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كلية الآداب جامعة أسيوط

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analyse de pièce môliere littérature française

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Le document est une analyse d'une pièce de théâtre français. Il décrit les personnages et les situations de la pièce détaillément, comprenant le style et l'analyse. L'analyse de la pièce contient des détails sur l'intrigue et met en avant les caractéristiques du texte.

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Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Analyse de la pièce Acte I Scène I (Chrysalde, Arnolphe) Cette pièce de Molière commence avec une discussion entre deux amis. Arnolphe explique à Chrysalde que le lendemain il va épouser une jeune demoiselle et qu'afin d'év...

Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Analyse de la pièce Acte I Scène I (Chrysalde, Arnolphe) Cette pièce de Molière commence avec une discussion entre deux amis. Arnolphe explique à Chrysalde que le lendemain il va épouser une jeune demoiselle et qu'afin d'éviter qu'elle ne le cocufie, il l'a élevée depuis ses 4 ans dans un couvent afin que toutes les choses de la vie lui soit étrangère. Cette jeune fille a 17 ans et Arnolphe 42 et ce qui le séduit chez elle, c'est sa "bêtise" provoquée par l'ignorance de la vie qu'elle a mené jusqu'à présent. On a le droit à de longues tirades dans lesquelles Arnolphe argumente sa manière de voir les choses en se moquant de tous les maris cocus et explique que l'esprit simple de sa future épouse le protégera d'être un jour cocu. Il invite Chrysalde à venir souper le soir même avec eux afin qu'il puisse juger de la pureté et de la "bêtise" de sa future épouse. Il en profite pour rappeler à son ami qu'il a changé d'identité et qu'il faut désormais l'appeler M. de la Souche. Scène II (Alain, Georgette, Arnolphe) La scène II de l'école des femmes de Molière est une scène comique pendant laquelle les deux servants de la maison se disputent pour ne pas aller ouvrir la porte. Derrière cette dernière il y a le maître de maison qui revient d'un voyage de dix jours. Arnolphe s'enquiert auprès de sa servante et de son valet si Agnès a été attristée de son départ. Scène III (Agnès, Alain, Georgette, Arnolphe) Dans cette scène, Agnès descend de sa tour d'ivoire et demande à Arnolphe comment c'est passé son voyage, il lui explique que tout a été bien excepté les puces de la nuit passée. Cette dernière lui rétorque que d'ici peu, il aura quelqu'un pour les chasser. On comprend que Arnolphe fait garder Agnès dans une maison par un valet (Alain) et une servante (Georgette) plutôt simple d'esprit afin qu'elle ne soit pas corrompue. (139) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Scène IV (Horace, Arnolphe) Une fois sa visite terminée, Arnolphe croise dans la rue Horace, le fils de son très grand ami Oronte qui vient juste d'arriver en ville. Arnolphe est ravi de le voir et en discutant il commence à se moquer de tous les maris cocus, il encourage le jeune Horace de jouer de ses charmes auprès des femmes de la ville. Horace qui est un homme d'honneur se voit dans l'obligation de confier à son ami qu'il a déjà fait une rencontre, une jeune fille qui s'appelle Agnès, elle est la pupille d'un vieil homme qui s'appelle M. De la Souche. Horace explique à Arnolphe que ce M. De la Souche ne permet pas à Agnès de voir le monde et qu'il la garde comme un genre de trésor à l'abris des regards. Dès la fin du premier acte, on comprend quel va être le quiproquo qui gouvernera cette pièce : Arnolphe et sa double vie avec ses deux identités (car il est aussi M. De la Souche) et de son double domicile (son foyer et l'endroit où il fait garder Agnès). Horace ne sachant pas qu'Arnolphe est M. De la Souche, l'a mis dans la confidence de sa romance avec la jeune candide Agnès. Acte II Scène I (Arnolphe) Dans un court monologue, Arnolphe décide de tourner à son avantage sa rencontre avec Horace afin de pouvoir en apprendre plus sur la nature de la relation qu'il entretient avec Agnès. Scène II (Alain, Georgette, Arnolphe) Dans cette scène Arnolphe s'énerve contre Georgette et Alain pour avoir laissé entrer un homme dans la maison durant son absence, il les accuse de trahison envers lui. Scène III (Alain, Georgette) Se remettant difficilement de la peur provoquée par la colère noire d'Arnolphe, Alain et Georgette commentent la jalousie de leur maître. Georgette ne semble pas bien comprendre les sentiments qui animent Arnolphe, c'est alors que Alain lui explique la (140) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle jalousie en expliquant que la femme est le potage de l'homme car aucun homme n'apprécie de voir une personne trempée ses doigts dans sa soupe: "La femme est en effet le potage de l'homme; Et quand un homme voit d'autres hommes parfois, Qui veulent dans sa soupe aller tremper leurs doigts, Il en montre aussitôt une colère extrême" Scène IV (Arnolphe, Agnès, Alain, Georgette) Cette scène n'est composée que d'un monologue dans lequel Arnolphe explique qu'il va faire venir Agnès et qu'il va la questionner doucement pour avoir le fin mot de l'histoire. Scène V (Arnolphe, Agnès) Du haut de son innocence, la jeune Agnès explique à Arnolphe toute l'affaire, un jeune homme à la fenêtre lui a fait un bons nombres de révérences qu'elle a rendues par politesse. Une dame âgée engagée par Horace a réussi à convaincre Agnès de laisser entrer Horace car si elle ne le faisait pas, ce galant allait mourir d'une maladie que Agnès aurait provoquée. Au fur et à mesure de la conversation on comprend que Horace lui a baisé les bras et que Agnès lui a fait cadeau d'un ruban que Arnolphe lui avait offert. Arnolphe explique a Agnès que le fait de caresser et de se donner à Horace l'entraînerait dans un pécher mortel, car ce genre de relation ne peuvent exister qu'au sein du serment sacré du mariage. Agnès demande donc a être mariée à Horace, cependant Arnolphe lui annonce que dès le soir même elle sera sa femme. Il lui ordonne de jeter une pierre sur Horace si ce dernier revient lui conter fleurette. Acte III Scène I (Arnolphe, Agnès, Alain, Georgette) On comprend que durant l'entracte, Agnès a jeté des pierres sur Horace, Arnolphe, qui a tout vu, est satisfait du comportement d'Agnès. Il se réjouit et demande à ses (141) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Alain et Georgette d'aller chercher un notaire afin d'établir au plus vite un contrat de mariage. Scène II (Arnolphe, Agnès) Dans cette scène, Arnolphe explique a Agnès ce qui se passerait si elle le trompait, il lui dépeint une image de l'enfer absolu. Après, il lui explique quels sont ses devoirs en tant que femme mariée en lui faisait lire les maximes de la femme mariée, elle doit être fidèle, ne doit se faire belle que pour plaire à son mari, afin de plaire à son époux elle ne doit plaire à personne, elle doit être soumise etc... Il l'encourage à continuer la lecture de ces maximes et s'en va régler une affaire. Scène III (Arnolphe) Dans ce monologue, Arnolphe vante ses mérites de pouvoir modeler à sa guise Agnès, elle n'est que cire dans ses mains pense-t-il, il a en dégoût les féministes et les femmes fortes libres d'esprits. Scène IV (Horace, Arnolphe) Horace rencontre de nouveau Arnolphe, le jeune galant explique à l'ami de son père la suite de ses aventures avec la jeune Agnès, les servants de la maison ne l'ont pas laissé rentrer, il en a déduit que le maître de maison était revenu, de plus, Agnès lui a jeté des pierres dessus. Arnolphe feint de la peine pour Horace, mais se réjouit d'avoir été écouté de ses gens. Ce qui le fait déchanter au plus vite est le fait que Horace lui apprend que Agnès a pris le soin d'attacher un mot à une des pierres sur lequel elle révèle son amour à Horace. Peu après, Arnolphe, énervé d'avoir donné des leçons de lecture et d'écriture à Agnès, s'excuse et quitte la scène fulminant de rage. Scène V (Arnolphe) Dans ce monologue d'Arnolphe, ce dernier blâme Horace d'avoir corrompu Agnès, au fur et à mesure qu'il déclame ses vers, on se rend compte que Arnolphe est amoureux de Agnès et qu'il ne pourra pas se passer d'elle. (142) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Les personnages Arnolphe Ce personnage du cocu maladif est un rôle comique récurrent dans l’oeuvre de Molière. Il est personnage classique de la farce italienne et du comique à la française. Le vieil homme amoureux qui se fait rouler dans les farces d’une jeune femme amoureuse d’un homme de son âge. La nouveauté dans cet comédie est de constater que ce personnage porte en lui autant de comique que de tragique. Il cherche en effet à élever sa condition sociale et il veut épouser une femme pour la dominer totalement. Une farce tragique où le seul rôle qu’il trouve est celui de pantin. Alors qu’il est le premier à vouloir épouser une femme innocente pour la modeler à sa manière. Il espère ainsi échapper aux néfastes conséquences de l’infidélité. Agnès Elle est le personnage féminin de la pièce qui désire l’amour mais qui refuse d’être manipuler. Elle met en place un stratagème pour déjouer les supercheries de Arnolphe. Elle a été élevée par Arnolphe au couvent. Elle est déterminée à aimer Horace et elle refuse de se laisser prendre dans le filet de Arnolphe. Elle s’impose par son intelligence et sa capacité à gouverner les émotions de son vieux prétendant. Agnès représente la jeunesse et la hardiesse d’esprit dont doivent faire preuve les jeunes filles pour atteindre leur but. Horace Il est l’amant d’Agnès. Il veut se marier avec elle mais il choisit mal son confident en la personne de Arnolphe. Il n’est pas soutenu par son père qui désire le voir marié avec la fille d’Enrique de retour des Amériques. Alain et Georgette Ils sont respectivement le valet et la servante d’Arnolphe. Ils sont entièrement dévoués à leur maître. A la demande de leur seigneur, ils repousseront (143) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle systématiquement les demandes d’Horace pour rencontrer Agnès. Il utiliseront le bâton si le jeune homme se montre trop insistant. Chrysalde Il est l’ami et le confident d’Arnolphe. Il représente la sagesse et la clarté d’esprit qu’un homme mûr est sensé posséder. Il raisonne sans détours les ambitions de Arnolphe croyant que son ami est entrain de se ridiculiser. Enriqué Il est le beau-frère de Chrysalde. Il est aussi l’ami d’Oronte. On apprendra à l’acte V qu’il est le père d’Agnès. Oronte Il est le père d’Horace et l’ami de Arnolphe. Il désire que son fils épouse la fille d’Enrique mais quand il apprend que Enrique est le père d’Agnès, il ne peut plus s’opposer au mariage d’Horace et de la jeune fille. Le comique dans L'École des femmes Dans sa Préface, écrite après les critiques adressées à sa pièce, Molière insiste sur son but premier, faire rire le public : « Bien des gens ont frondé cette comédie ; mais les rieurs ont été pour elle, et tout le mal qu’on en a pu dire n’a pu faire qu’elle n’ait eu un succès dont je me contente. » Pour provoquer le rire, il dispose d’un double héritage, venu de l’antiquité romaine, elle-même héritière de la comédie grecque. D’un côté, il y a Plaute, qui, après Aristophane, privilégie les procédés de la farce, jeux cocasses sur les mots, gestes excessifs, jusqu’à la grossièreté parfois. Cette tendance est renforcée, chez Molière, par sa collaboration avec les Comédiens italiens qui mettent en scène la commedia dell’arte. De l’autre côté, il y a Térence qui, après Ménandre, veut surtout mettre en évidence le ridicule des caractères et des mœurs en élaborant des situations plus complexes. (144) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle En unissant ces deux tendances, Molière parvient ainsi à toucher aussi bien le public populaire, celui du « parterre », que les spectateurs plus raffinés, même si certains se montrent choqués par des effets comiques jugés de « bas niveau ». Mais surtout il s’agit pour lui de critiquer les mœurs de ceux qui ne sont guidés que par une obsession, qu’il ridiculise à plaisir, et de dénoncer certains abus de la société de son temps. Le comique de gestes On reconnaîtra d'abord le comique né des gestes, des mouvements, des mimiques, explicitement signalés dans les didascalies. Héritage de la commedia dell'arte, il se manifeste à travers le jeu bouffon des deux serviteurs, Georgette et Alain. C'est notamment le cas des bousculades entre eux, et des coups reçus à l’acte I, scène 2, qui suscitent chez eux une véritable terreur face à leur maître. On note aussi le comique de répétition, comme le chapeau ôté de la tête d'Alain trois fois dans cette scène, ou la répétition du rejet d’Horace à la scène 4 de l’acte IV. Il faut aussi imaginer les gestes et les mouvements nés du texte, et que l'acteur, guidé par son metteur en scène, va créer librement. C'est notamment le cas pour les deux protagonistes par exemple pour la gestuelle dans le récit d’Agnès (Acte II, 5) avec les révérences répétées de celle-ci pour mimer la rencontre. Pour Arnolphe, on peut imaginer à l’acte I, scène 4, ou à l’acte III, scène 4, après qu'Horace lui a lu la lettre d'Agnès, les mimiques suggérées par les apartés, ou sa toux forcée : "ARNOLPHE, à part. - Hon ! chienne ! HORACE. - Qu'avez-vous ? ARNOLPHE. - Moi ? rien ; c'est que je tousse." Le comique de mots On retrouve les personnages comiques chers à Molière : le valet, ici doublé du paysan. Ces rôles lui permettent de jouer sur les accents, le patois, les fautes de langue, tels "les biaux messieurs" dont parle Georgette. (145) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Mais la pièce comporte les principales caractéristiques du comique de mots, à commencer par le "bon mot" d’Agnès cité à l’acte I, scène 4 par Arnolphe : "si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille". Parfois c’est le contexte qui rend le mot plaisant, comme la comparaison d'Alain, "la femme est justement le potage de l'homme" (II, 3) ou les tautologies : v. 423-425 et 446. Enfin Molière ne recule pas devant l’équivoque, avec la répétition du « le… », qui laisse le spectateur – et Arnolphe – imaginer un geste à connotation sexuelle. Le comique de caractère Le comique de caractère naît toujours d'un décalage par rapport à la norme sociale. Chez Arnolphe, l'obsession de ne pas être "cocu" tourne à la monomanie, et le rend ridicule, par exemple quand il tombe dans l'excès en parodiant le tragique (III, 5). Quant à Agnès, sa naïveté est tellement exagérée qu'elle fait sourire, notamment quand elle fait le récit de sa rencontre avec Horace, ou qu'elle prend au sens premier le discours de la vieille entremetteuse. Le comique de situation Le comique de situation est la base même de l’intrigue de la pièce, avec les confidences d'Horace sur ses projets, dues au quiproquo sur son double nom. Arnolphe tente en vain de le combattre : chaque précaution se retourne contre lui. Mais il est obligé de garder le silence, face à Horace. Le public, complice, rit alors des apartés, par exemple " Ah! je crève..." quand il écoute le portrait fait de lui (I, 4), ou apprend la ruse d'Agnès (III, 4), et du ton tragique qu'il adopte alors. Il en va de même face à Agnès avec le rôle des apartés quand il écoute le récit de la rencontre d'Horace et l'éloge du jeune homme. Le dénouement de L'École des femmes Le dénouement classique doit répondre à trois "règles". Il doit être complet : le plus souvent, il réunit sur scène tous les personnages, comme dans cette pièce ; il doit être rapide ; enfin, il doit être nécessaire, c’est-à-dire satisfaire la logique de l'intrigue, mais aussi la morale. Mais que penser de l’arrivée du père d'Agnès en compagnie de celui d’Horace ? Est-elle vraisemblable ? (146) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Les caractéristiques du dénouement Molière réalise un dénouement rapide : trois scènes suffiront, dont la scène 8, très brève, pour dénouer l'intrigue. Elle reposait sur le quiproquo que l'on retrouve au début de la scène 7 : Arnolphe, à qui Horace a demandé son aide pour empêcher son père de le marier, se retourne contre lui, à sa grande surprise : "Ah ! traître !". Or, il suffira d'une phrase de Chrysalde, "C'est Monsieur de la Souche, on vous l'a déjà dit", pour qu'Horace comprenne le machiavélisme d'Arnolphe et sa propre erreur. Tous les personnages sont alors présents sur scène pour assister à sa "chute" et à son humiliation, le dénouement est donc bien complet. Molière recourt à la technique du « deus ex machina », héritée de la comédie antique. Un personnage, souvent un dieu ou un envoyé des dieux, descendait d'une "machine" sur scène, et venait tout arranger en révélant la vérité : une naissance secrète, un enfant enlevé... Or, ce procédé n'est guère vraisemblable, car tout semble se résoudre au dernier moment, comme par miracle ! Pour échapper à ce reproche, Molière prend donc soin d’annoncer ce retour, dès la scène 4 de l'acte I : on y apprend l’arrivée prochaine du père d'Horace accompagné d’un « seigneur Enrique », mais Horace déclarait alors : "La raison ne m'en est pas connue". Elle est précisée à la scène 6 de l'acte V, qui se présente comme l'ultime péripétie : "il m'a marié sans m'en récrire rien" avec la "fille unique" d'Enrique, déclare Horace. Pourtant au moment même où il veut « respecter la vraisemblance », Molière s’amuse à subvertir cette exigence, en renforçant l’invraisemblance du double retour par des répliques symétriques, des distiques (2 vers), dans lesquels Oronte et Chrysalde enchaînent les explications en se faisant écho. Si l'on imagine que la mise en scène place Arnolphe entre eux deux, cela ne peut que produire un effet comique qui achève de détruire toute illusion de vérité. Ainsi la vérité sur la naissance d'Agnès produit un retournement de situation brutal, un coup de théâtre. Face à cette découverte, Arnolphe pousse un dernier cri, "Oh!", et la didascalie précise "ne pouvant parler". S'agit-il d'un cri de colère, ou d'un constat d'échec, souligné par la réplique précédente de Chrysalde qui le réduit au (147) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle silence ? Pour le spectateur, c'est, en tout cas, une satisfaction de voir les excès d'Arnolphe ainsi punis, la morale est sauve. LES UNITÉS DE TEMPS ET DE LIEU La pièce classique doit se dérouler aussi en un même lieu et en un espace de temps fixé à vingt-quatre heures. En haussant sa comédie au niveau de la tragédie, Molière devait tout naturellement se plier à ces impératifs. Le temps L'unité de temps ne peut manquer de servir l'in: d'action, qui apparait forcément plus resserrée en l'espace d'une seule journée. Pour Arnolphe comme pour le héros de la tragédie, c'est le jour décisif, celui où il s'est enfin résolu à « franchir le Rubicon » du mariage. L'accélération du rythme est également conforme au personnage, que le déroulement des événements ne cesse de tenir en haleine. Tout le mouvement de la pièce suppose une telle unité : commencée de bon matin avec le retour d'Arnolphe et sa rencontre avec Chrysalde, puis Horace, elle se termine le lendemain matin, à la fin d'une nuit agitée. Le lieu L'unité de lieu fait davantage problème : on verra qu'elle a embarrassé bien des metteurs en scène. L'action des tragédies se situe en général dans un lieu de rencontre, par exemple l'antichambre d'un palais. L'action des comédies se déroule, elle, le plus souvent sur une place, sur laquelle donnent les maisons des principaux personnages. Tel est le cas de l'École des Femmes. Arnolphe y possède deux maisons proches l'une de l'autre : celle du soi-disant M. de la Souche a « les murs rougis » (v. 318). Certes, par les beaux jours, en province, on cause volontiers sur le pas de sa porte. Il n'en est pas moins étrange qu'Arnolphe, qui a manifesté tant d'impatience devant une porte longtemps close (1, 2), se garde d'entrer lors s'ouvre. Pourquoi fait-il descendre ses domestiques dans la rue pour leur donner des instructions ? Pourquoi surtout conduit-il Agnès sur la place pour lui adresser sermon conjugal prétend la cacher à tous ? (148)

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