Examen du Nouveau-Né Normal 2024 PDF
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2024
Ben Hamida Hayet
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Ce document présente un examen du nouveau-né normal. Il décrit les étapes de l'examen clinique, y compris les critères pour déterminer l'âge gestationnel, la maturation morphologique et les paramètres de maturation neurologique. Les différents éléments évalués sont la couleur, le tonus musculaire, le périmètre crânien, la température, et d'autres indications cliniques. Des graphiques sur le poids et la taille des nouveau-nés sont également inclus pour plus de clarté.
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Examen du nouveau-né normal Présentée par : Ben Hamida Hayet Le17/10/24 ⮚ La période néonatale s’étend de 0 à 28 jours, elle correspond à une période de transition et d’adaptation. ⮚Le nouveau-né normal, au terme d’une grossesse de 39 à 41...
Examen du nouveau-né normal Présentée par : Ben Hamida Hayet Le17/10/24 ⮚ La période néonatale s’étend de 0 à 28 jours, elle correspond à une période de transition et d’adaptation. ⮚Le nouveau-né normal, au terme d’une grossesse de 39 à 41 semaines est un être fragile dont les fonctions physiologiques se modifient rapidement. ⮚ Le nouveau-né doit être examiné systématiquement par un médecin à la première semaine de vie, généralement entre le 1er et le 3ème jour. ⮚ Cet examen visera plusieurs objectifs: 1. Rechercher les premiers symptômes d’une pathologie néonatale nécessitant une thérapeutique d’urgence. 2. Rechercher une anomalie symptomatique dont la découverte précoce va permettre de prévenir de nombreuses complications; 3. Préciser l’âge gestationnel et la maturation morphologique du nouveau-né; 4. S’assurer de la bonne adaptation des grandes fonctions vitales; préciser le sexe du nouveau-né; 5. Entretien avec la mère (et le père) avec des conseils de puériculture. Accueil du nouveau-né sain A. Ce qu’il faut connaître avant et à l’accouchement: 1. Antécédents familiaux : 1) Parents : âge, état de santé, maladie familiale, profession, groupe sanguin et consanguinité. 2) De plus, pour la mère il faut recueillir les antécédents gynécoobstétricaux, parité, avortement et mort-né. 3) Fratrie : âge, et état de santé. 4) Les ascendants : pathologies familiales. 5) Arbre généalogique. 6) Conditions socio-économiques. 2. Déroulement de la grossesse: 1) Durée en semaines d’aménorrhée. 2) Pathologie gravidique ou affections diverses acquises pendant la grossesse (parasitaire, infectieuse, toxique). 3) Résultats des examens obstétricaux cliniques, des examens échographiques et biologiques de la grossesse. 3. Accouchement : 1) Modalité, présentation, durée du travail, rythme cardiaque fœtal. 2) Critères de risque d’infection materno- fœtal. 3) Indication et déroulement des interventions éventuelles. 4) Médications utilisées. 5) Etat des annexes : placenta ( aspect, poids) , cordon, abondance et couleur du liquide amniotique. B. Accueil du nouveau-né : Dès l’expulsion, on procède au : Séchage du corps et de la tête du nouveau-né pour éviter les pertes thermiques par évaporation. Désobstruction nasopharyngée atraumatique et non contaminante (pas de ventilation au masque systématique). Apprécier la vitalité par la cotation du score d’Apgar à la fin de la première minute, puis à cinq et 10 minutes. ✔ A = Apparence (coloration) ✔ P = Pouls (fréquence cardiaque) ✔ G = Grimace (réactivité aux stimuli) ✔ A = Activité (tonus musculaire) ✔ R = Respiration (efforts respiratoires) ✔ Si l’enfant va parfaitement bien ( Apgar 9 à 10), on peut le laisser tranquillement en décubitus ventral sur sa mère, à condition de le surveiller en permanence et à d’éviter tout risque d’hypothermie. ✔Certains gestes sont indispensables : - Vérification de la perméabilité des choanes, de l’œsophage, (test de la seringue), de l’anus. Test à la seringue: on perçoit au stéthoscope, placé sur l'épigastre, l'irruption de l'air injecté à l'aide d'une petite seringue branchée sur une sonde gastrique. - Mensuration : poids (PN), taille (TN) et périmètre crânien (PCN). ✔ Désinfection oculaire par collyre antibiotique ou antiseptique (exemple : rifamycine collyre); ✔ Administration de vitamine K1 5 mg en intramusculaire (faite à la face antérieure de la cuisse) ✔ Soins du cordon avec désinfection à l’alcool iodé suivie de section au bistouri stérile, et pansement stérile maintenu par un bandage circulaire. ✔ Vérification du nombre des vaisseaux ombilicaux (2 artères et une veine). ✔ Mise en place d’un bracelet d’identification ✔ Un cahier ou une feuille de surveillance du nouveau-né est débuté, il sera tenu pendant tout le séjour de l’enfant à la maternité. Ils y seront notés : ▪ Le score d’Apgar. ▪ Les mensurations et les différents soins effectués ; ▪ Les données de l’examen initial. ▪ Tous les gestes effectués chez le nouveau-né. ▪ Toutes anomalies constatées ; ▪ Le début de l’alimentation et sa tolérance ; ▪ Les premiers éléments de surveillance: émission d’urine et de méconium en précisant l’horaire, la température. C. Examen du nouveau-né : I. Ce qu’il faut connaître avant d’examiner le nouveau-né: - Méconium: éliminé dans les premières 24 h; pathologique au délà de 36 heures= retard d’émission du méconium. - Urines: émises dans les premières 24 heures; pathologique au délà de 24 H. - Perte physiologique du poids= 10% pendant les 10 premiers jours de vie. II. Conditions matérielles favorables: Pièce chaude 24 à 26 degré à l’éclairage du jour, en présence de la mère ( mieux le couple), le nouveau-né examiné nu ou dénudé progressivement par l’examinateur. Réchauffement des mains de l’examinateur. L’examen est commenté à l’intention de la mère et consigné par écrit. Le moment le plus opportun se situe entre les deux tétées. III. Examen clinique : A. Détermination de la maturation et de l’âge gestationnel du nouveau-né : Elle repose sur certains critères : - Critères morphologiques: Il est évalué à partir du 1er jour des dernières règles. La durée normale de la grossesse est de 270 à 280 jours, soit 39 à 40 semaines. - Un nouveau-né à terme= 38 à 42 semaines de gestation, un prématuré (moins de 37 semaines) et un post-mature (plus de 42 semaines). - Mensuration corporelle : PN, TN et PCN à terme : - Le poids de naissance= 3330 g± 546 g. - La taille de naissance= 49 cm± 2cm. - Le périmètre crânien, mesuré au niveau de la plus grande circonférence est de 34,5 ± 1,3 cm. ✔ De nombreuses conditions peuvent modifier ces mensurations : l’état nutritionnel, l’état d’hydratation, un retard de croissance intra- utérin, la gémellarité, une maladie maternelle (diabète). Ces mensurations sont impérativement rapportées sur les courbes de croissance fœtale établies par Leroy et Lefort (France). Ceci permet d’évaluer la croissance en percentile: la moyenne étant le 50ème percentile. En dessous du 10ème percentile (hypotrophie) Au-delà du 90ème percentile (hypertrophie). ✔ Paramètres de la maturation morphologique : Des scores de maturation morphologique, tel que le score de Farr permettent d’apprécier l’âge gestationnel. ✔ Paramètres de maturation neurologique. Score de Farr Score de Farr Score de maturation neurologique Score de maturation neurologique Score de maturation neurologique B. Examen d’un nouveau-né à terme: Examen analytique somatique appareil par appareil : Examen cutané : - La couleur de la peau doit être notée chez un enfant réchauffé au repos. - Elle est normalement rose pâle, homogène. - Une érythrocyanose s’observe en cas de polyglobulie (Hb> 22 g% et Hématocrite > 65%). Par contre, une cyanose généralisée ou une pâleur franche ont toujours une valeur pathologique. Le syndrome d’Arlequin (vasoconstriction superficielle d’un hémicorps; la moitié du corps est décolorée pendant que l’autre est parfaitement rose, ce ci durant quelques minutes) est exceptionnel. L’ictère physiologique n’apparaît pas avant la 24ème heure. La peau du nouveau-né à terme est souvent sèche avec de fines desquamations qui deviennent importantes en lambeaux en cas de post-maturité. Un purpura est toujours pathologique sauf lorsqu’il siège au niveau de la présentation (front, siège) ou qu’il est manifestement traumatique (appui de forceps). La peau est fréquemment le siège de particularités sans signification pathologique qu’il faut savoir reconnaître et rassurer les parents sur leur bénignité : Angiomes plans médians, de la nuque, des paupières, du front ; Œdèmes des paupières, des mains, des pieds, du pubis : apparaissent au 2ème jour de vie et disparaissent en une semaine. Ils sont physiologiques et fréquents chez les prématurés de 35 à 36 semaines de gestation. Milium: éruption faite de nombreux grains blanchâtres correspondant à une rétention de sébum dans les glandes sébacées. Elle siège au niveau de la face, sur le nez,... Elle disparait spontanément en une ou deux semaines. Tâche mongolique: tâche ardoisée (dépôt de mélanine dans le derme), siégeant dans la région sacrée. Elle est habituellement limitée. Elle se rencontre dans les ethnies à peau pigmentée. Elle est parfaitement bénigne et disparaît rapidement. La pustulose transitoire : au niveau des plis, des pieds et des organes génitaux. Elles s’affaissent en deux jours. Elles sont stériles. Aucun traitement n’est nécessaire. En dehors de ce tableau, toute pustule nécessite un prélèvement bactériologique. Le vernix caseosa : c’est un enduit blanchâtre couvrant la peau, très adhérent. Il disparaît en quelques heures. Il ne doit pas être nettoyé. Le lanugo : c’est un fin duvet des joues, du front, de la racine des membres. Il est particulièrement abondant chez le prématuré. Examen de la tête : o Le crâne : - Des modelages du crâne liés à la présentation peuvent se voire. - La fontanelle antérieure est losangique (0,5x0,5 à 4x4 cm), - La postérieure est petite triangulaire souvent fermée. Fontanelle antérieure Fontanelle postérieure Les sutures et les fontanelles Une bosse sérosanguine est fréquente, il s’agit d’une tuméfaction molle plus ou moins volumineuse (liquide hémorragique sous-cutané pouvant chevauché les sutures, déforme le crâne et disparaît en quelques jours). Un céphalhématome est plus rare, c’est une tuméfaction plus ferme (hémorragie osseuse sous- périostée toujours limitée par les sutures). La différence entre bosse séro- sanguine et céphalhématome o La face : - Il faut ouvrir la bouche et examiner le palais systématiquement ( rechercher une fente vélaire), déplisser le cou pour rechercher une fistule. Examen cardio-vasculaire: -L’auscultation cardiaque : les bruits du cœur seront appréciés dans toute l’aire précordiale (2ème espace intercostal droit et gauche, 4ème espace intercostal gauche, pointe du cœur et xyphoïde), la région sous claviculaire gauche, et le dos. -La fréquence cardiaque normale est entre 120 et 160 battements par minute. ✔ La palpation des artères périphériques est obligatoire : les pouls fémoraux. ✔ L’état de la circulation périphérique capillaire : elle s’évalue sur le temps de recoloration (TRC) d’une zone cutanée (thorax, front, joue) comprimée en bref instant et qui reprend normalement une coloration rose en moins de 3 secondes Examen pulmonaire : L’enfant respire bouche fermé, sauf aux moments des cris, la respiration s’effectue par le nez. La fréquence respiratoire normale est de 40 à 60 mouvements par minute (à apprécier sur une minute car possibilité des pauses respiratoires physiologiques, inférieures à 10 secondes et immédiatement réversibles). Examen de l’abdomen: A l’inspection : l’abdomen est volontiers légèrement météorisé. Un diastasis des grands droits est souvent visible. On contrôlera l’absence d’inflammation de l’ombilic (omphalite) et on expliquera à la mère les délais habituels de dessiccation et de sa chute (4-10 jours). La palpation de l’abdomen: - Recherche d’hépatomégalie: on précise le volume hépatique par le repérage du bord inférieur du foie que l’on recherche avec douceur de bas en haut et que l’on accroche, barrant l’hypochondre droit et l’épigastre à 1 ou 2 cm du rebord costal gauche. - Recherche de splénomégalie: On parle de splénomégalie en cas de rate franchement palpable. Examen des organes génitaux : ▪ Chez le garçon : - Le pénis mesure 2 à 4 cm de long et 1 à 1,5 cm de large, volontiers enfoui dans la graisse ou l’œdème sus-pubien. - Il faut vérifier la situation de l’orifice urétral (hypospadias?), le phimosis est habituel à cet âge. - On notera le calibre et la qualité du jet urinaire, s’il est observé. - Le scrotum est bien plissé, les testicules sont perçus dans les bourses. L’hydrocèle vaginale est bénigne. Chez la fille : - La vulve est examinée soigneusement, les petites lèvres et le clitoris sont volontiers légèrement hypertrophiés, les grandes lèvres n’étant pas toujours parfaitement recouvrantes, même à terme. - On contrôlera l’orifice urétral, sous la région clitoridienne, l’orifice vaginal et la collerette hyménale où sont parfois banalement présentes une ou deux languettes muqueuses. - Des sécrétions vaginales blanchâtres peuvent se voir, de même une petite hémorragie génitale vers le 4ème ou le 5 ème jour (crise génitale). Examen ostéo-articulaire : Au niveau des membres supérieurs, les lésions traumatiques sont possibles (cas des accouchements dystociques). Elles ne sont pas toujours évidentes (impotence, douleur à la mobilisation et une motilité osseuse anormale). Au niveau des membres inférieurs : examen des pieds, examen des hanches. Examen des hanches : Cet examen réclame que l’enfant soit calme et parfaitement détendu. Un bon relâchement musculaire est obtenu en le faisant téter. Il comporte : - L’étude du tonus des adducteurs et de l’amplitude d’adduction qui est comprise entre 70° et 85 ° chez les nouveau-nés ; - La recherche d’un craquement et d’une instabilité des hanches: le craquement est souvent audible et perçu lors des manipulations de la cuisse, habituellement il n’a pas de valeur pathologique, l’instabilité : quand la tête fémorale est sortie ou peut sortir en partie ou en totalité de la cavité acétabulaire/ l’existence ou non d’un ressaut La manœuvre de Barlow : unilatérale - Une main saisit le bassin et le bloque, l’autre tient la partie proximale de la cuisse, le pouce se plaçant en dedans, les autres doigts sur le grand trochanter. - La cuisse est positionnée à 90° et écartée modérément (20°- 40°), et à partir de cette position d’immobilisation, en profitant du relâchement musculaire, on accomplit une prono-suppination et la recherche d’un déplacement antéro-postérieur ou postéro- antérieur de la tête fémorale. - Quand l’instabilité se produit avec un accrochage, on parle de ressaut. La manœuvre d’Ortolani: aboutie aux mêmes résultats mais en faisant la manœuvre pour les deux cuisses en même temps. Examen neurologique : Il est systématique et s’effectuera chez un enfant vigilant à distance de la tétée. ✔ Le tonus de base ou tonus passif : - La posture en flexion des quatre membres. - L’épreuve du foulard au membre supérieur : l’avant-bras et le poignet sont tirés vers l’épaule opposée, le coude ne dépassant pas la ligne médiane. - La mesure des angles : l’angle de flexion du poignet (≤ 30°) ; l’angle poplité aux membres inférieurs (80°-90°), l’angle pédieux (0-10°). ✔ Les reflexes primaires ou archaïques : - Le reflexe d’agrippement des doigts ou « grasping » : stimuler la paume de la main ou la face palmaire des doigts provoque un reflexe d’agrippement (il disparaît à 2 mois). - Le reflexe de Moro : rechercher par la déflexion brutale de la tête d’un nouveau-né en position demi-assise et se manifeste par une adduction symétrique des bras avec extension des avant-bras, ouverture des mains, puis retour des membres en flexion. - La marche automatique: le nouveau-né tenu à la verticale sur un plan dur, corps légèrement penché en avant, il ébauche des mouvements de marche automatique ; - Les points cardinaux: l’excitation des bords des lèvres ou du menton ou de la partie supérieure des lèvres avec la pulpe de l’index entraîne une attraction de la bouche vers la stimulation. - La succion. - L’enjambement de l’obstacle: mis au contact d’un rebord comme celui d’une table, le pied du nouveau-né esquive l’obstacle. - L’allongement croisé: l’enfant en décubitus dorsal, on maintient étendu l’un de ses membres inférieurs par pression sur le genou, puis on exerce une stimulation le long du bord externe de la plante du pied immobilisé. On observe un mouvement de flexion, extension, adduction du membre inférieur resté libre dont le pied se rapproche du point stimulé dans un geste qui paraît réalisé pour chasser cette sensation nociceptive. Les reflexes de redressement actif : - La manœuvre du tiré-assis : l’examinateur prend le nouveau-né couché en empaumant les bras au niveau des deltoïdes et l’attire vers lui tout en lui parlant pour stimuler sa vigilance. Ainsi tiré pour être assis, l’enfant participe à l’action, sa tête tente de se verticaliser ; une fois assis, il maintient sa tête quelques instants dans le prolongement de son dos, puis la laisse retomber en avant. - Les fonctions de redressement du corps : l’enfant soutenu par les aisselles verticalement ; on sollicite l’appui des plantes des pieds sur un plan horizontal ferme, un mouvement d’extension des membres inférieurs est observé, puis l’enchaînement d’un redressement global qui intéresse tronc et tête.