Éthique Médicale et Sciences Politiques : Don D'Organes - FS7 PDF

Summary

Ce document est une fiche de synthèse d'un cours sur l'éthique médicale et les sciences politiques, portant sur le don d'organes. Il couvre divers aspects, dont la définition et l'histoire de la transplantation, les enjeux éthiques liés à la transplantation d'organes post-mortem et entre vivants, les questions éthiques contemporaines sur les corps et la possibilité de "chossification", et une conclusion synthétique.

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Ethique médicale et Sciences politiques 7 Réflexion bioéthique et en éthique médicale sur...

Ethique médicale et Sciences politiques 7 Réflexion bioéthique et en éthique médicale sur le don FS d’organes Semaine et jour : S7 le 23/10/2023 RB : LY Lucie Professeur : Mme Elodie Boublil CM : ZINETTI Clémence Plan du cours I. INTRODUCTION.................................................................................................................. 2 II. TRANSPLANTATION : DÉFINITION, HISTOIRE, ENJEUX................................................ 2 A. DÉFINITION ET PRINCIPES............................................................................................................. 2 B. HISTOIRE DE LA GREFFE................................................................................................................ 2 III. ÉTHIQUE DU DON.............................................................................................................. 3 A. ENJEUX THÉRAPEUTIQUES........................................................................................................... 3 B. LE DON POST MORTEM................................................................................................................... 4 C. LE DON ENTRE VIVANT................................................................................................................... 4 IV. QUESTIONS ÉTHIQUES CONTEMPORAINES AUTOUR DE LA TRANSPLANTATION... 5 A. LE CORPS EN QUESTION................................................................................................................ 5 B. LE RISQUE DE « CHOSIFICATION »............................................................................................... 5 V. CONCLUSION..................................................................................................................... 6 VI. QCMS D’ENTRAINEMENT.................................................................................................. 6 NB du CM : Cette fiche est une fiche de synthèse (FS) d’un cours littéraire où beaucoup de citations, de traités et d’ouvrages n’ont pas été mis pour faciliter l’apprentissage. Elle aborde les points essentiels du cours de manière concise mais n’est pas complétement exhaustive. Le cours dans son intégralité est disponible sur Cristolink. Bon apprentissage ! ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°7 – Ce document n’est pas le support officiel Page 1 sur 6 I. INTRODUCTION Dans cette fiche synthèse, nous allons aborder la réflexion bioéthique et en éthique médicale sur le don d’organe. Dans un premier temps nous définirons la transplantation, ses principes ainsi que son histoire. Nous étudierons ensuite l’éthique du don, avec ses enjeux thérapeutiques, la question du don post- mortem et celui entre vivant. Pour finir, nous aborderons les questions éthiques contemporaines autour de la transplantation, au niveau du corps en question et le risque de chosification. II. TRANSPLANTATION : DÉFINITION, HISTOIRE, ENJEUX A. DÉFINITION ET PRINCIPES Valérie Gateau, citant la Nouvelle Encyclopédie de Bioéthique : « la transplantation d’organes consiste à prélever sur un cadavre certains organes tels par exemple les reins, le cœur, la cornée, les poumons, les os etc., en vue de les transplanter chez un receveur atteint d’une maladie incurable ou terminale ». Principes de la transplantation Définitions Tout citoyen est un donneur d’organe potentiel sauf Le principe du consentement présumé s’il a explicitement exprimé son refus Repose sur : Le principe de non-patrimonialité du corps Le principe de la gratuité humain L’interdiction de vendre des éléments de son corps Pour le don post mortem : « le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. La famille du donneur Le principe d’anonymat peut cependant être informée des organes et tissus prélevés ainsi que du résultat des greffes, si elle le demande » B. HISTOIRE DE LA GREFFE 1950 : début actif du procédé technique de la greffe (greffes de rein entre vivants). Années 1970 : progression grâce au développement d’un certain nombre de protocoles scientifiques et techniques en permettant la réalisation. o Mais : le principal obstacle est le rejet de greffe. o Progrès en matière de connaissance du système immunitaire : développement de traitements immunosuppresseurs permettant une meilleure tolérance de la greffe. o Avancée majeure : découverte du coma dépassé (passage d’une définition de la mort à partir de l’arrêt cardio-respiratoire à une définition de la mort centrée sur la mort cérébrale). « Il s’agit d’un état dans lequel se surajoute, à l’abolition totale des fonctions de la vie de relation (conscience, mobilité, sensibilité, réflexes), (…) une abolition également totale des fonctions de la vie végétative. » Goulon et Mollaret, 1959 ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°7 – Ce document n’est pas le support officiel Page 2 sur 6 o Valérie Gateau : « La découverte du coma dépassé ou « mort cérébrale » change fondamentalement la pratique des greffes. En effet, en cas de coma dépassé, un patient peut être maintenu en vie quelques heures grâce aux techniques de réanimation, mais ne reviendra jamais à la vie car son cerveau est irrémédiablement détruit. Dès l’annonce de cette découverte, les transplanteurs incitent les autorités à autoriser le prélèvement d’organes sur des patients en coma dépassé. En février 1968, le prélèvement d’organes sur donneur en mort cérébrale est autorisé en France, et en avril paraît la circulaire Jeanneney qui définit la mort cérébrale et autorise les prélèvements d’organes sur les personnes décédées dans ces conditions. » La Loi Caillavet n°76- 1181 du 22 décembre 1976 : autorise le principe du « consentement présumé » (= autorise le prélèvement d’organes en vue de greffe sur une personne vivante majeure et y ayant librement consenti, ainsi que sur le cadavre d’une personne n’ayant pas fait connaître de son vivant le refus d’un tel prélèvement). La loi bioéthique 2021 : “En cas d'incompatibilité entre une personne ayant exprimé l'intention de don et une personne dans l'intérêt de laquelle le prélèvement peut être opéré (...), le donneur et le receveur potentiels peuvent se voir proposer le recours à un don croisé d'organes. Dans ce cadre, le nombre maximal de paires de donneurs et de receveurs consécutifs est limité à six. Le don croisé d'organes consiste pour un receveur potentiel à bénéficier du don d'une autre personne qui a exprimé l'intention de don et également placée dans une situation d'incompatibilité à l'égard de la personne dans l'intérêt de laquelle le prélèvement peut être opéré (...), tandis que cette dernière bénéficie du don d'un autre donneur.” Depuis les années 70 : Augmentation du nombre de greffes, Ne permet toujours pas de répondre à toutes les demandes (moins d’un malade sur 2 reçoit une greffe). III. ÉTHIQUE DU DON A. ENJEUX THÉRAPEUTIQUES Acteurs de la transplantation : équipe de soin et de réanimation, agences et comités relais, médecins transplanteurs, médecins en charge du « receveur » ➔ forme de « nationalisation » du corps grâce à l’Etablissement Français des Greffes (1990) donc indépendant des médecins transplanteurs. Eviter toute interférence et une potentielle rupture d’égalité dans l’accès à cette thérapeutique (rareté des ressources, augmentation du nombre de patients sur liste d’attente). La qualité du greffon (compatibilité donneur/ receveur). Le respect de ces principes permet : o Une bonne pratique de la greffe, o De veiller au respect des principes éthiques fondamentaux comme les principes de bienfaisance et de non-malfaisance, et le principe de justice dans l’obtention et l’allocation de la ressource. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°7 – Ce document n’est pas le support officiel Page 3 sur 6 B. LE DON POST MORTEM La mort encéphalique encourage le prélèvement post mortem. Dans les années 2000 : prélèvement après arrêt cardiaque développé. → Condition : mise en place de procédés de sauvegarde des organes dans les minutes suivant le décès ET présence des équipes médicales 2005 : Autorisation du prélèvement à cœur arrêté. Prélèvement mineur par rapport à ceux après mort encéphalique. Problème éthique : prélèvement directement après la mort, avant que les proches n’aient pu dire si oui ou non il y a eu une opposition du défunt au prélèvement. Il implique : Réflexion éthique sur nos représentations de la mort, La question de l’intégrité du corps du patient jusqu’au respect du corps du défunt, La question du consentement présumé. C. LE DON ENTRE VIVANT Concerne : Les personnes entretenant des liens familiaux ou affectifs spécifiques (avec vérification du législateur), Uniquement les organes ou tissus dont on peut supprimer une partie sans mettre en danger la vie du donneur. Mais la France envisage l’élargissement de celui-ci avec le don croisé. Question éthique : Peut-on toucher à l’intégrité corporelle d’un patient au nom du principe de justice ou bienfaisance ? Mise en tension : Principes de non-malfaisance : interdit de prendre le risque de dégrader la santé d’un patient, Principe de justice, “Le principe de non-malfaisance ou primum non nocere identifie le corps et la personne. S’il importe de ne pas nuire, c’est que ce corps est la personne, et que lui porter atteinte revient à porter atteinte à la dignité de la personne humaine. En revanche, le principe de justice exige de venir en aide à ceux qui ont besoin d’un organe, à partir du moment où l’on peut le prélever chez un autre qui n’en a plus besoin. Cela suppose de morceler les corps des uns et des autres” L’accompagnement psychologique et éthique avant et après la greffe est donc décisif pour prendre en charge toute la complexité des liens et des représentations qui peuvent être affectés et transformés par ce geste. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°7 – Ce document n’est pas le support officiel Page 4 sur 6 IV. QUESTIONS ÉTHIQUES CONTEMPORAINES AUTOUR DE LA TRANSPLANTATION A. LE CORPS EN QUESTION Rapport au corps : Mis en jeu dans la transplantation. Vision Anglo-Saxonne (vision mécaniste du Vision française corps) Chaque organe est une “ressource” propre indépendante de la personne dans son entièreté. Permet de dissocier le libre-arbitre du patient Centrée sur la gratuité du don de soi et la donneur/receveur de la maladie qu’il subit et du générosité. corps qu’il souhaite donner en partie. Vision utilitariste plus fréquente dans l’approche anglo-saxonne. B. LE RISQUE DE « CHOSIFICATION » Enjeu du don d’organe : Chosification Débat sur l’indemnisation (approche utilitariste opposée à l’approche déontologique basée sur la gratuité, la générosité et la solidarité). Recommandations du CCNE – Avril 2011 : Diffuser bien plus largement l’information sur les conditions légales de prélèvement post mortem et inciter les gens à parler de leur position à leurs proches. Maintenir une séparation nette entre les équipes de la réanimation et les équipes de prélèvement. Améliorer l’information intra et inter hospitalière sur les conditions de prélèvement d’organe post mortem. Préciser le vocabulaire. Redoubler de prudence : la loi du 22 avril 2005 dite loi Léonetti sur la limitation et les arrêts de traitement tant attendu n’équivaut pas à une autorisation de prélèvement dans cette situation. Seule une compréhension en profondeur de cette loi peut retirer toute suspicion à son égard. Renforcer la confiance de l’ensemble de la société́ dans le dialogue mené́ par le personnel de la coordination hospitalière responsable du prélèvement. Ce dialogue demande une grande compétence ; il ne doit jamais apparaitre comme une intrusion dans la vie intime des proches du défunt, mais comme un accompagnement dans le deuil, que le prélèvement ait lieu ou non. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°7 – Ce document n’est pas le support officiel Page 5 sur 6 V. CONCLUSION Évolution de la greffe depuis 70 ans avec augmentation des succès des greffes et des demandes de prise en charge grâce aux avancées médicales et scientifiques. Le don d’organe repose sur les principes de “consentement présumé”, d’anonymat et de gratuité. Relative pénurie d’organes depuis une vingtaine d’année. Pour le don entre vivant : débat entre le principe de justice et le principe de non-malfaisance. La transplantation pose des interrogations philosophique et éthique sur le corps humain. Celle-ci engage une pluralité d’acteurs : “la chaine du don est une chaine du lien”. Débat éthique contemporains : indemnisation du donneur. VI. QCMS D’ENTRAINEMENT NB CM : les QCMs qui vous sont proposés ci-dessous ont été rédigés par la RB. QCM 1. Le don d’organe post-mortem suit les principes suivants : A. La prudence B. La gratuité C. Le consentement présumé D. L’anonymat E. La bienfaisance QCM 2. Parmi les propositions suivantes cochez la (les) bonne(s) réponse(s) : A. Le début actif des procédés techniques de greffe s’est fait dans les années 70. B. La loi Léonetti de 1976 autorise le principe de consentement présumé. C. On observe une augmentation du nombre de greffes depuis les années 70. D. La découverte du coma dépassé constitue une avancée majeure dans l’histoire du don d’organe. E. Le principe de gratuité repose sur le principe de non-patrimonialité du corps. QCM 3. Parmi les propositions suivantes cochez la (les) bonne(s) réponse(s) : A. Dans le rapport au corps les anglo-saxons ont une vision mécaniste du corps. B. Le don d’organe ne constitue pas un risque de « chosification ». C. Le don entre vivants peut se faire entre deux personnes randomisées. D. Le don d’organe entre vivants met en tension les principes de justice et de non-malfaisance. E. L’autorisation de prélèvement à cœur arrêté se fait en 1990. QCM 1 QCM 2 QCM 3 BCD CDE AD Pour toute erreur retrouvée, merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected] ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°7 – Ce document n’est pas le support officiel Page 6 sur 6

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