Conditions de santé : Sexualité, troubles cardiovasculaires - PDF
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Summary
Ce document explore la santé sexuelle, comprenant des informations sur l'anatomie des systèmes reproducteurs masculin et féminin, ainsi que les réponses sexuelles. Il aborde également les troubles cardiovasculaires, leurs facteurs de risque et le fonctionnement du système cardiovasculaire. Le contenu est enrichi avec des détails sur l'hypertension, le diabète, et l'hypercholestérolémie.
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Semaine 1 - DÉMARCHE SCIENTIFIQUE QU'EST-CE QUE LA SANTÉ SEXUELLE? La santé sexuelle se définit comme un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibil...
Semaine 1 - DÉMARCHE SCIENTIFIQUE QU'EST-CE QUE LA SANTÉ SEXUELLE? La santé sexuelle se définit comme un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d'avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence. (OMS, 2006) LA SEXUALITÉ HUMAINE 3 dimensions de la sexualité Biologique Psychologique Interpersonnelle D'une problématique à une autre et d'une personne à une autre, une dimension peut être plus prioritaire comme elles peuvent toutes être importantes. Il y a une interaction entre ces trois dimensions. Il faut donc trouver un juste équilibre dans nos interventions et ne pas axer uniquement sur une dimension. APPAREIL GÉNITAL FÉMININ Organes génitaux externes: Grandes lèvres Petites lèvres Clitoris Organe génitaux internes: Vagin Utérus Ovaires Trompes de Fallope Le vagin est un organe en forme de tube, de 10 à 15 cm de long, très extensible, servant au rapport sexuel et comme voie naturelle de passage du fœtus lors de l'accouchement. Le col utérin assure la communication entre la cavité utérine et le vagin. Il produit la glaire cervicale qui humidifie la muqueuse vaginale. L'utérus est un organe musculaire lisse d'environ 7 cm, de forme triangulaire, dans lequel se développe l'embryon puis le fœtus. Il est creusé d'une mince cavité: la cavité utérine. Celle-ci est tapissée par une muqueuse particulière, l'endomètre, qui desquame tous les mois (s'il n'y a pas eu fécondation) au moment des règles. Cette muqueuse repose sur une couche externe épaisse de fibres musculaires : le myomètre. Les ovaires sont attachés à l'utérus par un ligament. Un des ovaires produit chaque mois, de la puberté à la ménopause, un ovocyte. Les trompes utérines (fallope) sont des conduits qui s'étendent de l'utérus jusqu'à l'ovaire. L'ovocyte produit chaque mois est aspiré par le pavillon, progresse dans la trompe utérine puis y rencontre les spermatozoïdes. Un d'entre eux fusionne avec l'ovocyte pour donner un œuf. C'est la fécondation. La lumière des trompes utérines est réduite lorsqu'elles sont infectées (salpingite) avec comme conséquence la stérilité (les spermatozoïdes ne peuvent rejoindre l'ovocyte) ou des grossesses extra-utérines (l'œuf fécondé ne peut gagner l'utérus). RÉPONSE SEXUELLE FÉMININE : RÉACTION PSYCHOPHYSIOLOGIQUE EN 4 PHASES Excitation: Émergence des sentiments érotiques Lubrification vaginale (engorgement vasculaire) Vasocongestion généralisée de la peau et des régions génitales Myotonie (raideur musculaire) Respiration haletante, tension artérielle monte, fréquence cardiaque monte Seins augmentent de volume / mamelons entrent en érection Congestion au niveau du clitoris / érection Volume de l'utérus s'accroit Dilatation du vagin Plateau: Phase avancée de l'excitation sexuelle, avant l'orgasme Réponse vasocongestive dans tout le corps et dans la région génitale / Rougeurs sur tout le corps Aréoles des seins deviennent tumescentes (gonflées) Petites lèvres -> couleur rouge vif + augmentation du diamètre Vagin continue à se dilater Tension artérielle monte, fréquence cardiaque monte Orgasme: Contractions suivies d'un relâchement de la tension (intensité et durée variables) Contractions de l'utérus Sphincters rectal et urétral peuvent se contracter chez certaines femmes Rougeur sexuelle à son intensité maximale Tension artérielle et fréquence cardiaque à leur maximum Pas de période réfractaire / peut avoir un autre orgasme ou une série d'orgasmes Résolution: Retour de l'organisme à son niveau d'activation original Détumescence des aréoles / Volume de la poitrine diminue lentement Détumescence lente du clitoris Détumescence rapide du vagin Utérus reprend sa position initiale Petites lèvres perdent leur couleur rouge vif Tension artérielle, respiration et fréquence cardiaque retournent à la normale ORGASME VAGINAL Il semblerait que l'unique stimulation vaginale provoquerait difficilement l'orgasme à moins qu'il ne soit accompagné d'intenses fantaisies érotiques. L'orgasme vaginal aurait davantage un caractère psychologique que physiologique. ORGASME CLITORIDIEN Clitoris: transmetteur et conducteur de sensations érotiques / centre de terminaisons nerveuses. Sa stimulation entraine généralement une sensation intense de plaisir. Selon les études de Kaplan, la majorité des femmes seraient d'avis que les sensations clitoridiennes constitueraient l'élément déterminant dans la production de l'orgasme. APPAREIL GÉNITAL MASCULIN Le pénis, 10 à 12 cm au repos et 15 à 16 cm en érection. Constitué de l'urètre (urine/miction et sperme/éjaculation), d'un corps spongieux et de deux organes érectiles, les corps caverneux (flaccides à l'état de repos/rigides à l'érection grâce à l'afflux de sang). Se termine par le gland et le prépuce. Les testicules sont situés dans le scrotum, suspendus au cordon spermatique. Forme ovoïde. Ils sécrètent des hormones mâles ou androgènes, (testostérone qui agit sur le développement des organes génitaux et des caractères sexuels secondaires). Élaborent les spermatozoïdes. L'épididyme, un conduit qui reçoit les spermatozoïdes des testicules et les dirige vers le canal déférent. Temps de maturation du spermatozoïde : 3 semaines. Le canal déférent transporte les spermatozoïdes. Les vésicules séminales, 2 poches situées en arrière de la prostate et de la vessie. Fabriquent un plasma séminal visqueux et alcalin, qui va constituer le sperme avec les sécrétions prostatiques et les spermatozoïdes. Les canaux éjaculateurs expulsent le sperme dans l'urètre au moment de l'éjaculation. La prostate est située sous le col vésical et entourant l'urètre. Elle sécrète le plasma séminal, qui, associé aux sécrétions des vésicules séminales et aux spermatozoïdes, va former le sperme et activer la mobilité des spermatozoïdes. Les glandes de Cowper sont situées sous la prostate, produisent une sécrétion épaisse qui nettoie l'urètre juste avant l'éjaculation. RÉPONSE SEXUELLE MASCULINE : RÉACTION PSYCHOPHYSIOLOGIQUE EN 4 PHASES Excitation: Apparition rapide de l'érection, augmentation de la tension au niveau du scrotum / épaississement du tégument scrotal / vasocongestion localisée / contraction des fibres musculaires. Tension artérielle monte, fréquence cardiaque monte Plateau: Légère augmentation du diamètre du pénis (toujours en érection) Sécrétion du liquide mucoïde (glandes de Cowper) Modification de la couleur de gland: rouge-violet tacheté qui peut s'accentuer (stase sanguine) Augmentation de la taille des testicules (50%) et s'élèvent très proche du périnée (éjaculation / orgasme imminent) Tension artérielle monte, fréquence cardiaque monte Tension volontaire et involontaire et contractions spasmodiques des muscles faciaux, abdominaux et intercostaux. Tumescence des mamelons. Rougeurs de la peau. Orgasme: Expulsion du liquide séminal Tension artérielle monte, fréquence cardiaque monte Rougeur sexuelle plus importante Contraction du rectum Période réfractaire suivant immédiatement l'orgasme. Résolution: Disparition des effets de la vasocongestion au niveau corporel (rougeurs, détumescence des mamelons...) Détumescence du pénis en deux phases: 1) perte rapide de la vasocongestion qui en réduite la dimension à environ une fois, une fois et demie de son volume normal. 2) lente involution vers l'état normal. Scrotum se détend / testicules reprennent leur taille initiale et redescendent à l'intérieur du scrotum. Semaine 2 - TROUBLES CARDIOVASCULAIRES Les troubles cardiovasculaires et la sexualité Fonctionnement du système cardiovasculaire: Fonction principale: assurer la circulation sanguine. Le sang circule via les artères qui transportent le sang oxygéné vers les organes. 4 Cavités: oreillettes droite et gauche, ventricules droit et gauche. Le sang arrive du système via l'oreillette droite, passe via le ventricule droit et va directement au niveau des deux poumons pour être oxygéné, puis il revient via l'oreillette gauche et le ventricule gauche et repart au niveau de la circulation sanguine. Système artériel Le système artériel transporte le sang oxygéné à travers le corps humain. Les organes génitaux sont également vascularisés. Deux types principaux de vaisseaux sanguins : Les artères et les vènes. Facteurs de risque des troubles cardiovasculaires Âge + de 50 ans : athérosclérose, artériosclérose Sexe (homme) : Les hommes sont généralement davantage atteints de troubles cardiovasculaires. Sédentarité : Chez les personnes qui ne font pas d'exercice régulièrement, le risque de maladie cardiovasculaire est deux fois plus élevé que chez celles qui sont actives. Le manque d'activité favorise également plusieurs facteurs de risque clés de la maladie du cœur, dont l'obésité, l'hypertension et le diabète. Obésité abdominale : L'IMC supérieur ou égal à 30 correspond à de l'obésité. Pour chaque 2 livres additionnelles, vous augmentez de 1% vos risques de souffrir de troubles cardiovasculaires. Tabagisme : Le tabagisme contribue à l'accumulation de plaques dans les artères, fait augmenter le risque de caillots sanguins, réduit l'apport en oxygène dans le sang, ce qui fait inutilement travailler le cœur. De fait, les fumeurs sont 2 fois plus susceptibles de subir une crise cardiaque ou un AVC, et même d'en mourir. Hypertension artérielle (TA > 140/90) : La tension artérielle parfaite est de 120/80 et les personnes présentant une tension artérielle supérieure ou égale à 140/90 peuvent recevoir un diagnostic d'hypertension artérielle. C'est un travail excessif du cœur qui se repose très peu lorsqu'il est censé être en période de repos. Le cœur peut alors s'épuiser beaucoup plus rapidement et les risques de souffrir de troubles cardiovasculaires vont être augmentés. Diabète : Le diabète augmente le risque d’hypertension artérielle, de rétrécissement des artères (athérosclérose), de maladie coronarienne et d’AVC. Les personnes diabétiques présentent un risque accru de maladies du cœur et d'AVC. Les maladies cardiovasculaires désignent l’ensemble des problèmes touchant le cœur et les vaisseaux sanguins. Le type de maladie cardiovasculaire et les conséquences dépendent de la partie du corps qui est atteinte : Cœur : angine, infarctus, insuffisance cardiaque, arythmie; Cerveau : accident vasculaire cérébral (AVC); Membres inférieurs : douleur au mollet à la marche, gangrène, amputation. Le diabète endommage les vaisseaux sanguins. Ceci est particulièrement vrai lorsque la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, est souvent élevée. Ces dommages peuvent contribuer au développement de l’athérosclérose. L’athérosclérose est une accumulation de gras sous forme de plaque dans les artères causant un durcissement et un rétrécissement de celles-ci. La circulation du sang dans les artères endommagées est ralentie et peut même être bloquée. Un caillot peut aussi se détacher de la plaque et bloquer d’autres vaisseaux sanguins. Hypercholestérolémie (haut tôt de cholestérol) : C'est une accumulation de plaques de cholestérol (athérosclérose), puis une diminution de la lumière des vaisseaux sanguins, puis une augmentation de la pression artérielle et finalement une augmentation de la fatigue du cœur. Le cholestérol se loge au niveau des vaisseaux sanguins et entrave le passage du sang, faisant augmenter par le fait même les risques d'hypertension artérielle et de troubles cardiovasculaires. Les aliments en teneur élevée en matières grasses contribuent à l'augmentation du mauvais cholestérol. Non seulement un taux de cholestérol élevé augmente le risque de crise cardiaque et de maladie cardiovasculaire, mais il accroît aussi celui d'autres problèmes de santé graves, comme la coronaropathie, les AVC, l'hypertension, le diabète et l'obésité. Hérédité : Les antécédents familiaux cardiovasculaires sont le fait d'avoir un parent du premier degré qui a fait un infarctus du myocarde, un AVC ou une mort subite, avant 55 ans pour son père ou 65 ans pour sa mère. Ils constituent un facteur de risque important. Stress : Dans les situations stressantes, notre corps réagit en sécrétant des hormones du stress. En réaction, notre rythme cardiaque et notre tension artérielle augmentent, notre respiration s’accélère et devient superficielle, nous commençons à transpirer et, de façon générale, notre corps tout entier fonctionne à plein régime. À court terme, ces réactions nous rendent plus alertes et aptes à faire face à la situation stressante. Toutefois, si le stress dure pendant de longues périodes, d’autres changements se produiront : Les cellules adipeuses (graisses) qui ont été libérées dans le sang pour produire plus d’énergie sont converties en cholestérol; Les plaquettes circulant dans le sang deviennent plus « collantes »; Les habitudes de vie changent de sorte qu’il devient plus difficile de bien manger, de faire de l’activité physique et d’obtenir suffisamment de repos. Quelques facteurs de risque de l'hypertension artérielle (HTA) Âge 50 ans et + : L'athérosclérose fait en sorte qu'il est plus difficile pour le sang de circuler dans le système. Donc, le cœur va augmenter la force de sa pression, ce qui fait en sorte qu'il va devoir augmenter sa pression artérielle et la personne développera des problèmes d'hypertension artérielle. Le durcissement des artères (artériosclérose), avec l'âge il devient plus difficile pour les artères de se vasodilatés, donc ils seront davantage vasoconstrictés, ce qui diminue la lumière des vaisseaux sanguins, donc le sang aura plus de difficulté à circuler et le cœur va augmenter sa pression. Obésité : Les plaques de graisses vont s'accumuler au niveau des vaisseaux sanguins et vont diminuer la lumière de ceux-ci. Cela rend difficile la circulation du sang. Le cœur par ricochet afin d'assurer la survie de la personne va augmenter la force de pression et donc augmenter la tension artérielle. Haut tôt de cholestérol : Les plaques de graisses vont s'accumuler au niveau des vaisseaux sanguins et vont diminuer la lumière de ceux-ci. Cela rend difficile la circulation du sang. Le cœur par ricochet afin d'assurer la survie de la personne va augmenter la force de pression et donc augmenter la tension artérielle. Alcool : Le sucre ne peut pas être stocké dans notre organisme, il est transformé par loi foie en matière grasse afin d'être stocké au niveau du système afin de pouvoir nous offrir de l'énergie à tous moments. Cependant, l'excédent de sucre sera transformé en matières grasses et les cellules de graisses vont augmenter au niveau des vaisseaux sanguins, les obstruant partiellement et le cœur va devoir augmenter la pression afin d'assurer la pression sanguine. Sexe : Les hommes avant 55 ans seront plus touchés par l'hypertension artérielle, cependant ce sera inversé pour les femmes à cause de la ménopause. Tabagisme : Les plaques de graisses vont s'accumuler au niveau des vaisseaux sanguins et vont diminuer la lumière de ceux-ci. Cela rend difficile la circulation du sang. Le cœur par ricochet afin d'assurer la survie de la personne va augmenter la force de pression et donc augmenter la tension artérielle. Diabète : Le sucre ne peut pas être stocké dans notre organisme, il est transformé par loi foie en matière grasse afin d'être stocké au niveau du système afin de pouvoir nous offrir de l'énergie à tous moments. Cependant, l'excédent de sucre sera transformé en matières grasses et les cellules de graisses vont augmenter au niveau des vaisseaux sanguins, les obstruant partiellement et le cœur va devoir augmenter la pression afin d'assurer la pression sanguine. Origine ethnique : Les personnes noires sont davantage touchées par L'hypertension artérielle, ceci serait potentiellement relié à leur diète riche en sodium. Hérédité : À partir du moment où quelqu'un de notre famille est atteint que nous sommes à risque. Diète riche en sodium : Permet de conserver les aliments plus longtemps, mais permet aussi d'éviter une certaine déshydratation. Donc plus la personne consomme de sodium, plus elle va retenir l'eau qu'elle consomme à l'intérieur. L'accumulation d'eau à l'intérieur de l'organisme fait en sorte de diluer davantage le sang, plus on consomme de sel, plus on accumule d'eau à l'intérieur du système sanguin. Stress : Le stress a un impact sur la tension artérielle, ça entraine la sécrétion de cortisol (hormone du stress), ce qui entraine une augmentation de la fréquence cardiaque et à long terme elle finit par augmenter la tension artérielle. Sédentarité : Les plaques de graisses vont s'accumuler au niveau des vaisseaux sanguins et vont diminuer la lumière de ceux-ci. Cela rend difficile la circulation du sang. Le cœur par ricochet afin d'assurer la survie de la personne va augmenter la force de pression et donc augmenter la tension artérielle. Conséquences de l'hypertension artérielle sur l'organisme Douleur à la poitrine / crise d'angine Crise cardiaque / Infarctus : formation d'un caillot sanguin dans une artère coronaire, stoppant ainsi une partie de l'irrigation du cœur et ayant pour résultat la mort d'une partie des cellules du cœur. Dommage aux reins (bris des néphrons, artères aux lumières diminuées) Accident vasculaire cérébral (AVC) (pertes de mémoire) Diminution ou perte de la vision Capacité sexuelle réduite (homme: dysfonction érectile, femme: perte de sensation ou lubrification) Traitements de l'hypertension artérielle Traitements non pharmacologiques: Perte de poids Régime alimentaire faible en sel et en lipides Diminution de l'alcool Activité physique Arrêt du tabagisme Gestion du stress Traitements pharmacologiques: Antihypertenseurs Diurétiques Hypolipidémiants Antiplaquettaires / Anticoagulants Crise cardiaque / Infarctus Formation d'un caillot sanguin dans une artère coronaire, stoppant ainsi une partie de l'irrigation du cœur et ayant pour résultat la mort d'une partie des cellules du cœur. Signes et symptômes de l'infarctus Souffle court Douleur dans la poitrine (pression ou difficulté à respirer, irradier au niveau des bras ou de la mâchoire ou du dos) Nausées ou vomissements Anxiété Sueurs (teint grisonnant) Étourdissements Traitements de l'infarctus Phase aiguë ou critique: prise en charge par le centre hospitalier Traitement rapide pour stopper la nécrose (mort) des cellules cardiaques Pharmacothérapie Revascularisation coronarienne (permettre à nouveau le passage du sang dans l'artère coronaire obstruée) Chirurgie (au besoin) Post infarctus: Pharmacothérapie Antihypertenseurs Antiangineux Dérivés nitrés Hypolipidémiants (cause diminution désir sexuel et dysfonction érectile) Antiplaquettaires / Anticoagulants Modification des habitudes de vie: Perte de poids Régime alimentaire faible en sel et en lipides Diminution de l'alcool Activité physique Arrêt du tabagisme Gestion du stress Impacts physiologiques et psychologiques des troubles cardiovasculaires sur la sexualité de l'homme Dysfonction érectile (athérosclérose + médication) Diminution de la capacité orgasmique Anorgasmie Diminution de la fréquence des rapports sexuels Diminution de désir sexuel (médication et traumatisme) Anxiété (crainte de faire un infarctus lors d'une relation sexuelle, crainte de mourir lors d'une relation sexuelle, performance: crainte de ne pas être suffisamment performant pour son partenaire, peur du rejet du partenaire...) Difficulté relationnelle (communication) Sentiment d'isolement (spirale de l'échec) Dépression (deuil de la "vie d'avant") Physiologie de l'érection L'ordre part du cerveau de le moelle épinière jusqu'aux nerfs érecteurs. Quand le message arrive, les trois corps érectiles vont se gorger de sang donc la verge se durcit et se lève, les deux corps spongieux et le corps cylindrique resteront rempli de sang pendant toute l'érection. À l'inverse, quand il n'y a plus de stimulation Les réservoirs se vident et la verge retourne à son état habituel. La dysfonction érectile La dysfonction érectile se définit comme l'incapacité permanente ou récidivante à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour l'accomplissement de l'acte sexuel. La dysfonction érectile est souvent un signe précurseur des maladies cardiovasculaires. De 65 à 90% des hommes souffrant de troubles cardiovasculaires présentant des troubles de dysfonction érectile. Les troubles de l’érection, l’anéjaculation et l’éjaculation rétrograde (le sperme reflue vers la vessie) sont plutôt organiques. Les troubles du désir sexuel, l’éjaculation précoce et les problèmes de plaisir sont du domaine psychologique. Causes organiques: Les médicaments sont très souvent incriminés (antihypertenseurs, tranquillisants et neuroleptiques, antidépresseurs, anorexigènes, hallucinogènes…) Les maladies vasculaires (athérosclérose, coronarite, infarctus du myocarde, hypertension, artérite…) Les maladies neurologiques (traumatisme de la moelle, syndrome de la queue de cheval, épilepsie, sclérose en plaques, tumeurs cérébrales…) Les maladies métaboliques et endocriniennes (diabète, dyslipidémie, hypogonadisme, hyperprolactinémie, hémochromatose, alcoolisme…) Le déclin des hormones mâles, dû au vieillissement (andropause) Chirurgie radicale du petit bassin (ablation de la prostate, de la vessie, du côlon, amputation rectale…) Mauvaise hygiène de vie (tabagisme, alcoolisme) Trauma du bassin ou de la moelle épinière Âge Causes psychologiques: Elles sont beaucoup plus fréquentes que les causes organiques, puisqu’elles concernent 60 à 80 % des patients. Les difficultés de la vie (mésentente conjugale, divorce, chômage, décès d’un proche, soucis financiers, fatigue générale, surmenage, pression professionnelle, anxiété, dépression, peur de l’échec, culture de la performance, philosophie du jeunisme…) arrivent en tête de liste. Dépression Anxiété de performance Stress Difficulté relationnelle (difficulté à communiquer, conflits, adultère...) Baisse ou absence de désir sexuel pour sa partenaire Dysfonction sexuelle chez le partenaire Dégoût pour la sexualité Traitements: Étape 1: Éducation à la sexualité Fréquence de la DE Physiologie de l'érection Troubles érectiles Anxiété de performance Sexualité féminine Importance des préliminaires Importance de l'excitation sexuelle Hygiène de vie (régime alimentaire, sevrage tabagisme, perte de poids) Étape 2: Pharmacothérapie (inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 iPDE-5) Sildénafil (Viagra®) : disponible en comprimés de 25, 50 et 100 mg Tadalafil (Cialis®) : disponible en comprimés de 2,5 et 5 mg (prise quotidienne chez les couples utilisant le produit au moins deux fois par semaine) et 10 et 20 mg (prise à la demande) Vardénafil (Lévitra®) : disponible en comprimés de 5, 10 et 20 mg Taux d’efficacité : 65 à 85% Effets secondaires : bouffées de chaleur, céphalées, sensations de vertige, palpitations Contre-indications : Prise de dérivés nitrés (nitroglycérine) chez le patient cardiaque Étape 3: Injection intracaverneuse Papavérine Phenoxybenzamine Se fait en cas de contre-indications ou d'échecs des iPDE-5 Accompagnement du client : Technique d'injection (respect de l'asepsie, des sites et du rythme d'injection) Étape 4: Implants Péniens Se fait en cas de contre-indications ou d'échecs des iPDE-5 et des injections intracaverneuses. Impacts physiologiques des troubles cardiovasculaires sur la sexualité de la femme Diminution de la capacité orgasmique Anorgasmie Diminution de la lubrification (sécheresse vaginale) Diminution de la fréquence des rapports sexuels (perte d'intérêt) Diminution du désir sexuel (médication et traumatisme) Anxiété Crainte de faire un autre infarctus lors d’une relation sexuelle (1% de risque) Crainte de mourir lors d’une relation sexuelle (0,002% de risque) Performance : crainte de ne pas être suffisamment performant pour son(sa) partenaire Peur du rejet du (de la) partenaire (↓estime de soi) Difficulté relationnelle (communication) Dépression (deuil de la "vie d'avant") La dysfonction sexuelle féminine Touche environ 43 % des femmes 3 troubles: Trouble de l'excitation (baisse de lubrification vaginale et baisse de sensation d'excitation) Trouble de l'orgasme Trouble de désir sexuel Facteurs de risque: athérosclérose, diabète, troubles neurologiques, maladies rénales et dépression Diagnostic de la dysfonction sexuelle féminine Étape 1: entrevue 1. Age et période de vie génitale (adolescence, périménopause...) 2. Vie sexuelle antérieure (historique, difficultés, agression...) 3. Vie sexuelle actuelle (symptômes sexuels: trouble du désir, trouble de l'excitation, dyspareunie, trouble de l'orgasme...) 4. Mode d'installation de la dysfonction (apparition brutale ou graduelle?) 5. Symptômes associés 6. Facteurs déclenchants (depuis les 3 à 6 derniers mois: attitude du partenaire, existence d'une dysfonction sexuelle chez le partenaire, difficultés communicationnelles...) 7. Antécédents médicaux Pathologies préexistantes : troubles rénaux, diabète, troubles neurologiques...) Médication (antihypertenseurs, hypolipidémiants, antidépresseurs...) Chirurgie (pelvienne ou génitale) Gynécologiques : cycle menstruel, contraception, parité (grossesse), accouchements... 8. Antécédents toxiques Tabagisme Alcoolisme Drogues dures: cocaïne et héroïne Étape 2: examen clinique 1. Examen général Tension artérielle, seins, signes endocriniens, caractères sexuelles atypiques (virilisation) 2. Examen uro-génital Organes génitaux, examen au spéculum, toucher pelvien 3. Examen cardiovasculaire Inspection des membres inférieures (signes d'insuffisance artérielle) 4. Examen neurologique (sensibilité périnéale, tonus de sphincter anal...) 5. Examen abdominal (cicatrices de chirurgie...) Traitements de la dysfonction sexuelle chez la femme Thérapie sexologique Arrêt du tabagisme Arrêt de la consommation de drogues Révision de la médication Usage de lubrifiants à base d'eau ou de crème avec œstrogène Administration de testostérone chez la femme ménopausée (monté de libido et du plaisir sexuel) -> attention à la virilisation si administrée en trop grande dose Bupropion (antidépresseur ayant comme effets secondaires une montée du désir sexuel et une baisse des troubles de l'excitation et de l'orgasme) Sildénafil -> Amélioration de la fréquence de l'excitation, des rapports sexuels et de l'orgasme Évaluation psychosociale Questions à poser afin d'évaluer la santé sexuelle Étiez-vous actif sexuellement avant votre infarctus? Aviez-vous des problèmes érectiles avant votre infarctus? Comment vous sentiez par rapport à votre sexualité avant votre infarctus? Quelle était la fréquence de vos rapports sexuels avant votre infarctus? Depuis votre infarctus, quels changements avez-vous notés dans votre façon de vous percevoir dans votre relation de couple? De quelle manière votre maladie et vos médicaments ont-ils influé sur votre vie sexuelle. Il n’est pas rare que des gens dans votre état vivent des changements sur le plan sexuel. Avez-vous remarqué des changements quelconques ou avez-vous des préoccupations à ce sujet? Souffrez-vous de problèmes érectiles depuis votre infarctus? De quelle façon votre conjointe réagit-elle à votre infarctus? De quelle façon votre conjointe réagit-elle face aux changements dans votre vie sexuelle? Êtes-vous à l’aise d’aborder le sujet de la sexualité avec votre conjointe? Qu’est-ce qui vous inquiète face à la reprise de vos activités sexuelles? Selon vous, qu’est-ce qui pourrait vous permettre d’améliorer votre santé sexuelle? Les interventions à privilégier Créer avec Monsieur Savoie un climat de confiance et de respect. Avoir une discussion en privé. Discuter des effets possibles des bêtabloquants sur le désir et la performance sexuels, et encourager Monsieur Savoie à parler de ses préoccupations d’ordre sexuel avec le médecin. Expliquer les effets possibles de l’infarctus (troubles cardiovasculaires) sur le désir et la performance sexuelle Encourager Monsieur Savoie à discuter de ses préoccupations avec sa conjointe. Avec l’accord de Monsieur Savoie, inclure celle-ci dans les échanges. Rassurer Monsieur Savoie sur l’existence d’autres médicaments pouvant régulariser sa pression artérielle sans avoir d’effet sur sa sexualité. Conseils quant à la reprise des activités sexuelles La reprise des activités sexuelles doit se faire au rythme de Monsieur Savoie L’entraînement physique semble améliorer la réponse physiologique aux rapports sexuels ; par conséquent, encourager la pratique quotidienne d’activité physique Diminuer la consommation de nourriture et d’alcool avant une relation sexuelle Un environnement et un partenaire familiers permettent de réduire l’anxiété Discuter avec sa partenaire de ses craintes liées à la reprise des activités sexuelles La masturbation peut rassurer Monsieur Savoie en lui prouvant que l’activité sexuelle est encore possible et n’engendre pas de douleur Favoriser les préliminaires amoureux qui permettent de faire augmenter graduellement la fréquence cardiaque avant l’orgasme et donc diminuent l’anxiété reliée à l’apparition de douleur thoracique Au cours de la relation sexuelle, les positions peuvent varier selon le désir des partenaires. Une ambiance relaxante et non stressante permet de diminuer les risques d’apparition de l’anxiété Les dérivés nitrés (nitroglycérine) peuvent être pris en prophylaxie pour diminuer les risques d’apparition de douleur thoracique durant la relation sexuelle La prise de médicaments favorisant l’érection est contre-indiquée s’il y a prise de dérivés nitrés sous quelque forme que ce soit. Éviter les relations sexuelles anales (pour la personne éprouvant des troubles cardiovasculaires), car elles peuvent déclencher une réaction vasovagale Semaine 3 - DIABÈTE Le diabète est une maladie multisystémique chronique qui affecte environ 1,2 millions de personnes au Québec soit 10% de la population québécoise (Diabète Québec, 2024). Il importe de comprendre que cette pathologie ne se guérit pas, mais qu’elle peut être contrôlée. Le diabète est un trouble du métabolisme glucidique, caractérisé par une glycémie (taux de sucre dans le sang), au-dessus des valeurs normales. De façon générale, la glycémie est maintenue dans les valeurs normales grâce, entre autres, à l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas et qui permet de diminuer le taux de sucre dans le sang. Le diabète est généralement lié à un défaut ou à une insuffisance de sécrétion d’insuline, à une utilisation incorrecte de l’insuline disponible (résistance du corps à l’action de l’insuline), ou aux deux (Diabète Québec, 2024 ; Lewis, 2016). Ainsi, en présence de diabète, le sucre est incapable d’entrer dans les cellules et s’accumule dans le sang, entraînant une hausse anormale de la glycémie (appelée « hyperglycémie »). Lorsque la situation d’hyperglycémie perdure, des complications systémiques peuvent apparaître, affectant notamment les yeux, les reins, les nerfs ainsi que le système cardio-vasculaire (Diabète Québec, 2024 ; Lewis, 2016). Notre corps régule normalement la glycémie grâce à deux hormones sécrétées par notre pancréas : l’insuline (abaissement de la glycémie lorsqu’elle est trop élevée) et le glucagon (augmentation de la glycémie lorsqu’elle est trop basse) (Diabète Québec, 2024 ; Lewis, 2016). Ainsi, pour la personne diabétique, à la suite d’un repas, la courbe de la glycémie suit un tracé similaire à la ligne rouge. Types de diabète Il y a 4 types, dont 2 principaux: : le prédiabète, le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète de grossesse (Diabète Québec, 2024). Le diabète de type 1 était autrefois appelé le diabète juvénile ou insulinodépendant (DBI) (Lewis, 2016). Cette forme de diabète apparaît généralement chez les jeunes de moins de 20 ans. Elle est liée à une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire attaque et détruit les cellules bêta du pancréas, principale source de production d’insuline (Lewis, 2016). La production d’insuline étant insuffisante, voire nulle, la personne développe des symptômes d’hyperglycémie. Ce type de diabète nécessite l’injection fréquente d’insuline afin de compenser pour le manque de production de la part du système et ainsi, réguler le taux de sucre sanguin. Le diabète de type 2 était autrefois appelé le diabète non insulinodépendant (DBNI). Cette forme de diabète est la plus courante, représentant 90% des cas de diabète. Le diagnostic survient généralement après 40 ans et est souvent associé à des problèmes cardiovasculaires et rénaux. Dans ce type de diabète, la production d’insuline est insuffisante pour répondre aux besoins de l’organisme (Lewis, 2016). Il peut arriver également que la personne développe une insulinorésistance. Les trois facteurs de risque les plus fréquemment rencontrés dans ce type de diabète sont l’obésité, la disposition génétique ainsi que le manque d’activité physique. Symptomatologie Les symptômes de diabète apparaissent de façon insidieuse et il peut se passer plusieurs mois voire des années avant que les symptômes deviennent suffisamment importants pour emmener la personne à consulter. L’ensemble de ces symptômes sont reliés à une hausse du taux de sucre, appelée hyperglycémie. Lors de la consultation, des analyses sanguines de la glycémie (taux de sucre) seront effectuées afin d’établir le diagnostic de diabète. En fonction du type de diabète, la personne se verra prescrire une diète spéciale, des antidiabétiques oraux ou de l’insuline en injection. Il s’agit alors pour la personne de revoir entièrement ses habitudes de vie afin d’en adopter de nouvelles qui lui permettront de stabiliser sa glycémie (taux de sucre) et de réduire l’impact négatif de la variation constante du taux de sucre sur l’organisme. Complications Chroniques Celles qui auront un impact sur la santé sexuelle sont au nombre de trois : l’artériopathie diabétique, les dommages cardiaques, de même que la neuropathie diabétique1 (Phé et al, 2009). Artériopathie diabétique (ou angiopathie) Fait référence aux lésions des vaisseaux sanguins secondaires à une hyperglycémie chronique (taux de sucre trop élevé). Elle est l’une des principales causes de décès liés au diabète. La circulation sanguine étant altérée, on note une diminution de l’irrigation des organes génitaux, d’où l’apparition de dysfonction érectile chez l’homme et de dysfonction sexuelle chez la femme. Il est possible de diminuer les risques associés aux complications macrovasculaires en aidant la personne diabétique à contrôler son poids et sa tension artérielle, à diminuer ou à arrêter le tabagisme, à diminuer l’ingestion d’aliments riches en matières grasses et à adopter un mode de vie plus actif. Dommages cardiaques L’accumulation des plaques de graisse au niveau des artères entraîne une augmentation de la pression artérielle et accroît le travail du cœur. Le cœur s’épuisant, il peine à pomper efficacement le sang et, par conséquent, la circulation sanguine s’effectue moins bien, favorisant l’apparition des troubles érectiles chez l’homme et de dysfonction sexuelle chez la femme. Neuropathie diabétique et sexualité La neuropathie diabétique est une dégradation des nerfs, imputables à des modifications causées par le diabète. Une hausse de la glycémie peut en effet entraîner le rétrécissement des vaisseaux sanguins qui alimentent les nerfs. Lorsqu'ils sont abîmés, ces vaisseaux sanguins peinent à irriguer les nerfs, rendant difficile le passage de l’influx nerveux. Des recherches démontrent également qu’un taux de glucose trop élevé peut même provoquer une réponse immunitaire vis-à-vis du revêtement protégeant le contour des axones nerveux (myéline) et diminuer ou modifier les décharges électriques transmises (Lewis & al, 2016). La diminution des sensations qui s’en suit a un impact direct sur la perception des sensations au niveau des organes génitaux et peut occasionner de la dysfonction érectile chez l’homme et de la dysfonction sexuelle chez la femme. Les symptômes de la neuropathie diabétique dépendent du type de nerfs touchés. Ils peuvent inclure l’hypotension, l’engourdissement et la perte de la sensibilité (Lewis & al, 2016). Grâce à un contrôle de son poids, à de l'exercice physique, à l'arrêt du tabac, et surtout au maintien de sa glycémie dans les taux normaux, un client diabétique peut diminuer ses risques d'être un jour atteint de neuropathie. Impacts physiologiques et psychologiques du diabète chez l'homme Alors que la dysfonction érectile (DE) touche en moyenne un homme sur cinq dans le monde, on estime habituellement qu’elle est de 4,5 fois plus fréquente chez l’homme diabétique, et qu’elle survient chez lui en moyenne 10 à 15 ans plus tôt que dans la population en général. La dysfonction érectile chez le diabétique peut être due à une affection vasculaire, à un trouble métabolique, à un trouble neurologique, à des facteurs psychogènes et à la médication. La dysfonction érectile se définit comme l’incapacité persistante ou récurrente pour un homme à obtenir ou à maintenir une érection du pénis suffisante pour permettre une activité sexuelle. Une durée du trouble au minimum de 3 mois est acceptée pour établir le diagnostic. La prévalence de la dysfonction érectile augmente avec la durée du diabète, l’âge, un diabète mal contrôlé et la survenue des complications cardiovasculaires, rénales et neurologiques. e diabète de type 1 et 2 serait responsable de 45 à 70% des cas de dysfonction érectile. La DE serait maintenant considérée comme un symptôme sentinelle de la maladie coronarienne et du diabète de type 2 lorsque d’autres signes manquent encore pour attirer l’attention. De plus, elle est souvent un signe de l’installation des complications dégénératives du diabète. Lorsqu’elle fait son apparition, la dysfonction érectile entraîne des perturbations émotionnelles et relationnelles majeures chez l’homme. Dans la pratique, il n’est pas rare d’observer une diminution de l’estime de soi, des difficultés relationnelles et communicationnelles dans le couple, un phénomène de surprotection et de maternage de la part de la partenaire de même que la médicalisation de l’acte sexuel. De plus, le diabète prédispose à un risque élevé de dépression et de troubles anxieux. En effet, il semblerait que près de 43% des hommes qui arrêtent leurs antidiabétiques spontanément le font de leur propre initiative, lors de l’installation de troubles de l’érection, en pensant pouvoir y remédier. Ainsi, la dysfonction érectile chez le client diabétique est généralement multifactorielle. L’annonce d’un diagnostic de maladie chronique peut avoir un retentissement important sur le plan psychologique et engendrer des symptômes dépressifs qui peuvent contribuer au déclenchement ou au maintien de la dysfonction érectile. Traitements de la dysfonction érectile chez l'homme diabétique Le traitement de première intention de la dysfonction érectile est le traitement oral par inhibiteurs de la PDE5 (iPDE-5). Bien que ce traitement soit moins efficace auprès des personnes diabétiques (taux de succès allant de 52 à 72%), il n’en demeure pas moins un traitement assez efficace, fiable et bien toléré chez les clients. Un avis cardiologique est recommandé afin de s’assurer de diagnostiquer tout trouble cardiovasculaire sous-jacent. En cas d’échec des iPDE-5, le traitement de seconde intention propose un traitement local par injection intracaverneuse ou par vacuum. Finalement, lorsqu’aucun de ces traitements ne fonctionne, les implants péniens pourront être proposés au client. Bien que ces traitements puissent contribuer à prendre en charge la dysfonction érectile, il ne faut pas négliger l’aspect psychologique de la situation du client. La modification des habitudes de vie (habitudes alimentaires, activité physique régulière, perte du surpoids, arrêt du tabagisme), le contrôle de la glycémie, la réduction des facteurs de risque contribuant à l’apparition des complications chroniques du diabète de même que la prise en charge sur le plan psychologique sont autant de moyens permettant de retarder ou d’éviter l’apparition de la dysfonction érectile ou d’en diminuer les impacts. Impacts physiologiques et psychologiques du diabète chez la femme En association avec l’hypertension artérielle, la dyslipidémie, les maladies cardiovasculaires, l’angiopathie et les complications coronariennes, le diabète peut avoir plusieurs répercussions sur la santé sexuelle de la femme : diminution du désir sexuel, manque de lubrification vaginale, troubles de l’orgasme, anorgasmie, diminution de l’excitation sexuelle, dyspareunie, diminution de la fréquence des rapports sexuels et apparition de symptômes dépressifs. Les infections mycosiques et la vaginite sont aussi des affections courantes qui peuvent influer sur la santé sexuelle de la femme. L’âge plus avancé, un diabète mal équilibré, un stade de complications dégénératives et la ménopause sont des facteurs ayant un impact direct sur l’apparition de la dysfonction sexuelle chez la femme. Traitements de la dysfonction sexuelle chez la femme diabétique Le principal traitement de la dysfonction sexuelle chez la femme consiste en la prise en charge globale de la santé de la personne. Ainsi, la femme sera encouragée à maintenir un poids santé, à éviter l’excès pondéral, à demeurer active et à diminuer sa consommation d’alcool et de tabac. Outre ces mesures de base, la stabilisation de la glycémie dans les valeurs normales, la prise en charge de l’hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires contribueront grandement à éviter ou à diminuer la dysfonction sexuelle. Finalement, la prise en charge des symptômes psychologiques tels que la dépression aidera la femme à accepter sa maladie chronique et à avoir une meilleure compliance aux traitements. Cela contribuera également à une meilleure relation de couple qui sera plus satisfaisante pour la femme. Éléments ayant une incidence sur la santé sexuelle: 1. Âge 2. Diabète mal contrôlé 3. Hypertension artérielle 4. Dyslipidémie 5. Manque de compliance aux traitements 6. Stress 7. Habitudes alimentaires 8. Consommation d’alcool 9. Sédentarité 10. Dysfonction érectile 11. Anxiété (échec de sa virilité, peur des reproches de l’épouse, peur du rejet) 12. Diminution de l’activité sexuelle (feint de dormir) 13. Difficulté communicationnelle 14. Diminution de l’envie d’avoir des relations sexuelles Interventions pour que le patient recouvre sa santé sexuelle: Enseignement sur la modification des habitudes de vie en vue de diminuer la dysfonction érectile Investigation quant à l’acceptation du diagnostic de diabète Ouverture du dialogue avec sa conjointe Discussion avec le médecin en vue de réviser la médication et de débuter le traitement de la dysfonction érectile (iPDE-5) Comportements qui démontrent l'implication positif dans la prise en charge de sa situation de santé: 1. Prise régulière de sa médication 2. Changement dans ses habitudes alimentaires 3. Activité physique régulière 4. Stabilisation de sa glycémie dans les normes 5. Diminution de la consommation d’alcool 6. Diminution du surplus de poids le cas échéant Comportements qui démontrent l'implication positif dans la prise en charge de sa santé sexuelle: 1. Stabilisation de sa glycémie dans les normes 2. Changements dans ses habitudes de vie 3. Soutien psychologique dans l’acceptation de sa maladie et des complications chroniques et dans le but de rehausser sa confiance en soi 4. Discussion avec sa conjointe en regard de leur vie sexuelle et de sa dysfonction érectile 5. Discussion avec le médecin en vue de l’ajustement de sa médication et du traitement de la dysfonction érectile. Semaine 4 - insuffisance rénale Rôles des reins Leurs principales fonctions sont : 1) de réguler et de maintenir l’équilibre en eau et en substances minérales (sodium, potassium, etc.) nécessaire à l’organisme et 2) d’excréter les produits de déchet de l’organisme comme l’urée, la créatinine ou les résidus des médicaments, dont l’accumulation serait toxique pour l’organisme. Les reins produisent également des hormones, dont l’érythropoïétine (EPO) qui stimule la production des globules rouges, et la rénine qui contribue à la régulation de la tension artérielle. Le fonctionnement des reins est essentiel au maintien de la santé de l’organisme. En cas d’insuffisance rénale complète non traitée, la mort est inévitable. Les reins font partie de l’appareil urinaire qui comprend la vessie, les uretères et l’urètre. Lorsque l’urine est produite par les reins, elle descend dans la vessie par les uretères. Au moment de la miction, l’urine quitte la vessie et est excrétée de l’organisme par l’urètre. Insuffisance rénale L’insuffisance rénale se caractérise par la détérioration partielle ou complète de la fonction rénale. Les reins sont alors incapables d’éliminer les déchets métaboliques et l’eau ce qui occasionne des perturbations métaboliques importantes dans tous les systèmes de l’organisme. On retrouve deux types d’insuffisance rénale : l’insuffisance rénale aigüe et l’insuffisance rénale chronique. L’insuffisance rénale aigüe se caractérise par une perte soudaine et presque complète de la fonction rénale qui survient en quelques heures ou quelques jours. Elle est généralement due à une hypovolémie (déshydratation sévère, hémorragie, etc.) ou à une nécrose tubulaire aigüe (lésions néphrotiques reliées à une intoxication médicamenteuse, etc.). Bien qu’elle puisse être importante, l’insuffisance rénale aigüe est réversible. L’insuffisance rénale chronique (IRC) se caractérise par une perte progressive et irréversible de la fonction rénale en raison de la destruction des néphrons dans les deux reins. Les néphrons sont alors remplacés par du tissu cicatriciel non fonctionnel. L’apparition se fait de façon graduelle et insidieuse, souvent sur de nombreuses années. La prévalence grandissante de l’insuffisance rénale chronique est attribuable en partie à l’augmentation observée des facteurs de risque, comme la population vieillissante, la hausse des taux d’obésité et l’incidence accrue du diabète et de l’hypertension artérielle. Les reins possédant une bonne capacité d’adaptation, l’insuffisance rénale est souvent diagnostiquée après une perte d’environ 80% des néphrons (Lewis, 2016). Comme l’apparition des symptômes se fait de façon graduelle et insidieuse, il est estimé que près de 70% des gens atteints d’insuffisance rénale chronique ignorent qu’ils ont la maladie. Facteurs de risque L’âge avancé contribue à l’apparition de l’athérosclérose1 et de l’artériosclérose2. Ces deux phénomènes entraînent le rétrécissement des artères et occasionnent, par le fait même, une hausse de la tension artérielle et l’apparition de troubles cardiovasculaires. La circulation sanguine étant moins fluide, on note une diminution de l’irrigation des reins, contribuant au mauvais fonctionnement des reins. Le diabète est également un facteur de risque de l’insuffisance rénale chronique, entraînant une diminution de l’irrigation des reins de même que des lésions intra rénales. Certaines substances telles que des antibiotiques ou des antiinflammatoires non stéroïdiens peuvent causer des lésions néphrotoxiques. Finalement, les personnes avec des antécédents familiaux d’insuffisance rénale chronique ainsi que de certaines minorités seront davantage touchées par l’insuffisance rénale chronique. Symptômes de l'insuffisance rénale chronique Traitements de l'insuffisance rénale Un diagnostic d’insuffisance rénale chronique vient rarement seul. De façon générale, l’insuffisance rénale s’accompagne d’hypertension artérielle, de diabète et même de troubles cardiovasculaires. Une prise en charge globale de la personne est donc impérative afin de freiner l’évolution de l’insuffisance rénale. Pour ce faire, des antihypertenseurs et des hypolipidémiants seront souvent prescrits. Ces médicaments auront un impact sur la santé sexuelle de la personne. Dans les premiers stades de l’insuffisance rénale, les reins parviennent à filtrer une partie du sang. Lorsque plus de 80% de la fonction rénale est perdue, un traitement de compensation doit être mis en place : il s’agit de la dialyse péritonéale ou de l’hémodialyse. Au Québec, en 2008, 86% des clients en dialyse avaient recours à l’hémodialyse, et 14% à la dialyse péritonéale. La dialyse péritonéale La dialyse péritonéale est une technique qui consiste à faire passer le sang par une membrane semi-perméable (le péritoine, enveloppe des intestins) dans une solution à dialyse (dialysat). Le sang est donc purifié dans la cavité abdominale. L’accès péritonéal est assuré par l’insertion d’un cathéter à travers la paroi abdominale antérieure. Ressortant de l’abdomen sur une longueur d’environ 60 cm, ce cathéter demeure en place en permanence ; la personne ne peut le retirer. La dialyse péritonéale se réalise par l’introduction d’une solution de dialyse (le dialysat) dans la cavité péritonéale. Ce dialysat, qui ressemble à de l’eau, entre en contact avec les vaisseaux sanguins du péritoine, lequel fonctionne exactement comme la membrane artificielle du dialyseur en cas d’hémodialyse. L’excès d’eau et les déchets passent du sang au dialysat à travers le péritoine. Le dialysat est ensuite drainé hors de l’abdomen et jeté. On répète le processus quatre à six fois toutes les vingt-quatre heures. Afin de s’assurer de la réussite du processus, la personne doit constamment avoir du dialysat dans la cavité péritonéale pour permettre la filtration du sang. Les changements réguliers de dialysat au cours de la journée permettent d’extraire le surplus d’eau et les déchets métaboliques accumulés au niveau sanguin. Cette méthode permet une plus grande autonomie à la personne puisqu’elle peut procéder elle-même à ses traitements à la maison. Le nombre de visites à l’hôpital est donc réduit et la personne peut vaquer à ses occupations durant la journée. Au nombre des complications, on note les infections au site d’insertion du cathéter. Ce type d’infection peut généralement se résorber à l’aide d’une crème antibiotique et d’une bonne hygiène. Parallèlement, une infection du péritoine (enveloppe des intestins) peut être causée par la présence d’une bactérie se multipliant à l’intérieur de l’abdomen de la personne. Des antibiotiques par voie intraveineuse ou intrapéritonéale seront alors prescrits. Hémodialyse Dans l’hémodialyse, un rein artificiel est utilisé afin de filtrer le sang. Cette technique nécessite la création d’un accès vasculaire appelé fistule artérioveineuse (FAV) qui pourra résister au débit sanguin rapide de l’hémodialyse de même qu’aux nombreuses installations de cathéters veineux reliées aux traitements. La fistule artérioveineuse peut être naturelle ou faite de matière synthétique. La méthode naturelle est généralement privilégiée en raison de sa meilleure perméabilité et de son taux de complications moins élevé. Le chirurgien procède à une anastomose (Communication établie chirurgicalement entre deux vaisseaux sanguins) entre une artère et une veine du bras. Cette communication permettra à la veine et à l’artère de se gonfler et de devenir plus résistantes aux nombreuses ponctions veineuses. La présence de la fistule artérioveineuse est remarquable sur le bras de la personne, les vaisseaux sanguins étant très gonflés. Chez certaines personnes, la fistule peut être si protubérante qu’elle attire le regard d’autrui, rendant les personnes porteuses inconfortables. Le traitement d’hémodialyse se fait en moyenne trois fois par semaine, pour une durée de 4 heures à chacune des séances. La personne en ressort généralement complètement épuisée, ce qui rend difficile le fait de conserver son travail ou de vaquer à ses occupations quotidiennes. L’hémodialyse se fait en milieu hospitalier, ce qui rend pratiquement impossibles les déplacements ou les voyages à l’extérieur de son territoire. La fatigue ressentie, l’hypotension artérielle, les crampes musculaires et les pertes sanguines sont autant de complications qui rendent l’hémodialyse plus difficile à supporter. Elle est cependant le traitement de choix lorsque la personne n’a ni les capacités physiques ou intellectuelles ni l’environnement favorable permettant la dialyse péritonéale. Cette dernière demandant l’acquisition de connaissances et d’habiletés afin de subvenir à son propre traitement, un certain niveau de capacité physique et intellectuelle est requis. Transplantation rénale Lorsque la dialyse péritonéale ou l’hémodialyse ne sont plus possibles en raison des complications engendrées ou si la personne démontre un état de santé relativement bien malgré son insuffisance rénale chronique, la transplantation rénale peut alors être envisagée. Bien que la transplantation rénale demeure le meilleur traitement de suppléance rénale, moins de 4% des personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique reçoivent une transplantation. Le manque de disponibilités des organes est généralement en cause. Le greffon peut provenir d’un donneur vivant (connu ou inconnu du receveur) ou d’un donneur décédé. Impacts physiologiques et psychologiques de l'insuffisance rénale sur la santé sexuelle de l'homme Les traitements ont un impact direct sur la sexualité, la vie sexuelle étant perturbée après la mise en hémodialyse dans 75% des cas. L’origine des dysfonctions sexuelles est multifactorielle : psychologique d’une part, et physiologique d’autre part. La dépression, l’anxiété, la fatigue et la perte d’estime de soi sont autant de facteurs qui jouent un rôle dans la genèse des troubles sexuels. La diminution de la qualité de vie, l’acceptation des changements dans les habitudes de vie et les impacts des traitements peuvent entraîner le développement de symptômes dépressifs. La fatigue peut également jouer un rôle prépondérant dans l’apparition des troubles sexuels. Elle serait reliée à l’anémie, aux traitements, aux antihypertenseurs, à la fréquence hebdomadaire des séances d’hémodialyse et aux déplacements fréquents imposés par les traitements et le suivi médical. Les transformations corporelles telles que la gynécomastie chez l’homme et le fait de porter un cathéter péritonéal ou une fistule artérioveineuse peuvent amener la personne à éviter les contacts physiques parce qu’elle craint d’être moins séduisante ou qu’elle s’inquiète de ce que les autres vont penser en la voyant. L’insuffisance rénale chronique peut entraîner de la dysfonction érectile, une diminution du désir sexuel, une baisse du plaisir sexuel, des troubles d’éjaculation de même que des troubles de l’orgasme et de l’anorgasmie. Les médicaments tels que les antihypertenseurs et les hypolipidémiants pris afin de freiner l’évolution de la pathologie rénale ont également une incidence sur la sexualité de la personne. Traitements de la dysfonction sexuelle chez l'homme souffrant d'insuffisance rénale Le médecin traitant pourra procéder à un examen physique afin de s’assurer que cet aspect ne soit pas à l’origine de la dysfonction sexuelle. Une révision de la médication sera essentielle afin de repérer les médicaments pouvant être à l’origine du problème. Un changement de médication pourra être envisagé. Le client sera également mis à contribution. En modifiant ses habitudes alimentaires, en arrêtant le tabagisme, en diminuant la consommation d’alcool, en favorisant des périodes de repos et en faisant de l’exercice physique régulièrement, cela devrait aider à augmenter le niveau d’énergie, améliorer l’estime de soi et faciliter une meilleure perception de son corps et augmenter le désir sexuel. En changeant ses habitudes de vie, la personne réduit son niveau de fatigue, contribue au ralentissement du développement de la neuropathie et freine la perte des sensations au niveau, entre autres, des organes génitaux. L’évaluation des symptômes dépressifs et de l’anxiété sera essentielle afin de dépister toutes problématiques psychologiques. Il a été reconnu que la dépression et l’anxiété ont un impact majeur sur la baisse du désir sexuel et l’apparition de dysfonction sexuelle. Un psychologue, un travailleur social ou un sexologue pourra procéder à l’évaluation de ses symptômes ainsi qu’à une évaluation de la santé sexuelle et offrir une thérapie de soutien en conséquence. Ces professionnels pourront également faciliter le dialogue entre le client et son (sa) conjoint(e) afin de diminuer ou d’enrayer les difficultés relationnelles qui ont un impact sur la santé sexuelle de la personne et du couple. Ils pourront également explorer avec la personne ou le couple de nouvelles façons de vivre leur sexualité sans mettre l’emphase sur la pénétration, mais également sur les étreintes, les caresses, etc. Enfin, la prise d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques pourra être recommandée lorsque les symptômes seront trop importants ou que la thérapie de soutien sera insuffisante. Impacts physiologiques et psychologiques de l'insuffisance rénale sur la santé sexuelle de la femme L’insuffisance rénale a également des impacts sur la sexualité de la femme. Bien que moins étudiées, les dysfonctions sexuelles chez les femmes souffrant d’insuffisance rénale chronique n’en demeurent pas moins fréquentes, avec une prévalence d’environ 80%. Les dysfonctions sexuelles peuvent toucher le désir, l’excitation ou l’orgasme. Il semblerait que les troubles reliés au désir sexuel soient les plus fréquents, avec une prévalence de près de 40%. En l’absence de traitement ou de prise en charge, ce type de trouble entraîne généralement une diminution de l’activité sexuelle, voire l’arrêt complet de l’activité sexuelle. La fatigue est souvent associée à la dysfonction sexuelle chez les personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique. Cette fatigue est due à l’anémie, complication courante de l’insuffisance rénale chronique, de même qu’à l’exigence des traitements et à la médication. La diminution de la production d’hormones par les reins engendre une diminution de la production d’hormones sexuelles. Ceci aura comme impacts de diminuer le désir sexuel et d’occasionner de la sécheresse vaginale et des cycles menstruels anovulatoires. La sécheresse vaginale pourra être à l’origine de dyspareunie au moment des relations sexuelles tandis que les cycles menstruels anovulatoires pourront rendre difficile la procréation. De plus, la prise de certains médicaments peut avoir un impact sur la sexualité de la femme : baisse du désir sexuel, augmentation de la sécheresse vaginale et dysfonction orgasmique. La femme atteinte d’insuffisance rénale chronique a généralement développé des problèmes de neuropathie, diminuant la perception de ses sensations. Ainsi, lors d’une relation sexuelle, les sensations seront diminuées, affectant l’excitation sexuelle, l’orgasme, la satisfaction sexuelle et l’envie d’avoir à nouveau des relations sexuelles. L’insuffisance rénale chronique a des répercussions psychologiques chez la femme. La fatigue, la modification de son image corporelle et les complications chroniques liées à la pathologie peuvent entraîner de l’anxiété ou de la dépression, facteurs psychologiques importants de la dysfonction sexuelle. Traitements de la dysfonction sexuelle chez la femme souffrant d'insuffisance rénale Le maintien des changements dans les habitudes de vie, le repos, l’arrêt du tabagisme et de l’alcool et la révision de la médication seront essentiels afin de maintenir ou d’améliorer la santé sexuelle chez la femme souffrant d’insuffisance rénale chronique. Ces changements permettront à la femme d’augmenter son niveau d’énergie et d’améliorer son estime de soi, facteurs importants dans la diminution du désir sexuel. Les débalancements hormonaux pourront être traités par hormonothérapie au besoin. L’usage de lubrifiants à base d’eau ou de crème vaginale à base d’œstrogène pourra compenser pour la perte de lubrification. L’usage des préliminaires ne devra pas être négligé afin de permettre une augmentation du désir sexuel et une lubrification vaginale plus abondante. De plus, il est reconnu que le maintien des activités sexuelles assure le fonctionnement du système de lubrification vaginale. L’évaluation des symptômes dépressifs et de l’anxiété sera essentielle afin de dépister toutes problématiques psychologiques. Un psychologue, un travailleur social ou un sexologue pourra procéder à l’évaluation de ses symptômes ainsi qu’à une évaluation de la santé sexuelle et offrir une thérapie de soutien en conséquence. Il sera impératif de faciliter le dialogue entre la cliente et son (sa) conjoint(e). Les difficultés relationnelles seront abordées et la prise d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques sera évaluée dans l’éventualité où la thérapie de soutien s’avèrerait insuffisante. Éléments ayant une incidence sur la santé sexuelle: 1. Symptômes dépressifs 2. Difficulté relationnelle 3. Insuffisance rénale chronique 4. Diabète 5. Stress 6. Fatigue 7. Habitudes alimentaires 8. Sédentarité 9. Hypertension artérielle 10. Hypercholestérolémie 11. Difficulté d’adaptation 12. Anxiété en regard de sa relation (regard de son conjoint envers elle) 13. Perception de son image corporelle 14. Diminution de l’estime et de la confiance en soi Questions afin d'évaluer la santé sexuelle: Comment vous sentiez-vous par rapport à votre sexualité avant l’insuffisance rénale chronique? Avant l’hémodialyse? Quelle était la fréquence de vos rapports sexuels avant l’insuffisance rénale chronique? Quelle est la fréquence de vos rapports sexuels depuis l’avènement de l’hémodialyse? Éprouvez-vous toujours du désir pour votre conjoint? Éprouvez-vous des difficultés lors de vos relations sexuelles avec votre conjoint? En quoi votre vie sexuelle est-elle satisfaisante ou insatisfaisante? Depuis quand avez-vous noté des changements dans votre humeur? Depuis quand avez-vous noté des changements dans votre relation de couple? Depuis quand avez-vous noté des changements dans votre façon de vous percevoir? Depuis votre diagnostic d’insuffisance rénale chronique, quels changements avez-vous notés dans votre façon de vous percevoir dans votre relation de couple? De quelle manière votre maladie et vos médicaments ont-ils influé sur votre vie sexuelle Souffrez-vous de sécheresse vaginale? De douleur au moment des relations sexuelles? Quels sont les médicaments que vous prenez? Prenez-vous votre médication régulièrement? Votre tension artérielle est-elle bien contrôlée? Votre glycémie est-elle bien contrôlée? Votre taux de cholestérol est-il dans les normes? Consommez-vous de l’alcool? De la drogue? Du tabac? De quelle façon votre conjoint réagit-il depuis votre diagnostic d’insuffisance rénale chronique? De quelle façon votre conjoint réagit-il face aux changements dans votre vie sexuelle? Êtes-vous à l’aise d’aborder le sujet de la sexualité avec votre conjoint? Qu’est-ce qui vous inquiète face à vos difficultés de couple? Face à votre situation de santé? Face à votre vie sexuelle? Selon vous, quelle est la cause de vos symptômes dépressifs? Quelles solutions avez-vous tentées pour diminuer les symptômes dépressifs? Selon vous, qu’est-ce qui pourrait vous permettre d’améliorer votre santé sexuelle? Éléments à l'origine des symptômes dépressifs: Difficulté d’adaptation à la situation Stress Fatigue Changements corporels Diminution de l’estime de soi et de la confiance en soi Difficultés relationnelles Anxiété quant au regard de son conjoint à son égard Conseils quant à la vie sexuelle dans un contexte d'insuffisance rénale chronique: Favoriser le repos Découvrir de nouvelles positions demandant moins d’efforts physiques S’assurer de la présence des préliminaires afin de favoriser le désir et l’excitation sexuels Ne pas hésiter à utiliser un lubrifiant à base d’eau le cas échéant S’assurer d’une bonne communication avec son conjoint afin d’exprimer mutuellement ses craintes, ses désirs et ses attentes. Comportements qui démontrent l'implication positif dans la prise en charge de sa situation de santé Activité physique régulière Stabilisation de sa glycémie Diminution de sa tension artérielle Diminution des symptômes dépressifs Taux de cholestérol dans les normes Comportements qui démontrent l'implication positif dans la prise en charge de la santé sexuelle Discussion avec son conjoint en regard de leur sexualité Expression de ses craintes, de ses désirs et de ses attentes quant à leur vie sexuelle Prise en charge de sa santé physique Discussion avec son médecin traitant (révision de sa médication) Meilleure estime de soi et confiance en soi Interventions proposées: Offrir du soutien psychologique · Modifications des habitudes de vie · Évaluation de la satisfaction sexuelle · Évaluation de l’estime de soi et moyens de l’améliorer · Ouvrir le dialogue avec son conjoint (rencontre avec le couple) Évaluation des symptômes dépressifs (médecin) Révision de la médication (médecin) Prescription d’antidépresseurs au besoin (médecin) Enseignement · Impacts de l’insuffisance rénale, de la médication et des traitements sur la sexualité · Façons d’augmenter son énergie · Découverte de nouvelles façons de vivre sa sexualité / Changements de position lors des relations sexuelles (au besoin) Semaine 5 - Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin ANATOMIE DU TUBE DIGESTIF La principale fonction du système digestif est de fournir les nutriments aux cellules de l'organisme. 4 fonctions: 1. Ingestion (Entrée des aliments) 2. Digestion (Dégradation des aliments) 3. Absorption (Passage des produits de dégradation des aliments dans la circulation sanguine) 4. Élimination (Excrétion des produits de déchets de la digestion) Les MICI sont des inflammations chroniques du tractus gastro-intestinal qui se caractérisent par des périodes de rémission entrecoupées d'épisodes d'aggravation. Les MICI sont des maladies auto-immunes dont la cause est inconnue. Il n'existe pas de traitement. Les interventions visent à réduire l'inflammation chronique et à tenter de maintenir la rémission le plus longtemps possible. 2 maladies inflammatoires chroniques de l'intestin principales : maladie de Crohn et colite ulcéreuse. MALADIE DE CROHN Caractérisée par une atteinte de toute la paroi intestinale et une affection possible de tous les segments du tube digestif, de la bouche à l'anus. Concerne plus souvent le côlon (ou gros intestin) et la partie terminale de l'intestin grêle (iléon). Se traduit par des bandes de tissus enflammés entrecoupés de régions saines, appelées lésions discontinues. Dans les régions enflammées, des rétrécissements peuvent obstruer la lumière intestinale, rendant douloureux le passage des selles. Se déclare chez les jeunes adultes âgés de 20 et 30 ans, mais peut survenir à tout âge. Elle évolue sous forme de poussées : les périodes inflammatoires sont suivies de périodes de rémission. Symptômes Symptômes plus ou moins actifs, en fonction de la phase inflammatoire ou de la phase de rémission. Au cours d'une crise inflammatoire, des complications peuvent survenir telles que des acrochordons douloureux et enflés, des abcès et des fistules. Ces fistules peuvent se former entre des régions adjacentes des intestins (intestin-vessie-vagin). Certaines fistules peuvent même se frayer un chemin à travers la peau vers l'extérieur du corps. Les matières fécales qui s'en échappent peuvent causer des infections potentiellement graves. La majorité des patients nécessiteront une hospitalisation à un certain moment de leur vie et plus de la moitié d'entre eux une intervention chirurgicale. COLITE ULCÉREUSE Habituellement, elle ne touche que le côlon (gros intestin), y compris le rectum et l'anus, et n'envahit que la couche interne des tissus de l'intestin. Elle prend généralement son origine dans le rectum et se déplace graduellement vers le reste du côlon sous forme d'inflammation continue. Symptômes Elle présente un portrait d'épisodes aigus de symptômes actifs, suivi de phases de rémissions où les symptômes disparaissent. Au cours des phases actives, la douleur n'est habituellement pas constante et s'accompagne généralement de ténesme. Ces "fausse envies impérieuses" surviennent fréquemment au cours de la journée, laissant croire à la personne qu'elle doit se rendre rapidement aux toilettes, mais lorsqu’elles tentent d'expulser des selles, il n'en sort qu'une petite quantité. En cas d'échec des médicaments et autres traitements, une intervention chirurgicale peut être effectuée afin de retirer complètement le côlon. La création d'une stomie est alors essentielle afin de pouvoir éliminer les selles. Cette stomie sera permanente et peut avoir des impacts importants sur l'estime et la confiance en soi, de même que sur les relations interpersonnelles et amoureuses et sur la vie sexuelle. FACTEURS DE RISQUE DES MICI Les causes n'ont pas été établies. Certaines études ont cependant indiqué que le facteur héréditaire pouvait entrer en ligne de compte. En effet, le risque de développer une MICI serait augmenté de 5 à 10% lorsqu'un membre de la famille est atteint. Le tabac serait également mis en cause, augmentant le péristaltisme au niveau de l'intestin et favorisant le processus inflammatoire. TRAITEMENTS DES MICI Bien qu'il n'existe aucun traitement permettant de guérir les MICI, les traitements proposés visent à diminuer l'inflammation et les symptômes en phase active et à allonger les périodes de rémission. Intervention chirurgicale et création d'une stomie 1er type : La résection de la partie de l'intestin inflammé ou de toute autre partie problématique. Ce fait soit par laparoscopie ou de façon traditionnelle. La résection laisse des cicatrices abdominales qui peuvent être douloureuses. Des narcotiques peuvent être administrés, entraînant généralement de la somnolence. La douleur et la difficulté à se mobiliser ont un impact négatif sur la sexualité, diminuant le désir sexuel. Cela ne devrait être que passagère, et le désir sexuel devrait revenir à la normale après quelques semaines de convalescence. 2e type : Allie la résection de l'intestin (en tout ou en partie) de même que la création d'une stomie. La stomie est un abouchement pratiqué entre l'organe et la peau de l'abdomen. Elle permet l'élimination du contenu intestinal ou vésical. Les stomies peuvent se faire à différents niveaux de l'intestin, laissant les selles plus ou moins liquides et l'écoulement plus ou moins en continu. La personne doit alors porter un sac collecteur en permanence, collé à la peau de l'abdomen. IMPACTS PHYSIOLOGIQUES ET PSYCHOLOGIQUES DE LA MALADIE INFLAMMATOIRE CHRONIQUE DE L'INTESTIN SUR LA SANTÉ SEXUELLE DE L'HOMME ET DE LA FEMME L'incidence des dysfonctions sexuelles chez les personnes souffrant de MICI varierait entre 20 et 60%, avec une incidence plus élevée chez les femmes. Les symptômes, les complications liées à la maladie et les traitements ont un impact sur la perception de l'image corporelle, l'intimité et la vie sexuelle. La vie sexuelle peut également être affectée par des facteurs tels que la récurrence des phases actives de la maladie, les douleurs abdominales, les symptômes dépressifs et l'anxiété. Le plus grand impact des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin sur la sexualité est sans conteste la diminution de désir sexuel. Cette dernière est d'origine multifactorielle : tant d'origines psychologiques que physiologiques. Cette diminution du désir sexuel se fait davantage sentir lors des phases actives de la maladie. La personne présente des diarrhées fréquentes qui peuvent s’accompagner de sang ou de mucus. Elle peut aller à la selle jusqu’à 20 fois au cours d’une seule journée. Ces diarrhées ont un impact sur l’absorption des nutriments au niveau de l’intestin. La malnutrition qui s’en suit occasionne de la fatigue, exacerbée par les douleurs abdominales et les voyages fréquents à la salle de bain qui gênent le cycle du sommeil. Ces symptômes auront rapidement un impact négatif sur le désir sexuel, pouvant mettre une pression sur la vie sexuelle du couple. Les modifications à son apparence physique telles que la perte de poids, les cicatrices abdominales post intervention chirurgicale et la présence d’une stomie peuvent avoir une influence fort négative sur l’estime et la confiance en soi de la personne et sur sa perception de son niveau de désirabilité et d’attraction. Les personnes porteuses d’une stomie se sentent moins désirables, disent souffrir davantage de détresse psychologique et présentent plus de problèmes physiques ayant un impact sur la sexualité. La présence de la stomie engendre la peur de passer des gaz, d’avoir des écoulements de selles et de la douleur lors des relations sexuelles, diminuant par le fait même le désir sexuel. La non-acceptation de son état de santé, la récurrence des phases actives, la crainte du rejet par son (sa) partenaire et les modifications à son apparence physique peuvent entraîner des symptômes dépressifs et diminuer le désir sexuel. De fait, la dépression est l’un des facteurs les plus prédictifs de la dysfonction sexuelle. Toutefois, il semblerait que la qualité de la vie sexuelle s’améliore à la suite de l’intervention chirurgicale visant à retirer la portion d’intestin inflammé (sans stomie). Malgré la présence de la cicatrice, l’absence des symptômes tels que les douleurs abdominales et les selles fréquentes, le recouvrement de son énergie et la diminution de l’anxiété et des symptômes dépressifs favoriseront une hausse du désir sexuel et une diminution de la dysfonction sexuelle. Sexualité après une résection intestinale avec création d'une stomie Selon le type de chirurgie, la sexualité pourrait reprendre aussi tôt que 3 semaines après l'intervention chirurgicale. Chez la femme, il peut arriver que la résection intestinale touche également le rectum ou le vagin. Dans ce cas, l'utérus peut se déplacer et les relations sexuelles peuvent être inconfortables, voire douloureuses. De plus, la sécheresse vaginale est assez fréquente à la suite de l'intervention chirurgicale, et particulièrement lorsque le vagin a été touché. L'utilisation de lubrifiants à base d'eau et le changement de position devraient aider à diminuer ces inconvénients. Lorsque, pour des raisons médicales, le rectum est retiré chez l'homme ou que la vessie est touchée lors de l'intervention, il peut s'en suivre des troubles de dysfonctions érectile. Les nerfs qui régulent l'érection et l'éjaculation sont situés près du rectum chez les hommes et ces nerfs peuvent être lésés au moment de l'intervention chirurgicale. Cette dysfonction peut être temporaire ou permanente, en fonction de l'étendue de la lésion. Ces conseils de base en lien avec la sexualité et la stomie pourront être donnés : Afin d’apprivoiser la stomie du partenaire, l’exploration du sac (appareillage) et de la stomie ensemble permettront de démystifier la stomie. Prendre des douches ou des bains ensemble permettront de se toucher et de se caresser mutuellement et de réapprivoiser leurs corps. Éviter les relations sexuelles immédiatement après le repas afin de prévenir l’émission de selles ou de gaz par la stomie au moment de la relation sexuelle. Privilégier les relations sexuelles avant les repas ou 90 minutes après le repas. Bien vidanger le sac de la stomie avant les relations sexuelles. Un nouveau sac pourra être utilisé afin d’éviter les odeurs. Utiliser un mini sac afin de diminuer la gêne lors des différentes positions. Utiliser un sac opaque ou un couvre-stomie afin de camoufler l’appareillage. Sécuriser le sac afin d’éviter qu’il ne bouge lors de la relation sexuelle. Une ceinture abdominale ou du ruban adhésif pourront être utilisés. Pour augmenter son sentiment de désirabilité, la femme peut utiliser de la lingerie spécialement conçue pour les femmes stomisées. Ne pas négliger les préliminaires ; ils permettront de se réapprivoiser mutuellement, de diminuer les craintes reliées à l’acte sexuel, de favoriser la lubrification chez la femme et de donner le temps à l’homme d’avoir une érection permettant la pénétration. Au moment de la pénétration, le choix des positions sera primordial pour un confort optimal. Choisir des positions qui n’engendrent pas trop de pression sur la stomie et qui permettent à la personne stomisée de ne pas mettre trop d’effort et de se fatiguer. L’utilisation de lubrifiants à base d’eau est conseillée en cas d’inconfort lors de la pénétration. La stomie ne peut être utilisée pour la sodomie, en remplacement de l’anus. Une pénétration dans la stomie pourrait occasionner des lésions importantes et la nécessité de recourir à nouveau à la chirurgie. Si la sodomie était pratiquée avant l’intervention Faculté de l’éducation permanente chirurgicale et que le couple désire maintenir cette pratique, une discussion avec le chirurgien serait impérative afin de s’assurer que la pénétration anale sera possible. Bien que la stomie n’ait pas de terminaisons nerveuses et qu’elle n’offre donc aucune sensation, elle est friable. En cas de friction ou d’irritation, elle peut saigner légèrement. En cas de saignement, le changement de position permettra de retirer la pression sur la stomie. La position côte à côte est souvent privilégiée chez les personnes stomisées. Elle permet à la personne de dépenser moins d’énergie et permet au sac de tomber sur le côté, ne se retrouvant plus entre les partenaires. En cas de dysfonction érectile, pas de panique! L’impuissance peut être reliée à l’anxiété de la reprise de l’activité sexuelle. Prendre son temps et privilégier les caresses, les baisers, le sexe oral ou la masturbation mutuelle. Il n’est pas nécessaire d’en arriver à la pénétration dès la première tentative de reprise des activités sexuelles. Une reprise graduelle permettra de diminuer les tensions et l’anxiété de performance et favorisera l’avènement de l’érection. En cas de fuite de la stomie durant l’acte sexuel, prendre une douche ensemble pourra réduire l’embarras et permettra de poursuivre l’acte sexuel dans la douche. Les conseils d’une stomothérapeute permettront d’éviter que cela ne se reproduise. INTERVENTION POUR AMÉLIORER OU CONSERVER SA VIE SEXUELLE 2 plans : L'éducation Soutien psychologique La personne et son.sa conjoint.e doivent recevoir de l'information en regard de la maladie et de la sexualité. Il est important de discuter avec la personne et son.sa conjoint.e des impacts physiques et psychologiques de la maladie sur la sexualité. Cette discussion permet à la personne et au couple de mieux comprendre la situation et d'en faciliter l'acceptation. L'intervenant devra s'assurer que la communication est ouverte, honnête et fluide entre la personne et son.sa conjoint.e. Bien que les émotions et les désirs de la personne soient importants, ceux du partenaire ne sont pas à négliger. Une communication franche permettra à chacun d'exprimer ses propres sentiments et augmentera le niveau d'intimité dans le couple. À ce titre, l'intimité émotionnelle et sexuelle ne relève pas uniquement du rapport sexuel. Les baisers, les caresses et les massages permettent de développer tout autant l'intimité et permettent de vivre la sexualité sous une forme nouvelle et différente qui pourrait plaire à chacune. Cette forme d'intimité permet également de se réapproprier son corps qui a subi des modifications. Éléments ayant une incidence sur la santé sexuelle : Colite ulcéreuse Intervention chirurgicale : résection intestinale avec stomie Hypothyroïdie Arrêt des corticostéroïdes Vie sexuelle antérieure pas toujours satisfaisante Diminution du désir sexuel dans ses relations antérieures Dyspareunie dans ses relations antérieures Rémission de la colite ulcéreuse (aucun symptôme) Nouvel homme dans sa vie, belle complicité Désir sexuel de retour Crainte de se montrer nue devant un homme depuis sa stomie Stressée d'avoir une nouvelle relation sexuelle Crainte du rejet de la part de son partenaire Anticipe le retour de la douleur lors de la pénétration Questions afin d'évaluer la santé sexuelle : Comment vous sentiez-vous par rapport à votre sexualité avant la résection intestinale et la stomie? Quelle était la fréquence de vos rapports sexuels avant la résection intestinale? En quoi votre vie sexuelle est-elle satisfaisante avant la résection intestinale? Éprouvez-vous du désir sexuel envers ce nouveau conjoint? Depuis votre résection intestinale et votre stomie, quels changements avez-vous notés dans votre façon de vous percevoir? De quelle manière votre maladie et vos médicaments ont-ils influé sur votre vie sexuelle? Quelles sont vos craintes en regard de l’annonce de la stomie à votre nouveau conjoint? Selon vous, de quelle façon votre nouveau conjoint réagira-t-il face à votre stomie? Qu’est-ce qui pourrait vous mettre davantage en confiance au moment d’annoncer la présence de votre stomie à votre nouveau conjoint? Quelles sont vos autres craintes par rapport à la reprise de vos activités sexuelles? Selon vous, qu’est-ce qui pourrait vous permettre d’améliorer votre santé sexuelle? Enjeux psychologiques possibles face à une résection intestinale et une stomie : Manque de confiance en soi Crainte de ne pas être désirable et désirée Peur de repousser les hommes Intervention : Travailler avec afin d'augmenter sa confiance en soi Enjeux relationnels possibles face à une résection intestinale et une stomie : Peur du rejet Peur de perdre son nouveau conjoint Peur de ne jamais pouvoir se retrouver un nouveau partenaire Intervention : Travailler avec afin de la préparer à ouvrir le dialogue avec son nouveau conjoint quant à sa situation de santé et à la présence de la stomie Enjeux physiologiques possibles face à une résection intestinale et une stomie : Peur de la douleur lors de la pénétration (antécédent de fistule rectovaginale) Peur des gaz et des selles dans la stomie Peur que l'appareillage ne se détache et tombe durant l'activité sexuelle Intervention : - Suivi avec médecin traitant lui permettra de valider la guérison de sa fistule rectovaginale et de se rassurer quant à la disparition des troubles ayant pu causer de la douleur dans le passé. - L'enseignement quant à l'utilisation d'un lubrifiant et à l'importance des préliminaires pourrait également aider. - Suivi avec stomothérapeute pourra rassurer et enseigner des trucs permettant que l'appareillage demeure bien en place lors des activités sexuelles et de camoufler la stomie afin de se sentir davantage désirable. Autres professionnels : Stomothérapeute Psychologue Sexologue Conseils à donner quant à la reprise de la vie sexuelle dans un contexte de MICI opérée avec stomie : Ouvrir le dialogue avec son nouveau conjoint quant à sa situation de santé Exprimer ses craintes et ses sentiments Ne pas négliger l’importance des préliminaires Respecter son propre rythme Ne pas ingérer d’aliments favorisant les gaz quelques heures avant les relations sexuelles Privilégier les relations sexuelles avant les repas plutôt qu’après afin de diminuer les risques de selles au moment de la relation sexuelle Vidanger le sac de stomie avant la relation sexuelle Privilégier les petits sacs de stomie aux grands afin qu’ils soient moins visibles Privilégier les sacs de stomie opaques Aucune pénétration dans la stomie Comportements démontrant l'implication positif dans la prise en charge de sa situation de santé : Pas de tabac, ni drogue, ni alcool Régime équilibré Fait de l'exercice Prend sa médication Comportements démontrant l'implication positifs dans la prise en charge de sa santé sexuelle : Discussion avec son nouveau conjoint quant à sa situation de santé et à la présence de sa stomie Rencontre avec son médecin traitant pour se rassurer quant à la guérison de la fistule rectovaginale Rencontre avec la stomothérapeute pour lui donner des conseils sur l’appareillage lors des relations sexuelles Initiation des activités sexuelles avec son nouveau conjoint, en respectant son rythme Semaine 6 - Arthrite rhumatoïde ARTHRITE Un regroupement d'une centaine de maladies inflammatoires ou non inflammatoires touchant les articulations, mais aussi les os et les muscles des hanches, des genoux, de la colonne vertébrale et des doigts. Elle est une maladie chronique incurable. 2 types : Arthrose : Le corps est incapable de réparer les tissus articulaires endommagés. Se définit comme un trouble dégénératif et non inflammatoire. Le cartilage se détériore avec pour résultat le frottement des os les uns contre les autres, causant douleur, raideur, enflure et réduction de l'amplitude des mouvements. La diminution des œstrogènes chez la femme durant la ménopause pourrait expliquer l'incidence plus élevée de l'arthrose chez la femme. Certains facteurs de risque de l'arthrose ont été identifiés : L'âge (>45), l'obésité, genre féminin, la profession (travail à genoux ou flexion), pratique de certains sports, de même que les blessures articulaires ou les interventions chirurgicales. Arthrite inflammatoire : Se distingue de l'arthrose en raison de l'inflammation. Regroupe diverses maladies telles que la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, l'arthrite psoriasique et l'arthrite juvénile. Dans le cas de l'arthrite inflammatoire, le système immunitaire s'attaque aux tissus articulaires. Les lésions causées sont irréversibles. POLYARTHRITE RHUMATOÏDE Maladie auto-immune systémique et chronique qui se caractérise par l'inflammation du tissu conjonctif de la diarthrose et qui s'accompagne fréquemment de manifestations extra articulaires. La personne qui souffre de polyarthrite rhumatoïde vivra généralement des périodes de rémission et d'exacerbation de la maladie. La maladie peut atteindre toute personne, peu importe son âge ou son origine ethnique. Cependant, elle se déclare très souvent entre 20 et 50 ans. Les femmes présentent un risque deux à trois fois plus élevé que les hommes de souffrir de polyarthrite rhumatoïde. Symptômes Apparaissent généralement de façon insidieuse. Des symptômes non spécifiques comme la fatigue, l'anorexie, une perte de poids et une raideur générale peuvent précéder l'apparition des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde. FACTEURS DE RISQUE DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE Génétique Sexe Hormones Âge Tabagisme Il a été démontré que les personnes souffrant de la polyarthrite rhumatoïde ont des gènes spécifiquement liés à cette maladie. Bien que la maladie puisse apparaitre à tout âge, on note une incidence plus élevée chez les 40-60 ans. Les femmes subiraient davantage de changements hormonaux au cours de leur vie; grossesse, allaitement, prise de contraceptifs oraux et ménopause, ce qui pourrait avoir une incidence sur l'apparition de la maladie. Il existe également bon nombre de facteurs de risque associés : diabète, maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, dyslipidémie, cancer, troubles rénaux et dépression. Ces pathologies pourraient contribuer à l'exacerbation des phases actives de la maladie. Inversement, le processus inflammatoire de l'arthrite pourrait avoir un impact sur certaines parties du corps telles que la peau, le cœur et les poumons. TRAITEMENTS DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE Il n'existe aucun traitement pour la guérir, les traitements offerts visent à contrôler la maladie, à en ralentir sa progression et à diminuer les symptômes. Médicaments 4 classes principales de médicaments : Les corticostéroïdes Les anti-inflammatoires non stéroïdiens Les antirhumatismaux modificateurs de la maladie Les agents biologiques Les corticostéroïdes et les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont utilisés dans le but de diminuer l'inflammation et, par conséquent de diminuer les douleurs associées à la pathologie. Ils peuvent être administrés par voie orale ou par infiltration dans les articulations. Les antirhumatismaux modificateurs de la maladie s'attaqueront au mécanisme de la réponse inflammatoire afin d'éviter l'inflammation et de diminuer l'incidence des récidives des phases actives de la maladie. Les agents biologiques se sont forgé une place de choix dans le traitement depuis quelques années. Ces agents permettent de diminuer les signes et symptômes de la maladie. Malheureusement, leur coût est très élevé et n'est généralement pas couvert par le régime d'assurance. Intervention chirurgicale Lorsque les phases actives sont plus intenses et que les traitements pharmacologiques ne répondent plus, une intervention chirurgicale peut s'avérer nécessaire afin de procéder au remplacement de l'articulation affectée. Bien que cette solution puisse être difficile à supporter, elle est intéressante à long terme afin de soulager la douleur, de redresser une articulation déformée ou de restaurer la mobilité perdue en raison de la maladie. Ergothérapie Donne des conseils et élabore un programme pour la personne souffrante qui lui permettra de protéger ses articulations et de réduire le niveau de fatigue. L'ergo peut également aider à réorganiser le domicile ou le lieu de travail afin de le rendre plus ergonomique et faciliter les déplacements. Différents dispositifs, appareils ou attelles peuvent être conseillés en vue d'augmenter l'amplitude des mouvements et de faciliter les mouvements de la personne. Physiothérapie Important de rester actif via l'activité physique afin d'augmenter le niveau d'énergie, de réduire les raideurs et la douleur et de diminuer les symptômes dépressifs. L’augmentation ou le maintien de la masse musculaire permet un meilleur soutien des articulations affaiblies par l’arthrite. En ce sens, la physiothérapie permet d’élaborer des programmes personnalisés favorisant l’augmentation de la force musculaire, la souplesse, l’amplitude des mouvements et la mobilité. Massothérapie La massothérapie peut être utile afin de réduire les raideurs et la douleur. Il ne faut pas négliger l’importance de la massothérapie dans la réduction du stress et pour favoriser le sommeil également. D’autres moyens peuvent aider la personne à diminuer les raideurs et la douleur. Une alimentation saine, l’arrêt du tabagisme, l’accès aux médecines naturelles et la méditation sont autant de moyens qui peuvent contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de la personne souffrant de polyarthrite rhumatoïde. IMPACTS PHYSIOLOGIQUES ET PSYCHOLOGIQUES DE L'ARTHRITE RHUMATOÏDE SUR LA SANTÉ SEXUELLE DE L'HOMME ET DE LA FEMME Dysfonction sexuelle chez l'homme Présentent généralement des troubles de la fonction érectile, une diminution de la libido et des troubles de l'éjaculation. Sur le plan physiologique : la baisse des hormones androgènes peut entrainer une diminution de la libido et, conséquemment, de la difficulté à obtenir une érection. La fatigue, la douleur, les raideurs, la difficulté de mobilisation et d'adoption de certaines positions auront un effet négatif sur la fonction sexuelle. Les corticostéroïdes peuvent engendre de la dysfonction sexuelle. Entraine une baisse d'androgènes et diminue le désir sexuel chez l'homme. Forte dose sur une longue période = gain de poids. Image corporelle peut être difficile à accepter, diminuer l'estime de soi et avoir un impact négatif sur le désir sexuel. Les injections intramusculaires de méthylprednisolone sont associées à la dysfonction sexuelle. Sur le plan psychologique : les changements physiologiques peuvent avoir un impact négatif sur la perception de soi, l'estime de soi et son sentiment de désirabilité et d'utilité dans la relation, diminuant la libido et affectant l'érection et l'éjaculation. Les symptômes dépressifs et l'anxiété sont également fréquents dans le cas de polyarthrite et peuvent diminuer la libido et affecter l'érection. Sur le plan relationnel : les multiples difficultés rencontrées au cours de cette maladie augmentent la pression sur le couple et son souvent à l'origine de difficultés relationnelles, augmentant les risques de dysfonction sexuelle. Dysfonction sexuelle chez la femme Affecte géné