L'Avare - Comédie de Molière - 1668 PDF

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كلية الآداب جامعة أسيوط

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Cette analyse de la pièce de Molière, "L'Avare", aborde les thèmes de l'avarice, de l'amour et des conflits générationnels dans le contexte précis de la pièce originale. Le texte présente les personnages principaux, les différentes scènes et le contexte historique et culturel de création afin d'avoir une idée générale de la pièce.

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Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Analyse de la pièce L'Avare est une comédie de Molière qui a été écrite en 1668. Elle raconte l'histoire de Harpagon, un vieil homme avare et mesquin, qui a accumulé une fortune considérable en économisant sur tout. Il a deux en...

Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Analyse de la pièce L'Avare est une comédie de Molière qui a été écrite en 1668. Elle raconte l'histoire de Harpagon, un vieil homme avare et mesquin, qui a accumulé une fortune considérable en économisant sur tout. Il a deux enfants, Cléante et Elise, qu'il compte marier à des personnes riches pour augmenter sa fortune. Mais Cléante et Elise sont amoureux d'autres personnes et se rebellent contre les projets de mariage de leur père. La pièce met en lumière les vices et les défauts de Harpagon, en particulier son amour excessif pour l'argent et son manque de considération pour les autres. Elle explore également les thèmes de l'amour, de la famille et de la jeunesse, en mettant en scène les conflits générationnels et les luttes pour l'indépendance. Le personnage d'Harpagon est celui d'un vieil homme avare et égoïste, obsédé par l'accumulation de richesse. Cléante et Elise, quant à eux, sont deux jeunes gens pleins de vie et d'énergie, qui rêvent de vivre leur amour librement. Le valet de Harpagon, La Flèche, est un personnage comique et maladroit, qui est constamment confronté aux colères et aux caprices de son maître. L'Avare est considérée comme une des comédies les plus réussies de Molière, grâce à sa trame inventive et à ses personnages hauts en couleur. Elle a été jouée à de nombreuses reprises depuis sa création et a été adaptée sous différentes formes, notamment en opéra et en film. Elle reste l'une des pièces les plus jouées de Molière et continue d'interpeller les spectateurs sur les dangers de l'avidité et de l'égoïsme. Acte I L'intrigue se passe à Paris. Le riche et avare Harpagon a deux enfants : Élise, amoureuse de Valère, un gentilhomme napolitain au service de son père en qualité d'intendant, et Cléante, qui souhaite épouser Mariane, une jeune orpheline sans fortune. Harpagon est terrifié par une crainte obsédante : il a dissimulé dans le (59) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle jardin une cassette qui renferme dix mille écus d'or. Il a peur qu'on la découvre et qu'on la lui vole. Suspicieux, il se méfie de tout le monde, même de ses enfants. Finalement, il leur dévoile ses intentions : il va épouser Mariane, Élise est promise (sans apport de dot) à Anselme, un vieillard, et Cléante est destiné à une veuve. La jeune fille refuse énergiquement. Son père demande alors à Valère de la convaincre. Ce dernier acquiesce faussement, mais songe à fuir avec son amante si nécessaire. Acte II Cléante, qui ne peut compter sur son père, a un besoin urgent de quinze mille francs. La Flèche, son valet, se charge de lui trouver un prêteur. Mais ce dernier exige des conditions inacceptables. Cléante découvre bientôt que que le prêteur n’est autre qu’Harpagon, son père. Une violente dispute oppose alors les deux hommes. L'intrigante Frosine entre en scène, persuadant Harpagon que Mariane préfère les hommes âgés et qu'elle serait disposée à se marier avec lui. L'avare est ennuyé par le manque de fortune de la jeune femme. Acte III À l'occasion de la signature du contrat de mariage, Harpagon a invité Mariane à dîner. Il sermonne sa domesticité et en particulier Maître Jacques, pour que les dépenses soient limitées. Le cuisinier proteste, l'intendant Valère soutient l'avare et prône l'économie ; une vive algarade s'ensuit au cours de laquelle Maître Jacques reçoit des coups de bâton, et dés lors ne songe plus qu'à se venger. Arrive Frosine qui introduit Mariane dans la maison, nerveuse à l'idée de rencontrer son futur époux. Quand celui-ci paraît, elle est dégoûtée par son physique, c'est à ce moment que Cléante arrive, elle reconnaît le jeune homme qui est l'objet de ses pensées. S'ensuit une conversation entre les amoureux, dans laquelle à mots voilés ils s'avouent leurs sentiments réciproques. Cléante retire une bague de grande valeur du doigt de son père, et l'offre en son nom propre à celle qu'il aime. Harpagon n'a pas véritablement compris la situation. Acte IV Les deux jeunes amoureux sollicitent Frosine pour qu'elle intervienne auprès du barbon, et qu'il renonce à son mariage insensé. Harpagon surprend son fils en train de baiser la main de Mariane, et conçoit immédiatement des soupçons dont il veut s'assurer. Afin de sonder son fils et connaître ses espoirs, il prétend avoir changé ses projets et renoncé au mariage. Le fils naïf dit tout à son père, son amour pour la jeune (60) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle fille et son désir de l'épouser ; furieux Harpagon résiste mal à un accès de violence et le maudit. Maître Jacques intervient pour les séparer et les raccommoder : en aparté, il leur fait croire à chacun que l'autre a abandonné la partie. La réconciliation est de courte durée, l'algarade reprend de plus belle et ne cesse qu'à l'arrivée de La Flèche, avec la cassette des dix mille écus d'or, qu'il a lui-même dérobé. Harpagon promet de trouver le coupable et de le châtier comme il se doit. Acte V Harpagon mande un commissaire de police afin d'enquêter sur le vol de la cassette et, dans son délire d'avaricieux, il veut faire interroger tous les Parisiens. Par vengeance, Maître Jacques désigne Valère qui arrive à ce moment. On le somme de s'expliquer et de reconnaître son forfait. Pensant , sur ce malentendu, que ses sentiments pour Élise sont connus, il admet qu'elle est secrètement sa fiancée. Une fois de plus Harpagon comprend avec retard et la fureur le reprend. Anselme, qui doit épouser Élise, entre en scène alors que Valère a commencé le récit de son histoire. Anselme, le vieillard comprend que Valère et Mariane sont ses enfants, il était persuadé qu'ils avaient péri dans un naufrage, il y a fort longtemps. Cléante va épouser Mariane et Valère Élise. Quant à Harpagon, il reste seul... avec sa cassette. Les Thèmes Les défauts humains : avarice, égoïsme, colère : La comédie chez Molière sert à critiquer par l'ironie, l'exagération… les défauts des hommes. Dans cette pièce, il s'agit de tourner en ridicule le personnage d'Harpagon, un bourgeois avare, égoïste et qui entre sans cesse dans des colères terribles. Le personnage, presque caricaturé, oscille entre le grotesque et le pathétique. En cela, il peut être rapproché des personnages des farces du Moyen Âge. L’Avare : la dimension comique et morale Dans L’Avare le but principal de Molière est de faire rire en mettant en scène la tyrannie de l’avarice. En ridiculisant ce vice humain, il essaie de le dédramatiser tout en rappelant son statut de défaut. L’avarice d’Harpagon le réduit à un état de solitude envers sa famille et envers la société dite « saine ». Tout le monde se moque de lui, même ses fils et ses collaborateurs les plus proches. Molière montre l’avarice non dans sa seule dimension analytique mais aussi dans le but d’en éloigner le spectateur. (61) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Pour ce faire, il montre surtout combien l’avarice est ridicule. Les effets comiques ont donc un but didactique et éducatif. Les effets comiques de la pièce dérivent toujours de situations poussées jusqu’au paroxysme du ridicule et du grotesque. Le comique des mots : les discours d’Harpagon sont souvent caractérisés par une sorte d’irrationalité et d’absurdité qui provoquent le rire : son obsession pour l’argent l’éloigne complètement de la réalité, les nombreux « non-sens » des répliques nous amusent car ils illustrent toute sa folie. Le personnage semble sortir du monde des hommes de raison. Un exemple intéressant de ce procédé, se trouve dans le premier acte, lorsqu’Harpagon veut s’assurer que La Flèche ne lui a pas volé son argent. Harpagon : Viens çà que je voie. Montre-moi tes mains. La Flèche : Les voilà. Harpagon : Les autres Le comique des gestes : Molière réutilise la gestualité typique de la Commedia dell’Arte. Le comique des gestes a également pour fonction d’illustrer l’automatisme et le ridicule des personnages : Harpagon par exemple se ridiculise en se rendant indigne de sa condition sociale par ses gestes. Le premier exemple possible concerne la fouille de La Flèche dans le premier acte : Harpagon : (il tâte le bas de ses chausses) Harpagon : C'est ce que je veux faire. (Il fouille dans les poches de La Flèche) 13Ou encore, toujours dans l’acte I, Harpagon veut frapper La Flèche : Harpagon : Tu fais le raisonneur. Je te baillerai de ce raisonnement-ci par les oreilles. (Il lève la main pour lui donner un soufflet.) Sors d’ici, encore une fois. Le comique de situation : est caractérisé par les nombreux malentendus de la pièce. Par exemple lorsque La Flèche parle de l’avarice : La Flèche : La peste soit de l’avarice et des avaricieux ! Harpagon : Comment ? Que dis-tu ? La Flèche : Je dis que la peste soit de l’avarice et des avaricieux Harpagon : De qui veux-tu parler ? Les personnages principaux Anselme est le riche homme qu'Harpagon veut marier à Élise. On apprend qu'il est en fait Dom Thomas d'Albury, le père de Valère et de Mariane. Il accepte de financer les.mariages de ses enfants (62) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Cléante :Fils d'Harpagon et frère d'Elise, Cléante aime Mariane. Avec l'aide d'Élise et de Frosine, il tente d'empêcher son père de se marier avec elle. Le personnage de Cléante évolue tout au long de la pièce au fur et à mesure qu'il se rend compte des intentions d'Harpagon et qu'il subit son avarice. « Je suis sous l'autorité de notre père et je dois respecter ses décisions » se transforme en «C'est à cause de l'avarice maudite des pères que les jeunes gens sont réduits à cela ; et on s'étonne ensuite que »! les fils souhaitent leur mort Frosine, est une femme rusée et indépendante: « Je sais comment manipuler les hommes ». Elle pousse Harpagon à croire que Mariane veut l'épouser car elle raffole des hommes plus âgés « Plus ils sont vieux, plus elle les trouve charmants ». Mais quand celui-ci refuse de l'aider dans un affaire de procès, elle rejoint le camp de.Cléante et Elise pour empêcher ce mariage Harpagon, père d'Elise et de Cléante, incarne l'avarice. Il veut marier ses enfants Cléante et Élise et souhaite lui-même se marier avec Marianne, l'amoureuse de son fils. Obsédé par sa cassette enterrée dans le jardin qui contient 10.000 écu , il fait tout pour éviter de dépenser le moindre sou. Notamment lors de la préparation du grand dîner de l'acte 3. Paranoïaque, il soupçonne tout le monde de le voler: « Pour vivre.» ainsi, tu dois me voler La Flèche, valet de Cléante, dérobe la cassette de dix mille écus d'or d'Harpagon puis la lui rend à la fin de la pièce. La Flèche critique fortement Harpagon « Le seigneur Harpagon est le moins humain de tous les humains, le plus dur et le plus avare de tous les mortels » et prévient Cléante contre les méfaits de l'usure (crédit): « ceux qui » empruntent sont vraiment malheureux Mariane, fille unique, vit avec sa mère malade et a des problèmes d'argent. Cléante, son amoureux, veut l'épouser et l'aider. Mais, Harpagon veut aussi l'épouser. On apprend à l'acte 5 qu'elle est en fait la sœur de Valère et la fille d'Anselme. Sa passion pour Cléante est modérée: « Ses visites respectueuses ont laissé une impression sur.» moi (63) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Maître Jacques est le cuisinier et le cocher de Harpagon qui le charge d'organiser un.buffet de mariage le plus économique possible Valère Amoureux d'Élise, Valère est un Gentilhomme napolitain et le fils d'Anselme. Tout au long de la pièce, Valère va flatter Harpagon dans le but de lui faire accepter son.» mariage avec Élise: «Pour gagner les hommes, il faut les flatter Élise Élise, fille d'Harpagon et sœur de Cléante, aime Valère, mais son père souhaite la marier à Anselme qui offre un meilleur parti. Elle se rallie à son frère pour défendre leur amour respectifs et s'opposer aux desseins de leur père avare. « Je me tuerai.» plutôt que d'épouser un tel mari Les personnages secondaires Brindavoine est le serviteur d'Harpagon.Dame Claude est la servante d’Harpagon La Merluche Serviteur d'Harpagon Le commissaire Un commissaire de police Maître Simon Maître Simon, est responsable des finances d'Harpagon, il est son courtier. (64) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Analyse de la pièce Acte I Scène I (Chrysalde, Arnolphe) Cette pièce de Molière commence avec une discussion entre deux amis. Arnolphe explique à Chrysalde que le lendemain il va épouser une jeune demoiselle et qu'afin d'éviter qu'elle ne le cocufie, il l'a élevée depuis ses 4 ans dans un couvent afin que toutes les choses de la vie lui soit étrangère. Cette jeune fille a 17 ans et Arnolphe 42 et ce qui le séduit chez elle, c'est sa "bêtise" provoquée par l'ignorance de la vie qu'elle a mené jusqu'à présent. On a le droit à de longues tirades dans lesquelles Arnolphe argumente sa manière de voir les choses en se moquant de tous les maris cocus et explique que l'esprit simple de sa future épouse le protégera d'être un jour cocu. Il invite Chrysalde à venir souper le soir même avec eux afin qu'il puisse juger de la pureté et de la "bêtise" de sa future épouse. Il en profite pour rappeler à son ami qu'il a changé d'identité et qu'il faut désormais l'appeler M. de la Souche. Scène II (Alain, Georgette, Arnolphe) La scène II de l'école des femmes de Molière est une scène comique pendant laquelle les deux servants de la maison se disputent pour ne pas aller ouvrir la porte. Derrière cette dernière il y a le maître de maison qui revient d'un voyage de dix jours. Arnolphe s'enquiert auprès de sa servante et de son valet si Agnès a été attristée de son départ. Scène III (Agnès, Alain, Georgette, Arnolphe) Dans cette scène, Agnès descend de sa tour d'ivoire et demande à Arnolphe comment c'est passé son voyage, il lui explique que tout a été bien excepté les puces de la nuit passée. Cette dernière lui rétorque que d'ici peu, il aura quelqu'un pour les chasser. On comprend que Arnolphe fait garder Agnès dans une maison par un valet (Alain) et une servante (Georgette) plutôt simple d'esprit afin qu'elle ne soit pas corrompue. (139) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Scène IV (Horace, Arnolphe) Une fois sa visite terminée, Arnolphe croise dans la rue Horace, le fils de son très grand ami Oronte qui vient juste d'arriver en ville. Arnolphe est ravi de le voir et en discutant il commence à se moquer de tous les maris cocus, il encourage le jeune Horace de jouer de ses charmes auprès des femmes de la ville. Horace qui est un homme d'honneur se voit dans l'obligation de confier à son ami qu'il a déjà fait une rencontre, une jeune fille qui s'appelle Agnès, elle est la pupille d'un vieil homme qui s'appelle M. De la Souche. Horace explique à Arnolphe que ce M. De la Souche ne permet pas à Agnès de voir le monde et qu'il la garde comme un genre de trésor à l'abris des regards. Dès la fin du premier acte, on comprend quel va être le quiproquo qui gouvernera cette pièce : Arnolphe et sa double vie avec ses deux identités (car il est aussi M. De la Souche) et de son double domicile (son foyer et l'endroit où il fait garder Agnès). Horace ne sachant pas qu'Arnolphe est M. De la Souche, l'a mis dans la confidence de sa romance avec la jeune candide Agnès. Acte II Scène I (Arnolphe) Dans un court monologue, Arnolphe décide de tourner à son avantage sa rencontre avec Horace afin de pouvoir en apprendre plus sur la nature de la relation qu'il entretient avec Agnès. Scène II (Alain, Georgette, Arnolphe) Dans cette scène Arnolphe s'énerve contre Georgette et Alain pour avoir laissé entrer un homme dans la maison durant son absence, il les accuse de trahison envers lui. Scène III (Alain, Georgette) Se remettant difficilement de la peur provoquée par la colère noire d'Arnolphe, Alain et Georgette commentent la jalousie de leur maître. Georgette ne semble pas bien comprendre les sentiments qui animent Arnolphe, c'est alors que Alain lui explique la (140) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle jalousie en expliquant que la femme est le potage de l'homme car aucun homme n'apprécie de voir une personne trempée ses doigts dans sa soupe: "La femme est en effet le potage de l'homme; Et quand un homme voit d'autres hommes parfois, Qui veulent dans sa soupe aller tremper leurs doigts, Il en montre aussitôt une colère extrême" Scène IV (Arnolphe, Agnès, Alain, Georgette) Cette scène n'est composée que d'un monologue dans lequel Arnolphe explique qu'il va faire venir Agnès et qu'il va la questionner doucement pour avoir le fin mot de l'histoire. Scène V (Arnolphe, Agnès) Du haut de son innocence, la jeune Agnès explique à Arnolphe toute l'affaire, un jeune homme à la fenêtre lui a fait un bons nombres de révérences qu'elle a rendues par politesse. Une dame âgée engagée par Horace a réussi à convaincre Agnès de laisser entrer Horace car si elle ne le faisait pas, ce galant allait mourir d'une maladie que Agnès aurait provoquée. Au fur et à mesure de la conversation on comprend que Horace lui a baisé les bras et que Agnès lui a fait cadeau d'un ruban que Arnolphe lui avait offert. Arnolphe explique a Agnès que le fait de caresser et de se donner à Horace l'entraînerait dans un pécher mortel, car ce genre de relation ne peuvent exister qu'au sein du serment sacré du mariage. Agnès demande donc a être mariée à Horace, cependant Arnolphe lui annonce que dès le soir même elle sera sa femme. Il lui ordonne de jeter une pierre sur Horace si ce dernier revient lui conter fleurette. Acte III Scène I (Arnolphe, Agnès, Alain, Georgette) On comprend que durant l'entracte, Agnès a jeté des pierres sur Horace, Arnolphe, qui a tout vu, est satisfait du comportement d'Agnès. Il se réjouit et demande à ses (141) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Alain et Georgette d'aller chercher un notaire afin d'établir au plus vite un contrat de mariage. Scène II (Arnolphe, Agnès) Dans cette scène, Arnolphe explique a Agnès ce qui se passerait si elle le trompait, il lui dépeint une image de l'enfer absolu. Après, il lui explique quels sont ses devoirs en tant que femme mariée en lui faisait lire les maximes de la femme mariée, elle doit être fidèle, ne doit se faire belle que pour plaire à son mari, afin de plaire à son époux elle ne doit plaire à personne, elle doit être soumise etc... Il l'encourage à continuer la lecture de ces maximes et s'en va régler une affaire. Scène III (Arnolphe) Dans ce monologue, Arnolphe vante ses mérites de pouvoir modeler à sa guise Agnès, elle n'est que cire dans ses mains pense-t-il, il a en dégoût les féministes et les femmes fortes libres d'esprits. Scène IV (Horace, Arnolphe) Horace rencontre de nouveau Arnolphe, le jeune galant explique à l'ami de son père la suite de ses aventures avec la jeune Agnès, les servants de la maison ne l'ont pas laissé rentrer, il en a déduit que le maître de maison était revenu, de plus, Agnès lui a jeté des pierres dessus. Arnolphe feint de la peine pour Horace, mais se réjouit d'avoir été écouté de ses gens. Ce qui le fait déchanter au plus vite est le fait que Horace lui apprend que Agnès a pris le soin d'attacher un mot à une des pierres sur lequel elle révèle son amour à Horace. Peu après, Arnolphe, énervé d'avoir donné des leçons de lecture et d'écriture à Agnès, s'excuse et quitte la scène fulminant de rage. Scène V (Arnolphe) Dans ce monologue d'Arnolphe, ce dernier blâme Horace d'avoir corrompu Agnès, au fur et à mesure qu'il déclame ses vers, on se rend compte que Arnolphe est amoureux de Agnès et qu'il ne pourra pas se passer d'elle. (142) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Les personnages Arnolphe Ce personnage du cocu maladif est un rôle comique récurrent dans l’oeuvre de Molière. Il est personnage classique de la farce italienne et du comique à la française. Le vieil homme amoureux qui se fait rouler dans les farces d’une jeune femme amoureuse d’un homme de son âge. La nouveauté dans cet comédie est de constater que ce personnage porte en lui autant de comique que de tragique. Il cherche en effet à élever sa condition sociale et il veut épouser une femme pour la dominer totalement. Une farce tragique où le seul rôle qu’il trouve est celui de pantin. Alors qu’il est le premier à vouloir épouser une femme innocente pour la modeler à sa manière. Il espère ainsi échapper aux néfastes conséquences de l’infidélité. Agnès Elle est le personnage féminin de la pièce qui désire l’amour mais qui refuse d’être manipuler. Elle met en place un stratagème pour déjouer les supercheries de Arnolphe. Elle a été élevée par Arnolphe au couvent. Elle est déterminée à aimer Horace et elle refuse de se laisser prendre dans le filet de Arnolphe. Elle s’impose par son intelligence et sa capacité à gouverner les émotions de son vieux prétendant. Agnès représente la jeunesse et la hardiesse d’esprit dont doivent faire preuve les jeunes filles pour atteindre leur but. Horace Il est l’amant d’Agnès. Il veut se marier avec elle mais il choisit mal son confident en la personne de Arnolphe. Il n’est pas soutenu par son père qui désire le voir marié avec la fille d’Enrique de retour des Amériques. Alain et Georgette Ils sont respectivement le valet et la servante d’Arnolphe. Ils sont entièrement dévoués à leur maître. A la demande de leur seigneur, ils repousseront (143) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle systématiquement les demandes d’Horace pour rencontrer Agnès. Il utiliseront le bâton si le jeune homme se montre trop insistant. Chrysalde Il est l’ami et le confident d’Arnolphe. Il représente la sagesse et la clarté d’esprit qu’un homme mûr est sensé posséder. Il raisonne sans détours les ambitions de Arnolphe croyant que son ami est entrain de se ridiculiser. Enriqué Il est le beau-frère de Chrysalde. Il est aussi l’ami d’Oronte. On apprendra à l’acte V qu’il est le père d’Agnès. Oronte Il est le père d’Horace et l’ami de Arnolphe. Il désire que son fils épouse la fille d’Enrique mais quand il apprend que Enrique est le père d’Agnès, il ne peut plus s’opposer au mariage d’Horace et de la jeune fille. Le comique dans L'École des femmes Dans sa Préface, écrite après les critiques adressées à sa pièce, Molière insiste sur son but premier, faire rire le public : « Bien des gens ont frondé cette comédie ; mais les rieurs ont été pour elle, et tout le mal qu’on en a pu dire n’a pu faire qu’elle n’ait eu un succès dont je me contente. » Pour provoquer le rire, il dispose d’un double héritage, venu de l’antiquité romaine, elle-même héritière de la comédie grecque. D’un côté, il y a Plaute, qui, après Aristophane, privilégie les procédés de la farce, jeux cocasses sur les mots, gestes excessifs, jusqu’à la grossièreté parfois. Cette tendance est renforcée, chez Molière, par sa collaboration avec les Comédiens italiens qui mettent en scène la commedia dell’arte. De l’autre côté, il y a Térence qui, après Ménandre, veut surtout mettre en évidence le ridicule des caractères et des mœurs en élaborant des situations plus complexes. (144) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle En unissant ces deux tendances, Molière parvient ainsi à toucher aussi bien le public populaire, celui du « parterre », que les spectateurs plus raffinés, même si certains se montrent choqués par des effets comiques jugés de « bas niveau ». Mais surtout il s’agit pour lui de critiquer les mœurs de ceux qui ne sont guidés que par une obsession, qu’il ridiculise à plaisir, et de dénoncer certains abus de la société de son temps. Le comique de gestes On reconnaîtra d'abord le comique né des gestes, des mouvements, des mimiques, explicitement signalés dans les didascalies. Héritage de la commedia dell'arte, il se manifeste à travers le jeu bouffon des deux serviteurs, Georgette et Alain. C'est notamment le cas des bousculades entre eux, et des coups reçus à l’acte I, scène 2, qui suscitent chez eux une véritable terreur face à leur maître. On note aussi le comique de répétition, comme le chapeau ôté de la tête d'Alain trois fois dans cette scène, ou la répétition du rejet d’Horace à la scène 4 de l’acte IV. Il faut aussi imaginer les gestes et les mouvements nés du texte, et que l'acteur, guidé par son metteur en scène, va créer librement. C'est notamment le cas pour les deux protagonistes par exemple pour la gestuelle dans le récit d’Agnès (Acte II, 5) avec les révérences répétées de celle-ci pour mimer la rencontre. Pour Arnolphe, on peut imaginer à l’acte I, scène 4, ou à l’acte III, scène 4, après qu'Horace lui a lu la lettre d'Agnès, les mimiques suggérées par les apartés, ou sa toux forcée : "ARNOLPHE, à part. - Hon ! chienne ! HORACE. - Qu'avez-vous ? ARNOLPHE. - Moi ? rien ; c'est que je tousse." Le comique de mots On retrouve les personnages comiques chers à Molière : le valet, ici doublé du paysan. Ces rôles lui permettent de jouer sur les accents, le patois, les fautes de langue, tels "les biaux messieurs" dont parle Georgette. (145) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Mais la pièce comporte les principales caractéristiques du comique de mots, à commencer par le "bon mot" d’Agnès cité à l’acte I, scène 4 par Arnolphe : "si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille". Parfois c’est le contexte qui rend le mot plaisant, comme la comparaison d'Alain, "la femme est justement le potage de l'homme" (II, 3) ou les tautologies : v. 423-425 et 446. Enfin Molière ne recule pas devant l’équivoque, avec la répétition du « le… », qui laisse le spectateur – et Arnolphe – imaginer un geste à connotation sexuelle. Le comique de caractère Le comique de caractère naît toujours d'un décalage par rapport à la norme sociale. Chez Arnolphe, l'obsession de ne pas être "cocu" tourne à la monomanie, et le rend ridicule, par exemple quand il tombe dans l'excès en parodiant le tragique (III, 5). Quant à Agnès, sa naïveté est tellement exagérée qu'elle fait sourire, notamment quand elle fait le récit de sa rencontre avec Horace, ou qu'elle prend au sens premier le discours de la vieille entremetteuse. Le comique de situation Le comique de situation est la base même de l’intrigue de la pièce, avec les confidences d'Horace sur ses projets, dues au quiproquo sur son double nom. Arnolphe tente en vain de le combattre : chaque précaution se retourne contre lui. Mais il est obligé de garder le silence, face à Horace. Le public, complice, rit alors des apartés, par exemple " Ah! je crève..." quand il écoute le portrait fait de lui (I, 4), ou apprend la ruse d'Agnès (III, 4), et du ton tragique qu'il adopte alors. Il en va de même face à Agnès avec le rôle des apartés quand il écoute le récit de la rencontre d'Horace et l'éloge du jeune homme. Le dénouement de L'École des femmes Le dénouement classique doit répondre à trois "règles". Il doit être complet : le plus souvent, il réunit sur scène tous les personnages, comme dans cette pièce ; il doit être rapide ; enfin, il doit être nécessaire, c’est-à-dire satisfaire la logique de l'intrigue, mais aussi la morale. Mais que penser de l’arrivée du père d'Agnès en compagnie de celui d’Horace ? Est-elle vraisemblable ? (146) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Les caractéristiques du dénouement Molière réalise un dénouement rapide : trois scènes suffiront, dont la scène 8, très brève, pour dénouer l'intrigue. Elle reposait sur le quiproquo que l'on retrouve au début de la scène 7 : Arnolphe, à qui Horace a demandé son aide pour empêcher son père de le marier, se retourne contre lui, à sa grande surprise : "Ah ! traître !". Or, il suffira d'une phrase de Chrysalde, "C'est Monsieur de la Souche, on vous l'a déjà dit", pour qu'Horace comprenne le machiavélisme d'Arnolphe et sa propre erreur. Tous les personnages sont alors présents sur scène pour assister à sa "chute" et à son humiliation, le dénouement est donc bien complet. Molière recourt à la technique du « deus ex machina », héritée de la comédie antique. Un personnage, souvent un dieu ou un envoyé des dieux, descendait d'une "machine" sur scène, et venait tout arranger en révélant la vérité : une naissance secrète, un enfant enlevé... Or, ce procédé n'est guère vraisemblable, car tout semble se résoudre au dernier moment, comme par miracle ! Pour échapper à ce reproche, Molière prend donc soin d’annoncer ce retour, dès la scène 4 de l'acte I : on y apprend l’arrivée prochaine du père d'Horace accompagné d’un « seigneur Enrique », mais Horace déclarait alors : "La raison ne m'en est pas connue". Elle est précisée à la scène 6 de l'acte V, qui se présente comme l'ultime péripétie : "il m'a marié sans m'en récrire rien" avec la "fille unique" d'Enrique, déclare Horace. Pourtant au moment même où il veut « respecter la vraisemblance », Molière s’amuse à subvertir cette exigence, en renforçant l’invraisemblance du double retour par des répliques symétriques, des distiques (2 vers), dans lesquels Oronte et Chrysalde enchaînent les explications en se faisant écho. Si l'on imagine que la mise en scène place Arnolphe entre eux deux, cela ne peut que produire un effet comique qui achève de détruire toute illusion de vérité. Ainsi la vérité sur la naissance d'Agnès produit un retournement de situation brutal, un coup de théâtre. Face à cette découverte, Arnolphe pousse un dernier cri, "Oh!", et la didascalie précise "ne pouvant parler". S'agit-il d'un cri de colère, ou d'un constat d'échec, souligné par la réplique précédente de Chrysalde qui le réduit au (147) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle silence ? Pour le spectateur, c'est, en tout cas, une satisfaction de voir les excès d'Arnolphe ainsi punis, la morale est sauve. LES UNITÉS DE TEMPS ET DE LIEU La pièce classique doit se dérouler aussi en un même lieu et en un espace de temps fixé à vingt-quatre heures. En haussant sa comédie au niveau de la tragédie, Molière devait tout naturellement se plier à ces impératifs. Le temps L'unité de temps ne peut manquer de servir l'in: d'action, qui apparait forcément plus resserrée en l'espace d'une seule journée. Pour Arnolphe comme pour le héros de la tragédie, c'est le jour décisif, celui où il s'est enfin résolu à « franchir le Rubicon » du mariage. L'accélération du rythme est également conforme au personnage, que le déroulement des événements ne cesse de tenir en haleine. Tout le mouvement de la pièce suppose une telle unité : commencée de bon matin avec le retour d'Arnolphe et sa rencontre avec Chrysalde, puis Horace, elle se termine le lendemain matin, à la fin d'une nuit agitée. Le lieu L'unité de lieu fait davantage problème : on verra qu'elle a embarrassé bien des metteurs en scène. L'action des tragédies se situe en général dans un lieu de rencontre, par exemple l'antichambre d'un palais. L'action des comédies se déroule, elle, le plus souvent sur une place, sur laquelle donnent les maisons des principaux personnages. Tel est le cas de l'École des Femmes. Arnolphe y possède deux maisons proches l'une de l'autre : celle du soi-disant M. de la Souche a « les murs rougis » (v. 318). Certes, par les beaux jours, en province, on cause volontiers sur le pas de sa porte. Il n'en est pas moins étrange qu'Arnolphe, qui a manifesté tant d'impatience devant une porte longtemps close (1, 2), se garde d'entrer lors s'ouvre. Pourquoi fait-il descendre ses domestiques dans la rue pour leur donner des instructions ? Pourquoi surtout conduit-il Agnès sur la place pour lui adresser sermon conjugal prétend la cacher à tous ? (148) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Les principes de l'écriture théâtrale La structure dramatique du théâtre classique: La composition de l'action De la même façon qu'un discours obéit à une certaine disposition, une ce de théâtre est construite selon certaines règles d'organisation. Celles-ci sont pour partie empruntées à Aristote qui estime qu'une action est cohérente et vraisemblable si elle comporte un commencement, un milieu et une fin. A partir de cette donnée très générale, le poème dramatique obéit à une composition tripartite comprenant l'exposition, le nœud et le dénouement 1-L'exposition : L'exposition est le premier moment dans la parade. Elle est le moment initial de l'action. Il peut être de durée variable, d'une scène ou deux scènes à près de trois actes comme dans Tartuffe de Molière où le personnage principal n'apparaît qu'à l'acte III. La difficulté est, pour l'auteur, de fournir à son spectateur un nombre important d'informations nécessaires à la compréhension de l'intrigue sans lasser son attention : où et quand sommes-nous ; qui sont les personnages ; quelles sont leurs caractéristiques (sociales, psychologiques, comportementales) essentielles ; quelles relations (hiérarchiques, de pouvoir, d'intérêt, etc.) les rapprochent ou les opposent. L'exposition a aussi une fonction esthétique : dès les premiers vers, phrases ou scènes, l'auteur introduit en effet son spectateur dans un univers qui relève d'un genre (comédie, drame ou tragédie), qui a sa "couleur locale" et sa tonalité propre (farcesque, lyrique, poétique, etc.) (20) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Qualités de l'exposition parfaite L'expression parfaite doit satisfaire à des nombreuses conditions : elle doit être "entière, courte, claire, intéressante et vraisemblable." Remarquons que "entière" et "courte" sont deux qualités difficiles à atteindre car il est trop difficile d'introduire tous les événements et tous les personnages dans un petit nombre de scènes. L'exposition du Cid de Corneille est courte mais incomplète. Une exposition courte et complète, comme celle d'Andromaque de Racine, représente un idéal difficile à avoir. D'un autre côté, l'exposition doit être claire. Elle ne le sera pas si elle comporte le récit d'événements antérieurs complexes, tels que guerres, changement de dynasties, haines de famille, substitutions d'enfants, etc... Telles sont les expositions de Rodogune et d'Héraclius de Corneille. Une faute plus grave encore est de donner au spectateur au commencement de la pièce de théâtre des renseignements dont il s'apercevra ensuite qu'ils sont faux. Le spectateur est ainsi conduit sur des fausses pistes. En bref, l'exposition doit être intéressante et vraisemblable. Elle n'est ni l'un ni l'autre quand un personnage raconte à un autre des événements que ce dernier ne peut manquer de connaitre déjà. Les types de l'exposition Ce que nous venons d'étudier nous amène naturellement à nous interroger sur les types de l'exposition auxquels les dramaturges ont eu recours dans leurs pièces. Nous pouvons classer les différentes sortes d'expositions en fonctions des personnages qui y participent ou en fonctions du ton des scènes qui les constituent. Il faudrait citer débord comme type archaïque, l'exposition par un récit du chœur. Mais le chœur a disparu dès les premières années du XVIIe siècle, mais on considère ce type comme un ancêtre déjà lointain. Un autre type ancien, mais existe à l'époque classique, est exposition par un monologue du héros. Le dramaturge met en scène son héros tout seul à l'ouverture de la pièce. On trouve ce type d'exposition dans Cinna de Corneille qui commence par un important monologue. On trouve aussi ce procédé dans Le Malade Malgré Lui de Molière. (21) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Le troisième type le plus répandu est l'exposition par un dialogue entre un personnage principal et un personnage secondaire ou bien entre un héros et un confident. La Suivante de Corneille s'ouvre par un dialogue entre le personnage principal et son ami Damon, personnage secondaire. Racine emploie ce procédé dans toutes ses tragédies d'Andromaque à Phèdre. Pour retarder quelquefois un peu l'apparition de ses héros, le dramaturge donne à son exposition la forme d'une conversation non plus entre un héros et son confident, mais entre deux personnages secondaires. Dans ce cas, l'auteur a pour but de nous éclairer sur le sujet de sa pièce avant de mettre en scène ses héros et leurs réactions face au conflit qu'ils vont affronter. Jacques Scherrer proclame dans La Dramaturgie Classique en France que "Ces personnages mineurs seront mieux à même de nous renseigner objectivement, si le but cherché est l'objectivité que des héros qui doivent être tout à leur passion." Le dernier type, le plus fréquent, est l'exposition par un dialogue entre deux personnages principaux. Dans un tel type d'exposition, l'auteur peut nous faire savoir les faits acquis de la situation et peut mettre devant nos yeux les héros dans une discussion animée. Tous ces types ont, le plus souvent, un caractère commun. Ce sont des expositions faites sur un ton calme, le ton de la narration, et qui ne visent guère qu'à faire connaître les faits nécessaires, et qui nous aide à la compréhension de l'intrigue. Pourtant certains dramaturges constatent que l'action est nécessaire au théâtre, même dans l'exposition et ont cherché à faire commencer leurs pièces de façon animée, voire passionnée. Le Médecin Malgré Lui de Molière commence par une querelle entre Sganarelle et Martine, si violente qu'elle se termine par un coup de bâton. Corneille,dans Théodore et Héraclius, a employé une technique mixte : la scène I appartient au type calme et banal de la conversation entre le héros et le confident, la scène Il dresse un antagonisme furieux un héros contre un autre. Ces expositions combinent les avantages de la technique narrative, la plus capable à exposer des situations complexes, avec les prestiges scéniques de la violence. (22) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle 2-L'action et l'intrigue Les mots d'action et d'intrigue sont souvent employés de façon inappropriée. Leur sens est vague et mal défini. De ce fait, avant de penser à l'étude de l'intrigue, nous nous attacherons préciser le sens de ces deux termes et à faire apparaître leurs différences. En ce qui concerne l'intrigue, plusieurs définitions nous sont proposées. Le Dictionnaire de l'Académie Française en donne la définition suivante: " Différentes incidents qui forment le nœud de la d'une pièce. " Le Grand Larousse nous dit que l'intrigue, dans le sens littéraire, est un "enchâssement des faits, des événements qui constitue le ressort de l'action, soutient l'intérêt du spectateur ou du lecteur et conduit au dénouement voulu par l'auteur." Le dictionnaire de Travaux indique que " l'intrigue est le nœud, c'est-à-dire le plus haut point d'embarras où se trouvent les principaux personnages qui leur est causé par l'adresse ou la fourbe de quelques personnages pratiquées ou par la rencontre de plusieurs événements fortuits qu'ils ne peuvent débrouillés. Nodus, c'est à la fin de la pièce que l'intrigue commence à se dénouer, que les personnages commencent à se reconnaitre, à s'entendre. Le spectateur s'ennuie si l'intrigue n'est pas bien suivie." Il est défini par Jacques Scherer, dans La Dramaturgie Classique en France, comme synonyme de l'intrigue. Le nœud est ce qui sera dénoué à la fin de la pièce. Il y a, donc, un rapport très étroit entre le nœud ou l'intrigue et le dénouement Voyons maintenant quel est le sens de l'action. Le Dictionnaire de l'Académie Française définit l'action de la manière suivante : " Principal événement qui fait le sujet d'une pièce de théâtre ou d'un poème épique." Le Grand Larousse nous donne une autre définition :" Ensemble des événements d'un récit, d'un drame, considérés dans leur progression." Corneille proclame, dans son Premier Discours du Poème Dramatique : "Il faut donc qu'une action pour être d'une juste grandeur, ait un commencement, un milieu et une fin:" Le mot action nous parait avoir un sens plus large que le mot intrigue ou nœud. Nous pourrions donc en conclure que l'intrigue n'est qu'une partie de l'action. (23) Le Théâtre Français du XVIIème Siècle Corneille, dans son Troisième Discours du Poème Dramatique, concernant les trois unités pense que " l'unité d'action consiste, dans la comédie en l'unité d'intrigue, ou d'obstacle aux desseins des principaux acteurs." Jacques Scherer écrit que " l'ensemble de l'intrigue consiste l'action de la pièce. Cette action se définit par les démarches des personnages mis en présence des obstacles qui forment le noud et qui ne sont éliminés qu'au dénouement:" Si l'auteur nous fait connaître par son expression les desseins et les buts de ses personnages, il est temps maintenant d'examiner la nature des obstacles imaginés par lui pour contrecarrer les desseins et les buts de ses personnages et d'examiner aussi la nature des moyens mis en couvre par les personnages eux-mêmes pour réaliser leurs désirs et de s'opposer à ces obstacles. Les obstacles sont donc les événements qui s'opposent à la réalisation des désirs des personnages et qui contribuent a retarder l'achèvement de l'action. Corneille admet plusieurs obstacles " pourvu que de l'un, on tombe nécessairement dans l'autre." Il nous faut distinguer deux sortes d'obstacles : les obstacles extérieures et les obstacles intérieures. Jacques Scherer analyse bien la différence qui existe entre les deux sortes d'obstacles extérieurs et intérieurs dans Le Dramaturgie classique en France "Les obstacles peuvent être extérieurs ou intérieurs, ils seront extérieurs si la volonté du héros se heurte à celle d'un autre personnage ou à un état de fait contre lequel il ne peut rien, ils seront intérieurs si la malheur du héros vient d'un sentiment, d'une tendance ou d'une passion qui est en lui." I - Les obstacles extérieurs Il est plus facile de mettre en scène des obstacles extérieurs que des obstacles intérieurs. C'est pourquoi les obstacles extérieurs sont les plus nombreux dans le théâtre classique. Le type le plus fondamental de l'obstacle extérieur est le père, ou son substitut, soit le frère, soi la mère. Mais pourquoi le père s'oppose-t-il au mariage de ses enfants ou de l'un de ses enfants ? C'est ce que nous verrons. Généralement, (24)

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