EAD L1 Séance 4 La Satire du Pouvoir et le Blâme Politique - 1 PDF
Document Details
Uploaded by lxuan_b
Université de Rouen Normandie
Tags
Summary
This document analyzes political satire by Agrippa d'Aubigné, specifically his work "Les Tragiques". It details the author's perspective of political figures and events within a historical context. The document examines the poetic style and rhetorical strategies employed in the text.
Full Transcript
4. La satire politique et le blâme du pouvoir avec Agrippa d'Aubigné Nous avons lu des poèmes à la gloire des princes, mêlant à l’écriture encomiastique une volonté didactique. Mais quand le prince ne suit pas les conseils de vertu et de bon gouvernement que lui délivre le poète, le discours épidic...
4. La satire politique et le blâme du pouvoir avec Agrippa d'Aubigné Nous avons lu des poèmes à la gloire des princes, mêlant à l’écriture encomiastique une volonté didactique. Mais quand le prince ne suit pas les conseils de vertu et de bon gouvernement que lui délivre le poète, le discours épidictique substitue le blâme à l’éloge. C’est tout particulièrement le cas dans l’épopée d’Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, composée pendant les guerres civiles qui déchirent la France durant toute la seconde partie du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle et publiés clandestinement en 1616. Aubigné, poète-soldat engagé dans le camp protestant, a longtemps été un fidèle compagnon du prince Henri de Navarre, qui deviendra roi de France sous le nom d’Henri IV. Il a vécu dans sa jeunesse auprès de lui à la cour de France, composé une poésie érotique et courtisane, participé aux grandes fêtes du Louvre. Mais, à partir de 1577, il se consacre à une poésie de combat, dans des œuvres religieuses, politiques et satiriques. Les Tragiques dénoncent les malheurs qui frappent le royaume de France et les principaux responsables des guerres civiles : les princes de la maison de Valois, Charles IX, Henri III, et leur mère Catherine de Médicis. Il n’épargne pas Henri de Navarre qui a choisi d’abjurer la religion protestante pour faire sienne la couronne de France (sous le nom d’Henri IV). 4.1. La responsabilité du pouvoir après un siècle de guerres civiles Texte 9 : l'Exorde du livre des Princes Situation : Aubigné a exposé son projet de satire. Il s’agit pour lui de défendre la vérité et d’attaquer les princes, de combattre et de révéler, deux actes de courage. Dans ce passage, Aubigné s’interroge sur l’essence de sa poésie en prenant les devants sur une objection possible sur la violence de ses vers. Caractérisation : Ce type de réponse à une objection est un topos de l’exorde. Traditionnellement, un partage se fait entre lecteur bienveillant et malveillant. Ici, Aubigné brouille les cartes en appelant « Ami » le critique, ce qui correspond au topos chrétien de la fraternelle correction. Surtout, Aubigné 1) assume la violence qui pourrait lui être reprochée et la description qui est faite de son œuvre, « étoffée » (c’est-à-dire remplie à craquer) de meurtre et de sang 2) introduit des éléments autobiographiques qui montrent qu’il y a dans ces vers une implication du je du poète et pas seulement de celui, topique, du préfacier. >>> Le reproche qu’il réfute est un topos de préface, l’idée que si l’écrivain dépeint les vices, il est lui-même vicieux (exemple du procès intenté à Baudelaire pour Les Fleurs du Mal). Aubigné contre-attaque : c’est l’époque qui est vicieuse et non l’auteur. Elle nécessite un style poétique fait de fureur et d’abondance, une fureur non pas sacrée comme celle de Ronsard, mais morbide et mortifère. Mouvements du texte : Après le début du dialogue avec le lecteur qui reproche cette violence, Aubigné revient sur sa propre pratique de la poésie légère, avant de la répudier, et de justifier le registre satirique qu'il adopte : c'est que les tragédies de son temps l'exigent. Problématique : nous verrons comment, à travers le topos du dialogue entre poète et lecteur, Aubigné justifie son entreprise poétique, en assumant plusieurs postures d'auteur : le préfacier, l'autobiographe, le satiriste. 1/ Dialogue avec le lecteur et annonce de la violence du sujet et du style v. 59 : « vers échauffés » : syllepse avec deux sens liés = échauffés par les massacres / par l’indignation du satiriste. v. 60 : « ne que » = restriction hyperbolique de la matière du poème (l’« étoffe », par opposition à la « façon » qui désigne la forme) de la part de l’accusateur. v. 60-62 : énumération liée par une rime intérieure en –eur et une assonance en –on mêlant des plans de réalité différents (les coupables, les crimes, la réaction des témoins), déstructuration qui reflète le chaos du monde. v. 63-64 : topos chrétien de la fraternelle correction qui permet de s’amender (« ami »), mais Aubigné assume son choix stylistique, faisant des termes objets de l’énumération des vers 60-62 des « vocables d’art ». 2/ La poésie érotique, plus plaisiante, doit être abandonnée car frivole v. 65-68 : Aubigné pense sans doute dans ces vers à lui-même au temps de la composition du Printemps, mais aussi au poète officiel Desportes, le thème des « flatteurs » de l’amour annonçant celui des « flatteurs » du prince dénoncés dans la suite de la satire. Noter aux vers 65-66 le zeugma*, rupture de construction, « chantent » ayant pour COD à la fois « leurs vices » et « vocables ». Attention, le verbe « consumer » est l’équivalent de « consommer » au XVIe siècle. v. 69-76 : D’Aubigné évoque l’époque de la composition du Printemps. Le Je qui apparaît au vers 69 est autobiographique, il fait des Tragiques un texte à la fois épique et lyrique, ce qui est neuf. L’image du « fol heureux » est topique des récits de conversion sur le modèle des Confessions de saint Augustin. La conjonction si au vers 69 a le sens de « puisque » et explique l’expression oxymorique « fol heureux ». Cette folie qu’a commise Aubigné, c’est de quitter l’armée des Réformés pour écrire des vers d’amour (« l’oisiveté », au vers 76, désigne la cour qu’il fait à Diane Salviati au lieu de combattre). Il s’inclut ainsi par ces vers dans les fous : loin d’adopter la position d’un donneur de leçons, il avoue avoir participé aux vices du siècle, sourd aux malheurs du pays (au vers 73, la métaphore « lépreux de la cervelle » renvoie au fait que la lèpre rend la peau insensible), et s’en repent. Le vers 72 rappelle l’Art poétique d’Horace qui préconise de miscere utile dulci (v. 343) : Aubigné se reproche d’avoir, dans Le Printemps, privilégié le doux et choisit désormais l’utile, s’opposant tant au delectare (« plaire ») qu’à la synthèse horatienne. Il privilégie le docere et le movere, choisissant un déséquilibre caractéristique de l’esthétique baroque. 3/ Un style imposé par les tragédies dont il a été témoin v. 77-79 : Ce choix stylistique est dicté par le « siècle » lui-même, l’époque tragique des guerres de religion. On remarque une opposition entre les fleurs du temps passé (« je fleurissais », v. 75) et les « fruits » du présent (v. 78) : de même que le fruit a plus de valeur que la fleur, les Tragiques, œuvre de la maturité, sont les « fruits de [s]es ans » (Préface, v. 89-90) et valent mieux que les fleurs printanières de son recueil érotique. v. 81-82 : On retrouve dans ces vers le topos de la nation-mère, qui rappelle l’allégorie de la France dans Misères (v. 97-130). Ici, l’adjectif hardie désigne la folle témérité d’une mère sanguinaire, insensée. L’image de la tragédie rappelle aussi la muse Melpomène invoquée à la fin de l’exorde de Misères. v. 83-84 : Aubigné use ici du lexique de la tragédie, « catastrophe », « actes », « frapper des mains » (geste pour interrompre la tragédie), opérant ainsi une théâtralisation et une sacralisation (car la tragédie a une dimension religieuse) de l’histoire de son temps. v. 85-88 : Les derniers vers de l’exorde énoncent le projet de Princes. Le poète audacieux (« qui à front découvert ose ») recherché au vers 85 dans une formule qui rappelle la traduction du Psaume 19 par Clément Marot (« Mais où se trouvera / Qui ses fautes saura / Nombrer, penser ne dire ? »), c’est Aubigné se faisant satiriste dans le livre II pour dénoncer les princes, « faibles », sur le plan moral, et « sanglants » c’est-à-dire « couverts de sang » mais aussi peut-être atteints, blessés par le poète dont les « vers d’acier » frappent juste. Conclusion : Cet exorde voit se succéder différentes figures du je : - le je préfaciel topique de l’auteur qui défend son livre, - le je du récit autobiographique, qui se repent de ses erreurs passées, - le je du satiriste qui, au lieu de flatter, attaque les princes, assumant tous les risques. 4.2. L'innacceptable : une femme au pouvoir Texte 10 : Le portrait de Catherine de Médicis Situation Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, long poème historique engagé mêlant les tonalités épique, tragique et satirique, entend conserver la mémoire des guerres de religion qui déchirèrent la France à la fin du XVIe siècle, célébrer les martyrs protestants et dénoncer les coupables, au premier rang desquels les princes catholiques de la maison de Valois. Au cœur du poème est narrée la nuit terrible de la Saint-Barthélemy au cours de laquelle les protestants furent massacrés par milliers, à l’instigation, selon les pamphlétaires du temps, de la véritable dirigeante du royaume, la reine mère Catherine de Médicis, objet de la haine tenace des coreligionnaires d’Aubigné qui l’affublèrent par exemple du surnom « Dame de cimetière », anagramme de son nom. Le passage proposé se situe dans la deuxième partie de « Misères » : d’Aubigné y révèle les causes des ravages subis par la France, qu’il a décrits dans la première partie. Après avoir suscité la pitié du lecteur pour les victimes des guerres civiles, il entend réveiller sa colère contre les coupables, parmi lesquels figure en première place Catherine de Médicis. Celle-ci fait l’objet d’une double attaque, comme femme et comme Florentine, adepte de Machiavel et liée au pape de Rome, avant d’être peinte, dans le passage proposé, en sorcière. Caractérisation + annonce des mouvements La satire politique se mue ici en une véritable vision d’horreur, inspirée du livre VI de la Pharsale de Lucain, où le poète antique décrivait les rites de la sorcière Erictho ressuscitant les morts pour prédire à Sextus Pompée l’issue de la bataille de Pharsale. D’Aubigné imite de très près la scène terrifiante de son modèle, en brossant d’abord le portrait de Catherine en monstre effrayant (v. 889-901) puis en décrivant un rite de résurrection des morts (v. 902-920). Comme dans la Pharsale, épopée baroque dont s’inspirent largement Les Tragiques, la description animée et particulièrement détaillée des pratiques de sorcellerie est caractéristique de l’enargeia, mais la reprise de cette scène topique, qui utilise tous les codes de la représentation des sorcières depuis l’Antiquité, dans le cadre de la satire d’un personnage politique contemporain se teinte d’une noire ironie. Problématique Nous montrerons donc comme d’Aubigné présente, dans un style imagé et hyperbolique provoquant l’effroi, la puissance destructrice de Catherine qui dénature la création en la renversant en un monde infernal, et la révèle ainsi comme une reine avide de pouvoir et cruelle, principale responsable des malheurs du royaume. Explication linéaire semi-rédigée 1/ Portrait de Catherine : un monstre effrayant Catherine est d’abord présentée comme un fléau naturel, une épidémie, avec les termes « peste », « infecte », et un peu plus loin, « pestifère » au sens de « celle qui répand la peste ». La peste est une réalité pour les hommes du XVIe siècle, mais elle est aussi considérée comme un châtiment divin, notamment dans la mythologie antique (voir le début de l’Iliade d’Homère où la peste est envoyée par Apollon pour punir les Grecs). Le second comparant de Catherine, « l’Erynne envenimée », fait de la reine une Furie, déesse infernale de la vengeance divine qui, selon les Anciens, pourchassait les meurtriers. Ainsi, d’Aubigné montre en cette reine un instrument de la vengeance de Dieu, conformément à la conception qu’ont du tyran ses contemporains (voir les vers 683-698 sur le choix par Dieu d’une « verge nouvelle » pour punir la France). Catherine est aussi présentée comme un monstre, à la fois dragon (de la fumée sort de ses « nareaux ») et basilic qui, comme Méduse, tue par un simple regard. Tous les sens sont affectés par ce monstre qui change « d’un coup » la vie en trépas, comme le symbolisent les fleurs fanées par son souffle (la liaison des vers 891 et 892 par les deux points et l’anadiplose (« halène les fleurs / Les fleurs perdent ») rend bien le caractère instantané de la mort que confère Catherine). Ces « fleurs » peuvent évoquer les martyrs protestants victimes de la reine (d’Aubigné les nomme ainsi dans le livre IV, « Feux »). La puissance mortifère de celle-ci prend de plus des dimensions cosmiques avec l’hyperbole « les pays tout entiers » et l’attaque des « éléments » eux-mêmes. Catherine est capable de détruire l’harmonie de la création divine, la juxtaposition des antonymes « discord » et « accord » autour de la césure de l’alexandrin exprimant l’idée d’un renversement brutal et total. La reine est ainsi l’auteur d’un « monde renversé », opposé en tous points au monde créé par Dieu : elle change la vie en mort et, dans la seconde partie du texte, la mort en vie. Les vers 896-901 présentent une quatrième métamorphose de Catherine, plus développée que les précédentes et introduisant la scène de magie noire finale : il s’agit d’un portrait de la reine en sorcière, qui reprend de nombreux éléments de la tradition antique empruntés principalement à Lucain, mais aussi à Horace, Virgile et Ovide, et les mêle, dans un syncrétisme caractéristique de l’écriture de la Renaissance, aux traits de la sorcière satanique de l’imaginaire chrétien. Ce portrait présente des caractéristiques communes avec les images précédentes : l’animalité (« hurlements », « sifflements », qui rappellent le serpent – noter l’allitération mimétique en [s] – , « enragée », « s’ameute », « se vautre », termes qui conviendraient à une chienne ou à une louve) et surtout le pouvoir de transformation, de dénaturation du monde, manifeste avec les couples antithétiques paisible / hurlements, terre / cendre, eau / sang (les éléments qui créent la vie sont changés en symboles de mort). Le deuxième couple rappelle les ravages et les incendies subis par les campagnes, tels que les décrit d’Aubigné dans le début de « Misères » ; le troisième évoque l’une des plaies d’Égypte, mais aussi les fleuves de sang déjà évoqués aux vers 59-64 du livre I. Le résultat de l’action de la reine, qui prend ainsi les dimensions d’un fléau biblique, est donné au cœur du chiasme du vers 898 : la cendre et le sang, conséquences des guerres civiles pour la terre de France et pour ses habitants. Les vers 899-901 présentent les compagnons de la reine, sorciers et démons, qui peuvent évoquer les membres de son conseil, comme le cardinal de Lorraine, autre fléau divin selon d’Aubigné. Après les éléments caractéristiques de la sorcellerie antique, c’est ici à une messe noire que semblent se livrer Catherine et ses compagnons (« exorcisme », qui appartient au vocabulaire chrétien, « noires prières »), à un véritable sabbat tel que le concevait le Moyen Âge (= assemblée nocturne et bruyante de sorciers). L’imposture (v. 900) pourrait dans ce contexte désigner la « fausse religion » qu’est le catholicisme aux yeux du poète réformé. 2/ La description horrifique d'un rite de résurrection D’Aubigné décrit ensuite, à partir du vers 902, une scène de divination qui mêle traits antiques empruntés principalement à Lucain (nuit, murmure des formules magiques, nécrophilie, sacrifice d’animaux, pouvoir de troubler le ciel, de provoquer des éclipses de lune, d’arrêter les fleuves, d’appeler les serpents, d’animer les cadavres) et modernes (satanisme, possession des corps par des démons). La scène se déroule dans un cimetière qui évoque les charniers de guerres de religion dans lesquels se complait la reine (« se vautre »). Celle-ci (le pronom personnel « elle » est sujet de tous les verbes d’action du passage) y manifeste son pouvoir sur les éléments et les astres (v. 903, 905-906), et son pouvoir de vie et de mort sur tous les êtres vivants, mais aussi sur les cadavres qu’elle est capable de réveiller. Elle sacrifie pour ce faire pigeons et tourterelles, qui rappellent la colombe, symbole chrétien de l’Esprit saint ; elle se fait obéir des serpents (« attire et convie », v. 906), animaux considérés comme diaboliques depuis la Genèse : elle apparaît ainsi comme l’ennemie de la vraie religion (on a vu que ses attaques portent contre le « ciel », v. 890 et v. 903), et même comme une adepte du culte satanique. Le comble de l’horreur est atteint dans le tableau de l’animation des cadavres : d’Aubigné a recours à une hypotypose, avec une description détaillée qui donne à voir (« terreux ») et à entendre la scène (« voix enrouée » ; allitération en « r »), pour susciter l’effroi du lecteur (effroi que la reine, dans son inhumanité, n’est pas même capable d’éprouver, comme le souligne la figure dérivative « effroi » / « effroyables » et la juxtaposition de ces deux termes autour de la césure du vers 908) : les cadavres couverts de terre semblent se dresser devant les yeux du lecteur. Le caractère satanique de cette scène d’envoûtement se trouve accentué avec les termes « diables » (v. 909), « démons » (v. 912) et « Satan » (v. 913). La sorcellerie est présentée comme inversion démoniaque du sacré, comme une anti-théologie : les « obscurs propos » qu’écoute Catherine s’opposent à la Bible, son tremblement (v. 914 : la reine redoute ce qui va lui être révélé sur son avenir par les démons qu’elle a introduits dans les cadavres) à la sérénité du vrai croyant. D’Aubigné fait ainsi la satire d’une reine superstitieuse (les pamphlets protestants se moquent de l’intérêt que porte Catherine de Médicis à l’astrologie) et « idolâtre » (v. 913) – sous la plume des réformés, ce terme désigne fréquemment les catholiques qui pratiquent le culte des saints et s’autorisent les images (tableaux, statues dans les églises) : l’attaque, par delà la reine, pourrait ainsi viser le culte catholique lui-même, au service de l’Antéchrist (= le pape selon le synode de Gap). La scène se termine sur une nouvelle profanation : pour rendre le repos aux cadavres (« les conduire en paix », v. 916), la reine mêle les os de leur crâne (« tais », v. 915) à du « lait », ce symbole de vie qui se trouve souillé, changé en sang, dans plusieurs scènes de « Misères ». En peignant cette reine qui, à l’opposé de sa fonction de mère nourricière du royaume, utilise le lait pour donner la mort (synonymie mort/paix au vers 916), d’Aubigné fait sans doute une allusion ironique à la perfidie de Catherine qui, sous l’apparence d’accords de paix, a préparé le massacre des protestants (le vers 895 pourrait recevoir lui aussi une telle lecture politique). Conclusion D’Aubigné frappe l’imaginaire du lecteur dans ce portrait satirique d’une grande force qui, par l’emploi d’hyperboles, d’hypotyposes et d’antithèses, atteint bien l’objectif que s’est fixé l’auteur d’après l’« Avis au lecteur » : émouvoir. Cependant, l’écriture de l’effroi, imitée principalement de la Pharsale de Lucain, prend sous la plume d’Aubigné une tonalité sarcastique, les protestants étant sceptiques sur la sorcellerie. L’auteur, en reprenant avec outrance tous les stéréotypes de la représentation des sorcières qui ont cours au XVIe siècle, se moque des superstitions de la reine dans le même temps qu’il révèle en elle une puissance malfaisante, ennemie des hommes et de Dieu, le tyran d’une France « à l’envers », celle des guerres civiles où les frères se combattent, où les mères dévorent leurs enfants et où les princes massacrent le peuple qu’ils ont pour mission de protéger. 4.3. Un passé qui ne passe pas : les dégénérés au pouvoir Texte 11 : bilan sur les rois de la dynastie des Valois Utilisez le texte 11 de l'exemplier pour vous entrainer sur l'exercice de l'explication linéaire. Consignes : - appuyez-vous sur la méthodologie fournie (ou sur celle d'un.e collègue) - rédigez au moins l'introduction et la conclusion - prenez le temps de vous renseigner sur la dynastie des Valois, cela vous permettra de mieux comprendre le texte - appuyez-vous sur des procédés (éléments de versification, registres, figures de style) - vous pouvez soit le rédiger à la main et m'envoyer une photographie, soit l'écrire à l'ordinateur, et m'envoyer le fichier (j'accepte tous les formats). Ce travail n'est pas obligatoire, mais il est fortement conseillé de le faire. Vous pouvez le rendre jusqu'au 15 octobre. Je vous renverrai votre travail annoté, ainsi qu'un corrigé collectif avant le 21. Le 21 octobre, vous aurez un sujet de dissertation, ainsi qu'un sujet d'explication de texte, et il sera obligatoire d'en traiter au moins un des deux.