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Ce document traite de la Seconde Guerre mondiale. Il inclut des informations sur le début du conflit, l'entrée en guerre des États-Unis et le bombardement d'Hiroshima. Les informations sont présentées de manière concise et chronologique.

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## La seconde guerre mondiale ### I Un conflit mondial #### A- Le temps des victoires et des percées de l'Axe (1939-1942). - 1er septembre 1939, l'Allemagne nazie envahit la Pologne. - Deux jours après, le Royaume-Uni et la France lui déclarent la guerre. - Début de la "drôle de guerre", qui s'a...

## La seconde guerre mondiale ### I Un conflit mondial #### A- Le temps des victoires et des percées de l'Axe (1939-1942). - 1er septembre 1939, l'Allemagne nazie envahit la Pologne. - Deux jours après, le Royaume-Uni et la France lui déclarent la guerre. - Début de la "drôle de guerre", qui s'achève le 10 mai 1940 lorsque l'armée allemande lance une offensive éclair, la Blitzkrieg, et envahit la Belgique, les Pays-Bas, puis la France. - Hitler ne parvient pas à envahir l'Angleterre. #### B- Du renversement du cours de la guerre à la victoire décisive des Alliés (1942-1945). - L'entrée en guerre des États-Unis contre le Japon, l'Allemagne et l'Italie modifie le rapport de forces. - Les puissances de l'Axe bénéficient d'une supériorité militaire, mais le temps joue pour les Alliés. - La mobilisation de la puissance industrielle des États-Unis lui permet progressivement de produire avions, chars, navires et munitions nécessaires au conflit alors que les puissances de l'Axe, dont la production est menacée par les bombardements, ne peut tenir la course aux armements. - Dès 1942, l'aide militaire venue des États-Unis permet à l'URSS de survivre face aux coups de boutoir de l'armée allemande. #### C- Jusqu'où les démocraties peuvent-elles aller pour mettre fin à la guerre ? ##### A Le bombardement d'Hiroshima vu par un témoin. Le 6 août 1945, Edward Sawyer, prisonnier de guerre britannique, décharge un cargo de sucre dans le port de Hiroshima. Quand l'explosion se produit, il est au fond de la cale. "Nous remontons vers un monde calciné dévasté. A travers la rambarde on aperçoit la rivière charriant vers la mer des douzaines de corps calcinés, dont certains sont encore agrippés les uns aux autres en groupes pathétiques. Tremblant d'épouvante, nous voyons en amont, ce qui a été la ville de Hiroshima. Tous les bâtiments ont été pulvérisés. Au-dessus de ce paysage ravagé plane un lourd voile de fumée. Lorsque le docteur nous dit que c'est une seule bombe qui a produit cela, nous ne parvenons pas à le croire. (...) Le toit de l'entrepôt a été soufflé, laissant à nu les poutres d'acier. L'horloge au mur est encore intacte: les aiguilles indiquent, sur le cadran noirci, 8h15. Les hommes de la défense civile essayent de transporter les morts éparpillés sur le quai. Lorsqu'ils tentent d'en soulever un, la peau brûlée glisse comme un pull-over, dénudant le corps. Vers l'entrepôt, nous trouvons les corps des autres prisonniers. Deux sont tombés en avant, le troisième est assis tout droit et regarde fixement devant lui avec une expression grotesque. Ses yeux droit fondant comme de la cire, ruissellent sur son visage rouge et boursouflé (...). II n'y a ni panique, ni hystérie; seulement le calme désespoir des équipes de premiers secours, qui soignent les blessés et le regard hébété de l'assistance. Pour la première fois je ressens de la pitié et de la peine pour les Japonais." ##### B Bilan des effets des deux bombes atomiques | | Hiroshima | Nagasaki | |---|---|---| | Date et heure de l'explosion | 6 août 1945 à 8 h 15 | 9 août 1945 à 11 h 02 | | Type de bombe | Uranium | Plutonium | | Puissance de la bombe | 15 kilotonnes | 22 kilotonnes | | Nom de la bombe | Little Boy | Fat Man | | Nombre d'habitants en 1945 | 450 000 | 270 000 | | Nombre de morts instantanés | 60 000 à 80 000 | 35 000 à 40 000 | | Nombre de morts jusqu'en décembre 1945 | 140 000 | 70 000 | ##### C La justification du président Truman "Le monde entier remarquera que la première bombe atomique a été lâchée sur Hiroshima, une base militaire, afin d'éviter, dans la mesure du possible, la mort de civils lors de la première attaque. Toutefois, cette attaque ne constitue qu'un avertissement de ce qui va suivre. Si le Japon ne capitule pas, il faudra lâcher des bombes sur les industries de guerre, ce qui entraîne, malheureusement, la perte de milliers de vies civiles. [...] Toutefois, nous savions que nos ennemis faisaient des recherches'. Nous savons maintenant que leurs recherches étaient sur le point d'aboutir. Nous savions quelle serait l'ampleur du désastre dans notre pays, dans tous les pays pacifiques, pour toute la civilisa-tion, s'ils l'avaient découverte en premier. C'est pourquoi nous nous sommes sentis obligés d'entreprendre les longs travaux de recherches et de production, incertains et coûteux. Nous avons gagné la course à la découverte contre les Allemands. Ayant découvert la bombe, nous l'avons utilisée. Nous l'avons utilisée contre ceux qui nous ont attaqués sans prévenir à Pearl Harbor, contre ceux qui ont affamé, battu à mort et exécuté des prisonniers de guerre américains, contre ceux qui ont abandonné tout semblant de respect du droit international de la guerre. Nous l'avons utilisée pour écourter l'agonie de la guerre, pour sauver les vies de plusieurs milliers de jeunes Américains. Nous continuerons à l'utiliser jusqu'à ce que nous ayons complètement détruit les forces qui permettent au Japon de faire la guerre. Seule une capitulation nous arrêtera." ### II Une guerre d'anéantissement: les civils au cœur de la violence #### A- Les civils, premières victimes des violences de masse - Etat : anéantissement de l'ennemi, effacement de la distinction front-arrière. - WWII : 60 - 70M kills, ChL : 50M civils, 37%. - Idéologies totalitaires : share idéologie impérialiste + raciste. - Allemagne : "judeo-bolcheviques" = boss final(favorise crimes de masse contre soldats prisonniers/colonisés), massacre par identité -> logique d'anéantissement. #### B- L'aboutissement du projet national-socialiste: un processus génocidaire ##### A L'action des Einsatzgruppen en Lituanie Commandos spéciaux n° 3. Affaires du Reich Kauen, le 1er décembre 1941. Secret. Le commando EK3 est entré en action le 2 juillet 1941 pour accomplir une mission spéciale et assurer la sécurité. Conformément à mes instructions et à mes ordres, les patriotes lituaniens ont procédé aux exécutions suivantes: 4-7-41 Kauen - Fort VII 416 Juifs, 47 Juives [...] 6-7-41 Kauen - Fort VII 2 514 Juifs Après avoir constitué un roulement de commandos sous les ordres du SS-Obersturmführer Hamann et de 8 à 10 hommes fiables appartenant au commando EK3, nos hommes ont procédé aux opérations citées ci-dessous en collaboration avec les patriotes lituaniens: [...] 9-7-41 Vendziogala 32 Juifs, 2 Juives, 1 Lituanien, 2 comm. lit., 1 comm. russe 15 et 16.8.41 Rokiskis 3 200 Juifs, Juives, et enfants j., 5 comm. lit., 1 Polonais, 1 partisan 23.8.41 Panevezys 1312 Juifs, 4 602 Juives, 1609 enfants juifs [Suivent 6 pages détaillant le bilan des opérations. Total: 137 346] Aujourd'hui, il m'est possible d'affirmer que le EK3 a atteint l'objectif fixé, il a résolu le problème juif en Lituanie. Il n'y a plus de Juifs dans le secteur. Compte rendu du commandant des services de sécurité, Reinhard Heydrich, sur l'action des Einsatzgruppen, cité par Ernst Klee, Willy Dressen et Volker Riess, Pour eux "c'était le bon temps". La vie ordinaire des bourreaux nazis, Paris, Plon, 1990. ##### B Un membre des Einsatzgruppen raconte le massacre des Juifs "J'ai donc aussi participé au grand massacre d'avant-hier. Pour les premiers véhicules qui amenaient les victimes, ma main a tremblé au moment de tirer, mais l'on s'y habitue. Au dixième véhicule, je visais calmement et tirait de façon sûre sur les femmes, les enfants et les nourrissons. J'avais à l'esprit le fait d'avoir aussi deux nourrissons à la maison, avec lesquels ces hordes auraient agi exactement de la même [manière] voire peut-être dix fois pire. La mort que nous leur avons donnée était douce et rapide comparée aux tortures infernales endurées par des milliers et des milliers de personnes dans les geôles de la GPU1. Les nourrissons volaient dans le ciel en grands arcs de cercle et nous les abattions au vol, avant qu'ils ne tombent dans la fosse et l'eau. Il faut en finir avec ces brutes qui ont jeté l'Europe dans la guerre. >> Lettre de Walter Mattner à sa femme, 5 octobre 1941. Citée par Christopher Browning, Les Origines de la Solution finale, Les Belles Lettres, Paris, 2007. 1. L'une des polices politiques de l'URSS. ##### C La conférence de Wannsee La conférence réunie le 20 janvier 1942 au bord du lac de Wannsee, dans la banlieue de Berlin, sous la direction de Reinhard Heydrich, programme la déportation vers l'est et l'élimination des juifs d'Europe. Le Führer ayant donné son approbation, l'évacuation des juifs vers l'est remplace maintenant l'émigration; cela constitue une solution partielle supplémentaire. Il ne faut cependant pas oublier que ces mesures ne sont que des solutions provisoires [...]. Au cours de la solution finale de la question juive en Europe, seront à prendre en considération environ 11 millions de juifs, répartis comme suit dans les différents pays suit la liste pays par pays]. Les juifs devront être employés comme main-d'œuvre dans les territoires de l'Est. Ceux qui sont capables de travailler seront groupés en équipes - hommes et femmes séparément - et conduits dans ces régions. Ils effectueront le trajet en construisant des routes, ce qui provoquera sans doute l'élimination naturelle d'une grande partie d'entre eux. Les survivants - étant donné qu'il s'agira incontestablement des éléments les plus résistants - devront recevoir le traitement qui s'impose, car cette sélection naturelle de juifs, si elle était libérée, deviendrait la cellule germinative d'un nouveau relèvement juif (voir l'expérience de l'Histoire). Au cours de l'exécution de la solution finale, l'Europe sera passée au crible de l'ouest vers l'est. Adolf Eichmann, "Protocole de Wannsee", compte rendu de la conférence sur la solution finale de la question, juive en Europe. #### C- Jusqu'où les démocraties peuvent-elles aller pour mettre fin à la guerre ? ##### A Le bombardement d'Hiroshima vu par un témoin. Le 6 août 1945, Edward Sawyer, prisonnier de guerre britannique, décharge un cargo de sucre dans le port de Hiroshima. Quand l'explosion se produit, il est au fond de la cale. "Nous remontons vers un monde calciné, dévasté. A travers la rambarde on aperçoit la rivière charriant vers la mer des douzaines de corps calcinés, dont certains sont encore agrippés les uns aux autres en groupes pathétiques. Tremblant d'épouvante, nous voyons en amont, ce qui a été la ville de Hiroshima. Tous les bâtiments ont été pulvérisés. Au-dessus de ce paysage ravagé plane un lourd voile de fumée. Lorsque le docteur nous dit que c'est une seule bombe qui a produit cela, nous ne parvenons pas à le croire. (...) Le toit de l'entrepôt a été soufflé, laissant à nu les poutres d'acier. L'horloge au mur est encore intacte: les aiguilles indiquent, sur le cadran noirci, 8h15. Les hommes de la défense civile essayent de transporter les morts éparpillés sur le quai. Lorsqu'ils tentent d'en soulever un, la peau brûlée glisse comme un pull-over, dénudant le corps. Vers l'entrepôt, nous trouvons les corps des autres prisonniers. Deux sont tombés en avant, le troisième est assis tout droit et regarde fixement devant lui avec une expression grotesque. Ses yeux droit fondant comme de la cire, ruissellent sur son visage rouge et boursouflé (...). II n'y a ni panique, ni hystérie; seulement le calme désespoir des équipes de premiers secours, qui soignent les blessés et le regard hébété de l'assistance. Pour la première fois je ressens de la pitié et de la peine pour les Japonais." ##### B Bilan des effets des deux bombes atomiques | | Hiroshima | Nagasaki | |---|---|---| | Date et heure de l'explosion | 6 août 1945 à 8 h 15 | 9 août 1945 à 11 h 02 | | Type de bombe | Uranium | Plutonium | | Puissance de la bombe | 15 kilotonnes | 22 kilotonnes | | Nom de la bombe | Little Boy | Fat Man | | Nombre d'habitants en 1945 | 450 000 | 270 000 | | Nombre de morts instantanés | 60 000 à 80 000 | 35 000 à 40 000 | | Nombre de morts jusqu'en décembre 1945 | 140 000 | 70 000 | ##### C La justification du président Truman "Le monde entier remarquera que la première bombe atomique a été lâchée sur Hiroshima, une base militaire, afin d'éviter, dans la mesure du possible, la mort de civils lors de la première attaque. Toutefois, cette attaque ne constitue qu'un avertissement de ce qui va suivre. Si le Japon ne capitule pas, il faudra lâcher des bombes sur les industries de guerre, ce qui entraîne, malheureusement, la perte de milliers de vies civiles. [...] Toutefois, nous savions que nos ennemis faisaient des recherches'. Nous savons maintenant que leurs recherches étaient sur le point d'aboutir. Nous savions quelle serait l'ampleur du désastre dans notre pays, dans tous les pays pacifiques, pour toute la civilisa-tion, s'ils l'avaient découverte en premier. C'est pourquoi nous nous sommes sentis obligés d'entreprendre les longs travaux de recherches et de production, incertains et coûteux. Nous avons gagné la course à la découverte contre les Allemands. Ayant découvert la bombe, nous l'avons utilisée. Nous l'avons utilisée contre ceux qui nous ont attaqués sans prévenir à Pearl Harbor, contre ceux qui ont affamé, battu à mort et exécuté des prisonniers de guerre américains, contre ceux qui ont abandonné tout semblant de respect du droit international de la guerre. Nous l'avons utilisée pour écourter l'agonie de la guerre, pour sauver les vies de plusieurs milliers de jeunes Américains. Nous continuerons à l'utiliser jusqu'à ce que nous ayons complètement détruit les forces qui permettent au Japon de faire la guerre. Seule une capitulation nous arrêtera." ### III La France dans la guerre: entre collaboration et résistance #### A- D'une drôle de guerre à une guerre éclair: le choc de la débâcle. La France déclare la guerre en septembre 1939 à l'Allemagne. Pourtant, alors que les troupes allemandes combattent en Pologne, puis au Danemark, en Norvège, les troupes françaises restent à l'affût derrière la ligne Maginot. C'est ce qu'on appelle "la drôle de guerre". Elle illustre à la fois le refus de la guerre pour les Français et la faiblesse stratégique des dirigeants militaires qui pensent reproduire la Première Guerre mondiale. Le 10 mai 1940, l'Allemagne déclenche une vaste offensive par les Pays-Bas et la Belgique. Dans le même temps, des troupes motorisées franchissent les Ardennes et coupent le front franco-britannique en deux. Une partie importante des armées française et britannique se retrouvent encerclées à Dunkerque. La débâcle se poursuit et le 14 juin 1940 les troupes allemandes rentre dans Paris pendant que des millions de réfugiés fuient l'avancée allemande (l'exode). Le gouvernement de Paul Reynaud, réfugié à Tours puis Bordeaux, démissionne le 16 juin au soir, laissant la voix ouverte au maréchal Pétain. Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain s'adresse aux Français et annonce qu'il demande un armistice qui est signé le 22 juin 1940 à Rethondes. Les conditions d'armistice sont très dures. Une partie de la France est occupée, alors que l'Alsace et la Lorraine sont rattachés à l'Allemagne et que le nord de la France est rattaché à la Belgique. Une ligne de démarcation coupe la France en deux. Près de 1,8 millions de soldats français sont faits prisonnier et envoyés en Allemagne pendant que le gouvernement français doit payer les frais d'occupation. #### B- Renoncer et collaborer: la revanche opportuniste de l'extrême droite Pétain rencontre Hitler à Montoire le 24 octobre 1940. Le principe de collaboration de l'État Français avec l'Allemagne est acquis. Pétain espère un assouplissement des conditions d'armistice et le retour des prisonniers. La politique de collaboration s'accélère après l'invasion de la zone Sud par les Allemands le 11 novembre 1942. Encouragé par Pierre Laval, Pétain s'engage dans la collaboration pour: - Les politiques d'exclusion et de persécution des Juifs (rafle du Vel d'Hiv) - Les ressources économiques de la France qui sont envoyées en Allemagne: 714 000 tonnes de céréales envoyées en Allemagne en 1943, 273 600 millions Francss versés en 1943 - La main d'œuvre envoyée en Allemagne (STO). - Les Résistants et les Juifs arrêtés par la Milice. Le régime de Vichy encourage l'enrôlement, 7000 volontaires français entre 1943 et 1945, sont allés se battre sur le front de l'Est sous l'uniforme allemand, notamment dans la division SS Charlemagne. Plus généralement, un glissement idéologique se produit dans le régime dirigé par Pétain et Laval. Les idées antisémites et antiparlementaires s'imposent très largement au fur et à mesure de l'intégration dans le gouvernement de membres des ligues d'extrême droite. A partir de 1944, de nombreux collaborationnistes convaincus entrent au gouvernement comme Henriot (propagande) et Joseph Darnand (Milice). Le régime de Vichy a définitivement abandonné la prétendue neutralité pour se ranger aux côtés de l'Allemagne nazie et de son idéologie: - Instauration d'une loi légitimant l'exclusion des Juifs dans la société française. - Persécution des Juifs: rafle du Vel d'Hiv le 16 - 17 juillet 1942, la police française procède à l'arrestation de 13 000 juifs, dont 4000 enfants. - La Milice (organisation paramilitaire française crée le 20 janvier 1943 et dirigée par le Maréchal Pétain pour lutter contre la résistance) participe à l'arrestation des Juifs et à la spoliation de leurs biens. #### C- Résister pour sauver la démocratie: De Gaulle et la France Libre Dès juin 1940, pour lutter contre la collaboration du régime de Vichy avec les allemands, des formes de résistance s'organisent à partir de 1940. En effet, les formes de résistances se caractérisent d'abord par une forme passive et discrète. Par exemple, le livre Conseils à l'occupé de Jean Texcier énumère les comportements à avoir pour résister implicitement à l'ennemi: "Si l'un d'eux t'adresse la parole en allemand, fais un signe d'ignorance,et, sans remords, poursuit ton chemin." D'autre part, une résistance active, à l'organisation naissante, mais demeurant très largement spontanée se manifeste. Diverses actions sont menées : manifestations, distribution de tract, création de journaux clandestins. Anise Postel-Vinay témoigne de la manifestation du 11 novembre 1940 pour commémorer la morts des soldats français dans les combats contre l'Allemagne, une commémoration hautement symbolique donc : "Le 11 novembre 1940, nous sommes allés défiler place de l'Etoile (...) Nous ne parvenions pas à aller jusqu'à la flamme du Soldat inconnu ou nous voulions déposer des fleurs. (...) une vieille dame, qui avait peut-être quarante ans mais qui me paraissait très vieille à l'époque (...) voulait déposer un petit bouquet de fleurs. Ce témoignage évoque aussi le risque de tels actes: l'emprisonnement, voire la mort: "Quand les Allemands sont arrivés, ils ont installé leurs mitrailleuses sur des trépieds et ont tiré sur la foule. Ils ont arrêté au moins une trentaine de personnes, qu'ils ont enfermées à la prison de la Santé.". Le 11 novembre 1940, Roger Coursange (19 ans), Jean-Louis Balandreau (17 ans) et Edmond Duco (18 ans), pensionnaires du lycée Émile Loubet à Valence distribuent des tracts appelant à la résistance. Ils recopient une phrase de Clemenceau sur un tract: "<<< Collaborer avec l'ennemi, c'est trahir ». Il est diffusé à 500 exemplaires à Valence, puis dans toute la Drôme. Le premier des cinq numéros de Résistance, bulletin du Comité national de salut public, journal clandestin de six pages, ronéotypé dans les locaux du musée de l'Homme, à Paris, et daté du 15 décembre 1940. Le premier mot de ce bulletin affiche une intention claire: "Résister!". L'ambition de cette résistance est de "faire renaître une France pure et libre". Ce mouvement s'inscrit donc dans la continuité de l'action de la France Libre. A l'extérieur des frontières françaises, les forces françaises libre jouent un rôle majeur dans la guerre avec notamment ses colonies africaines. Les FFL, sous l'autorité du général de Gaulle, ont mobilisé les colonies françaises d'Afrique pour former une résistance contre les forces de l'Axe. Dès août 1940, plusieurs territoires de l'Afrique équatoriale, comme le Congo français, l'Oubangui-Chari et le Tchad, se rallient à la France Libre sous l'impulsion du général de Gaulle, comme le montre l'appel du colonel de Larminat en août 1940. Il parvient à convaincre les colons de se rallier à la France Libre en faisant peser la menace de l'annexion des colonies par l'Allemagne: "Pouvez-vous accepter cette perspective de rendre à l'ennemi, sans combattre, le territoire dont vous avez la garde ? Vous ne pouvez le faire sans vous déshonorer. [...] Les intérêts de la France et ceux de l'AEF vous imposent de prendre virilement votre parti d'entrer de nouveau dans la lutte. " Ce ralliement marque un tournant décisif: il permet à la Résistance de disposer de bases stratégiques pour organiser la lutte contre l'Axe (l'Allemagne). Ces territoires deviennent un point d'appui crucial, fournissant des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires à l'effort de guerre. Les troupes de la FFL participent activment à la campagne d'Afrique, puis à la campagne de libération de l'Europe. En 1942, les FFL remportent une victoire décisive à Bir-Hakeim en Libye, où elles retardent l'Afrika Korps du général Rommel, permettant ainsi aux Alliés de se réorganiser pour la bataille d'El-Alamein. Parmi les soldats de la FFL, on compte de nombreux soldats indigènes. En 1943, sur 65 000 hommes des FFL, près de 30 000 proviennent des colonies françaises (doc2), illustrant leur importance démographique dans les forces combattantes. Les soldats indigènes ont marqué leur présence dans des campagnes européennes majeures. Pendant la campagne d'Italie, le corps expéditionnaire français (C.E.F.), qui lutte aux cotés des Alliés est composé de deux divisions marocaines, d'une division d'infanterie algérienne et de deux groupes de tabors marocains et de la 1ère DFL. La patrouille des Sénégalais dans la neige lors de la campagne d'Alsace en 1944 (document 2) met en lumière leur combat acharné sous des conditions climatiques extrêmes. Pour conclure, entre 1940 et 1945, les Forces Françaises Libres, avec le soutien des colonies, ont joué un rôle majeur sur plusieurs fronts. Leur contribution, tant en Afrique qu'en Europe, a permis de restaurer l'indépendance française, tout en participant pleinement à la victoire alliée sur l'Allemagne nazie.

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