Cours S3 Cycle Biologique de la Dentition Pr Bouhoute PDF
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2024
Pr Bouhoute Mouna
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This document covers the biological cycle of tooth development in humans. It outlines the stages of tooth development, including embryogenesis, differentiation, calcification, eruption, and maturation. Different modules are covered, including Morphogenesis and Cranio-Facial Anatomy.
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Module 13 MORPHOGENESE ET ANATOMIE CRANIO- FACIALES Pr Bouhoute Mouna Année universitaire 2024-2025 MODULE 14: APPEREIL MANDUCATEUR Time line Description du module Embryologie...
Module 13 MORPHOGENESE ET ANATOMIE CRANIO- FACIALES Pr Bouhoute Mouna Année universitaire 2024-2025 MODULE 14: APPEREIL MANDUCATEUR Time line Description du module Embryologie et développement cranio Pr Bouhoute facial Anatomie tête et cou 2 Embryologie et développement cranio facial o Embryologie cranio-faciale normale o Croissance et développement cranio-facial o Anomalies du développement bucco-dentaire o Morphogénèse des arcades o Le cycle biologique de la dentition (Eruption dentaire, Résorption physiologique) Pr Bouhoute Mouna 2024-2025 o Le cycle biologique de la dentition (Eruption dentaire, Résorption physiologique) Introduction Plan I. Généralités sur la dentition 1. Définitions 2. Cycle biologique de la dentition II. L’éruption 1. Définition 2. Théories des mécanismes d’eruption 3. Mécanisme de l'éruption 4. Phases d’éruption III. Phase de constitution de la denture temporaire 1. Apparition et positionnement des dents 2. Séquences d’éruption IV. Caractéristiques anatomiques de la denture temporaire 1. Diastèmes 2. Plan terminal 3. Rapport des canines 4. Plan d'occlusion 5. Rapports incisifs V. Caractéristiques physiologiques de la denture temporaire 1. Stades physiologiques de la dent temporaire 1.1. Stade I 1.2. Stade II 1.3. Stade III 2. Abrasion de la denture temporaire VI. Variations du cycle de la dentition Introduction L'enfant subit un processus de transformation et d'accroissement continu avec des rythmes et des modalités différents selon les tissus. Les phénomènes de croissance et de maturation débutent à la naissance et s'achèvent à la fin de l'adolescence par l'état adulte. Pendant cette période, les dentures temporaire et définitive sont acquises c'est le phénomène de dentition qui respecte des étapes: ✓ d'embryogenèse ✓ de différenciation tissulaire ✓ de calcification ✓ d'éruption et de mise en fonction. Introduction Cette suite se renouvelle dans le même ordre pour chacune des dents et chacune des dentures mais à des moments différents: c'est le cycle biologique de la dentition. Le bon déroulement de ce cycle est le garant d'une croissance harmonieuse et conforme aux normes biologiques. I. Généralités 1. Définitions Dentition: Processus dynamique de formation et d’eruption naturelle des dents. Denture: Ensemble des dents présentes dans la cavité buccale. La dentition aboutit à l'état statique de la denture. On distingue ainsi la dentition temporaire et la dentition définitive→ Elles concourent à l'établissement, respectivement, des dentures temporaire et permanente. I. Généralités 2.Cycle biologique de la dentition : Le cycle biologique de la dentition est une succession d'étapes qui se renouvelle dans le même ordre, commune à toutes les dents temporaires et permanentes; seul leur moment d'apparition dans le temps varie. Il dépend de l'hérédité et est soumis à l' influence de facteurs extrinsèques. Il débute à la 6ème semaine de la vie intra-utérine (1eres dents) et s' achève par la fermeture apicale. I. Généralités 2.Cycle biologique de la dentition : Le phénomène de dentition est discontinu puisqu'il montre de grandes périodes d'activité, au cours desquelles des groupes de dents apparaissent, et des périodes statiques présentant des formules dentaires stables. I. Généralités 2.Cycle biologique de la dentition : Étapes: ✓ Création de la lame dentaire (6 semaine de vie intra-utérine) ✓ Differenciation histologique de bourgeons ✓ Debut de la minéralisation (12ème semaine de vie intrauterine) ✓ Morphogenèse de l'organe dentaire ✓ Eruption ✓ Maturation de l'organe dentaire (achevée par la fermeture apicale) I. Généralités 2.Cycle biologique de la dentition : Le cycle de la dentition s'inscrit dans le déroulement de la croissance générale de l'enfant : Les périodes de dentition sont contemporaines des périodes d'activité intense de la croissance générale de l'enfant. Le moteur du phénomène de dentition est l' éruption. Introduction Plan I. Généralités sur la dentition 1. Définitions 2. Cycle biologique de la dentition II. L’éruption 3.1. Définition 3.2. Mécanisme de l'éruption III. Phase de constitution de la denture temporaire 1. Apparition et positionnement des dents 2. Séquences d’éruption IV. Caractéristiques anatomiques de la denture temporaire 1. Diastèmes 2. Plan terminal 3. Rapport des canines 4. Plan d'occlusion 5. Rapports incisifs V. Caractéristiques physiologiques de la denture temporaire 1. Stades physiologiques de la dent temporaire 1.1. Stade I 1.2. Stade II 1.3. Stade III 2. Abrasion de la denture temporaire VI. Variations du cycle de la dentition Conclusion II. L’Éruption 1. Definition L’eruption dentaire se définit par un mouvement axial initial du germe dentaire depuis les cryptes osseuses jusqu’à l'emergence dans la cavite buccale. Elle aboutit à la mise en fonction de la dent (contact avec la dent antagoniste). Son mécanisme est complexe et fait l'objet de plusieurs theories, II. L’Éruption 1. Definition Physiologie de l’éruption L’éruption traduit la translocation intraosseuse des dents associant la résorption osseuse en aval dans le sens de l’éruption et l’apposition osseuse au fond des alvéoles. La direction principale des mouvements éruptifs est axiale. Cependant, l’organe dentaire peut également subir des mouvements obliques (version des troisièmes molaires), latéraux (dérive mésiale de l’ensemble des dents) ou de bascule. II. L’Éruption 2. Théories des mécanismes d’eruption L’éruption primaire est le processus qui conduit une dent à se déplacer depuis son site germinatif osseux initial jusqu’à son site fonctionnel sur l’arcade. Malgré de nombreuses études, les mécanismes générant la force inductrice responsable de l’éruption dentaire restent mal connus. Les théories et les hypothèses expliquant l’éruption sont nombreuses et reposent sur l’intervention de vecteurs externes ou internes Dans les différentes hypothèses, l’éruption est attribuée à un simple agent causal dit « moteur primaire », ou à une combinaison d’agents (hypothèse multifactorielle). II. Eruption 2. Théories des mécanismes d’eruption * HYPOTHÈSES UNIFACTORIELLES Les auteurs situent la force éruptive: Au sein du desmodonte soit par: - le déplacement occlusal par rétraction des fibroblastes desmodontaux - des variations des pressions hydrostatiques des rissus conjonctifs dentaires Dans la prolifération cellulaire Dans la croissance alvéolaire et la formation osseuse supposant que le processus éruptif est caractérisé par une résorption et une apposition osseuses coordonnées par le follicule dentaire, “la dent elle-même n'y contribuant pas". II. Eruption 2. Théories des mécanismes d’eruption * HYPOTHÈSES MULTIFACTORIELLES La force éruptive serait liée à des variations de taux d'hormones physiologiques qui ont des sites et des modes d'action différents sur le processus éruptif. Cette explication doit cependant être élargie à quatre processus nécessaires pour que l'éruption se produise: ✓ Un mécanisme générant des forces capables de permettre l’égression de la dent ; ✓ Un processus par lequel de telles forces permettent l’éruption par le biais de mouvements à travers les tissus environnants. Ainsi, avant l’émergence de la dent dans la cavité buccale, il se produit des modifications considérables des tissus la recouvrant. De plus, les vitesses d’éruption peuvent être modifiées par des facteurs liés à la résistance des tissus environnants ; ✓ Un processus qui permet d’entretenir l’éruption pour que la dent soit maintenue dans sa nouvelle position ; ✓ Un remodelage des tissus parodontaux pour conserver l’intégrité fonctionnelle du système. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.1. Rôle du sac folliculaire et des tissus conjonctifs desmodontaux Le sac folliculaire ou follicule dentaire, interposé entre l’os alvéolaire et la dent en formation, présente une localisation idéale pour la régulation cellulaire nécessaire à l’éruption. En effet, le follicule dentaire est en étroite relation avec les ostéoclastes (à l’origine de la résorption osseuse), mais il est également parfaitement positionné pour recevoir des signaux de l’organe dentaire. L’hypothèse selon laquelle la force éruptive se situerait dans le ligament parodontal est étayée par des expériences de résection et de transsection radiculaires sur des incisives à croissance continue. →Les trois « moteurs » possibles de l’éruption situés dans l’espace desmodontal seraient la contraction du collagène, la traction des fibroblastes et les pressions des fluides tissulaires et vasculaires. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.2. Contraction du collagène et traction des fibroblastes desmodontaux Les forces de traction pourraient naître au sein du réseau de fibres obliques du desmodonte au cours de la maturation du collagène, et aboutir à l’éruption. Le taux élevé de turn- over du collagène serait compatible avec une telle hypothèse bien qu’aucun rapport direct n’ait pu être établi entre la vitesse d’éruption dentaire et le taux de turn-over. Il semble que les fibroblastes desmodontaux migrent en direction occlusale à une vitesse comparable à celle de l’éruption. Cependant, bien que ces travaux démontrent un changement de position des fibroblastes desmodontaux, ils n’indiquent pas si les cellules se déplacent d’une fac ̧on dynamique en produisant la force éruptive ou si elles sont transportées passivement par le ligament, la force éruptive étant produite par un autre mécanisme. La présence de myofibroblastes, cellules possédant des proprié- tés de fibroblastes et de cellules musculaires lisses, a été mise en évidence dans le ligament parodontal. Elles interviendraient de façon physiologique dans l’éruption dentaire. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.3. Pression hydrostatique des fluides tissulaires et vasculaires Guyton a montré, chez le bovin, que le volume des deux principales protéoglycanes du desmodonte (molécules fixatrices d’eau) augmente légèrement au moment où la couronne apparaît dans la cavité buccale, entraînant sans doute un œdème des tissus et la variation de la pression osmotique interne du desmodonte. Ainsi, la force éruptive pourrait être liée à la pression hydrostatique des tissus parodontaux et indirectement à celle de la pression vasculaire. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.4. Rôle de la croissance de l’os alvéolaire D’après Baron, la croissance de l’os alvéolaire jouerait un rôle dans le processus de l’éruption et des appositions osseuses régulières au fond de l’alvéole seraient à l’origine d’une poussée tissulaire axiale tendant à chasser le germe en direction de la cavité buccale. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.4. Rôle de la croissance de l’os alvéolaire En outre, la croissance en hauteur de l’os alvéolaire génèrerait une force de traction externe sur la racine par l’entremise des fibres desmodontales. Cependant, Cette apposition osseuse serait en relation avec le déplacement de la crypte osseuse au cours de la croissance de l’os maxillaire ou mandibulaire et non avec le processus d’éruption II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.4. Rôle de la croissance de l’os alvéolaire De plus, l’apposition osseuse à la base de la crypte peut être corrélée à la distance que le germe doit parcourir pour faire son éruption. Si cette distance est plus grande que la longueur de la racine, une apposition osseuse au plancher de la crypte est nécessaire pour maintenir les dimensions osseuses dans cette région. Il s’avère donc difficile de distinguer l’activité osseuse en rapport avec l’éruption de celle liée à la croissance des bases osseuses. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.5. Rôle de la résorption osseuse et principales molécules impliquées dans l’éruption La résorption osseuse est indispensable au cours de l’éruption dentaire puisqu’elle permet à la couronne dentaire de traverser le tissu osseux sus-jacent et de migrer vers la cavité buccale. La mise en évidence de certaines molécules impliquées dans l’éruption: Epidermal growth factor (EGF) le transforming growth factor alpha (TGF-) accélère également l’éruption dentaire et partage, en outre, le même récepteur que l’EGF. colony-stimulating factor1 (CSF-1) sont capables de restaurer la résorption osseuse et l’éruption dentaire chez des rongeurs ostéopétrotiques en induisant une augmentation locale du nombre d’ostéoclastes et l’interleukine 1 alpha (IL-1alpha) favorise aussi l’éruption dentaire. En effet, l’IL-1 alpha induit l’expression du gène monocyte chemotactic protein 1 (MCP-1) ainsi que la synthèse et la sécrétion de MCP-1 impliqué dans le recrutement des précurseurs des ostéoclastes. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.6. Prolifération des cellules pulpaires et croissance radiculaire Au cours du processus éruptif, une importante activité mito- tique se manifeste au niveau des tissus situés à la base de la racine en cours de formation. Des études ont montré que ces tissus proli- fératifs sont capables d’induire une force : si l’éruption est bloquée, la racine continue à se former aux dépens de l’os adjacent. En effet, les dents incluses présentent une édification radiculaire complète. Des auteurs ont également pensé que la prolifération de la gaine de Hertwig pouvait pousser la dent hors de son alvéole, mais la section- ablation du diaphragme épithélial n’empêche pas l’éruption de se produire. Des dents sans racine font leur éruption, et le parcours éruptif intraosseux est souvent plus long que la racine elle-même. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.7. Théorie de la passivité du germe Des études associant radiographie et histologie, menées chez le chien, ont permis de montrer que l’éruption des prémolaires se signale par l’augmentation de la radiodensité de l’os alvéolaire situé au niveau de la furcation radiculaire. Parallèlement, on observe la formation d’un chenal dans l’os qui constitue la voûte supracoronaire de la crypte : l’examen histologique y met en évidence la présence d’un bourgeon conjonctif comportant de nombreux ostéoclastes. Ces événements se déroulent simultanément à l’apposition d’os trabéculaire sous le germe. Enfin, l’édification radiculaire s’effectue sans que les fibres folliculaires ne s’ancrent sur l’os alvéolaire. L’ablation expérimentale des tissus parodontaux montre ensuite que l’éruption peut s’effectuer en l’absence du gubernaculum et après suppression des moignons apexiens, mais qu’elle s’arrête si le tissu folliculaire est supprimé. Enfin, des manœuvres chirurgicales consistant soit en ablation (prélèvement du germe), soit en substitution (prélèvement du germe et réinsertion, à sa place, de répliques métalliques ou synthétiques) montrent que le scénario éruptif précédemment décrit se déroule quelles que soient les perturbations induites. On peut en déduire que le germe dentaire se comporte comme un élément passif durant son éruption : il est transporté jusqu’à la cavité buccale par des remaniements osseux harmonisés. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.7. Hypothèses multifactorielles Juste avant l’émergence dans la cavité buccale, le tissu conjonctif, situé entre l’épithélium buccal et l’épithélium externe de l’organe adamantin, s’appauvrit en cellules et en vaisseaux, puis se réduit jusqu’à son effacement complet. Cette dégradation tissulaire est délicate à interpréter, car la protéolyse s’accomplit sans la participation de cellules inflammatoires. Cette involution tissulaire qui précède l’émergence de l’organe dentaire est engendrée par la pression mécanique, mais requiert la participation d’un processus enzymatique particulier déclenchant des modifications profondes des tissus gingivaux. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.7. Hypothèses multifactorielles Rôle du follicule dentaire Dès le passage de la barrière conjonctive, l’épithélium adamantin et l’épithélium buccal se trouvent en contact. En effet, dès la fin de l’amélogenèse, l’organe de l’émail se modifie considérablement : l’effondrement et la dégénérescence du réticulum étoilé permettent le rapprochement puis l’accolement des épi- thélia externe et interne. L’épithélium interne est alors composé de cellules cubiques, car les améloblastes, qui ont terminé leur fonction, ont une taille réduite. Ce sont donc des cellules épithéliales redevenues banales qui se trouvent en présence de cellules malpighiennes dont la nature et la structure sont désormais très voisines. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.7. Hypothèses multifactorielles Rôle du follicule dentaire La coalescence des deux tissus peut alors s’effectuer et permettre le passage du bord incisif ou de la pointe cuspidienne. A mesure que la couronne émerge dans la cavité buccale, l’épithélium gingival vient relayer et remplacer les vestiges de l’organe de l’émail qui siègent autour de la couronne. Ce remplacement s’effectue progressivement jusqu’à la jonction amélocémentaire. À partir du moment où la dent effectue sa percée, la liaison épithéliale assure la continuité tissulaire autour de la couronne, colmate la brèche et protège les éléments encore instables du jeune parodonte en cours d’organisation. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.7. Hypothèses multifactorielles Rôle du follicule dentaire De nouvelles fibres de collagène viennent tisser des réseaux complexes afin de parfaire l’armature et l’arrimage de la gencive. Ce soutien permet à l’épithélium de s’appliquer sur l’émail d’une façon intime et d’assurer la sertissure péricoronaire garantissant l’intégrité du système ligamentaire. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.7. Hypothèses multifactorielles Conception multifactorielle de l’éruption dentaire Le mouvement éruptif, bien que très ralenti, se poursuit tout au long de l’existence de l’organe dentaire sur l’arcade. En effet, les dents subissent une usure (attrition, abrasion ou érosion) de leurs faces occlusales et proximales. Les dents antagonistes tendent naturellement à compenser l’usure de la face occlusale afin de maintenir la dimension verticale « normale » de l’appareil masticateur. Un mouvement éruptif réduit s’effectue donc en permanence. Il est associé à une cémentogenèse apicale qui compense la perte de hauteur coronaire. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.8. Cas particulier des dents temporaires Les dents temporaires se développent dans des cryptes osseuses incomplètes qui ménagent en regard du germe une sorte de conduit débouchant au niveau de la muqueuse buccale. Ce chenal appelé iter dentis est occupé par un tissu conjonctif contenant des plages de tissu épithélial, vestiges de la lame dentaire ou gubernaculum dentis. Cet environnement anatomique, spécifique aux dents temporaires, paraît faciliter considérablement leur éruption. II. Eruption 3. Mécanismes d’eruption primaire 3.8. Cas particulier des dents temporaires Dès le stade de la cloche, le germe de la dent temporaire accomplit un déplacement axial afin de compenser la croissance en hauteur et en épaisseur de l’os alvéolaire: il se rapproche ainsi du site d’émergence. À la fin de l’édification du premier tiers radiculaire débute un net mouvement d’ascension de la dent au travers de l’iter dentis qui va se poursuivre jusqu’à ce que la dent ait atteint sa position fonctionnelle sur l’arcade. La traversée de l’iter dentis serait facilitée par la présence, dans le tissu gubernaculaire, des vestiges épithéliaux. Ces derniers, en fusionnant avec l’organe de l’émail réduit, ouvriraient une voie naturelle vers la cavité buccale, au travers d’un chorion par ailleurs très fibreux. Durant cette période, la couronne semble laisser, dans l’os, la trace de sa présence antérieure sous la forme d’une zone conique de faible radiodensité, dans laquelle s’édifient les deux derniers tiers radiculaires. Introduction Plan I. Généralités sur la dentition 1. Définitions 2. Cycle biologique de la dentition II. L’éruption 1. Définition 2. Théories des mécanismes d’eruption 3. Mécanisme de l'éruption 4. Phases d’éruption III. Phase de constitution de la denture temporaire 1. Apparition et positionnement des dents 2. Séquences d’éruption IV. Caractéristiques anatomiques de la denture temporaire 1. Diastèmes 2. Plan terminal 3. Rapport des canines 4. Plan d'occlusion 5. Rapports incisifs V. Caractéristiques physiologiques de la denture temporaire 1. Stades physiologiques de la dent temporaire 1.1. Stade I 1.2. Stade II 1.3. Stade III 2. Abrasion de la denture temporaire VI. Variations du cycle de la dentition II. Eruption 4. Phases de l’éruption Tout au long de son développement, le germe dentaire exécute une succession de mouvements qui modifient constamment ses rapports avec son environnement tissulaire. Le trajet le plus important est globalement axial, mais il se complique de translations latérales ainsi que de mouvements de bascule jusqu’à ce que la dent soit fonctionnelle sur l’arcade, et même ultérieurement. L'éruption est donc un processus continu qui ne se termine qu'avec la perte de la dent. II. Eruption 4. Phases de l’éruption En réalité, tout au long de son développement, le germe dentaire exécute une succession de mouvements qui modifient constamment ses rapports avec son environnement tissulaire. II. Eruption 4. Phases de l’éruption On assiste: – mouvements pré-éruptifs dès le début de la formation du germe dentaire jusqu'à la formation de la couronne dentaire ; – phase d'éruption préfonctionnelle (intraosseuse) dès le début du développement radiculaire jusqu’à l’émergence dans la cavité buccale ; – phase d'éruption fonctionnelle (supraosseuse) de l’émergence dans la cavité buccale jusqu'à ce que la dent atteigne un contact occlusal ; – phase post-éruptive qui compense la croissance des maxillaires puis l’usure des surfaces dentaire et la dérive mésiale et maintient la dimension verticale. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.1. Mouvements pré-éruptifs De la phase d'initiation jusqu'à l'achèvement de la couronne, les germes dentaires temporaires et permanents sont continuellement en mouvement pour s'adapter à la croissance des maxillaires et de la face. Ces mouvements entraînent une résorption osseuse dans la direction du mouvement et une apposition dans la direction opposée. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.1. Mouvements pré-éruptifs Les dents successionnelles, initialement positionnées dans la même crypte osseuse lingualement par rapport au germe temporaire correspondant, se déplacent également pour ajuster leur position. Au début de la phase d'éruption, les germes des dents permanentes antérieures restent positionnées lingualement ; les prémolaires seront localisées sous les racines des molaires temporaires. Le changement de position des germes des dents permanentes est principalement le résultat de l'éruption des dents temporaires et l’augmentation dans le même temps, en hauteur, des tissus de soutien, et non celui d'un mouvement apical, suivi par la rhizalyse de la DT. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.1. Mouvements pré-éruptifs Les molaires permanentes, qui n’ont pas de dent primaires correspondantes, se développent à partir de l'extension distale de la lame dentaire : elles ont dites monophysaires. Les molaires supérieures se développent dans les tubérosités des maxillaires avec leurs faces occlusales inclinées distalement. Les molaires inférieures se développent dans la base des branches mandibulaires et leurs faces occlusales sont inclinées mésialement. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Elle commence avec le début de l’édification radiculaire et se termine lorsque la dent atteint un contact occlusal. On parle de phase d'éruption préfonctionnelle ou intraosseuse du début du développement radiculaire jusqu’à l’émergence dans la cavité buccale ; On parle de phase d'éruption fonctionnelle ou supraosseuse de l’émergence dans la cavité buccale jusqu'au contact occlusal. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Déroulement La phase d'éruption se déroule selon 4 évènements majeurs : 1– la formation de la racine, avec prolifération de la gaine épithéliale de Hertwig, du mésenchyme de la papille dentaire et des fibres du sac folliculaire ; 2– un mouvement en direction occlusale à travers la crypte osseuse jusqu'à la muqueuse orale ; l'organe de l'émail réduit couvrant la couronne vient au contact de l’épithélium oral, les 2 épithéliums prolifèrent l'un vers l'autre et fusionnent ; c'est le stade où la muqueuse blanchit à cause de la diminution d’apport sanguin dans la zone. II. Eruption 3. Phases de l’éruption 3.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 3.1.2. Phase d'éruption Déroulement La phase d'éruption se déroule selon 4 évènements majeurs : 3– la partie supérieure de la couronne pénètre dans la cavité buccale à travers cet épithélium fusionné. Cette effraction marque l’étape cliniquement visible de l’éruption ; l'épithélium persiste autour de la dent, assure une sertissure péricoronaire qui protège les éléments du jeune parodonte en cours d’organisation ; 4– la dent en éruption continue son déplacement occlusal jusqu’à établir des contacts occlusaux avec son antagoniste. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Particularités des dents successionnelles – Les premiers effets de la résorption des dents temporaires (rhizalyse ou rhizoclasie) s’observent sur le pourtour de l’apex de leurs racines sous la forme d’encoches ou de lacune. La résorption des racines s’opère ensuite selon des périodes rythmées alternant phases d’activité et de repos. Au fur et à mesure que la racine s’amenuise, au tissu pulpaire se substitue un tissu de granulation richement vascularisé. Lorsque la dent est réduite à sa partie coronaire prolongée d’une mince collerette cervicale, elle n’est maintenue sur la muqueuse buccale que grâce à quelques faisceaux de fibres ligamentaires cémento- gingivales. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Particularités des dents successionnelles – La chute de la dent temporaire (exfoliation) entraîne la réduction rapide du rempart alvéolaire, réduisant d’autant la dernière partie du trajet que doit encore effectuer la dent permanente pour faire eruption dans la cavité buccale. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Particularités des dents successionnelles – Le mécanisme de la rhizalyse des dents temporaires reste encore mal compris : le contact du sac péricoronnaire de la dent permanente en évolution est nécessaire mais parfois les dents temporaires ne se rhizalysent pas (cas fréquent des canines maxillaires incluses). De même la rhyzalyse survient généralement en cas d'agénésie de la dent permanente, bien que plus tardive. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Modifications histologiques – La phase d'éruption est caractérisée par des changements significatifs dans les tissus avoisinant les germes dentaires. o Dans les tissus surplombant la dent Le follicule dentaire subit des modifications pour former une voie à l’éruption dentaire – Les cellules, les fibres conjonctives et les fibres nerveuses situées immédiatement au dessus de la dent dégénèrent. Le nombre de vaisseaux sanguins diminue. Cette zone, de forme triangulaire inversée, devient visible sur une coupe histologique ; elle est nommée chemin d'éruption. – Dans le cas des dents temporaires, plus en surface, les fibres folliculaires, nommées gubernaculum dentis ou corde gubernaculaire, sont orientées en direction de la muqueuse. Cette zone contient les restes de la lame dentaire. – II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Modifications histologiques – La phase d'éruption est caractérisée par des changements significatifs dans les tissus avoisinant les germes dentaires. o Dans les tissus surplombant la dent – Des macrophages apparaissent dans le chemin d'éruption, ils relarguent des enzymes qui contribuent à la destruction des cellules et des fibres. – Des ostéoclastes (provenant de la fusion des monocytes circulants) situés en bordure de l'os au dessus de la dent contribuent à la résorption osseuse et à la formation du chemin d'éruption. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Modifications histologiques – La phase d'éruption est caractérisée par des changements significatifs dans les tissus avoisinant les germes dentaires. o Dans les tissus surplombant la dent Le processus d'éruption des dents permanentes est similaire à celle des dents temporaires, même si la présence des racines des dents temporaires -qui sont résorbées de la même manière que l'os- constitue un obstacle supplémentaire. Les pulpes temporaires dégénèrent aussi. La voie d’éruption des dents antérieures est linguale par rapport aux dents temporaires ; celle des prémolaires est située entre les racines des molaires temporaires. Les molaires permanentes font leur éruption dans l'espace libre en arrière des molaires temporaires. Cliniquement, l’éruption dentaire peut s’accompagner d’inconfort ou de douleur, d’irritation, et/ou d’une légère élévation de température (surtout chez le petit enfant : hypersialorrhée, fièvre, signes digestifs). Le traitement reste symptomatique. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Modifications histologiques – La phase d'éruption est caractérisée par des changements significatifs dans les tissus avoisinant les germes dentaires. o Dans les tissus entourant le dent Initialement le follicule dentaire est composé d’un tissu conjonctif lâche, mais lorsque les mouvements éruptifs débutent, les fines fibres parallèles à la surface de la dent se transforment progressivement en faisceaux de fibres de collagène attachées à la surface de la racine dentaire en formation et s'étendant jusqu'à la surface de l’os alvéolaire. Ce sont les premiers faisceaux de fibres du desmodonte, observés initialement dans la partie cervicale de la racine. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Modifications histologiques – La phase d'éruption est caractérisée par des changements significatifs dans les tissus avoisinant les germes dentaires. o Dans les tissus entourant le dent Au fur et à mesure du processus d’éruption, d’autres faisceaux de collagène apparaissent le long de la racine en formation. La zone devient plus dense en fibroblastes, cellules actives dans la formation et la dégradation des fibres de collagène. Pendant les mouvements d’éruption, la formation de collagène et le renouvellement des fibres sont très rapides. Quelques fibres se détachent lorsque la dent bouge puis se rattachent pour stabiliser la dent. De cette manière, le processus de stabilisation dentaire est assuré par le même groupe de fibres tout au long de l’éruption dentaire. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Modifications histologiques – La phase d'éruption est caractérisée par des changements significatifs dans les tissus avoisinant les germes dentaires. Dans les tissus entourant le dent Au même moment, la crypte osseuse est remodelée pour s’adapter aux dimensions radiculaires, inférieures à celle de la couronne pour loger la racine en formation. Comme la dent se déplace occlusalement, l’os alvéolaire précédemment coronaire augmente en hauteur et se comble pour s’adapter au diamètre radiculaire. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.2. Phase d'éruption Modifications histologiques – La phase d'éruption est caractérisée par des changements significatifs dans les tissus avoisinant les germes dentaires. o Dans les tissus sous-jacents La couronne de la dent, en commençant son éruption, libère dans la zone apicale de l'espace qui permet l'allongement de la racine. Des fibroblastes sont présents en grand nombre à ce niveau, et les fibres sécrétées forment un réseau qui se calcifie. Ces trabéculations forment, à l'apex de la dent en éruption, un réseau appelé également échelle osseuse. A la fin de l’éruption quand la dent est en fonction, la formation radiculaire est inachevée ; l'échelle osseuse est alors graduellement résorbée pour fournir l’espace nécessaire à la formation de l'apex radiculaire. L'éruption dentaire est un processus multifactoriel dans lequel les causes et les effets sont difficiles à séparer. Deux évènements sont indispensables : la résorption de l'os surplombant la couronne de la dent pour former un chemin d'éruption, et le déplacement de la dent à travers ce chemin. II. Eruption 4. Phases de l’éruption 4.1. Du germe dentaire à la dent en occlusion 4.1.4. Phase post-éruptive La phase post-éruptive débute lorsque les dents sont fonctionnelles et bien que très ralentie, elle continue tant que la dent reste sur l’arcade. Durant la première phase de cette période, les procès alvéolaires augmentent en hauteur et la formation de la racine se poursuit après que les dents soient entrées en fonction, pendant environ 1 à 1,5 an pour les dents temporaires et 2 à 3 ans pour les dents permanentes. Quand l'édification radiculaire est achevée, une éruption continue ou compensatrice continue, de façon très ralentie, tout au long de l'existence. Elle compense l'usure des faces occlusales et maintient la dimension verticale d'occlusion. Elle est associée à un phénomène de cémentogénèse apicale qui compense la perte de longueur axiale. Introduction Plan I. Généralités sur la dentition 1. Définitions 2. Cycle biologique de la dentition II. L’éruption 1. Définition 2. Théories des mécanismes d’eruption 3. Mécanisme de l'éruption 4. Phases d’éruption III. Phase de constitution de la denture temporaire 1. Apparition et positionnement des dents 2. Séquences d’éruption IV. Caractéristiques anatomiques de la denture temporaire 1. Diastèmes 2. Plan terminal 3. Rapport des canines 4. Plan d'occlusion 5. Rapports incisifs V. Caractéristiques physiologiques de la denture temporaire 1. Stades physiologiques de la dent temporaire 1.1. Stade I 1.2. Stade II 1.3. Stade III 2. Abrasion de la denture temporaire VI. Variations du cycle de la dentition II. Phase de constitution de la denture temporaire 1. Apparition et positionnement des dents A la naissance, les crêtes gingivales sont de forme hémicirculaire, beaucoup plus larges au maxillaire qu'a la mandibule. Avant 6 mois, les relations interarcades sont sous la dépendance du développement de la fonction de succion qui est un brouillon de mastication". Avant l'éruption des premières dents, les deux crêtes gingivales sont globuleuses du fait de la présence des germes dentaires, II. Phase de constitution de la denture temporaire 1. Apparition et positionnement des dents Pendant la phase de constitution, une période éruptive des dents temporaires, ou période préfonctionnelle, met à jour des dents dont la racine commence à se former. Le développement des procès alvéolaires est concomitant à l'édification radiculaire. Une période éruptive fonctionnelle assure l'établissement de l'occlusion dentaire. Les dents entrent en contact avec leur antagoniste dans une position de neutralité". *Les forces musculaires des lèvres et des joues étant en équilibre avec celles de la langue La position des dents est le résultat d'un complexe de forces musculaires multidirectionnelles appliquées pendant et après l'éruption. II. Phase de constitution de la denture temporaire 2. Séquences d'éruption Un groupe de dents temporaires fait son apparition tous les semestres! ❑ Vers l'âge de 6 mois: Eruption des 1ères dents. En général, ce sont les incisives centrales inférieures. ❑ Entre 6-12 mois: Eruption des incisives dans l'ordre suivant: IC