de développement économique et social. Stratégies de recherche alternatives : - Développer et affiner des méthodes pour comparer les systèmes : ——-Méthodes quantitatives : statistiques, analyses de données. ——-Méthodes qualitatives : études de cas, entretiens, enquêtes ethnographiques. - Adapter ces stratégies aux contextes spécifiques pour mieux répondre aux questions politiques. Maîtrise de l’espace et du temps : - Permet de comparer des systèmes politiques éloignés dans l’espace ou dans le temps, en mettant en relation leurs dynamiques. Substitut à l’expérimentation directe : - Comme il est impossible de faire des expériences en politique, la comparaison sert d’outil pour tester des hypothèses à partir de situations réelles. Précision monographique : - Étudier un cas spécifique en profondeur (un pays, une région) pour comprendre ses particularités avec rigueur. Production de généralisations : - À partir de plusieurs études de cas, identifier des patterns ou des règles générales applicables à d’autres systèmes. Réconciliation entre le détail et l’ensemble : - Allier l’analyse précise d’un cas particulier (l’arbre) avec une compréhension globale des phénomènes politiques (la forêt). Élaboration de théories : - Grâce à cette méthode, la politique comparée peut développer des théories solides qui expliquent les similitudes et différences entre les systèmes politiques. Pourquoi comparer ? - Pour vérifier des faits : La comparaison aide à confirmer si une relation ou un phénomène observé est valide et statistiquement prouvé. - Pour comprendre les causes : En comparant, on identifie les liens de cause à effet. - Pour généraliser : Cela permet de tirer des conclusions qui s’appliquent à plusieurs cas, et non à un seul. - Pour créer des théories : La comparaison aide à formuler des idées ou des théories générales basées sur des observations précises. Comment comparer ? - En respectant des règles : Il faut suivre des méthodes claires et rigoureuses pour éviter les erreurs. - En adoptant une stratégie : Choisir une approche réfléchie et structurée pour conduire la recherche de manière efficace. La comparaison est une activité courante qu’on utilise pour mieux comprendre notre monde. Par exemple, on compare souvent des options pour faire des choix. Mais quand on utilise la comparaison comme outil scientifique, c’est plus complexe et rigoureux. Les spécialistes, appelés comparatistes, cherchent à identifier les ressemblances et les différences entre les objets étudiés. Cependant, comparer exige de simplifier une réalité souvent très complexe, car chaque phénomène ou cas est unique. Roy Macridis souligne que comparer signifie choisir certains aspects spécifiques à examiner, ce qui peut parfois donner une image incomplète ou déformée de la réalité unique de chaque cas. Comment comparer efficacement : les règles de la comparaison a) Résoudre le problème de comparabilité Tout est comparable, mais à deux conditions : Les phénomènes doivent avoir des points communs (attributs partagés) et des différences (non partagés). Le chercheur doit être sélectif et précis (parcimonieux) dans son choix pour rendre la comparaison pertinente. On compare des cas avec similitudes et différences, pour identifier : Des régularités (éléments communs à plusieurs cas). Des exceptions (éléments uniques). En résumé : Comparer, c’est construire une logique d’analyse qui met en valeur ce qui rapproche et distingue les cas. b) Trouver un bon critère de comparaison - Priorité à l’analyse : —–Évitez de simplement lister ou juxtaposer des cas. —–Adoptez une démarche thématique (un thème précis à explorer) plutôt qu’une simple chronologie. - Utilisez des concepts analytiques pour donner du sens et établir des ponts entre les cas. - Choisissez un critère principal parmi plusieurs, selon l’objectif de votre recherche. c) Théoriser - Une bonne comparaison va plus loin que la description : 1. Définissez bien votre sujet et vos concepts. 2. Précisez vos objectifs dès le départ. 3. Suivez une logique intellectuelle rigoureuse pour aboutir à des conclusions solides et théoriques. Qu’est-ce qu’une stratégie de recherche ? - Une stratégie dépend de l’échantillon choisi (les cas étudiés) et des objectifs poursuivis (ce que l’on cherche à comprendre ou démontrer). - Les cas étudiés sont choisis selon une catégorie ou plusieurs, basées sur une typologie (classification). Quels types de stratégies ? - Cas similaires : On compare des phénomènes ou des situations qui se ressemblent beaucoup, pour mieux comprendre ce qui les différencie malgré leurs ressemblances. - Cas différents : On analyse des cas très différents pour identifier des points communs ou des régularités inattendues. Qu’est-ce que c’est ? Une étude de cas consiste à analyser un ou plusieurs cas spécifiques pour en tirer des conclusions, en tenant compte des objectifs poursuivis. L’étude de cas Différentes approches : - Étude de cas déviant : Analyser un cas qui s’écarte des normes ou des attentes pour mieux comprendre les exceptions. - Comparaison asymétrique : Comparer un cas principal avec d’autres cas secondaires pour mieux situer ses particularités. Pourquoi utiliser cette méthode ? - Elle permet une analyse approfondie et détaillée (précision monographique). - Elle peut générer de nouvelles hypothèses pour expliquer des phénomènes. - Elle sert à tester des théories existantes en les confrontant à des cas concrets. Exemple : L’expérience de modernisation du Japon est un bon exemple d’étude de cas. En comparant le Japon à d’autres pays, on comprend comment il est passé d’un système féodal à un État moderne. Cette comparaison repose sur l’observation des autres tout en tenant compte de sa propre situation. La comparaison individualisante : Qu’est-ce que c’est ? - Ce type de comparaison cherche à mettre en lumière des propriétés communes à travers plusieurs cas, pour expliquer un phénomène particulier. - Contrairement à d’autres approches, elle se concentre davantage sur l’objet étudié que sur le choix spécifique des cas (échantillon). Pour quoi est-elle utilisée ? - Elle est idéale pour des recherches qui visent une connaissance détaillée et approfondie (approche idiographique). - Exemple : Analyser ce qui rend l’Occident unique en étudiant ses caractéristiques à travers plusieurs cas. Quels sont ses avantages ? - Les résultats obtenus sont souvent très solides et fiables. - Elle produit à la fois : ———Des grandes généralisations (des conclusions qui s’appliquent à de nombreux cas). ———Des connaissances détaillées (spécifiques à un phénomène particulier). Comment ça fonctionne ? - Utilise la méthode d’entonnoir : ——-Étudier un grand nombre de cas pour en extraire une explication unique ou centralisée. ——-L’objectif est de faire ressortir un phénomène singulier en comparant plusieurs contextes. 3 7 La stratégie de la comparaison binaire : Qu’est-ce que c’est ? - Une méthode qui compare deux cas seulement, souvent pour analyser : 1. Des cas très similaires (identifier ce qui les différencie malgré leurs ressemblances). 2. Des cas très différents (trouver ce qui les rapproche malgré leurs écarts). Objectifs de cette stratégie - Comprendre les divergences dans des contextes similaires. - Repérer des convergences malgré des différences importantes. Exemple concret : - La démocratisation au Bénin et au Niger : —Ces deux pays ont connu des transitions démocratiques à partir de 1990, influencées par trois facteurs communs : 1. Une crise économique entraînant une faiblesse de l’État. 2. Une perte de légitimité des régimes en place. 3. L’émergence de mouvements sociaux et politiques revendiquant le changement. - La comparaison permet de comprendre pourquoi les trajectoires démocratiques ont divergé malgré des points de départ similaires. Variantes de cette méthode - Comparaison entre pays analogues : Semblable à la comparaison binaire mais se limite à deux cas précis pour une analyse plus ciblée. - Comparaison entre pays contrastés :Nécessite deux étapes : 1. Homogénéisation conceptuelle : Trouver un cadre commun pour comparer malgré les grandes différences entre les cas. 2. Réaliser l’analyse en gardant à l’esprit ces différences pour éviter des conclusions erronées. 3 La comparaison universalisante ou systémique (globale) Qu’est-ce que c’est ? - Une méthode très ambitieuse qui cherche à donner une explication globale d’un phénomène, à une échelle large (parfois mondiale). - Elle nécessite une vision complète du système étudié, qui peut être un pays, une région, ou même le monde entier. La stratégie utilisée : - Sujet choisi : Un phénomène spécifique, comme les coups d’État ou la modernisation. - Objectif principal : Trouver des facteurs causaux nécessaires et suffisants pour expliquer ce phénomène. Exigences de cette méthode : - Une connaissance approfondie des cas étudiés et des cas potentiels, même s’ils ne sont pas centraux à l’analyse. - Une capacité à abstraire (généraliser) pour produire des modèles ou théories. - Produire des généralisations solides applicables à de nombreux contextes. Avantages de cette stratégie : - Fournit des modèles théoriques robustes qui peuvent influencer de nombreuses disciplines. - Produit des résultats marquants s’il est bien exécuté. Défis et limites : - Exige une grande érudition, souvent issue d’une approche historique. - Risque de simplifier ou déformer les particularités des cas étudiés pour les intégrer dans un modèle global. Exemples concrets : - Samuel Huntington et sa théorie du choc des civilisations, qui tente d’expliquer les conflits mondiaux à travers des différences culturelles et civilisationnelles. - Modernisation de l’Asie et ses leçons pour l’Afrique : Exemple : Le Japon et la Chine ont réussi leur modernisation. Peut-on appliquer ces expériences à l’Afrique pour améliorer le niveau de vie et sortir de la pauvreté ? 5. La stratégie de la comparaison par la recherche de variations 6. Qu’est-ce que c’est ? - Ce type de comparaison cherche à analyser les variations d’un même phénomène dans différents contextes ou configurations. - L’objectif principal est de généraliser en identifiant des catégories explicatives pour comprendre ces variations. 7. Comment fonctionne cette stratégie ? - Choix du phénomène : Le politologue se concentre sur un thème spécifique, comme la démocratie ou le développement. - Objectif : Montrer comment ce phénomène varie ou évolue selon les cas étudiés. - Cas étudiés : Leur nombre est au moins équivalent au nombre de variations ou trajectoires identifiées. 8. Caractéristiques principales : - Proche de la comparaison binaire : Elle cherche à identifier des variations précises entre des cas. - Opposée à la comparaison universalisante : Elle se concentre sur les variations spécifiques au lieu de chercher une explication globale. 9. Importance de cette stratégie : - Utilisation fréquente : Par des organisations comme le PNUD ou la Banque mondiale pour analyser les différences entre pays (ex. niveaux de développement). - Généralisation pratique : Bien menée, elle produit des généralisations facilement applicables à de nouveaux cas ou contextes. 10. Défis de cette stratégie : - Requiert une connaissance approfondie des cas et une approche qualitative, comme l’histoire, pour bien analyser les variations. - Demande une érudition importante pour identifier et expliquer les trajectoires. 11. Exemple concret : La transitologie (1970-1990) - Étude des processus de démocratisation dans différentes régions et périodes : 1. Années 1970 : Europe du Sud. 2. Années 1980 : Amérique latine. 3. Années 1990 : Afrique et Europe de l’Est. - Bien qu’il s’agisse du même phénomène (la démocratisation), les trajectoires varient en fonction du contexte géographique et temporel. 1. Les risques ou pièges de la comparaison Collection irraisonnée de données - Collecter trop de données sans les organiser ou les analyser correctement peut nuire à la compréhension. C’est un problème souvent reproché aux approches quantitatives excessives. 2. Jugements de valeur - Les comparaisons peuvent être biaisées si le chercheur introduit des opinions personnelles au lieu de s’appuyer sur des faits objectifs. 3. Positions idéologiques - Relativisme extrême : Trop insister sur les différences culturelles peut empêcher d’établir des comparaisons utiles. - Culturalisme : Le danger est de tomber dans des généralisations simplistes basées sur la culture seule. 4. Ethnocentrisme - Juger d’autres cas à partir des normes ou valeurs de sa propre culture peut conduire à des interprétations biaisées ou erronées. 5. Pièges liés aux concepts - Localisme : Croire que ce qui est vrai dans un contexte local s’applique partout. - Gradualisme : Supposer que tous les cas évoluent progressivement de la même manière. - Anachronisme : Appliquer des concepts modernes à des périodes ou contextes historiques où ils n’ont pas de sens. 6. Piège de l’enfermement - La comparaison peut devenir une prison théorique si les concepts utilisés ne sont pas adaptés à d’autres contextes ou époques. - Précaution à prendre : Toujours vérifier si les concepts peuvent s’appliquer à d’autres lieux ou périodes sans perte de sens. 3 Définition d’un parti politique Un parti politique est une organisation durable d’individus unis par une vision commune de l’intérêt général. Son but est de prendre le pouvoir ou d’y participer, en obtenant un soutien populaire, souvent par des élections. Les partis jouent un rôle clé dans la compétition politique pour représenter les citoyens et influencer les décisions publiques. Le rôle des partis politiques Les partis politiques sont essentiels à la démocratie. Ils : Renforcent la démocratie en animant les débats et la vie politique. Sélectionnent les leaders qui gouverneront. Représentent le peuple et servent d’intermédiaires entre citoyens et pouvoir. Conquièrent et exercent le pouvoir pour appliquer leur programme. Surveillent le gouvernement et encouragent les réformes nécessaires. Promouvant l’État de droit et la bonne gouvernance politique et économique. Ils assurent une démocratie dynamique et bien gérée. Rôle du parti politique autour de quatre critères( Joseph Lapalombara et Myron Weiner (1966) Rôle du parti politique selon Lapalombara et Weiner (1966) : - Continuité de l’organisation : Le parti doit exister au-delà de ses dirigeants actuels, avec une structure durable. - Nationalisation de l’organisation : Il doit être présent à différents niveaux (local et national) et bien implanté dans tout le pays. - Volonté d’exercer le pouvoir : Le but principal est de gouverner, pas seulement d’influencer. - Recherche d’un soutien populaire : Il mobilise les citoyens, surtout à travers les élections, pour obtenir leur appui. Pourquoi étudier les partis politiques ? Étudier les partis politiques, c’est : - Observer les interactions visibles dans un espace de compétition politique. - Comprendre les liens invisibles entre les acteurs, qui coopèrent tout en restant en concurrence. - Les analyser comme un champ de forces, où des règles et relations s’imposent à tous les participants. - Voir le parti comme un espace de luttes internes, où les acteurs rivalisent pour définir ce qu’est le parti et pour représenter son identité collective. Cela permet de mieux saisir leur rôle et leur fonctionnement dans la vie politique. Typologie des partis politiques ? Selon Maurice Duverger ( 1951) Typologie des partis politiques selon Maurice Duverger (1951) Partis de cadres : - Composés de petits groupes d’élites influentes et expérimentées. - Peu de membres, mais concentrés sur l’efficacité et le leadership. - Financés par des individus fortunés et influents. Partis de masse : - Basés sur un grand nombre de membres, souvent issus de la population générale. - Financés par les cotisations des membres. - Visent à mobiliser les masses et à représenter leurs intérêts. Différence principale : - Les partis de cadres se concentrent sur les élites et l’efficacité, tandis que les partis de masse visent à mobiliser et représenter un large public. Typologie des partis politiques selon Jean Charlot (1971) Jean Charlot reprend et enrichit la typologie de Maurice Duverger en ajoutant une nouvelle catégorie. Voici ses trois types : Partis notables : - Regroupent des élites influentes et expérimentées. - Leur force repose sur leur prestige et leur pouvoir social. Partis militants : - Basés sur des membres engagés, motivés par des idées ou des idéologies. - Actifs sur le terrain pour défendre leurs convictions. Partis d’électeurs (son ajout) : - Centrés sur l’obtention de votes plutôt que sur l’idéologie ou la mobilisation militante. - Visent à séduire un maximum d’électeurs grâce à des programmes larges et flexibles. Une typologie plus axée sur quoi ? - Charlot met davantage l’accent sur les relations avec les électeurs et les stratégies de mobilisation, plutôt que sur les structures internes des partis. V- L’effectivité des partis politiques ? Les partis politiques en Europe occidentale sont le produit de chocs historiques qui ont créé des oppositions et des besoins de représentation. Origines des partis : - Ils sont apparus avec la démocratisation et le renforcement du rôle public de l’État. - Ils répondent aux changements politiques, comme l’industrialisation et l’implication croissante des masses. Clivages idéologiques : - Les partis se forment souvent autour de clivages historiques forts (ex. classe sociale, religion, rural/urbain). - Ces divisions définissent leurs idéologies et leur rôle dans les débats publics. Institutionnalisation : - Chaque parti est lié à une conjoncture historique précise : un clivage, un enjeu, et un type particulier de parti. En résumé, les partis politiques naissent et se structurent autour des grands clivages sociaux et historiques d’une époque. Les partis politiques en Asie de l’Est et du Sud-Est Rôle des liens personnels : - Dans les nouvelles démocraties de cette région, les liens personnels sont au cœur de la formation et du maintien des partis politiques. - Les relations entre leaders et partisans définissent souvent les structures partisanes. Exemple des “trois Kims” en Corée du Sud : - Ces leaders ont dominé politiquement certaines régions comme des fiefs tout en ayant un impact à l’échelle nationale. - Leur influence repose sur leur personnalité plus que sur des idéologies fortes ou des structures formelles. Exception notable : - Un seul pays de la région a un système de partis où les liens personnels ne jouent pas un rôle prédominant. En résumé, en Asie de l’Est et du Sud-Est, les partis politiques reposent largement sur des relations personnelles fortes, influençant la dynamique et la compétition politiques. Partis politiques en Amérique latine : Faible rôle des clivages sociaux : - Contrairement à d’autres régions, les clivages sociaux (ex. classe sociale ou religion) ne sont pas la base principale des partis politiques. Succès des partis populistes : - Les partis populistes dominent en s’appuyant sur des leaders charismatiques et des discours qui parlent directement au peuple, plutôt que sur des divisions idéologiques fortes. Ex: Hugo Chavez venezuela Combinaison unique : - En Amérique latine, il y a une osmose entre clivages sociaux et liens personnels : les deux s’entremêlent pour structurer les partis. En bref, les partis en Amérique latine s’appuient moins sur des divisions sociales et davantage sur des leaders et des liens personnels fort Les partis politiques en Europe orientale : Rôle des clivages sociaux : - Les clivages sociaux, notamment d’ordre ethnique ou communautaire, jouent un rôle clé dans la formation des partis post-communistes. - Ces divisions influencent aussi les comportements électoraux. Impact des liens personnels : - En plus des clivages sociaux, les relations personnelles restent importantes dans la dynamique des partis. Institutionnalisation sur des bases ethniques : - Les clivages ethniques ou communautaires peuvent conduire à une stabilisation et une structuration durable des partis autour de ces identités. En résumé, en Europe orientale, les partis politiques post-communistes se construisent à la fois sur des divisions sociales fortes et sur des liens personnels influents. Nouveaux défis des partis politiques en Europe occidentale et aux États-Unis : Baisse des clivages traditionnels : - Les divisions basées sur la classe sociale, la religion, ou les oppositions ville- campagne sont moins marquantes pour les citoyens. - Les électeurs s’identifient de moins en moins à ces groupes, affaiblissant les bases traditionnelles des partis. Croissance des liens personnels : - Les leaders charismatiques et les relations personnelles jouent un rôle croissant dans l’attraction des électeurs. Déclin des partis classiques : - Les partis institutionnalisés, historiquement basés sur des clivages sociaux solides, perdent en influence face à des mouvements politiques plus flexibles et centrés sur des personnalités. En résumé, les partis en Europe occidentale et aux États-Unis doivent s’adapter à une société où les clivages traditionnels s’effacent au profit des liens personnels et du leadership individuel. Trois développements affaiblissant les clivages traditionnels : Formation de nouveaux partis sans clivages : - Les nouveaux partis émergent, mais ils ne s’appuient pas sur des divisions idéologiques ou sociales classiques. Pressions pour moderniser les partis classiques : - Avec le déclin des idéologies traditionnelles, les partis historiques sont poussés à se transformer pour rester pertinents. Montée des personnalités populaires : - Certains grands partis disparaissent, remplacés par des mouvements centrés sur des leaders charismatiques. Conséquence : Les liens personnels jouent un rôle croissant, et dans certains cas, ils contribuent même à l’institutionnalisation de nouveaux types de partis. L’idée de l’Etat L’idée de l’État s’est développée entre les 11e et 12e siècles et s’est renforcée grâce à deux grands événements historiques : Les traités de Westphalie (1648) : Ils ont mis fin à la guerre de 30 ans et marqué la naissance de la diplomatie moderne, avec des principes de souveraineté étatique et de gestion territoriale. Le congrès de Vienne (1815) : Après les guerres napoléoniennes, il a réorganisé l’Europe en rétablissant un équilibre entre les grandes puissances et en renforçant les États-nations. L’ONU L’ONU a établi un système international reposant sur deux principes clés : le respect des frontières et l’égalité juridique entre les États, tout en protégeant contre les invasions et les expansions territoriales. En Europe, cela a contribué à l’émergence d’États modernes, dits “weberiens”, caractérisés par des institutions fortes, l’État de droit, des armées républicaines, et une société civile structurée et engagée. L’État selon le droit international public En droit international public, un État doit avoir cinq éléments essentiels : - Un territoire (espace géographique défini), - Une population, - Un gouvernement (qui exerce le pouvoir), - Une personnalité juridique internationale (capacité d’agir sur la scène internationale), - La souveraineté (indépendance et autorité suprême). Qu’est- ce que l’Etat? Approches théoriques…Conception générale de l’État: L’État, dans sa conception générale, regroupe : Les institutions qui le composent, Le chef de l’État et le gouvernement, L’armée et la police pour assurer la sécurité, La fonction publique pour gérer les services, Les entreprises et services publics pour répondre aux besoins des citoyens. Dans une perspective comparative, qu’est-ce que l’État? a) Un fait juridique : Reconnu par le droit international et possédant une personnalité juridique. b) Un fait sociologique : Une structure organisée avec une population et un territoire, mais la reconnaissance internationale seule ne suffit pas. c) Un produit de l’histoire : Il se distingue des autres formes politiques par son évolution historique et des critères spécifiques, comme la souveraineté et les institutions. L’importance de l’analyse comparative de l’État et de la démocratie L’analyse comparative de l’État et de la démocratie est importante pour : - Comprendre leur histoire et les différences entre les pays, - Étudier leur fonctionnement et les risques auxquels ils font face, - Identifier les conditions pour produire des politiques efficaces, - Adapter les solutions aux contextes spécifiques. Par quels processus s’universalise l’État? L’État s’universalise par plusieurs processus : - Imitation : Les pays adoptent le modèle étatique occidental. - Colonisation : Les puissances coloniales imposent le modèle étatique. - Colonies de peuplement : L’État occidental est protégé et adapté en Amérique du Nord et en Australie. - Amérique latine : L’État se développe comme une extension du modèle occidental. Dans la colonisation sans peuplement, les puissances coloniales ont remodelé les territoires en imposant le modèle étatique occidental, notamment en Afrique et en Asie. Conséquences : - Frontières artificielles causant des conflits. - États faibles ou instables après l’indépendance. -Imposition de systèmes étrangers peu adaptés aux réalités locales. Les trois types idéaux de régime et les formes d’État Les trois types idéaux de régime sont : - Régime parlementaire : Le gouvernement est responsable devant le parlement, qui peut le renverser. - Régime présidentiel : Le président est élu et indépendant du parlement, avec des pouvoirs séparés. - Régime mixte : Combine des éléments des deux, avec un président et un gouvernement partageant les pouvoirs. Les formes d’Etat État unitaire : Le pouvoir est centralisé et homogène sur tout le territoire. État fédéral : Le pouvoir est partagé entre un gouvernement central et des entités fédérées, basé sur 4 principes : - Superposition : Coexistence des niveaux fédéral et fédéré. - Autonomie : Chaque niveau exerce ses compétences propres. - Participation : Les entités fédérées participent aux décisions fédérales (ex. sénat). - Subsidiarité : Les décisions se prennent au niveau le plus proche des citoyens. Principe de coopération : Les niveaux travaillent ensemble pour gérer les affaires communes. Réaliste Réalistes : L’État est un acteur central et puissant qui agit pour maximiser son intérêt national. Libéraux Libéraux : L’État est un garant de la coopération entre les pays, favorisant les droits individuels et la paix. Néolibéraux Néolibéraux : Ils insistent sur l’interdépendance entre États et l’importance des institutions internationales. Marxiste Marxistes : L’État est un outil de domination des classes dominantes sur les classes exploitées. Féministe Féministes : L’État reflète des structures patriarcales et reproduit des inégalités de genre. Postmodernes Postmodernes : Ils remettent en question les définitions traditionnelles de l’État, le voyant comme une construction sociale en évolution. Concept de la société civile Origine et évolution: Origine antique : - La notion de sociétas civilis remonte à la Rome antique et désigne un espace lié aux intérêts privés. - Au XIIIᵉ siècle, le terme prend une dimension philosophique. XVIᵉ siècle et après : - Le concept gagne en popularité et prend plusieurs significations. - Au XVIIIᵉ siècle, il est lié à la bourgeoisie, qui formait des communautés respectant des normes au-delà des lois de l’État. Contributions des penseurs Hegel : - Met en avant la société civile comme une étape importante entre l’individu et l’État, essentielle à l’organisation moderne. Marx : - Associe la société civile à la bourgeoisie, un espace situé entre l’État et le marché. Elle sert les intérêts économiques dominants. Kant : - Propose que seule une société civile bien organisée peut limiter les politiques agressives des États et maintenir la paix. Gramsci : - Oppose la société civile (lieu d’idées et de mouvements) à la société politique (lieu de domination étatique). La société civile est un espace de résistance idéologique. Robert Cox : - Voit la société civile comme un outil de contestation mondiale contre l’ordre néolibéral dominant. La rennaissance de la société civile Contexte historique 1. Crise des années 1970 et fin de la Guerre froide : - Les bouleversements économiques et politiques (1970) et la chute des régimes communistes (1989-1990) en Europe centrale redéfinissent le concept de société civile. 2. Désillusion politique : - Face à la perte de confiance envers les partis et la politique traditionnelle, la société civile devient un moyen de régénérer la vie publique. Évolution mondiale 1. En Afrique et Amérique latine : - Le développement de la société civile s’accompagne du renforcement du pluralisme, soutenant la diversité des idées et des groupes sociaux. 2. Diversité et pluralité : - La société civile reflète la diversité du peuple et représente un espace où cohabitent des notions clés comme : 3. La démocratie, 4. La citoyenneté, 5. Le libéralisme politique, 6. Les droits de la personne. Un concept contemporain - Complexité mondiale : 1. La société civile s’adapte à des contextes culturels et politiques variés, et incarne les traits dynamiques du monde moderne. - Elle interagit avec l’État et les notions de souveraineté, tout en portant les aspirations des citoyens. Définition de la société civile: Définition générale - La société civile est un espace autonome distinct de l’État et du marché. Elle regroupe des associations, des institutions et des organisations où les citoyens agissent pour influencer la société sans contrôle direct du gouvernement. Points de vue principaux Scholte : - La société civile est un espace politique où des groupes bénévoles travaillent pour façonner les règles de la vie sociale. Reihart (1976) : - C’est l’ensemble des institutions où les individus poursuivent des intérêts communs sans intervention gouvernementale. A. Colas : - La société civile est une arène publique séparée de l’État et du marché, où les citoyens, grâce à une mobilisation efficace, réalisent pleinement leur rôle dans une démocratie libérale. Ralf Dahrendorf (1990) : - Elle représente un réseau décentralisé d’organisations autonomes, souvent opposées au pouvoir de l’État. Ce réseau, avec de multiples centres de pouvoir, empêche le monopole d’un gouvernement ou d’un parti. Les ONG Origine du terme Le terme “Organisation non gouvernementale” a été utilisé pour la première fois dans le contexte des Nations Unies. Il reste un concept non défini juridiquement, englobant une grande variété d’acteurs non étatiques, souvent transnationaux. Définition Une ONG est une organisation : Relativement permanente, avec une structure institutionnelle. Formée de membres volontaires. Dont l’objectif est de poursuivre des intérêts communs, sans interférence ou contrôle du gouvernement. Caractéristiques principales D’après les critères reconnus (Gordenker, Weiss, Hirsch) : Indépendance : Les ONG ne sont pas liées aux gouvernements, aux administrations publiques ou aux partis politiques. Sans but lucratif : Elles ne cherchent pas à générer des profits, contrairement aux entreprises privées. Structure durable : Elles disposent d’une organisation stable et d’une infrastructure adaptée pour mener leurs activités. Rôle des ONG Rôle Régulateur entre individus et État : Elles agissent comme un intermédiaire pour équilibrer les relations entre les citoyens et le pouvoir étatique. Créatrices d’espaces publics : Les ONG encouragent les discussions sur des enjeux sociaux et politiques. Diffusion d’information et d’éducation : Elles sensibilisent et éduquent les populations sur des questions importantes. Voix des « sans voix » : Elles défendent les droits des populations marginalisées et exercent une pression (lobby) contre les injustices. Anti-hégémonique : Elles servent de contre-pouvoir face à l’État et aux institutions dominantes. Importance des ONG Valeurs et normes : - Elles portent des valeurs comme la justice, la démocratie et les droits humains. - Elles encouragent la démocratisation et les réformes structurelles dans des pays où l’État est déficient. Partenariats internationaux : - Les ONG du Nord et du Sud collaborent pour promouvoir le développement durable et des solutions alternatives aux modèles dominants. Suppléance des déficits étatiques : - Lorsque l’État est absent ou inefficace, les ONG interviennent pour fournir des services essentiels. Influence globale : - Elles surveillent la transparence publique et exercent une pression sur les gouvernements pour améliorer la gouvernance globale. - Elles participent aux débats internationaux pour influencer des décisions dans divers domaines. Responsabilisation publique : - En forçant les institutions et les gouvernements à rendre des comptes, elles augmentent la responsabilité publique. Think Tank : qu’est-ce que c’est ? Un think tank est un groupe de réflexion ou une organisation dédiée à : - Analyser des enjeux sociaux, économiques ou politiques. - Proposer des solutions basées sur des recherches approfondies. - Influencer les politiques publiques et les décisions gouvernementales. - Indépendante et durable, dédiée à l’analyse et à la recherche. - Dont l’objectif principal est de proposer des solutions aux décideurs publics pour améliorer les politiques. - Exemple : Ils interviennent sur des sujets comme l’économie, l’environnement ou la santé publique. Les think tanks sont souvent indépendants, mais ils peuvent être affiliés à des institutions académiques, des gouvernements ou des entreprises. Typologie des ONG Les ONG sont très diversifiées en termes d’objectifs et de stratégies. Scholte distingue trois grandes stratégies suivies par les acteurs de la société civile : Conformiste : - Les ONG adoptent les règles établies par les États ou les institutions internationales. - Elles cherchent à améliorer des situations sans bouleverser le système en place. - Exemples : campagnes de sensibilisation, projets locaux. Réformiste : - Elles visent à modifier les politiques ou les structures existantes, mais restent dans le cadre du système. - Elles encouragent des réformes pour rendre les institutions plus justes ou transparentes. - Exemples : plaidoyer pour des lois environnementales ou sociales. Transformiste : - Ces ONG veulent changer radicalement le système politique ou économique en place. - Elles cherchent à créer un nouvel ordre basé sur des valeurs alternatives (justice, égalité, durabilité). - Exemples : mouvements anti-capitalistes ou pour la justice climatique mondiale. Le rôle des think tanks Ils participent à la bataille internationale des idées, en influençant le débat public. Leur objectif est de façonner l’opinion publique et d’éclairer les décisions des gouvernements à travers des arguments solides. Stratégies utilisées par les think tanks Pour atteindre leurs objectifs, les think tanks adoptent des stratégies variées : Publications : - Diffusion de notes, rapports ou articles pour partager leurs recherches. Organisation d’événements : - Création d’espaces d’échange comme des conférences, colloques ou séminaires pour débattre des enjeux actuels. Interventions médiatiques : - Les experts des think tanks apparaissent dans les médias (TV, radio, presse) pour défendre leurs idées. Coopération entre les ONG et les institutions internationales Partenariat avec l’ONU : - L’ONU reconnaît l’importance des ONG pour faire progresser ses idéaux et soutenir ses efforts sur le terrain. - Les ONG jouent un rôle clé dans des domaines comme l’humanitaire, le développement, et les droits humain Coopération entre les ONG et les États Objectifs communs : - Les ONG veillent à ce que les programmes gouvernementaux ciblent correctement les populations concernées. - La relation entre ONG et État doit être symbiotique, sans esprit de compétition. Rôles spécifiques des ONG vis-à-vis des États : - Courroie de transmission : Elles servent d’intermédiaires entre l’État, les organisations internationales (OI), et les donateurs. - Transparence et responsabilité : Les ONG obligent les États à être plus transparents et à rendre des comptes sur leurs actions. - Source d’innovation : Elles encouragent les États à adopter des solutions nouvelles et à améliorer leurs politiques. La « peopolisation » de la vie politique Les célébrités sont devenues des acteurs clés de la politique internationale, influençant l’opinion publique et attirant l’attention sur des enjeux mondiaux. Leur engagement couvre des causes variées : environnement, guerres, santé, droits humains, animaux, catastrophes naturelles, etc. Ce phénomène n’est pas nouveau : par exemple, Joséphine Baker soutenait la Croix-Rouge dès les années 1940. Rôles des célébrités dans les causes humanitaires On distingue trois types d’engagements parmi les célébrités : Sensibilisation : - Utilisent leur popularité pour attirer l’attention sur des causes importantes et mobiliser l’opinion publique. - Exemple : campagnes pour la lutte contre le changement climatique ou les droits des enfants. Levée de fonds à court terme : - Participent à des appels d’urgence, souvent en partenariat avec des organisations comme l’UNHCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés). - Objectif : réunir rapidement des fonds pour des crises spécifiques. Engagement à long terme : - Certaines célébrités s’impliquent durablement dans des projets ou organisations, menant un travail de fond pour des changements structurels. - Exemple : Angelina Jolie avec les réfugiés, ou Leonardo DiCaprio pour l’environnement. Une question éthique ? L’implication des célébrités peut soulever des débats : - Est-ce un véritable engagement ou une manière de soigner leur image ? - Ces interventions risquent-elles de détourner l’attention des experts et des acteurs locaux ? critiques adressées aux ONG 1. Mystification idéologique (Pétras & Veltmeyer): - Les ONG sont parfois accusées de promouvoir une idéologie qui masque les vrais enjeux politiques ou sociaux, en apparaissant comme neutres alors qu’elles servent parfois des intérêts spécifiques. 2. Limites dans la mobilisation - Leur capacité à mobiliser les populations reste limitée, surtout dans les régions où elles sont peu connues ou où elles manquent de ressources. 3. Problèmes de représentativité Déficit démocratique : - Les ONG sont critiquées pour un manque de transparence, de responsabilité et de participation des populations qu’elles représentent. - Leur légitimité peut être remise en question : représentent-elles vraiment les intérêts des plus vulnérables ? 4. Concurrence et accréditation - Les ONG peuvent entrer en compétition entre elles, ce qui peut nuire à leur efficacité. - Les politiques d’accréditation imposées par les institutions internationales peuvent limiter leur indépendance. 5. Dépendance financière - Leur financement dépend souvent de donateurs externes (États, entreprises, institutions), ce qui peut influencer leurs priorités et limiter leur autonomie. 6. Contradictions politiques - Certaines ONG jouent un rôle contradictoire : Elles se montrent élitistes dans leur gestion interne, favorisant des classes éduquées et ambitieuses. - En revanche, elles peuvent apparaître soumisses face aux gouvernements ou donateurs externes pour maintenir leur financement. 7. Ascenseur social (Pétras & Veltmeyer) - Les ONG sont perçues par certains comme un moyen pour les classes éduquées et ambitieuses d’accéder à des opportunités professionnelles, parfois au détriment des causes qu’elles défendent. Qu’est-ce que l’altermondialisme ? L’altermondialisme est un mouvement social hétérogène qui : - Critique les excès de la mondialisation économique. - Propose une mondialisation plus humaine, équitable et démocratique. Objectifs du mouvement: Réformer le système économique mondial. Promouvoir la justice sociale et la paix. Encourager une démocratie participative et un développement durable. Réseaux de solidarité et rôle mondial Les réseaux de solidarité transnationaux connectent des ONG, des mouvements sociaux et des citoyens du monde entier. Ces réseaux deviennent des interlocuteurs importants pour les États, les organisations internationales et les entreprises multinationales. Évolution terminologique : - Passage de “société civile locale” à une “société civile internationale” ou “mondiale”. - Exemples historiques :British and Foreign Anti-Slavery Society (1823), un des premiers mouvements transnationaux. Moments marquants du mouvement altermondialiste 1994 : Soulèvement de l’EZLN (Mexique) - Les Zapatistes protestent contre l’ALENA (Accord de libre-échange nord- américain). 1999 : Manifestations de Seattle - Protestation massive contre l’OMC -(Organisation mondiale du commerce), - dénonçant ses politiques commerciales. 2001 : Forum Social Mondial (Porto Alegre, Brésil) - Création d’un espace alternatif face au Forum Économique Mondial. - Slogan : “Un autre monde est possible”, symbole du mouvement altermondialiste. Rôle critique et propositions Rôles critiques : – Les mouvements altermondialistes remettent en question : ——La domination du marché. ——Les institutions mondiales comme l’OMC, FMI et Banque mondiale. ——L’influence des firmes multinationales. Propositions : - Réformes économiques pour réduire les inégalités. - Justice sociale et paix entre les nations. - Renforcement de la démocratie à tous les niveaux. Transition politique et démocratique : Définition générale : - transition est une période de changement entre deux régimes politiques. C’est un processus marqué par un intervalle d’incertitude, où les règles du jeu politique sont redéfinies. Transition démocratique : - C’est le passage d’un système politique ancien (souvent autoritaire) à un nouveau régime, basé sur des principes démocratiques. - Cette période est caractérisée par des luttes de pouvoir entre : ——Le régime sortant (les anciens dirigeants). ——L’opposition qui veut instaurer un nouveau système. Caractéristiques : - Ce processus peut être balisé par des documents légaux (comme une Constitution) qui fixent les étapes à suivre. - L’objectif final est de définir clairement le nouveau système politique (le point d’arrivée). Pourquoi c’est important ? - Ces transitions ont été un sujet clé dans les années 1980 pour comprendre comment les sociétés passent de la dictature ou de l’autoritarisme à des systèmes démocratiques. Elles ont aidé à renouveler les méthodes d’analyse en politique et en sociologie. Les vagues de démocratisation Première vague de démocratisation (années 1820 - début XXe siècle) : - C’est la première grande période où plusieurs pays ont commencé à adopter des systèmes démocratiques. - Recul : En 1922, l’arrivée de Mussolini au pouvoir en Italie marque le début d’une “vague inverse”, où certains pays retournent à des régimes autoritaires. Deuxième vague de démocratisation (après la Seconde Guerre mondiale) : - Le triomphe des Alliés (démocraties occidentales) après 1945 stimule une nouvelle vague de démocratisation. - Cette vague atteint son apogée en 1962, avant qu’un autre recul ne se manifeste. Troisième vague de démocratisation (années 1980) - Début : Cette vague a commencé au début des années 1980, marquée par un élan mondial vers la démocratisation. - Tendances clés : ——-Transition depuis les régimes autoritaires :Abandon des systèmes à parti unique et des dictatures militaires, souvent sous la pression de mouvements de protestation populaires. ——-Réformes et libéralisation :Les régimes en place ont introduit des réformes politiques pour ouvrir l’accès au pouvoir et élargir les libertés publiques. ——-Nouveaux régimes démocratiques :Ces transitions ont permis l’installation de nouvelles formes de gouvernance démocratique, plus inclusives et respectueuses des droits humains. Approches à la démocratisation Deux grandes perspectives pour analyser la démocratisation : Facteurs structurels : - Les structures sociales et les modèles historiques façonnent les possibilités de changement politique. - Ces structures (comme les institutions ou la répartition des pouvoirs) tendent à persister dans le temps, même après les événements qui les ont créées. - Exemple : Une société très inégalitaire aura plus de mal à devenir démocratique, car les élites résistent aux changements. Actions individuelles et événements : - Cette approche met l’accent sur le rôle des individus ou des événements spécifiques dans le processus de changement. - Elle suppose que des acteurs clés (comme des leaders ou des mouvements sociaux) initient des actions qui déclenchent des réactions en chaîne. - Exemple : Une révolution populaire menée par un leader charismatique peut provoquer une transition démocratique. Différence essentielle : - Les facteurs structurels expliquent le changement par des dynamiques lentes et profondes. - Les approches individuelles voient le changement comme le résultat d’un potentiel créatif ou d’événements imprévus. Approches internationales Ces approches expliquent la démocratisation par des facteurs externes influençant les pays; Théories de la dépendance et du néo-colonialisme : - Les pays faibles sont souvent influencés par des puissances étrangères ou des institutions internationales, limitant leur autonomie politique. Deux formes principales d’influence internationale : - Conditions imposées par des institutions internationales : ——Les réformes démocratiques sont souvent exigées par des organisations comme le FMI ou la Banque mondiale, sous peine de sanctions économiques. ——Exemple : Réformes imposées en échange de prêts ou d’aides. - Effet de démonstration : ——Les mouvements démocratiques dans un pays peuvent inspirer les citoyens d’autres pays, déclenchant une cascade de transitions (théorie des dominos). ——Exemple : Les transitions démocratiques en Europe de l’Est et en Afrique dans les années 1990, souvent en réponse à des changements globaux. Approches nationales (ou domestiques) Ces approches mettent l’accent sur les facteurs internes au pays. Rôle des acteurs nationaux : - Les acteurs locaux (leaders politiques, organisations de la société civile) jouent un rôle clé dans la transition, même en cas de forte dépendance économique. - Exemple : Résistance aux pressions internationales par des mouvements nationaux africains. Opportunités créées par les changements globaux : - Les transformations mondiales (comme l’effondrement du bloc soviétique) permettent à des forces locales longtemps réprimées de s’exprimer et de provoquer des transitions démocratiques. Approches économiques Ces approches expliquent la démocratisation par des facteurs économiques : Crises économiques comme catalyseurs : - Des événements comme la récession ou l’inflation poussent les populations à se mobiliser pour demander des réformes démocratiques. - Exemple : En Afrique, selon Claude Ake, les mauvaises conditions économiques ont alimenté une demande croissante pour la démocratie. Idée générale : - Selon Robert Packman : “toutes les bonnes choses vont ensemble”. - Une meilleure économie et une transition démocratique peuvent souvent être liées. Approches politiques Ces approches mettent l’accent sur les institutions et l’histoire politique : Rôle des institutions politiques : - Les institutions concentrant le pouvoir jouent un rôle central dans la transition ou le blocage vers la démocratie. - Exemple : En Afrique, l’absence de démocratie avant 1989 est souvent attribuée à une culture politique héritée de l’État colonial, qui aurait instauré des pratiques antidémocratiques durables. Transition à la consolidation démocratique : Qu’est-ce que la consolidation démocratique ? - C’est la dernière étape de la démocratisation, où la démocratie devient stable et bien ancrée dans un pays. - Elle va au-delà de la simple mise en place d’élections (vision minimaliste de la démocratie) pour inclure des valeurs démocratiques profondes et des pratiques bien établies. Processus graduel : - Les pays ne deviennent pas des démocraties solides du jour au lendemain. - Ils passent par un long chemin pour faire en sorte que la démocratie soit vue comme l’ordre naturel et juste pour gérer la société. Conditions clés pour la consolidation : - Croyance collective : Les élites et les citoyens doivent croire que, peu importe les défis, la démocratie reste la meilleure option pour résoudre les problèmes. - Ancrage dans la culture politique : Les institutions démocratiques et les pratiques (comme la participation et l’égalité) doivent être solidement intégrées dans la culture politique du pays. Résultat attendu : - Une démocratie consolidée montre une augmentation de l’égalité politique et une résilience face aux défis. Définition de la consolidation démocratique : Définition de la consolidation démocratique : Concept principal : - La consolidation démocratique signifie que la démocratie devient profondément ancrée dans la société, reconnue comme la seule forme légitime de gouvernement. - Tous les acteurs politiques, qu’ils soient des élites ou des citoyens ordinaires, croient que la démocratie est préférable à toute autre alternative. Caractéristiques clés : - Légitimité profonde : Les procédures démocratiques (comme les élections libres et justes) sont largement acceptées par la population. - Valeurs démocratiques : Les normes et principes démocratiques sont intégrés dans la culture sociale et politique. - Consensus social : Malgré des conflits ou des crises, les citoyens et les élites préfèrent résoudre leurs problèmes au sein du cadre démocratique. Conditions pour la consolidation : - Participation inclusive : Les élections permettent à une majorité, y compris les groupes historiquement marginalisés, d’influencer les décisions politiques. - Redistribution équitable : La démocratie doit répondre aux besoins des citoyens, notamment en matière de justice sociale et économique. - Changement culturel : Les comportements et valeurs démocratiques doivent se diffuser dans toutes les couches de la société. Résultat attendu : - Une démocratie consolidée est stable même face à des défis. Aucun acteur politique important ne tente de renverser le système démocratique, même en période de crise.