Microéconomie - Chapitre 1 PDF

MICROÉCONOMIE Chapitre 1 : L’objet de la science économique CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE PLAN  1. Trois questions F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1  2. Les définitions de la science économique  3. La s...

MICROÉCONOMIE Chapitre 1 : L’objet de la science économique CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE PLAN  1. Trois questions F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1  2. Les définitions de la science économique  3. La science économique et la politique économique  4. La science économique est la science des choix : La courbe des possibilités de production  5. Annexe : Thèmes d’actualité 2 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 1. TROIS QUESTIONS  Toute société fait face à 3 questions : 1. Quels biens et services (B&S) faut-il produire, en quelle quantité F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 et à quel moment dans le temps ? - Pain ou logement, services d’enseignement, de justice ou de santé - B&S de consommation ou biens d’investissement (machines,...) qui permettront de produire et de consommer plus demain - Biens pour la consommation intérieure (ex. chocolat) ou pour échanger contre des biens produits à l’étranger (ex. exportations belges de chocolat vers la France et importations de vin de France 3 vers la Belgique) CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 1. TROIS QUESTIONS 2. Comment ces B&S doivent-ils être produits ? - Quelles ressources utiliser et en quelles quantités ? F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 + de L (travailleurs) ou + de K (capital/machines) combinaison (L, K) laboristique ou capitalistique - Quels procédés/processus techniques choisir ? → Q = f(L, K) où L et K sont les facteurs de production, Q la quantité du bien ou service produite et où f représente le processus technique de production 4 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 1. TROIS QUESTIONS 3. Pour qui ces B&S doivent-ils être produits ? F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 - Quels individus/ménages consommeront les B&S produits ? - Comment répartir les revenus du travail (salaires) et du capital (intérêts, dividendes) entre les individus/ménages pour leur permettre de consommer les B&S ? - Les pouvoirs publics doivent-ils influencer la répartition des revenus et si oui, comment ? 5 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 1. TROIS QUESTIONS  Pourquoi ces 3 questions ? - Les ressources (matières premières, terre, L et K) existent en quantité limitée or les besoins des individus sont « illimités » F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 (cf. pauvreté dans les pays en développement mais aussi en Belgique avec des besoins en matière d’alimentation, de logement, de soins de santé,... non satisfaits) → allocation optimale/ efficiente des ressources - Si les ressources existaient en quantité illimitée, on pourrait produire de grandes quantités de tous les B&S et/ou utiliser des combinaisons inefficientes de facteurs de production Rmq : L’air est une ressource « libre » dont la quantité est illimitée 6 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 2. DÉFINITIONS DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE La science économique ✓ explique comment les agents économiques affectent à la satisfaction de besoins « illimités » des ressources rares ou F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 limitées → science des choix ✓ cherche à savoir pourquoi ces choix ne conduisent pas toujours à utiliser les ressources le plus efficacement possible (sur/sous- production de B&S, chômage, sous-investissement par exemple dans les infrastructures routières, dans les bâtiments scolaires, …) ✓ propose des solutions pour améliorer l’utilisation des ressources économiques 7 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 2. DÉFINITIONS DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE La science économique ✓ permet de comprendre : F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 ❖ les choix individuels des agents économiques du producteur (techniques de production, quantité offerte de B&S, prix fixés, …) du consommateur (entre plusieurs B&S en fonction de son revenu limité, du prix des biens, de ses préférences, …) ❖ les choix collectifs (de l’Etat) : production de B&S publics (enseignement, justice, santé,...), mesures permettant de réduire le chômage, types d’impôts (directs, indirects, sur le travail ou sur le capital) pour financer les dépenses 8 publiques,… CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 2. DÉFINITIONS DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE L’objet de la science économique ✓ ne se limite pas : F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 ❖ aux aspects monétaires (euros, dollars,...) les sociétés primitives ignoraient souvent la monnaie mais avaient des activités économiques (troc,…) il existe des activités économiques souvent à portée sociale qui sont bénévoles, sans contrepartie monétaire (asbl,...) ❖ à l’étude des échanges internationaux (importations et exportations de B&S, versements de salaires par des entreprises belges aux travailleurs frontaliers français,...) 9 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 2. DÉFINITIONS DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE La science économique ✓ prend en compte la dimension temporelle. Ainsi, F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 utiliser des ressources naturelles non renouvelables aujourd’hui implique de ne plus pouvoir en disposer demain réduire la production de biens d’investissement aujourd’hui conduit à renoncer demain à certains biens de consommation par manque de machines pour les produire épargner aujourd’hui permet à un ménage de consommer davantage lors de la retraite durant laquelle le revenu de remplacement est plus faible que le salaire 10 … CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 3. SCIENCE ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE ÉCONOMIQUE Le rôle de l’économiste est d’analyser et d’expliquer L’économiste explique par exemple : F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 les effets d’une ↑ de la quantité de monnaie sur les prix des B&S les effets d’une ↑ des revenus des ménages sur la consommation les conséquences d’un allongement des carrières, d’une ↓ de la fiscalité sur le travail (IPP), d’une remise à l’emploi de personnes en situation de chômage,… sur le solde des finances publiques (recettes – dépenses)... 11 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 3. SCIENCE ÉCONOMIQUE ET POLITIQUE ÉCONOMIQUE Le rôle des responsables politiques (ministres, secrétaires d’Etat) est d’agir, notamment sur base d’analyses des économistes Les responsables politiques mènent la politique économique qui F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 consiste à agir sur les faits par des mesures en fonction d’objectifs : Croissance réelle du PIB (par ex. de 1,5%) Plein-emploi (/réduction du taux de chômage à, par ex., 4%) Stabilité des prix (taux d’inflation par ex. de 2%) Equilibre des échanges internationaux (entre M et X) Les responsables politiques utilisent pour atteindre ces 4 grands objectifs des mesures qui relèvent de deux instruments : la politique budgétaire et la politique monétaire Cf. Cours de Macroéconomie 12 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 4. LA SCIENCE ÉCONOMIQUE EST LA SCIENCE DES CHOIX  Illustration par la courbe des possibilités de production F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 Hypothèses : ✓ il n’existe que 2 biens dans l’économie : du pain et des logements ✓ la population (/travailleurs), les entreprises et les machines, les connaissances techniques, les ressources naturelles (terre, matières premières) disponibles sont connues et en quantités fixes 13 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 4. LA SCIENCE ÉCONOMIQUE EST LA SCIENCE DES CHOIX Barème A B C D E F Pain 20 19 16 12 7 0 (millions de tonnes) Logements (milliers) 0 2 4 6 8 10 F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 Graphique : La courbe des possibilités de production Quantité de pain A 20 B C 16 D 12 8 E 4 14 F 0 10 Quantité de 2 4 6 8 logements CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 4. LA SCIENCE ÉCONOMIQUE EST LA SCIENCE DES CHOIX La courbe des possibilités de production regroupe l’ensemble des combinaisons de quantités de B&S qu’une économie est susceptible de produire, compte tenu de ses connaissances F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 techniques, si elle utilise pleinement ses ressources productives (L, K, matières premières, ici par ex. blé et ciment). Sur la courbe, l’économie est au plein-emploi de ses ressources : si elle produit une plus grande quantité d’un bien, elle doit réduire la production de l’autre bien. Sous la courbe, la situation est de sous-emploi (chômage, machines inemployées,…) : il est possible de produire plus d’un bien sans diminuer la production de l’autre bien, en utilisant des ressources inutilisées (combinaison H) 15 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 4. LA SCIENCE ÉCONOMIQUE EST LA SCIENCE DES CHOIX F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 H 16 CHAPITRE 1: L’OBJET DE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE 5. ANNEXES F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 Exemples de thématiques macroéconomiques d’actualité (cf. cours de Macroéconomie) 17 RAPPORT BNB 2023 : POLITIQUE MONÉTAIRE – EXTRAITS SOURCE: HTTPS://WWW.NBB.BE/DOC/TS/PUBLICATIONS/NBBREPORT/2023/FR/T1/RAPPORT2023_TI_COM PLET.PDF ❖ En 2023, l’inflation s’est établie à 5,4% dans la zone euro, soit un niveau largement supérieur à l’objectif de moyen terme de 2% de la BCE. F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 ❖ Comme l’inflation avait atteint 8,4% en 2022, il s’agit d’un recul, qui s’explique principalement par la baisse des prix de l’énergie. ❖ Dans le même temps, la croissance économique s’est encore nettement essoufflée en 2023, tombant de 3,4 à 0,6%. ❖ Outre la disparition des effets de la réouverture économique depuis la crise sanitaire, la politique monétaire restrictive a contribué à freiner la croissance de la demande agrégée. Ce ralentissement n’a pas pour autant plongé la zone euro dans une récession. ❖ Les taux d’intérêt ont été le principal instrument du resserrement de la politique monétaire. ❖ Selon les projections macroéconomiques de décembre 2023 de la BCE pour la zone euro, l’inflation reviendrait à 2% dans le courant de18 2025. Extrait du Rapport de la BNB 2023 - rapport2022_ti_conseil%20mars23.pdf Le premier objectif est de continuer à faire progresser le taux d’emploi. L’on a observé un certain rebond du taux d’emploi à l’issue de la pandémie, grâce à une création d’emplois dynamique, mais ce dernier reste trop faible par rapport aux autres pays. À cet égard, l’objectif de porter le taux d’emploi à 80% d’ici 2030 a été inscrit dans l’accord de coalition fédéral. Toutefois, il faut un complément de réformes ambitieuses pour F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 atteindre cet objectif: sur la base des chiffres actuels, quelque 530000 personnes doivent encore trouver un travail rémunéré pour que le taux d’emploi soit porté à 80%. Or ce nombre dépasse celui des chômeurs à temps plein. Cela signifie qu’il faut se concentrer non seulement sur la réduction du chômage mais également sur l’accroissement de la participation au marché du travail. Pour ce faire, il faut surtout se pencher sur les taux d’inactivité excessifs. Les groupes spécifiques pour lesquels existe un haut potentiel à cet égard sont bien connus: le taux d’emploi reste, en raison d’un chômage plus élevé ou d’une participation plus modeste en moyenne, relativement faible dans les Régions wallonne et de Bruxelles-Capitale, et pour les personnes peu qualifiées, les personnes plus âgées en âge de travailler, ainsi que les citoyens de pays non-membres de l’UE. 19 La situation budgétaire des pouvoirs publics belges est inquiétante et il faut d’urgence se pencher sur la croissance insoutenable des dépenses. Le déficit budgétaire des pouvoirs publics belges a continué à se réduire mais garde un niveau élevé en 2022 de presque 4% du PIB. Cette amélioration n’est d’ailleurs pas le résultat d’un assainissement budgétaire mais découle de la forte reprise économique d’après la pandémie (qui a stimulé le taux de croissance annuel en 2022) et d’une réduction des mesures de soutien F.Fecher – Microéconomie – Chapitre 1 exceptionnelles qui avaient temporairement aggravé le déficit. Les dépenses supplémentaires liées au coronavirus ont progressivement fondu à mesure que la pandémie passait à l’arrière-plan, mais ceci a été partiellement compensé par une série de nouvelles mesures de nature à accroître le déficit. Outre les dépenses liées à l’accueil des réfugiés de guerre en provenance d’Ukraine, il s’agissait principalement de mesures destinées à soutenir le pouvoir d’achat, comme la réduction de la TVA sur l’électricité et le gaz naturel, la baisse des accises sur l’essence et le diesel, et l’application du tarif social sur l’énergie à un groupe cible plus large. Au niveau des recettes, l’inflation élevée exerce une influence positive. Ainsi, de par l’indexation, les revenus se retrouvent relativement plus souvent dans les tranches supérieures de l’impôt sur le revenu des personnes physiques20 (IPP).