Fiche de Révision : Les Émotions et leur Régulation PDF

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This document provides an overview of emotion and their regulation. It covers definitions, characteristics, processes, and factors influencing emotions. The text also explores historical perspectives on emotions, including psychological and literary approaches. This document is likely to be part of a study guide or course notes.

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**[Regards croisés sur les émotions et leur régulation]** **Fiche de Révision : Les Émotions et leur Régulation** **Définition des Émotions** - **Émotion :**\ Mécanisme adaptatif phylogénétiquement continu permettant une réponse optimale à l'environnement. - **Caractéristiques :*...

**[Regards croisés sur les émotions et leur régulation]** **Fiche de Révision : Les Émotions et leur Régulation** **Définition des Émotions** - **Émotion :**\ Mécanisme adaptatif phylogénétiquement continu permettant une réponse optimale à l'environnement. - **Caractéristiques :** - Épisode déclenché à un instant précis (≠ humeur). - Permet une réponse différenciée selon les paramètres internes/externes. - Adaptative : aide à maintenir l\'équilibre (homéostasie). - **Régulation des Émotions :** - Possibilité de changer la signification d'une situation par **réévaluation**. - **Évitement :** ne pas s'exposer aux situations émotionnellement chargées. - Implique de nombreux processus. - **Ni positive ni négative :** la régulation est neutre en soi. **Pourquoi Réguler les Émotions ?** 1. **Contexte social :** - Évite des comportements inadaptés (coût cognitif élevé). 2. **Maintien de l'équilibre interne :** - **Homéostasie :** réponse automatique et peu coûteuse pour préserver l'énergie. 3. **Réponses émotionnelles :** - **Dimensions :** comportementale, expérientielle, physiologique. - L'évaluation des indices émotionnels précède les réponses. **Processus de Régulation** - **Continuum entre processus automatiques et volontaires :** - **Désengagement émotionnel :** réévaluation moins coûteuse avant l'apparition de l'émotion. **Régulation Automatique :** - Basée sur des connaissances implicites. - Stratégies répétées dans l'enfance deviennent automatiques. - Supervisée par les adultes. **Régulation Volontaire :** - **Centrée sur l'antécédent :** modifie les causes de l'émotion. - **Centrée sur la réponse :** agit sur les manifestations émotionnelles. - **Limite :** appauvrit la mémoire de l'événement, réduisant la capacité à gérer des situations similaires. **Stratégies de Régulation** 1. **Distraction :** détourner l'attention de l'objet émotionnel. 2. **Rumination :** augmenter l'intensité émotionnelle. 3. **Suppression expressive :** réduit l'intensité mais appauvrit la mémoire. 4. **Réévaluation cognitive :** - Réattribuer une signification différente à une situation. - **Efficacité :** maximale si réalisée tôt. **Études Clés** 1. **Milgram (2019) :** - Distraction = diminution de l'émotion. - Rumination = augmentation de l'émotion. 2. **McRae (2011) :** - Les stratégies diffèrent selon le contexte. **Impact de la Régulation** 1. **Sur la Mémoire :** - Émotions positives augmentent les souvenirs (plus chez les personnes âgées). - Régulation (suppression/réévaluation) diminue les souvenirs des stimuli neutres. 2. **Sur la Prise de Décision :** - La peur pousse à prendre des risques (gonfler plus de ballons). - Réévaluation cognitive favorise des décisions optimales. **Facteurs Individuels et Culturels** - **Sexe :** - Femmes plus sensibles et plus aptes à induire des émotions. - **Culture :** - Influence la gestion et la signification des émotions. - **Croyances :** - Groupe croyant en la malléabilité des émotions utilise davantage la réévaluation cognitive. - **Âge :** - Les personnes âgées privilégient les émotions positives. **I. Histoire des émotions** **Approche littéraire (Hochner) :** - XVème siècle : émotion vient de l'extérieur (situation politique troublée, agitation du peuple, connotation négative). - Peur, confusion, angoisse liées à ces mouvements. **Approche psychologique (James) :** - Émotion : réaction instinctive et pulsionnelle. - Conception initiale : émotions négatives et nocives (raison doit primer). - Changement progressif : reconnaissance des émotions comme éléments essentiels à la prise de décision. **Science des émotions (années 1980) :** - **Damasio** : « L'erreur de Descartes » -- émotions indispensables à la survie. - **Fredrickson** : émotions positives (fonction évolutive, effet rebond, stimulation de la créativité et de l'attention). - Broaden and Build Theory : émotions positives élargissent les perspectives et construisent des ressources durables. **II. Principes de catégorisation et approches des émotions** **Principes de catégorisation :** 1. **Économie cognitive** : - Catégorisation pour simplifier la réflexion. - Risques : simplifications excessives, stéréotypes, rigidité. 2. **Structure du monde perçu** : - Associations fréquentes, mais peut mener à des erreurs de jugement ou à l'ignorance de la diversité. **Applications aux émotions :** - Les réactions varient selon la culture, l'histoire de vie et le contexte. - Importance de former parents et enfants aux biais sous-jacents. **Approche catégorielle :** - **Théoriciens** : Tomkins, Ekman, Izard. - Émotions de base : joie, colère, dégoût, peur, surprise, tristesse (ajouts : mépris, honte, culpabilité). - Universalité des expressions faciales (FACS : Facial Action Coding System). - Émotions = étiquettes pratiques pour l'étude (absence de définition unitaire). - **Théorie dialectale** (Elfenbein) : variations selon les cultures (« dialectes émotionnels »). **Approche dimensionnelle :** - **Modèle bipolaire** (valence-arousal) : activation vs désactivation / agréable vs désagréable. - **Russell et Barrett (1999)** : - Core affect : état affectif constant. - Prototypical emotional episodes : réactions émotionnelles complètes. **Approche constructiviste :** - **Barrett** : émotions construites via la catégorisation d'états internes et externes. - Importance de la culture, du langage et de l'apprentissage. - Concepts émotionnels acquis (bébés perçoivent des états affectifs généraux). - **Allostasie vs Homéostasie** : - Allostasie : adaptation dynamique de l'organisme. - Homéostasie : maintien d'un équilibre interne stable. **III. Développement de la reconnaissance des émotions** **Reconnaissance faciale :** - De 2 à 9 ans : les sourires heureux sont les premiers à être identifiés. - Variations selon les stimuli (visages, postures, vocalisations) et les tâches (choix forcé, étiquetage libre). **Reconnaissance corporelle :** - Tristesse \> peur \> colère (ordre d'apparition des reconnaissances). **Reconnaissance vocale :** - Colère et tristesse mieux reconnues que peur et joie. - Vocalisations non verbales : dégoût \> tristesse. **Développement par âge :** - Méta-analyse (Riddell) : reconnaissance des émotions entre 4 et 12 ans. - Joie : émotion la plus facile à identifier quel que soit l'âge ou la tâche. **IV. Empathie et reconnaissance des émotions faciales** **Composantes de l'empathie (Decety) :** 1. Partage affectif (empathie émotionnelle). 2. Prise de perspective (empathie cognitive). 3. Souci de l'autre (compassion). 4. Régulation des émotions. **Développement :** - Empathie émotionnelle : précoce (nourrissons sensibles aux signaux émotionnels des caregivers). - Souci de l'autre : émerge vers 1-2 ans, se développe pleinement à 24 mois. - Empathie cognitive : débute vers 2 ans, se raffine entre 4 et 12 ans. **Études clés :** - **Reid et al** : les fétus suivent des stimuli lumineux représentant une disposition de visage (à partir de 7,5 mois de grossesse). - **Streri et al** : nouveau-nés préfèrent les visages associés à un regard direct. **Conclusion** Les émotions sont des processus complexes, à la fois biologiques, sociaux et culturels. Leur reconnaissance et leur régulation évoluent avec l'âge, influencées par l'apprentissage et l'expérience. La compréhension des émotions, à travers différentes approches (catégorielle, dimensionnelle, constructiviste), reste un domaine en perpétuel enrichissement. **I. L'émotion en psychanalyse** **A. Généralités sur l'approche psychanalytique** - **Définition de la psychanalyse** : - Exploration des processus **inconscients**. - Traitement des souffrances liées à ces processus. - Théorisation basée sur ces explorations. - **Focus principal** : - Réalité **subjective** et **inconsciente**. - La réalité subjective a une **consistance propre** et agit sur : - Le sujet lui-même (**intrasubjectif**). - Les relations aux autres (**interpsychique**). - Les groupes (**transsubjectif**). - **Réalité psychique inconsciente** : - Part de la psyché qui agit à **notre insu**. - Se manifeste à travers : - **Rêves** : scénarios exprimant des désirs inconscients. - **Lapsus** : erreurs révélant des pensées cachées. - **Actes manqués** : réussites d'un désir inconscient. - **Métaphore de l'iceberg** : - L'inconscient représente **70-90%** de la réalité intrapsychique. - Contient les **souffrances infantiles** (détresses non apaisées). - Source de la **compulsion de répétition** : - Espoir inconscient d'une résolution différente. - **Symptômes** : - Manifestations de l'inconscient, ayant du sens pour le sujet. - Leur interprétation nécessite précaution et **contextualisation**. **B. Sensation, affect, sentiment, émotion** 1. **Sensations** : - **Origine archaïque** : vécus du bébé, avant le langage. - Concepts clés : - **Objet partiel** (scindé entre bon/mauvais, Mélanie Klein). - **Pictogrammes** (trace sensorielle indissociable du corps et de l'objet, ex : bouche-sein). - **Signifiants formels** (mise en forme primaire des pictogrammes, au-delà du fantasme, ex. : \"ça tombe\"). 2. **Affects** : - Du latin *affectare* : **\"impression sur l'organisme\"**. - Double registre selon Freud : - Expression qualitative de l'**énergie pulsionnelle**. - Représentation psychique. - **Destins de l'affect (Freud)** : - Subsiste tel quel. - Transformé (en angoisse). - Réprimé (ex. : refoulement). - **Rôle** : - Signal d'état interne (psychique et corporel). - Se transforme en **sentiment**. 3. **Sentiments** : - Forme élaborée et durable d'un affect, liée à une **historicité**. - Transformation : - Passage des **processus primaires** aux **processus secondaires**. - Reconnaissance et partage par le sujet. 4. **Émotions** : - **Transition biologique/psychologique**. - Fonction : - Signal visible et **partageable** d'un affect. - Témoigne de la transformation en sentiment. - Étymologie : *movere* (mettre en mouvement). **C. Lieux de présence/circulation de l'affect et de l'émotion** 1. **Espaces psychiques (Kaës)** : - **Intrapsychique** : vie psychique interne. - **Intersubjectif** : lien à l'autre. - **Transubjectif** : psyché propre du groupe. 2. **Fonctions dans le groupe** : - Affect individuel : - **En groupe** : affect singulier non partagé, mais partageable. - Affect collectif : - **De groupe** : qualifie une impression commune au groupe. - **Processus de partage** : - Le commun : nécessite une certaine **indifférenciation**. - Le différent : ce qui reste individuel et spécifique. 3. **Rôles spécifiques dans le groupe** : - **Fonctions phoriques** (Kaës) : - Intermédiaires pour surmonter une rupture. - Exemple : **porte-symptôme**, **porte-rêve**. **Points clés à retenir** - L'émotion est un **pont** entre l'inconscient et le conscient. - Les affects, sentiments et émotions évoluent selon le temps, la reconnaissance et le partage. - La réalité subjective et les processus inconscients influencent **l'individu** et les **dynamiques groupales**. **Fiche de révision : Les liens primaires** **1. Définition des liens primaires** Les liens primaires désignent les premiers liens qu'un bébé établit avec son environnement. Ces liens sont essentiels pour son développement psychique et émotionnel, car ils répondent à un besoin psychique fondamental : la prise en compte de ses affects et émotions. **2. Théories clés sur les liens primaires** - **Tisseron** : L\'enfant recherche un interlocuteur qui l'écoute et le comprend. Lorsque l'environnement n'ajuste pas ses réponses aux émotions de l'enfant, ce dernier peut cacher ses émotions, menant à une souffrance intérieure. La relation de soin vise à redonner légitimité à ces émotions. - **Winnicott** : Le bébé existe toujours dans une relation avec un autre. Il a besoin de son environnement pour survivre psychiquement. Le tissu groupal (famille, environnement) est essentiel pour le développement psychique du bébé. - **Ruffiot** : Le bébé est d\'abord une partie d\'un groupe et son développement psychique repose sur les liens familiaux et collectifs. Le berceau psychique du bébé est constitué par des alliances inconscientes dans la famille. - **Freud** (via le narcissisme parental) : Le bébé suscite des rêves parentaux non réalisés, redonnant vie au narcissisme parental. - **Aulagnier** : Le bébé fait partie d\'un \"contrat narcissique\" avec la famille, où il soutient les narcissismes parentaux tout en étant inscrit dans une dynamique familiale inconsciente. **3. La fonction contenante et la symbolisation** - **Fonction contenante (Bion)** : L'entourage du bébé agit comme un contenant psychique, transformant et digérant ses expériences sensorielles et émotionnelles. Par identification projective, la mère restitue ces émotions sous une forme assimilable par le bébé. - **Symbolisation primaire (Roussillon)** : Transformation des expériences sensorielles en représentations de choses (images, non-verbal). Ces expériences deviennent intégrables dans l'inconscient, avant de passer à une symbolisation secondaire (verbalisation des émotions via le langage). - **Fonction alpha (Bion)** : Transforme les émotions et expériences sensorielles brutes en éléments assimilables par la psyché du bébé. Cela permet un développement psychique harmonieux. **4. Les affects et émotions archaïques de l'aube de la vie** - **Position paranoïde-schizoïde (Melanie Klein)** : Le bébé clive ses expériences en bonnes et mauvaises, cherchant des repères. Cela génère des angoisses, souvent liées à l'abandon ou à l'absence de l\'objet. - **Exemple clinique** : Un adulte, Paul, réagit de manière excessive à un retard de Lucie, son partenaire. Cette réaction est liée à des angoisses primitives d'abandon. - **Position dépressive (vers 6 mois)** : Le bébé commence à reconnaître l'objet dans sa totalité (et non plus en bonnes/mauvaises parties), amenant à une complexité émotionnelle où l'amour et la haine coexistent. - **Survivance à la destructivité (Winnicott)** : L'objet d'amour (souvent la mère) résiste aux émotions destructrices du bébé sans représailles, permettant la réparation du lien. **5. Angoisses et mécanismes psychiques** - **Violence fondamentale (Bergeret)** : La violence primaire du bébé est un mécanisme instinctif de survie psychique. Elle est transformée par l'entourage, particulièrement par la fonction contenante. - **Angoisse signal** : Indicateur de menace psychique imminente, elle permet au sujet de s'adapter à la situation et de prévenir les dangers. - **Angoisse développement (ou automatique)** : Résultat d'une expérience traumatique passée qui perturbe la vie psychique du sujet, souvent liée à une situation antérieure de déstabilisation. **6. Le rôle de l\'accordage et de l'ajustement émotionnel** - **Accordage affectif** : L'entourage doit ajuster ses réponses émotionnelles pour aider le bébé à naviguer dans ses états émotionnels. Cela passe par une forme de miroir qui aide l'enfant à comprendre et réguler ses émotions. - **Processus d'échoisation** : Mécanismes psychiques permettant de transformer les émotions brutes en affects plus nuancés. Ils facilitent le passage d'une émotion intense (passionnelle) à un sentiment ou affect signal plus adapté à la situation. **Conclusion** Les liens primaires sont essentiels pour le développement psychique du bébé. Ils reposent sur la reconnaissance de ses émotions et affectes, la fonction contenante et symbolisante de l'environnement, ainsi que sur les mécanismes de transformation des émotions brutes en émotions plus nuancées et gérables. Ces mécanismes permettent la construction de l'inconscient et la régulation des affects tout au long du développement. **1. Le développement psychique et la souffrance** - Le développement psychique est souvent associé à une souffrance, et certains aspects de l\'enfance restent en souffrance tout au long de la vie. - La santé mentale dépend de la capacité à surmonter ces souffrances non traitées. **2. Les traumatismes psychiques et pré-psychiques** - **Terreur sans nom** : une angoisse infantile qui ne peut être transformée par l'environnement, marquant des traumatismes pré-psychiques. - **Winnicott** parle de la \"crainte de l'effondrement\", une expérience psychique paradoxale de présence-absence. **3. Les états psychopathologiques** - Les affects en souffrance peuvent réapparaître dans certaines périodes de la vie : prime enfance, adolescence, maternité, vieillissement. - **Névroses** : désassemblage entre affect et représentation. - **Hystérie** : conversion de l'affect dans le corps, déconnexion entre affect et représentation. - **Obsessions** : l\'affect est déplacé vers des objets anodins. - **Psychosomatiques** : détachement profond des émotions, fonctionnement factuel. - **Psychose** : décomposition de l'affect et du versant somatique et psychique, souvent observée chez les enfants (exemple du \"est-ce que j'ai chaud ?\"). **4. Le transfert et le contre-transfert** - Le transfert implique la projection des vécus infantiles du patient sur le thérapeute, ce qui devient un agent thérapeutique majeur mais aussi une résistance. - Le **contre-transfert** est la réaction du thérapeute, et plusieurs approches existent pour le traiter. **5. Les modèles psychanalytiques** - **La décharge** : décharger les angoisses et conflits par la parole. - **Le dévoilement** : dévoiler l'inconscient pour traiter la souffrance. - **La contenance** : le thérapeute offre un espace pour contenir les émotions du patient et ainsi transformer ses conflits internes. **6. Les compétences émotionnelles** - **Les émotions** : phénomènes multicomponentiels, comprenant des modifications physiologiques, motrices, cognitives et des tendances à l'action. Elles sont utiles pour guider nos actions et adapter nos comportements. - **Les compétences émotionnelles** incluent la compréhension, l'identification, la régulation, l'expression et la mobilisation des émotions. - **Alexithymie** : incapacité à identifier ou nommer les émotions, souvent associée à des troubles comme les addictions ou les troubles du comportement alimentaire. **7. L'importance des compétences émotionnelles** - Elles sont liées au bien-être psychologique et physique, aux relations sociales et à la performance académique et professionnelle. - Des déficits dans ces compétences sont associés à des troubles comme la dépression ou la personnalité borderline, avec des difficultés à identifier ou réguler les émotions. **8. Les compétences émotionnelles chez les thérapeutes** - L'alliance thérapeutique, influencée par les compétences émotionnelles du thérapeute, est cruciale pour le succès du traitement. - Les thérapeutes compétents sont empathiques, savent résoudre les conflits interpersonnels et gèrent efficacement les émotions difficiles, ce qui contribue à une meilleure prise en charge du patient. **9. Le lien entre compétences émotionnelles et santé** - Développer ses compétences émotionnelles réduit la sécrétion de cortisol (hormone du stress) et améliore l'humeur, les processus cognitifs, et les comportements. **Compétence 1 : Identifier ses émotions** - **Accepter ses émotions** : Accueillir sans juger, ce qui participe à la régulation émotionnelle. - **Nommer les émotions** et identifier les **sensations** associées. - **Distinguer** les différents ressentis émotionnels, ainsi que les manifestations verbales, expressives et physiques associées à l'émotion d'autrui. **Les 6 émotions de base :** 1. **Joie** : Satisfaction, bien-être, augmente l'énergie. 2. **Colère** : Protection, atteinte à notre intégrité. 3. **Peur** : Indication d'un danger, prépare à fuir. 4. **Dégoût** : Rejet, aversion physique ou psychologique. 5. **Surprise** : Changement inattendu, souvent bref. 6. **Tristesse** : Déception, perte, baisse d'énergie et motivation. - **Modèle Broaden and Build** : Les émotions agréables élargissent notre attention, favorisant des comportements et décisions plus adaptés, créant un cercle vertueux. **Pourquoi identifier nos émotions ?** - **Apprendre** : Prendre en compte l\'information que les émotions nous apportent. - **Se connaître** : Développer la conscience corporelle. - **Communiquer** : Exprimer ses ressentis. - **Agir** : Agir de manière cohérente avec nos émotions. - **Accepter** : Accueillir pour réguler si nécessaire. - **Comprendre l'autre** : Aider et ajuster ses réactions. **Conscience corporelle** - **Intéroception** : Perception des sensations internes du corps. - **Proprioception** : Perception de la position des parties du corps. - **Extéroception** : Sensations issues des stimuli externes. **Compétence 2 : Comprendre les émotions** - **Besoin psychologique** : Comprendre quel besoin est lié à l\'émotion ressentie. - **Indépendance émotionnelle** : Distinguer l'événement déclencheur de l'émotion elle-même. **À quoi servent nos émotions ?** - Elles **informent** sur ce qui se passe en nous et ce dont nous avons besoin. - Elles **facilitent l'action** en orientant nos choix. **Identifier nos besoins :** - Un événement déclencheur mène à des émotions qui indiquent un besoin insatisfait, et nous agissons en fonction de cela. **La théorie de l'autodétermination :** 1. **Autonomie** : Sentiment d'autonomie. 2. **Compétence** : Sentiment de compétence. 3. **Relation** : Sentiment de connexion sociale. - **Croyances dysfonctionnelles** : Nos pensées peuvent être biaisées (ex : raisonnement en \"tout ou rien\", pensée catastrophique), ce qui influence nos émotions. Il est important de générer des pensées alternatives plus alignées avec nos valeurs. **Compétence 3 : Réguler les émotions** - **Régulation émotionnelle** : Modifier l\'intensité, la durée ou le type d\'émotion quand elle est incohérente avec nos objectifs ou la situation. **Modèle de Gross sur la régulation émotionnelle :** 1. **Sélection de la situation** : Choisir d'éviter ou modifier la situation. 2. **Modification de la situation** : Changer la situation pour réduire la réaction émotionnelle. 3. **Orientation de l'attention** : Changer où se porte l'attention. 4. **Changement cognitif** : Réévaluer la situation. 5. **Modulation de la réponse** : Adapter la réponse émotionnelle. - **Conscience émotionnelle** : Agir selon ce que l'on ressent. - **Conscience rationnelle** : Agir en utilisant la réflexion. - **Conscience éclairée** : Combiner la conscience émotionnelle et rationnelle pour agir de manière équilibrée. **Conclusion** Le travail sur l'identification, la compréhension et la régulation des émotions est essentiel pour le bien-être personnel et social. Ces compétences sont interconnectées et permettent de mieux se connaître, d\'améliorer ses interactions et d\'agir de façon plus adaptée à nos besoins et à nos valeurs. **I. Pourquoi une psychologie sociale des émotions ?** - **Définition des émotions** : Les émotions sont des phénomènes complexes et variés (physiologiques, cognitifs, subjectifs, expressifs, moteurs, sociaux), avec au minimum une activation physiologique. Elles ont une valence hédonique (positive ou négative) et une intensité. **L'émotion comme signal d'alerte :** - **Carver** : Les émotions surgissent lorsque nos buts sont contrariés par des événements extérieurs. Une émotion négative se déclenche quand la réalité s'éloigne de nos objectifs, et une émotion positive survient quand la réalité dépasse nos attentes. **Impact des émotions négatives :** 1. **Motivationnel** : L'émotion alerte sur des objectifs inatteignables, poussant à repenser les buts. 2. **Symbolique** : Signale que les croyances sur le monde ou soi sont erronées. 3. **Subjectif** : L'émotion peut être envahissante, gênant la cognition. 4. **Cognitif** : L'attention est accaparée par l'émotion, ce qui perturbe la mémoire et le raisonnement. 5. **Social** : L'émotion négative peut entraîner un isolement social. 6. **Comportemental** : Ressentir l'impuissance ou l'incapacité d'agir. 7. **Personnologique** : L'estime de soi peut être affectée par l'échec vis-à-vis des objectifs. Ces impacts motivent le changement et poussent l'individu à ajuster ses objectifs ou ses croyances. **Stratégies de régulation émotionnelle :** Les stratégies visent à gérer l'émotion négative soit par la **cognition** (réévaluation) soit par **l'action** (changer la réalité). Elles peuvent inclure des stratégies de minimisation (ex : déni, dérision), d'adaptation cognitive (assimilation, accommodation), et de réévaluation des objectifs. **II. Niveau intra-individuel : L'affiliation sociale et le partage social des émotions** - **Schachter** : En situation de stress, l'affiliation sociale est souvent recherchée pour se distraire et se réconforter. L'affiliation sociale peut aussi permettre de clarifier la situation émotionnelle par comparaison sociale des émotions. **Facteurs influençant l'affiliation sociale :** 1. **Contexte situationnel** : Le stress peut favoriser l'affiliation ou l'isolement, selon la nature de l'événement (ex : honte). 2. **Caractéristiques individuelles** : Certaines personnes recherchent la compagnie, d\'autres préfèrent l'isolement. 3. **Caractéristiques de l'environnement social** : On cherche souvent des personnes qui vivent des expériences similaires. **Partage social des émotions :** - **Phénomène spontané** : Partager les émotions avec autrui est une pratique courante (80-95% des événements émotionnels sont partagés rapidement avec des proches). - **Différences culturelles** : Le partage social est universel, bien que les cultures collectivistes ou individualistes influencent la manière dont ce partage se fait. **Conséquences du partage social des émotions :** - **Hypothèse de la catharsis** : Le partage émotionnel pourrait accélérer la diminution de l'intensité émotionnelle. Cependant, les études montrent que, bien qu\'il n\'ait pas d\'effet à long terme sur la récupération émotionnelle, il aide à prévenir des troubles comme le PTSD et procure un sentiment de soutien et de satisfaction. **Bénéfices du partage social émotionnel :** - **Amélioration de la santé mentale et physique** : Écrire dans un journal intime ou partager avec des proches améliore la santé, car cela aide à donner du sens aux expériences émotionnelles. **III. Soutien social et stratégies de régulation** Le soutien social est central dans la régulation émotionnelle, et il se divise en deux grandes catégories : 1. **Soutien cognitif** : Aide à rationaliser, à recadrer les émotions et à donner du sens à la situation. 2. **Soutien émotionnel** : Soutien affectif, empathie, renforcement de l'estime de soi. **Études sur les stratégies de régulation sociale :** - **Attitude de l'auditeur** : Des réactions empathiques ou de recadrage cognitif peuvent réduire la détresse ressentie. Le recadrage cognitif permet également de restaurer les croyances en un monde juste. - **Réponses non verbales** : En cas d\'émotions intenses, les auditeurs préfèrent utiliser des réponses non verbales plutôt que verbales, ce qui reflète un besoin d\'empathie plutôt que de rationalisation. **IV. Perspective développementale** - **Bébés et régulation émotionnelle** : Les bébés n'ont pas de stratégies autonomes de régulation, ils pleurent pour exprimer leurs émotions, et le soutien social les aide dans la gestion émotionnelle. - **Développement des stratégies de régulation** : Au fur et à mesure que les enfants grandissent, ils apprennent à développer des stratégies autonomes de régulation émotionnelle, diminuant ainsi leur dépendance au soutien social. **Socialisation et compétences émotionnelles :** Les compétences émotionnelles varient en fonction des expériences sociales et culturelles. Les individus apprennent les **\"feeling rules\"** (normes émotionnelles personnelles), les **\"display rules\"** (normes sociales d'expression des émotions) et les **\"regulation rules\"** (normes de régulation émotionnelle). Ces compétences évoluent avec l\'expérience et la socialisation. **Conclusion** Le partage social des émotions et les régulations sociales jouent un rôle crucial dans la gestion des émotions. Ces mécanismes permettent de mieux comprendre les émotions des autres, d\'obtenir du soutien et de trouver des moyens de réguler nos propres émotions. Les stratégies de régulation, qu\'elles soient cognitives ou émotionnelles, influencent directement la manière dont nous interagissons avec les autres et gérons nos expériences émotionnelles. **Régulation des émotions et partage social** **Mythe du happy thermostat** : L\'idée que chacun cherche à être heureux à chaque instant et régule ses émotions en fonction de son environnement social. Lors de l'attente après avoir vu une vidéo positive ou négative, les individus interagissent de manière différente selon s'ils rencontrent un inconnu, leur partenaire, ou s'ils sont seuls. Les émotions sont régulées en fonction des relations sociales pour maintenir l\'intégration dans le groupe. **Impact émotionnel sur l'auditeur** : Lorsque quelqu\'un partage une émotion forte, cela génère une réponse émotionnelle chez l'auditeur, souvent par empathie. Cette fascination émotionnelle, qui est liée à des situations inconscientes ou improbables, nous pousse à écouter, car l'émotion augmente notre arousal et l\'intérêt pour l\'information partagée. **Partage social des émotions** : - **Partage social secondaire** : Lorsqu'un auditeur partage une émotion ressentie après avoir écouté un récit, cela perturbe souvent les croyances sociales. Les émotions fortes partagées avec des proches sont plus susceptibles d\'être répétées au sein du même réseau social. - **Partage social tertiaire** : Le partage au-delà du cercle proche est moins fréquent, mais aussi important dans le processus de transmission d'émotions. - **Utilité et interdiction du partage** : Le partage d'émotions est souvent socialement utile (renforce les liens et permet d'ajuster les émotions) mais peut être proscrit s'il n'est pas conforme aux normes sociales ou si l'auditeur préfère éviter la charge émotionnelle. **Les secrets et leur impact social** : Les secrets sont souvent liés à des émotions fortes comme la honte. Les individus gardent des secrets pour éviter de faire du mal à autrui ou préserver leur image. Cependant, ils peuvent entraîner un écart expérientiel, où l'individu grandit sans que son réseau social comprenne ce changement, ce qui menace l'intégration sociale. **Synchronisation émotionnelle** : Lors des interactions sociales, notamment entre proches, les émotions peuvent se synchroniser, amplifiant les émotions collectives. Ce phénomène peut être observé lors de rassemblements collectifs, comme les manifestations, où les émotions sont partagées et amplifiées. Les médias jouent un rôle clé en intensifiant ce phénomène en mettant l\'accent sur les émotions non assimilables. **Rituels et symboles d'appartenance** : Les symboles, comme les drapeaux, sont chargés d\'émotions collectives et renforcent l\'identité du groupe. L'émotion associée à ces symboles favorise l'unité du groupe, la solidarité et la différenciation par rapport aux groupes extérieurs. **Théorie des émotions intergroupes** : Les émotions liées aux groupes sociaux, qu'elles soient positives ou négatives, influencent l'identité sociale. Les stratégies de régulation incluent la réévaluation des situations ou l\'action collective pour renforcer l'unité du groupe. Des émotions comme la \"schadenfreude\" (plaisir du malheur d'autrui) peuvent également apparaître dans un contexte intergroupe, affectant l'estime de soi et les relations intergroupes. **Discrimination et émotions** : Le sentiment d'être discriminé dépend de la perception des opinions d'autrui. Le contact intergroupe et le partage émotionnel peuvent réduire les stéréotypes et la discrimination, favorisant l'empathie et l'affection.

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