Cours 11: L’éthique en recherche - CRI-1200 PDF

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Cours 11 Présenté devant: L’éthique en recherche Élèves du cours CRI- 1200 Etienne Garant École de Doctorant, École de Criminologie, Université de Montréal criminologie Chargé de cours, École de Criminologie et FEP Université de [email protected] Montréal DATE   Retour sur la semaine dernière  1- L’éthique en recherche 1. Le droit à l’autodétermination 2. Le droit à un traitement juste et équitable 3. Le droit à l’intimité Plan de la 4. Le droit à l’anonymat 5. Le droit à la protection contre l’inconfort et le séance préjudice  2- La pertinence de l’éthique en criminologie  3- Les dérives en recherche  4- La projection d’enjeux éthiques  5- Retour sur les consignes et mot de la fin!   Qu’est-ce qu’on entend par l’idée même d’éthique?  L’ensemble des règles (permissions et interdictions) qui régissent le caractère moral du processus de recherche.  Agir selon les règles d’éthique, c’est se conformer 1-L’éthique aux standards de conduite d’une profession donnée ou d’un groupe donné. en  On pourrait avancer que c’est l’introduction d’une conscience morale dans le processus de recherche, recherche une forme de voix intérieure;  Est-ce que ma recherche pourrait causer des torts?  Comment pourrais-je les limiter?  Est-ce qu’elle se fait au détriment d’un groupe d’individus?  Mon questionnement est-il légitime?  Est-ce que la fin justifie les moyens...?   Pourquoi avoir instauré un code d’éthique en recherche? (Jones, 2012)  La recherche n’a pas toujours été régit par un code d’éthique mais les débordements de la Seconde Guerre mondiale ont poussé l’adoption de telles balises.  Le Code de Nuremberg – 1947 (voir la référence) stipule 1-L’éthique entre autres (À L’EXAMEN):  « Le consentement volontaire du sujet humain est en absolument essentiel. Cela veut dire que la personne intéressée doit jouir de capacité légale totale pour consentir [...] » recherche  « L'expérience doit avoir des résultats pratiques pour le bien de la société impossibles à obtenir par d'autres moyens [...] »  « L'expérience doit être pratiquée de façon à éviter toute souffrance et/ou dommage physique et mental, non nécessaires [...] »  « Le scientifique chargé de l'expérience doit être prêt à l'interrompre à tout moment, s'il a une raison de croire que sa continuation pourrait entraîner des blessures, l'invalidité ou la mort pour le sujet expérimental »  1. Le droit à l’autodétermination 2. Le droit à un traitement juste et équitable 1-L’éthique 3. Le droit à l’intimité en recherche 4. Le droit à l’anonymat 5. Le droit à la protection contre l’inconfort et le préjudice  1. Le droit à l’autodétermination (Bayle, 1950)  Principe :  Toute personne est capable de décider par elle- 1-L’éthique même et de prendre en main sa propre destinée. en  Explication :  Les individus ont le droit de décider librement et de recherche façon éclairée de participer ou non à une recherche.  La participation doit être volontaire : aucun moyen coercitif technique ou psychologique ne peut être utilisé pour influencer la décision.  Les participants doivent être informés de leur droit de se retirer à tout moment de l’étude sans avoir à justifier leur retrait. Ce retrait ne doit causer aucun préjudice et aucune pénalité.  1. Le droit à l’autodétermination (Bayle, 1950)  Violation :  Lorsque l’autonomie des individus est réduite (personnes ayant une déficience intellectuelle, enfants, individus sous contrainte [jeunes en CJ, 1-L’éthique détenus]) et qu’aucune mesure n’est prise pour garantir le respect de la démarche et celui des en individus.  La personne devient un sujet de recherche à son recherche insu.  Le chercheur utilise la tromperie dans sa démarche.  Le chercheur utilise la recherche à des fins autres que celles pour lesquelles le consentement des participants fut accordé.  Attention aux études pour lesquelles on ne peut pas dévoiler exactement aux sujets ce qui est prévu (la duperie).  2. Droit à un traitement juste et équitable(Bayle, 1950)  Principe :  Les participants doivent être au courant de la nature 1-L’éthique de la recherche. en  Explication : recherche  Ce droit réfère au droit d’être informé sur la nature, le but et la durée de la recherche et sur les méthodes utilisées pendant la recherche.  Un formulaire de consentement libre et éclairé doit être signé par les participants.  Au cours de la recherche, les participants doivent être traités avec dignité.  3. Droit à l’intimité (Bayle, 1950)  Principe :  Les individus sont libres de décider de l’étendue de l’information qu’ils sont prêts à partager. 1-L’éthique  Explication :  Toute recherche qui implique des individus constitue une en forme d’intrusion dans la vie privée.  Le chercheur doit donc s’assurer que son étude est la recherche moins envahissante possible et que l’intimité des participants est protégée.  Certaines révélations chez certains sujets peuvent avoir des conséquences néfastes sur la personne :  révéler un délit pourrait ressasser de la culpabilité  parler d’une agression sexuelle pourrait faire ressurgir des sentiments de déprime, de l’anxiété ou même de la colère.  3. Droit à l’intimité (Bayle, 1950)  Violation :  L’information est recueillie à l’insu du participant. 1-L’éthique  Étude sur dossier sans aviser les sujets eux-mêmes.  Les informations sont recueillies par une tierce en personne. (Ex. on demande a une collègue de le faire) recherche  Demander aux élèves d’une classe d’identifier ceux qui font usage de violence sans avoir l’autorisation de tous les membres de la classe.  Formulation de questions qui ne sont pas nécessaires à la recherche.  On ne doit jamais poser de questions par simple curiosité; elles doivent toujours être en lien avec l’objet d’étude de la recherche.  C’est d’ailleurs pour ça que, lorsqu’ils créent un questionnaire par exemple, plusieurs chercheurs ont des objectifs très larges, leur permettant de déborder d’un cadre trop précis.  4. Droit à l’anonymat et à la confidentialité (Bayle, 1950)  Principe :  Les résultats doivent être présentés de façon à ce que 1-L’éthique chaque participant ne soit pas reconnu.  Explication : en  L’identité du participant ne peut pas être reliée à ses recherche réponses individuelles, même par le chercheur.  Droit plus difficile à respecter en recherche qualitative (passage du verbatim VS lien entre des variables).  Encore plus difficile si on a des récits de vie, utilisés pour des problématiques très particulières.  Aucune donnée nominative ne doit apparaître lors des cueillettes de données.  Ces données doivent ensuite se retrouver sous clé et connues uniquement par le chercheur principal.  4. Droit à l’anonymat et à la confidentialité (Bayle, 1950)  Violation :  Le chercheur permet l’accès à des données nominatives.  Le chercheur dévoile les réponses individuelles d’une personne 1-L’éthique spécifique en la nommant.  Cas particulier : en  Certaines révélations doivent être dévoilées : danger pour soi- même ou autrui. recherche  intention de tuer quelqu’un  abus d’un enfant  Afin d’éviter de se retrouver dans une position difficile, on évite certains sujets dans les questionnaires de délinquance auto-révélée.  Mais certaines personnes pourraient dévoiler un délit qu’ils ont l’intention de commettre, sans que l’intervieweur n’ait posé la question.  Si la situation se produit, il faut à ce moment aviser la personne qu’on doit la dénoncer.  5. Le droit à la protection contre l’inconfort et le préjudice (Bayle, 1950)  Principe :  Ce sont les règles qui concernent la protection contre des 1-L’éthique inconvénients susceptibles de causer du tort ou de nuire aux participants. en  Explication : recherche  Ces torts peuvent être de nature psychologique, physique, financière ou légale.  On doit se demander jusqu’à quel point la participation à la recherche peut avoir des répercussions négatives sur les participants.  Il doit y avoir une proportion entre les risques et les bénéfices.  Il doit toujours y avoir moins de risques que de bénéfices.  5. Le droit à la protection contre l’inconfort et le préjudice (Bayle, 1950)  Violation :  Lorsque la recherche risque de causer 1-L’éthique des dommages permanents  ex : atteinte à la réputation, perte d’emploi, divorce, etc. en  Lorsqu’il y a manque de soutien recherche  En cas de dommages temporaires minimes (ex: inconfort durant et un peu après l’étude), le chercheur doit prévoir des mécanismes de soutien. Sans la disponibilité de ces mécanismes, il y aurait violation.   Mais en quoi parler d’éthique en recherche dans le domaine de la criminologie est-il pertinent?  Personnes vulnérables :  Certaines conditions doivent être appliquées pour les individus vulnérables : 2- La les risques doivent être minimes et la pertinence protection accrue.  Participants d’âge mineur : de l’éthique  consentement signé du parent et du mineur.  Personnes présentant une déficience en intellectuelle : criminologie  bénéfices doivent être plus grands pour la personne que pour le processus de recherche.  Individus vivant en établissements :  aucune contrainte ne doit peser sur eux pour les inciter à participer  aucune obligation de leur part, aucune punition ne doit être donnée s’ils ne participent pas.   Les responsabilités du/de la chercheur(se)  Le chercheur a la responsabilité d’agir selon les règles d’éthique. 2- La  Il doit respecter les exigences morales tout en pertinence respectant la rigueur de sa recherche. de l’éthique  Il doit se conformer à des règles et à des obligations. en  Certaines limites ne peuvent être franchies. criminologie  Proposer des ressources en cas de besoin (obligation)  Le respect des normes d’éthique relève beaucoup de l’intégrité même du chercheur.   Un passage obligé: le comité d’éthique  Comité qui évalue les règles d’éthique des projets de recherche. 2- La  Université de Montréal  Institut de recherche sur les Jeunes en pertinence difficulté du CIUSSS Centre-Sud-de-l'Île-de- de l’éthique Montréal  Institut Philippe-Pinel de Montréal, etc. en Les comités d’éthique servent à ce que les règles criminologie ne soient pas brisées.  Pour tous les chercheurs qui déposent une demande de subvention.  Pour tous les projets de stage en analyse et recherche ou de maîtrise et doctorat.   L’expérience de Stanford (1971)  Étude de psychologie sociale menée par Philip Zimbardo en 1971 sur les effets de la situation carcérale.  Réalisée avec des étudiants qui jouaient des rôles de gardiens et de prisonniers. 3- Les  18 sujets avaient été sélectionnés pour leur stabilité et leur maturité, et leurs rôles respectifs de gardiens ou dérives en de prisonniers leur avaient été assignés ostensiblement aléatoirement recherche  Effet Lucifer: le pouvoir corrompt. Comment de bonnes personnes, des individus normaux en viennent-ils à perdre tout sens moral et commettre des comportements mauvais/méchants? C’est une question de contexte.  L'expérience est arrêtée au bout de six jours, au lieu des deux semaines initialement prévues.   L’expérience de Milgram (1963)  Le meilleur (et le pire) exemple de duperie.  Nécessite 3 acteurs: un chercheur (figure d’autorité), 3- Les un participant (sujet à l’étude) et un sujet à l’étude/un élève (complice de la figure d’autorité). dérives en  Si l’objectif de l’étude est présenté comme voulant tester l’efficacité d’une décharge électrique sur les recherche capacités de stimulation de la mémoire d’un élève, en fait, les chercheurs désiraient plutôt voir jusqu’où peut-on aller par obéissance.  Jusqu’où l’Humain ira-t-il lorsqu’il est confronté à une autorité qu’il considère légitime?   Le projet MK-Ultra  Le projet MK-Ultra, dévoilé en 1975, est le nom de code d'un projet secret para-légal voire illégal de la CIA des années 1950 à 1970.  MK-Ultra visait à développer les techniques de 3- Les manipulation mentale. Le projet a connu plusieurs évolutions et a vu le développement de sous-projets et dérives en des projets parallèles. D'une manière générale, ce projet repose sur les mécanismes de dissociation recherche psychologiques des sujets, que celle-ci soit induite volontairement ou déjà présente. Il s'agit dans le projet MK-Ultra d'utiliser cette dissociation pour provoquer des comportements.  Administration de LSD, électrochocs, privation/excès de sommeil, hypnose et autres sur des sujets ignorants dans diverses situations sociales.   À partir du moment ou une recherche auprès d’humain est menée, il est OBLIGATOIRE de faire une demande à un comité d’éthique et de prévoir les enjeux/problèmes éthiques possibles afin de les minimiser ou qu’ils ne se produisent pas 4- La Population générale Travail du sexe Population captive Autodétermination: Traitement juste et Anonymat et projection expliquer clairement les enjeux de la recherche de équitable: dans le type de question mais dans la confidentialité: les conséquences pour ces d’enjeux sorte obtenir un façon de traiter les individus pourraient-être consentement éclairé participants. très graves (confession (peuvent se retirer). Anonymat et de délits ou d’une éthiques Droit à l’intimité: les participants ne sont pas obligés de répondre aux confidentialité: les conséquences pour ces individus pourraient-être dynamique particulière). Protection contre inconfort et préjudice: questions avec lesquelles très graves. liste de ressources? ils ne sont pas à l’aise Protection contre Autodétermination: inconfort et préjudice: expliquer clairement les liste de ressources? enjeux de la recherche de sorte obtenir un consentement éclairé (peuvent se retirer). 5-Retour sur les consignes et mot de la fin