Introduction à la microéconomie - Synthèse PDF

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Joanna Vitiello et Zora MC

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microeconomics economic theory economics economic principles

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This document is a synthesis of microeconomic theory and concepts. It includes tables of contents and chapters on topics such as economic science, possibilities of economic choices, and various aspects of supply and demand relationships.

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Introduction à la microéconomie – Volume 1 Synthèse de Joanna Vitiello et Zora MC Table des matières Introduction 1 1. Qu’étudie la science économique ?...

Introduction à la microéconomie – Volume 1 Synthèse de Joanna Vitiello et Zora MC Table des matières Introduction 1 1. Qu’étudie la science économique ? 1 2. Caractéristiques de la science économique 1 Chapitre 1 : Les possibilités de choix économiques 2 1. L’origine du problème des choix en économie 2 2. L’ensemble des choix de consommation 2 3. L’ensemble des possibilités de consommation intertemporelles 3 4. Le choix travail-loisir 4 5. L’ensemble des possibilités de production 4 Chapitre 2 : L’offre et la demande 6 1. La demande 6 2. L’offre 8 3. L’équilibre 8 4. Déplacement de l’offre et de la demande 10 5. Anomalies du marché 13 Chapitre 3 : L’élasticité de l’offre et de la demande 15 1. L’élasticité de la demande 15 2. L’élasticité de l’offre 21 3. Élasticité et déplacement de l’offre et la demande 23 4. Applications du concept d’élasticité 25 Chapitre 4 : Demande et théorie de l’utilité 32 1. Utilité et utilité marginale 32 2. Propriétés des courbes d’indifférence 33 3. La contrainte de budget 36 4. Le choix du consommateur 37 5. Les modifications de l’optimum 38 6. Construction de la demande 40 7. Le surplus du consommateur 41 Chapitre 5 : Les coûts et les décisions de production des entreprises 42 1. Coûts économiques et coûts comptables 42 2. Les coûts et l’offre : exemple introductif 43 3. Coût marginal et revenu marginal 44 4. Coût marginal et coût moyen 46 5. Coût moyen à long terme 47 6. Productivité et coûts 48 7. Décisions de long terme de l’entreprise 50 8. Décisions de court terme de l’entreprise 51 9. Le court terme et le long terme 52 Introduction à la microéconomie – Volume 2 Synthèse de Joanna Vitiello et Zora MC Table des matières Chapitre 6 : Économie industrielle 1 1. La concurrence parfaite 1 2. Le monopole pur 9 3. La concurrence imparfaite 14 Chapitre 7 : Les échanges internationaux 20 1. Les faits stylisés du commerce international 20 2. La théorie des avantages comparatifs 20 3. Tarifs douaniers 23 Chapitre 8 : Finance 27 1. Intérêt et prix du capital 27 2. Intérêt et prix d’une obligation 28 3. Le risque 29 4. Risque et choix de portefeuille 31 5. Efficacité du marché boursier 33 6. Marchés à terme 34 7. Les options 34 8. Finance d’entreprise 35 9. Chapitre 9 : Les incitants et les contrats 37 1. Introduction 37 2. La relation principal – argent 37 3. Aléa moral 37 4. La sélection adverse 39 Chapitre 10 : Economie publique 40 1. Le rôle de l’Etat 40 2. Externalités 40 3. Les biens publics 43 4. Mécanismes politiques 44 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 Introduction à la microéconomie - Synthèse Volume 1 Introduction 1. Qu’étudie la science économique ? a) L’économie est une discipline qui s’efforce d’étudier scientifiquement les choix individuels (nécessaires dû à la rareté des ressources disponibles). Agents économiques individuels à la fois consommateurs, entrepreneurs, opérateurs financiers,… Choix individuels influencés par un grand nombre de paramètres, dont les prix, l’utilité, la qualité,… Entreprises s’efforcent d’analyser ces paramètres pour prédire les choix des consommateurs. b) La science économique étudie les interdépendances entre les choix individuels. Choix individuels se font indépendamment les uns des autres, mais peuvent avoir des répercussions multiples et s’influencer mutuellement. Tous les acteurs sont liés. Ex1 : si un gouvernement construit moins de routes pour couper les dépenses > faillite dans la construction > chômage > moins d’impôts perçus et plus d’allocations à payer > moins de revenu. Ex2 : si Belgacom augmente tarif téléphone > p-e entreprises utiliseront plus la communication par internet + ménages ont moins d’argent donc p-e iront moins au restaurant. c) L’économie est divisée en deux branches : La micro-économie : étudie les comportements individuels (de consommation, de production,…) sur des marchés La macro-économie : qui étudie les grands agrégats (PNB, chômage, inflation, croissance,…) d) Analyses positive et normative Analyse positive s’efforce de comprendre la réalité. Ex : effet d’une augmentation de prix Analyse normative s’efforce de faire des recommandations de politique économique et pose des jugements de valeur. Ex : faut-il introduire un péage sur les autoroutes belges? 2. Caractéristiques de la science économique L’économie est une science et donc possède plusieurs caractéristiques. a) La science économique est déductive (et non inductive). Elle procède toujours par hypothèses. Ces hypothèses sont simplificatrices, pour dégager l’essentiel de l’accessoire (abstraction). A partir de ces hypothèses, elle tire des conclusions et élabore alors une théorie. Cette théorie, exprimée par un modèle mathématique, fournit une représentation simplifiée de la réalité. Prédictions ensuite effectuée, et testées sur des observations. Cette vérification empirique a pour but de réfuter/falsifier une théorie. Si elle est falsifiée, elle est fausse. Sinon, on ne sait pas (elle sera p-ê réfutée un jour). Faiblesse de la science économique : manque de statistiques et impossible de faire expériences en laboratoire. Joanna Vitiello – Zora MC 1 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 b) La science économique considère que les choix des individus sont rationnels. Mais limite de la rationalité. Ex : personne qui mange des gâteaux alors qu’elle est au régime. La science économique n’étudie que les comportements rationnels. c) La science économique suppose que les choix des agents économiques sont fonction de leurs intérêts individuels. Suppose que les gens sont généralement égoïstes. d) La science se doit d’être modeste, car toute théorie peut être réfutée à tout moment. e) La science se doit d’être honnête. Tout scientifique doit pouvoir accepter des conclusions qu’il n’aime pas a priori pour continuer à rechercher la vérité. Chapitre 1 : Les possibilités de choix économiques Comme vu plus haut, la science économique étudie les choix des agents économiques. Cette nécessité de choisir entre plusieurs alternatives est à la base même du problème économique. 1. L’origine du problème des choix en économie A l’échelle d’une économie, les ressources sont disponibles en quantités limitée, il y a rareté. D’où la nécessité de choisir entre différentes alternatives mutuellement exclusives (opportunity cost). Le problème économique provient du déséquilibre entre les besoins illimités des consommateurs et la rareté relative des ressources qui permettent de satisfaire ces besoins. Mythe de l’abondance selon lequel le progrès technique peut augmenter les ressources et satisfaire les besoins de tous. Mais illusion : - Quand le progrès technique croît, les besoins des agents économiques augmentent aussi (ex : selon étude, Belgique pas plus heureuse ajd qu’il y a 30 ans) - Les ressources ou facteurs de production sont limités de façon absolue o Les ressources naturelles : la terre. Probl. écologiques : surexploitation des ressources o Le travail (L) : Population active : part de la population disposée à travailler (travailleurs et chômeurs) + Durée du temps de travail o Le capital (K): à la fois notion financière, et notion réelle (stocks, machines,…) 2. L’ensemble des choix de consommation Anne a reçu 10 € de son père et voudrait acheter une place de cinéma (5€) et/ou un hamburger (1€). (voir graphique page suivante) La droite de budget délimite l’ensemble des possibilités de consommation. Tout point sur la droite de budget donne un choix de consommation qui épuise la totalité du budget. L’ensemble des possibilités de consommation est la surface triangulaire en dessous de la droite de budget. Pente de la droite de budget est négative, égale à –tg(α), ici égale à – 1/5. Cette pente représente le rapport des prix entre le hamburger et le cinéma. 1 hamburger vaut 1/5 d’une place de cinéma. Le rapport des prix détermine le rapport d’échange entre deux biens, ou le nombre d’unités d’un bien qu’on peut obtenir en renonçant à une unité d’un autre bien. Joanna Vitiello – Zora MC 2 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 3. L’ensemble des possibilités de consommation intertemporelles Problème du choix entre la consommation et l’épargne (renoncer à consommer aujourd’hui pour consommer dans le futur). Pour cela, on analyse l’ensemble des possibilités de consommation intertemporelles, c’est-à-dire l’ensemble des possibilités de consommation à travers le temps. Joanna Vitiello – Zora MC 3 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 Pente de la droite de budget intertemporelle : −(# + %) = − #(((#)%), avec i taux d’intérêt ou rémunération de l’épargne #(( Pour consommer 1€ aujourd’hui, on devra renoncer à (1+i)€ demain. Equation de la droite de budget intertemporelle : * +)# = (, + − * + )(# + % ) Ensemble des possibilités de consommation intertemporelles situées en dessous de la droite de budget. Mais idéal de rester sur cette droite pour maximiser la consommation (ex : ne pas laisser son argent dormir à la maison sans intérêt). 4. Le choix travail-loisir Problème du choix entre travail et loisir > droite de budget-temps. Pente de -1 5. L’ensemble des possibilités de production Techniques utilisées pour délimiter l’ensemble des choix d’un individu peuvent aussi servir à analyser les choix de production d’une économie dans son ensemble. On trace alors l’ensemble des possibilités de production. L’ensemble des possibilités de production est la surface sous la courbe reliant les points B et C. Cette courbe s’appelle la frontière des possibilités de production. Joanna Vitiello – Zora MC 4 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 a) Pourquoi la frontière des possibilités de production correspond-elle à une courbe ? - Production de canons est fonction de la production de beurre. - Fonction décroissante, pente en un point = dérivée (nombre de canons auxquels il faut renoncer pour produire une unité de beurre en plus) négative mais décroissante. - Taux marginal de transformation (TMT) : opposé de la pente de courbe des frontières de possibilités de production en un point. –dcanons/dbeurre. (valeur abs. du nbre de canons auxquels il faut renoncer pour produire une unité de beurre en plus). Dépend de l’endroit de la courbe où on se trouve. Fonction croissante : TMT de canons en beurre augmente avec la production de beurre. Ceci est dû à la loi des rendements décroissants : pour produire une quantité accrue d’un bien, il faut des ressources additionnelles de plus en plus nombreuses. Le TMS de canons en beurre augmente au fur et à mesure qu’augmente la production de beurre. - Ex1 : Plus on produit de lait, plus il faut du terrain, et donc plus il faut recourir à un terrain initialement moins propice à la pousse de l’herbe à brouter, il faut donc plus que doubler la surface d’herbe à brouter pour doubler la production de lait. De plus, surfaces non utilisées pour un usage alternatif qui serait peut-être plus productif. - Ex2 : dans les mines, plus on creuse, plus le coût d’extraction d’une unité de charbon augmente. - Ex3 : production industrielle à très grande échelle, dû à trop de bureaucratie et donc de frais de gestion. b) Autres thèmes économiques importants - L’efficacité économique : Atteinte sur la frontière des possibilités de production. Lorsque l’efficacité est atteinte, on ne peut augmenter la production d’un bien qu’en diminuant celle des autres. (!! indépendant de la notion de choix !!) Exemples d’inefficacité : chômage, techniques coûteuses, manque d’automatisation Joanna Vitiello – Zora MC 5 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 - Choix économiques : Parmi les points efficaces, il faut en choisir un. Dépend du régime économique (économie de marché, mixte ou planifiée. - Croissance économique : se traduit par le déplacement vers la droite de la frontière des possibilités de production. (Voir graphique 1.4). Peut se traduire par la découverte de nouveaux usages des ressources naturelles, augmentation du temps de travail (unlikely), ou augmentation du capital investi (décision prise par des agents différents selon le régime : marché prise par chaque agent économique selon le taux d’intérêt/ planifiée prise par la classe politique/ mixte à la fois investissements privés et publiques). Sur le long terme, croissance passe par une augmentation de l’efficacité, i.e. par le progrès technique (par le capital humain) qui permet d’améliorer les performances de machines et des hommes. Chapitre 2 : L’offre et la demande La loi de l’offre et de la demande est la base du raisonnement économique et régule le marché. L’équilibre entre l’offre et la demande constitue le mécanisme fondamental d’équilibrage dans l’économie. Dans une économie de marché, il y a interdépendance entre les différents marchés (ce qui se passe sur un marché influence les autres marchés). 1. La demande - Demande totale (AD) = somme des demandes individuelles. - La demande est une fonction décroissante du prix : si le prix augmente, les quantités demandées diminuent, dû au principe de l’utilité marginale décroissante. (Exception : snobs : plus un bien est cher plus ils sont prêts à l’acheter : effet Veblen). Joanna Vitiello – Zora MC 6 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 Utilité totale et utilité marginale - Utilité : en économie, satisfaction subjective que les consommateurs retirent d’un bien. Différente de la satisfaction objective, ex. consommation d’alcool pas satisfaction objective. - Utilité marginale : utilité additionnelle procurée par la consommation d’une unité additionnelle du bien. - Utilité marginale décroissante : de façon générale, l’utilité marginale a tendance à tendre vers zéro. - Loi fondamentale de la demande : la relation entre les prix et les quantités est décroissante car l’utilité marginale est décroissante. Plus on consomme un bien, plus faible sera la satisfaction que va donner une unité supplémentaire de ce bien, et donc plus faible sera sa disponibilité à payer. - Disponibilité à payer : somme monétaire totale que le consommateur est prêt à payer pour obtenir une certaine quantité du bien. Le principe d’utilité marginale décroissante implique que la disponibilité à payer progressera moins vite que les quantités achetées : si elles doublent, le consommateur ne sera pas prêt à payer le double du prix. - Interprétation graphique : courbe concave : plus on a de biens, plus la satisfaction ou utilité totale a tendance à augmenter, mais plus l’utilité marginale (satisfaction additionnelle) a tendance à décroître. Dérivée positive mais décroissante, qui correspond au graphe de l’utilité marginale. C’est pourquoi on peut dire que l’utilité marginale décroissante est à la base de la loi de la demande. Joanna Vitiello – Zora MC 7 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 2. L’offre - La courbe de l’offre reflète – pour chaque niveau de prix – la quantité du bien que les producteurs sont prêts à offrir sur le marché. Correspond à la quantité qu’ils peuvent produire pour un coût inférieur ou égal au prix du marché - Rente économique : profit d’une firme productive (prix de production inférieur à celui du marché). - Premier principe à la base du comportement d’offre est le coût marginal, i.e. le coût additionnel engendré par la production d’une unité additionnelle. - L’offre est une fonction croissante du prix. Plus le prix augmente, plus les quantités offertes seront importantes. En effet, tous les producteurs qui avaient un coût marginal supérieur au prix et qui donc ne produisaient pas, vont maintenant produire, et les autres pourront produire plus. (Hypothèse : plus on produit, plus le coût de production augmente > ressources de moins en moins propices à la production du bien). 3. L’équilibre L’équilibre du marché se définit comme l’égalité des quantités offertes et des quantités demandées. Cette égalité s’obtient à l’intersection de la courbe d’offre et de la courbe de demande. A cet endroit, - PE est le prix d’équilibre du marché - QE est la quantité d’équilibre du marché. Rem : à cet endroit, le coût marginal de la dernière unité produite est égal à l’utilité marginale de la dernière unité consommée. Joanna Vitiello – Zora MC 8 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 Que se passe-t-il si le prix du marché n’est pas le prix d’équilibre ? a) Le prix est au-dessus du prix d’équilibre : l’offre est supérieure à la demande. Les forces du marché vont alors intervenir de façon à baisser le prix jusqu’à ce qu’il atteigne son niveau d’équilibre (en effet, en cas de baisse des prix, la demande aura tendance à augmenter) b) Le prix est inférieur au prix d’équilibre : l’offre est inférieure à la demande. Rééquilibrage progressif car les consommateurs sont prêts à payer un prix supérieur pour obtenir le bien. L’équilibre est donc atteint grâce à un mécanisme autorégulateur qui nécessite la flexibilité des prix. Si cette condition n’est pas remplie, on observe la formation de stocks (O>D) ou de files d’attente (O PE et à la quantité Q’E > QE. En effet, au prix PE, D>O. Le prix va donc un peu augmenter, d’où la demande va un peu diminuer et l’offre un peu augmenter, jusqu’au nouvel équilibre. ⇒ Les quantités et les prix augmentent Joanna Vitiello – Zora MC 10 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 - Diminution de la demande : Déplacement de D vers la gauche vers le bas : demande moins importante pour un même prix (gauche), même quantité absorbée à un prix plus bas (bas). ⇒ Nouvel équilibre au prix P’’E < PE et à la quantité Q’’E < QE. En effet, au prix PE, D QE. En effet, au prix PE, O>D. Le prix va donc un peu diminuer, d’où la demande va un peu augmenter et l’offre un peu diminuer, jusqu’au nouvel équilibre. ⇒ Les quantités augmentent et les prix diminuent. Joanna Vitiello – Zora MC 11 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 - Diminution de l’offre: Déplacement de O vers la gauche vers le haut. ⇒ Nouvel équilibre au prix P’’E > PE et à la quantité Q’’E > QE. En effet, au prix PE, 0 1 partie élastique de la droite de demande : une faible variation relative du prix, lorsque celui-ci est élevé, entraîne une forte variation relative des quantités. - Points situés à droite, P est bas et Q est élevé, donc ηd < 1 partie inélastique de la droite de demande : une forte variation relative du prix n’entraîne qu’une faible variation relative sur les quantités demandées. Rem2 : Lorsque la demande n’est pas une droite, on peut mesurer graphiquement l’élasticité de D en un point en prenant la tangente à la courbe de demande en ce point. En calculant BC/OB on a alors : Au point B, ηd = 1 A gauche de B : ηd < 1 A droite de B : ηd > 1 Joanna Vitiello – Zora MC 17 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 LES COURBES A L’ELASTICITE CONSTANTE Ces courbes ont pour equation. = /012 (hyperboles équilatères). Démonstation : Remarque : Si 3 = 1, l’élasticité est constamment unitaire. Dans ce cas, la recette totale est constante : 5 6 = 0. = 0. / 0 = / = 89:; 1 - Offre élastique : ηO = BC/OB>1 - Offre parfaitement élastique : BC/OB = ∞ DETERMINANTS DE L’ELASTICITE DE L’OFFRE Critère essentiel à analyser pour déterminer l’élasticité de l’offre est le facteur temps. On différencie trois types de périodes : - La période infra-courte : ex. le marché aux poissons, on ne peut pas stocker et il faut vendre tout, tout de suite. Il y a donc une offre absolument fixe : offre est parfaitement inélastique, ηO=0 Joanna Vitiello – Zora MC 22 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 - La période courte : plus longue qu’infra-courte, les entreprises ont la possibilité de faire varier leur production. Elles peuvent décider d’augmenter ou de diminuer la production en faisant varier leurs matières premières et le facteur travail (peuvent embaucher/licencier/diminuer les heures relativement rapidement). Au cours de la période courte, seuls les facteurs fixes de production ne varient pas, i.e. le capital physique de l’entreprise : machines, usines, équipements ,… - La période longue : l’entreprise peut parfaitement ajuster ses capacités à ses décisions de production : le travail et le capital. A ce moment-là, l’offre est parfaitement élastique, ηO=∞ (à un prix supérieur à P, offre infinie, et inférieur, offre nulle). - Rem : plus les coûts marginaux grimpent rapidement avec la production, moins l’offre sera élastique sur le court terme. Pour une firme, plus intéressant d’être plus élastique, d’où par exemple augmentation de la sous-traitance. AUTRES ELASTICITES - Élasticité revenu de la demande : pour les biens normaux : plus on est riche, plus on a tendance à en acheter. Biens inférieurs : si on devient plus riche, on en achètera moins (ex. pommes de terre ou produits n°1) - Élasticité prix croisée de la demande : biens substituts : Evian/Contrex, biens complémentaires : pneus/voitures 3. Élasticité et déplacement de l’offre et la demande Comme l’ampleur des déplacements relatifs des courbes d’offre et de demande, les effets sur les prix et les quantités dépendent également de l’élasticité. CAS DE LA DEMANDE PARFAITEMENT INELASTIQUE Si O et D augmentent, augmentation des quantités en D’, mais effet ambigu sur les prix.  Si D augmente et O diminue, les quantités et les prix augmentent Joanna Vitiello – Zora MC 23 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 CAS DE LA DEMANDE PARFAITEMENT ELASTIQUE Si O et D augmentent, quantités et prix augmentent Si O augmente et D diminue, prix augmente, mais effet ambigu sur les quantités. CAS DE L’OFFRE PARFAITEMENT INELASTIQUE CAS DE L’OFFRE PARFAITEMENT ELASTIQUE Joanna Vitiello – Zora MC 24 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 CONCLUSIONS RELATIVES AUX QUATRE SITUATIONS - Lorsque O et D augmentent, reste tjrs un effet ambigu sur les prix si O ou D sont parfaitement inélastiques. L’effet dépend uniquement de l’ampleur du déplacement des courbes d’offre et de demande. - L’augmentation simultanée de O et D a un effet non ambigu sur les prix lorsque O ou D sont parfaitement élastiques. - Lors d’une corrélation inverse, entre la variation de la demande et de l’offre, l’effet sur les quantités est déterminé lorsque O ou D sont parfaitement inélastiques, mais reste ambigu lorsque O ou D sont parfaitement élastiques. 4. Applications du concept d’élasticité ELASTICITE ET REPARTITION DE LA CHARGE DE L’IMPOT INDIRECT Soit T une taxe imposée sur le prix d’un bien = différence entre prix que paye l’acheteur PA et prix que touche le vendeur PV. La totalité des recettes fiscales perçues par l’Etat = TQ L’introduction de cette taxe va créer une distorsion économique : elle va changer les prix et les quantités d’équilibre par rapport à la situation initiale. 1er cas : la taxe est payée par l’acheteur Au départ, position d’équilibre PE. L’impôt est payé par l’acheteur, donc sa demande va baisser. Pour acheter une même quantité qu’avant, il est prêt à payer un prix égal au prix qu’il payait avant moins la taxe. L’offre du vendeur ne change pas a priori car ses coûts restent égaux. La demande se déplace donc de D en D’, et nous avons un nouvel équilibre au prix PV intersection de D’ et O.  Recettes fiscales = Taxe x quantités vendues. Or, la charge pour l’acheteur est seulement les quantités vendues x la différence entre le prix taxé et le prix initial = Q(PA-PE) La charge économique pour le vendeur sera = Q(P V -P E). Il y a donc aussi une perte pour le vendeur, même s’il ne paye pas la taxe. Comme la demande a diminué, il ne peut en effet plus obtenir qu’un prix PV. Seul l’acheteur paye la taxe, mais la charge économique est répartie entre les deux partis. Joanna Vitiello – Zora MC 25 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 2e cas : la taxe est payée par le vendeur - Offre du vendeur diminue, parce que taxe équivaut à une augmentation de ses coûts de production. N’est prêt à offrir une même quantité qu’avant que si son prix est majoré de T. Offre passe de O à O’. - Même raisonnement qu’en 1 pour les charges. L’acheteur achète à PA et le vendeur ayant touché ce prix va donner Q(PA-PV) à son contrôleur des contributions. L’équilibre est donc bien en PA. Désavantageux pour les deux partis. - Il est donc plus intéressant de s’interroger sur qui va supporter la charge de l’impôt que sur qui paye l’impôt. Relation entre la répartition de la charge de l’impôt et l’élasticité de l’offre et/ou de la demande 1) Offre parfaitement inélastique - Hypothèse : l’acheteur paye la taxe. Baisse de la demande de D à D’ et nouvel équilibre de E à E’. Le nouveau prix d’équilibre est Pv < Pe - La charge de l’impôt est entièrement supportée par le vendeur. En effet, par rapport à l’équilibre, le prix pour l’acheteur ne change pas. Il paye Pv + T = Pa = Pe. Mais le vendeur lui, à quantités égales, vend son produit à Pv Pe. Or le prix payé par le vendeur ne change pas, car l’offre est parfaitement élastique : Pv=Pe (la baisse de la demande est entièrement compensée par une baisse de l’offre) 3) Demande parfaitement élastique - Hypothèse : le vendeur paye l’impôt (pas de différence). Baisse de l’offre de O à O’ et nouvel équilibre en E’. - Le vendeur supporte toute la charge de l’impôt. En effet, par rapport à l’équilibre, Pa=Pe. Le prix payé par l’acheteur ne change pas (baisse de l’offre entièrement compensée par une baisse de la demande). Or, le vendeur lui doit maintenant payer Pv= Pa+T < Pe. Le vendeur perd (Pe-Pv)Q. Joanna Vitiello – Zora MC 27 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 4) La demande est parfaitement inélastique - Hypothèse : le vendeur paye l’impôt. Baisse de l’offre de O à O’ et nouvel équilibre en E’. - L’acheteur supporte toute la charge de l’impôt. En effet, par rapport à l’équilibre, Pa=Pv+T> Pe. Il doit payer (Pa-Pe)Q en plus, car la baisse de l’offre n’a pas été compensée par une baisse de la demande qui aurait fait diminuer les prix pour l’acheteur, car D parfaitement inélastique. Ex : demande de cigarette. Conclusion : c’est en général le côté inélastique qui supporte la charge de l’impôt donc si la demande est inélastique, l’acheteur supporte l’impôt et si l’offre est inélastique, le vendeur supporte l’impôt. LES SUBVENTIONS A L’AGRICULTURE Les statistiques du marché agricole montrent que les prix agricoles ont une tendance à la baisse à long terme. Pourquoi ? - L’offre et la demande pour les produits agricoles sont relativement inélastiques. En effet, ce sont des biens de première, et à techniques données, l’offre ne peut augmenter que par une forte hausse des coûts marginaux (terre moins fertile). - De plus, historiquement la demande a tendance à peu augmenter car les biens agricoles ont une faible élasticité par rapport au revenu, ce qui induite un faible déplacement de D en D’ vers la droite et vers le haut au cours du temps. - Par contre, il y a un déplacement important de l’offre (de O en O’) au fil du temps du aux progrès de la technologie et donc à une augmentation de la productivité. - Cette situation entraîne donc une augmentation des quantités et une baisse des prix au fil du temps, d’où la baisse des revenus agricole et donc une pression politique pour que l’Etat intervienne sur le marché agricole. Deux types de subventions peuvent être mentionnés. Joanna Vitiello – Zora MC 28 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 1) Prix plancher Prix plancher : prix minimum en dessous duquel le bien ne doit pas être vendu. Pour les marchés agricoles, généralement au-dessus du prix d’équilibre. Conséquences : - Les prix ne suivent pas l’évolution libre du marché et restent élevés. - La quantité offerte est supérieure à la quantité demandée, donc l’offre est excédentaire et doit être rachetée par les différents pays de la Communauté au prix plancher (cf. montagnes de beurre et rivières de lait) - Ce rachat coûte à l’état : Prix plancher x (Qo-Qd). Joanna Vitiello – Zora MC 29 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 2) Subside des prix Subside : sorte de taxe négative. Le vendeur reçoit un prix Pv = PA+S > PE. La charge économique de ce subside est supportée par le gouvernement SQ’ E = Q’E(PV – PA) tandis que les consommateurs et les producteurs vont retirer un bénéfice. - En effet, le subside pour le vendeur équivaut à une diminution de ses coûts. Il va donc offrir une quantité supérieure de l’offre à prix constant et le niveau générale des prix baisse (O se déplace vers la droite et vers le bas). La demande va donc augmenter aussi, et on arrive à un nouvel équilibre E’ où les quantités Q’E sont plus élevées et les prix P’E plus bas. Néanmoins, les agriculteurs touchent un prix PV supérieur au prix d’équilibre initial PE grâce aux subsides. - Le bénéfice réalisé par les producteurs ≈ (PV-PE)Q : trapèze du bas - Les consommateurs réalisent aussi un bénéfice, car leur prix baisse de P E à PA. Ils retirent donc un bénéfice des quantités Q E déjà achetées, et un bénéfice un peu plus faible des unités supplémentaires Q’E-QE : trapèze du haut. - Rem1 : une partie du subside total déboursé par le gouvernement (triangle) ne profite donc à personne. Ce triangle représente la charge économique du subside pour l’ensemble de la société. - Rem2 : Dans la mesure où l’offre est relativement inélastique, c’est surtout le vendeur qui va bénéficier du subside. EFFICACITE SOCIALE DU MECANISME DE MARCHE (pour ou contre ?) Le marché est une forme de régulation « anarchique » mais efficace de l’activité économique. Si on autorise librement les échanges entre les agents économiques, l’équilibre est atteint naturellement au prix le plus bénéfique pour la société : où l’utilité marginale est égale au coût marginal de la dernière unité produite/achetée. Dans cette optique, le mécanisme de marché améliore donc le bien-être de la société (idée défendue par les pro-marché). On désigne par l’efficacité sociale du marché sa capacité à satisfaire les besoins du consommateur. Elle est liée à l’élasticité de l’offre. Joanna Vitiello – Zora MC 30 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 a) Soit un marché où l’offre est parfaitement inélastique - Si la demande se déplace de D en D’, le marché fournit la quantité demandée : la différence Q’E – QE est exactement égale à ce que les consommateurs veulent comme quantité additionnelle, et cela sans augmentation du prix. Le marché est efficace. b) Soit un marché où l’offre est parfaitement inélastique - Les producteurs sont totalement insensibles au prix sur le marché. Si la demande se déplace de D en Dé, la quantité à l’équilibre ne bouge pas mais les prix à l’équilibre augmentent, de façon à décourager la demande. Lorsque l’offre est inélastique, le marché sert donc de mécanisme de rationnement par les prix. - Si tout le monde a des revenus égaux, c’est ceux qui sont le plus disposé à payer, i.e. ceux qui ont l’utilité marginale la plus élevée, qui vont acheter le bien. C’est donc un mécanisme efficace dans la mesure où il alloue le bien à ceux qui en veulent le plus. Joanna Vitiello – Zora MC 31 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 - Mais si les revenus sont inégaux, le rationnement se fait par les revenus ceux qui ont le plus grand pouvoir d’achat sont ceux qui obtiendront le bien, même s’ils ont une unité marginale inférieure à quelqu’un dont le revenu est plus faible, car ce dernier est découragé par le prix élevé. Marché donc efficace mais pas nécessairement moral ou égalitaire. - En résumé, si on suppose que tout le monde a des revenus égaux, le marché est le mécanisme le plus démocratique et le plus efficace auquel on pourrait penser (que l’offre soit élastique ou non), car alors tout le monde a un vote égal. Lorsque les revenus sont inégaux, le vote dépend du revenu, ce qui peut être considéré comme une inégalité, bien que toujours efficace. - Certains ont pensé qu’il était mieux de recourir à la planification de la production (cf. Union Soviétique) pour réduire les inégalités, mais les besoins des consommateurs sont tellement changeants qu’il est pratiquement impossible pour une administration de les prévoir et les satisfaire. - D’autres prétendent qu’il faut que les gens aient des revenus égaux. Mais alors on supprime l’incitation au travail et à l’épargne… c) Autres problèmes du mécanisme de marché : - Si les agents économiques ne sont pas parfaitement informés sur les paramètres des échanges, il peut y avoir des échanges inefficaces (cf. voitures d’occasion) ou une impossibilité de réaliser des échanges bénéfiques, asymétrie du marché. - Externalités : les agents ne tiennent pas compte des effets de leurs choix sur l’extérieur, ex. pollution - Le travail humain est à la fois une marchandise, mais aussi plus que cela. Chapitre 4 : Demande et théorie de l’utilité Ce chapitre étudie le comportement des demandeurs. En effet, en dépit du fait que les échanges sont volontaires tout choix économique est un choix contraint. Les raisonnements sont toujours basés sur la rareté et envisagent toujours différentes alternatives qui ont des coûts, mais également dans bénéfices. Comment un consommateur effectue-t-il son choix ? 1. Utilité et utilité marginale - L’utilité est un concept ordinal et subjectif : tout consommateur, supposé rationnel et parfaitement informé, est capable d’attribuer une utilité à chaque choix (combinaison de biens et services), de les classer par ordre de préférence, pour ensuite choisir celui qui a la plus grande utilité. - L’ensemble des choix qui donnent la même utilité sont représentés sur une même courbe d’indifférence (ensemble des choix qui procurent une même satisfaction/utilité). Autrement dit, les consommateurs sont indifférents entre tous les choix qui donnent U1. Par contre, il préféra les choix situés sur U2. Pourquoi ? Car l’utilité est une fonction croissante (préfère plus de quantités). Joanna Vitiello – Zora MC 32 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 2. Propriétés des courbes d’indifférence TOUTES LES COURBES D’INDIFFERENCE ONT UNE PENTE NEGATIVE En effet, on est indifférent à avoir moins d’un bien, à condition qu’on en ait plus de l’autre et vice versa. LES COURBES D’INDIFFERENCE NE SE COUPENT PAS Par l’absurde supposons les courbes U0 et U1 sécantes. En U0, on retrouve tous les biens supposés donner moins de satisfaction que ceux de la courbe U1. Si U0 coupe U1, le panier (20,15) a la même utilité que le panier (40,10), i.e. U0. Mais le panier (30,10) a une utilité U1 supérieur à ces deux paniers, ce qui est absurde > Les préférences sont transitives : si on préfère A à B, et B à C, on préfère A à C). Joanna Vitiello – Zora MC 33 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 LES COURBES D’INDIFFERENCE SONT CONVEXES Le taux marginal de substitution est défini comme l’accroissement d’un bien par unité d’accroissement d’un second sur une courbe d’indifférence, précédé d’un signe négatif. − DEF=GG= = 3,6. Ainsi, un agent qui a de l’aversion au risque préfère toujours une somme sans risque que cette même somme avec risque. Ceci se reflète dans le fait que la fonction d’utilité concave est toujours au-dessus de segments de droite reliant deux points de cette courbe. Par ailleurs, une utilité de 3,6 est obtenue avec une richesse sans risque de 400 000€. Donc avoir 400 000€ mais sans risque donne la même utilité que d’avoir 500 000€ à 90% et 0 à 10%, ce qui donne une plus grande espérance de gain, mais avec un risque important. Ainsi, l’agent qui a de l’aversion au risque est prêt à avoir une espérance de gain plus faible pour éliminer le risque. Même si on perd en espérance de gain en s’assurant, on gagne en tranquillité d’esprit puisqu’on ne subit plus de risque. Dès lors, les individus qui assument les risques des autres seront rémunérés : le risque est rémunéré. Joanna Vitiello – Zora MC 30 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 LES FONCTIONS D’UNE COMPAGNIE D’ASSURANCE Les primes d’assurance constituent les revenus d’une compagnie d’assurance. D’autre part, les dépenses sont constituées par les déboursements aux clients. Le profit de la compagnie d’assurances vient du fait que l’aversion au risque des clients les rend prêts à payer une prime d’assurance plus élevée que l’espérance mathématique de perte. Dans notre exemple, la perte attendue était de 50 000€ mais la prime d’assurance était de 100 000 € : le risque est rémunéré, et c’est la compagnie d’assurances qui l’assume. Néanmoins, le risque réel qu’assume la compagnie est moins élevé que celui assumé par un individu seul, car elle a en général un grand nombre de clients. Plus le nombre est grand moins l’assurance prend de risques, on appelle cela le pooling de risques. En effet, plus le nombre est grand, plus les fréquences réelles vont correspondre aux probabilités attendues. Pour cela, il faut que tous ces risques soient indépendants, si ce n’est pas le cas, clause exclusive des contrats d’assurance, ex en cas de catastrophe naturelle. Une autre façon pour une compagnie d’assurances de diminuer le risque est de pratiquer le risk-sharing. Pour un gros risque, les assurances se partagent le risque et constituent un syndicat d’assurances, où un très grand nombre d’assurances prennent un petit risque. En effet, aversion au risque : moins grave de perdre ou de gagner une petite qu’une grande somme. 4. Risque et choix du portefeuille LE RETURN ET LE RISQUE D’UNE ACTION ET D’UNE OBLIGATION Return : rendement d’un actif. Deux types d’actifs : actions et obligations. - Le return d’une obligation est le taux d’intérêt nominal de l’obligation moins le taux d’inflation. Le taux d’inflation est le seul risque dans le cas d’une obligation. Si le taux d’inflation augmente brusquement, le détenteur de l’obligation subit une perte, car l’intérêt qu’il va toucher lui donnera un pouvoir d’achat moins important à cause de l’inflation. Mais celui-ci touche toujours son intérêt, indépendamment des performances de l’entreprise. Return réel d’une obligation = i–p - Le return d’une action est la somme du dividende et du gain en capital divisée par le prix d’achat, moins le taux d’inflation. Return réel d’une action = (div. + gain en capital)/prix d’achat – p. Il y a deux facteurs d’incertitude pour une action : le dividende et le gain en capital. L’intérêt est certain, le dividende ne l’est pas. Celui-ci varie : si le profit est faible, peu de dividendes seront distribués. En effet, contrairement à l’obligation qui est un titre de créance, une action est un titre de propriété. Et comme copropriétaire de l’entreprise, un actionnaire doit en assumer les risques. De plus, si le prix d’achat d’une action monte en bourse (ex. de 100 à 120), un gain en capital est réalisé. Mais le prix de l’action peut aussi baisser, perte en capital. Avec une obligation, le détenteur est assuré du remboursement de la valeur initiale à échéance. En général, un actif qui est plus risqué devra donner sur le marché un return supérieur. Une obligation rapportera donc mois (en moyenne) qu’une obligation. Une prime de risque ou rémunération du risque est attribuée pour que les investisseurs acceptent de détenir des actions plutôt que des obligations. Joanna Vitiello – Zora MC 31 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 RELATION ENTRE LE RETURN ET LE RISQUE Tous les choix de portefeuille sont basés sur un arbitrage entre le rendement et le risque (rem : en général, on appelle placement financier les choix de portefeuille et investissement le fait d’accumuler du capital rée). Choisir un portefeuille financier, c’est décider ce que l’on veut détenir comme richesse financière. Pourquoi choisir de placer en actions ? Plus le return moyen d’une action est élevé, plus le détenteur d’action est favorisé par rapport aux formes alternatives de placements financiers (ex. épargne), tant que ce return est supérieur au rendement des placements non risqués. Au plus le risque d’une action est faible, au plus la détention d’actions est intéressante. Plus le risque est élevé, plus les investisseurs exigeront un return élevé, et donc plus le prix d’achat de l’action sera bas. DIVERSIFICATION DU RISQUE Ou ne pas mettre tous les œufs dans le même panier. Un investisseur va vouloir diversifier ses actifs parce qu’il peut diminuer le risque de son portefeuille dans diminuer le return moyen (à cause de l’aversion au risque, individus préfèrent cette solution). Investissement dans deux firmes dont les risques sont indépendants, voir exemple p.206. Il y a peu de gain à diversifier un portefeuille lorsque les actifs ont une corrélation positive très forte. Au contraire, lorsqu’il y a corrélation négative, cela devient encore plus intéressant de diversifier, ex. investir dans l’or et dans les actions (prix de l’or augmente en cas de crise financière). On diminue alors grandement son risque LE BÊTA Mesure qui indique de quelle façon une action évolue par rapport à l’ensemble du marché boursier. C’est donc un indicateur de corrélation entre une action et tout le marché, il mesure le risque relatif de l’action par rapport au marché. - β élevé : action plus risquée que le marché : plus forte hausse et plus forte baisse, demande faible donc prix faible et return élevé - β = 1 : action suit l’évolution du marché. - β faible : action peu risquée, suit le marché mais fluctue moins fort, demande élevée donc prix élevé et return faible. - Β < 0 : comportement inverse au marché (ex. or), bien pour la diversification du risque. DIVERSIFICATION ET VIE ECONOMIQUE Dans les PVD, recettes d’exportation dépendent souvent d’un seul produit : très risqué du point de vue économique, recette du pays fluctuent avec les prix d’exportation. Mécanisme de stabilisation des prix des matières premières tentent d’être mises en place pour lutter contre ces fluctuations. Un travailleur ne peut pas diversifier ses revenus qui dépendent de la seule entreprise à laquelle il loue sa force de travail. Donc risque important lié à la perte de l’emploi, d’où assurance chômage, même si entraîne tout de même une perte de revenu substantielle. Joanna Vitiello – Zora MC 32 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 5. Efficacité du marché boursier La valeur d’une firme pour un individu sera d’autant plus élevée que : les dividendes sont élevés (la valeur d’une action est la somme des dividendes futurs actualisés), le β est faible (diminue le risque pour l’investisseur, firme peut assurer des revenus stables). Dans ce cas, puisque ces firmes ont une valeur plus élevée, leurs actions auront un prix plus élevé sur le marché (forte demande), et donc celles-ci n’auront aucun mal à investir car elles se feront financer par des particuliers très facilement. A l’inverse, si une firme a un β élevé, plus de mal à se financer car moins de demande au vu de la plus grande volatilité, et le prix d’émission des actions sera plus faible. Si le marché boursier, grâce aux mécanismes des prix du marché, alloue les investissements vers les bonnes firmes, il est dit efficient, c’est-à-dire qu’il aboutit aux bonnes solutions d’investissement. Lorsque le marché est efficient, les prix vont refléter les dividendes futurs et le risque des actions. Dans un marché boursier efficient, les prix des actifs reflètent leurs caractéristiques sous- jacentes (return, risque) et incorporent donc l’information pertinente. Lorsque deux firmes ont le même risque, elles auront le même return dans un marché efficient, sinon il y aurait immédiatement un arbitrage, car tout le monde préfèrerait l’action la moins risquée avec le même return, donc la demande augmenterait et il y aurait une réévaluation à la hausse de cette action et donc une baisse du return.  Sur un marché efficient, les prix vont systématiquement et presque instantanément refléter toute nouvelle information (raison de la fluctuation des prix) et il n’y a donc pas de raison qu’un seul individu puisse battre le marché, i.e. gagner systématiquement plus que les opérations moyennes sur le marché (ex : dès qu’une information mauvaise sort sur une firme, ses actions chutent dans la journée à la bourse). Régulation très forte contre les délits d’initié : détention par un individu d’une information privilégiée qu’il utilise pour spéculer sur le marché boursier  Une autre façon de voit l’efficience du marché boursier est de dire que les prix passés ne permettent pas de prédire les prix futurs, les prix suivent une marche aléatoire. Les prix de demain ne réagiront qu’a une nouvelle information, encore inconnue et inattendue aujourd’hui. Si le marché est efficient, pourquoi investir en bourse ? La théorie du marché efficient ne dit pas que personne ne gagne jamais de l’argent en bourse, mais seulement qu’un individu ne put pas battre systématiquement le marché, qu’il ne peut pas espérer obtenir plus que le gain moyen du marché. Mais si un investisseur est le plus rapide pour obtenir et utiliser l’information disponible, il peut tout de même quelques fois réaliser un gain énorme. Si le marché est efficient, pourquoi y a-t-il des crashs boursiers ? Les bulles spéculatives : Le prix d’une action dépend des rendements futurs attendus. Si tout le monde pense qu’une firme aura beaucoup de valeur, que cette anticipation soit correcte ou non, le prix va réellement augmenter : ce sont les prophéties auto-réalisatrices (concours de beauté de Keynes, on choisit ce que les autres vont choisir). Ce mécanisme engendre ces bulles spéculatives, qui n’ont pas de base réelle mais ont tendance à s’entretenir elles-mêmes jusqu’à ce que la bulle éclate. Ces bulles interviennent surtout pout des actifs où il n’y a pas vraiment de dividendes, donc dont le return dépend principalement des gains en capital, comme l’or, ou la spéculation en devises. Joanna Vitiello – Zora MC 33 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 6. Marchés à terme Il y a un marché à terme lorsqu’il y a des contrats pour délivrer des biens à une date future à un prix fixé d’aujourd’hui. On établit un contrat à terme avec un acheteur pour vendre dans un an un bien à un prix futur (prix forward) garanti, inférieur au prix prédit pour dans un an mais garanti (couverture du risque (hedging), et donc assurance à payer). Le spéculateur qui conclut le contrat réalisera un gain si le prix fixé est effectivement inférieur au prix spot (prix du jour) du bien dans un an, mais une perte si les prix s’effondrent entre temps, il est dans une position ouverte. Si l’acheteur réalise signe aussi un contrat de vente pour un prix fixé avec un autre acheteur du bien dans un an, il se protège de tout risque car il fixe un prix auquel il pourra d’office revendre son bien, position fermée. 7. Les options On considère trois placements : soit acheter une action, soit acheter une option call, soit acheter une option pull. OPTION CALL Une option call est le droit d’acheter une action dans le futur, à un prix d’exercice donné. On peut rapprocher ceci d’un achat à terme, si ce n’est que le contrat d’achat à terme sous-tend l’obligation d’acheter à la date prévue. Lorsque l’option doit être exercée à une date spécifiée dans le futur, on l’appelle option européenne (ex. dans deux mois). Si cette option doit être exercée sur une période donnée (ex. dans les deux mois), on l’appelle option américaine. Quelle est la valeur du call? Entre 0 et le prix d’achat, la valeur du call = 0 (prix du marché inférieur au prix d’achat), donc on n’exercera pas cette option. Au-delà du prix d’achat, valeur du call = prix de l’action – prix d’achat, on exerce l’option. Joanna Vitiello – Zora MC 34 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 OPTION PUT Une option put est le droit de vendre dans le futur une action à un prix d’exercice donné (mais sans obligation). Si prix de vente inférieur au prix du marché, valeur put = 0. Si prix de vente supérieur au prix du marché, valeur put = prix de l’exercice – prix du marché. 8. Finance d’entreprise Comment les entreprises financent-elles leurs activités ? Elles les font essentiellement par deux moyens : - Les fonds propres (actions de l’entreprise détenues par le propriétaire manager ou par les actionnaires) - L’endettement (crédits bancaires, émission d’obligations sur les marchés financiers. Le tableau ci-dessous illustre le bilan de la firme Phrik. L’actif est constitué du capital physique servant à la production. Le passif, la source de financement de l’actif, est constitué des dettes et des fonds propres. Le total de l’actif (qui est égal au passif) constitue la valeur de la firme. La structure financière d’une entreprise est déterminée par le ratio Dettes/fonds propres. Ces deux sources de financement ont un statut différent dans l’entreprise. Joanna Vitiello – Zora MC 35 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 Les dettes ne constituent pas un titre de propriété pour les financiers. De ce fait, ces derniers ne supportent pas le risque de l’entreprise et un contrat d’emprunt prévoit toujours que le créancier est remboursé d’un intérêt fixe qui est indépendant du revenu de l’entreprise. Si l’entreprise est incapable de payer ses créanciers, ceux-ci peuvent la mettre en faillite. Les fonds propres constituent au contraire un titre de propriété sur l’entreprise. Les actionnaires supportent le risque de celle-ci, et reçoivent donc le revenu résiduel, c’est-à- dire ce qu’il reste après paiement des différents éléments de coût. Si les profits sont élevés, l’actionnaire touchera des dividendes élevés, et vice versa. Il se peut qu’aucun dividende ne soit distribué. Est-ce qu’un changement dans la structure financière de l’entreprise change la valeur de la firme ? Théorème de Modigliani Miller : la valeur de la firme n’est pas influencée par sa structure financière. En effet, même si une variation de la structure financière par une augmentation du ratio Dettes/Fonds propres augmente le risque pour l’actionnaire, cela n’affecte pas la valeur de la firme, car l’investisseur avec un goût de risque donné peut toujours répliquer le portefeuille d’une firme avec d’autres investissements. La structure financière est une façon de couper le gâteau entre actionnaires et créanciers, mais la taille du gâteau ne change pas en fonction de la façon dont on le coupe. (Voir exemple dans le cours). Néanmoins, ce théorème suppose un monde de marchés financiers parfaits où chacun a un accès libre à tous les instruments financiers et où la performance de la firme n’est pas affectée par la structure financière. Or, les managers n’ont pas nécessairement les mêmes objectifs que les actionnaires et leurs performances ne sont pas faciles à mesurer. Peuvent avoir tendance à s’octroyer des bonus trop souvent, ce qui diminue la performance de la firme. En fait, une variation de la structure financière peut changer les incitants des managers. En particulier, un augmentation du ratio Dettes/fonds propres peut améliorer les incitants de managers, car même si la situation économique de l’entreprise va moins bien, on est toujours obligé de payer les créanciers, donc cette augmentation de ratio diminue la marge de manœuvre des managers qui ne peuvent plus se payer des bonus si élevés. Enfin, une augmentation du ratio dettes/fonds propres augmente également le risque de faillite, car il se peut que les revenus de l’entreprise soient insuffisants que pour rembourser les créanciers. Joanna Vitiello – Zora MC 36 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 Chapitre 10 : Économie publique 1. Le rôle de l’Etat Sous l’angle de la théorie économique, l’Etat a un rôle à jouer quand on se trouve en présence d’échecs du marché. C’est le cas notamment avec les externalités et la fourniture de biens publics. 2. Externalités Il y a une externalité économique lorsque la décision de production ou de consommation d’un agent économique influence les décisions de production ou de consommation d’autres agents économiques autrement que par le prix du marché. CAS D’UNE EXTERNALITE NEGATIVE Il y a une externalité négative lorsqu’un agent économique prend une décision qui impose des coûts à la collectivité sans devoir supporter lui-même l’entièreté de ces coûts. Autrement dit, lorsque le coût marginal social est supérieur au coût marginal privé. Exemple : ça ne coute rien à une firme chimique de polluer, mais ça a un coût pour la société. Le coût marginal social, contrairement au CM privé, intègre les dégâts causés par la firme aux pêcheurs, agriculteurs, etc. Il augmente avec la quantité produite (pollution de plus en plus forte et désagréable avec la production), alors que le CM privé reste constant dans notre exemple. E est l’équilibre privé concurrentiel (équilibre du marché libre en qC) : c’est en ce point que la firme maximise ses profits : RM privée = CM privé. Mais en qC, le bénéfice marginal social E est inférieur au coût marginal social. Il y a donc surproduction : l’optimum social serait atteint au point E’, où CM social = RM sociale. En laissant la firme augmenter sa production jusque qC, la société dans son ensemble perd E’EF. Joanna Vitiello – Zora MC 40 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 Dans une situation pareille, le rôle de l’Etat consistera à imposer une taxe à la pollution de façon à ce que la firme internalise les coûts de la production. Ceci rapprochera ses décisions de production de l’efficacité sociale. Autrement dit, la taxe sera socialement efficace si elle encourage la firme à réduire sa production à qS. Autre exemple : écotaxe sur les canettes, principe de pollueur payeur qui vise à faire internaliser le coût de l’externalité par l’agent économique sui en est responsable. CAS D’UNE EXTERNALITE POSITIVE Externalité positive : bénéfice/utilité marginal.e social.e supérieur.e au bénéfice marginal privé. Exemple : rénovation de façade, profite au propriétaire mais aussi à tout le quartier. L’équilibre concurrentiel est en E, avec qC où D/RM = CM. Le bénéfice social marginal, F, est supérieur au coût marginal privé. Le bénéfice social marginal et le coût social marginal sont égalisés en E’, avec une quantité qS. L’équilibre concurrentiel crée donc un équilibre où la quantité demandée est inférieure à la quantité socialement optimale. L’intervention de l’Etat peut se traduire par l’octroi de subsides pour la rénovation de façades. Celui correspond environ à la différence entre le bénéfice marginal social et le bénéfice marginal privé. LES DROITS DE PROPRIETE ET LE THEOREME DE COASE Est-il nécessaire de toujours recourir à l’intervention de l’Etat pour corriger les externalités ? Non, on peut en résoudre un grand nombre d’externalités sans intervenant, en laissant les agents concernés négocier. Joanna Vitiello – Zora MC 41 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 Exemple : l’arbre du voisin L’arbre d’un voisin cache la lumière de Nicole, il lui impose donc une externalité négative. D’après la loi, le voisin doit soit la compenser, soit couper son arbre. En fait, Coase a démontré qu’un marché des droits de propriété permet d’internaliser les externalités. L’important est l’existence de ce marché. La distribution précise des droits de propriété n’influencera pas la décision allocative efficace, elle influencera uniquement la distribution des revenus liée à la résolution de l’externalité. Si on laisse les deux partis négocier, on va aboutir à un équilibre en S’. En effet, en S1, Nicole réclame la coupe de l’arbre ou une compensation égale à la perte OABS1. En S1, le bénéfice marginal du voisin est inférieur au coût marginal pour Nicole. Celui-ci devrait donc payer à Nicole, pour chaque cm d’arbre supplémentaire, une somme supérieure à son bénéfice marginal. Dans ces conditions, le voisin va préférer couper l’arbre de façon à ce qu’il ait la taille S’. En S’, le bénéfice marginal du voisin (de la société) est égal au coût marginal de Nicole (de la société) : c’est le point socialement efficace. En dessous de S’, le voisin ne voudra plus couper son arbre car le coût marginal de Nicole est inférieur au bénéfice marginal du voisin. Qu’en serait-il si les droits de propriété étaient différents et que Nicole n’avait aucun droit à réclamer une compensation ? En vertu du théorème de Coase, la taille socialement optimale de l’arbre pourra toujours être atteinte. La différence avec la situation précédente est que ce sera à Nicole de payer son voisin pour qu’il coupe son arbre jusqu’à S’. Elle va devoir lui offrir une somme égale à EDS1S’ pour compenser la perte que le voisin subit. Elle ne proposera jamais qu’il coupe l’arbre plus bas que S’ car son coût marginal à elle est inférieur au bénéfice marginal du voisin. En d’autres termes, pour chaque cm en dessous de S’, la compensation minimale que le voisin est prêt à accepter est supérieure à la somme maximale que Nicole est prête à payer. Les droits de propriété déterminent donc qui compense qui mais pas la quantité produite à l’équilibre: ils ont donc un effet distributif. Dans les deux cas, l’optimum social pourra être atteint sans l’intervention de l’Etat pour taxer le voisin ou subsidier la coupe de l’arbre. Joanna Vitiello – Zora MC 42 INGE1 – Microéconomie 2019 – 2020 En résumé, le théorème de Coase nous dit donc que a) l’existence d’un marché sur les droits de propriétés peut suffire à générer une situation efficace, b) l’existence ou non d’un droit de propriété va déterminer qui compense qui mais n’affecte en rien la décision optimale. Pourquoi n’existe-t-il alors pas des marchés qui internalisent toutes les externalités ? - Coûts de transaction : congestion automobile : si on organise un marché pour la pallier (ex : péage autoroutier), le trafic peut être encore plus embouteillé car tout le monde sera à l’arrêt en train de faire des transactions. / usine polluante : difficile de rassembler assez d’argent pour la dissuader de polluer - Le passager clandestin ou free rider : Si on veut rassembler de l’argent pour payer une usine qui pollue pour qu’elle ne pollue plus, chaque particulier a intérêt à refuser de payer en se disant que les autres vont le faire et qu’il pourra quand même profiter des bénéfices. Mais si tout le monde réagit de la même façon, personne ne va payer et la situation restera telle qu’elle. Dans de tels cas, il est nécessaire que l’était intervienne et contraigne chacun à payer. Problème du free rider inhérent pour les biens publics. 3. Les biens publics Un bien est dit privé s’il ne peut être consommé que par une personne (bien rival). Ce n’est pas le cas pour un bien public tel que l’air ou la défense nationale. Une bien public a deux caractéristiques : il est non rival (la consommation de ce bien par quelqu’un ne prive pas quelqu’un d’autre de sa consommation), et il n’est pas excluable (il est impossible d’exclure quelqu’un de son bénéfice). L’information est un bien non rival, un fichier informatique est un bien non rival. Tous deux peuvent en effet être copiés et recopiés. Si je vends une information à quelqu’un, je lui donne accès à cette information mais je n’y renonce pas moi-même. (Mais ils sont excluables). La défense nationale est un bien non excluable car on ne peut pas exclure quelqu’un du bénéfice du maintien de l’intégrité des frontières. La consommation d’un bien public est donc la même pour tous. BIEN PUBLIC ET PURETE DE L’EAU Sur un marché se trouvent deux individus qui ont des droites de demande distinctes (bénéfice marginal: ce que chacun est prêt à payer pour la dernière unité d’eau pure. D = D1 + D2 est la demande totale des deux individus. Le coût social marginal est CM. L’optimum pour la société se trouve en q* (somme des utilités marginales des deux individus égale au coût marginal de production du bien public). Si le marché est parfaitement libre, n°1 serait prêt à payer p1 en égalisant son coût marginal et son utilité marginale. La quantité correspondante est q < q*, et la solution du marché ne permettra pas d’obtenir plus que q. En effet, en q, n°2 n’est prêt à payer que P2

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