Cours ENSV 1400 - Développement 2023 PDF
Document Details
Uploaded by EasyPine7371
Haute École Léonard de Vinci
2023
Benoît Moulin
Tags
Related
- Développement de l'enfant PDF
- Le développement de l'enfant PDF
- Notes de Cours et Exercices - Intervention et Développement Humain I - PDF
- Cours 1 - Développement Psychologie Enfance et Adolescence PSY4101 PDF Automne 2023
- Psychologie du développement: De la période fœtale aux prémices de l’adolescence (2024/2025) PDF
- Psychologie du Développement PDF
Summary
Ce document présente un cours sur le concept de développement humain. Il aborde plusieurs aspects du développement, allant de la définition à des considérations sur la diversité et l'influence des facteurs socioculturels. Le cours semble se concentrer sur la perspective de psychologie du développement et la compréhension des domaines du développement, tels que l'affectif, le moteur, le social, le cognitif et le langagier.
Full Transcript
17/09/2024 Le Concept du développement Cours ENSV1400 - 2023 Porteur : Benoît M oulin 1 Intentions du cours ´ Définir le concept de développem ent en portant différents regards. ´ Sensibiliser à une approche de cycle de vie et non sur l’âge des apprenants que no...
17/09/2024 Le Concept du développement Cours ENSV1400 - 2023 Porteur : Benoît M oulin 1 Intentions du cours ´ Définir le concept de développem ent en portant différents regards. ´ Sensibiliser à une approche de cycle de vie et non sur l’âge des apprenants que nous encadrerons. ´ Livre de référence : * Berger, K.S. (2012).Psychologie du développem ent. Bruxelles : de Boeck *. Bouchard, C. (2019). Le développem ent global de l’enfant de 0 à 6 ans en contextes éducatifs. Québec : Presses de l’Université du Québec * Bouchard, C. (2022). Le développem ent global de l’enfant de 6 à 12 ans en contextes éducatifs. Québec : Presses de l’Université du Québec 2 Plan de la présentation ´ 1. Définition du concept ´ 2. Les dom aines du développem ent ´ 3. Quelques m ises au point… ´ 4. Développem ent et diversité ´ 5. Le débat inné-acquis ´ 6. Les approches ém ergentes 3 1 17/09/2024 1. Définition du concept ´ Avant de de nous pencher sur une définition et réfléchissons à toutes les étapes que nous avons franchies depuis le début de notre vie… pour être la personne, ici présente, que vous êtes devenue. Qu’est-ce qui a changé ? Et qu’est-ce qui est resté ? ´ 👩🎓 Méthode : Travail de réflexion individuelle (5’) Mise en com m un avec les voisins (15’) 4 1. Définition du concept ´ Définition : La psychologie du développem ent est l’étude scientifique des caractéristiques changeantes et im m uables au cours de la vie. De fait, les personnes changent avec le tem ps tout en restant les m êm es sous certains aspects. (K. Berger) Le développem ent global de l’individu renvoie au développem ent sim ultané, intégré, graduel et continu de tous les dom aines (neurologique, m oteur, socioém otionnel, langagier et cognitif). (C. Bouchard) : La psychologie du développem ent ne se résum e pas à la REM A RQ U E psychologie de l’enfant. 5 2. Les domaines du développement ´ Dans la littérature scientifique, nous retrouvons différentes classifications mettant en évidence le domaine social, cognitif, affectif et physiologique. ´ Nous nous attarderons durant ce cours à observer les apprenants que nous allons accompagner pour les mener vers une autonomie : - affective : réguler ses émotions, vivre sereinement les changements, s’affirmer … - motrice : se mouvoir pour s’adapter à l’environnement, répondre à ses besoins physiologiques … - sociale : vivre la relation avec les autres … - cognitive : développer des compétences cognitives transversales, les stratégies d’apprentissage… + langagière Sources : F.dEFoC ‒ SeGEC - Programme de l’école maternelle - 6 2 17/09/2024 3. Les domaines du développement ´ RAPPEL des définitions vues au sém inaire du lundi 18 septem bre 2023 Pour illustrer quelques instants, citons à l’aide de notre grille quelques exem ples observés dans l’entourage… (obse rva tion pré vue le je ud i 21 se pte m bre e n m a tiné e ) Développem ent de l’autonom ie affective Devenir autonom e affectivem ent, c’est se constituer petit à petit un bagage de stratégies inter et intrapersonnelles* perm ettant de com prendre et réguler ses ém otions, et d’interpréter les ém otions d’autrui. C’est aussi développer progressivem ent sa confiance en soi, son identité, et sa capacité à s’affirm er. Développem ent de l’autonom ie m otrice Devenir autonom e au point de vue m oteur, c’est être capable de m aitriser suffisam m ent son corps pour agir et apprendre dans son environnem ent. Cette autonom ie s’acquiert d’abord par l’utilisation des sens, et par le développem ent de la perception et de la m otricité. 7 3. Les domaines du développement Développem ent de l’autonom ie sociale Devenir autonom e socialem ent, c’est être capable d’entrer en relation avec ses pairs et les adultes de confiance ainsi que de développer les habiletés sociales qui perm ettront la vie en groupe et d’interagir avec l’autre (respect des autres, com préhension des règles sociales, gestion des conflits, acceptation de la différence, … ). Développem ent de l’autonom ie cognitive Le développem ent cognitif fait référence aux changem ents progressifs et à la croissance des capacités m entales et intellectuelles d'un individu tout au long de sa vie, depuis la naissance jusqu'à l'âge adulte. Cela englobe un large éventail de com pétences et de processus m entaux, y com pris la perception, l'attention, la m ém oire, la résolution de problèm es, la pensée abstraite, le langage, la créativité et bien d'autres. Devenir autonom e cognitivem ent c’est m obiliser des com pétences et des processus m entaux en vue de s’adapter à son environnem ent. 8 3. Les domaines du développement Développem ent de l’autonom ie langagière Devenir autonom e sur le plan langagier, c’est m aitriser progressivem ent le langage de m anière indépendante pour exprim er ses pensées, ses besoins, ses ém otions et à interagir avec les autres. 9 3 17/09/2024 2. Les domaines du développement ´ La psychologie du développem ent, par le biais de cadres théoriques et d’observations, va nous perm ettre dans notre m étier de : (K. Berger) 1. décrire les aspects stables et changeants chez les êtres hum ains de la petite enfance à l’adolescence 2. d’expliquer les m écanism es de transform ation sous-jacents 3. prédire les changem ents durant tout le cours de la vie 4. proposer des interventions, au besoin, pour favoriser le développem ent le plus norm al possible. 10 3. Quelques mises au point … ´ En 2023, l’évolution sociologique (espérance de vie, p.e.) et technologique (l’im agerie m édicale, p.e.) a perm is d’avancer sur certaines conceptions. Par exem ple : ´ Le développem ent ne se profile pas com m e un accroissem ent pendant l’enfance, une stagnation à l’âge adulte et une décroissance vers l’âge avancé. ´ Le nouveau-né est une personne (« Lorsque l’enfant paraît » de Françoise Dolto, 1976) ´ Les effets de la vie prénatale et la naissance sur le développem ent de l’individu ´ L’âge adulte connaît diverses crises développem entales (divorces, m odifications professionnelles… ) 11 4. Développement et diversité ´ Toute évolution individuelle est singulière ! ´ Des influences multiples sur le développement ressortent. Conscients de ces influences possibles, les spécialistes du développement ont défini quelques principes utiles à la compréhension de l’existence humaine et applicables à n’importe quel âge (Baltes, Linderberger et Staudinger, 2006) 4.1. le multidirectionnel 4.2. le multicontextuel 4.3. le multiculturel A l’aide des photos présentées, identifie ces influences. ´ 👩🎓Méthode : Travail de réflexion individuelle (3’) Mise en commun (5’) 12 4 17/09/2024 Photos (1 à 6) 1 2 3 1 4 5 6 13 Photos (7 à 9) 7 8 9 14 4.1. Le DVT est multidirectionnel ´ La trajectoire du développem ent n’est pas linéaire. Il faut tenir com pte de gains et de pertes, d’une croissance prévisible, tout com m e de transform ations inattendues et des interactions entre les différents dom aines du développem ent. ´ Exem ples : Des gains et des pertes : une personne âgée peut vivre une dim inution de ses habiletés physiques tout en développant une m eilleure com préhension des autres. Une victim e d’un accident, peut se surpasser dans le dom aine sportif. (9) L’effet papillon (pas de lien de cause à effet) : les applaudissem ents lors d’un spectacle, l’encouragem ent d’un professeur… (4) 15 5 17/09/2024 4.2. Le DVT est multicontextuel (social) q Le contexte socio-économique (classe sociale) (1) (8) Il est déterminé en fonctions de variables interdépendantes tels que l’éducation, le lieu de résidence, la profession, le revenu … Il ne correspond pas uniquement à la situation financière (les Tuches) Réalités en 2023 : l’obésité infantile, la précarité, coût des soins de santé … q Le contexte familial (7) Les types de familles (monoparentales, recomposées, couples mixtes…), la garde des enfants (crèche, grands-parents, parents en télétravail…), la place dans la fraterie (ainé, cadet, puiné …) q Le contexte historique (3) (5) (6) A chaque époque, les idées reçues, les évènements marquants, les techniques en usage, les tendances populaires… modèlent l’individu. Réalités en 2023 : parité homme-femme, les attentats, le Covid, les influenceurs, la connectivité… 16 4.3. Le DVT est multiculturel ´ Culture désigne l’ensemble des valeurs, des attitudes, des coutumes et des objets (vêtements, aliments, œuvres d’art …) dont un groupe se dote au fil des ans et sui structure son mode de vie (Cole, 2005) (2) ´ Donc elles sont : - dynamiques - en constante évolution - générationnelles (+oppositions) - soumises aux changements historiques, politiques, géographiques ou familiaux Réalités en 2023 : Dans nos écoles, nous sommes confrontés de plus en plus à une réalité multiethnique avec des apprenants à l’héritage multiculturel. 17 EXEMPLE : TRAVAIL DES ENFANTS 18 6 17/09/2024 5. Le débat inné-acquis ´ Notre horloge biologique sem ble suivre une program m ation génétique(m aturation) universelle, séquentielle et relativem ent im perm éable à l’environnem ent (puberté, vieillissem ent … ) ´ Il y aurait un effet de prédisposition individuelle (effet de nos gènes) : - sur des aptitudes cognitives (intelligence) ou affectives (ém otions) - sur des troubles cognitifs ou m entaux (dyslexie, addictions… ) ´ L’environnem ent : tous les chercheurs adm ettent l’influence, l’interaction entre environnem ent (acquis) et hérédité (inné) Exem ple : l’approche épigénétique 👩🎓 Méthode : lecture du poster projeté et téléchargé 19 6. Les approches émergentes ´ Avant, le développem ent de l’individu était observé sous une approche biologique (G esell… ), com portem entale (Skinner, Pavlov, W atson… ), psychodynam ique (Freud, Erikson… ), hum aniste (Rogers, M aslow… ) et cognitive (Bandura, Piaget, Vygotsky… ) ´ Les approches ém ergentes vont faire appel à un savoir m ultidisciplinaire sans toutefois proposer une approche globale cohérente du développem ent durant le cycle de la vie. - L’approche des systèm es dynam iques s’appuie sur la recherche en éducation, en anthropologie et en histoire. - L’approche épigénétique est née de la biologie, de la génétique et de la neuroscience. 20 6. 1. Les théories émergentes : l’approche épigénétique ´ Différences individuelles de sensibilité à l’environnem ent ´ Conception interactionniste inné-acquis A télécharger et à lire 21 7 17/09/2024 6. 2. Les théories émergentes : l’approche des systèmes dynamiques La théorie écologique de Bronfenbrenner ´ Il appuie sa théorie sur des influences extérieures du développem ent hum ain durant sa vie. ´ Chaque personne se développent au centre de différents contextes (interactions) proches ou éloignés. Modèle écosystémique de Bronfenbrenner (1979) traduit et adapté de Rivara et Le Menestrel (2016, p. 73) 22 23 6. 2. Les théories émergentes : La théorie écologique de Bronfenbrenner L’ontosystèm e : l’ensem ble des caractéristiques, habiletés… de la personne. ´ Le m icrosystèm e : l’ensem ble des m ilieux sociaux qui ont une influence directe et im m édiate sur la personne : fam ille, école, pairs, quartier, lieu de culte … ´ Le m ésosystèm e : les liens entre les différentes com posantes du m icrosystèm e : rencontres parents-enseignants, relation em ployé- em ployeur … ´ L’exosystèm e : influences sur les com posantes du m icrosystèm e : le systèm e scolaire, soins de santé, les m édias, la collectivité… ´ Le m acrosystèm e : les contextes de développem ent : valeurs, coutum es, philosophie, condition sociale … 24 8 17/09/2024 6. 2. Les théories émergentes : La théorie écologique de Bronfenbrenner Lecture : Article « Présentation du m odèle écologique », Robert Pauzé PHD L’exem ple de M arie et de ses difficultés en lecture A télécharger et à lire 25 FIN DU DIAPORAMA 26 9 ENSV1400-1 Apprenants et apprentissages Les caractéristiques de l’apprenant L. Hérinne 2024-2025 Plan du cours : 1. Le concept de développement (2H) 2. Vers l’autonomie langagière (2H) 3. Vers l’autonomie motrice (4H) 4. Vers l’autonomie socio-affective (4H) 5. Vers l’autonomie cognitive (8H) Vers l’autonomie langagière ▪ Devenir autonome sur le plan langagier, c’est maitriser Définition progressivement le langage de manière indépendante pour exprimer ses pensées, ses besoins, ses émotions autonomie et à interagir avec les autres mais également langagière comprendre le monde qui nous entoure. Définition ▪ Le langage comporte deux volets : la compréhension et l’expression. langage COMPRÉHENSION DU LANGAGE OU LANGAGE RÉCEPTIF ▪ Il s’agit de l’analyse simultanée de la forme, du contenu et du but poursuivi par la personne qui parle dans un contexte de communication donné. Définition langage PRODUCTION DU LANGAGE OU LANGAGE EXPRESSIF ▪ Il s’agit du choix et de la production des sons, mots et phrases pour transmettre un message. ➔ Il est plus facile de comprendre le langage que de le produire : la compréhension précède donc la production du langage, même si les deux phénomènes se suivent de près. ▪ Le langage comporte deux volets : la compréhension et l’expression. ▪ La compréhension et l’expression se subdivisent en trois composantes : la forme, le contenu et l’usage du langage. Définition ▪ La forme comprend les sons (phonologie) et les phrases (syntaxe et morphologie). langage ▪ Le contenu renvoie aux mots (vocabulaire et lexique), au sens et à la signification de leurs combinaisons (sémantique). ▪ L’usage correspond à la pragmatique, la production d’intentions de communication dans le contexte réel. PHONOLOGIE ▪ Organisation des sons d’une langue Quelques MORPHOLOGIE composantes du ▪ Composition/Structure des mots (exemple : verbe – radical et une terminaison) langage oral SYNTAXE ▪ Composition/Structure des phrases (ordre des mots) SÉMANTIQUE ▪ Organisation des mots à l’intérieur des phrases (sens des mots) PRAGMATIQUE Quelques ▪ Utilisation des mots selon un contexte composantes du langage oral ▪ Le développement du langage s’effectue en interaction constante avec les autres autonomies du développement, comme le développement socio- émotionnel, cognitif et moteur (Cadoret et Fréchette, 2008). ▪ En effet, au fur et à mesure que les structures physiques nécessaires à la production des sons deviennent RAPPEL matures et que les connexions nerveuses indispensables à l’association des sons et du sens des mots deviennent actives, l’interaction sociale avec les adultes amène l’enfant à développer un système de communication. Le développement de l’autonomie langagière de 0 à 3 ans ▪ Quelle évolution observez-vous dans l’évolution du langage de cet enfant ? ▪ Quelles sont les étapes, au niveau du langage, par Exercice lesquelles passent l’enfant dans la vidéo ? ▪ Vidéo ▪ Dès la naissance, l’enfant utilise une variété de stratégies afin de manifester ses besoins et ses émotions. ▪ La période préverbale (0 à 14 mois) est caractérisée par la capacité à reconnaitre et à décoder les sons qui composent les mots prononcés dans la langue La période maternelle et, éventuellement, à comprendre qu’un préverbale sens précis est associé à la combinaison de certains sons. ▪ La fin de la période préverbale sera marquée par le passage du langage réceptif (capacité de comprendre la signification des mots) au langage expressif (capacité de s’exprimer avec des mots). Reconnaissance des sons Naissance Peut percevoir le langage Peut réagir aux sons 6 mois Reconnait les phonèmes de base de sa langue maternelle 6 – 12 mois Ne peut plus distinguer les phonèmes ne faisant pas partie de la langue parlée par son entourage Langage prélinguistique La période Naissance 1,5 à 3 mois Pleure de différentes façons Gazouille préverbale 3 mois Joue avec les sons 6 à 10 mois Babille en séquence des consonnes et des voyelles 9 à 10 mois Imite des sons intentionnellement Expression gestuelle 9 à 12 mois Utilise quelques gestes sociaux conventionnels 10 à 14 mois Utilise des gestes symboliques ▪ Au départ, les nourrissons sont sensibles aux distinctions phonétiques qui sont à la base de toutes les langues. ▪ Après six mois, ils commencent à perdre l’aptitude qui La reconnaissance leur permettait de distinguer les phonèmes qui ne des sons font pas partie de la langue ou des langues parlées par (Naissance – 12 leur entourage. mois) ▪ De 6 à 12 mois, les bébés commencent à comprendre les règles phoniques de leur langue. Ils remarquent la prononciation, l’accent placé sur certaines syllabes et la hauteur du ton. ▪ Il s’agit d’une communication basée sur l’émission de sons qui précède l’utilisation des mots. ▪ Ces sons, allant de pleurs à l’imitation accidentelle, en passant par le gazouillis et le babillage, aboutiront enfin à l’imitation délibérée des sons émis par les personnes de l’entourage de l’enfant. Le langage ▪ Les pleurs constituent le premier mode de communication du nouveau-né. prélinguistique ▪ Entre 6 semaines et 3 mois, le bébé commence à (Naissance – 10 gazouiller (premiers sons simples) lorsqu’il est mois) content. ▪ Ensuite, le bébé entre dans la période de babillage (répétition de chaînes composées d’une consonne et d’une voyelle). Attention, le babillage ne correspond pas au langage à proprement parler. ▪ Avant de pouvoir parler, les bébés pointent le doigt. Ce geste indique qu’ils veulent communiquer avec quelque chose. ▪ Entre 9 et 12 mois, les enfants apprennent quelques gestes sociaux conventionnels : agiter la main pour exprimer un « au revoir », hocher la tête pour dire oui ou secouer la tête pour dire non, etc. L’expression ▪ Petit à petit, les gestes se rapportent à des significations gestuelle plus complexes (porter un verre à sa bouche pour exprimer le désir de boire de l’eau). Il utilise à partir de ce (9 – 14 mois) moment des gestes symboliques (qui servent à représenter des objets ou des situations). ▪ Ces gestes montrent qu’avant de pouvoir parler, l’enfant comprend que les objets et les concepts ont des noms et qu’il peut utiliser des symboles pour désigner tous les objets et les évènements de sa vie quotidienne. Le développement du langage 10 à 14 mois Dit son premier mot 10 à 18 mois Dit des mots uniques - holophrases 12 mois Comprend environ 50 mots 11 à 13 mois Apprend plusieurs nouveaux mots et étend son vocabulaire Le 16 à 24 mois Comprend environ 150 mots et en utilise autour de 50 développement 20 à 30 mois Maitrise de plus en plus les règles de du langage construction des phrases. Utilise des articles, des mots au pluriel et des terminaisons de verbes 36 mois Commence à utiliser des règles grammaticales pour former des mots nouveaux – surgénéralisation des règles ▪ L’enfant prononce son premier mot entre 10 et 14 mois. ▪ A partir de ce moment, il va utiliser des holophrases (mot qui exprime une pensée complète). Tout au long de ce stade, son vocabulaire va s’enrichir. ▪ Au début, l’augmentation du vocabulaire se fait Le graduellement, entre 16 et 24 mois, on assiste soudainement à une explosion de mots (lien Piaget). développement ▪ Entre 18 et 24 mois, l’enfant va faire suivre 2 mots pour du langage exprimer une idée (Parti chat). ▪ Ensuite, l’enfant s’essaiera aux premières phrases qui ne comprendront que des mots essentiels pour la compréhension de l’idée générale. Il s’agit du langage télégraphique. ▪ Ce n’est pas parce que l’enfant n’utilise pas les mots de fonction qu’il ne les comprend pas. Au début, les articles et les prépositions lui font défaut tout comme les sujets et les attributs. ▪ C’est en 20 et 30 mois que l’enfant va progresser sur le Le plan syntaxique. Il maitrise de plus en plus les règles concernant l’organisation des mots et des phrases. Il développement commence à utiliser les articles, les mots au pluriel et du langage les terminaisons verbales. ▪ A trois ans, il peut répondre et poser des questions qui commencent par « Qu’est-ce que » ou par « Où », mais il éprouve encore des difficultés avec les « Pourquoi » et les « Comment ». ▪ Bien que le jeune enfant parle de façon intelligible et passablement correcte d’un point de vue grammaticale, son discours est encore truffé d’erreurs car il ignore les Le exceptions aux règles. Une fois qu’il découvre les règles, il a tendance à les appliquer sans distinction développement (Venteux / Froideux). C’est ce que l’on appelle la du langage surgénéralisation des règles. ▪ C’est en entendant et en participant aux conversations, qu’il remarque alors les exceptions et les intègre. Le développement de l’autonomie langagière de 3 à 6 ans ▪ La prononciation des sons se raffine. ▪ Entre 3 et 4 ans, les enfants savent prononcer correctement la plupart des sons à l’exception des sons Forme : « ch », « br », « bl » et « fl » qui seront acquis plus tard. Phonétique ▪ A 4ans, la majorité des enfants respectent le nombre de syllabes et l’ordre des consonnes et voyelles dans les mots. ▪ Les phrases sont de plus en plus complexes et complètes. ▪ Vers 4 ans, les enfants produisent habituellement des phrases de quatre à cinq mots. ▪ A cet âge, les enfants emploient une variété de temps Forme : de verbes (indicatif présent, impératif, passé composé Syntaxe et futur proche). ▪ Ils commencent également à maitriser les déterminants, pronoms personnels, conjonctions, prépositions et adverbes. ▪ A 6 ans, ils utilisent le futur simple et le conditionnel. Contenu : ▪ Acquisition chaque jour de nouveaux mots. ▪ Entre 800 et 1000 mots par an. Vocabulaire ▪ L’enfant de 3 à 4 ans pose des questions du type « Où? », « Qui? » et « Pourquoi? », ce qui a pour conséquence de prolonger ses conversations. ▪ A 4 ans, il peut communiquer une panoplie d’intentions de communications ou de buts (exprimer un sentiment, faire des propositions de jeux, demander une action, Usage : exprimer ses goûts, etc.). Pragmatique ▪ A 5 ans, l’enfant est capable de fournir des détails entourant des évènements et terminer ses histoires par des dénouements logiques. ▪ A 6 ans, les histoires se complètent et comprennent un schéma narratif complet Le développement de l’autonomie langagière de 6 à 9 ans ▪ Prononciation adéquate de tous les sons de la langue. ▪ Développement des capacités métaphonologiques Forme : (identifier et manipuler de façon intentionnelles les Phonologie différentes unités phonologiques) : syllabes, attaque- rime et phonème. ▪ A 6 ans, un enfant a utilisé ou entendu 80% à 90% des Forme : structures syntaxiques qu’il utilisera ou entendra dans Syntaxe sa vie d’adulte ➔ Bonne connaissance syntaxique. ▪ Apprentissage de 2000 à 3000 mots par année grâce à Contenu : la lecture. Vocabulaire ▪ Difficultés à différencier le monde physique du monde Contenu : du langage et à comprendre des expressions au sens Sémantique figuré. ▪ L’enfant sait de mieux en mieux quoi et quand communiquer, en fonction de son interlocuteur, de Usage : l’endroit où il est et de son intention de communication Pragmatique (lien avec les connaissances sociales et culturelles particulières). ▪ Pour en venir à savoir lire comme un expert, l’enfant devra s’approprier des stratégies, des habilités, des connaissances et des attitudes liées à l’écrit. ▪ Savoir lire, c’est apprendre le code graphique, c’est Entrée dans la comprendre et avoir des intentions. ▪ Le code graphique est composé de trois catégories : lecture - Les phonogrammes - Les morphogrammes - Les logogrammes ▪ Phonogrammes : correspondent à des lettres ou groupes de lettres qui transcrivent les sons du langage. ▪ Morphogrammes : correspondent aux lettres le plus Entrée dans la souvent muettes qui comportent des informations liées au sens (chiens, chat, grand). lecture ▪ Logogrammes : renvoient aux mots qui se prononcent de la même façon mais qui s’écrivent différemment pour le lecteur. ▪ Savoir écrire, c’est transcrire, c’est générer un texte et Entrée dans c’est avoir des intentions. ▪ L’écriture est composée de deux séquences : la l’écriture matérialisation et l’encodage. ▪ Matérialisation : processus visuomoteurs impliqués dans la graphomotricité (calligraphie) et la mise en page (organisation de l’écrit sur une feuille). ▪ Encodage : processus linguistiques de base qui Entrée dans impliquent l’orthographe, la connaissance des l’écriture correspondances phonèmes-phonogrammes et la connaissance des règles de positionnement et de légalité orthographiques (par exemple : les lettres doubles). Le développement de l’autonomie langagière de 9 à 15 ans Forme : ▪ Les connaissances métaphonologiques sont développées et sont utilisées en orthographe Phonologie Forme : ▪ Les connaissances métamorphologiques se développent. Morphologie ▪ Les jeunes peuvent expliquer le sens de plusieurs mots Contenu : polysémiques. ▪ Ils comprennent la plupart des expressions Sémantique idiomatiques. Usage : ▪ Ils comprennent les blagues ironiques ou basées sur une ambiguïté lexicale. Pragmatique ▪ Bouchard, C. (2019). Le développement global de l’enfant de 0 à 6 ans en contextes éducatifs. Presses de l’Université du Québec. ▪ Bouchard, C. (2022). Le développement global de l’enfant de 6 à 12 ans en contextes éducatifs. Presses de l’Université du Québec. ▪ Clément, C. & Demont E. (2021). Les 23 grandes notions de la psychologie du développement. Dunod. Bibliographie ▪ Enseignement Catholique Fondamental (2020). Programme de l’école maternelle. SEGEC. ▪ Laquerre, N. & Scavone, G. (2023). Psychologie du développement humain. Chenelière Education. ▪ Lehalle, H. & Mellier, D. (2021). Psychologie du développement – Enfance et adolescence. Dunod. ▪ Stassen-Berger, K. (2012). Psychologie du développement. De Boeck Supérieur ENSV1400-1 Apprenants et apprentissages L. HÉRINNE 2024-2025 Les caractéristiques des apprenants Plan du cours 1. Le concept de développement (2H) 2. Vers l’autonomie langagière (2H) 3. Vers l’autonomie motrice (4H) 4. Vers l’autonomie socio-affective (4H) 5. Vers l’autonomie cognitive (8H) 2 Vers l’autonomie motrice 3 o Devenir autonome au point de vue moteur, c’est être capable de Définition maitriser suffisamment son corps pour agir et apprendre dans son autonomie environnement. o Cette autonomie s’acquiert d’abord motrice par l’utilisation des sens, et par le développement de la perception et de la motricité. 4 o La motricité est un concept large qui regroupe un ensemble de fonctions anatomiques, physiologiques, neurologiques et psychologiques, qui assurent les mouvements. o On distingue la motricité globale et la motricité fine. La motricité globale fait référence aux mouvements qui Définition permettent à l’enfant d’évoluer dans son environnement. La motricité fine motricité fait référence à des mouvements plus fins. o Le développement de la motricité s’effectue en interaction constante avec les autres autonomies du développement, comme le développement socio-émotionnel, cognitif et langagier. 5 Exercices Sacha lance un ballon à un ami. Cette action motrice requiert la prise en compte de plusieurs éléments. Lesquels ? 6 Exercices Camille et sa sœur escaladent des rochers. Cette action motrice requiert la prise en compte de plusieurs éléments. Lesquels ? 7 Exercices Etienne manipule des blocs de bois dans un jeu de construction. Cette action motrice requiert la prise en compte de plusieurs éléments. Lesquels ? 8 Liens entre le développement moteur et les autres domaines Domaine neurologique Domaine socio- émotionnel o Lorsque l’enfant exerce ses fonctions o En élargissant son répertoire d’actions, motrices, il utilise et modifie ses fonctions l’enfant arrive à mieux interagir avec neurologiques. ceux qui l’entourent. o Les aires responsables de la perception o Les petits et grands défis que l’enfant des sensations et du contrôle des relève dans ses premières années de muscles s’organisent et se développent. vie, lui permettent une plus grande connaissance de soi ainsi qu’une meilleure confiance en soi. o Les habilités motrices permettent d’accroitre l’autonomie et de jouer avec les pairs. 9 Liens entre le développement moteur et les autres domaines Domaine cognitif Domaine langagier o Les acquisitions motrices de l’enfant o Pour converser avec les personnes qui facilitent sa perception et sa l’entourent, l’enfant doit arriver à compréhension de l’environnement. contrôler sa posture. o Sa posture, de plus en plus stable, lui o Le développement de son répertoire permet de regarder autour de lui, faire d’actions lui permet d’associer des mots des liens entre ce qu’il entend, touche à ce qu’il voit et à ce qu’il fait. et observe. o Se déplacer, lui donne accès à un monde de découvertes (analyses, associations, etc.). 10 o La motricité est un concept large qui regroupe un ensemble de fonctions anatomiques, physiologiques, neurologiques et psychologiques, qui assurent les mouvements (Paoletti, 1999). o On distingue la motricité globale et la motricité fine. La motricité globale fait référence aux mouvements qui permettent à l’enfant d’évoluer dans son environnement. La motricité fine fait référence à des mouvements plus fins. Définition o Le développement de la motricité s’effectue en interaction constante avec les autres autonomies du développement, comme le motricité développement socio-émotionnel, cognitif et langagier. o Les contextes dans lesquels les enfants évoluent et les expériences qu’ils y vivent diffèrent d’un enfant à l’autre. Or, les différences vont teinter les trajectoires développementales de chacun. Ainsi, chaque enfant aura sa propre trajectoire de développement moteur qui aura des points communs avec celles des autres enfants mais qui possédera ses propres particularités. 11 Facteurs influençant le développement moteur Facteurs biologiques Facteurs environnementaux o Maturation neurologique o Environnement physique de qualité (espaces stimulants, environnement o Croissance morphologique naturel, renouvellement, variété du jeu, etc.). o Environnement social soutenant (implications, encouragements, etc.). o Empreinte culturelle 12 Exercices A. Facteur de B. Facteur de C. Facteur maturation développement neurologique morphologique environnemental 1. La maman de Corentin constate que les vêtements de son fils deviennent trop petits ou trop serrés. Corentin a grandi ces derniers mois. 2. Célestin vient de découvrir ce qu’est un chat. Il est fasciné par les déplacements de l’animal, par son pelage. Cet intérêt l’amène à suivre le chat dans la maison. 3. Jusqu’à maintenant, Julie se servait de ses mains pour prendre sa nourriture, mais depuis quelques jours, elle utilise son pouce et son index pour saisir des morceaux plus petits. 13 Le cerveau, chef d’orchestre des apprentissages et du développement global de l’enfant 14 Cerveau = Orchestre Plusieurs musiciens qui jouent de divers instruments ➔ Participation orchestrée de tous = pièce musicale harmonieuse. Structures différentes ayant en charge des fonctions diverses ➔ Communication orchestrée de tous = tâches complexes à accomplir. 15 Le cerveau, chef 1. Composantes du système nerveux d’orchestre des 2. Processus de développement apprentissages et neurologique du développement 3. Plasticité cérébrale global de l’enfant 16 Composantes du système nerveux 17 Composantes du système nerveux o Chacun doit tenir compte des informations (auditives, visuelles, tactiles, etc.) qui Système nerveux viennent de l’environnement. o Informations captées et Système Système nerveux nerveux envoyées par le SNP vers le centrale périphérique cerveau ➔ Ajuster les actions. Cerveau Moelle Réseau de fibres o Le SNC planifie les actions épinière (circulation info. Neurologique) continuellement. ➔ Collaboration étroite. 18 Composantes du système nerveux oLe cerveau est divisé en deux hémisphères reliés par le corps calleux. oLe corps calleux permet de coordonner les deux hémisphères. 19 Composantes du système nerveux L’hémisphère droit contrôle le côté gauche de notre corps et inversement. 20 Composantes du système nerveux o Le cerveau est divisé en lobes. o Chaque lobe est subdivisé en aires. o Les aires assument des fonctions différentes. o Par exemple, dans l’aire motrice, les cellules contrôlent les mouvements de notre corps. 21 Composantes du système nerveux 22 Composantes du système nerveux 23 Composantes du systèmes nerveux o Dans le système nerveux, les acteurs principaux sont les neurones et les cellules gliales. o Chacune de nos actions demande que plusieurs neurones soient actifs et communiquent étroitement. o Le neurone a pour fonction de transmettre un signal à un autre neurone. o Chaque neurone possède une partie pour réceptionner les signaux et une partie pour transmettre les signaux. o Le neurone comprend un corps cellulaire. Le corps cellulaire possède des dendrites. Les dendrites reçoivent les signaux. Les signaux sont ensuite acheminés le long de l’axone. L’axone se termine en de nombreuses petites branches (synapses). C’est par les synapses que le neurone va transmettre le signal à un autre neurone. 24 Composante du système nerveux oLes deux éléments essentiels d’une communication efficace entre les neurones sont la synapse et la myéline. oLa synapse permet la communication entre les neurones et la myéline facilité la conduction et la circulation rapide de l’influx nerveux. oLa myéline est une gaine qui recouvre les axones. Cette gaine est essentielle à la conduction du signal électrique dans les fibres, donc à la communication entre les neurones. Elle agit un peu comme un isolant sur des conduites électriques. Si l’isolant disparait, il y a une perte du signal électrique (sclérose en plaques). 25 Composantes du système nerveux oEt l’apprentissage dans tout cela ? oUne sollicitation importante (activité complexe) est nécessaire pour commencer à construire des traces / apprentissages. oL’importance d’une sollicitation intense = propagation répétée de l’influx nerveux. oLa libération d’une petite quantité de neuromédiateurs permet la transmission de l’information (compréhension). oLa libération d’une grande quantité de neuromédiateurs permet la libération d’une grande quantité et donc l’apprentissage ! 26 Composantes du système nerveux oAttention : l’apprentissage, ce n’est pas qu’établir des connexions… C’est aussi en inhiber certaines. ➔Importance de l’essai-erreur. 27 Processus de développement neurologique o La maturation du cerveau humain est un processus long, organisé et complexe. o Ce processus commence dès le stade embryonnaire (3 semaines après la formation du zygote) et se poursuit jusqu’à l’âge de 15 ans. o C’est au cours de la petite enfance que les changements les plus spectaculaires se produisent. o A la naissance, l’enfant possède environ 100 billions de neurones. o De la naissance à 6 ans, la taille du cerveau quadruple (90% volume adulte) MAIS structure en constante évolution (adaptation en permanence). o La croissance la plus forte a lieu lors des 12 premiers mois de la vie. o Cette croissance est due à une augmentation rapide des axones, dendrites et synapses. 28 Processus de développement neurologique o Neurogénèse : processus de formation des neurones. o Synaptogénèse : processus de de formation des synapses sous l’effet de facteurs biologiques mais également par les expériences vécues par l’enfant ➔ Les neurones se connectent entre eux. o Myélogenèse : processus favorisant la myéline ➔ Accélération de la transmission de l’information et donc des apprentissages et du développement. o Elagage synaptique : capacité à perdre des neurones et des synapses – les moins utilisés. ➔ Toutes interactions avec l’environnement, autrui, etc. impactent la structure cérébrale. 29 Processus de développement neurologique oGrâce à ce processus de construction, le fonctionnement cérébral permet de contrôler de plus en plus de fonctions de façon simultanée, comme tenir un objet dans une main tout en portant son attention sur une autre chose. 30 Processus de développement neurologique oPour son propre développement neurologique, l’enfant a besoin d’utiliser et de faire fonctionner son système nerveux. oComment y parvenir ? En faisant en sorte que l’enfant puisse exercer ses fonctions sensorielles et motrices, socio émotionnelles, cognitives et langagières. oSi l’enfant n’a pas l’occasion d’utiliser ses fonctions neurologiques alors il risque de connaitre des déficits. ➔ L’importance de l’intervention éducative pour le développement neurologique de l’enfant. 31 Plasticité du cerveau oLe cerveau est malléable et sensible aux expériences. oLa construction du cerveau de l’enfant dépend de facteurs génétiques mais est aussi façonnée par ce que l’enfant vit et les influences environnementales (stimulations) qu’il reçoit. oLa pratique et l’expérience; qui varient d’un enfant à l’autre, vont donc entrainer des modifications distinctives de l’architecture du cerveau. oBien que l’architecture globale du cerveau reste la même d’un enfant à l’autre, chaque enfant aura dans ses réseaux neurologiques une signature de ses acquis selon les occasions d’apprentissages. 32 Plasticité cérébrale oTout au long du développement neurologique de l’enfant, il existe des périodes pendant lesquelles le cerveau est plus sensible aux changements : les périodes critiques. oCe sont des moments privilégiés au cours desquels les circuits neurologiques qui assument une fonction donnée sont particulièrement réceptifs pour acquérir une information ou ont besoin d’une information pour se développer normalement. oPendant ces périodes, où le cerveau construit de nouvelles connexions neuronales et élimine celles qui ne sont plus nécessaires, la plasticité est à son maximum. 33 Plasticité cérébrale 34 Plasticité cérébrale 35 Le développement de l’autonomie motrice de 0 à 3 ans 36 Le développement 1. La posture de l’autonomie 2. La locomotion motrice de 0 à 3 ans 3. La manipulation 37 La posture o La posture est l’habilité motrice fondamentale sur laquelle se greffent les actions de l’enfant. o Maintenir une posture stable est une condition préalable à de nombreux comportements, comme regarder autour de soi, attraper des objets, etc. o L’émergence de la plupart des habilités motrices chez l’enfant requiert donc le développement d’un contrôle posturale suffisant. En effet, dans chacune de nos actions, notre posture doit être adaptée pour maintenir notre équilibre et résister aux forces qui perturbent notre stabilité afin d’assurer l’efficacité de nos actes. o La première année de vie de l’enfant est marquée par différentes acquisitions de bases. o Petit à petit, l’enfant va posséder de plus en plus de tonus pour soutenir sa tête. o Ces premières acquisitions motrices vont permettre à l’enfant de faciliter la compréhension du monde qui l’entoure et le conduiront vers l’autonomie. 38 La posture Mois Habilités posturales 1 mois Redresse la tête, suit des yeux des stimuli en mouvement 2 à 3 mois Couché sur le ventre, redresse la tête à 90° 7 à 9 mois Se tient assis 10 à 12 mois S’accroupit, se penche 39 La locomotion oTrès vite, les enfants tentent de se déplacer de différentes façons dans leur environnement (ramper sur le ventre, glisser sur les fesses, rouler sur le côté, avancer à quatre pattes, etc.). oDès que l’enfant a assez de tonus dans ses jambes pour se tenir debout, vers l’âge de 9-10 mois, il amorce des déplacements préparatoires à la marche en s’agrippant ou avec l’aide d’un adulte. oVers 12-13 mois, les premières ébauches de la marche seule apparaissent. oA partir du moment où l’enfant marche seul, ses formes de locomotion se diversifient. 40 La locomotion Mois Habilités locomotrices 4 à 6 mois Couché, se tourne sur lui-même 7 à 9 mois Fait du « quatre pattes » 10 à 12 mois Se redresse pour se mettre debout, se déplace en se tenant aux meubles 11 à 13 mois Marche seul 16 mois Monte les escaliers avec de l’aide 24 mois Marche bien 36 mois Court et grimpe 41 La manipulation o Dès que l’enfant a acquis les bases posturales suffisantes au niveau du tronc et de la tête, il peut plus facilement exercer et perfectionner la motricité de ses mains. o A la naissance, les actions manuelles se limitent au réflexe d’agrippement, avec l’âge, elles se transforment et permettent des actions fines de manipulation, de préhension et de coordination. o Tout comme la locomotion, le développement des habilités manuelles est influencé par les expériences de l’enfant, par son environnement physique et social. o Avant de manipuler les objets, l’enfant doit être en mesure de les atteindre (yeux et bras vers les objets). o La main est un instrument très utile pour explorer l’environnement. Le bébé interagit spontanément avec les objets en les portant à sa bouche. Puis progressivement, et de plus en plus souvent, il place l’objet dans son champ de vision pour en faire l’inspection visuelle. C’est ce que l’on appelle la coordination oculo- manuelle. o Après cette phase, les enfants passent dans une période de préhension palmaire (prise avec toute la paume qui donne plus de puissance) pour ensuite arriver à une préhension digitale (prise avec le pouce et un ou plusieurs doigts). o Ce n’est que vers 4-5 ans que l’enfant est capable d’adapter sa préhension aux caractéristiques des objets (texture, poids, etc.) 42 La manipulation Mois Habilités de manipulation 2 à 3 mois Ebauche du geste d’atteinte vers un objet en vue, préhension involontaire lorsque l’on place un objet dans la main du bébé 4 à 6 mois Atteinte et préhension d’un objet en vue, préhension volontaire du type palmaire 7 à 9 mois Se passe les objets d’une main à l’autre 10 à 12 mois Préhension digitale 13 à 18 mois Empile deux cubes, encastre des jouets avec différentes formes 18 à 24 mois Empile au moins quatre cubes, tourne les pages d’un livre adapté à son âge, une page à la fois 24 à 36 mois Ramasse des objets de petites tailles 43 Le rythme o Le développement moteur se traduit par une série d’acquisitions motrices qui s’enchainent et qui se produisent en cascades. o Chaque acquisition constitue une étape dans le développement. o L’âge auquel les enfants atteignent ces étapes varie d’un enfant à l’autre, chacun y allant à son propre rythme. o Si l’ordre des acquisitions motrices est relativement similaire d’un enfant à l’autre, la façon dont l’enfant passe d’une étape à la suivante peut varier. Dans certains cas, c’est la règle du « reculer pour mieux avancer » qui se manifeste. Le passage d’une étape à la suivante nécessite une certaine régression. 44 Exercice Classer par ordre chronologique les progressions de Célestin A. Célestin a réussi à faire quelques pas seul C. La position assise est de mieux en mieux pour atteindre son doudou en peluche. contrôlée. Il se sert de ses mains pour prendre appui mais peut aussi les libérés B. Sur le ventre, il est capable de prendre pour la manipulation appui sur le côté et de libérer l’autre côté pour agir sur les objets D. Après le changement de sa couche, il a attrapé ses pieds pour les mettre en bouche. 45 Le développement de l’autonomie motrice de 3 à 6 ans 46 L’environnement oUn aspect marquant du développement moteur de l’enfant de 3 à 6 ans est qu’il devient plus habile pour adapter ses actions à l’environnement, grâce à la maturation et à l’expérience. oIl n’agit pas seulement par rapport à lui-même, mais en fonction de son environnement. oIl devient un acteur à part entière du monde complexe qui l’entoure, où se superposent plusieurs éléments à considérer pour planifier la réponse motrice la plus appropriée à la tâche ou à la séquence de tâches en cours. 47 L’environnement Enfant en action Objets Amis Environnement Consignes 48 Exercice Sébastien, 5 ans, joue au Enfant en action ballon avec ses copains dans la cour de récréation. Objets Amis Quels sont les facteurs qui influencent sa motricité ? Explicitez ces facteurs. Environnement Consignes 49 L’environnement o Un aspect marquant du développement moteur de l’enfant de 3 à 6 ans est qu’il devient plus habile pour adapter ses actions à l’environnement, grâce à la maturation et à l’expérience. o Il n’agit pas seulement par rapport à lui-même, mais en fonction de son environnement. o Il devient un acteur à part entière du monde complexe qui l’entoure, où se superposent plusieurs éléments à considérer pour planifier la réponse motrice la plus appropriée à la tâche ou à la séquence de tâches en cours. o A côté de la prise en compte de son environnement, l’enfant doit également utiliser les informations provenant de ses divers sens. 50 Habilités sensorielles Sens Fonctions Vision - Permet de connaitre les caractéristiques des objets, de l’environnement et des personnes (position, vitesse, trajectoire, etc.). - Aide le contrôle du mouvement (coordination œil-main et œil-pied). Toucher - Permet de percevoir les textures, la pression, les vibrations et les étirements de la peau. - Permet également de percevoir les déplacements et la vitesse des objets qui glissent sur la peau ainsi que la pression sur cette dernière. Sens vestibulaire - Permet d’indiquer la position de la tête dans l’espace (statique), ainsi que les accélérations et décélérations de celle-ci (dynamique). Proprioception - Permet d’informer sur la sensation de la position des membres dans l’espace et de leur configuration les uns par rapport aux autres (statique). - Permet d’informer sur les changements de position et de la vitesse ce changement de position des divers segments du corps (dynamique). 51 Exercice Maud promène sa poupée dans la cour à l’aide d’une poussette. Quels sont les habilités sensorielles qu’elle doit considérer pour planifier son action ? 52 La posture o Le développement postural est un élément-clé chez l’enfant jusque 3 ans. Cette importance est tout aussi capitale de 3 à 6 ans. o En effet, le développement du contrôle de l’équilibre procure le cadre de référence pour la production des mouvements globaux et fins. o L’équilibre est la capacité de maintenir son centre de gravité, au-dessus de sa base d’appui. o En posture debout, la base d’appui est délimitée par le bord externe, le devant et le derrière des pieds. Plus les pieds sont écartés, plus la base de support est grande et plus facile est le contrôle de l’équilibre. Cela est identique pour la position assise, la grandeur de la base de support variera en fonction de la position assisse adoptée. 53 La posture oAu fil des expériences, l’enfant apprend à choisir la stratégie posturale la plus efficace pour maintenir son équilibre. oStratégie en bloc : Stratégie pour parvenir à maintenir son équilibre consistant à former un tout avec son cou, son dos et son bassin. (Exemple : Tour de blocs) oStratégie multi-segmentaire : Stratégie pour maintenir son équilibre consistant à dissocier les différents segments corporels et à moins bouger en bloc. (Exemple : foot). oCapacité d’anticipation : capacité de planifier ses mouvements à venir et anticiper les conséquences de l’exécution d’une action ou de l’environnement sur son corps. 54 Les mécanismes du contrôle de la motricité Type de Description mécanismes Anticipation et - Concevoir une commande motrice pour un mouvement désiré, volontaire. planification - Evaluer le contexte global dans lequel la commande s’inscrit. - Estimer les paramètres temporaux. - Sélectionner les mouvements pertinents à exécuter et inhiber les autres. - Utiliser les informations qui sont prévisibles et connues. - Utiliser et intégrer dans la planification les informations provenant des fonctions exécutives si elles sont requises dans la tâche motrice. Rétroactions et - Ajustements ou modifications de la commande motrice planifiée en raison : de corrections mauvaises planifications, de perturbations statiques ou dynamiques inattendues, d’activations musculaires très rapides et parfois stéréotypées. Tonus et posture - Ajustement de la tension musculaire qui se manifestent dans l’ensemble de la musculature squelettique. L’activité tonique permet : la lutte antigravitaire, la stabilisation et la préparation posturale à l’action. 55 La posture Âge Habilités posturales 4 ans Marcher avec les pieds rapprochés Varier son rythme de marche et de course Sauter quelques fois de suite sur un seul pied 6 ans Marcher avec un bon équilibre Marcher et courir dans toutes les directions, en alternant rapidement. 56 La locomotion oA partir de 3 ans, l’enfant est habile à effectuer des changements de position dans l’espace. oIl devient de plus en plus autonome, il va donc explorer de nouveaux moyens de locomotion (galoper, enjamber des obstacles, rouler en tricycle, nager, etc.). oCes moyens de locomotions élargissent considérablement le répertoire sensorimoteur de l’enfant. 57 La locomotion Âge Habilités locomotives 4 ans Monter sans aide un escalier en alternant les pieds Rouler à en tricycle 6 ans Marcher sans aide sur une poutre Rouler en vélo Faire la roue 58 La manipulation oA 3 ans, l’enfant a une bonne dextérité qui lui permet de prendre les objets et de les manipuler. oDe 3 à 6 ans, ces habilités vont continuer à évoluer en précision et de nouvelles capacités manuelles vont émerger, comme la coordination bimanuelle et la manipulation d’outils. 59 La manipulation oLa plupart des actions manuelles engagent nos deux mains. Ces actions nécessitent que les mains agissent de concert. C’est ce que l’on appelle la coordination bimanuelle. oLes actions bimanuelles apparaissent tôt chez l’enfant (utilisation d’une main pour stabiliser et orienter l’objet, utilisation de l’autre main pour faciliter l’action de l’autre main). oPetit à petit, l’enfant va perfectionner cette complémentarité d’actions pour évoluer en précision. 60 Caractéristiques des actions bimanuelles Actions bimanuelles Caractéristiques Actions dissociées Chaque main agit l’une indépendamment de l’autre sans aucun rapport. Actions indépendantes synchronisées Chaque main agit indépendamment de l’autre, mais la synchronie entre les deux est importante. Actions complémentaires à rôles non Les deux mais exécutent la même action différenciés dans un but commun. Actions complémentaires à rôles différenciés Les deux mains exécutent des actions différentes mais dans un but commun (Découpage). 61 Exercice Quelles sont les actions 1. Bouger les marionnettes avec bimanuelles sollicitées dans les les deux mains. actions suivantes : 2. Verser de l’eau dans un verre avec une bouteille. 3. Rouler de la pâte à modeler avec les deux mains à plat qui agissent ensemble. 4. Enfiler des perles pour constituer un collier. 5. Tirer sur une grosse corde à deux mains. 62 La manipulation oLa dominance manuelle devient de plus en plus évidente. Elle se définit comme la supériorité fonctionnelle d’une main par rapport à l’autre et repose sur des différences cérébrales entre l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche. oLa motricité manuelle joue également un rôle dans la motricité graphique (action qui permet de laisser une trace). oPetit à petit, l’enfant comprend que dessiner n’est pas écrire. Il « écrit » en produisant des pseudo-lettres mélangées ou non à d’autres signes, en respectant la linéarité. 63 La manipulation Âge Habilités de manipulation 4 ans Copier la plupart des lettres Dessiner des formes et des figures géométriques Dessiner un bonhomme en trois parties (bonhomme têtard). S’habiller seul à l’exception des boutons Remplir un verre Découper en suivant une ligne 6 ans Dessiner et écrire d’une main Enfiler des petites perles sur une ficelle Attacher des boutons, des lacets, etc. Découper avec précision des formes complexes. 64 L’apprentissage de la propreté oL’apprentissage de la propreté est une étape importante du développement de l’enfant. oLes enfants contrôlent majoritairement leur vessie et leurs sphincters entre 24 et 48 mois. oLa propreté diurne précède la propreté nocturne, de même que le contrôle de la vessie précède celui des intestins. oL’enfant est prêt pour l’apprentissage de la propreté quand les périodes de continence s’allongent et qu’il possède de bonnes habilités de locomotion (comme monter les escaliers). oLa période moyenne entre l’initiation de l’apprentissage de la propreté et la propreté réelle oscille entre 3 et 6 mois. 65 Le rythme oLes habilités motrices de l’enfant se développent en étroite interaction avec les autres domaines de son développement, comme ses habilités perceptives, cognitives et sociales. oLa maitrise grandissante des actions motrices favorise l’autonomie chez l’enfant, grâce à laquelle il construira sa connaissance personnelle du monde. oLes actions motrices aident l’enfant à mieux apprécier les contraintes de l’environnement, car elles engagent de nombreux sens. 66 Exercice Associer l’un des mots suivants à l’énoncé correspondant A. Locomotion 1. Lorsque Isabelle monte les escaliers, elle doit positionner ses pieds et son corps afin B. Equilibre de maintenir son centre de gravité au- C. Coordination dessus de ses appuis. Ainsi, elle parvient à avoir un meilleur contrôle postural qui lui permettra de gravir les marches une à une sans tomber. 2. Thomas découpe des flocons pour les coller sur un sapin. 3. Lors de l’activité Outdoor, Mathieu a découvert qu’il était amusant de monter au toboggan en se tenant aux bordures et en se tortillant comme un serpent. 67 Le développement de l’autonomie motrice de 6 à 9 ans 68 La posture oA partir de 6 ans, l’enfant sélectionne les ajustements posturaux les plus appropriés dans les différentes circonstances afin de prévenir des déstabilisations à venir dans les mouvements qu’il fera. oIl continuera à affiner ses stratégies tout au long de son développement. 69 La locomotion oJusqu’à l’âge de 8 ans, les enfants sont à l’étape d’acquisition et d’adaptation des grands patrons moteurs (courir, sauter, glisser, nager, grimper, etc.). oA partir de 8/9 ans, ils se situent dans une étape de perfectionnement des comportements. oCes perfectionnements permettent d’assurer l’harmonie et l’aisance des activités corporelles, ludiques, sportives et d’expression. 70 La manipulation ❖De 6 à 9 ans, la motricité fine se développe également. ❖Les actions manuelles deviennent de plus en plus efficaces (par exemple : moduler la force de préhension de la paire de ciseaux et adapter la tenue du papier avec l’autre main au fur et à mesure de l’action). ❖L’un des apprentissages marquants entre 6 et 9 ans est l’entrée dans l’écriture. ❖Il s’agit d’un apprentissage très complexe, car écrire à la main nécessite de la précision dans les mouvements. Cela demande également une modulation de la force de préhension pour agir sans fatigue et une adaptation aux exigences spatiales de l’écriture (espaces lettres et mots). 71 La motricité pour apprendre oLe développement moteur permet à l’enfant d’élargir son champ d’expériences au travers duquel il réalise de nombreux apprentissages. oEn interagissant directement avec son environnement, l’enfant participe à la construction des savoirs qui ont alors plus de sens pour lui. 72 La motricité pour apprendre : L’espace o Le système nerveux utilise différents mécanismes pour percevoir l’espace : espace corporel, espace d’atteinte, espace locomoteur, espace environnemental et l’espace imaginaire. o Ces espaces sont tous des espaces d’action. o Cependant, ils nécessitent des modes de traitements différents (stratégies cognitives). o Lorsque l’enfant réalise des actions, le cerveau traite ces différentes données et permet une maitrise de plus en plus grande de toutes ces dimensions. o Le développement des habilités spatiales de l’enfant est un long processus qui débute dès les premiers mois de la vie et qui se poursuit jusqu’à l’âge de 12 ans environ. o Les jeunes enfants, vers 3 ans, peuvent apprécier leur espace environnant de leur propre point de vue (égocentrique), mais ils peuvent aussi localiser des objets en utilisant des repères comme d’autres objets, et ce, indépendamment de leur propre point de vue (allocentrique). o Qu’elles soient égocentrées ou allocentrées, les représentations spatiales ne sont jamais entièrement dépendantes d’un seul type d’information sensorielle. Par exemple : visuelle, vestibulaire et proprioceptive. 73 La motricité pour apprendre : L’espace oGrâce aux expériences motrices, l’enfant apprend petit à petit à pondérer les informations égocentriques et allocentriques pour mieux se repérer dans son espace et s’y déplacer. oCela lui permet également petit à petit de créer et d’utiliser des représentations spatiales (construction et utilisation de cartes spatiales). oEn tant qu’adulte, lorsqu’on navigue dans l’espace, on combine des stratégies égocentrées et allocentriques, ce que les enfants auront plus difficile à faire jusqu’à 12 ans. 74 La motricité pour apprendre : Le temps o Les habilités motrices sont également déterminantes dans le développement de la perception du temps (par exemple : durée du mouvement). o Il existe différentes formes de temps : rythmes biologiques, calendrier, etc. o La perception du temps est complexe pour l’enfant. o De plus, la perception du temps est influencée par une variété de facteurs (état émotionnel, contexte, etc.). o L’expérience motrice joue un rôle déterminant dans la perception du temps chez l’enfant. o Dès son plus jeune âge, l’enfant vit selon différents rythmes (biologique, jour et nuit, etc.). Cela compose le temps vécu à partir duquel la perception du temps se construit. o Jusqu’à l’âge de 4 ans, les enfants sont incapables de se représenter un intervalle de temps entre deux évènements. Pour eux, le temps est celui de l’action et non pas un temps vide où rien ne se passe. o Le temps est donc agi avant d’être pensé. Et c’est dans l’action, quand le temps s’impose à lui à travers une sensation de continuité, que l’enfant parvient à évaluer le temps qui passe. o Petit à petit, l’enfant va de mieux en mieux se situer sur des échelles de temps avec des systèmes de repérage comme l’horaire de la semaine. 75 La motricité pour apprendre : Le temps oL’action soutient également le passage d’un jugement implicite à un jugement explicite du temps. oLorsque les enfants âgés de 5 à 8 ans apprennent des actions rythmiques, l’information temporelle inscrite dans les actions les aide à se construire une représentation explicite, indépendante et flexible de la durée (4 mouvements rapides, 4 mouvements lents dans la danse, par exemple). oL’interaction entre le temps et l’action est mutuelle. L’action aide à construire des représentations du temps, et réciproquement, un jugement précis du temps contribue au développement moteur (exemple : shooter dans un ballon au foot). 76 Exercice Quelles sont les activités motrices à proposer à votre classe afin de développer la perception spatiale et temporelle en classe ? 77 Le développement de l’autonomie motrice de 9 à 15 ans 78 La suite du développement o De nombreuses recherches démontrent l’importance de développer une grande variété d’habilités motrices avant l’adolescence pour permettre, durant celle-ci de développer des habilités plus avancées. o Romane ne pourra pas faire de courses en sautant à cloche-pied dans un parcours de cônes si elle a des difficultés à maintenir son équilibre sur un pied ou à sauter sur place avec ses deux pieds. o Les enfants dont la base de la pyramide des habilités motrices est plus grande auront un plus grand répertoire d’habilités motrices issues d’une plus grande variété d’activités. Pour avoir des bases solides, la clé est dans la pratique régulière d’activités physiques et motrices, dans des contextes divers et avec des objets variés 79 La suite du développement oLes enfants peuvent maintenant facilement contrôler leurs mouvements en fonction de leur environnement et de leurs pairs. oA cet âge, ils utilisent une stratégie multi-segmentaire efficace, puisque quelques années ont permis de calibrer le système nerveux, ce qui permet de planifier les commandes motrices précises. oLes habilités motrices peuvent être exécutée avec un meilleur niveau de contrôle et sont plus spécifiquement adaptées au contexte. 80 L’amorce o Entre 9 et 12 ans, la majorité des enfants entrent dans la phase de transition rapide entre l’enfance et l’adolescence. o L’adolescence correspond à la phase de maturation qui fait passer l’individu de l’état d’enfant à celui d’adulte (psychologique, psychosocial et pubertaire). o La puberté fait référence aux transformations hormonales et aux changements corporels. o Période marquée par l’apparition des caractères sexuels primaires (maturation des organes sexuels) et secondaires (voix, pilosité, silhouette, etc.). o Ces pics de croissance constituent un perturbateur dans l’autonomie motrice car l’adolescent doit constamment recalibrer son modèle interne en raison des changements rapides associés aux paramètres biomécaniques et corporelles. 81 o Le terme puberté fait référence au Le processus processus sous-jacent aux changements physiques par lesquels pubertaire un enfant devient un adulte capable de se reproduire. 82 Le rôle des hormones o Le processus pubertaire est déclenché par la sécrétion de l’hormone de libération (RH - Gonadolibérine) par l’hypothalamus qui est envoyée au lobe antérieur de l’hypophyse. o L’hypophyse commence alors à secréter, en plus grande quantité, les hormones FSH et LH (fertilité), lesquelles stimulent le développement des glandes situées dans les parties génitales. o Ces glandes synthétisent alors davantage de testostérone chez les garçons et d’oestradiol chez les filles. o Au même moment, l’hypophyse antérieur secrète aussi d’autres hormones qui agissent sur le développement et la croissance (GH et STH – hormones de croissance). 83 Les changements oLa croissance s’accélère dans la première partie de la puberté et l’adolescent atteint sa taille définitive à la fin de celle-ci. 84 Les changements oUn autre changement majeur a trait au sommeil. Les adolescents ont besoin d’environ 9H de sommeil. oDe plus, on observe un délai d’entrée dans le sommeil. Ce délai est lié aux changements biologiques du rythme circadien. oIl entre en résonance avec les obligations scolaires. En conséquence, de nombreux adolescents présentent une dette de sommeil chronique. 85 Les besoins fondamentaux en matière de mouvement 86 De 0 à 4 ans 87 Moins d’un an Bouger Dormir S’asseoir Être physiquement actifs plusieurs De 14 à 17 heures (pour les 0 à 3 Ne pas être immobilisés pendant fois de diverses manières, mois) plus d’une heure à la fois (p. ex. particulièrement par l’entremise dans une poussette ou une de jeux interactifs au sol; bouger chaise haute). plus, c’est encore mieux. Pour ceux qui ne se déplacent De 12 à 16 heures (pour les 4 à 11 Passer du temps devant un écran pas encore, cela inclut au moins mois) de sommeil de bonne n’est pas recommandé. 30 minutes réparties pendant la qualité, incluant les siestes. journée de temps passé sur le ventre lorsqu’éveillés. Pendant les périodes de sédentarité, les personnes qui prennent soin d’eux sont encouragées à lire un livre avec eux ou à leur raconter des histoires, par exemple. 88 1 à 2 ans Bouger Dormir S’asseoir Au moins 180 minutes réparties au De 11 à 14 heures de sommeil de Ne pas être immobilisés pendant plus cours de la journée d’activités bonne qualité, incluant les siestes, d’une heure à la fois (p. ex. dans une physiques de type et d’intensité variés avec des heures de coucher et de poussette ou une chaise haute) ou comprenant du jeu énergique; lever régulières. rester en position assise pendant des bouger plus, c’est encore mieux. périodes prolongées. Pour les tout-petits de moins de 2 ans, passer du temps sédentaire devant un écran n’est pas recommandé. Chez les enfants de 2 ans, le temps sédentaire passé devant un écran devrait être limité à une heure; encore moins, c’est encore mieux. Pendant les périodes de sédentarité, les personnes qui prennent soin d’eux sont encouragées à lire un livre avec eux ou à leur raconter des histoires, par exemple. 89 3 à 4 ans Bouger Dormir S’asseoir Au moins 180 minutes d’activités De 10 à 13 heures de sommeil de Ne pas être immobilisés pendant physiques variées réparties au bonne qualité, qui peuvent plus d’une heure à la fois (p. ex. cours de la journée, dont au inclure une sieste, avec des dans une poussette ou un siège moins 60 minutes de jeu heures de coucher et de lever de voiture) ou rester en position énergique; bouger plus, c’est régulières. assise pendant des périodes encore mieux. prolongées. Le temps sédentaire passé devant un écran devrait être limité à une heure; encore moins, c’est encore mieux. Pendant les périodes de sédentarité, les personnes qui prennent soin d’eux sont encouragées à lire un livre avec eux ou à leur raconter des histoires, par exemple. 90 De 5 à 17 ans 91 De 5 à 17 ans Suer Bouger Dormir S’asseoir Activité physique d’intensité Activité physique de faible De 9 à 11 heures de Un maximum de 2 heures moyenne à élevée. intensité. sommeil par nuit sans par jour de temps de loisir interruption pour les 5 à 13 devant un écran. ans et de 8 à 10 heures par nuit pour les 14 à 17 ans, avec des heures de coucher et de lever régulières. L’accumulation d’au moins Plusieurs heures d’une Un minimum de périodes 60 minutes par jour variété d’activités physiques prolongées en position d’activité physique d’intensité légère assise. d’intensité moyenne à structurées et non élevée comprenant une structurées. variété d’activités aérobies. Des activités physiques d’intensité élevée et des activités pour renforcer les muscles et les os devraient être intégrées au moins 3 jours par semaine. 92 Exercice Intégrer la motricité aux apprentissages scolaires. Comment faire dans ma classe ? Equilibre Manipulation Locomotion 93 Bibliographie Bouchard, C. (2019). Le développement global de l’enfant de 0 à 6 ans en contextes éducatifs. Presses de l’Université du Québec. Bouchard, C. (2022). Le développement global de l’enfant de 6 à 12 ans en contextes éducatifs. Presses de l’Université du Québec. Clément, C. & Demont E. (2021). Les 23 grandes notions de la psychologie du développement. Dunod. Enseignement Catholique Fondamental (2020). Programme de l’école maternelle. SEGEC. Laquerre, N. & Scavone, G. (2023). Psychologie du développement humain. Chenelière Education. Lehalle, H. & Mellier, D. (2021). Psychologie du développement – Enfance et adolescence. Dunod. Stassen-Berger, K. (2012). Psychologie du développement. De Boeck Supérieur 94 ENSV1400-1 Apprenants et apprentissages Les caractéristiques de l’apprenant L. Hérinne 2024-2025 Plan du cours : 1. Le concept de développement (2H) 2. Vers l’autonomie langagière (2H) 3. Vers l’autonomie motrice (4H) 4. Vers l’autonomie socio-affective (4H) 5. Vers l’autonomie cognitive (8H) Vers l’autonomie socio-Affective Socio-Affectif Développement / construction Développement des relations de la personnalité Concept de soi – Concept de Avec l’adulte / les adultes Avec les autres enfants genre – Concept d’estime de soi – Gestion des émotions - Etc. 4 Devenir autonome socialement, c’est être Définition capable d’entrer en relation avec ses pairs et les adultes de confiance ainsi que de autonomie développer les habiletés sociales qui permettront la vie en groupe et d’interagir avec l’autre (respect des autres, sociale compréhension des règles sociales, gestion des conflits, acceptation de la différence, …). 5 Développement social Protection et sécurité Tout enfant a besoin de DEUX types de relations Attachement à une personne avec pouvoir Relation complémentaire (parents, enseignants Relation verticale Modèles internes fondamentaux social et connaissance > à ceux de l’enfant grand frère / grande sœur, etc.) Habilités sociales de bases Relation avec une personne ayant un pouvoir Relation réciproque (enfants qui ont le même Relation horizontale Coopération, compétition, intimité, etc. social et des connaissances = à ceux de l’enfant âge et lui ressemblent) 6 1. Le synchronisme Le développement 2. L’attachement de l’autonomie 3. La compétence sociale sociale 7 Accord entre les mouvements, les Le développement social Le synchronisme réactions et les rythmes de deux personnes en interaction. 8 Le développement social Le synchronisme (0 à 3 ans) Le synchronisme débute habituellement quand les parents imitent leur enfant. Lorsque les parents décèlent une émotion dans les mimiques ou les gestes de leur nourrisson et l’expriment à leur tour, l’enfant associe ce qu’il ressent à l’expression qu’il observe chez le parent : un regard de surprise, un sourire radieux, un froncement de sourcils, un air de satisfaction. Et il apprend à l’imiter. Au cours des premiers mois de vie , le synchronisme est synonyme de réciprocité. Le nourrisson modifie son expressivité sociale et émotionnelle en fonction des approches de l’adulte. En contrepartie, celui-ci modifie l’enchainement et le rythme de ses interventions en fonction des dispositions du bébé. 9 Le développement social Le synchronisme (0 à 3 ans) Ces périodes d’interaction constituent donc pour le nourrisson des occasions de s’initier à la vie sociale et d’apprendre, avec l’aide d’un adulte, comment adapter ses comportements dans des situations impliquant des contacts sociaux. Le synchronisme disparait vers la fin de la première année de vie (début de la marche). 10 L’attachement peut se définir comme la tendance des enfants à rechercher le confort et la sécurité auprès des adultes significatifs qui en ont la charge. Le développement social L’attachement se développe avec les personnes qui L’attachement donnent les soins, avec qui l’enfant se sent en sécurité.