Fiche de Max Weber PDF
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Université Paris-Dauphine
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Cette fiche détaille la biographie et les idées clés du sociologue allemand Max Weber, en mettant en avant sa méthode d'analyse sociologique compréhensive. Elle explore notamment ses concepts de rationalisation, de protestantisme et de capitalisme, et présente les principaux thèmes de ses travaux. Des concepts clés de sociologie y sont abordés.
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**MAX WEBER** Biographie de Max Weber (1864-1920) **Naissance : ** 21 avril 1864 à Erfurt, Royaume de Prusse (actuellement en Allemagne). **Origine familiale** : issu d\'une famille bourgeoise protestante, Max Weber est l'aîné de sept enfants. Son père, juriste et homme politique, est connu pour...
**MAX WEBER** Biographie de Max Weber (1864-1920) **Naissance : ** 21 avril 1864 à Erfurt, Royaume de Prusse (actuellement en Allemagne). **Origine familiale** : issu d\'une famille bourgeoise protestante, Max Weber est l'aîné de sept enfants. Son père, juriste et homme politique, est connu pour ses idées conservatrices, tandis que sa mère, Helene Fallenstein, est une femme pieuse et cultivée, influencée par le piétisme. **Éducation : **Études de droit, économie, histoire et philosophie dans les universités de Heidelberg, Berlin et Göttingen. Il obtient son doctorat en droit en 1889, suivi d\'une habilitation en 1891, portant sur l'histoire des sociétés commerciales médiévales. **Profession : ** Sociologue, économiste, historien et professeur. Il enseigne dans des universités prestigieuses comme celles de Berlin, Fribourg et Heidelberg. **Carrière académique : ** - 1893 : Publie des travaux sur le droit et l\'économie, développant une approche méthodologique rigoureuse. - 1905 : Publie L\'Éthique protestante et l\'esprit du capitalisme, l'un de ses ouvrages les plus célèbres, qui explore les liens entre la religion et le développement économique. Fin de carrière : Se concentre sur ses travaux théoriques et sociologiques, notamment sur la bureaucratie et les formes de domination. **Voyages marquants : ** - 1904 : Voyage aux États-Unis, où il s'intéresse aux pratiques religieuses et au développement industriel. **Œuvres principales : ** - L\'Éthique protestante et l\'esprit du capitalisme (1905). - Économie et société (posthume, 1921-1922). - Le savant et le politique (1919). **Idées centrales : ** - *Rationalisation :* Étudie la transition des sociétés traditionnelles vers des sociétés modernes, marquées par une organisation rationnelle et bureaucratique. Domination légitime : Développe une typologie des formes de pouvoir : traditionnelle, charismatique et rationnelle-légale. - *Protestantisme et capitalisme* : Montre comment certaines valeurs protestantes, comme l'éthique du travail et l'ascétisme, ont favorisé l'émergence du capitalisme. - Neutralité axiologique : Insiste sur la séparation entre les jugements de valeur et l'analyse scientifique. **Décès :** 14 juin 1920 à Munich, Allemagne (pneumonie). **Héritage intellectuel : **Max Weber est l'un des pères fondateurs de la sociologie moderne. Ses travaux ont influencé des disciplines comme la science politique, l'économie, et l'histoire, tout en posant les bases de l'étude des structures sociales et des idéologies modernes. 1. **Le cadre de pensée** A. **Le développement d'une sociologie compréhensive** Sociologie compréhensive = analyser le social à partir du sens que les acteurs donnent à leurs actions. Phénomènes sociaux = produits des actions des individus, originalité de Weber est de ne pas séparer analyse de la structure sociale de l'individualité de l'action de l'individu. **Comment Weber nous propose d'aller analyser le sens ?** Pour comprendre le sens du protestantisme il faut aller regarder les écrits des théologiens. Les sciences comme le droit ou la logique produisent un **sens normatif**, qui se rattache à une norme. Alors que sociologie s'intéresse au sens que les Hommes donnent à leurs actions eux même d'une manière subjective. Sociologie = comprendre comment **sens subjectif** oriente ces actions concrètes dans le monde réel. *Comprendre pourquoi les acteurs agissent comme ils agissent.* Dans le sens subjectif il y a toujours une pluralité de causes. Weber distingue deux types de compréhension d'analyse du sens : - **Actuel ou immédiate =\>** partager l'orientation intuitive du sens - **Compréhension explicative =\>** en mobilisant les motifs chercher à expliquer des comportements généraux ou des comportements singuliers et individuels. Weber accorde grande importance aux conduites individuelles, et pense qu'elles seont aussi importantes que les comportements généraux. Il distingue compréhension, interprétation et explication. - **Comprendre =\>** saisir sens viser subjectivement par les acteurs, sans substituer sens reconstruit objectivement par l'observateur. Sociologue doit être neutre, pas projeter ses valeurs. Écouter sens prendre opposition. - **Interprétation =\>** repose sur deux types idéaux, possibilité de classer en quelques sortes les motivations d'un acteur. - **Explication =\>** suppose de convoquer une pluralité de causes. Une fois qu'on a classé le sens (cf interprétation), on explique l'action en convoquant une pluralité de causes et réaliser une imputation causale (attribuer à un phénomène une cause liée a un ou pls sens). **Sens toujours la cause de l'action.** Souvent procède par jeu de construction avec causes réelles et irréels ( « et si... »). Explication et compréhension sont indissociable en sociologique. Concept de l'action importante car sociologie compréhensive essaye de comprendre les actions. Dans cette sociologie on suppose que l'acteur est socialisé, il agit tjrs dans un espace de relations sociales. **Pour weber, l'individu ne peut pas être pensé sans être ramenés à une communauté d'appartenance.** Mais ici la def de l'acteur reste a un niveau en l'individu individualisé et un groupe d'individu qui peuvent former une classe. Acteur clé dans le capitalisme est le **bourgeois** qui va mettre en place des actions éco. Ces acteurs sont tjrs dans des communautés d'appartenance ou ils vont être façonnées par des habitudes, des façons de penser. Action n'est pas forcément stratégique, même si souvent l'individu cherche à influencer autrui, à s'orienter selon un sens visé ce qui est stratégique. Mais l'action n'est pas toujours claire à l'acteur et n'est pas toujours orienter consciemment. Weber parle **d'activité et d'activité sociale**, une activité est un comportement humain ayant donné un sens, un activité sociale revient à la même chose avec la prise en compte du comportement d'autrui en plus, que cet autrui soit un individu ou un groupe, dans le sens visé par l'acteur. Tout contact avec un être humain n'est pas un activité sociale, seuls les comportements qui s'oriente significativement par rapport au comportement d'autrui (même par imitation). Il n'est pas nécessaire que l'acteur soit conscient de son action, il suffit que le sociologue mette en avant un sens permettant d'expliquer le comportement social. Différents types d'actions sociales : 1. **L'action traditionnelle** Choses qui viennent de la tradition (respect, religion...). Tout ce qui relève de la coutume / habitude, cela suit une routine presque sans réflexion. Une forme de rationalité de l'action orienter par l'habitude, la routine. Des comportements presque mécanique, on n'y met pas bcp de sens. 2. **Action affective** Guidé par les passions, peut être aussi mécanique (rire). Elle peut être conscientisé mais a un sens faible. Même si rationalité inconsciente, des choses répréhensibles en apparence irrationnelles, renvoie à des rationalités cachées et ont des agendas intergénérationnelles. 3. **Actions rationnelles en valeur** Lié à des valeurs d'ordres éthiques, religieuses, esthétiques auquel on se plit sans même réfléchir aux conséquences. Ce qui compte c'est le « ici et maintenant ». L'acte est sous entendu par une raison donnée, mais sous un autre angle c'est complètement irrationnel, car action donne finalités exclusive jamais confronté avec d'autres finalités possibles. Max weber rapproche cela de l'éthique de la conviction, exemple de rationalité en valeur. Il nous explique que tout homme politique est confronté a deux logiques contradictoires, la première consiste à respecter ses idéaux, ses croyances fondamentales. Sans réfléchir aux conséquences de ces décisions. Deuxième logique est une logique de responsabilité face aux citoyens qu'il gouverne. Il faut parfois savoir passer par-dessus ses idéaux pour atteindre l'objectif qu'on souhaite atteindre 4. **Action rationnelle en finalité** Action instrumentale tourné vers but utilitaire, impliquant une mise en rapport des fins et des moyens. Ici acteur attentif aux conséquences de ces actes. Le capitalisme rationalisé est dans ce type d'action, il gère ses biens pour un résultat finale. **Ici on a un idéal type des actions car on peut comprendre de quoi relève une action. Cette définition de weber qui décrit des types pures de rationalité peut conduire à des mélanges lorsqu'il s'agit de donner des explications a un phénomène sociale.** **Pourquoi est-ce qu'on aide dans notre sct ? Parce qu'il y a une rationalité en valeur, les sociétés démocratiques supportent mal l'exclusion, il y aurait aussi une explication en finalité qui est qu'une société ne survit que s'il reste équilibré.** B. **La méthode de l'idéal type.** C'est un instrument de connaissances des faits sociaux, au service de la recherche sociologique et de la compréhension / explication sociologique. Permet notamment d'interpréter la réalité en établissant des causes entre les phénomènes. On obtient idéal type en accentuant unilatéralement un/ pls pdv et en enchainant une multitude de phénomène isolé, qu'on ordonne selon pdv choisit unilatéralement pour former un tableau de pensé homogène. Idéal type = construction théorique et pas reproduction de la réalité, c'est une utopie. Trois étapes de construction de l'idéal type : 1. Abst**raction, de sélection et d'isolement de trait significatif**. *(Ex USA : presse libre, calendrier électorale, égalités citoyennes en droit et participation à la vie pol)* 2. On combine, on remet ensemble ces éléments de façons à produire un tableau de pensée homogène. Il faut que ce tableau homogène soit cohérent **et non contradictoire**. (*L'Amérique ne peut pas être l'idéal type de la démocratie car c'est une démocratie à esclavage, c'est donc un des traits qui n'est pas homogène avec les autres, dans la réalité historique/empirique, USA ne correspond pas totalement à un idéal type car idéal type = tous les traits sont homogènes)* 3. Certains **traits sont grossis et accentué** pour en faire ressortir la typicité du type idéal *(ex L'avare de Molière est un idéal type et il est tlm exagéré que ça ne peut n'être qu'un idéal type.)* 2. **L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme ** Max Weber montre comment les idées religieuses peuvent influencer la mentalité économique + jouer un rôle moteur dans la transformation des sociétés. il évoque l'existence d'affinités électives entre les attitudes religieuses et un esprit économique spécifique : entre l'ascétisme protestant et l'esprit capitalisme moderne. On a deux conceptions de la réalité : Idéaliste VS matérialiste : débat ancestral entre Platon et Aristote. Les idéalistes partent du principe que la réalité est faite d'idées. Les matérialistes partent du principe que le principe premier de la réalité est le sensible, le matériel. Marx fait partie des matérialistes. Max Weber aussi mais il se situe dans une branche différente des matérialistes : il part du principe que les idées s'incarnent dans les corps. Il est nominaliste. **a. Le constat de départ ** Dans son ouvrage, Weber part d'un constat statistique : la surreprésentation de protestants chez les détenteurs de capitaux aux USA et en Allemagne. Weber va expliquer ce succès des protestants dans l'économie par des dispositions particulières que les protestants auraient vis-à-vis de la vie économique en fonction, et c'est une originalité à l'époque, du contenu même de la religion. Il va chercher les liens entre les deux ethos dans « les particularités mentales, c'est-à-dire dans le type d'éducation qu'aura inculqué l'atmosphère religieuse de la communauté ou du milieu familial ». Son objet est le lien entre un ethos protestant et un ethos capitaliste moderne. Pour démontrer ce lien entre ces deux ethos, il va dérouler dans son ouvrage un argumentaire en trois temps : 1\. construire l'idéal-type du capitalisme moderne 2\. construire l'idéal-type de l'éthique protestante 3\. mise en évidence des affinités entre les deux mentalités et pratiques qui en découlent. **b. Caractériser l'esprit du capitalisme moderne ** Pour Weber, il n'y a pas un mais plusieurs capitalismes en fonction du contexte historique. Il s'agit de saisir les variations historiques du capitalisme. Il va proposer deux couples de notion : \- Capitalisme aventurier vs capitalisme moderne \- Esprit capitalisme moderne vs esprit économique traditionnel [1 Le capitalisme aventurier ] Pas un phénomène nouveau : c'est l'appât du gain. Une recherche de profit qui est désordonnée, qui consiste plutôt à exploiter des situations qui se présentent, des opportunités, souvent par la violence. [2 Capitalisme moderne ] Il renvoie aussi à la recherche de profit mais dans une dimension beaucoup plus poussée : « c'est la recherche systématique et rationnelle de l'accumulation de richesses » et ce en mettant en relation fins et moyens : c'est une recherche rationnelle en finalité. Dans les textes, on va retrouver quelques traits caractéristiques : \- La domination d'une logique « rationnelle légale » : c'est le règne des règles formelles, impersonnelles, globalement, c'est le règne du droit : bureaucratie. \- L'organisation d'un système rationnel de production qui va de pair avec une organisation rationnelle du travail. D'ailleurs, il ajoute que c'est une organisation rationnelle du travail LIBRE : une société qui n'est plus soumise à l'esclavage. De plus, ce travail libre et donc l'organisation rationnelle du travail libre va avoir pour conséquences une plus grande séparation entre la sphère du privé et la sphère du travail. C'est le moment où on passe de l'échoppe à l'usine (mise en commun des moyens de production). \- Recherche du profit par des échanges pacifiques : on a une évacuation de la violence physique - Émergence de la rationalisation des éléments comptables, etc. [3Esprit du capitalisme économique ] Max Weber donne plusieurs exemples sur ce que c'est. On en prend un. Partons de l'hypothèse qu'on a un ouvrier. Et que cet ouvrier voit son taux de rémunération horaire augmenter. On va avoir deux réactions différentes : \- Pour un esprit capitaliste moderne, l'ouvrier travaillerait plus pour gagner plus \- L'esprit traditionnel pousse à une logique inverse : travailler moins pour gagner autant Dans l'esprit traditionnel, l'arbitrage travail/ loisir se fait en faveur du loisir. Autrement dit, l'esprit traditionnel n'est pas tourné vers une logique d'accumulation pour l'accumulation. [4. Esprit du capitalisme moderne] Une discipline de travail. L'existence d'entreprises dont le but est l'organisation rationnelle du travail et de la production. C'est la rencontre entre le désir de profits et un état d'esprit qui motive « une discipline rationnelle dans l'exercice de son travail » : on va assouvir son désir de profit par un travail organisé de manière rationnelle. S'il y a toujours eu des individus en quête d'argent, la nouveauté réside dans l'accumulation pas par la conquête, l'aventure ou la violence, mais par un travail systématique, continu et discipliné (travail qui a un but : mise en place de moyens pour atteindre une fin). **c. L'interprétation par la religion ** Pour Weber, ce qui barrait le chemin de la rationalisation capitaliste était cet esprit capitaliste traditionnel. C'est par la religion qu'on a ouvert le chemin. Il ne cherche pas à expliquer le fonctionnement du capitalisme moderne mais son origine, qu'est-ce qui a permis de se lancer. Son explication par la religion est une explication de la genèse du capitalise. Religion est un facteur parmi d'autres : c'est un facteur qui a favorisé son apparition et pas des moindres mais ce n'est pas le seul. L'idée de Max Weber est de montrer son influence parmi d'autres acteurs. 1. La force de rationalisation des religions occidentales Weber s'interroge sur spécificité de la civilisation occidentale : la spécificité loge dans la rationalisation systématique. Ce processus de rationalisation commence avant la modernité et est présent dans toutes les civilisations mais seule la civilisation occidentale l'a poussé à l'extrême. Le point de départ, c'est le désenchantement du monde. Il y a deux aspects essentiels qui permettent de définir la force de rationalisation d'une religion : \- Son degré d'évacuation de la magie : le degré auquel elle a rompu avec la magie \- Son degré d'unité entre Dieu et les hommes : est-ce que l'individu est en relation directe avec dieu ou est-ce qu'il y a des intermédiaires ? La rationalisation est trop limitée avant la réforme protestante car il existe des systèmes de rachat de salut : le monde chrétien reste encore trop magique. Pour lui, c'est le protestantisme qui va évacuer définitivement la magie, notamment sur la possibilité de salut. 2\. Une première forme de rationalisation du monde : la pensée de Luther et la profession vocation *Au 16ème, en 1517, le Pape veut faire construire la cathédrale Saint Pierre de Rome. La Papauté a besoin d'argent pour financer son projet et l'église va ainsi promulguer un système d'indulgences (rachat des péchés) qui permet de pécher à crédit. Cela se passe dans une situation particulière où beaucoup de gens reprochent à l'église son aspect luxueux et son implication politique.* *Luther va s'imposer avec les 95 thèses contre les indulgences : querelle des indulgences. Il va refuser toutes possibilité à une institution d'accorder ou non la grâce, c'est-à-dire le salut : c'est la notion de « sacerdoce universel » parce que chaque croyant doit avoir une recherche personnelle et permanente du salut. La grâce pour Luther est un don gratuit de Dieu, ce qui veut dire qu'on n'a plus besoin de prêtes, d'intermédiaires. Par précision, les pasteurs sont des croyants qui connaissent bien les textes et qui servent de guides. Cette définition de sacerdoce chez Luther va avoir 3 conséquences : * \- On va avoir une relation directe entre l'homme et dieu : pas de médiation// religion catholique : dichotomie du monde : extra mondain (dédie sa vie à Dieu : moine) et mondain (profane : qui ne dédie pas). On pratique sa foi au quotidien dans le protestantisme. \- Le salut ne s'achète plus \- Le devoir du croyant est devenu l'expérience de la foi, c'est-à-dire que la raison d'agir du croyant dans le monde est le travail pour plaire à Dieu au quotidien. Luther va également évoquer la notion de Beruf : cela signifie tant la vocation religieuse que la vocation professionnelle. La conséquence : donner une signification religieuse au métier, à l'activité professionnelle. Même les activités les plus dévalorisées dans le monde chrétien obtiennent une dignité morale parce que cela répond à l'appel de Dieu. **Déplacement des activités extra-mondaines qui étaient tournées vers une vie contemplative (moines) qui vont être stigmatisées alors que les activités mondaines vont être glorifiées.** Le monde devient un monastère dans lequel il faut travailler : « Chaque homme doit servir Dieu dans son métier » Luther. On va voir petit à petit que le fait de gagner de l'argent, d'accéder à des richesses va devenir légitime moralement **3. Deuxième mouvement de rationalisation : le calvinisme et l'ascétisme séculier** Le calvinisme constitue le point culminant du désenchantement du monde pour Max Weber. Calvin fait un pas en avant en proposant le dogme de la prédestination : ce dogme est opéré à la création du monde. A la création du monde, une partie est vouée à la damnation (damnés) et une partie est vouée au salut (les sauvées) Le calvinisme exprime de la façon la plus radicale la suppression de tout moyen magique pour atteindre la Grâce. Cette doctrine aurait pu engendré un sentiment d'extrême solitude : en effet, plus rien ne peut venir en aide à l'individu, il n'a plus de recourt. On aurait pu imaginer une certaine forme de découragement, puisqu'aucune de ses actions peut modifier le choix divin. Weber dit que c'est l'inverse qui s'est opéré : finalement, cette doctrine a créé une telle angoisse que du coup, cela a suscité encore plus d'efforts pour agir selon la volonté de Dieu. En effet, le fidèle va chercher à trouver les signes de son élection, son salut car on agit selon les commandements de Dieu si on est élu. Le croyant va se persuader d'appartenir au groupe des élus et comme la prédestination incite à agir conformément aux commandements de Dieu, il va le faire de manière d'autant plus prégnante que s'il a une faiblesse : signe de sa non-élection : donc il ne faut que cela arrive. Ascétisme séculier : pratique des moines qui sont des ascètes =\> ils vivent hors du monde et suivent un rythme de vie austère pleine de craintes et de privation. Le séculier s'oppose au monde régulier. L'ascétisme séculier est un ascétisme dans le monde : Max Weber pense que cet ascétisme qui était extra-mondain va s'immiscer dans le monde d'abord avec la réforme luthérienne mais surtout avec le dogme calvinisme.