Economie des Festivals PDF

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This document analyses the economics of festivals. It details the different types of festivals, costs, funding, and the role of private and public funding. An analysis of the impact on local economies is also considered.

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PLAN : INTRODUCTION 1 I. Typologie des festivals 2 A. Genres et disciplines 2 B....

PLAN : INTRODUCTION 1 I. Typologie des festivals 2 A. Genres et disciplines 2 B. Objectifs et statuts : festivals à but lucratif VS festival à but non lucratif 3 C. Envergure : Les grands festivals et les festivals locaux 5 II. Les coûts et budget des festivals 6 Avant et après Covid 6 III. Subventions 11 A. Les financements publics 11 B. Les partenaires privés : 13 C. Aides annexes : importance du bénévolat et des soutiens non financiers 15 IV. L’éco responsabilité des festivals 15 V. Etude de cas 18 CONCLUSION : 19 INTRODUCTION Tout d’abord qu’est ce qu’un festival ? Selon le Ministère de la Culture, "Est entendu par festival, une manifestation circonscrite dans le temps et dans l’espace, qui développe un projet artistique et culturel dans une logique éditoriale de programmation formant une unité, reposant sur trois critères : la programmation d’œuvres artistiques et de créations proposée majoritairement par des professionnels une durée définie et une récurrence dans le temps, qu’elle soit annuelle, biennale, etc. un ancrage territorial. Les festivals occupent aujourd'hui une place incontournable dans le paysage culturel et économique. Ils contribuent non seulement à la diffusion des arts et à la diversité culturelle, mais jouent aussi un rôle clé dans le développement économique des territoires, en attirant chaque année des millions de spectateurs et de visiteurs. Depuis les années 2000, le nombre de festivals a connu une croissance exponentielle, en réponse à une demande croissante du public pour des expériences culturelles immersives. Selon le Ministère de la Culture, le nombre de festivals a presque doublé de 2002 à 2019, avec une forte présence des festivals de musique, représentant 44% du total. Cependant, ces événements font face à des défis économiques croissants, notamment en raison de la hausse des coûts et de la nécessité d’innover pour attirer des financements. La pandémie de Covid-19 a amplifié ces difficultés, avec des répercussions sur les coûts de production et une dépendance accrue aux subventions publiques et aux financements privés. Dans ce contexte, la gestion budgétaire des festivals et la diversification de leurs sources de revenus deviennent essentielles pour garantir leur pérennité. Cet exposé propose d'analyser les différents types de festivals et leurs modèles économiques, en abordant les aspects budgétaires, les sources de revenus, ainsi que les aides et subventions qui permettent à ces événements de perdurer. Une attention particulière sera également portée aux initiatives d’éco-responsabilité adoptées par les festivals et à leur impact économique. Nous terminerons ensuite par une petite étude de cas afin d’appuyer nos propos. I. Typologie des festivals A. Genres et disciplines Les festivals sont classifiés selon plusieurs facteurs : Tout d’abord selon l’internationalisation de celui-ci : International, national, régional local. Par exemple, en festival international nous pouvons nommer le Festival de Cannes, qui est un des plus prestigieux festivals de cinéma au monde. Pour un festival national, nous pouvons citer Les Vieilles Charrues, l’un des plus grands festivals de musique de France. L’exemple pour le festival régional est la Fête de la Vigne et du Vin, qui se déroule en BFC, il célèbre le patrimoine viticole. Puis en festival local on peut dire le Festival du Bout du Monde, qui est un festival de musique qui se déroule dans une petite ville en Bretagne, il rassemble des festivaliers principalement locaux et de la région. Classification selon le contenu : Des festivals axés sur un art en particulier comme les festivals de musique Des festivals à caractère polyculturel ou pluridisciplinaire englobant les différents arts (musique, cinéma, arts plastiques, théâtre, danse, …) comme le Festival d’Automne de Paris Des festivals à caractère patrimonial, qui mettent en avant des traditions culturelles locales, comme la fête de Bayonne ou la Fête du Citron de Menton par exemple. Classification par domaines : La classification la plus courante est celle par domaine. Festival d’humour Festival de musique Festival de BD Festival de Théâtre Festival de films Festival littéraire Festival de cinéma Festival gastronomique Festival de Manga … Chaque domaine à des spécialisations et des spécificités. Par exemple : Les festivals de musiques peuvent être de musiques actuelles, de jazz, de rock… Ou encore les festivals de films peuvent être spécialisés dans les films policiers, les films documentaires ou encore les films d’aventures. Classification par l’entité organisatrice : Organisés par des entreprises privées : Lollapalooza Paris : Organisé par Live Nation France (Société de production d’événements musicaux) Organisés par des villes ou collectivités locales : Festival de Cannes : Organisés par le Palais des Festivals et des Congrès de Cannes en collaboration avec la Ville de Cannes et partenaires privés Organisé par des associations : Les Vieilles Charrues : Organisé par l’Association des Vieilles Charrues (association à but non lucratif) Festival d’Avignon : Organisé par l’Association du Festival d’Avignon (association à but non lucratif) Organisés par des institutions culturelles : Le Festival d’Automne à Paris : Organisé par l’Association du Festival d’Automne à Paris soutenu par le Ministère de la Culture Festival de la BD d’Angoulême : Organisé par l’Association du Festival International de la BD d’Angoulême (association à but non lucratif), avec le soutien de la ville d’Angoulême et des institutions publiques. Organisés par des ONG ou des organisations humanitaires : We Love Green : Organisé par We Love Green Production, en partenariat avec des organisation engagées dans l’éco-responsabilité Solidays : Organisé par Solidarité Sida, une association à but non lucratif Chaque festival est ainsi associé à des entités spécifiques, que ce soit des associations, des sociétés privées, des municipalités ou des institutions culturelles, selon le type de gestion et l’objectif visé. Les festivals de musiques actuelles représentent la moitié des manifestations répertoriées (1709 sur 3135) selon un rapport de 2020 sur la situation des festivals. Selon les chiffres clés 2021 du Ministère de la Culture, les festivals accueillent 14% des représentations dans le champ des musiques actuelles en 2019, soit 7,5 millions d’entrées pour 215 millions d’euros de billetterie. Certains festivals aux différents domaines disparaissent petit à petit comme par exemple les festivals de musiques traditionnelles ou les festivals de musiques amplifiées. B. Objectifs et statuts : festivals à but lucratif VS festival à but non lucratif Les festivals à but lucratif : Ils sont organisés dans le but de générer des profits pour les organisateurs, qu’ils soient privés ou commerciaux. Ils visent à attirer un large public et à maximiser les revenus, généralement par la vente de billets, de produits dérivés, de partenariats ou de sponsors. Ces festivals ont souvent une dimension marketing forte et se concentrent sur l’attractivité commerciale de leurs événements. Objectifs : Générer des bénéfices financiers Attirer un large public pour maximiser les ventes de billets et la couverture médiatique Développer des partenariats commerciaux avec des entreprises ou des sponsors Promouvoir des artistes ou des événements en lien avec une stratégie marketing Exemples : Coachella aux USA, privé et lucratif, vise à générer des profits considérables grâce aux ventes de billets et aux partenariats commerciaux. Il attire des milliers de festivaliers chaque année et se concentre sur la création d’une expérience immersive à travers une programmation musicale très populaire et des sponsors de grande envergure. Tomorrowland en Belgique, privé et lucratif, festival de musique électronique de renommée internationale qui génère des millions d'euros de revenus par la vente de billets, de produits dérivés, et des sponsors. Le festival crée un événement global et une expérience immersive pour les participants tout en maximisant les profits. Hellfest en France, privé et lucratif, festival de musique metal qui attire un large public. Il se concentre sur l'édition d'un événement d'envergure avec une programmation de qualité, visant à attirer un maximum de festivaliers et générer des bénéfices par les ventes de billets, la restauration et les produits dérivés Les festivals à but non lucratif : Ils sont organisés par des associations, des structures publiques. Leur objectif principal est la promotion culturelle, et l’accès à la culture. Ils visent à enrichir un public en offrant un accès à la culture, tout en fonctionnant souvent sur des budgets limités. Objectifs : Promouvoir la culture, l’art et la diversité Encourager la participation communautaire et le bénévolat Offrir un accès à des événements culturels pour un large public, parfois en mettant l’accent sur l’inclusivité ou l’éducation Rechercher des financements publics ou des dons pour couvrir les coûts plutôt que de générer des profits Exemples : Le festival d’Avignon en France, association à but non lucratif. Il a pour but de promouvoir les arts du spectacle. Bien qu’il génère des recettes, son but principal n’est pas lucratif, mais de servir de plateforme pour la création et la diffusion artistique. Les Nuits de Fourvières en France à Lyon, association à but non lucratif, promeut les arts vivants dans une approche pluridisciplinaire, en offrant des spectacles de qualité tout en étant accessibles à un large public. C. Envergure : Les grands festivals et les festivals locaux Il est intéressant de comprendre que l’envergure d’un festival influence son modèle économique. Nous allons donc voir les différences entre les petits festivals et les plus gros. Différents objectifs Grands festivals : Les grands festivals comme le Hellfest ou les Vieilles Charrues visent souvent une reconnaissance nationale voire internationale. Ils cherchent à attirer des têtes d’affiches et à se positionner comme des événements culturels majeurs. Les objectifs principaux sont de générer des retombées économiques importantes, attirer des touristes, renforcer l’image de marque. Festivals locaux : Les plus petits festivals comme un festival de village ou de quartier cherchent souvent à animer la vie locale, à promouvoir la culture régionale et à soutenir les artistes locaux et émergents. Les objectifs principaux sont de créer du lien social, favoriser l’accès à la culture et mettre en valeur le patrimoine local. Différents publics : Grands festivals : Ils attirent un public varié et souvent international. Ils visent des segments de marché plus larges, avec une communication et une offre diversifiée pour plaire à différentes tranches d’âges et profils culturels Festivals locaux : Ils attirent principalement un public local ou régional. Souvent composé de familles, d’habitants de la région. Différents budgets : Grands festivals : Disposent de budgets élevés, financés par la billetterie, les partenariats, le sponsoring et des subventions publiques importantes. Ils investissent dans des infrastructures, des têtes d’affiche, et des dispositifs de sécurité sophistiqués. Festivals locaux : Ils travaillent avec des budgets plus restreints, souvent soutenus par les collectivités locales et par des petits partenaires. La billetterie peut être moins chère ou parfois gratuite. Les infrastructures sont souvent plus modestes, et le bénévolat est essentiel pour le fonctionnement. Différents moyens humains : Grands festivals : Ils emploient des équipes professionnelles en communication, logistique, sécurité,etc, parfois à l’année, en plus de nombreux bénévoles. Ils disposent également de structures d’accueil pour les artistes et le public plus importantes. Festivals locaux : Reposent souvent davantage sur le bénévolat et sur des partenariats locaux. Les équipes sont plus réduites, et la polyvalence des intervenants est cruciale pour assurer le bon déroulement de l’événement. Ces éléments montrent que l’envergure d’un festival façonne son organisation et son impact économique, et permet aussi de comparer les dynamiques entre les grands festivals et ceux de taille locale. II. Les coûts et budget des festivals Avant et après Covid Pour cette partie je me suis appuyée sur un rapport d’activité fait par le CNM (centre national de musique), sur les festivals de musiques actuelles en France en 2022. Dans cette étude : 68 festivals (musique actuelles, chanson, électronique, musique traditionelle, jazz) = festival éligible au programme d’aide du CNM et qui ont plusieurs critère comme : billetterie payante, budget supérieur à 80K €, avec au minimum une dizaine de groupe représenté et entité artistique dans la programmation. C’est un rapport que met en comparaison l’année 2019 (qui est considéré comme l’année de référence avant la crise sanitaire) et l’année 2022 l’année de reprise des festivals après la crise sanitaire. Les charges qui signifient toutes les dépenses des festivals (artistique par exemple: contrat de cession) ( technique : salaires, coût d’installation…) Produits = revenu ou recette généré par les festivals → recette propre = billetterie/ Bars Contrat de cession : un contrat par lequel l’artiste ou sa compagnie (producteur) vend à un diffuseur (organisateur de festival) le droit de présenter une ou plsrs représentation de son oeuvre (musiques). Donc par exemple dans le contrat de cession il y a plsr éléments comme la durée et le lieu de la cession, la rémunération, l’assurance, la promotion et la communication, les conditions techniques et logistiques… ça assure un cadre légal pour la représentation d’une oeuvre tout en protégeant les droits et intérêt d’artiste. Augmentation des charges Le poste Artistique (30 % des charges en 2022) regroupe en grande majorité les contrats de cession (25 %), tandis que les contrats d’engagement des artistes et de leurs techniciens restent minoritaires (1 %). Au global, les salaires des artistes, ceux des techniciens liés à l’artistique et les contrats de cession représentent plus d’un quart du total des charges des festivals (27 %), le reste du poste artistique étant composé des frais de transports et d’hébergement/restauration (2 %) et d’autres frais artistiques (1 %) pour un poids total de 30 %. Le poste Technique, logistique, sécurité (45 % des charges en 2022) regroupe à la fois les dépenses de location et d’aménagement des sites (12 %), celles liées aux matériels, aux prestations techniques et aux salaires des techniciens (15 %), les dépenses consacrées aux prestations de sécurité (pompier, croix rouge, services de sécurité (5 %) et les autres charges techniques, majoritairement constituées des achats bars/restauration et catering (8 %). Globalement : = Globalement augmentation des charges de 19% entre 2019 et 2022, notamment dû à l’augmentation des charges techniques et artistiques. Cette explication d'augmentation des charges doit aussi prendre en compte que parmis les festivals entre 2020 et 2021 (dû à la crise sanitaire) n’ont pas eu de représentations, ce qui a fait qu’en 2022 les festivals ont fait le choix de revenir avec des éditions amplifiés (programmation augmentation exceptionnel, capacité de jauge qui augmentent, augmentation des journées d’exploitations, ce qui augmentent naturellement les charges.) Question qui est soulevé par jean Paul Roland, directeur du festival les Eurockéenne à Belfort : la question de la valorisation des métiers techniques dans le spectacle vivant, car depuis la crise sanitaire il y a une pénurie de main d'œuvre créant des tensions financières. Cette pénurie a plusieurs causes : d'abord, la crise sanitaire a profondément impacté l’industrie de l’événementiel, entraînant des vagues de licenciements ou de reconversions professionnelles. Les métiers techniques, souvent moins visibles que ceux des artistes eux-mêmes, sont parfois sous-évalués en termes de rémunération et de reconnaissance. Pourtant, ces métiers sont essentiels pour la bonne marche des festivals, qu’il s’agisse de régisseurs, ingénieurs du son, techniciens lumière, ou encore de monteurs et de coordinateurs techniques. Ces hausses de coûts peuvent entraîner des conflits internes au sein des équipes organisatrices, qui doivent jongler avec des budgets souvent déjà serrés. De plus, certains festivals, surtout ceux de petite taille, peinent à attirer des techniciens qualifiés, car la concurrence est forte et les festivals plus importants peuvent offrir des conditions de travail et des rémunérations plus attractives… Ainsi la question soulevée par Jean-Paul Roland met en lumière une problématique de plus en plus pressante : face à la pénurie de main-d'œuvre technique et à l'augmentation des charges liées à la technique, les festivals doivent trouver des solutions pour à la fois valoriser ces métiers essentiels et faire face à des tensions financières croissantes. Cela passe par une meilleure rémunération, des conditions de travail améliorées, et une reconnaissance accrue du rôle des techniciens dans le succès des événements. C’est un défi complexe quand à toutes les charges pesantes dans ce secteur. Explication des hausses artistiques par le Contrat de cession : un contrat par lequel l’artiste ou sa compagnie (producteur) vend à un diffuseur (organisateur de festival) le droit de présenter une ou plsrs représentation de son oeuvre (musiques). Donc par exemple dans le contrat de cession il y a plsr éléments comme la durée et le lieu de la cession, la rémunération, l’assurance, la promotion et la communication, les conditions techniques et logistiques… ça assure un cadre légal pour la représentation d’une oeuvre tout en protégeant les droits et intérêt d’artiste. Autre explication de cette hausse en 4 ans : +8% de groupe programmé en plus. Augmentation du montant moyen des salaires des artistes et contrats de cession par entité artistique (+13% sur la période observé) Autre augmentation qui se démarque dans les dépenses annexes sont les coûts lié aux assurances pour cause la renégociation des contrats d’assurances suite à l’annulation des événements pendant la période du COVID; + augmentation de 49% entre la période pré crise sanitaire et après. Ces citations reflètent un changement profond : aujourd’hui, le véritable défi n'est plus seulement d’affronter des coûts d’assurances élevés, mais de savoir si un festival pourra être assuré face à des risques climatiques accrus. L’annulation du festival Jardin du Michel, le 31 mai 2024, à cause d’un site devenu impraticable en raison des intempéries, en est un exemple concret. Il est maintenant difficile de prévoir un événement en raison des conditions climatiques et de l'imprévisibilité du temps. Les assureurs, face à ces risques grandissants, peuvent désormais refuser d’assurer certains festivals ou imposer des primes très élevées, ce qui peut rendre la situation financièrement insoutenable, surtout pour les festivals de taille modeste. Ainsi, la citation de Pierre Hivert souligne un double défi : d’une part, la hausse des coûts liés aux assurances, et d’autre part, la possibilité de trouver une couverture d’assurance adéquate face à des risques de plus en plus difficiles à maîtriser. Les différents produits 👍 Ici le CNM occupe une place à part entière car c’est son étude. On voit qu’en fonction des différents esthétisme des festivals les principaux produits varient. On voit d’ailleurs que les plus aidé sont les festivals traditionnels et de Jazz, mais qui est en lien avec moins de recettes de billetterie. III. Subventions A. Les financements publics ° L’europe, l’état, et les collectivités publics : L’Europe : Programme Europe Créative : favorisent les échanges culturels entre pays européens. Cela peut inclure un financement pour les événements internationaux ou des festivals de films européens. FEDER (Fonds européen de développement régional) : peut financer l'infrastructure culturelle locale utilisée par les festivals, comme des salles de concert ou des équipements durables. Europe s’engage : Politique européenne de cohésion au service des territoires État (via le Ministère de la Culture) : Fonds de soutien aux initiatives artistiques : aide les festivals à promouvoir l'accès à la culture et à soutenir la création artistique française. Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) : soutient les projets artistiques qui renforcent la cohésion territoriale. Par exemple, elle peut financer des festivals de musique, de théâtre, ou de danse dans les zones moins desservies. Fonds de soutien à l’éco-responsabilité : dans le cadre de la transition écologique, certaines aides encouragent les festivals à adopter des pratiques écoresponsables. Depuis 2022 l’état a intensifié son soutien artistique aux festivals (autant les grands festivals que les festivals locaux), en soutenant également la transition écologique, la parité et l’inclusion (autant dans les publics que dans les artistes programmés) dans ces manifestations. Par exemple en 2023, 47% de demande d’aide ont été soutenu avec un montant moyen de 26 201€. Exemples de types d’aides (ici versé par la DRAC) : ➔ Aide ponctuelle : cette aide pourrait être classée comme une aide « projet ». Elle est fournie pour soutenir une action spécifique ou une partie d’une action, et non le festival dans sa globalité. Il peut s’agir, par exemple, de financer une coproduction ou une collaboration artistique importante, de financer un programme inédit… Vous ne pouvez utiliser cette aide que deux fois. ➔ Aide triennale : cette subvention est comparable à une subvention de « structuration ». Elle aide un festival à fonctionner de manière harmonieuse et à soutenir toutes ses activités créatives et culturelles. Veuillez noter que ce financement triennal débouche sur une convention pluriannuelle avec des objectifs spécifiques et quantifiables et que cette aide est reconductible. ➔ Aide transversale : Toute démarche de transition pour un projet artistique ou culturel a vocation à être soutenue par cette aide. Les Régions : Subventions régionales : les conseils régionaux peuvent octroyer des financements aux festivals qui valorisent l'identité régionale ou le patrimoine culturel local. Aides pour l’internationalisation : certaines régions soutiennent les festivals qui attirent un public international, pour accroître leur visibilité et dynamiser le tourisme. Les Départements : Soutien aux festivals locaux : les départements financent souvent des festivals de taille intermédiaire, comme des événements autour du patrimoine historique ou des arts populaires, pour renforcer l'attractivité culturelle de leur territoire. Aides à l'éducation artistique : certains festivals recevant un financement départemental sont associés à des projets d'éducation culturelle, comme des ateliers pour les jeunes ou des visites scolaires. Communautés de communes et Communes : Subventions locales : les communautés de communes soutiennent les festivals qui renforcent l’attractivité du territoire et favorisent la participation des habitants, comme les festivals d’été ou les événements en plein air. Aides matérielles et logistiques : les villes et villages peuvent prêter des équipements (scènes mobiles, chapiteaux, matériel de sonorisation) et fournir des services gratuits (salles municipales, personnel) pour faciliter l’organisation. ° Organismes professionnel / Acteurs : Spedidam = (Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes-Interprètes) joue un rôle essentiel dans la gestion et la redistribution des droits des artistes-interprètes + musicien → veille à la rémunération des artistes-interprètes pour l’utilisation de leurs enregistrements lors des festivals, soutient financièrement des événements valorisant la scène live et la diversité, et joue un rôle clé dans la promotion et la défense des droits des musiciens en France. Centre national de la musique = CNM : Propose diverses aides pour les festivals pour l’organisation, la diffusion et la production de concerts… A proposé des aides spécifiques pendant la crise du covid: Fonds de soutien exceptionnel aux festivals. Doté de 20 M€, ce fonds exceptionnel vise à soutenir les festivals de spectacles de musique et de variétés, qui se dérouleront au cours du printemps et de l’été 2021 et dont les dépenses et recettes sont impactées par les mesures sanitaires. Il a pour objet de compenser les pertes d’exploitation des organisateurs ayant maintenu leur manifestation, en dépit des contraintes et sujétions sanitaires Sacem = la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique) joue un rôle crucial pour les festivals en garantissant que les artistes reçoivent une juste rémunération pour leurs œuvres, tout en fournissant un cadre juridique et des ressources pour encourager la diversité musicale. → Elle s'assure plutôt de la protection des droits d’auteurs mais elle peut aussi intervenir comme soutien financier puisqu’elle propose des programmes de soutien financier au festival notamment ceux qui valorisent la diversité musical ou encore des actions en faveur de talent émergent… B. Les partenaires privés : Banque, fondations, entreprise ° Des mécènes : entreprises qui donnent de l’argent Entreprises qui donnent du matériel, des boissons, de la nourriture, aides manuelles Le mécénat pour les festivals, facilité par la loi du 1er août 2003, encourage les entreprises à soutenir les festivals en leur offrant des avantages fiscaux (à déduire de leur impôts), et permet aux festivals de bénéficier de financements ou d’aides matérielles. Contrairement au sponsoring, le mécénat n’exige pas de contrepartie commerciale directe. Dans le cadre d’un festival, un mécène peut voir son nom mentionné ou son logo apparaître dans la communication officielle, et parfois recevoir des accès privilégiés comme des places VIP. Le mécénat aide les festivals à sécuriser leurs ressources financières privées et à renforcer leurs liens avec des acteurs économiques locaux, tout en bénéficiant de compétences ou de services qui seraient difficilement accessibles autrement. Rôle et importance du mécénat Dans un contexte où les charges des festivals augmentent et où les aides publiques stagnent ou diminuent, le mécénat devient un soutien essentiel. Prenons l'exemple du festival Art Rock à Saint-Brieuc : en 2023, son budget a augmenté de 12 %, atteignant 3,4 millions d'euros, notamment à cause de l'inflation et de la hausse des cachets d'artistes, qui ont grimpé de 20 % sans changement du nombre d'artistes programmés par rapport à l’année 2022. Sans l’apport de mécènes, le prix des billets aurait explosé, passant de 42 euros pour une journée à 142 euros. Le mécénat, qui représente aujourd'hui 30 % du budget d'Art Rock, a permis de contenir cette augmentation à seulement 3 euros, préservant ainsi l'accès du public au festival. Cela montre à quel point les soutiens privés sont cruciaux pour absorber les coûts imprévus et limiter leur impact sur le public. Le festival alsacien Décibulles, confronté aux mêmes défis, bénéficie également de l’aide de ses mécènes, qui apportent non seulement un soutien financier, mais aussi des solutions pratiques. En partenariat avec Enedis, l’un de ses mécènes, Décibulles a pu réduire son empreinte carbone en se raccordant aux lignes électriques locales, limitant ainsi l’utilisation de groupes électrogènes. Le mécénat ne se limite pas à un soutien économique : il renforce les liens avec les acteurs locaux. Par exemple, des entreprises comme le Crédit Agricole des Côtes-d'Armor pour Art Rock utilisent ces partenariats pour inviter leurs clients et échanger avec des élus, renforçant ainsi l'ancrage du festival dans son territoire. Comme le souligne *Les Échos*, ces partenariats « permettent de tisser du lien avec des entreprises locales et de valoriser le territoire » Le mécénat joue un rôle clé dans le financement et la pérennité des festivals, mais il présente aussi des nuances. Prenons l’exemple du Printemps de Bourges, où l’implication du Crédit Mutuel, principal mécène, est telle que son nom apparaît directement dans l’intitulé officiel du festival, devenant ainsi le "Printemps de Bourges Crédit Mutuel". Cela montre comment, lorsque l’apport financier est conséquent, l'influence du mécène peut s’accroître et impacter l'identité même du festival. Dans ce cas, le soutien du Crédit Mutuel ne se limite pas à un simple apport financier : il s’agit d’un partenariat de grande envergure qui intègre le nom de l’entreprise dans l’image publique de l’événement, offrant au Crédit Mutuel une visibilité maximale. Cette forme de mécénat, parfois perçue comme une stratégie de communication ou de notoriété pour l'entreprise, diffère de celle où la contrepartie reste discrète, comme pour Art Rock ou Décibulles. Ici, la place du mécène dans la communication et la marque du festival est bien plus marquée. Ce type de partenariat illustre les limites et les compromis potentiels du mécénat dans le domaine des festivals. Un financement important peut amener un festival à intégrer des objectifs de visibilité du mécène, ce qui peut influencer, d’une certaine manière, l’identité ou la perception de l’événement auprès du public. ° Partenaires média : Recouvrir les événements, Des articles, des spot publicitaires, des reportages… En amont, pendant et après le festival C. Aides annexes : importance du bénévolat et des soutiens non financiers Rôle des bénévoles dans le fonctionnement des festivals (organisation, accueil, sécurité). Le bénévolat représente une réduction considérable des coûts de main-d'œuvre pour les festivals, permettant de mobiliser un grand nombre de personnes sans les coûts liés à l’embauche de personnel. Les festivals fonctionnent parfois avec un petit noyau d’employés permanents, mais les pics d’activité nécessitent des renforts. Le recours aux bénévoles leur permet d’allouer les ressources financières économisées à d’autres dépenses (programmation artistique, infrastructures). Les festivals développent des programmes d’engagement et de fidélisation de leurs bénévoles pour les inciter à revenir chaque année. Ces motivations incluent non seulement l’accès gratuit aux événements, mais aussi des avantages comme des expériences immersives, des accès privilégiés aux coulisses, ou encore des formations courtes (logistique, accueil). L’expérience bénévole crée une communauté de passionnés qui deviennent des ambassadeurs du festival, renforçant ainsi sa réputation et son ancrage dans la région. Les festivals peuvent intégrer la dimension humaine du bénévolat dans leur communication en montrant comment cet engagement collectif contribue à la réussite de l’événement. Ce type de communication renforce l’image du festival comme un lieu d’échange et d’interactions sociales, ce qui peut attirer un public sensibilisé aux valeurs de coopération et d’engagement citoyen. IV. L’éco responsabilité des festivals Depuis plusieurs années, les festivals sont confrontés à une prise de conscience accrue des enjeux climatiques et environnementaux. L’organisation de tels événements implique un impact écologique considérable, notamment au niveau des transports (première source de pollution), de la logistique (énergie pour l’éclairage, le son), et de la gestion des déchets. A titre d’exemple : les transports, représentent 70 à 80% des émissions de gaz à effet de serre d’un festival. Ce chiffre se traduit par le transport des artistes, du public, des employés / bénévoles, du matériel, du ravitaillement, des infrastructures (sanitaires, stands, barrières.) et tout élément devant être acheminé sur le lieu du festival… aller et retour ! Pour pallier cet impact écologique des festivals, les organismes publics et professionnels mettent en place des subventions et des aides dans le but d’encourager les festivals vers une démarche plus durable. Fond Vert : Ce dispositif de financement a pour but de soutenir les initiatives éco-responsables des collectivités locales et des acteurs culturels, en incluant les festivals. Exemple le CNM : Dans la rubrique Aides transversales, les organisateurs de festivals peuvent faire une demande nommée Aide aux projets en faveur de la transition écologique. Dans les aides financières il y a Plan de soutien à la transition des lieux avec un fonds exceptionnel de soutien à l’investissement des lieux de diffusion, doté de 30 millions d’euros. Pour obtenir ces aides, les festivals doivent déjà être engagés dans une démarche d’écoresponsabilité. Par exemple, cela peut passer par la mise en place des pratiques durables en s’associant à des partenaires locaux. A titre d’exemple, le festival dans lequel je travaillais, avait des toilettes sèches (sans utilisation d’eau) et elles avaient été construites par des bénévoles. Une entreprise locale, NT Bois, nous fournissait des copeaux de bois pour alimenter ces toilettes. Cela avait plusieurs avantages : soutenir une pratique écologique, faire fonctionner l’économie locale, et sensibiliser les festivaliers en leur montrant un geste concret en faveur de l’environnement. On en vient donc à la communication éco responsable et l’impact sur la perception du public. Étude mené à l’été 2023 sur la perception du grand public sur l’impact environnemental et social des concerts et festivals. Etude par Bona Fidé, Fairly et Bm impact sur le RSE des festival grâce au soutien du CNM Résultat Selon l’étude : Une large majorité (83%) des personnes se rendant au moins deux fois par an à des spectacles musicaux ou des festivals considèrent ainsi qu’il est « assez » (53%), voire « très » important (30%) « que les organisateurs s’engagent à communiquer et à progresser sur les enjeux RSE ». Initiatives : https://www.vieillescharrues.asso.fr/festival-engage/ Lorsqu’il s’agit de la communication des festivals, plusieurs initiatives écoresponsables sont mises en avant pour sensibiliser et engager le public. En voici quelques exemples : Eco-cups consignés : Les festivals utilisent des gobelets réutilisables avec un système de consigne. Le principe étant de ne pas racheter tous les ans d’éco cup pour les organisateurs donc réduire l’empreinte carbone, tout en mettant en place un système vers lequel les festivaliers feront plus attention à ne pas jeter leur gobelet pour récupérer leur argent. C’est souvent mis en avant dans les communications des festivals. Partenariats locaux : travailler avec des entreprises locales est un point fort pour de nombreux festivals. Par exemple, un festival peut collaborer avec un artisan local pour les copeaux de bois des toilettes sèches. Cela réduit l’empreinte carbone des transports et soutient l’économie locale, tout en créant un lien fort avec le territoire du festival. Recyclage des déchets : des bacs de tri bien visibles sont installés pour encourager les festivaliers à recycler sur place. Certains festivals vont plus loin en compostant les déchets organiques, montrant leur engagement à aller au-delà du recyclage classique. Cette action est largement valorisée dans la communication pour son impact écologique direct. Mobilité douce : les festivals encouragent souvent l’usage de transports en commun, du covoiturage ou même du vélo pour se rendre sur le site. Ces informations sont relayées en amont pour sensibiliser les festivaliers à l’impact de leur déplacement. Sensibilisation directe : des ateliers ou stands écoresponsables permettent aux festivaliers d’en apprendre davantage sur les gestes qu’ils peuvent adopter eux-mêmes. Cela fait du festival un espace de sensibilisation, en plus d’être un lieu de divertissement. Il est important de souligner qu'il existe des limites à ces initiatives, malgré leurs avantages évidents pour l’environnement. Prenons l’exemple des Eco-cups consignés. Bien qu'elles soient une excellente alternative aux gobelets jetables, elles sont souvent personnalisées avec le logo et le millésime du festival. Cela crée une sorte de souvenir pour les festivaliers, qui sont nombreux à repartir avec leur gobelet. Résultat : les organisateurs doivent en racheter pour l’année suivante, ce qui limite l’efficacité du système de consigne. L'idée de réduction des déchets peut donc être contrariée si ces gobelets finissent par être conservés comme objets souvenirs plutôt que recyclés ou réutilisés. Concernant les festivals locaux, notamment ceux ayant un budget plus réduit, la question de l’écoresponsabilité devient encore plus complexe. Par exemple, pour des festivals qui souhaitent développer leur identité à travers des produits comme des lignes de vêtements ou des accessoires appréciés des festivaliers, cela pose un vrai dilemme. Produire localement, de manière éthique et écologique, est souvent plus cher que de faire appel à des fournisseurs externes. Le paradoxe est que ce qui est le plus proche en termes de production écoresponsable est aussi ce qui coûte le plus cher, et les petits festivals n’ont pas toujours les moyens d’assumer ces coûts supplémentaires. Cela peut mener à des débats internes au sein des équipes organisatrices, entre l’envie de proposer des produits éthiques et la nécessité de respecter un budget limité. Ces limitations montrent qu’en dépit des efforts louables pour rendre les festivals plus durables, les choix économiques et les contraintes financières peuvent compliquer la mise en place d’une écoresponsabilité parfaite. V. Etude de cas Le festival Cabaret Vert est un festival de musique qui se déroule à Charleville-Mézières dans les Ardennes qui a été créé en 2005 par l’association FLaP (Fais avec le Punch, le Panache, Plaisir, Puissance, Performance), c’est une association créée en 2003, qui veut affirmer la vitalité de leur territoire avec des actions culturelles et événementielles. Le Cabaret devient au fil des années un festival de plus en plus populaire en France, il a commencé en festival local pour ensuite devenir un festival national voir international car ils attirent des festivaliers de pays voisins. Au début de 2005, on comptait 10 500 festivaliers, lors de l’édition 2023, plus de 127 000 personnes se sont rassemblées pour le festival. Le festival Cabaret Vert est un festival à but non lucratif, c’est-à-dire que son but n’est pas de générer de l’argent. Il a pour mission de promouvoir la culture alternative, tout en étant engagé dans des initiatives éco responsables et solidaires. Le festival réinvestit ses bénéfices dans le développement de l’événement lui-même, ainsi que dans des actions locales et des projets culturels et environnementaux dans les Ardennes. On peut dire que le Cabaret Vert est un festival de grand envergure pour plusieurs raisons : Ces objectifs sont de promouvoir la culture alternative et indépendante, tout en mettant en avant des valeurs éco-responsables. C’est également un événement engagé qui intègre des initiatives écologiques et solidaires. Ces objectifs lui donnent une identité forte. Le festival bénéficie d’un budget significatif, qui a évolué avec son succès. Ce budget permet non seulement de programmer des artistes des artistes de renommée internationale, mais aussi de financer les infrastructures, la logistique et les actions écologiques. Il reçoit également le soutien de partenaires publics et privés ce qui lui permet d’investir dans une programmation variée et dans des installations de qualité. Les partenaires publics qui aident le festival sont : La Région Grand Est Le Département des Ardennes - Ardennes métropole et Ardennes Conseil Départemental La Ville de Charleville-Mézières Le Préfet de la région Grand-Est Le Centre National de la musique France Bleu Champagne-Ardenne France 3 Grand Est TER (SNCF, partiellement public) Sécurité routière Les partenaires privés qui aident le festival sont : L’hebdo du vendredi Info concert Zoo le mag Crédit mutuel Engie La Macif Orange Enedis Groupe RATP (public mais fonctionne comme privé pour les partenariats) Décathlon Citroën Volksawegen Amnesty International (ONG) En somme, le Festival Cabaret Vert illustre parfaitement les enjeux évoqués dans notre analyse : il combine envergure, diversité de financements et engagement éco-responsable, tout en affirmant une identité forte. Son succès renforce notre propos sur l'importance des festivals dans la valorisation culturelle et l'impact local. CONCLUSION : En conclusion, les festivals jouent un rôle majeur dans la diffusion culturelle, le dynamisme économique et le développement touristique des territoires. En analysant la diversité des types de festivals, de leurs objectifs et de leurs sources de financement, il apparaît que chaque événement adapte son modèle en fonction de ses ambitions, de sa taille et de son public. Outre leur impact culturel, les festivals peuvent générer des emplois, temporaires et permanents, tout en contribuant à la promotion du tourisme local et à la valorisation des atouts régionaux. Le cas du Cabaret Vert montre comment un festival peut évoluer d’une initiative locale à un événement de grande envergure en misant sur des valeurs écologiques et solidaires, tout en assurant sa pérennité grâce à un financement mixte. Ce modèle démontre l'importance des festivals non seulement comme espaces de divertissement, mais aussi comme moteurs d'innovation culturelle, de développement durable, et de croissance économique locale.

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