Syllabus IPPA1 2024-2025 - Soins aux Personnes Agées (PDF)

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Université/école HERS

2025

Robinot Marie, Noel Sophie

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nursing geriatrics elderly care healthcare

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This syllabus outlines the IPPA1 2024-2025 course in French on providing care to elderly individuals, covering various aspects of geriatrics and geriatric care, and includes detailed learning objectives, evaluation methods, and contact information.

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Département Santé. Section Infirmier responsable de soins généraux IPPA 1001-1 Soins à la personne âgée 1 Code Teams : c2re36e Syllabus : Principes des soins infirmiers en m...

Département Santé. Section Infirmier responsable de soins généraux IPPA 1001-1 Soins à la personne âgée 1 Code Teams : c2re36e Syllabus : Principes des soins infirmiers en matière de soins aux personnes âgées et gériatrie (M. Robinot et S. Noel) Autres parties de l’UE : - Philosophie du soin (V. Marteau) - Anthropologie et sociologie (P. Dachelet) - Droits et aspects juridiques de la profession (P. Capelle) Référent(e) de l’UE : Année académique : Noel S. 2024-2025 Engagements pédagogiques BIRSG – IPPA 1001-1 Contenus de l’unité d’enseignement Le but de cette unité d’enseignement est d’amener l’étudiant à dispenser des soins de qualité à un patient âgé sain ou souffrant de vieillissement physiologique ou pathologique tout en respectant ces droits et son bien-être psycho-social. Pour atteindre ce but, différentes matières-ressources sont proposées à l’étudiant : Philosophie du soin : 2 heures, Mme Marteau Valérie. Réflexion autour des thèmes philosophiques : valeur du soin au vieillissement et la mort, autonomie, dignité, bienfaisance,… Anthropologie et sociologie : 2 heures, Mr Dachelet Philippe Représentations du vieillissement, différences intergénérationnelles. Droits et aspects juridiques de la profession : 2 heures, Mme Capelle Patricia Droits du patient âgé, protection de la dignité et maltraitance des personnes âgées Principes des soins infirmiers en matière de soins aux personnes âgées et gériatrie : 12 heures et 2 heures en autonomie, Mme Robinot Marie et Mme Noel Sophie Programme de soins gériatriques, concept de fragilité Structures et services d’accueil en gériatrie, matériel spécifique, activités infirmières et types de soins spécifiques en gériatrie Services d’aide aux personnes atteintes de troubles cognitifs Agisme et vieillissement réussi, bientraitance Vieillissement et conséquences sur la communication Rôle infirmier dans la prévention des chutes Réglementation et rôle infirmier lors des contentions Rôle infirmier en cas de dysphagie Rôle infirmier en cas de troubles sensoriels Acquis d’apprentissage (objectifs d’apprentissage) de l’unité d’enseignement Au terme de cette unité d’enseignement, l’étudiant aura acquis ces différents niveaux de compétences et aptitudes. Niveau 1 Définir les concepts associés au vieillissement : sénescence, sénilité, personne âgée fragile, dignité, maltraitance, bientraitance... Citer les différents types de démences Décrire les différents types d'accompagnement de la personne âgée qui favorise la bientraitance (cantou, snoezelen, humanitude...) Citer les causes et conséquences de la dysphagie et des chutes Définir programme de soins gériatrique et échelles gériatriques Décrire le projet de soin personnalisé, les services d'aide aux personnes souffrant de troubles cognitifs Citer les différents types d'hébergement pour les personnes âgées Décrire les démarches administratives relatives à l'institutionnalisation Mettre en pratique les différents concepts de droits enseignés Connaître les notions de philosophie nécessaires à la gestion des relations qu'il entretient avec les patients dont il a la charge Niveau 2 Expliquer le rôle infirmier dans le dépistage, la prévention et le traitement de la dénutrition ; Expliquer les facteurs de risque, moyens de dépistage, complications, prévention (y compris contention) des chutes Utiliser les techniques pour prévenir la fausse déglutition et les chutes ; Utiliser les échelles gériatriques, notamment l'échelle de Katz, AGGIR ; les échelles d'évaluation du risque de chute Établir une communication professionnelle avec la personne âgée souffrant de pertes sensorielles (audition, vision, ouïe) ou de troubles cognitivo-mnésiques Adopter une attitude professionnelle face à la perte d'autonomie et dépendance, face à la personne démente, face à la sexualité d'une personne âgée Évaluer les soins en concertation avec l'équipe pluridisciplinaire Expliquer les principes des programmes de soins gériatriques et échelles gériatriques Participer au projet de vie d'un résident en institution Promouvoir l'utilisation des ressources personnelles et familiales Compréhension des représentations du vieillissement et des différences intergénérationnelles. Clarifier les préférences, valeurs, souhaits du patient et des proches Adopter une attitude professionnelle face à la perte d'autonomie et dépendance Assurer une communication professionnelle respectant les valeurs éthiques propres à la profession Niveau 3 Déceler une situation de fragilité chez un patient âgé Analyser et gérer la thérapeutique Identifier les problèmes de santé (DI, PC, Problème d’AVQ) Accompagner la prise de décision Evaluer et comparer des situations mettant en jeu des valeurs philosophiques Intégrer une réflexion éthique à sa pratique Réfléchir à sa posture et à son identité professionnelle, de s'interroger sur la nature humaine et les enjeux de son raisonnement Rôles et compétences visés par ces acquis d'apprentissage : 1. Expert clinique Poser un jugement clinique infirmier en partenariat avec la personne soignée sur base d’un cadre de référence Mettre en œuvre le projet de soins 2. Communicateur Assurer une communication professionnelle 3. Collaborateur Gérer les ou participer à la gestion des ressources humaines 4. Professionnel Prendre en compte les dimensions écologiques déontologique, éthique, légale et réglementaire Construire son identité professionnelle Gérer les ou participer à la gestion des ressources matérielles et administratives Savoirs et compétences prérequis Pas de notions particulières à maîtriser avant de participer à l’unité d’enseignement. Activités d’apprentissage prévues et méthodes d’enseignement Matières ressources de l'UE et méthodes d'enseignement : 20h de cours au total Philosophie (2h en présentiel) : cours magistral interactif Anthropologie et sociologie (2h en présentiel) : cours magistral interactif Droits et aspects juridiques de la profession (2h en présentiel) : cours magistral interactif Principes des soins infirmiers en matière de soins aux personnes âgées et gériatrie (14h dont 12h en présentiel et 2h de travail en autonomie) : cours magistral interactif, vidéos, ateliers pratiques, exercices, travaux de groupe, réflexion et questionnements... Mode d’enseignement (présentiel, à distance, hybride) Philosophie du soin : l'enseignement se donne en présentiel Anthropologie et sociologie : l'enseignement se donne en présentiel Droits et aspects juridiques de la profession : l'enseignement se donne en présentiel Principes des soins infirmiers en matière de soins aux personnes âgées et gériatrie : l'enseignement se donne en présentiel et hybride (travail en autonomie) Langue d'enseignement : le français. Lectures recommandées ou obligatoires et notes de cours Syllabus sur le campus électronique et mis à la typographie (min. 8 semaines avant examen) Supports de cours supplémentaires (ppt, vidéos, forms...) sur Teams - Equipe IPPA1001-1 (code de cours 2024-2025 : c2re36e) « Gériatrie pour le praticien » 3me éd. ; J. Belmin, P. Chassagne, P. Friocourt; Elsevier Masson; 2019 « L'infirmier(e) et les soins aux personnes âgées » 2me éd.; J. Belmin, F. Amalberti, A.-M. Béguin; Masson; 2005 Site de la CBIP : https://www.cbip.be/fr/start Modalités d’évaluation et critères Langue d’évaluation : français Evaluation intégrée : càd, note globale au bulletin, pas de report de note ou de dispense possible de l’une des matières ressources. Modalité : examen écrit Une situation clinique constitue le point de départ de l’examen. Les questions seront en lien avec cette vignette clinique et concerneront les différentes ressources composant l’unité d’enseignement. Type de questions : Vrai/Faux avec ou sans justification, questions à choix multiples, questions ouvertes à réponse courte, questions de réflexion personnelle ou de restitution de théorie… L’examen se déroule à cours fermé et est organisé durant les sessions d’examens prévues en janvier, juin et août. Stage(s) Pas de stage à réaliser dans le cadre de ce cours mais les notions abordées dans cette UE seront primordiales à maîtriser pour valider vos stages (IPEC) puisque ceux-ci se déroulent en gériatrie (MR/MRS). Remarques organisationnelles Remarques valables pour toute l’unité d’enseignement. Merci de veiller aux points suivants : Respectez le silence et la concentration de chacun Posez des questions en cas de besoin Participez au cours de manière dynamique Pour une meilleure réussite, la présence et la participation active au cours sont vivement souhaitées Pour le bon déroulement des cours, la ponctualité est exigée. Tout étudiant veillera à être en classe à l’heure du début de la séance et ne sortira que lorsque celle-ci se termine. Si l’étudiant, pour un motif légitime, ne peut être présent durant la période entière, il prévient le professeur concerné L’usage d’un ordinateur portable ou d’une tablette est autorisé pour autant qu’il serve exclusivement à la prise de notes ou à la consultation et l’exploration de documents requis et recommandés par l’enseignant dans le cadre du cours. Les téléphones portables doivent être mis en veille durant les cours. L’envoi de textos ou l’usage d’applications embarquées est strictement interdit. Contacts Personne de référence pour l’unité d’enseignement : Sophie Noel Enseignants composants l’UE : Philosophie du soin Mme Marteau Valérie ([email protected]) Anthropologie et Mr Dachelet Philippe ([email protected]) sociologie Droits et aspects Mme Capelle Patricia ([email protected]) juridiques de la profession Principes des soins Mme Robinot Marie ([email protected]) infirmiers en matière de Mme Noel Sophie ([email protected]) soins aux personnes âgées et gériatrie Principes des soins infirmiers en matière de soins aux personnes âgées et gériatrie Mme Robinot Marie et Mme Noel Sophie VERSION 2024-2025 Table des matières 1. INTRODUCTION......................................................................................................13 A. Le rôle infirmier auprès des personnes âgées........................................................................................ 13 B. Vieillissement démographique.............................................................................................................. 13 2. DEFINITIONS ET CONCEPTS................................................................................15 A. Gérontologie......................................................................................................................................... 15 B. Gériatrie................................................................................................................................................ 15 C. Sénescence........................................................................................................................................... 15 D. Sénilité.................................................................................................................................................. 16 E. 3eme âge et 4eme âge............................................................................................................................... 16 F. Vieillissement normal et vieillissement pathologique........................................................................... 16 G. L’âgisme................................................................................................................................................ 16 H. Autonomie et dépendance.................................................................................................................... 17 I. Sociologie du vieillissement et démarche clinique................................................................................ 17 3. LES HEBERGEMENTS ET STRUCTURES D’ACCUEIL....................................20 A. Les différents types d’hébergement et/ou d’accueil............................................................................. 20 B. Les types d’hébergement alternatifs..................................................................................................... 21 C. Les éléments influençant le choix de l’établissement............................................................................ 22 D. La vie en institution............................................................................................................................... 22 E. L’importance d’un bon choix................................................................................................................. 23 F. Les accompagnements spécifiques........................................................................................................ 25 G. Les motifs d’entrée en maison de repos................................................................................................ 27 H. Les difficultés possibles à l’entrée......................................................................................................... 28 I. Accorder une importance particulière à l’accueil.................................................................................. 29 J. Aspect administratif.............................................................................................................................. 31 4. LE PATIENT GERIATRIQUE..............................................................................................36 A. Le profil gériatrique............................................................................................................................... 36 B. La fragilité............................................................................................................................................. 38 C. Prévenir la transition fragilité-déclin fonctionnel-dépendance............................................................. 43 D. Dépistage de la fragilité........................................................................................................................ 45 E. Le programme de soins gériatrique (PSG)............................................................................................. 51 5. LES SYNDROMES GERIATRIQUES...................................................................................64 A. LA DYSPHAGIE....................................................................................................................................... 64 B. LES CHUTES........................................................................................................................................... 81 C. LES TROUBLES SENSORIELS................................................................................................................... 92 6. LA CONTENTION...........................................................................................................95 7. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES..................................................................................97 1. INTRODUCTION Aujourd’hui, l’âgisme est bien présent dans notre société mais également chez les soignants. Trop de prestataires de soins uniformisent la population vieillissante à des caractéristiques déficitaires sans tenir compte de leurs particularités individuelles et des facteurs contextuels. Le statut du soignant travaillant en gériatrie est trop souvent considéré comme inférieur à d’autres soignants exerçant dans des milieux plus techniques tels qu’aux urgences, en réanimation, en chirurgie ou ailleurs. Mais pourquoi ? Parce que les représentations des soins prodigués en gériatrie sont irrationnelles et inexactes. Vous avez peut-être déjà entendu dire que les stages réalisés en gériatrie sont peu captivants, contraignants, routinier ou encore banal par rapport à d’autres services ? Oubliez tout cela et ouvrez grand vos oreilles et aussi votre cœur ! Pour les aînés, cette étape de la vie présente beaucoup de défis et de belles occasions d’épanouissement. Il leur faut toutefois s’adapter à de nombreux changements, physiques et cognitifs, mais également sociaux. C’est à cette réalité que l’infirmière doit se préparer. Elle doit bien connaitre les concepts-clés qui sous-tendent les problèmes qui touchent ce groupe d’âge tels que la perte d’autonomie, la maladie chronique, la polypathologie, le syndrome de fragilité etc. Si le vieillissement est un parcours commun aux multiples facettes physiques et psychosociales qu’emprunte la majorité des aînés, l’infirmier doit se rappeler que chaque personne est unique et requiert des soins personnalisés A. Le rôle infirmier auprès des personnes âgées Spécifique, s’intéresse aux situations complexes : souvent syndromes gériatriques multiples (fragilité, perte d’autonomie, chutes, confusion aigue, dysphagie…) Nécessite acquisition de connaissances préalables (démarche clinique, connaissances physiopathologiques, pharmacologie, droit du patient…) S’intéresse aux nombreux changements physiques, cognitifs mais également sociaux ! La considération de « nos vieux » a été bafouée au siècle dernier, aujourd’hui, nous tentons de revenir à plus d’humanité. L’ambition de ce cours est donc de préparer les futurs infirmiers au « prendre soin » des personnes âgées. B. Vieillissement démographique Les soins aux personnes âgées n’ont pas perdu de leur importance aux cours des dernières années, bien au contraire. Les vieillards sont non seulement plus nombreux, mais ils vivent plus vieux. En Belgique, en 2021, l’espérance de vie à la naissance de la population totale est de 81,7 ans. Celle des femmes est sensiblement supérieure à celle des hommes : respectivement 84 ans et 79,2 ans. Les personnes de 65 ans et plus représentent (en Wallonie) environ 18% actuellement, on prévoit qu’elles représenteront plus de 27% de la population en 2070. Soit une personne sur quatre ! C’est donc un vieillissement très rapide que connait notre société. Les aînés sont effectivement plus nombreux mais ils vivent également plus vieux. Trois pyramides des âges viennent confirmer ce phénomène : Il en résulte un renversement de la pyramide des âges qui modifie profondément le fonctionnement et les équilibres de notre société. La pyramide des âges progresse en « tonneau ». La population âgée augmente. Ces changements démographiques risquent de faire croitre la demande d’accès aux soins par la population âgée dans les prochaines années. Le personnel soignant va devoir faire face à la complexité des défis du vieillissement nécessitant une approche globale et transversale. Heureusement, les progrès en traitement et en prévention permettent d’espérer une compression de la morbidité associée au vieillissement. Par ailleurs, le concept vieillissement « réussi » a fait son apparition et propose de tenir davantage compte des possibilités de croissance de l’être humain, malgré les pertes inévitables du grand âge (Arcand, 2007). L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2021-2030 Décennie du vieillissement en bonne santé et a demandé à l’OMS de prendre la tête de sa mise en œuvre. Cela consiste en la collaboration mondiale réunissant les pouvoirs publics, la société civile, les institutions internationales, les professionnels, les milieux universitaires, les médias et le secteur privé afin de mener pendant 10 ans une action concertée visant des vies plus longues et en meilleure santé. Le but du projet « Décennie du vieillissement en bonne santé » est de réduire les inégalités en matière de santé et d’améliorer la vie des personnes âgées, de leurs familles et de leurs communautés grâce à une action collective dans quatre domaines : - Changer notre façon de penser, de ressentir et d’agir en fonction de l’âge et face à l’âgisme ; - Renforcer les communautés de manière à favoriser les capacités des personnes âgées ; - Fournir des soins intégrés centrés sur la personne et des services de santé primaires adaptés aux personnes âgées ; - Fournir aux personnes âgées qui en ont besoin l’accès à des soins de longue durée de qualité. Le cours de soins aux personnes âgées constitue une ressource pour aborder vos stages en gériatrie. Vous découvrirez au fur et à mesure de ce cours que les rôles infirmiers en gériatrie sont multiples et complexes selon les situations de soin. 2. DEFINITIONS ET CONCEPTS A. Gérontologie Selon le dictionnaire médical de médecine (2021), la gérontologie est l’ensemble des disciplines et sciences médicales, biologiques ou humaines (sociale, économique, démographique, psychologique, anthropologique, culturelle et autres) traitant du vieillissement des personnes humaines. Elle s’intéresse surtout aux modifications psychophysiologiques et sociales liées à la sénescence, c'est-à-dire au vieillissement normal. Étym. gr. gerôn : vieillard B. Gériatrie Selon le dictionnaire médical de médecine (2021), la gériatrie est une discipline médicale consacrée à l’étude de la santé et aux soins des personnes âgées. La gériatrie et la gérontopsychiatrie sont des disciplines médicales qui traitent de la sénilité, c'est-à-dire de la pathologie de la vieillesse : aspects somatiques pour l'une, troubles psychiques pour l'autre. La gériatrie est une composante de la gérontologie qui intègre : la prévention, le diagnostic et la prise en soins des affections physiques, mentales et fonctionnelles, qu’elles soient aigües ou chroniques, isolées ou associées, la réhabilitation fonctionnelle, la médecine palliative, les soins en fin de vie. La pratique de la médecine gériatrique se doit d’inclure les conditions socio-économiques et environnementales du malade et ne peut réellement se pratiquer qu’en équipe de professionnels de santé de formation différente (infirmières, travailleurs sociaux, diététiciens, ergothérapeutes, physiothérapeutes et autres), travaillant en interdisciplinarité. Étym. gr. gerôn : vieillard, iatreia : traitement C. Sénescence Selon le dictionnaire médical de médecine (2021), il s’agit des modifications psychophysiologiques touchant, dans le sens d'un déclin, la dernière période de l'existence. Le fléchissement organique s'accompagne d'un ralentissement des fonctions et d'une baisse des performances, avec tendance à la limitation progressive de l'adaptation. Mais toutes les fonctions ne sont pas affectées. Syn. vieillissement D. Sénilité Selon le dictionnaire médical de médecine (2021), c’est l’ensemble des aspects pathologiques, somatiques et psychiques, caractéristiques de la vieillesse. E. 3eme âge et 4eme âge Selon le dictionnaire médical de médecine (2021), cette notion floue désigne la phase de vie dont le début correspond approximativement à l’âge de la retraite, et la fin à l’extrême vieillesse dénommée quatrième âge. Par extension, ensemble des personnes traversant cette période d’âge. Cette notion se réfère à une division tripartite de l’existence en âge de la formation, âge du travail et âge du loisir. En se substituant au terme de vieillesse, associée à l’idée de finitude, le troisième âge évoque au contraire les libertés et les possibilités d’un nouvel âge inauguré par la fin de l’activité professionnelle. Le 4ème âge traduit la perte d‘autonomie physique ou mentale. Le moment est très variable, soit très tôt à la suite d’un accident, soit très tard ou jamais. Les personnes du 4ème âge sont, pour la plupart, à charge d’organismes ou d’institutions d’aide et de soins. Vers un 5eme âge… ? F. Vieillissement normal et vieillissement pathologique VIEILLIR N’EST PAS UNE MALADIE ! (Fondation Roi Baudoin, 2007) Le vieillissement pathologique est un état associé et consécutif à des pathologies et des handicaps se produisant au cours du vieillissement normal. Le vieillissement optimal caractérise le vieillissement de personnes qui ont des performances identiques ou supérieures à celles des personnes plus jeunes. Il concerne principalement les personnes âgées qui conservent une activité intellectuelle. Le vieillissement réussi correspond à un ensemble de critères objectifs, la bonne adaptation psychologique au changement, et de critères subjectifs, la satisfaction de la personne par rapport à son autonomie ou à son pouvoir de décision sur sa vie par exemple. Le vieillissement normal correspond à la notion de sénescence. Il pourrait être rattaché à un état de bien-être physique, physiologique, cérébral, etc… tandis que le vieillissement réussi représenterait davantage un état de bien-être subjectif et ressenti. On peut donc envisager qu’une personne souffre d’un vieillissement pathologique mais qu’elle ait réussi à intégrer sa ou ses pathologies dans sa vie quotidienne d’une manière telle qu’elle considère que compte tenu des circonstances, son vieillissement est réussi ! G. L’âgisme L’âgisme renvoie aux images stéréotypées et globalisantes de la vieillesse véhiculées dans la société ; il ne se réduit pas aux seules attitudes négatives des intervenants, mais inclut également des pratiques institutionnelles (ségrégation face au monde scolaire et du travail, confinement, contentions physiques ou pharmacologiques). A l’image populaire qui dépeint le vieillard comme un être flétri, fébrile ou tremblotant qui, arrivé au « couchant de sa vie », n’a plus qu’à attendre la mort, s’ajoutent les représentations scientifiques qui opèrent un découpage selon l’âge, dans des expressions telles que « jeune- vieux », « vieux-vieux », troisième et quatrième âge (Arcand, 200, p60). H. Autonomie et dépendance Hervy et al (2007) définissent l’autonomie et la dépendance comme suit : L’autonomie est la capacité d’un individu de se gouverner lui-même. La notion de dépendance n’a pas de définition propre ; elle est très relative et liée à la maladie et au handicap social. Elle peut être psychologique, physique ou sociale, elle est la conséquence d’accumulation de troubles. La dépendance physique est définie comme l’incapacité d’accomplir, sans l’aide d’une tierce personne, au moins trois actes de la vie courante. La dépendance résulte de l’interaction entre une déficience ou trouble de la santé cause d’incapacités et de limitations d’activité avec un environnement au sens large, composé de facteurs personnels (habitudes de vie, genre, éducation, culture, profession, etc.) et de facteurs contextuels (normes, institutions, géographie, climat, habitat, environnement humain, etc.). Cette définition est celle donnée par la Classification Internationale du Fonctionnement humain, du handicap et de la santé L’indépendance, selon le dictionnaire médical de médecine (2021), est une situation d'une personne qui, parfois, en dépit d'une infirmité, est capable d'accomplir seule, sans faire appel à une autre, les gestes de la vie courante : s'alimenter, s'habiller, se laver, etc. I. Sociologie du vieillissement et démarche clinique Les pertes et le deuil, (Hervy, 2007, p106-107) Au fur et à mesure du temps qui s’écoule, le sujet âgé se trouve confronté à de nombreuses pertes : pertes sociale (départ à la retraite, revenus diminués…), pertes sensorielles (baisse de la vision, de l’ouïe, de la mobilité, baisse de l’autonomie…), pertes affectives (décès d’amis, de parents, du conjoint). A cela s’ajoute une modification de l’image corporelle (rides, calvitie…) Ces pertes (modifications) nombreuses et rapprochées demandent à être élaborée au cours d’un travail psychique. Mais notre société, en privilégiant le culte de la jeunesse et de la beauté ne permet pas en général à nos ainés de réussir au mieux leur réaménagement psychique. « Quand on est vieux, on n’intéresse plus personne. On est un poids pour les enfants, la société. On ne devrait pas vieillir. » Le désarroi de la personne âgée n’est pas seulement lié à ses éventuels déficits physiques et intellectuels. Il est aussi lié à la perte de motivation, à un sentiment de dévalorisation, au manque de sens d’une existence ressentie vide et inutile. Et pourtant il est nécessaire d’aider la personne âgée à franchir les étapes du deuil. Le processus de deuil est identique à tout être humain quel que soit son âge et quel que soit la perte. Au cours de ce travail, le sujet progressivement passera par différentes étapes afin de se détacher de son objet (sic) pour qu’enfin de nouveaux investissements s’accomplissent. La vieillesse positive, (Arcand, 2007, p60) : En dépit de ses perturbations, la vieillesse représente une nouvelle source de vitalité, riche en occasion de croissance, de créativité et d’échanges significatifs. La tendance actuelle, pour Rogers (1965), signifie que tout être humain est animé d’une propension à développer toutes ses capacités de manière à favoriser sa conservation et son enrichissement. Rigel (1973) a proposé l’expression « d’opération dialectique » pour décrire la capacité qu’a la personne âgée de vivre avec les contradictions de la vie et de développer les capacités de synthèse des connaissances résultant de l’accumulation de l’expérience. La notion de sagesse (Birren, 1988) illustre aussi l’idée que l’on se forge d’une vie pleine et réussie. Cette vision positive du vieillissement mobilise de plus en plus de soignants. Le regard se tourne désormais sur les conditions à mettre en place pour maintenir ou accroître l’autonomie de la personne âgée en l’aidant à exploiter pleinement ses capacités adaptatives et comportementales. La personne âgée peut ainsi devenir l’acteur principal de son propre bien-être, développement et soutien (Ryff, 1987). Par ailleurs, nombreuses sont les personnes âgées en bonne santé et autonomes, ce qui constitue la majorité, qui découvrent les bienfaits d’une vie raisonnablement active, par exemple en consacrant du temps au bénévolat, en apportant de l’aide à la famille ou en s’inscrivant dans des programmes éducatifs du troisième âge. Les interventions devraient donc miser sur les aspects préventifs et éducatifs, sur l’aménagement de milieux adaptés et sur la responsabilité individuelle et sociale. A cet égard, le rôle de la famille est déterminant. La solidarité entre les générations ne repose-t-elle pas sur des principes aussi fondamentaux que l’entraide mutuelle, le respect des valeurs et la compréhension ? L’adaptation des personnes âgées pour une vieillesse réussie, (Reichstadt, 2010) : Une recherche qualitative a été entreprise, le but était de recueillir le point de vue des personnes âgées sur ce qui constitue, selon elles, un vieillissement réussi, ainsi que sur ce que pourraient être des activités et des interventions susceptibles de le favoriser. Les analyses montrent que deux thèmes principaux et apparemment opposés sont mis en évidence par les personnes âgées : d’une part l’acceptation de soi et le fait d’être satisfait de ce que l’on est et d’autre part le développement personnel et l’engagement. L’acceptation de soi renvoie au fait d’être à l’aise avec soi-même et ses expériences passées, et en même temps à une évaluation réaliste de soi. L’engagement est quant à lui décrit en termes de développement personnel, incluant la sélection d’activités qui contribuent au développement individuel, au plaisir et à l’épanouissement personnel, ainsi qu’à l’amélioration du bien-être des autres. Un équilibre entre ces deux thèmes semble donc constituer un élément essentiel du vieillissement réussi. De manière générale, les personnes âgées insistent plus sur les adaptations psychologiques et comportementales à mettre en place face aux changements et handicaps qui surviennent dans la vie que sur le fait d’être épargné des handicaps. En ce qui concerne les activités et interventions susceptibles de promouvoir un vieillissement « réussi », les personnes âgées mentionnent la nécessité d’interventions permettant : d’aider à trouver des soutiens sociaux et environnementaux (en particulier pour les personnes isolées) ; de s’engager dans des activités nouvelles et signifiantes, et notamment celles qui facilitent les relations intergénérationnelles et un sentiment d’utilité. Cf. besoin de s’occuper en vue de se réaliser. Est également mentionnée la nécessité de recevoir des informations « taillées sur mesure » afin de mieux comprendre les défis du vieillissement et ainsi d’aider à prendre des décisions en étant mieux informé et à adopter les stratégies psychologiques et comportementales les plus adaptées. On voit donc là deux axes principaux d’intervention à mettre en place : celles qui visent à promouvoir un engagement dans des activités permettant de donner un sens à sa vie et d’autres qui favorisent la mise en place de stratégies adaptées permettant de faire face aux défis du vieillissement. Le patient âgé présente souvent une situation complexe nécessitant une prise en soin sur- mesure. Il existe une multitude de diagnostics infirmiers possibles : exercice inefficace du rôle, diminution situationnelle de l’estime de soi, image corporelle perturbée, perte d’espoir, isolement social, risque de sentiment de solitude… (cfr. Pascal et Frécon Valentin, 2022). 3. LES HEBERGEMENTS ET STRUCTURES D’ACCUEIL L’entrée en institution et le changement du lieu de vie peuvent représenter un moment difficile à vivre pour la personne âgée mais également pour la famille et l’entourage. En effet, ce moment correspond à un changement important dans la vie du senior : il doit faire face à une série de pertes et de dépendances pathologiques, physiologiques, relationnelles et affectives. Une institution, quelle qu’elle soit, met en présence différents acteurs : certains pour qui l’institution est un lieu de vie et d’autres pour qui elle est un lieu de travail. Dès lors, deux logiques différentes cohabitent et se trouvent parfois difficiles à concilier. Le projet de vie de l’établissement doit contribuer à les harmoniser. A. Les différents types d’hébergement et/ou d’accueil Les définitions de ces différents établissements sont reprises dans le décret du 5 juin 1997 de la Région Wallonne ; modifié par le décret du 15 octobre 2009 - Arrêté du Gouvernement wallon portant exécution du décret du 30 avril 2009 relatif à l'hébergement et à l'accueil des personnes âgées ; et par l’AVIQ (= Agence pour une Vie de Qualité) nom usuel de l’Agence wallonne de la santé, de la protection sociale, du handicap et des familles instituée par le décret du 3 décembre 2015. Les Maisons de Repos (MR) Il s'agit de l'établissement qui peut être public ou privé. Il doit être agréé par la région (Wallonne, Bruxelloise, Flamande). Ces institutions s'adressent à des personnes de plus de 70 ans (sauf dérogation) qui y résident de façon permanente. Dans ces maisons de repos, le logement mais aussi les services collectifs, des animations, des aides aux activités de la vie journalière, et si nécessaire des soins infirmiers légers ou l’intervention d’autres paramédicaux sont organisés. Les Maisons de Repos et de Soins (MRS) Ces institutions s'adressent à des personnes de plus de 70 ans (sauf dérogation) qui y résident de façon permanente. Dans ces maisons de repos, le logement mais aussi les services collectifs, des animations, des aides aux activités de la vie journalière, et des soins infirmiers souvent plus lourds et l’intervention d’autres paramédicaux sont organisés. Les lits des MRS sont réservés à des personnes fortement dépendantes ne nécessitant plus des soins aigus mais à l'égard desquelles une garantie d'encadrement supérieur est assurée. Les résidences-services (RS) Elle propose le logement et des prestations proposées (repas, entretien, animation, soins…). Cette formule permet de garder une vie indépendante tout en garantissant la mise à disposition de services tel que par exemple le service repas. Elle est destinée aux personnes âgées de plus de 60ans, valides ou légèrement dépendantes. Centre de court séjour (CS) Il s’agit d’établissement d'hébergement temporaire, médicalisé ou non, visant à assurer la sécurité matérielle, affective et psychologique des personnes âgées. La durée de séjour peut varier de quelques jours à plusieurs semaines. Elle permet une période de convalescence pour le sujet âgé ou encore le repos du conjoint ou des aidants proches. Centre d’accueil de jour (CAJ) Il s’agit d’un centre, souvent intégré à une MR ou MRS, réunissant des personnes âgées de plus de 60ans, en perte d’autonomie mais vivant encore à leur domicile. Les échanges et les occupations prévues durant les journées favorisent le maintien des liens sociaux et de l’autonomie. Centre de soins de jour (CSJ) Il s’agit d’un centre situé au sein d'une MR ou MRS ou en liaison avec elle, où sont accueillies, pendant la journée, des personnes âgées de soixante ans au moins en perte d'autonomie, avec une dépendance physique ou psychique et de gros problèmes dans le maintien des activités de la vie quotidienne mais vivant encore à domicile. Les publics généralement concernés par ces centres sont des personnes atteintes de démence ou de problèmes locomoteurs… Centre d’accueil de soirée ou de nuit (CAS-CAN) Il s’agit d’un centre situé au sein d'une MR ou MRS ou en liaison avec elle, où sont accueillies, pendant la soirée ou la nuit, des personnes âgées de soixante ans au moins en perte d'autonomie, avec une dépendance physique ou psychique et de gros problèmes dans le maintien des activités de la vie quotidienne mais vivant encore à domicile. Cela doit être provisoire, c’est souvent lorsque les proches ne peuvent assurer la surveillance ou les soins pendant la nuit. Maison d’accueil communautaire (MAC) C’est un lieu qui permet d’accueillir des seniors de plus de 65 ans en journées pour réaliser des activités sociales et culturelles. Les personnes participantes sont généralement autonomes et indépendantes. Cela leur permet de briser la solitude et de favoriser les échanges. B. Les types d’hébergement alternatifs L’habitat kangourou C’est une famille (proche de soi ou non) que la personne âgée accueille dans sa maison devenue trop grande. Cela fonctionne avec une contribution financière et de services réciproques. L’habitat intergénérationnel avec un étudiant C’est un étudiant que la personne âgée accueille dans sa maison devenue trop grande. Cela fonctionne avec une contribution financière et des services réciproques. L’habitat jumeau C’est une extension crée à la maison existante de la personne âgée afin de permettre le regroupement familial. L’habitat groupé C’est la location ou l’achat d’une maison ou un appartement avec d’autres personnes âgées. Elle est configurée pour permettre à chacun d’avoir des espaces privés et de se rassembler dans des espaces collectifs définis. L’habitat groupé participatif C’est à la fois un concept d’habitat groupé et un mouvement de volontaires qui aide des aînés le plus souvent isolés mais autonomes à partager un cadre de vie épanouissant. Chaque jour, les habitants prennent un repas commun, à la préparation duquel ils auront participé. Exemple : Abbeyfield est le nom d’une rue de Londres où a été fondée la première maison. Ce mouvement, né en 1956 représente aujourd’hui 900 maisons situées dans 16 pays, abritant 10.000 seniors et encadrées par 15.000 volontaires. C. Les éléments influençant le choix de l’établissement Les éléments propres à l’établissement le coût la proximité les locaux, le bâtiment l’accueil du personnel la disponibilité des services médicaux la qualité de vie proposée, les activités et le projet de vie la direction et la gestion de l’établissement la réputation de l’établissement la possibilité de pouvoir venir à l’essai la possibilité de pouvoir rendre visite sans horaire la possibilité ou non d’avoir des animaux l’environnement, la verdure. Les éléments propres à la personne - l’état de santé de la personne - son réseau social - ses habitudes - son profil, son caractère - son budget D. La vie en institution L'habitat L’établissement représente une nouvelle habitation à laquelle la personne doit s’adapter. Elle doit pouvoir s’y sentir à l’aise et en sécurité. Ses habitudes de vie se trouvent brutalement modifiées ; il est dès lors important de lui donner la possibilité d’aménager sa chambre, d’y apporter des objets et de la personnaliser en fonction de son mode de vie antérieur. Par-là, elle pourra prendre ses repères dans son nouveau milieu de vie, redéfinir son identité, conserver sa personnalité et continuer à assumer la gestion de sa vie : être autonome le plus longtemps possible. L'hétéronomie L’hétéronomie, concept à envisager dans ce cadre, propose d’être le plus indépendant dans sa dépendance. Nous savons tous que les personnes âgées deviennent dépendantes avec l’âge, nous savons tous également que la littérature souligne l’importance pour les seniors d’être autonomes. L’hétéronomie permet de concilier ces deux approches a priori contradictoires : être autonome dans sa dépendance. Il est important de reconnaître la dépendance du résident mais de susciter une certaine autonomie dans ce nouveau cadre de vie. La reconnaissance de la dignité de la personne âgée doit s’inscrire dans les pratiques quotidiennes de l’institution afin d’éviter des conséquences néfastes. Mode de vie L’institution, en tant que lieu de vie, doit concilier deux logiques : vie privée du résident et vie collective ; deux logiques souvent contradictoires de premier abord mais nécessaires à préserver l’une et l’autre. La vie en institution amène une nouvelle dimension : la dimension collective, la vie en communauté. Les activités quotidiennes sont réglées à un rythme commun auquel il faut s’adapter. En outre, les résidents ont l’occasion de tisser des liens entre eux permettant de briser ou d’éviter l’isolement social si souvent difficilement vécu. L’institution et son personnel ont un rôle à prendre dans l’établissement de lien social entre ses résidents. Le soin et l’hébergement dispensé ne doivent pas s’accompagner d’un désinvestissement de la famille qui garde un rôle très important pour le bien-être de la personne âgée. Les visites familiales et amicales restent indispensables au maintien des contacts et du réseau de connaissance de la personne âgée. De plus, la vie communautaire ne doit pas se substituer à la vie privée du résident. Celui-ci conserve la légitimité à son intimité et à sa vie privée. A nouveau, l’institution et son personnel renforcent le maintien et le respect de l’intimité de chacun. Divers éléments sont à considérer dans le vécu de la vie quotidienne en institution : - les visites : elles sont source de contacts humains et d’ouverture sur le monde extérieur - les aides extérieures reçues (ménage, courses, coiffeur …) - les activités organisées - les relations avec les autres pensionnaires - les relations avec le personnel - le climat général de la maison - la reconnaissance individuelle - le respect mutuel (du personnel vis-à-vis des résidents et inversement) E. L’importance d’un bon choix Le choix de l’établissement est un élément essentiel de ce cheminement : il est nécessaire de prendre le temps de choisir son établissement en fonction des divers éléments et d’éviter autant que possible l’entrée en urgence. Pour optimaliser ce choix, l’écoute de la personne âgée, la prise en compte de sa parole, de ses besoins et de ses désirs se révèle primordiales. Un arbre décisionnel a été créé par Sénoah en 2023 afin de guider au mieux les personnes âgées dans leur choix, ainsi que de les préparer à un futur potentiellement différent. L’importance des visites préalables Selon Richard Vercauteren (psychosociologue français), les visites préalables sont reconnues comme importantes pour faciliter l’accueil et l’intégration du futur résident. Leur objectif est double : présenter la structure au futur résident et recueillir à son sujet des données qui seront exploitées en vue d’obtenir une bonne qualité de vie. Ces visites permettent, aussi bien à la famille qu’à la personne âgée elle-même, de conceptualiser la vie future et de se préparer au mieux à l’entrée en établissement. Visiter les locaux, rencontrer l’équipe et faire connaissance avec l’environnement humain sont autant d’éléments justifiant cette étape préparatoire. Pour le personnel également ces visites ont un rôle : - écouter le résident, - envisager son niveau d’autonomie, - envisager ses traits de personnalité. Ce type de démarche est toutefois plus difficile pour les admissions en urgence qui sont nombreuses en maison de repos, suite notamment aux sorties d’hôpital. L’importance de l’accueil L’accueil dans l’établissement et la prise en compte des habitudes de l’aîné sont des éléments essentiels à l’adaptation. Une institutionnalisation qui gomme les singularités individuelles engendre régulièrement des frustrations et de l’agressivité. L’admission se doit d’être personnalisée et de prendre en compte l’histoire de la personne pour son maintien identitaire. L’accueil est donc particulièrement important dans ce processus car il peut conditionner la (non-)adaptation de la personne âgée dans l’établissement. Les étapes à soigner pour favoriser une entrée agréable en maison de repos : - la décision d’aller en institution - le choix de l’établissement - l’admission et l’accueil du résident - l’adaptation au nouveau milieu de vie - la collaboration des hôpitaux et des services psycho-medico-sociaux. Plus ces étapes revêtiront un caractère humain et plus le senior vivra ce changement de manière sereine. F. Les accompagnements spécifiques Centre d’animation naturel tiré d’occupations utiles (CANTOU) Il s’agit d’une structure d'hébergement, au sein d’une MRS, pour les séniors et plus particulièrement pour les personnes souffrant d’une démence. Ces personnes y reçoivent des soins et des services adaptés à leur maladie. Le Cantou est une communauté de vie sécurisée qui assure un encadrement par une équipe pluridisciplinaire. Cette structure permet au personnel de prendre soin et d’accompagner chaque personne dans toutes les activités de la vie quotidienne selon son rythme et ses capacités. Le cantou se résume en effet à une grande pièce dans laquelle le groupe familial évolue : cuisine, cohabitation quotidienne, conversation et éventuellement animation… Le concept du cantou « institutionnel » est de maintenir en activité les personnes désorientées en les encadrant pour réaliser les tâches de la vie quotidienne (par exemple éplucher des pommes de terre, faire la cuisine, etc.). Autrement dit, l'objectif du cantou est de rendre à ses usagers une autonomie collective face à la perte d'autonomie individuelle et ce, dans un environnement protégé et stimulé par le personnel et la famille (Delvecchio, L. 2003). Le snoezelen Le terme Snoezelen est un néologisme, né de la contraction de deux verbes néerlandais : - snuffelen qui signifie renifler, flairer, fureter et présente une dimension plutôt active, de découverte, de curiosité et de stimulation. - doezelen qui signifie somnoler, estomper, adoucir, et renvoie davantage à une idée de calme, de sérénité et de détente. Le Snoezelen consiste à créer une atmosphère apaisante, un climat sécurisant et un environnement proposant des sollicitations sensorielles qui génèrent du plaisir et de la détente. - Stimulations sensorielles douces et diversifiées - Tous les sens sont sollicités, simultanément ou séparément Le Snoezelen fait référence à une démarche d’accompagnement, à un mode d’approche, à une façon d’accompagner la personne, de la rencontrer : relation individualisée Rôles infirmiers : - Adapter rythme à la PA - Être à l’écoute des demandes - Contrôler les stimulations sensorielles - Surveiller les impacts - Adapter l’ambiance Bienfaits de la méthode snoezelen : - Baisse des prescriptions médicamenteuses - Baisse des comportements agressifs, des douleurs et de l’apathie - Augmentation de l’envie de participer à des activités proposées (effet l’estime de soi) - Baisse de la pression artérielle et du rythme cardiaque - Baisse des troubles du comportements tels que l’agitation, l’anxiété… - Amélioration relation soignant-soigné (établir lien pour les PA qui ne passent pas par la verbalisation) Ces préoccupations ne sont, somme toute, que sémantiques et l’intérêt est de ne pas donner au Snoezelen un aspect réducteur et surtout de ne pas contraindre le Snoezelen à une organisation méthodique. Le Snoezelen n’est surtout pas le résultat d’une recette où tous les ingrédients sont mesurés et maîtrisables, ce n’est pas non plus l’aboutissement d’un programme clef en main, ou d’un kit préfabriqué (Orain, 2008). Le clown relationnel Le Clown Relationnel est une démarche d'art-thérapie qui permet aux soignants de développer des compétences relationnelles spécifiques avec des personnes touchées par la maladie d'Alzheimer. Les fondements de la démarche aident à communiquer avec des personnes qui ne parlent pas, avec celles qui s'expriment par des comportements, pour prévenir et apaiser leurs troubles, pour favoriser la joie et d'autres émotions positives (Moffarts, 2011). Le modèle Tubbe Le modèle Tubbe est un modèle d’organisation et de gestion appliqué par différentes maisons de repos et de soins dans une commune rurale de l’ouest de la Suède. Il est actuellement testé dans 6 institutions de soins actuellement en Belgique. Un endroit fonctionnel, attractif et agréable où les personnes âgées peuvent vivre pleinement leur vie, un lieu de travail plaisant et motivant pour le personnel et un environnement qui encourage les résidents à redoubler d’énergie et valoriser leurs capacités afin de donner davantage de sens à leur vie. Les piliers du modèle : - Autonomie - Participation - Liens sociaux (famille, entourage, autre résident) - Soins sûrs et axés sur le relationnel Conseil Consultatif des Aînés Les seniors ont pris une place politique depuis 2012 avec la mise en place du Conseil Consultatif Fédéral des Aînés (CCFA) et du Conseil Consultatif Communal des Ainés (CCCA). Les questions débattues aux assemblées relèvent de : - Fédéral Concerne toutes les matières qui relèvent de la compétence des autorités fédérales et concernent les seniors. - Communal ✓ Intégrer besoins des aînés à la commune ✓ Assurer un maintien de l’activité des aînés dans la vie sociale de sa commune ✓ Viser l’égalité et l’inclusion Le conseil des résidents- comité de participation : - Réunion au moins une fois par trimestre ; - Est composé par des résidents ou leurs représentants/famille ; - Donne avis sur organisation des services et l’animation dans la résidence, qualité de vie, … Les maisons intergénérationnelles et autre(s)… G. Les motifs d’entrée en maison de repos Bien souvent, c’est la conjugaison de plusieurs motifs qui incitent à entrer en maison de repos. Pour la personne âgée - Ne sait plus assumer ses tâches matérielles - Solitude insupportable, deuil récent - Préférence pour un lieu sécurisé, encadré - Ne veut pas « déranger » les enfants ou réalise avoir un rythme, des besoins et des goûts différents - Incapacités physiques ou psychologiques Pour le conjoint - Malade lui-même ou diminution des capacités (placement en couple de + en + fréquent) - Relation du couple est de plus en plus difficile (séparation déguisée) Pour les enfants - Constatent la diminution des capacités 1ou 2 parents et n’osent plus les laisser seuls - Désir de protéger l’autre parent Pour le corps médical - Alerté par un service d’aide à domicile ou des voisins (risques encourus trop dangereux pour la PA) - Médecin traitant constate une perte des capacités non-récupérable et donc danger pour la PA ou parce que la charge à assumer est trop lourde. H. Les difficultés possibles à l’entrée Pour la personne âgée Ce changement de lieu de vie peut représenter une crise car il constitue très souvent une rupture dans le projet de vie de la personne âgée. Lors de cette entrée, la personne âgée est confrontée à de nombreux deuils (santé, autonomie, perte du pouvoir de décision, habitation), à la peur de l’inconnu, à la crainte d’éloignement des proches et de solitude. Toutefois, pour certains, l’entrée en maison de repos représente un soulagement : le fait de ne plus se sentir seul, de ne pas être dépendant de son entourage, de se sentir en sécurité … La vie en institution représentant un monde inconnu, la préparation à l’entrée en maison de repos se révèle importante. En effet, une étude réalisée par l’ULG a mis en évidence que les personnes ayant une image positive des maisons de repos ou les personnes ayant participé à la décision d’y entrer s’adaptent mieux à cette nouvelle vie. Il semble dès lors utile de faire participer autant que possible le senior au choix de l’établissement. Lorsque le placement n’est pas consenti par la personne âgée mais imposé par la famille ou par les circonstances, les difficultés s’en trouvent accrues. Compte-tenu du souhait de rester à domicile le plus longtemps possible, de nombreuses admissions renvoient à une nécessité et sont forcées par les circonstances. Il est fréquent qu’après une période de repli, voire de dépression, la personne s’ouvre à son nouvel environnement. La manière dont se déroule l’entrée est un facteur important d’adaptation : l’entrée se fait-elle en urgence, suite à une hospitalisation, de son propre choix ou de manière forcée ? La peur d’être isolé et « abandonné » par son entourage une fois placé peut constituer également une réticence à entrer en institution. Cette peur de la personne âgée renforce également les peurs et difficultés de l’entourage. Pour l'entourage L’entourage, lui aussi, est confronté à une série de difficultés lors de l’entrée en maison de repos d’un de ses membres. Il peut se sentir coupable de le placer et de « ne pas tenir ses promesses » de s’en occuper soi-même. L’entrée en institution d’une personne de sa famille peut aussi avoir un effet miroir et renvoyer à ses propres craintes : la famille vieillit et cela se concrétise par cette nouvelle étape. La perte de son rôle d’aidant informel auprès de la personne et le fait de voir son parent retrouver une certaine autonomie peuvent constituer des difficultés supplémentaires. Nous parlerons également du deuil par rapport à quelqu’un de physiquement présent mais qui ne reconnaît plus toujours celui ou celle qu’il a engendré. De plus, la famille et l’entourage sont confrontés à une restructuration des relations familiales : ✓ Un nouvel acteur entre en jeu et la relation devient triangulaire : d’une relation parents – enfants, on passe à une relation parents – enfants – institution ; ✓ Des relations familiales « privées », on passe à des relations familiales « ouvertes » dans l’institution. La peur de l’inconnu et de la solitude, une fois le parent institutionnalisé, renforcent également ces difficultés vécues par l’entourage. Enfin, les contraintes financières qu’un tel changement représente peuvent rendre les relations familiales conflictuelles. En effet, la vie en institution peut représenter une charge financière plus importante que la famille doit alors prendre en charge. Cette prise en charge peut être à l’origine de tensions entre les membres de la famille. Il est opportun pour l’entourage de rester vigilant vis-à-vis de ces divers éléments pour vivre au mieux ce passage. Le rôle du médecin traitant Le médecin traitant qui connaît bien le senior peut le conseiller et le soutenir dans la décision d’entrer en maison de repos (ou de rester à domicile) ainsi que dans le choix de l’établissement. Par des conseils, une écoute attentive des besoins et un accompagnement du senior et de son entourage, il facilitera cette étape. De plus, en tant que témoin de la personne âgée, il représente un atout : il est le lien entre sa vie antérieure et sa vie actuelle. Il peut promouvoir l’identité de la personne au sein de sa nouvelle demeure. Rappelons que le résident garde le libre choix de son médecin traitant : il peut conserver son médecin d’origine, choisir un autre médecin si pour des raisons d’éloignement le premier ne peut plus le suivre ou choisir le médecin se rendant régulièrement à la maison de repos pour d’autres résidents. Ce dernier choix n’est nullement une obligation. Un médecin coordinateur est présent en maison de repos et de soins mais pas en maison de repos. I. Accorder une importance particulière à l’accueil Les étapes de l’accueil selon Formarier (2004) : - Sécuriser la personne : repères spacieux, temporaux, identitaires = maîtrise du nouvel environnement - Connaître la personne : représentations, objectifs, ressources, besoins... - Aider la personne à mobiliser toutes ses ressources pour développer des stratégies de coping Coping = ensemble des stratégies cognitives, comportementales et psychologiques qu'une personne adopte pour faire face aux agents stressants. Les stratégies sont propres à chacun. Ces trois démarches : le choix, la visite et l’accueil sont essentielles pour favoriser l’adaptation de la personne âgée à son nouvel environnement. Si ces étapes ne sont pas soignées, la personne âgée risque fort de développer un syndrome d’inadaptation à un changement de milieu (Cf. Pacal, Frécon Valentin). L’importance d'un bon choix est essentielle donc l’idéal est de : - Éviter l'entrée en urgence - Prendre le temps de choisir l’établissement - Écouter la personne âgée avec prise en compte de sa parole, ses besoins et ses désirs L’accueil permet l’adaptation donc il faut : - « Cérémonie d'admission » essentielle à l'adaptation de la personne âgée - Maintien des singularités individuelles pour éviter frustration et agressivité - Admission personnalisée avec maintien de sa propre identité - Prendre en compte l'histoire de la personne Les étapes à soigner à l’entrée : - La décision - Le choix de l'établissement - L'admission et l'accueil - L'adaptation au nouveau milieu de vie - La collaboration des hôpitaux et des services psycho-médico-sociaux Les éléments à considérer dans le vécu de la vie quotidienne en institution : - Les visites permettent ouvertures sur le monde extérieur - Les aides extérieures reçues (ménage, courses) - Les activités organisées - Les relations avec les autres pensionnaires - Les relations avec le personnel - Le climat général de la maison - La reconnaissance individuelle - Le respect mutuel de tous (personnel, résidents) J. Aspect administratif Les arrêtés du Gouvernement Wallon et de la Région de Bruxelles-Capitale fixent un ensemble de normes à respecter par les institutions. Ces normes portent sur : - la liberté des résidents, le respect de leurs convictions et leur participation - la mise en place du règlement d’ordre intérieur, de la convention, du dossier individuel, du tableau d’affichage, du Conseil des résidents - l’hygiène, la nourriture et les soins de santé - le personnel : le nombre, la formation, la qualification, la moralité - le bâtiment et la sécurité : l’entretien, le chauffage, le système d'appel, le lieu de vie commune - la comptabilité - l’accueil et l’hébergement - l’adaptation du prix d’hébergement COMMISSION COMMUNAUTAIRE FRANÇAISE DE LA REGION DE BRUXELLES-CAPITALE 22 MARS 2007. — Décret relatif à la politique d’hébergement et d’accueil à mener envers les personnes âgées Art. 7. Les établissements résidentiels et les services non résidentiels agréés en vertu du présent décret sont tenus : 1° de respecter les droits individuels des personnes âgées 2° de garantir le respect de leur vie privée, affective et sexuelle 3° de favoriser le maintien de leur autonomie et de leur indépendance 4° de les inciter à participer activement à la vie sociale, économique et culturelle 5° de garantir un environnement favorable à l’épanouissement personnel et à leur bien-être 6° d’assurer leur sécurité dans le respect de leurs droits et libertés individuels Principaux documents qui régissent la maison de repos A. La convention Elle détermine les conditions du séjour et les frais incombés. Elle doit être signée par les deux parties : le gestionnaire ou le directeur et la personne âgée ou son représentant. Cette convention est conclue pour une durée indéterminée (sauf pour les courts séjours). Elle mentionne entre autres : - Le prix journalier ou mensuel d’hébergement et les services qu’il couvre, de même que les modalités d’adaptation pour d’éventuels suppléments. - Si une garantie est exigée ou non. Si cette garantie est exigée, elle est bloquée sur un compte. - Les conditions de l’intervention financière en cas d’absence de la maison de repos pour hospitalisation, week-end, vacances ou pour tout autre motif. - Le numéro de la chambre ou du logement attribué avec mention du nombre maximum de pensionnaires admissibles. (Un changement de chambre ne peut s’effectuer sans l’accord du résident ou celui de son représentant sauf sur avis du médecin traitant). - Les conditions de résiliation de la convention. B. Le règlement d’ordre intérieur Il définit les règles de la vie en communauté dans la maison. Il doit être daté et signé par le gestionnaire et être remis au résident avant la signature de la convention. Il prévoit l’obligation de se conformer aux dispositions relatives à la sécurité et, en maison de repos, il prévoit une plus grande liberté possible compte tenu des impératifs d’une vie communautaire. Ce document doit également mentionner divers renseignements tels le nom du gestionnaire et le numéro d’agrément de l’institution ; le respect de la vie privée, le droit des pensionnaires de recevoir les visiteurs de leur choix ; les adresses et numéros de téléphone où les plaintes peuvent être adressées ; … Depuis le décret du 6 février 2003 modifiant le décret du 5 juin 1997, le règlement d'ordre intérieur doit prévoir une procédure relative aux éventuelles mesures de contention et/ou d'isolement dans le but de garantir la sécurité des personnes âgées désorientées, dans le respect de leur droit fondamental à une liberté de mouvement. Attention, si le règlement change, un exemplaire doit être soumis au résident pour signature avant d’être joint au dossier individuel. C. Le dossier individuel Il est établi au moment de l’admission. Celui-ci est couvert par les dispositions relatives à la protection de la vie privée. Il doit être mis à jour en permanence et être accessible au résident. Son représentant éventuel, les membres du personnel qui y sont autorisés et les inspecteurs du ministère de la Région Wallonne peuvent également y avoir accès. Le dossier individuel mentionne les points suivants : - l’identité du pensionnaire - les noms, adresses et numéros de téléphone des personnes suivantes : le représentant éventuel, la personne qui a pris l’initiative de l’entrée en institution, le médecin traitant et la personne à prévenir en cas de nécessité - l’établissement souhaité en cas d’hospitalisation dans l’éventualité où l’état de santé du résident ne lui permettrait plus de s’exprimer clairement. Il contient également le récépissé du règlement d’ordre intérieur et une copie de la convention individuelle. D. Un dossier individualisé de soins Ce dossier comprend les directives médicales, infirmières et paramédicales, et ce quotidiennement : - la mention de leur exécution, - les remarques et observations du personnel qui a exécuté ces directives - tous les autres soins prestés. Ce dossier mentionne également : - la date de la visite du médecin, - les médicaments prescrits ainsi que leur posologie, - les soins requis, - les examens demandés - et le régime éventuel. - les échelles (Katz, Braden,…) La collecte des données y consignées et leur traitement se font conformément à la loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée. Le dossier de soins est conservé dans la maison de repos pendant une période minimale de deux ans après le départ ou le décès du résident. Lors du changement d'équipe, le responsable des soins communique, par écrit, tous les renseignements relatifs aux événements significatifs qui se sont produits pendant la période écoulée. L’échelle de Katz : Elle mesure l'état de dépendance physique et psychique de la personne âgée en mesurant le degré d’autonomie sur les critères suivants : se laver, s'habiller, se déplacer, aller aux toilettes, être continent, manger, représentations dans le temps et l’espace Elle permet de déterminer le forfait qui donnera lieu à l'intervention de l'INAMI (médecin conseil et mutuelle). E. Le projet de vie institutionnel « Un projet de vie institutionnel répondant aux besoins des résidents afin de leur assurer un bien être optimal et de maintenir leur autonomie. » Extrait du décret du 6 février 2003 de la Région Wallonne, article 5, §2, point 11° « Le projet de vie, c’est à la fois une réflexion, une organisation, des animations, des relations, des comportements, des petits et des grands bonheurs … toutes des petites choses qui font que les résidents puissent se sentir bien dans la maison de repos.» Femarbel, extrait du document sur le projet de vie. L’établissement doit développer un Projet de vie qui définit les objectifs et les buts proposés aux résidents pour assurer leur bien-être et le respect de leur dignité. Ce projet de vie doit être présenté lors de l’entrée en institution : il porte sur les éléments importants permettant aux aînés de s’intégrer dans la vie de l’institution, de se divertir et de trouver leur identité dans l’établissement. Le projet de vie concerne aussi bien les résidents, que les membres du personnel, que l’entourage de l’aîné. Il doit intégrer les souhaits, besoins et désirs des résidents. L’empowerment, concept intéressant à envisager dans ce cadre, envisage le maintien de l’autonomie et de l’indépendance ainsi que toutes les actions ou activités qui pourraient la stimuler. L’emporwerment rejoint la philosophie du projet de vie. La maison de repos doit en permanence mettre tout en œuvre pour promouvoir l’autonomie des résidents, lutter contre l’isolement et les risques de dépendance. Les institutions ont trop longtemps représenté de simples lieux d’hébergement où les personnes âgées n’attendaient plus que la fin de leur vie. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées ne ressemblent plus aux hospices de naguère et sont devenus des lieux de vie. Le projet de vie doit faire l’objet d’une évaluation annuelle en collaboration avec le personnel et le Conseil des résidents. La critique et la prudence sont de rigueur à l’égard de cette notion. En effet, un projet de vie bien ficelé sur papier peut s’avérer inexistant sur le terrain et inversement. Il est nécessaire de se rendre dans l’institution pour constater l’application et la mise en œuvre de ce projet sur le terrain. « L’objectif du projet de vie est de définir l’identité de l’institution et l’originalité de son offre quant à l’accueil des personnes âgées. L’enjeu du projet de vie est double : permettre aux personnes âgées de trouver et de garder un sens à leur vieillesse et une identité réelle ; permettre aux professionnels de trouver et de garder un sens à leur travail et de constituer une identité dans le soin et l’accompagnement des personnes vieillissantes. F. Projet de vie personnalisé Il définit les objectifs et buts proposés aux résidents pour assurer leur bien-être et le respect de leur dignité. Il est obligatoire et permet de connaitre les personnes âgées et leur histoire de vie, afin de leur offrir - autant que faire se peut - une continuité́ dans leurs valeurs, leurs références, avec le souci de respecter leurs choix pour sa fin de vie. C’est un outil qui permet aux personnes âgées de garder une identité réelle (individualisation dans l’accompagnement). G. Le Conseil des résidents – Le comité de participation "Dans chaque maison de repos, il est créé un conseil des résidents qui se réunit au moins une fois par trimestre" article 18 du décret du 6 février 2003. Le conseil des résidents est maintenant obligatoire pour toutes les maisons de repos depuis le décret du 6 février 2003 modifiant le décret du 5 juin 1997. Le comité de participation est un élément du Règlement de la Cocof du 17 décembre 1993 et est obligatoire pour les établissements hébergeant 30 résidents ou plus. Ce conseil des résidents est requis en MRS. Le conseil des résidents est composé de résidents ou de leurs représentants et/ou de membres de leur famille. Le directeur ou son représentant peut assister aux réunions du conseil. Ce conseil est un organe consultatif et donne des avis concernant l’organisation des services et l’animation en maison de repos ; il envisage les problèmes concernant la qualité de vie de l’hébergement. 4. LE PATIENT GERIATRIQUE Au cours du vieillissement, de nombreux facteurs peuvent contribuer à l’émergence d’une vulnérabilité chez la personne âgée. Le soignant doit être attentif à ce risque et mettre tout en œuvre pour le réduire par la prise en charge multidisciplinaire. Tenant compte du vieillissement de la population, avec une pyramide des âges qui s’inverse, il était temps de reconnaître des titres et des compétences propres aux soins gériatriques ainsi qu’un programme de soin adapté aux personnes présentant un « profil gériatrique ». Depuis 2005, le titre de gériatre est reconnu comme une discipline à part entière avec sa spécificité, ses codes et ses principes de remboursement. Depuis 2007, les infirmiers peuvent se spécialiser en gériatrie et les hôpitaux généraux doivent se munir d’au moins un infirmier spécialisé en gériatrie au sein de l’unité Gériatrie et au sein de chaque unité de soin non gériatrique. Les infirmiers peuvent dès lors réaliser une année d’étude supplémentaire en Haute Ecole. A. Le profil gériatrique Selon Pelemans W. (2019) l’âge n’est pas un critère de définition pour le patient gériatrique. Le profil gériatrique est plutôt déterminé par la coexistence de certaines caractéristiques. Plus on avance en âge, plus nous sommes susceptibles de correspondre à ce profil, « mais toute personne âgée n’est pas nécessairement un patient gériatrique ». Il est nécessaire d’avoir les compétences requises pour l’accompagnement de ces patients. Selon l’Arrêté Royal du 29 janvier 2007, le patient gériatrique a souvent une moyenne d’âgé supérieur à 75ans mais surtout, c’est un patient qui requiert une approche pour plusieurs des raisons suivantes : 1. fragilité et homéostasie réduite ; 2. polypathologie active ; 3. tableau clinique atypique ; 4. pharmacocinétique perturbée ; 5. risque de déclin fonctionnel ; 6. risque de malnutrition ; 7. tendance à être inactif et à rester alité, avec un risque accru d’institutionnalisation et de dépendance dans la réalisation des activités de la vie quotidienne ; 8. problèmes psychosociaux. Comment reconnaitre un profil gériatrique selon Pelemans W. (2019) : 1. Diminution de l’homéostasie Lorsque l’organisme arrive à maturité, un déclin fonctionnel survient souvent touchant les divers organes. Cette diminution tend à s’accentuer, en passant d’abord inaperçue, puis continuent d’épuiser les réserves au cours des années qui avancent. Les limitations deviennent alors souvent évidentes pour des efforts physiques ou psychiques moindres. Cette diminution touche différemment les personnes âgées, « l’âge chronologique, ou exprimé en années, fournit moins d’informations chez les seniors. (…) l’état physique et mental peut être très différent de celui auquel on s’attend pour un âge donné. » Elle s’accentue davantage chez les sujets âgés passant par des phénomènes pathologiques ou par un mode de vie non optimal. Il est cependant compliqué chez la personne âgée de distingue le « normal » de l’« anormal ». Les diminutions des capacités de réserves fonctionnelles entraînent des répercussions sur les activités quotidiennes : Capacités qui diminuent : - Mobilité - Capacité d’effort - Réponses métaboliques - Fonctions cognitives Capacités qui restent intactes : - Besoin d’image de soi positive - Besoin de relations sociales - Besoins affectifs - Sexualité Une telle diminution des réserves fonctionnelles induisent un état de fragilité physiologique permanent et engendrant d’autres risque : - Perte musculaire (sarcopénie) - Capacité aérobie (effort) - Dénutrition - Déclin cognitif et psychomoteur 2. Affections chroniques multiples Ce sont des affections concomitantes, souvent de nature dégénérative, qui ne peuvent être totalement guéries et dont le rétablissement total est impossible. Les interventions sont souvent centrées sur limiter les poussées aigues, freiner l’évolution et maintenir les fonctions résiduelles. 3. Risque d’incapacités Il y a une augmentation des risques d’invalidité, souvent liés aux affections chroniques existantes, chez la personne âgée. Le degré d’autonomie de son patient importe beaucoup de la prise en charge. Il est important de le mesurer avec des tests fonctionnels. 4. Risque de polymédication Souvent lié à la présence d’affections chroniques multiples. Cependant, les personnes âgées présentent souvent des effets secondaires à des médicaments. Des interactions entre les médicaments prescrits peuvent également en augmenter les effets indésirables. Le profil pharmacocinétique et pharmacodynamique changent avec l’âge. De plus, la diminution de l’homéostasie rend plus vulnérable le sujet âgé à la prise excessive des médicaments. Henrion I. (2023) aborde dans sa présentation chez Vivalia (formation interne) que 10 à 27% des hospitalisations en gériatrie sont dues à une iatrogénie médicamenteuse et la moitié seraient évitables. Une iatrogénie médicamenteuse c’est « l’ensemble des effets néfastes provoqués par un traitement médical ». De cette iatrogénie, on considère les effets secondaires attendus qui sont issus des médicaments mais sans mauvais usage ; et les effets secondaires inattendus qui sont souvent dus à un mauvais usage des médicaments (professionnels de santé, patient lui- même par automédication ou non-observance). Ces derniers sont évitables ! 5. Modification du tableau clinique et de l’évolution de la pathologie La personne âgée malade présente souvent un tableau clinique inhabituel. La symptomatologie est plus vague (altération état général, anorexie, perte de mobilité, incontinence…) et l’anamnèse est de ce fait, moins précise et doit être souvent complétée par la famille, rendant le tout moins objectif… Plusieurs exemples : Modification des symptômes : - Douleur absente (30 % des infarctus) - Fièvre inconstante - Abdomen non contracturé (péritonite) - Confusion (déshydratation, fécalome, rétention urinaire, infection) - Ronchi discrets (pneumonie) Polypathologie : - Douleur aiguë chez le patient douloureux chronique - Majoration des troubles cognitifs ou de la confusion chez le patient dément - Douleur abdominale chez un patient constipé chronique… Signes biologiques modifiés : - Pas d’hyperleucocytose en cas d’infection si immunité réduite - Créatinine normale chez le patient dénutri maigre en insuffisance rénale réelle Tenir compte de ses déficits : - Hypoacousie (diminution de l’audition) - Troubles visuels - Enraidissement - Déficits cognitifs (troubles mémoire, perception, ralentissement de la pensée et difficultés à résoudre des problèmes) et mnésiques (troubles de l’acquisition des souvenirs, au maintien des souvenirs à long terme et difficultés à stocker les informations). 6. Imbrication des aspects somatiques, psychologiques et sociaux Chez la personne âgée, l’interaction entre le psychique et le physique est très évidente. Exemples : délirium, dépression, démence… Certaines personnes âgées bénéficient d’aident à domicile pour leur activité de vie quotidienne. Si ce soutien vient à manquer alors des problèmes pratiques apparaissent souvent. L’intrication des problèmes somatiques et les difficultés dans d’autres domaines est une caractéristique essentielle du patient gériatrique. C’est un élément très important à prendre en considération lors de la prise en charge de ce type de patient. B. La fragilité Le syndrome de fragilité chez la personne âgée est défini par Pascal et Frécon Valentin (2022) comme étant un « Etat d’équilibre précaire, à caractère dynamique, qui affecte une personne âgée lors d’une détérioration dans une ou plusieurs dimensions de sa santé (physique, fonctionnelle, psychologique ou sociale) et qui la prédispose à des effets néfastes sur sa santé, lors d’une déficience quelconque ». Malgré le fait qu’il soit de plus en plus utilisé dans le langage des soignants en gériatrie, il n’y a pas de définition claire de ce terme. C’est pourquoi nous parlerons de fragilité à travers en ensemble de caractéristiques qui prédispose le patient gériatrique vers le déclin fonctionnel (perte de capacité) ou qui augmentent chez lui le risque d’apparition de syndromes gériatriques. Dans cette optique, la fragilité permet d’agir sur les facteurs de risque et d’éviter les évolutions défavorables. Selon Swine, Ch. et Cornette, P. (2019) Les composants de la fragilité : 1. Dimension physique - Age : au-delà de 85ans, on est considéré comme à risque de déclin fonctionnel donc fragile. Même si cela ne peut être interprété comme seul facteur. - Sexe féminin : les pertes de capacité sont plus fréquentes chez les femmes âgées que les hommes âgés. - Mobilité : équilibre, force musculaire, squelette et articulations, capacités physique, marche… Elle est très importante à évaluer. - Sensoriel : vision, audition, proprioception et équilibre, gout et odorat… Les deux premiers jouent un rôle très important dans le risque de déclin fonctionnel. Cela doit faire partie intégrante de l’évaluation de la fragilité. - Nutrition : facteur de risque important dans le déclin fonctionnel et doit être intégrée à toute prise en charge gériatrique. - Maladies : la comorbidité du patient pèse sur ses capacités fonctionnelles et s’associent souvent à la polymédication augmentant souvent les hospitalisations. Tous ces facteurs doivent être intégré à l’évaluation du degré de fragilité. 2. Dimension mentale et affective - Fonctions cognitives : facteur de fragilité important car présente un risque élevé de réduire ses capacités d’autonomie et donc d’être davantage prédisposé à développer des syndromes gériatriques. L’évaluation est souvent réalisée grâce à une échelle (MMSE). - Dépression : souvent non traitée, elle augmente le risque de diminution de capacité d’autonomie. - Anxiété : et médications associés (anxiolytique) augmente le risque d’altérations fonctionnelles et la prescription doit être reconsidérée… 3. Dimension sociale et d’environnement L’isolement du patient, l’aménagement du domicile, le niveau de revenus et le niveau d’éducation sont des facteurs pouvant influencer le déclin fonctionnel, ils nécessitent donc de les évaluer pour établir la fragilité de son patient dans sa globalité. Les conséquences de la fragilité : Le déclin fonctionnel est un processus dynamique où se mêlent les aspects physiques, médicaux, psychologiques, mentaux, sociaux et environnementaux. On parle souvent de déclin fonctionnel lorsqu’apparaît des incapacités à gérer ses activités de la vie quotidienne. Ces incapacités engendrent souvent l’apparition des syndromes gériatriques tels que les chutes, l’incontinence, la confusion aigue, la perte brutale de capacité physique… Il faut distinguer le déclin fonctionnel aigu ou instable que l’on peut rencontrer chez un patient gériatrique présentant une pathologie aigue avec récupérations possibles. Et le déclin fonctionnel progressif ou stable que l’on rencontre chez les patients gériatriques déjà dépendants. L’apparition d’incapacités chez un patient gériatrique fragile entraine un handicap généralement appelé dépendance (nécessitant une aide importante à domicile ou en institution). Risque de syndrome d’immobilisation (Pascal et Frécon Valentin, 2022) : « Prédisposition à une détérioration des fonctions organiques résultant d’une inactivité musculosquelettique prescrite ou inévitable, qui peut compromettre la santé. » Le syndrome d’immobilisation, c’est l’ensemble des détériorations musculaires, ostéo- articulaires, cutanées, neurologiques, psychiques, viscérales et métaboliques dues à l’alitement prolongé et à la suppression des activités quotidiennes. Ces détériorations peuvent s’installer après quelques jours d’alitement et d’immobilisation d’une personne âgée. Si l’on n’intervient pas, l’évolution aboutit inéluctablement à l’état grabataire. L’état grabataire (Hervy, 2007) : Est grabataire toute personne qui ne quitte plus son lit. Autrefois vécu comme une fatalité liée au « seul grand âge » contre lequel on ne pouvait lutter alors que les maladies responsables de l’alitement guérissaient ! Il est la conséquence de pathologies invalidantes (neurologiques, orthopédiques, cardiologiques ou autres) ou la conséquence directe du syndrome d’immobilisation du malade âgé qui survient en l’absence de soins de nursing adaptés. Etiologie : - Vieillissement physiologique des organes - Polypathologie (en moyenne 3 à 5 maladies simultanées) - Diminution des capacités d’adaptation du sujet âgé aux situations de stress (changement d’environnement, hospitalisation, lenteur de récupération…) - Toute pathologie brutalement invalidante - Toute pathologie responsable d’un alitement durant plus de 3 jours Complications de l’immobilisation : COMPLICATIONS CONSÉQUENCES TRAITEMENTS PRÉVENTION ET RÔLE INFIRMIER CARDIO-VASCULAIRES : Phlébite Anticoagulants Surélever pieds du lit Stase, œdèmes, hypotension Embolie pulmonaire Médicaments HBPM orthostatique Malaises Bas de contention Massages, mobilisation Chutes Lever progressif INFECTIEUSES : Encombrement Antibiothérapie Position semi-assise Pulmonaires Fièvre Aérosols Alimentation semi-liquide Urinaires Décompensation cardiaque Kiné respi Hygiène +++ Cutanées Septicémie Réhydratation Éviter sonde vésicale à Déshydratation demeure Massages points d’appui Changements de position CUTANEES : Douleurs Antalgique Nutrition Escarres Surinfection Antibiothérapie Hydratation Décès Soins locaux Matelas et coussins adaptés Hygiène OSSEUSES : Impotence fonctionnelle Positionnements antalgiques Mobilise au lit Ostéoporose Douleurs Aides orthopédiques Mise au fauteuil Fractures Alimentation Tassements vertébraux DIGESTIVES : Fausses routes Antibiothérapie Position semi-assise Troubles de la déglutition Pneumopathie d’inhalation Anti-reflux Alimentation semi-liquide Reflux gastro-oesophagien Syndrome subocclusif Débouchage manuel, lavements Hydratation Fécalome Aspiration digestive éventuelle Laxatifs MUSCULO-TENDINEUSES : Attitudes vicieuses fixées et Kiné Massage Amyotrophie douloureuses Positionner Raccourcissement Dépliage chirurgical Mobiliser Ankylose Ergothérapie Verticaliser Rétraction NERVEUSES : Kiné Positionnement Compressions Paralysies Coussins Nerveuses Matériels Sondages post mictionnel URINAIRES : Insuffisance rénale Evacuation éventuelle d’un Surveillance transit Rétention Pyélonéphrite fécalome Passage régulier bassin ou Incontinence Escarres Exploration de la prostate mise aux toilettes Atteinte à la dignité Bilan urodynamique Pas de protections Médicaments selon mécanisme systématiques en causes PSYCHIQUES : Dévalorisation Prise en charge psychologique et Rassurer Syndrome dépressif Atteinte narcissique antidépresseurs Revaloriser Etats régressifs Attitude opposante Traitement de la cause Tenir compte des capacités Anxiété, angoisse Demande de maternage restantes Syndrome confusionnel Stimuler les AVQ Syndrome de glissement (Krakowka, 2021) : Affection spécifique du grand âge, le syndrome de glissement est une décompensation rapide de l’état général, faisant suite à une affection aiguë (infectieuse, traumatique, vasculaire, chirurgicale, choc psychique). Le glissement suit l’affection initiale, après un intervalle libre de quelques jours, quand celle- ci paraît guérie ou en voie de guérison. Il évolue alors pour son propre compte en quelques jours ou semaines, un mois au maximum. Il conduit à une altération de l’état général, une rupture relationnelle, une anorexie et une adipsie. Le patient est confus, dépressif. On note fréquemment une atonie vésicale et intestinale. La déshydratation et le passage rapide du malade à un état grabataire s’accompagnent rapidement de complications du décubitus. Le syndrome de glissement conduit facilement à la mort à travers des troubles biologiques et neuropsychiques sévères si un traitement approprié s’attaquant aux diverses composantes du syndrome n’est pas mis en route suffisamment tôt, et souvent malgré ce traitement. Dimensions de la fragilité en Belgique (2018) : Selon une étude de 2018 menée par Sciensano, la Belgique présente : 39,9% de personnes âgée de plus de 65ans robustes, 37,7% de personnes étant au stade préalable de la fragilité, et 22,8% de personnes fragiles. Le risque de fragilité est plus élevé en Région bruxelloise, suivi par la Région wallonne, et enfin par la Région flamande. La fragilité est liée aux caractéristiques socio-économiques : plus élevé chez les femmes que chez les hommes, augmente avec l’âge, et est plus élevé chez les personnes peu scolarisées. Pour réaliser l’étude SHARE, ils ont utilisé un outil qui permet de mesurer la fragilité d’une manière simple et rapide, basée sur les critères de Fried : manque d’énergie, faible force musculaire, vitesse de marche lente et faible activité physique. Le concept de fragilité prend de plus en plus d’ampleur. Il est important de mesurer la fragilité de la population car c’est l’étape préalable à de graves problèmes de santé, même si la fragilité est réversible. Réaliser une prévention et une détection précoce de la fragilité contribuent à réduire les problèmes majeurs associés aux vieillissement, tels que les maladies chroniques et la multimorbidité, la polypharmacie, la pression sur les soins de santé. C’est une priorité de santé publique (politique) pour les années à venir. C. Prévenir la transition fragilité-déclin fonctionnel-dépendance On croit trop souvent que l’évolution de la fragilité vers le déclin fonctionnel est une fatalité liée à l’âge alors que ce processus dynamique est accessible à la prévention et à la réadaptation. Selon Ricour (2014) il est nécessaire de déterminer le degré de fragilité d’une personne âgée afin de prévenir davantage l’évènement aigu. Une chute, une situation de rupture, un problème de santé ou une iatrogénie va engendrer, chez la personne âgée fragile, un déclin fonctionnel et des évènements en cascade menant à la dépendance et parfois au décès. Ces mêmes évènements pourraient survenir chez une personne robuste et n’entrainer qu’un déclin fonctionnel temporaire. La fragilité ne mène pas inexorablement à la dépendance. Ricour (2018) avance que les exercices physiques encadrés et réguliers permettent une amélioration de la force et donc de l’autonomie fonctionnelle. Selon Swine et Cornette (2019), pour prévenir la fragilité, ce sont des stratégies globales, orientées vers l’exercice, la nutrition, l’optimalisation et la correction des troubles sensoriels, ainsi que la prévention secondaire et tertiaire des maladies chroniques invalidantes, qui sont opérantes. Elles ajoutent une adaptation de la médication est primordiale pour diminuer les risques que ceux-ci induisent dans le syndrome de fragilité de la personne âgée. De plus en plus de services de gériatrie (exemple : Vivalia Libramont) travaillent avec des pharmaciens cliniciens qui prodiguent des conseils sur les prescriptions et l’ajustement de certains traitements. Il faut donc craindre le syndrome d’immobilisation devant toute pathologie aiguë de la personne âgée. Les maladies des personnes âgées doivent être soignées au fauteuil ! Si on ne peut éviter l’alitement, il faut envisager un lever aussi précoce que possible. Une semaine de lit en trop, demande 1 mois de réadaptation en plus chez la personne âgée. Si l’état grabataire est présent, il faut essayer de réduire le handicap ne fût-ce qu’en installant la personne âgée au fauteuil ou en faisant participer à une vie sociale dans la mesure de ses possibilités. La prise en charge doit être pluridisciplinaire et préventive ! Quelques exemples d’interventions à réaliser : Avan

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