Cours de déontologie professionnelle PDF
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Institut Supérieur des Professions Infirmières et Techniques de Santé d'Agadir, Annexe de Tiznit
2020
Mr AAMRI Nourddine
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This document is a Moroccan university course on professional ethics in nursing, specifically for first-year students specializing in family and community health. The course covers key theoretical and practical concepts, and also details the evaluation methods. The document is suitable for undergraduate students.
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Royaume du Maroc Ministère de la Santé Institut Supérieur des Professions Infirmières et Techniques de Santé d’Agadir Annexe de Tiznit Cours destiné aux étudiants du 1er Semestre Filière : Soins...
Royaume du Maroc Ministère de la Santé Institut Supérieur des Professions Infirmières et Techniques de Santé d’Agadir Annexe de Tiznit Cours destiné aux étudiants du 1er Semestre Filière : Soins infirmiers Option : Infirmier Polyvalent Infirmier en santé de la famille et santé communautaire Année universitaire : 2020/2021 Félicité par : Mr AAMRI Nourddine la compétence à développer du sous-module : Intégrer la réflexion éthique dans la pratique infirmière Les objectifs Théoriques : - Définir et maitriser les principaux concepts : - L’éthique - La Morale - L’éthique clinique - L’éthique professionnelle - La bioéthique - La déontologie - Les valeurs - Le code de déontologie - Le fondement de l'éthique : * Le droit *Le devoir *La responsabilité * la sanction * La religion - Qualités morales : - La conscience professionnelle - Le secret professionnel - Le dévouement - L'ordre - La loyauté - Le tact - L'exactitude - La bonté - Le respect de la personne humaine - Les aptitudes : - L'esprit d'observation - L'initiation - La prévoyance - La discrétion. - Accompagnement d'un patient agonisant - Décrire une situation anonyme qui dégage : o Les conséquences de la divulgation du secret professionnel, o Les responsabilités réparatrices et punitives de l'infirmier, o L'intérêt de la conscience professionnelle chez un professionnel de santé. Les objectifs Pratiques & De communication - Discerner les tâches de l'infirmier par rapport aux autres professionnels de santé, - Adopter une attitude positive conforme aux principes de l'éthique professionnelle, - Accompagner un patient agonisant. Modalités d’évaluation : * Nom du module : Sciences sociales & humaines et sciences juridiques * Note Les éléments du Module : - Psychologie – Sociologie : 50% - Eléments de droit - Déontologie professionnelle : 50% * Validation du module : Le module n’est validé que si sa note est supérieur ou égale à 10/20 et si aucune note des éléments le composant n’est inférieur ou égale à 7/20 Introduction : La compétence éthique est déduite d’un questionnement continu des différentes situations singulières rencontrés et d’une démarche réflexive adopté par chaque professionnel dans sa pratique quotidienne. Pourquoi avons-nous besoin de l’éthique En raison : - des changements constants de la société et de la nécessité d’y adapter nos règles de conduite. - des pressions sociales pour les droits individuels afin de trouver un équilibre optimal entre ceux-ci et les droits collectifs. - de la progression de la science et de la médecine et de leurs moyens nouveaux. - du pouvoir des soignants face la vie et à la mort. La compétence éthique est déduite d’un questionnement continu des différentes situations singulières rencontrés et d’une démarche réflexive adopté par chaque professionnel dans sa pratique quotidienne. Définitions des concepts - L’Éthique o Par son étymologie « ethos », le terme éthique signifie : Coutume, caractère, habitat , Manière d’habiter en soi pour y vivre mieux. o « Science des mœurs et de la morale et par étonymie la morale » Hachette (2005) o « Principes ou critères d’évaluation de la conduite humaine, parfois appelés mœurs » (Encarta, 2005) o En langue arabe, deux significations : « Akhlak » ()أخالق: habitudes sociales ou individuelles relatives au bien et au mal « Ilmou Al akhlak » ()علم األخالق: principes à respecter, pour faire le bien et éviter le mal. (Majjani Attollab, 1996) l’objectif majeur de l’éthique: Remettre l’homme au cœur des soins et tenter d’agir pour son plus grand bien, demeure l’objectif majeur de l’éthique. - La morale o « ensemble des principes de jugement et de conduites qui s’imposent à la conscience individuelle et collective » (Hachette 1993) o « ensemble de règles de conduite, de relations sociales qu'une société se donne et qui varient selon la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société » (Encyclopédie Wikipédia) o L’idée centrale renvoie à la notion de bien et de mal. - La morale et l’éthique : différences L’éthique La morale - A une connotation laïque, - A une connotation religieuse - Part de notre propre - Est imposée de l’extérieur, raisonnement, - Nous contraint à nous - Nous responsabilise, conformer - Jugement éclairé. Est une référence. Désignent toutes deux : les mœurs ; les comportements et les règles qui les régissent ; les justifications et les fondements des règles L’éthique s’efforce de dégager les La morale fixe des règles en règles en fonction d’une analyse fonction des mœurs et souvent d’ensemble. d’un état de société donné. L’éthique est une recherche, un La morale naît de la prise de effort de mise en ordre conscience du lien nécessaire relationnelelle qui s’interroge, qui nous relie aux autres Distinction épistémologique postulée apar Paul Ricoeur: « Faut-il distinguer entre morale et éthique ? A vrai dire, rien dans l'étymologie ou dans l'histoire de l'emploi des mots ne l'impose : l'un vient du grec, l'autre du latin, et les deux renvoient à l'idée de moeurs (ethos, mores) ; on peut toutefois discerner une nuance, selon que l'on met l'accent sur ce qui est estimé bon (éthique)ou sur ce qui s'impose comme obligatoire (morale) … » - L’éthique professionnelle un discours que se donnent des professionnels, par la délibération, afin de discerner et décider les actions en créant une ouverture au partage de sens pour toutes les personnes impliquées en relation à leur profession. Cette définition implique, alors, la reconnaissance de leur autonomie comme fondation à la quête de sens en lien à la profession. C’est une éthique partagée, développée par les membres d’un groupe. Elle recherche et détermine la signification des interventions professionnelles, les oriente en vue de la mission de chaque profession ; elle permet de les choisir, de les expliquer et de les justifier. - L’éthique clinique « L’éthique clinique constitue l’Art de discerner l’action la plus humanisante parmi toutes les actions possibles dans une situation donnée ». Utiliser cette définition implique de poser la question du « Comment faire pour bien faire? » En soins, soigner dépasse le sens curatif et est intégré, à celui de « prendre soin », en accordant à la personne une attention particulière dans une situation particulière, en vue de l’aider et de contribuer à son bien être (Hesbeen, 1999). Le malade n’est ni un « cas », ni un « organe malade » ou « un objet de soin », mais une «personne », unique qui sollicite d’être considérée, écoutée, assistée et accompagnée dans sa souffrance. En d’autre terme, passer d’une conception instrumentale du soin, centrée sur la tâche, vers une conception humaniste, centrée sur la personne. - La bioéthique : La bioéthique est l’étude interdisciplinairede l’ensemble des conditions qu’exige une gestion responsable de la vie humaine dans le cadre des progrès rapides et complexes du savoir et des technologies biomédicales. Exemples de domaines couverts par la bioéthique : L'utilisation des données de santé à caractère personnel dans la recherche; L'expérimentation sur l'homme Le don et l'utilisation d'éléments et produits du corps humain L'assistance médicale à la procréation et la manipulation génétique ; - La déontologie : Du Grec (deontos) signifie: il faut, il convient, il est nécessaire, ce qui doit être, ce qu’il faut faire (par extension, le devoir). C’est la théorie des devoirs professionnels. (Petit Robert). C’est la Science qui traite les devoirs à remplir; par exemple la déontologie médicale, c’est l’ensemble des règles qui régissent les rapports des médecins entre eux ou entre leurs malades et eux. (Larousse) Forme d’éthique de l’obligation, du devoir dans telle ou telle situation. fait référence au devoir qui incombe à un groupe professionnel dans l’exercice de leur profession; S’adresse à eux en tant que professionnels plutôt qu’en tant qu’individu. Représente l’ensemble des valeurs et des règles de conduite qui en découlent pour régir les rapports des professionnels avec leurs bénéficiaires et avec leurs collègues (ex. la déontologie médicale); Dispositions principales : Exercer son activité dans le respect de la personne humaine... S'occuper avec la même attention de chacun, quelles que soient sa condition, sa nationalité, ses convictions... S'abstenir de tout prosélytisme politique, religieux ou spirituel... Ne pas orienter les choix de vie sur quelque plan que ce soit... Proposer d'autres démarches si nécessaire... Garantir le secret professionnel, sauf dérogation prévue par la loi... La déontologie de l’infirmier fait référence au devoir qui incombe aux infirmiers(ères) dans l’exercice de leur profession. Elle s’adresse à eux en tant que professionnels plutôt qu’en tant qu’individu. La déontologie peut dépasser le champ de la vie professionnelle et contraindre le comportement de la vie personnelle. Ainsi le délit de ne pas porter assistance à une personne en danger sera majoré par le fait d’être professionnel de santé. Ne pas secourir une personne accidentée sur la voie publique pourrait avoir des conséquences sur l’autorisation d’exercer ensuite sa profession. La déontologie jugera donc chaque action professionnelle selon sa conformité (ou non conformité) aux devoirs déontologiques. - La différence entre éthique et déontologie : Déontologie Ethique Ensemble de règles dont se Ensemble de règles de conduite dote une profession, une partagées et typiques d’une société organisation professionnelle donnée Objectifs Communs: Réguler les Comportements Fait Appel aux Devoirs Adhésion Volontaire à des Principes et Valeurs Fondé sur l’Observance de Fondé sur l’effort volontaire , continu règles , caractère d’imposition de l’individu pour élever son assorti de sanctions Comportement disciplinaires - Distinction éthique morale et déontologie Morale, Ethique et Déontologie découlent l’un de l’autre: « la morale, science du bien et du mal permet de dégager une éthique qui est un art de diriger sa conduite, son comportement qui s’exprime dans les principes guidant les aspects professionnels de ce comportement : la déontologie » (Rojot). - Le code déontologique : Un code de déontologie est ensemble des règles de pratique professionnelle, qui sont suivies par les membres d’une même association. Un code de déontologie a une valeur légale quand l'état a délégué, à "un ordre professionnel", le pouvoir de régir un secteur d’activité bien précis. L’application d’un code de déontologie se limite à une association ou à un ordre déterminé. Il formule les lignes de conduite d’une façon générale et laisse au jugement de la personne professionnelle le soin de s’adapter aux situations. Les codes ne peuvent prévoir toutes les situations ni obliger à un comportement rigide. Ils tracent les jalons d’une conduite éthique acceptable et recommandée. Éléments du code de déontologie du conseil international des infirmières (CII) : le code international de déontologie pour les infirmières a été adopté pour la première fois par le Conseil international des infirmières en 1953. Il a depuis été révisé et réaffirmé à différentes reprises. Les infirmières ont quatre responsabilités essentielles : promouvoir la santé, prévenir la maladie, restaurer la santé et soulager la souffrance. Les besoins en soins infirmiers sont universels. Le respect des droits de l’homme, et notamment du droit à la vie, à la dignité et à un traitement humain fait partie intégrante des soins infirmiers. Ces derniers ne sont influencés par aucune considération d’âge, de couleur, de croyance, de culture, d’invalidité ou de maladie, de sexe, de nationalité, de politique, de race ou de statut social. Code de déontologie des infirmiers et des infirmières Association des infirmiers et infirmières du Canada 2008 Contexte de pratique : Éthique quotidienne: attention envers les personnes soignées, protection de l’intimité, …etc. Violation des règles d’éthique: confidentialité, secret professionnel, bien- être…etc. Problème, dilemme éthiques; Désarroi éthique: situations dans lesquelles le personnel ne peut pas respecter ses obligations éthiques; Incertitude éthique; Autres … Le code est organisé autour de huit valeurs principales: - Soins sécuritaires, compétents et conformes à l’éthique - Santé et bien-être - Choix - Dignité - Confidentialité - Justice - Responsabilité - Milieux de pratique de qualité Soins sécuritaires, compétents et conformes à l’éthique : Les infirmières a à cœur de donner des soins sécuritaires, compétents et conformes à l’éthique, qui leur permettent de remplir leurs obligations professionnelles et éthiques envers les personnes qu’elles soignent. - Santé et bien-être : Les infirmières veillent à la promotion de la santé et au bien-être des personnes et les aident à atteindre un état de santé optimal, qu’elles vivent une situation normale qu’elles soient malades, blessées, handicapées ou mourantes. - Choix : Les infirmières respectent et favorisent l’autonomie des personnes et les aident à exprimer leurs besoins et leurs valeurs, ainsi qu’à obtenir les renseignements et les services appropriées leur permettant de prendre des décisions éclairées. - Dignité : Les infirmières reconnaissent et respectent la valeur intrinsèque de chaque personne et se font les avocates d’un traitement respectueux de toutes les personnes. - Confidentialité : Les infirmières protègent les renseignements fournis dans le cadre de la relation professionnelle et ne les divulguent à l’extérieur de l’équipe soignante qu’avec le consentement éclairé de la personne ou lorsque la loi l’exige ou lorsque la non divulgation pourrait entrainer un préjudice grave. - Justice : Les infirmières défendent les principes de justice et d’équité permettant à chacun une part du service de santé et des ressources en rapport avec ses besoins, et permettant de favoriser une justice sociale. - Responsabilité Garante de leurs pratiques, les infirmières s’acquittent de leurs responsabilités professionnelles selon les normes de pratique. - Milieux de pratique de qualité Les infirmières se prononcent et militent en faveur de milieux de pratique dotés de structures organisationnelles et des ressources nécessaires pour assurer la sécurité, le soutien et le respect de toutes les personnes qui s’y trouvent. - Un principe : Un principe fonctionne comme une loi par laquelle une personne ou un groupe de personnes sont particulièrement attachées et à laquelle ils se réfèrent pour juger une action. Un principe est ce que l’on tente de respecter dans la réalisation de son action. - les valeurs Le mot « valeur », agit comme un idéal auquel se réfèrent communément les membres d’une collectivité pour fonder leurs jugements, pour diriger leur conduite. En philosophie, une valeur est une norme de conduite personnelle ou sociale relevant de la morale ou de l'éthique, de la politique, de la spiritualité ou encore de l'esthétique Les valeurs d’une profession dépendent à la fois de l’objet de son travail, des conséquences de son action sur la transformation de la réalité et donc des responsabilités qui en découlent, de la législation en cours mais aussi des valeurs du gouvernement d’un pays dans lequel elle s’exerce. Conclusion Comme les soins infirmiers engagent la dimension humaine de l’infirmière et du patient, la moralité est intrinsèque. Il y a une façon d’être lorsqu’on est infirmière et que l’on s’engage à prendre soin d’autrui. (Olive Goulet et clémence Dalaire ,2000). L’éthique est une obligation morale envers d’autres êtres humains grâce à laquelle, la dignité et le droit humain sont protégés, améliorés et préservés. Les fondements de l’éthique L’éthique repose sur des fondements tels que : o le droit, o le devoir, o la responsabilité, o La discipline o la sanction , o la religion. - Droit Au sens large, le droit est ce qui conduit sans dévier l’homme à sa fin dernière. Le droit est ce qui est conforme à la loi c’est-à-dire juste. Le droit est l’ensemble des lois (ou règles juridiques) que doit observer l’homme vivant en société, dont la violation est sanctionnée, au besoin, par la contrainte organisée, c-a-d ; les forces publiques. Il est indispensable, car il a pour but de faire régner la paix et l’harmonie dans la société humaine. le droit se divise en droit naturel et droit positif. - Le devoir C’est l’obligation qui incombe à l’individu et qu’il doit assumer. Les devoirs sont professionnels (dictés par le statut de la profession), sociaux (de nature à faciliter les relations humaines), ou légaux, imposés par les lois. Les infirmiers fournissent des services de santé à l’individu, à la famille et à la collectivité et coordonnent cette activité avec celles d’autres groupes qui travaillent dans des domaines connexes. Selon le code déontologique de la profession infirmier (CII, 2006), l’infirmier a des devoirs envers : l’individu, sa pratique, sa profession et ; ses collègues. L’infirmière et l’individu : La responsabilité primordiale de l’infirmière consiste à donner des soins infirmiers aux personnes qui en ont besoin. Dans l’exercice de sa profession, l’infirmière crée une ambiance dans laquelle les droits de l’homme, les valeurs, les coutumes et les croyances spirituelles de l’individu, de la famille et de la collectivité sont respectés. L’infirmière s’assure que l’individu reçoit suffisamment d’informations pour donner ou non son consentement, en pleine connaissance de cause, en ce qui concerne les soins et le traitement qu’il devrait recevoir. L’infirmière respecte le caractère confidentiel des informations qu’elle possède et ne communique celles-ci qu’à bon escient. L’infirmière et la pratique: L’infirmière assume une responsabilité personnelle dans l’exercice des soins infirmiers; à cet égard, elle a des comptes à rendre à la société; et elle doit maintenir à jour ses connaissances professionnelles par une formation continue. L’infirmière se maintient elle-même en bonne santé de manière à ne pas compromettre sa capacité à dispenser des soins. Lorsqu’elle accepte ou délègue des responsabilités, elle évalue avec un esprit critique sa propre compétence et celle de ses collègues. L’infirmière et la profession: L’infirmière assume le rôle principal dans la définition et l’application des normes acceptables à l’exercice clinique, à la gestion, à la recherche et à l’enseignement des soins infirmiers. L’infirmière contribue activement à développer un ensemble de connaissances professionnelles fondé sur la recherche. Par l’intermédiaire de son organisation professionnelle, l’infirmière participe, dans le domaine des soins infirmiers, à la création et au maintien de conditions d’emploi et de travail équitables. L’infirmière et ses collègues: L’infirmière coopère étroitement avec tous ceux avec lesquels elle travaille, tant dans le domaine des soins infirmiers que dans d’autres domaines. L’infirmière prend toute mesure nécessaire pour protéger l’individu lorsqu’un collègue ou une autre personne lui donnent des soins qui le mettent en danger. - La responsabilité C’est l’obligation de répondre de ses attributions ou de celles des personnes dont on a la charge, dans les normes, et d’assumer ces devoirs tels qu’ils sont définit par les textes. On distingue : la responsabilité morale et la responsabilité professionnelle. Selon le code déontologique du CII pour la profession infirmière (2006), les infirmiers ont quatre responsabilités essentielles : - promouvoir la santé, - prévenir la maladie, - restaurer la santé - soulager la souffrance. En raison de sa connaissance des règles liées à l’exercice de sa profession, l’infirmier est considéré comme responsable de ses actes, il devrait protéger le public de toute faute professionnelle et assurer un service professionnel de qualité. - La discipline : C’est l’observation scrupuleuse (stricte, fidèle), de l’ensemble des règlements en vigueur dans l’établissement où l’on exerce son activité. La discipline c’est aussi la soumission aux contraintes à un règlement. Il y a les règlements généraux de l’hôpital et les règlements particuliers du service. La discipline c’est : le respect des heures de travail l’exactitude de faire son travail l’exactitude des prescriptions médicales le respect de la hiérarchie le respect de l’uniforme - La sanction C’est la conséquence naturelle d’un acte. Sanctionner c’est récompenser ou punir. Si on retient le 2ème sens, l'infirmier est responsable de ses décisions à tous les niveaux de ses interventions auprès du patient et répond de son jugement professionnel. - La religion Selon la religion islamique, l’éthique (Khuluq) est essentiellement liée au saint Coran et à la Sunna (comportements du prophète Mohamed, paix et bénédiction des Dieu sur lui). Saad Ibn Hicham (un des grands compagnons du prophète) a dit : « J’allai voir Âishah, ( (رضي هللا عet l’interrogeai sur l’éthique du Messager de Dieu )(صلى هللا علبه و سلم. Elle dit : « Ne lis-tu pas le coran ?, je répondis que si. Elle me dit : « Le Coran était son éthique ». ( Sahih Al-Boukhari,1999). Conclusion : L’éthique repose sur des fondements tels que : la philosophie, le droit, le devoir, la responsabilité, la sanction, la religion. Néanmoins, pour les soignants, notamment les infirmières et infirmiers musulmans, nous pouvons dire que l’éthique est bien cadrée par la parole de Dieu et les comportements de son glorieux prophète (le Coran et la Sunnah). Leurs comportements, leurs agissements et voire même leurs pensées en situation professionnelle devraient se conformer à la religion islamique et à l’éthique d’un bon croyant. Principes & valeurs éthiques Introduction : Les principes éthiques servent de guide pour la prise de décision éthique, l’engagement dans un acte moral et seront essentiels à la formation des jugements moraux qui interviendront au cours de la pratique d’une profession. Ils consistent généralement à affirmer la manière dont il faut (ou il ne faut pas) agir; et servent à justifier les règles qui sont souvent suivies des interventions en soins aux patients. (CII). Ces principes ont une portée universelle, et prennent toute leur importance pour les professionnels de la santé. Néanmoins, chaque culture appréciera ces principes , et leur application peut différer d’une culture à l’autre selon la primauté qu’elle accorde à certaines valeurs 1- Principes éthiques Ensemble de règles générales, communes à toutes les cultures, qui apportent des indications générales pour agir de manière éthique; Quatre principes éthiques développés par Beauchamp et Childress (2001): o La Bienfaisance, o La non-malfaisance, o Le respect de l’autonomie o La justice. - La Bienfaisance: Obligation morale d’agir dans le sens du bien être d’autrui Implique non seulement d’éviter de faire du tort mais aussi d’apporter des bénéfices; Les bénéfices, pour l’individu, doivent être supérieurs aux torts; Considérer les conséquences à court terme, mais aussi à moyen et long terme. - Non malfaisance: Prescription selon laquelle il faut éviter de faire du mal ou nuire à autrui soit par ignorance, de façon intentionnelle ou par négligence, Par exemple : Ne pas tuer De pas causer de douleur ou de souffrance Ne pas priver les autres des bonnes choses de la vie Ne pas imposer les risques d’un mal (par ex. : à cause d’une négligence) Ce principe est important dans les questions de cessation de traitement, d’euthanasie, d’assistance au suicide, etc. ou encore : "D'abord, ne pas nuire." S'y rattache le principe dit "du double effet" – selon lequel il peut être éthique de causer un mal (une prise de sang) pour un bien (l'analyse utile des composants du sang). Il peut être moralement justifié de soulager la douleur en administrant de la morphine à un cancéreux au stade terminal même s'il existe un risque de hâter sa fin : le bien (soulager les souffrances) l'emporte sur le mal (réduire le temps de vie). - Respect de l’autonomie de la personne Reconnaître qu’une personne apte peut prendre une part active dans les décisions qui la concerne Respecter le choix d’une personne apte qui ne veut pas être informée ; La personne est apte Si : comprend les informations pertinentes en regard de la décision à prendre; peut délibérer en fonction de ses valeurs et des buts qu’elle poursuit; peut communiquer ses décisions. - Consentement libre et éclairé : Le consentement aux soins doit être donné en toute connaissance de cause, c’est-à-dire que le malade doit avoir reçu toutes les informations pertinentes à sa prise de décision. - Peut être substitué (mineurs, handicapés mentaux, les patients dans un état de coma). - Doit être effectué sans pressions abusives, tant de la part des membres de l’équipe de soin que des proches. - Confidentialité des données personnelles : - Obligation éthique à garder les informations apprises à l’occasion de l’exercice professionnel. - Justice : C’est répondre aux besoins sans discrimination et assurer l’égalité d’accès aux soins quels que soient le revenu, le rang social, la culture… Respectée lorsque l’accès aux soins est influencé uniquement par le besoin et non par des caractéristiques personnelles ou structurelles. 2- Valeurs éthiques Les valeurs déterminent notre vie au quotidien. Ces valeurs sont abstraites et constituent un ensemble cohérent hiérarchisé qu’on appelle système de valeurs (saint-arnaud,2009). Classification des valeurs Selon Saint-Arnaud (2009), les valeurs éthiques qui sous-tendent la profession infirmière sont représentées par des systèmes de valeurs : - Les valeurs personnelles, - Les valeurs professionnelles - Les valeurs institutionnelles. - Les valeurs personnelles : Bien que quelques fois identiques à celles des autres (personnes soignées, collègues, autres soignants etc.), elles peuvent des fois être différentes selon ses convictions religieuses, ses croyances culturelles, son vécu, et selon le développement de sa personnalité. - Les valeurs professionnelles : La pratique de l’infirmier en tant que groupement professionnel dispose de ses valeurs; Autant de valeurs ont marqué la pratique et le comportement des infirmiers à travers l’histoire : compassion, bonté, don de soi, dévouement, loyauté l’honnêteté et l’authenticité, l’empathie, la sécurité, le confort, l’intimité et l’autonomie. - Les valeurs professionnelles : La profession infirmière s'affirme comme une communauté fondée sur des valeurs partagées qui sont qualifiées comme ayant une portée universelle par une organisation internationale. Une valeur professionnelle ne vient pas s'ajouter de façon numéraire à ses valeurs personnelles. - Les Valeurs institutionnelles: Les valeurs institutionnelles sont définies en fonction de la mission et des buts de l’institution et des moyens alloués pour les atteindre Les ressources, la politique et les priorités de l’institution sont des exemples de situations qui peuvent être en opposition avec les valeurs des soignants. Les aptitudes et qualités morales de l’infirmier(ère) L’aptitude est une disposition naturelle à exercer une activité donnée à cultiver un art et à s’adonner à une science Les aptitudes de l’infirmier : - Aptitudes physiques - Aptitudes intellectuelles. A- Les aptitudes de l’infirmier(ère) : - L’esprit d’observation : C’est l’habileté à observer, à voir, à être frappé par tout ce qui nous entoure. C’est une qualité indispensable au P. de S. elle consiste à voir vite et juste et décrire d’une façon claire, exacte, complète et brève, les observations recueillies afin de prendre la décision qui s’impose ou en faire part à son chef hiérarchique. - L’esprit d’initiative : C’est l’art de prendre, en l’absence de directives, des mesures judicieuses qui requièrent les situations imprévues. C’est la qualité de celui qui a le courage, la personnalité, la compétence, l’intelligence et l’éducation pour entreprendre une action. Intérêt : Il permet au P. de S., d’une part, de sauver les malades et diminuer la gravité de leur état, d’autre part, d’être estimé par les responsables, s’il fait preuve d’initiative intelligente. C’est gérer l’imprévu correctement sans être à l’origine d’une aggravation - L’esprit d’organisation : L’ordre consiste à avoir une place pour chaque objet et mettre chaque objet à sa place. L’ordre: soulage la mémoire, économise le temps, Conserve le matériel et les outils de travail Assure le confort personnel - La prévoyance : C’est une qualité qui consiste à prévoir, c'est-à-dire préparer pour l’avenir en vue de prendre les précautions nécessaires. Elle est nécessaire à la bonne organisation du travail et à l’efficacité des techniques de soins. - La discrétion : Le traitement des personnes avec respect nous oblige à la discrétion, cette qualité qui consiste à savoir garder les secrets d'autrui. C’est la retenue judicieuse dans les paroles, dans les actions. Elle est indispensable à la mise en pratique d’une des obligations professionnelle légale la plus importante : le secret professionnel. - La maturité s’esprit : Les profession en soins infirmiers et médecines ont des responsabilités très lourdes, aussi nous devons réfléchir en personnes intelligentes et mûres d’esprit, pour éviter les conséquences fâcheuses, surtout des esprits fantaisistes dans le comportement de certaines personnes. B- Les qualités morales de l’infirmier(ère) : - Le secret professionnel - Le dévouement - La compétence - L’altruisme - Le tact - La loyauté - La conscience Professionnelle - La précision - L’exactitude - L’ordre - L’économie - Justice o Le secret professionnel : Devoir de confidentialité. Les soignants ont le devoir de protéger les confidences personnelles des gens qui leur ont fait confiance. « Le secret concerne toutes les informations confiées, mais aussi tout ce qui a pu être vu, entendu, compris, voire interprété lors de l'exercice professionnel. ». Les gens qui sont tenus de respecter le secret professionnel sont : - Les soignants, - Les non soignants. Les soignants : Les médecins traitants, les étudiants en médecine en stage, Les infirmiers, les sages-femmes, les orthopédistes, les orthophonistes, les étudiants infirmiers en stage (toute spécialité) et tous les professionnels qui contribuent aux soins. Les dentistes, les pharmaciens, les psychologues, les diététiciens. Les laboratoires d'analyses , les préparateurs en pharmacie. Les non-soignants : Certaines personnes peuvent connaître l'état de santé d'un patient, en dehors de tout contexte de soins : Les médecins du travail, les médecins des Compagnies d'Assurances, Le personnel hospitalier (ex. personnel administratif) ; La secrétaire médicale L’agent de service souvent présent au moment des soins, des transferts. L’assistante sociale. Ainsi, sont couverts par le secret : les déclarations d'un malade, les diagnostics, les thérapeutiques, les dossiers, Toutes divulgations, en dehors des circonstances autorisées ou permises par la loi, sont sanctionnables. o Le dévouement : Synonyme d’abnégation, de sacrifice, d’héroïsme, le dévouement est l’attitude d’une personne qui s’oublie, se sacrifie, se consacre entièrement à quelque chose. o La loyauté : C’est l’honnêteté, la probité, la droiture la plus rigoureuse dans toutes les activités, rapports et relations de la vie professionnelle. o L’exactitude : C’est la qualité de quelqu’un qui arrive à l’heure convenue. Elle peut aussi être la qualité de ce qui est juste, vrai, précis. Comme synonyme, nous pouvons relever les mots tels que : application, assiduité, attention, conscience, minutie, ponctualité, régularité, soin. o Le tact Appréciation intuitive spontanée et délicate de ce qu’il convient de dire, de faire ou d’éviter dans les relations humaines Le tact témoigne de l’intelligence, du sens psychologique et des qualités de cœur, de l’éducation. Le tact s’acquiert et se développe c’est lui qui oriente vers l’attitude à prendre dans toutes les éventualités de la vie professionnelle. Avoir du tact, c’est s’adapter aux différents caractères, considérer les inégalités des situations sociales, ménager les susceptibilités. Trouver le geste qu’il faut et la parole qui convient quand une personne a un problème. o L’ordre : C’est la disposition des choses selon le rang, la place qui leur convient. L’ordre doit présider à l’organisation et à l’administration de l’hôpital ou de l’institution ; il doit également contribuer à l’efficacité de la technique, doit contribuer à faire gagner beaucoup de temps et à épargner le matériel. o L’altruisme : L'altruisme est un terme employé pour décrire un comportement caractérisé par des actes n'ayant pas d'avantages apparents pour l'individu qui les exécute mais qui sont bénéfiques à d'autres individus. " En somme, il n'y a pas de soins de qualité sans confidences, de confidences sans confiance, de confiance sans secret. " Bernard Hœrni. Les droits des personnes soignées Une demande récurrente du public en faveur d’une médecine plus humaine, plus centrée sur le patient. Un refus par le patient du « paternalisme médicale » qui oppose le médecin sachant au patient ignorant. Désormais, le patient est au cœur de la relation soignant/soigné. Il ne doit plus subir la relation de soins mais en être un acteur à part entière. Les États généraux de la santé, organisés en 1998 et 1999 affirment des principes fondamentaux qui sous-tendent l’ensemble des droits individuels reconnus au patient : - Le respect de la personne et de sa dignité - Le droit à la vérité, - Le droit au consentement éclairé - Le droit à la confidentialité. La législation Marocaine reconnaît selon la loi cadre 34-09 certains droits des usagers des établissements de santé entre autres : - le respect de la personne, de son intégrité physique, de sa dignité et de son intimité, - le respect du droit du patient à l’information relative à sa maladie. ( Dahir n° 1-11-83 du 29 rejeb 1432 (2 Juillet 2011) portant promulgation de la de la loi cadre n° 34-09 relative au système de santé et à l’offre de soins, article 7) 1- Le respect de la personne et de sa dignité : « Ce qui est seul irremplaçable, c’est la personne, et c’est pourquoi elle n’a pas de prix: Elle a une dignité, et le respect de cette dignité, est le signe de la véritable appartenance à l’humanité. Traiter une personne comme une chose est le signe de l’inhumanité même ». Respecter quelqu’un, c’est avoir de la considération à son égard, c’est le reconnaître vraiment comme porteur de la même dignité que soi. Respecter la dignité d’un patient exige que l’infirmier(ère) honore le contrat moral qui le lie au patient, en évitant de le traiter en inférieur, en mineur, ou en objet C’est reconnaître sa singularité, le soigner avec considération et dévouement, lui apporter le soutien psychologique qui lui est nécessaire. Parfois les patients disent avoir été blessés dans leur dignité, ou encore ils soutiennent qu’on n’a pas tenu compte de leurs attentes, leurs besoins ou sentiments, voire même qu’on les a ignorés. « C’est dans la détresse que l’on est le plus sensible au poids d’un mot, d’une intonation, d’un regard, d’un sourire, d’un silence». 2- Le droit à la vérité : Il s’agit de rendre compréhensible la nature de la maladie et son étendue, le choix du traitement ou du médicament suggéré, l’orientation des soins, etc. se tromper ou dire le contraire de cette vérité, c’est commettre une erreur. Le bénéficiaire des soins a le droit de ne pas être induit en erreur, de ne pas être obligé de deviner ou de douter. En effet, dire la vérité ne signifie pas, entre autres, d’annoncer sèchement le diagnostic et les procédés thérapeutiques au patient (Blondeau, 1992). Il est utile de considérer également le droit à l’information. Informer constitue une obligation professionnelle selon les codes déontologiques. L’information doit être vraie, car mal informer la personne malade, ou ne pas informer, c’est abuser de son état fragile de grande dépendance à l’égard de l’autre, c’est falsifier des énoncés et tromper la relation soignant/soigné. 3- Droit au consentement : - Le droit au consentement éclairé : Accord libre et délibéré pour un diagnostic, un traitement, une recherche ou un dépistage après que les risques et les conséquences possibles aient été entièrement expliqués. Ce principe de la loi concerne tout soin de santé et toute information médicale. Un patient doit recevoir toutes les informations possibles sur un traitement proposé afin de prendre sa décision de subir ou non l'intervention, après avoir mis en balance les risques et avantages probables. Le consentement éclairé fait partie des efforts de respect de l'autonomie dans les questions de santé publique et de médecine. Il a une signification et une portée légales Quelles sont les entraves au consentement ? - pour des raisons de santé publique, - d’ordre public ; - maladie mental. 4- Le droit à la confidentialité : Tous les codes de déontologie professionnelle reconnaissent le droit à la confidentialité en exigeant le respect de tout renseignement de nature confidentielle obtenu dans l’exercice de sa profession. Les professionnels de santé sont tenus à la discrétion, à la confidentialité et au respect du secret de toute information obtenue dans l’exercice de leurs fonctions. Le malade est dans une situation de vulnérabilité, d’infériorité physique qui rend nécessaire une plus grande protection de sa personne et de ses droits Soins palliatifs Reconnus comme un droit pour la personne en 1999, les soins palliatifs sont « des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave évolutive ou terminale. Leur objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique sociale et spirituelle. SFAP Soins palliatifs : « Ensemble des soins actifs et globaux dispensés aux personnes atteintes d’une maladie avec pronostic réservé. L’atténuation de la douleur, des autres symptômes et de tout problème psychologique, social et spirituel devient essentielle au cours de cette période de vie. L’objectif des soins palliatifs est d’obtenir, pour les usagers et leurs proches, la meilleure qualité de vie possible. Les soins palliatifs sont organisés et dispensés grâce aux efforts de collaboration d’une équipe multidisciplinaire incluant l’usager et ses proches… ». OMS Principe de soins palliatifs « La démarche de soins palliatifs vise à éviter les investigations et les traitements déraisonnables tout en refusant de provoquer intentionnellement la mort. Selon cette approche, le patient est considéré comme un être vivant et la mort comme un processus naturel. Les soins palliatifs s’adressent aux personnes atteintes de maladies graves évolutives ou mettant en jeu le pronostic vital ou en phase avancée et terminale, en accompagnant leur famille et leurs proches. Quel est le rôle infirmier devant un patient en fin de vie ? Accompagnement d’un mourant : La mort s’insère dans le cycle normal de la vie. La manière dont chacun l’envisage dépend pour une bonne part de sa philosophie sa culture et ses croyances. Les soins à la personne mourante : - Apporter le maximum de confort physique et psychologique à la personne mourante. - Etablir une communication effective avec le mourant et les membres de sa famille. - Aider la personne mourante à satisfaire ses besoins spirituels. Protocole de soins : - Assurer les soins physiques; - Assurer les soins physiologiques ; - Veiller au maintien de l’équilibre psychologique; - Aider le mourant à satisfaire ses besoins spirituels; - Aider l’entourage. a- Assurer les soins physiques : Hygiène corporelle rigoureuse et fréquente (change si sueur, toilette intime etc.) , Soins des cavités naturelles car les muqueuses sont souvent asséchées ou infectées, soins de bouche et humidification des muqueuses., Aspiration des mucosités stagnantes non dégluties, Lubrification des lèvres. Humidification des yeux si besoin avec collyre, Changement fréquent de position, pose de barre de sécurité si nécessaire. b- Assurer les soins physiologiques Hydratation, Elimination : Urinaire : sonde à demeure si nécessaire , Matières fécales : changes fréquents et toilette intime. c- Veiller au maintien de l’équilibre psychologique : Communication avec la personne mourante, elle vise à : - atténuer l’angoisse, l’isolement et le silence; - Expliquer les soins prodigués; - Répondre simplement aux questions; - Aider la personne mourante à exprimer ses dernières volontés; - Avoir une écoute attentive et une présence physique et morale (disponibilité). d- Aider le mourant à satisfaire ses besoins spirituels A cette étape le personnel de santé doit toujours garder a l’esprit que l’agonisant est une personne toujours vivante jusqu'à ce que sa mort soit constatée ; certaines règles éthiques et religieuses sont à respecter. Règles d’éthiques : - Respecter les convictions de l’agonisant; - Assurer les soins nécessaires de l’agonisant avec sérénité, maitrise et conscience professionnelle. - S’abstenir de s’entretenir de sujets futiles dans la chambre de l’agonisant. e- Aider le mourant à satisfaire ses besoins spirituels Règles religieuses : - Aider la personne mourante à satisfaire ses besoins spirituels et cela en la fortifiant dans sa foie, en veillant toujours à respecter ses croyances religieuses - Faire dire la CHAHADA à l’agonisante ; si l’agonisante est inconsciente ou s’il s’agit d’un enfant la dire à sa place. f- Aider l’entourage Après le décès, aider l’entourage à surmonter l’épreuve; - les bien accueillir, les écouter, les soulager et proposer une rencontre avec le médecin; - Informer et orienter la famille pour accomplir les formalités administratives et les procédures des obsèques. Recommandations au moment de l'agonie : l’exemple de la religion musulmane - Faire dire à l'agonisant :“" ال اله إال هللا - Tourner l'agonisant sur son côté droit vers la direction de la Qibla. - Fermer les yeux à la personne lorsqu’elle meurt : - Couvrir le décès: L’euthanasie L'étymologie nous invite à définir l'euthanasie comme l'art de donner une bonne (eu) mort (thanatos) : Mort sans souffrance Le mot euthanasie signifie bonne mort, mort douce et sans souffrance. Aujourd’hui le mot est défini comme étant : "Acte de provoquer la mort par compassion à l’égard d’un malade incurable pour mettre fin à ses souffrance» o Termes : - Aide au suicide : C’est le fait d’agir ou d’aider quelqu’un à se donner volontairement la mort. ou lui fournissant les moyens. Ça renvoie aussi à l’euthanasie volontaire. - Arrêt du traitement : cessation du traitement en vu d’accélérer la mort. - Abstention de traitement : ne pas débuter un traitement, peut accélérer la mort o Formes d’euthanasie : - L'euthanasie active : Suppose le geste d'un tiers qui administre à un mourant une substance létale ou la lui fournit ou encore le tuer par tous moyens. - L'euthanasie passive : Définie comme l'arrêt des traitements de réanimation, ou celui du traitement de la maladie fatale, à partir du moment où l'on est convaincu que le cas est désespéré. - L’euthanasie volontaire : effectuée selon la volonté du patient. - L’euthanasie involontaire : effectuée sans que le patient le sache. o les objections de l’euthanasie : Les questions éthiques concernant l’euthanasie active : En faveur de sa non légalisation - 1ere objection : Caractère sacré de la vie qui doit être respectée; - 2eme objection : le risque d’abus; - 3eme objection : Arguments d’ordre psychologique (qui sont les motifs réels de la demande) avec ralentissement des recherches sur les soins palliatifs; - 4eme objection : Considération des soignants comme instruments de mort. Objections à une législation ou à une réglementation Nocivité : car l’euthanasie est partout interdite et plus souvent considérée comme assassinat; Inutilité : les normes morales et déontologiques de la profession médicale remplissent ce rôle et que le refus d’acharnement thérapeutique est devenu une pratique acceptée; Au regard du droit actuel et en l'absence de loi spécifique, l'euthanasie peut être qualifiée de meurtre ou d’omission de porter secours à personne en péril. Dilemme, Enjeux et Problème éthique La relation du soin et d’accompagnement exige la formulation, l’établissement, l’explicitation d’une éthique spécifique et tout à fait singulière. L’éthique dans le contexte des soins, appelée éthique clinique, est la branche de la bioéthique qui traite, en gros, des enjeux d’ordre éthique se posant surtout dans la pratique des intervenants du réseau de la santé. Ces questions peuvent toucher l’usager, l’intervenant ou le gestionnaire d'un service et/ ou d’un établissement. Certaines tensions sont révélées dans les relations entre les acteurs, à cause des diverses approches utilisées ou des différences dans leur perception des situations en cause. D'autres tensions ont un rapport avec la technologie et la qualité de vie (on peut se demander si un moyen technologique mérite d’être utilisé chaque fois qu’il est possible d’y recourir et qui doit en décider). Ces tensions viennent complexifier la résolution des problèmes. o un dilemme éthique : Le dilemme éthique est un type de problème dans lequel se présentent une ou plusieurs options d’intervention éthiquement acceptables, mais exclusives.. Le soignant doit faire un choix, mais les arguments éthiques à l’appui des chacune des options sont perçus comme étant d’égal poids et ne permettent pas de conclure qu’une option d’intervention est plus éthique qu’une autre. C’est un problème éthique qui implique un choix entre deux cours d’actions qui sont éthiquement justifiés et qui s’excluent mutuellement, ce qui implique que de choisir l’un, c’est aller à l’encontre des valeurs et des normes qui appuient l’autre cours d’action Ex : transmette ou non des données confidentielles. o Un enjeu éthique : La pratique infirmière est à la jonction du monde scientifique et technique, et du monde social vécu l’infirmière possède les connaissances scientifiques et techniques nécessaires pour intervenir de manière professionnelle et adéquate Elle entretient des relations de soins qui imposent une reconnaissance des valeurs des bénéficiaires et de leur famille, ce qui n’est pas sans soulever des enjeux éthiques importants Définition d’un enjeu éthique : C’est un Objet de discussions théoriques suscitées par des développements scientifiques ou des changements dans les pratiques, qui suscitent des conflits de valeurs dans le domaine de la santé. L’enjeu éthique est un objet d’étude, de recherche, de débats. Les enjeux éthiques naissent des conflits de valeurs dans tous les domaines de l’activité humaine. Dans le domaine de la santé, les conflits naissent invariablement de l’écart entre les valeurs scientifiques promues par les sciences de la santé et les valeurs liées à l’expérience de santé (saint-Arnaud, 2009). L’enjeu éthique est un objet d’étude, de recherche, de débats…. Le enjeux éthiques Pratiques professionnels : - Vérité au client; - Euthanasie; - Interruption de traitement; - Interruption Volontaire de la Grossesse; - Acharnement thérapeutique; - Soulagement de la douleur; - Allocation des ressources; - La confidentialité; - Les soins aux personnes âgées; - L’utilisation des techniques / maintien de la vie; - Consentement; - Bien-être; - Justice; - Fautes professionnelles o Problème éthique : Parler de problèmes éthiques, c'est parler d'éthique appliquée, c'est chercher à résoudre un conflit de valeurs. C'est chercher à savoir, dans une situation où je vis un malaise, quelle valeur je vais privilégier en même temps que chercher à rattraper la valeur que je n'ai pas choisie Concrètement les professionnels de la santé se posent des questions tels que : Est-ce approprié d’agir dans ce sens ? À quel type de patient vais-je donner priorité si je n’arrive pas à répondre aux besoins de tous les malades dont j’ai la responsabilité ? Dois-je dénoncer une collègue qui a violenté un bénéficiaire ?.... Tout problème n’est pas nécessairement éthique. Exemple: la rareté d’appareils de dialyse pour satisfaire la demande d’un nombre important de patients atteints d’insuffisance rénale chronique est un problème, qui ne devient éthique, qu’à partir du moment où l’égalité des chances pour accéder à ce type de traitement est mise en cause. Le but dernier de débattre les problèmes éthiques n’est pas le débat pour lui- même, mais plutôt la meilleure décision à prendre dans les circonstances après analyse du problème et non par négligence, routine ou laisser faire. Démarche éthique Processus décisionnel Capacité: Analyser un cas éthique. Habilité : Présenter un cas éthique et l’analyser un cas éthique ; Démarche éthique: définition La démarche éthique à sa raison d’être à chaque fois qu’une prise en charge risque d’avoir des conséquences importantes sur la vie, la santé, le devenir du patient ou de son entourage Elle propose une série de procédures évaluables en vue de d’obtenir le résultat le plus acceptable pour et avec le patient et ou son entourage La démarche éthique concerne tous les acteurs impliqués dans la situation comme par ex: les médecins, les infirmiers, les autres prof, le patient lui- même s’il le peut, la famille. Elle engage leur responsabilité et les oblige, avec tous les éléments disponibles, à faire un choix le plus commun, à rechercher un consensus. Il existe dans la littérature plusieurs processus décisionnels servant à l’analyse d’un cas éthique, notamment le modèle de Crowe et Durand basé sur une approche par clarification des valeurs. Ce modèle présente les étapes suivantes : Processus décisionnel : 1. Identifier la question éthique 2. Identifier la problématique, les faits: cliniques, psychologiques 3. Option spontanée 4. Identifier les valeurs 5. Préciser les enjeux éthiques 6. Identifier les alternatives 7. Retour sur son option spontanée : 8. Décision Exemple d’application du processus décisionnel: Histoire du cas Victime d’un AVP, Mr X âgé 35 ans , ouvrier, analphabète, marié, père de 2 enfants âgés de 2 et de 6 ans , a été grièvement blessé avec fracture du fémur. il a été transféré à l’hôpital pour une prise en charge urgente. Une transfusion sanguine a été prescrite par le médecin des urgences à cause d’une hémorragie foudroyante. Le bilan de contrôle sanguin( NFS, VS, CRP, Etc.) a montré un effondrement de son statut immunitaire. Un test d’HIV parmi d’autres a confirmé que Mr X présente le sida. Suite aux complications postopératoires, il a été transféré à la réanimation pour une PEC plus adaptée (sepsis) Après avoir surmonter la phase critique, prenant conscience de sa maladie(SIDA), il déclare ne rien dire à personne. Sa femme, inquiète de sa situation se présente au service de soins intensifs et demande à l’infirmier chef du service des nouvelles de son état de santé. Identification du problème Certes, l’accès à l’information et à la véracité des faits en matière de santé est un droit acquis par la législation pour toute personne malade. La divulgation de tout renseignement clinique à des personnes autres que l’intéressé (même la famille) reste conditionnée par l’accord inéluctable de ce dernier. En d’autres termes, tout professionnel de santé est dans l’obligation de respecter la volonté du patient quant à la communication d’une information en rapport avec son état de santé sauf consentement. Le SIDA parmi d’autres maladies incurables et socialement repoussantes, oblige le professionnel de sante à rester discret vis-à-vis de la divulgation des informations concernant les sujets sidéens dans une optique de respect du secret professionnel et principe de confidentialité. Dans le même contexte prendre le patient dans une vision holiste en prenant en considération sa dignité et son autonomie de prendre sa propre décision concernant sa santé, en effet communiquer toute information même à ses proches reste assujettie à une acceptation préalable du patient. Définition Le SIDA ou (syndrome d’immunodéficience acquise) est une maladie virale provoquée par le VIH ( human immunodéficience virus) Comme son nom l’indique, il est caractérisé par un affaiblissement important du système immunitaire qui normalement, doit nous défendre contre les agressions des virus, des bactéries, des champignons microscopiques, des parasites, ainsi que contre la multiplication anarchique des cellules cancéreuses. Identifier la question éthique : Faut-il dire la vérité à la conjointe ou bien se limiter à la décision du mari ? Identification de la problématique : - Faits médicaux et psychosociaux Mr X polytraumatisé, sa fracture nécessitait une ostéosynthèse urgente Son état se dégrade progressivement après l’intervention (hyperthermie à 39°c, dyspnée , sueurs profuses, hypotension 7/3 etc.) Transféré en réanimation pour choc septique; Bilan complémentaire démontre qu’il est séropositif; - Faits médicaux et psychosociaux Apres l’annonce, il est devenu frustré, incarné, insomniaque et anorexique. Ses réactions deviennent incontrôlables vis-à-vis de toute l’équipe soignante, Il dit : « je veux mourir » Refuse d’être traité( pour lui SIDA= pas de TRT); Il a montré une interjection agressive quant à la déclaration de la maladie à quiconque surtout à sa femme; Option spontanée o Ne pas divulguer l’information à ses proches ( sa femme) au sujet de la séropositivité et préconiser la concertation du comité d’éthique. o Convaincre le patient de la nécessité impérieuse de dire la vérité à sa femme Identifier les valeurs : - Valeurs professionnelles : - secret professionnel - la dignité - l’autonomie - la loyauté - Dévouement - Tenir à jour ses compétences Valeurs personnelles de l’infirmier : - Le respect de l’autrui - Empathie - Engagement - Fidélité Valeurs personnelles du patient : - Respect d’autrui - Respect de l’autonomie - Fidélité - Responsabilité - o Identification des personnes concernées - Le patient - Sa femme - Ses deux enfants - L’infirmier chef - Le médecin traitant Enjeux éthiques - La législation fait défaut :pas d’obligation d’information - Qualité de vie :ne pas porter préjudice au mari - Respect de la volonté du mari - Application du principe d’information de la femme Quels principes éthiques pour quel problème? - Valeurs éthiques en jeu - Droits à l’autonomie et à l’auto détermination - Droit à la vérité et à la confidentialité - Alternatives - Respecter le désir du patient - Informer la femme - Négocier avec le patient pour informer son épouse Retour sur l’option spontanée Accompagner et préparer le patient à informer sa femme La Décision prise Ne pas dire la vérité concernant la séropositivité, cependant, convaincre le patient d’informer sa femme en lui précisant les choix possibles, les risques et les bienfaits d’une décision minutieuse. Conclusion Ce processus décisionnel devrait être intégré à la pratique de manière à prévenir les conflits, problèmes et dilemmes éthiques qui s'y présentent avant qu’ils ne dégénèrent. Importance de créer un environnement éthique (Storch et al, 2004; Reigle & Boyle, 2000; Aroskar, 1998 ) et de pratiquer une démarche réflexive qui intègre la dimension éthique