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Ce document présente un aperçu de l'histoire de l'hygiène à travers les civilisations grecque et romaine. Il aborde les notions d'hygiène corporelle et publique, ainsi que les épidémies qui ont marqué ces époques.

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**[Histoire de l'hygiène ]** Les épidémies ont rythmé le fil du temps, passant progressivement de **punitions divines** à la **manifestation** d'agents infectieux microscopiques, et du statut de **fléaux** subis par les populations à celui **d'adversaires** contre lesquels l'humanité a désormais le...

**[Histoire de l'hygiène ]** Les épidémies ont rythmé le fil du temps, passant progressivement de **punitions divines** à la **manifestation** d'agents infectieux microscopiques, et du statut de **fléaux** subis par les populations à celui **d'adversaires** contre lesquels l'humanité a désormais les moyens de lutter. Parallèlement à cela, la notion d'hygiène, qu'elle soit corporelle, publique ou hospitalière, a connu des hauts et des bas au cours des siècles, s'entremêlant *in fine* avec la **lutte** contre les maladies infectieuses et épidémiques. I. **L\'ANTIQUITÉ** 1. [L'hygiène chez les Grecs] *Le terme « hygiène » vient du grec « υγιεία » qui signifie « santé ». Ce mot grec désigne aussi Hygie, déesse de la santé et de la propreté, fille d'Asclépios (dieu de la médecine, lui-même fils d'Apollon) et sœur de Panacée (déesse herboriste et guérisseuse).* **Hippocrate** naît en 460 av. J.-C. à Cos, une petite île de la mer Egée. Pour celui que l'on considère comme le « *[père de la médecine]* », la maladie découle d'un **déséquilibre** entre les 4 humeurs que sont le sang, la bile jaune, le phlegme et la bile noire. Ce déséquilibre peut être dû à - une **cause interne**, - une « ***erreur de régime*** » (nous parlerions aujourd'hui d'écart aux règles hygiéno- diététiques) - une **cause environnementale** (vents, saison, température, \...), comme décrit dans le *[traité des Epidémies du corpus hippocratique]* Dans tous les cas, la maladie est liée à des **causes naturelles**, sans intervention divine, et une bonne hygiène de vie aide à s'en prémunir et à conserver la santé. Au [VIIème siècle av J.C.], le **gymnase** fait son apparition au cœur des cités. Lieu de vie incontournable, c'est un espace dédié autant à **l'instruction de l'esprit** qu'aux **activités du corps**, où le **sport**, la **diététique** et **l'hygiène** tiennent une place importante. A la même époque, des **fontaines publiques** commencent à être construites, mettant l'eau à disposition des habitants pour les usages domestiques. Enfin, des **bains** sont progressivement installés dans les gymnases : ces établissements balnéaires prendront une importance croissante dans la vie des citoyens. 2. [L'hygiène chez les Romains] Il y a chez les Romains une vraie préoccupation pour l'hygiène publique, et dans ce domaine ils dépassent tous les autres peuples du monde antique. Ils donnent au thermalisme une importance [majeure] et le placent au [centre] de leur **art de vivre**. Les thermes, inspirés du modèle grec et largement perfectionnés au fil du temps, sont des lieux de **bien-être** et de **soins corporels** mais également des lieux [majeurs] de la vie sociale. Il s'agit d'établissements souvent grandioses et raffinés, fréquentés par toutes les couches de la société et constitués de bains froids, puis tièdes et chauds avec l'invention du **chauffage par hypocauste**. Ils accueillent aussi des équipements **sportifs** et **culturels** : palestre, auditorium, bibliothèque, \... Cette préoccupation des Romains pour l'hygiène publique se manifeste également par la réalisation d'importants travaux visant à assainir les villes : construction de latrines publiques, d'égouts (Cloaca Maxima de Rome), d'aqueducs, \... **Celse** (*Aulus Cornelius Celsus*) est un polygraphe du Ier siècle de notre ère. Dans son traité *[De Artibus]*, dont seule la partie sur la **médecine** est parvenue jusqu'à nous, il décrit les **maladies**, la **pharmacopée** et les **interventions chirurgicales** connues à son époque. Il insiste sur l'importance des prescriptions hygiéno-diététiques : alimentation, exercice physique modéré, bains, propreté corporelle,... 3. [Déjà des épidémies] Peu de sources fiables nous renseignent sur la nature des premières épidémies. Il est probable qu'elles datent du début de l'Antiquité, voire même du néolithique avec l'apparition des premiers villages et l'augmentation des concentrations humaines. La création de vastes empires, avec le développement des échanges, permet leur diffusion au-delà du simple échelon régional. Toutes les maladies épidémiques graves sont alors qualifiées de « ***peste*** », sans distinction. [2 épisodes] ont marqué cette période de l'Histoire : - **[La « peste » d'Athènes]** : Cette épidémie débute en **Ethiopie** avant de se répandre au pourtour du bassin méditerranéen et d'atteindre la **Grèce** via le port du **Pirée** en 430 av. J.-C., tuant 25% de la population d'**Athènes**. Sa nature précise est aujourd'hui encore une énigme mais il est certain qu'il ne s'agit [pas de la peste] : les deux hypothèses principales sont le **typhus** exanthématique (*maladie bactérienne transmise par les pou*x) et la **variole**. - **[La « peste » antonine]** : Cette épidémie s'abat sur **Rome** en 166 de notre ère et perdure jusqu'aux environs de l'an 190. Vraisemblablement originaire de **Mésopotamie**, elle se propage ensuite à un grand nombre de provinces, entrainant une [baisse] de 10 à 20% de la population de l'empire. Avant de quitter précipitamment Rome pour des raisons qui demeurent obscures (certains l'accusent d'avoir fui devant l'épidémie), **Galien** fait une **description** précise des premiers cas : grâce à ce témoignage, il fait peu de doute aujourd'hui que cet épisode de « ***peste*** » soit en réalité une **épidémie de variole**, maladie virale extrêmement contagieuse qui ne sera éradiquée qu'au XXème siècle. II. **MOYEN-AGE ET ÉPOQUE MODERNE** 1. [Les grandes lignes de la pensée médicale] L'école de médecine de **Salerne** est fondée au IXème siècle à la croisée des différentes civilisations du bassin méditerranéen. Première institution en Europe à proposer un enseignement organisé de médecine, sa réputation repose notamment sur un ouvrage du XIIème siècle : le *[Régime de santé salernitain]*, texte fondamental qui résume une grande partie de la pensée médicale du Moyen-Age. Écrit sous la forme d'un **poème**, il délivre plusieurs conseils de **diététique** et **d'hygiène** parmi lesquels : - [Respirer] un **air pur** et éviter les fumées et les odeurs nauséabondes. - [Ajuster] la pratique de **l'exercice physique** et des **bains** selon le mois ou la saison. - [Éviter] la **sieste** et s'octroyer six à sept heures de sommeil la nuit, sans dépasser neuf heures, en dormant de préférence sur le côté. - Pratiquer une **toilette quotidienne** soigneuse, se [laver] fréquemment les **mains** et ne pas négliger **l'hygiène dentaire**. Loin de l'image que l'on s'en fait souvent, il semble que les gens du Moyen-Age se préoccupent bien de leur **propreté corporelle** et de leur **hygiène de vie**, et ne sont pas aussi crasseux que les représentations populaires le laissent croire. En revanche, **l'hygiène publique** est [plus problématique] : l'écoulement des eaux usées, l'accumulation d'immondices dans les rues et la prolifération des rats rendent les zones d'habitation **insalubres** et [favorisent] la propagation des maladies. Arrive ensuite la **Renaissance**, période d'épanouissement artistique, culturel et scientifique, puis le « grand siècle » et le siècle des Lumières. Paradoxalement on observe une [décroissance] de **l'hygiène corporelle**, avec en particulier une [raréfaction] de la pratique du **bain** qui peut s'expliquer de plusieurs façons. D'une part, les étuves publiques, qui avaient remplacé les somptueux thermes antiques, sont parfois assimilées à des lieux de **débauche**, accusées de corrompre les mœurs et progressivement fermées par les autorités. D'autre part, une réelle **peur de l'eau** fait son apparition : traumatisée par les grandes épidémies, la population craint que le bain, en dilatant les pores de la peau, ne permette l'entrée des maladies dans l'organisme. Petit à petit, la toilette se réduit donc à un simple **essuyage des parties visibles du corps**. Les grands fléaux épidémiques qui touchent **l'Europe** à cette période influencent la pensée médicale : l'apparition de maladies inconnues oblige les médecins à remettre en question la théorie des miasmes qui prédomine depuis **Hippocrate** et selon laquelle les maladies épidémiques sont liées à **l'air souillé** par des émanations malsaines provenant de la décomposition des matières organiques. C'est au milieu du XVIème siècle que **Jérôme Fracastor**, philosophe, mathématicien et médecin italien, formule explicitement l'hypothèse de la **contamination interpersonnelle** : grâce à son expérience de la syphilis et de la tuberculose (ou phtysie), il a l'intuition de **particules invisibles** (les « seminaria ») capables d'envahir l'organisme humain, de se multiplier et de se transmettre soit par contact direct, soit par l'intermédiaire de vecteurs comme les vêtements, soit à distance après avoir été transportées par l'air. Tout ceci reste cependant assez flou, et Fracastor rattache encore son hypothèse à la théorie des humeurs. Il faudra attendre plus de trois siècles pour que la nature de ces particules contagieuses soit démontrée de manière expérimentale. Les médecins et les dirigeants prennent progressivement conscience des périls qui menacent les populations. Ils tentent alors de [redévelopper] l'**hygiène publique** : assainissement des villes, amélioration des habitations, rappel des règles hygiéno-diététiques, \... 2. [Encore des épidémies\...] **[La peste noire]** : - De nombreuses épidémies ravagent **l'Europe** durant cette période. Celle qui a probablement le plus marqué l'Histoire et impacté la démographie est la peste noire. - L'épidémie débute dans les années 1330 en **Extrême-Orient** avant de se répandre d'Est en Ouest en suivant les **routes commerciales**. La peste atteint **Constantinople** en 1347, puis touche très rapidement la plupart des villes portuaires de la méditerranée avant d'arriver à **Paris** à l'été 1348. - La **virulence** de l'infection est effrayante, laissant les médecins et la population totalement démunis. Les mesures de prévention sont variées et peuvent aujourd'hui paraître fantaisistes : lutte contre les miasmes par fumigation. D'autres précautions plus rationnelles font petit à petit leur apparition telles que l'incinération des cadavres, l'isolement des malades et la mise en quarantaine des navires. - En moins de 5 ans c'est plus du ¼ de la population d'Occident qui est décimé, soit environ **25 millions** de personnes (et probablement autant en Orient). - Au cours des siècles suivants la peste provoque d'autres épidémies meurtrières, sans pour autant atteindre l'ampleur celle décrite précédemment. On voit alors apparaître, probablement au début du XVIIème siècle, le célèbre accoutrement que les médecins revêtent pour examiner les patients pestiférés : long habit noir, gants et **cagoule affublée d'un long bec** dans lequel sont placées des éponges imbibées de vinaigre et d'aromates afin de se prémunir des miasmes. **[La syphilis]** : - La Renaissance voit la propagation en **Europe** d'une autre maladie emblématique : la syphilis, qui va jouer un rôle décisif dans la découverte du phénomène de contagion. L'origine **sexuelle** apparaît rapidement évidente, entourant d'un sentiment de culpabilité cette maladie « *[immorale]* » qui touche absolument toutes les classes de la société ! - La plupart des historiens s'accordent sur le fait que la maladie a été [ramenée] d'Amérique par les Conquistadores, même si des découvertes paléo-pathologiques récentes sont plutôt en faveur d'une circulation bien plus ancienne de la maladie, y compris dans l\' « Ancien Monde ». Il semble en fait probable qu'une **nouvelle souche** de la maladie ait été importée en **Europe** par les Espagnols, ce qui explique la virulence et la gravité initiales de la maladie dans une population naïve et sa diffusion soudaine entre la fin du XVème siècle et le milieu du XVIème siècle. **[La variole]** : La variole fait aussi des ravages de [l'autre côté de l'Atlantique] : exportée avec d'autres épidémies vers le Nouveau Monde, elle [décime] littéralement les **populations autochtones** amérindiennes qui, isolées du reste du monde depuis plusieurs dizaines de milliers d'années, sont totalement dépourvues d'immunité vis-à-vis de ce nouvel agent infectieux auquel elles n'ont jamais été confrontées. III. **EPOQUE CONTEMPORAINE** 1. [Le temps des grandes avancées] **[La vaccination]** : - Au XVIIIème siècle apparaît en **Europe** la notion de « *variolisation* », inspirée d'anciennes pratiques **chinoises** : ayant constaté qu'il est très rare d'attraper la variole deux fois dans sa vie, certaines personnes **s'inoculent** [volontairement] et dans un but **prophylactique** du pus variolique prélevé sur des lésions cutanées de malades, dans l'espoir de provoquer une infection bénigne qui leur éviterait d'être ultérieurement contaminées. Cependant le risque de déclencher une forme grave est important, et cette technique ne parvient pas à s'imposer dans la population générale. - **Edward Jenner**, médecin de campagne anglais, constate que la vaccine, une maladie des vaches qui se transmet facilement à l'homme lors du contact avec les pis d'animaux infectés, semble **[protéger]** de la variole humaine tout en ne donnant que des symptômes parfaitement **bénins**. Il postule alors, sans aucune connaissance théorique sur l'origine et le mécanisme de ces maladies, que l'inoculation de la vaccine au lieu de la variole pourrait amener la même protection que la variolisation avec un risque nettement inférieur. Il tente l'expérience en 1796, injectant à un jeune garçon du **pus** prélevé sur une lésion de la main d'une employée de ferme atteinte de la vaccine. Quelques mois plus tard, il inocule la variole au même enfant : rien ne se produit, [l'enfant ne tombe pas malade]. Deux ans plus tard, il publie les résultats de son expérience et déclare « *avoir démontré que la petite vérole des vaches est un préservatif assuré contre la petite vérole ordinaire* ». Le retentissement dans la communauté scientifique et le succès sont immédiats. Il faudra cependant attendre 1980 pour que l'Organisation Mondiale de la Santé déclare la variole officiellement éradiquée de la surface du globe. Aujourd'hui le virus n'est plus conservé que dans une poignée de laboratoires hautement sécurisés. - En 1879, **Louis Pasteur** alors au sommet de sa gloire travaille sur le choléra des [poules]. Il observe qu'en prolongeant le temps de culture des bactéries *in vitro* leur **virulence** est [atténuée], mais que l'inoculation de cette souche atténuée **protège** malgré tout les gallinacés contre la maladie. En 1885 il travaille sur la rage, infection virale pouvant être transmise à l'homme par morsure ou griffure d'un animal atteint, d'incubation longue et de pronostic terrible. Alors qu'il est en train de mettre au point un **vaccin** à partir de **moelles spinales de lapin séchées** (ce qui lui permet d'atténuer la virulence du virus tout en conservant ses propriétés immunisantes), on lui amène Joseph Meister, un jeune garçon mordu deux jours auparavant par un chien enragé. Pasteur avait déjà procédé à des essais sur le chien, mais jamais sur l'être humain. Il décide de tenter le tout pour le tout pour sauver cet enfant qui, après l'injection de **plusieurs doses successives**, ne déclare finalement [aucun symptôme rabique]. Alors que la découverte de Jenner reposait sur une circonstance particulière, à savoir l'existence d'une maladie animale proche d'une maladie humaine et procurant une protection contre celle-ci, Pasteur parvient à [induire] une **protection** vis-à-vis d'une maladie en [utilisant] l'agent infectieux responsable de cette même maladie ! En hommage à Jenner qui avait travaillé sur la vaccine, Pasteur donne volontairement et humblement le nom de « **vaccination** » à cette technique qui, avec son double objectif de protection individuelle et collective, est aujourd'hui considérée par l'Organisation Mondiale de la Santé comme l'une des interventions sanitaires les [plus efficaces] et les [moins coûteuses] au monde. **[Naissance de l'antisepsie]** : - En 1847, Ignace-Philippe **Semmelweis** est assistant à la maternité de **Vienne**. Le service d'obstétrique de cet important établissement est divisé en deux secteurs contigus. Le médecin hongrois constate que l'incidence de la fièvre puerpérale est bien plus importante dans l'une des deux salles, sans que cela puisse s'expliquer par des différences de locaux, de matériel, de recrutement des patientes ou de pathologies prises en charge. La seule différence notable concerne le personnel soignant : le secteur où les infections sont plus fréquentes accueille des **internes** qui examinent les patientes et participent aux accouchements, tandis que dans l'autre secteur la prise en charge est assurée par des **sage-femmes**. Semmelweis est frappé par la **[similitude]** des symptômes et des lésions autopsiques constatés sur les patientes atteintes de fièvre puerpérale et sur l'un de ses collègues décédé subitement d'une « *piqûre anatomique* ». Or les internes débutent leur journée en réalisant les autopsies des patients décédés dans l'hôpital... Alors que la notion de microbe est encore inconnue, il soupçonne la fièvre puerpérale d'être provoquée par une « **substance morbide** » transportée par les **mains** des accoucheurs à partir des corps autopsiés. Il demande aux internes de se **laver les mains** au chlorure de chaux avant d'examiner les parturientes : le résultat est spectaculaire, la fréquence de l'infection passe de plus de 10% à environ 1,3%, soit le même niveau que dans l'autre secteur de la maternité. Semmelweis doit faire face au conservatisme voire aux sarcasmes d'une grande partie du corps médical. Accusant les médecins d'être eux-mêmes les vecteurs des germes responsables des infections, il demeure malheureusement incompris et son caractère emporté ne l'aide pas à convaincre ses interlocuteurs ! - *En 1865,* Joseph **Lister** est chirurgien à **Glasgow**. Prenant connaissance des tout premiers travaux de Pasteur, il acquiert la conviction qu'il est possible de **[lutter]** contre la « *décomposition apportée par l'atmosphère* » qu'il estime responsable des infections post-opératoires (abcès, gangrène, septicémie, etc\...) aboutissant fatalement, à une époque où les **antibiotiques** sont encore [inconnus], au décès du patient. Lister fait le choix du phénol dont il imprègne des pansements qu'il applique sur les plaies au décours de la prise en charge de fractures ouvertes. Il utilise également le phénol en solution pour le **lavage des mains** et des **instruments** **chirurgicaux**, et en **aérosolisation** au pourtour du champ opératoire. Les résultats, probants, ne se font pas attendre. Ils sont publiés dès 1867 et finalement acceptés par la communauté scientifique malgré les habituelles résistances initiales. Contrairement à Semmelweis, Lister voit donc son travail reconnu de son vivant. Il apporte son soutien total à Pasteur et à Koch, contribuant à diffuser leurs idées et à faire s'imposer l'antisepsie puis l'asepsie. **[La révolution microbienne]** : - La **[Renaissance]** a remplacé la notion de miasmes par celle de contagion. Mais en dépit des découvertes permises par l'invention du **microscope**, on n'a toujours aucune idée précise de la **nature** des particules qui se transmettent pour donner les maladies. - L'un des plus grands scientifiques du XIXème siècle est sans conteste Louis **Pasteur**. Chimiste travaillant initialement sur la ***cristallographie***, il s'intéresse progressivement à d'autres domaines pour finalement fonder une nouvelle discipline : la **microbiologie**. Malgré quelques travaux passés inaperçus au cours des siècles précédents, on continue à penser à cette époque que la vie peut surgir ***ex-nihilo*** à partir d'un **matériel inerte** : c'est la théorie de la « génération spontanée » par laquelle on explique, entre autres, le fait que des asticots apparaissent sur de la viande avariée. Pasteur applique une méthodologie scientifique pour étudier cette question. Il met par exemple au point un flacon à col de cygne qui isole son contenu de toute contamination extérieure et observe que, après stérilisation, rien ne s'y développe. Dès les années 1860, il peut donc conclure **qu'aucun micro-organisme** ne peut se **développer** dans un milieu [sans] y avoir été **apporté** d'une manière ou d'une autre, par exemple par l'air pollué par des germes : c'est la fin de la génération spontanée et le début de la « théorie des germes ». En 1878 il fait part de ses résultats à **l'Académie de Médecine** lors d'une conférence intitulée « *[La théorie des germes et ses applications à la médecine et à la chirurgie »]*, qui ouvre la voie à l'essor de l'antisepsie et de l'asepsie. Comme toute révolution, cela déclenche des résistances voire de farouches oppositions dans le milieu médical, d'autant plus qu'il n'est pas lui-même médecin ! - Son contemporain allemand Robert **Koch** y a tout autant contribué, insistant notamment sur le **lien de causalité** spécifique existant entre une maladie et un micro-organisme donné. Opposés sur de nombreux points, ils ne cachent pas leur rivalité mais leurs travaux s'avèrent finalement très complémentaires. En moins d'un quart de siècle, les équipes de Pasteur et de Koch ainsi que leurs disciples respectifs identifient de nombreux germes pathogènes, et c'est tout un pan de la **pathologie** qui se voit ainsi expliquée. En revanche, il est pour le moment impossible d'identifier certains agents infectieux beaucoup [plus petits], invisibles au microscope optique et [non cultivables] : les **virus**. 2. [Toujours des épidémies !] **[Le choléra et les débuts de l'épidémiologie]** : - Le choléra est une infection bactérienne à **transmission féco-orale** se traduisant par des vomissements et diarrhées abondants qui entraînent le décès par **déshydratation**. Il se diffuse sur toute la planète à partir du XIXème siècle à la faveur de l'essor du commerce mondial et atteint pour la première fois **l'Europe** au début des années 1830. Les pandémies se succèdent au fil des années, épargnant progressivement les pays occidentaux au fur et à mesure que l'hygiène publique s'y [améliore]. - **John Snow**, médecin anglais également connu pour son rôle dans le développement de l'anesthésie par chloroforme, est amené à prendre en charge de nombreux patients atteints de choléra. Il a l'intuition que la maladie se transmet via le tube digestif par une substance ingérée, substance que l'on retrouve ensuite dans les vomissements et les selles des patients. En 1854 une nouvelle épidémie touche le quartier de Soho, à Londres. Snow mène alors l'une des toutes premières enquêtes épidémiologiques, suivant sur le terrain l'évolution de l'épidémie et répertoriant tous les décès et le domicile des patients infectés. Il constate que la plupart des malades habitent au voisinage de la pompe à eau de Broad Street : la pompe est fermée, l'épidémie décroit, le rôle de l'eau dans la transmission du choléra est prouvé ! Pionnier dans le domaine de la **santé publique** et de **l'épidémiologie**, il a démontré que le plus important pour lutter contre une maladie infectieuse n\'est pas tant d'identifier l'agent causal mais de comprendre son mode de transmission, ce qui permet de mettre en œuvre immédiatement des mesures préventives. **[Le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA)]**: - En 1981, alors que les pays développés se croient enfin à l'abri des fléaux épidémiques, les Centers for Disease Control américains constatent à New York une hausse inhabituelle de la demande pour un médicament rare (la pentamidine) normalement réservé au traitement d'infections pulmonaires fongiques chez des **patients immunodéprimés**. La plupart des patients sont de jeunes adultes homosexuels qui présentent une **AEG** associée à des **infections** habituellement considérées comme **[opportunistes]**. L'alerte est lancée, portant sur la « *possibilité d'une dysfonction de l'immunité cellulaire liée à une exposition commune qui prédispose les individus aux infections opportunistes* ». D'autres signes avant-coureurs de l'épidémie sont également constatés dans la communauté homosexuelle new-yorkaise et rapidement reliés aux précédents, en particulier une augmentation de l'incidence d'une **tumeur cutanée** rare : le sarcome de Kaposi. Fin 1981, plus de 200 malades sont identifiés aux **Etats-Unis**. En 1987, ils sont 20 000. Le fait que la maladie frappe initialement la communauté homosexuelle entraîne des réactions de rejet parfois violentes, et dans certains milieux le retour de la notion de « punition divine » qu'Hippocrate s'était évertué à faire disparaître 2500 ans auparavant ! La recherche progresse [rapidement]. Dès la fin de l'année 1981, on comprend qu'un agent infectieux transmis **par le sang** et **par voie sexuelle** entraîne la [disparition] progressive d'un certain type de globules blancs et donc une [destruction] du système immunitaire. Plusieurs équipes scientifiques se lancent à la poursuite du microbe responsable de ce qu'il est désormais convenu d'appeler Acquired ImmunoDeficiency Syndrom (AIDS, ou SIDA en français). **[CONCLUSION]** Nous sommes aujourd'hui capables de comprendre le mécanisme des maladies infectieuses, de les prévenir par l'antisepsie, l'asepsie ou la vaccination, d'en traiter une grande partie grâce aux **antibiotiques**. Ces immenses progrès observés dans les domaines médical et scientifique depuis le XIXème siècle ont permis une [baisse] de la **mortalité** et une [augmentation] spectaculaire de **l'espérance de vie**, pouvant laisser croire à l'Homme qu'il serait désormais à l'abri de ces fléaux. Mais c'était compter sans la diversité et la capacité d'évolution, voire de résistance, des microbes ! Le [31 décembre 2019], l'Organisation Mondiale de la Santé communique sur des cas de pneumopathie d'allure virale apparus les semaines précédentes dans la ville chinoise de **Wuhan**. Début [janvier 2020], l'implication d'un nouveau virus de la famille des coronavirus est établie : le SARS-CoV-2. La suite, vous la connaissez\... Une épidémie résulte invariablement de la conjonction de [trois éléments] : un microbe, une population et son environnement. L'Homme joue donc un rôle central dans l'évolution des épidémies : ses déplacements (*pour le commerce, le tourisme, \...*) et les concentrations de populations permettent la dissémination des maladies, et son action sur l'environnement favorise la rencontre initiale avec l'agent pathogène (*par exemple par la déforestation qui facilite la transmission à l'être humain de virus animaux, ou par le réchauffement climatique qui permet à des vecteurs de maladies infectieuses de se répandre dans des régions jusqu'alors épargnées*). Même si la pandémie de COVID-19 a mis en évidence l'accélération sans précédent de la recherche scientifique (séquençage du génome du virus en moins d'un mois, mise au point de vaccins en moins d'un an), ses conséquences humaines et économiques nous rappellent que les maladies infectieuses peuvent à tout moment désorganiser nos sociétés et demeurent, de fait, une menace constante pour l'humanité. Antiquité: grecs →Hippocrate→ gymnases ( début hygiène ) romains → thermalisme (assainissement des villes → disparaît MA), lien palus et présence des marais autour de Rome (volonté d'assainir les marais mais réussit qu'au XXeme) Celse: De Artibus (les métiers) Hygièno diététique (manger bouger... dès antiquité) PREMIERES EPIDEMIE: DEV' COMMERCE, SEDENTARISATION → peste n'est pas peste peste d'athène (typhus: transmis par poux ou variole?) peste antonine: décrite Galien → Variole MA: insalubre rue etc mais hygiène corporelle +++ étuves publiques (bains publique comme therme) ferme 2eme moitié MA 1er établissement med' **[Salerne]** livre écrit sous forme de poeme adressé au roi d'angleterre (conseils d\'hygiène → habiter en ville!! respirer un air pur) → postprandiale (suit prise d'un repas) → encore théorie des humeurs (saignées et purgatifs conseillés) Peste noire, transmise puces des rats (peste dans armée mongole aurait menée la 1 ere guerre biologique de l'histoire, catapulte les cadavres), effrayant +++ idées + ou moins bete 30n puis 40n, boucs émissaires (juifs) →14eme **25 millions de morts en Occident** en seulement 5 ans, médecin de peste seulement 17eme (eviter contact, cherche à éviter les miasmes avec des masques éponges imbibées de vinaigre) Fin MA, renaissance: décroissance hygiène corporelle: fermeture bains par clergé → peur de l'eau chaude (dilate pores de la peau) Paraître propre (vestimentaire) +++ mais pas etre propre Syphilis (la marche des vérolet) Caractère immoral syphilis → contagion interpersonnelle longtemps pensé que maladie nouvelle ramené par les conquistadores échangée avec la variole (bcp + vieux retrouvée préhistoire) → nouvelle souche + virulente Renaissance: Fracastor: contamination interpersonnelle (seminaria (particules invisibles) Avis au peuple sur la santé best seller 18eme +++ époque contemporaine: - **variole** → vaccine → **jenner** → succès armée napoléonienne → éradication 1980 ( vaccination en anneau OMS) - **antisepsie**: maternité à vienne → fièvre puerpérale → **Semmelweis** →similitude entre fievre et piqure anatomique → accouchement fait par présence d'interne débutent journée autopsies → laver mains au **chlorure de chaux** → idées pas admises dit que médecins donne la maladie... (idée admise après sa mort) - choléra [1er épidémiologiste] **Snow** (connu aussi pour anesthésie au chloroforme) → connaître le **mode de transmission** +++ pour prévention +++ au lieu de connaitre l'agent infectieux en premier. - révolution microbienne → **pasteur** → levure vivant, vers à soie etc, "génération spontanée → **[théorie des germes]** → identifie microbes - Pasteur et Koch sont en compétition malgré le fait que leurs travaux soient complémentaires. Puis **Covid**

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