Frein Lingual Restrictif : Évaluation et Prise en Charge PDF
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Hôpital Necker-Enfants Malades AP-HP
2024
Estelle Sanquer
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This presentation details the evaluation and management of a restrictive lingual frenulum. It covers anatomical aspects, functionalities, and consequences for nursing infants, along with various intervention strategies. The presentation includes information on the role of the frenulum, its potential causes, and the impact on feeding and development, concluding with a discussion of treatment options.
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Frein lingual restrictif : évaluation et prise en charge Estelle SANQUER Orthophoniste Chirurgie Maxillo-Faciale et Chirurgie Plastique, service du Professeur Arnaud PICARD, Centre Référent MAFACE à l’Hôpi...
Frein lingual restrictif : évaluation et prise en charge Estelle SANQUER Orthophoniste Chirurgie Maxillo-Faciale et Chirurgie Plastique, service du Professeur Arnaud PICARD, Centre Référent MAFACE à l’Hôpital Necker-Enfants Malades Cabinet libéral Paris 20ème 22 novembre 2024 Rappels anatomiques et fonctionnels L’anatomie de la langue Structure musculomembraneuse, avec une partie horizontale dans la paroi inférieure de la cavité orale et une portion verticale dans la cavité pharyngée (Touré, 2017) Base fixe (oropharynx), corps mobile (cavité buccale), séparés par le V lingual Elle se développe à partir des quatre premiers arcs pharyngiens dès la 4ème semaine in utero. L’anatomie de la langue Touré, 2017 L’anatomie de la langue Elle est composée de 17 muscles : 2x8 muscles pairs ; 1 muscle impair (le muscle longitudinal supérieur) : - Muscles intrinsèques : forment la langue - Muscles extrinsèques : permettent l’insertion de la langue sur les structures voisines Muscles intrinsèques : muscle longitudinal sup et inf, vertical, transverse, amygdaloglosse et pharyngoglosse Muscles extrinsèques : styloglosse, hyoglosse, génioglosse, palatoglosse → Frein de langue inséré sur le génioglosse L’anatomie de la langue Touré, 2017 L’anatomie de la langue Innervation et vascularisation : Motrice : nerf hypoglosse (XII) sauf nerf glossopharyngien (IX) pour le palatoglosse, le pharyngoglosse et le muscle longitudinal inférieur. Sensitive : - En avant du sillon terminal : nerf mandibulaire (V3) - En arrière du sillon terminal : nerf glossopharyngien (IX) et nerf vague (X) Principalement vascularisée par l’artère linguale Les fonctions de la langue Succion / Déglutition Mastication Croissance maxillo-faciale Posture Respiration Articulation Le frein lingual Généralités sur les freins buccaux Un frein est un repli tissulaire Il existe un frein lingual et deux freins labiaux (maxillaire et mandibulaire) Controverse quant à l’existence de freins de joue Les freins buccaux se développement dès la 4ème semaine in utero. Ils sont présents chez tout le monde, mais peuvent être plus ou moins restrictifs s’ils créent une limitation fonctionnelle. Généralités sur le frein lingual Rôle du frein → stabiliser la base de langue + croissance harmonieuse Peu vascularisé et innervé chez le nourrisson (Kupietzky et al., 2005) Frein de langue court : anomalie congénitale due à un défaut d’apoptose cellulaire aux alentours de 12 semaines in utero (Araujo et al., 2020). Phénomène de mort cellulaire incomplet qui empêche la langue de se différencier du plancher buccal. Généralités sur le frein lingual Résidu embryologique de tissu entre la face inférieure de langue et le plancher buccal, entraînant une « limitation fonctionnelle en plus d’une constatation anatomique » (Baxter, 2018). Repli médian de tissu conjonctif sous-muqueux, restreignant la mobilité linguale en se fixant au plancher buccal. « Pli sagittal médian du fascia et de la muqueuse composant le plancher buccal » (Mills et al., 2020). « Le frein lingual est un élément anatomique normal », mais il devient pathologique quand il modifie la statique et la dynamique linguale (Kaddour-Brahim et al., 2010) Un frein lingual est composé de fibres de collagène et d’élastine → on peut donner de la souplesse au niveau du fascia qui entoure les fibres de collagène qui ne peuvent pas être étirées (Mills et al., 2020) Généralités sur le frein – 3 classifications L’ankyloglossie est définie comme un frein de langue court qui limite les mouvements et les fonctions de la langue. Les classifications permettent de décrire le frein mais ne peuvent pas conduire à un diagnostic Classification de Larry Kotlow : du moins visible au plus visible : - Type I : ankyloglossie légère - Type II : ankyloglossie modérée - Type III : ankyloglossie sévère - Type IV : ankyloglossie complète < 3mm Classification de Hazelbaker : basée sur l’anatomie et la fonction linguale Classification de Coryllos (2004) : fonction de l’insertion du frein sur la face inférieure de langue - Type I : frein de langue fin, élastique, inséré sur la pointe, langue en forme de cœur - Type II : frein de langue fin, élastique, inséré à 2/4mm de la pointe - Type III : frein épais, non élastique, inséré au milieu de la langue - Type IV : frein non visible, palpable, ancrage sous-muqueux Etiologies/épidémiologie du frein de langue court C’est une anomalie congénitale fréquente. Prévalence → varie selon les études : - Entre 0,88 et 12,7% selon Araujo et al. (2020) - Entre 4 et 10% selon Cuestas et al. (2014) → Ecart dû à un manque de consensus sur la définition du frein restrictif et les critères diagnostiques Affecterait plus les garçons que les filles. Etiologies/épidémiologie du frein de langue court Origine génétique envisagée (Cuestas et al., 2014) Consommation de cocaïne pendant la grossesse (Ingram et al., 2015) Déficit en MFTHFR (impliqué dans l’apoptose des cellules) ? (Baxter, 2018). Peut faire partie d’un syndrome : Wiedmann-Beckwith, Ehler Danlos, oral-facial-digital, Klippel Feil, Van Der Woude, Moebius… Peut être acquis suite à des séquelles de brûlures ou de traumatismes, ainsi que des séquelles radiques ou chirurgicales (Veyssière et al., 2015) Les conséquences d’un frein lingual restrictif chez le nourrisson Physiologie de l’allaitement La pointe de la langue dépasse la gencive inférieure Les lèvres inf et sup sont retroussées et contribuent à la bonne étanchéité Langue en gouttière Lors de la déglutition, la partie antérieure de la langue reste immobile et contribue à créer une étanchéité parfaite avec le mamelon ou le biberon pour empêcher que le nourrisson avale de l’air Mouvements péristaltiques de la partie postérieure de la langue → S’il existe un frein lingual restrictif, ces mouvements vont être empêchés Physiologie de l’allaitement Formation so spitch – Fanny Abadjian / Anne-Solène Amblard Les conséquences alimentaires Les restrictions de mobilité linguale engendrées par un frein lingual restrictif auront des répercussions sur la succion et la déglutition Difficultés dans l’allaitement : - Douleurs et traumatismes mammaires → si la langue ne peut dépasser la gencive inférieure, le nourrisson va mordre le mamelon et entraîner des crevasses, saignements… - Engorgements, mastites… - Tétées longues et non nutritives - Nourrisson qui s’énerve vite lors de la prise au sein, s’agite - Grande fatigabilité du nourrisson, s’endort - Fuites de lait aux commissures des lèvres par absence d’étanchéité - Absence de prise de poids - Faible production de lait par la mère - Reflux, régurgitations, aérophagie - Réflexe nauséeux exacerbé - Une pression/tension excessive au niveau labial et jugal… → mécanisme de compensation du nourrisson qui va aspirer au lieu de téter Les conséquences alimentaires MAIS l’impact fonctionnel d’un frein de langue court sur l’allaitement est très discuté dans la littérature (Araujo et al., 2020) Selon Messner et al., (2000), uniquement 27 à 37,9% des nourrissons présentant une ankyloglossie rencontreraient des difficultés pendant l’allaitement Selon Hogan et al., (2005), on retrouve une ankyloglossie dans 25 à 60% des difficultés d’allaitement Pas de lien entre la gravité de l’ankyloglossie et les problèmes rencontrés pendant l’allaitement. Les conséquences alimentaires Dans le cas de difficultés à l’allaitement, on n’intervient sur le frein que si les autres options n’ont pas fonctionné → les difficultés dans l’allaitement, ce n’est pas forcément le frein. Toujours envisager en première intention une évaluation complète de l’allaitement par des spécialistes : conseillère en lactation, infirmière puéricultrice… Les difficultés dans l’allaitement/les troubles de la succion peuvent aussi être dus : - Faible expérience de la mère, - Mauvaise prise au sein, - Anatomie du sein et du mamelon, - Mauvaise installation, - Manque de coordination des réflexes succion/déglutition/respiration et des muscles du nourrisson, - Problèmes posturaux…. → Baxter (2018) Les conséquences alimentaires Difficultés dans l’alimentation au biberon Il est alors conseillé d’utiliser une tétine plus souple pour réduire les temps de prises trop longs (Veyssière et al., 2015) et suppléer un éventuel déficit du tonus musculaire labio-jugal. Un frein lingual court ne peut à lui seul expliquer une difficulté d’alimentation du biberon (Kaddour-Brahim et al., 2010) → mauvaise coordination des muscles et des réflexes, mauvaise installation, etc… Les conséquences orthodontiques Palais ogival Rétrognathie/hypomaxillie Respiration buccale… Formation Talk Tools, Lori Overland Autres conséquences Mauvais sommeil Hypersensorialité = sûrement un lien entre frein de langue restrictif et trouble de l’oralité →difficultés à gérer la quantité en bouche, réflexe nauséeux exacerbé Impact psychologique sur la mère Conséquences sur le long terme : malocclusions dentaires, mauvaise croissance du massif facial, mauvaise hygiène orale, troubles articulatoires, lèvres sèches… L’évaluation du frein lingual restrictif chez le nourrisson Généralités sur l’évaluation L’évaluation repose sur les caractéristiques anatomiques du frein et sur l’atteinte fonctionnelle qu’il engendre L’évaluation doit être réalisée par un praticien expérimenté : chirurgien maxillo-faciale, stomatologue ou ORL Anamnèse complète, évaluation des caractéristiques anatomiques, puis évaluation fonctionnelle. Anamnèse Plainte et attentes du patient Antécédents familiaux ATCD médicaux, PEC en cours, consultations médicales/paramédicales déjà effectuées, frein de langue sectionné à la maternité/lors de la naissance ? Grossesse, accouchement Alimentation (allaitement, tire-allaitement, prise au biberon), prise de poids et croissance du bébé, présence d’un reflux (différencier le reflux physiologique, d’un reflux pathologique ou encore d’un reflux en lien avec une aérophagie) Habitudes orales Sommeil… Evaluation des caractéristiques anatomiques On observe : Apparence de la langue (forme en cœur ?), pointe de langue, élasticité, longueur et insertion du frein, etc… La position et la forme de la langue au repos et pendant les pleurs (élévation ?) La protraction linguale au-delà de la gencive ou de la lèvre inférieure Les mouvements spontanés de la langue (recul, latéralisation ?) Elévation de la langue de manière passive Evaluation des caractéristiques anatomiques Différentes échelles proposées dans la littérature Protocole d’évaluation Assessment Tool for Lingual Frenulum Function (ATLFF) d’Hazelbacker Echelle de Martinelli Bristol Tongue Assessment Tool TABBY Tongue Assessment Tool (version simplifiée du BTAT) Evaluation fonctionnelle Aspects alimentaires Liste exhaustive des difficultés rencontrées pendant l’allaitement (symptômes chez l’enfant et chez la mère) ou lors de la prise au biberon (échec de l’allaitement ? Marque de biberon ? Type de tétine ? Type de lait ?) Evaluation de l’allaitement en temps réel : installation, posture, tonus, durée de la prise alimentaire, fatigabilité, claquements de langue/langue en gouttière, reflux (en lien avec l’aérophagie), étanchéité, ouverture de bouche, comportement du bébé (hyperextension, agitation), fausses routes… Evaluation de la coordination succion/déglutition/respiration, force de succion, langue en gouttière, compensations au niveau des lèvres… Evaluation fonctionnelle Evaluation des fonctions oro-myo-faciales Posture et tonicité globale de l’enfant Respiration : buccale ? Nasale ? Forme du palais : ogival ? Creux ? Position du menton : rétrognathie ? Micrognathie ? Lèvres : Ampoules/cloques de succion/gerçures des lèvres ? Ouverture/fermeture buccale ? 2 cas cliniques La prise en charge du frein lingual restrictif chez le nourrisson Guidance parentale Tous les freins ne nécessitent pas forcément une intervention chirurgicale !! Une prise en charge rééducative avec guidance parentale peut suffire. Soutien à l’allaitement ou à la prise au biberon (conseillère en lactation, infirmière puéricultrice, orthophoniste…) Travail autour des fonctions oro-myo-faciales Inclure les parents lors des séances de rééducation ++ pour reprendre les exercices au quotidien à la maison Prise en charge chirurgicale L’indication chirurgicale est posée s’il existe une restriction fonctionnelle ! 3 types de chirurgies : - La frénotomie (section du frein) - La frénectomie (ablation du frein) - La plastie d’allongement linguale : chez l’enfant ou l’adulte Prise en charge chirurgicale La frénotomie La frénotomie est la principale intervention effectuée jusqu’à 6 mois. Incision du frein aux ciseaux ou au scalpel. Intervention simple, dont les complications sont rares, saignements peu abondants. Pas de points de suture. Reprise alimentaire immédiate (O’Shea et al., 2017). Anesthésiant de contact Utilisation d’un laser de plus en plus fréquente (Kotlow et al., 2011) Rééducation orthophonique chez le nourrisson Pour juger de la nécessité d’une intervention ET/OU en Pré-opératoire : - Désensibilisation buccale - Accompagnement dans la succion et l’alimentation : travail autour des réflexes cardinaux, protrusion et latéralisation linguale, stimulations olfactives, renforcement de la posture linguale en gouttière lors de la succion, tonus lingual, labial et jugal - A partir de 4/6 mois, travail autour de la mastication : jouets de dentition, chewytube, Z-vibe, mise en place de la DME (à partir de 6 mois pour permettre le dvmpt des compétences oro-motrices et l’éveil sensoriel) Post-opératoire : - Massages pour travailler la cicatrisation, manipulations pour l’élévation, le positionnement lingual et la fermeture buccale - Poursuite dans l’accompagnement dans l’apprentissage de la succion et l’alimentation Rééducation orthophonique chez le nourrisson Rééducation orthophonique chez le nourrisson Massages pré et post-opératoires Uniquement si l’on est formés !!! Commencer par une approche corporelle, puis un massage du visage avant d’entrer en bouche Massage sublingual en partant du plancher buccal et en remontant au niveau de la face ventrale de la langue Massage avec les doigts en crochet en effectuant un mouvement circulaire de façon latérale puis en antéro-postérieur sous la base de langue de chaque côté du frein En post-opératoire, lorsque la fibrine a disparu, massage de la cicatrice pour éviter les adhérences cicatricielles Controverse sur les massages en post-opératoire (« prise en soin active de la plaie ») ainsi que sur le maintien de la langue au palais en post opératoire chez le nourrisson… Ne pas réveiller l’enfant pour pratiquer ces massages Prise en charge – ressenti des familles Expérience des mères ayant allaité chez un enfant avec frein lingual court (Waterman et al., 2021) Les mères ayant rencontré des difficultés d’allaitement à cause d’un frein lingual court ont ressenti un niveau élevé de frustration quant au diagnostic et à la prise en soins. Incohérences importantes dans le discours de professionnels de santé sur les conséquences d’un frein court sur l’allaitement → Reflet de la controverse existant dans la littérature Alerte sur la hausse « anormale » des sections de frein de la langue chez les nourrissons 18 janvier 2022 ➔ Voir PDF L’évaluation du frein lingual restrictif chez l’enfant et l’adulte Quelles plaintes ou signes d’alerte ? Cas du frein non diagnostiqué avant la consultation orthophonique Difficultés de mobilisation linguale, avec retentissement sur les fonctions : Trouble de la ventilation et de la posture linguale au repos : posture basse de langue, respiration buccale, irritation péri-orale, bavage… Trouble de la déglutition et conséquences orthodontiques (palais ogival, anomalies squelettiques, malocclusions…) Difficultés alimentaires : réflexe nauséeux exacerbé, refus de la diversification, introduction des morceaux difficile, difficultés/absence de mastication, force et symétrie de la mastication, fatigabilité, sélectivité alimentaire… Trouble des sons de la parole : phonétisme incomplet, difficultés dans l’acquisition des phonèmes /K/, /G/, /R/, /L/, trouble articulatoire type sigmatisme ou schlintement, aperture buccale réduite lors de la parole… Trouble de la fluence ? Controversé… → Un avis orthophonique est requis pour poser une indication de chirurgie sur le frein ++ Cas du frein diagnostiqué avant la consultation orthophonique Pour un avis à la demande du chirurgien maxillo-facial, de l’ORL, du dentiste ou de l’orthodontiste → évaluation des limitations fonctionnelles et pour confirmer ou infirmer l’indication chirurgicale Pour un frein suspecté restrictif aux alentours de la naissance → savoir réévaluer à distance car une limitation fonctionnelle peut apparaître avec l’âge Consultation pré-opératoire : - Préparation à la chirurgie (désensibilisation orale) - Explication des exercices post-op pour lesquels il reviendra. Evaluation de la mobilité linguale 2 mouvements importants à contrôler : L’élévation intrabuccale La protrusion linguale Evaluation des fonctions oro-myo-faciales = le plus important ! Bilan des fonctions OMF AMO 34, en insistant sur l’évaluation fonctionnelle = l’évaluation fonctionnelle du frein prime sur l’évaluation anatomique. La ventilation. Si elle est buccale : le frein est-il l’unique étiologie? Ou trouble ORL ? En lien avec la posture linguale au repos. La déglutition : salive, liquides, solides L’alimentation : mastication (avec chewytube/ jouet de mastication ou des aliments de différentes textures), sélectivité alimentaire, TAP L’articulation En complément : → Observer l’occlusion dentaire, l’harmonisation de la croissance maxillo-faciale : hypomaxillie, rétrognathie, béance antérieure, palais ogival, diastèmes, encombrements dentaires… → L’évaluation des compensations : forçage vocal, trouble du débit, ouverture buccale limitée, tensions et syncinésies bucco-faciales. La prise en soin du frein lingual restrictif chez l’enfant et l’adulte Frein lingual restrictif : PES orthophonique pré-op → Rééducation des fonctions oro-myo-faciales : AMO 13.5 Désensibilisation orale au besoin Mobilisation linguale active et passive, pour : - Familiariser le patient avec les exercices post-opératoires - Travail de proprioception, prise de conscience de la langue et de sa position dans la bouche - Mobiliser la langue au maximum, ébaucher des mouvements jamais faits jusqu’à présent - Fournir un comparatif au patient pour l’après-chirurgie. Ne pas vouloir poser une indication chirurgicale à tout prix !! → Pour un frein de langue limite, il est important d’essayer de rééduquer les fonctions dans un premier temps, puis de poser une indication chirurgicale s’il est difficile d’automatiser ces fonctions. La chirurgie La plastie d’allongement linguale C’est une plastie d’allongement du frein (Sergent et al., 2006) Elle peut être faite au laser (Kaddour-Brahim et al., 2010), aux ciseaux ou à la lame de bistouri. Plusieurs techniques : plastie en V-Y ou plastie en Z (en complément) Anesthésie locale ou générale selon la coopération du patient. Soins post-opératoires : bain de bouche, rinçage à l’eau, antalgique, alimentation adaptée Age moyen : 4/5 ans (Ferres-Amat et al., 2016) La chirurgie La plastie d’allongement linguale Eventuelles complications lors de la cicatrisation : Lésion sublinguale par frottement ou aliment dur pris trop tôt Kyste salivaire : peut survenir si le canal excréteur d’une glande salivaire accessoire de la face inférieure de la langue est suturé ou traumatisé → Pour ces deux cas, doivent normalement se résorber seuls : ne pas hésiter à reprendre rdv avec le chirurgien Fibrose : si la rééducation post-op n’a pas eu lieu ou si la cicatrisation s’est mal faite → Bien informer le patient sur la nécessité de revenir après l’intervention. La chirurgie La plastie d’allongement linguale Le suivi post-op à l’hôpital Necker 1er RDV à J+12 : rdv conjoint chirurgien maxillo-faciale / orthophoniste Vérification de la cicatrisation par le chirurgien Evaluation de la mobilité linguale et des premiers bénéfices de la plastie d’allongement Conseils alimentaires S’assurer que le suivi orthophonique en ville a démarré ! 2ème RDV à M+9 : consultation multidisciplinaire chirurgien / orthophoniste / orthodontiste Vérification de la mobilité linguale et de l’automatisation des fonctions suite à la rééducation orthophonique Contrôle orthodontique Frein lingual restrictif : PES post-op Les premiers jours post op – à domicile Conseils et feuille d’exercices donnés le jour de la chirurgie Débuter les exercices quotidiennement à la maison, tout de suite après la chirurgie Exercices de mobilisation linguale UNIQUEMENT A faire devant le miroir, 5 minutes toutes les 2 heures, après la prise d’antalgiques prescrits. Les exercices peuvent provoquer un tiraillement, mais ne doivent pas être douloureux. La langue doit être bien en pointe Tous les exercices se font bouche grande ouverte 1er post-opératoire : élévation intrabuccale, position de repos au palais 2ème post-opératoire : claquement A partir du 3ème jour : mobilité latérale, protraction linguale en pointe Rééducation des FOMF post-opératoire Reprise des séances d’orthophonie une semaine après l’intervention. Rééducation classique des fonctions oro-myo-faciales (selon les fonctions altérées) + mobilisation linguale → exercices quotidiens pour la ventilation, déglutition, articulation et mastication ++ La thérapie oro-myo-fonctionnelle est importante pour limiter les adhérences cicatricielles en post-opératoire Savoir différer la rééducation selon le traitement orthodontique Rééducation des FOMF précoce si besoin Contrôler l’automatisation des fonctions à distance Accompagnement parental important Merci pour votre attention !