Introduction au métier de kinésíthérapeute PDF

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Ce document est un cours d'introduction au métier de kinésíthérapeute. Il couvre les règles d'hygiène pour la prise en charge des patients, les situations d'urgence, y compris l'arrêt cardiaque, et la physiopathologie cardiaque. Les différentes théories de la transmission des maladies sont aussi présentées

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Introduction au métier de kinésithérapeute LKNR1103 Premier quadrimestre LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Plan du cours 0. Introduction 1. Règles d’hygiène lors de la prise en charge d’’un patient 2. Situation d’urgences...

Introduction au métier de kinésithérapeute LKNR1103 Premier quadrimestre LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Plan du cours 0. Introduction 1. Règles d’hygiène lors de la prise en charge d’’un patient 2. Situation d’urgences 2 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 1. Règle d’hygiène lors de la prise en charge d’un patient 1. La transmission des maladies 1.1 La théorie des miasmes La théorie du miasme était surtout présente à l’époque de la peste noire. Croyance selon laquelle les maladies se « baladent » dans l’air et résultent de la décomposition des corps morts. 1.2 La théorie des microbes  Différence entre bactérie et virus. Les deux contiennent de l’ADN, ils sont tous les deux toxiques et causent des dégâts. - Le virus : o structure simple o se transmet beaucoup plus facilement o peu de traitements spécifiques disponibles - La bactérie : o structure plus complexe o se transmet moins facilement o plus de médicaments disponibles (antibiotiques) et plus spécifiques au type de bactérie.  La contamination. - Contact direct : discussion rapprochée avec une personne malade, poignée de mains,… - Contact indirect : via les objets que l’on partage et sur lesquels les germes ont résisté 3 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 1.3 Les mesures de précautions du personnel soignant « mieux vaut prévenir que guérir »  Précautions standards : a. Hygiène des mains Nous devons nous laver les mains au minimum avant de manger et après l’utilisation des sanitaires. La peau est couverte de bactérie -> 1 million de germes par cm2. Deux types de germes cutanés : - Flore cutanée résidente : reste en permanence sur la peau même après lavage et désinfection. - Flore cutanée transitoire/passagère : peut être éliminée par lavage ou désinfection. Varie au cours de la journée et des activités. ! Ne pas confondre maladies et bactéries. Une bactérie peut engendrer une maladie mais ce n’est pas toujours le cas. Il y a des bactéries essentielles et non toxiques. Exemple du staphylocoque. L'hygiène des mains est la principale façon d'éviter la propagation des germes dans les établissements de soins de santé, dans la collectivité et à la maison. Les recommandations pour une hygiène des mains optimale en milieu de soins : - absence de bijoux aux mains, poignets et avant-bras - les ongles longs, les faux-ongles et le vernis sont interdits - la tenue à manche courte est également recommandée afin de dégager les poignets pour permettre une hygiène des mains correcte 4 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Le lavage des mains (avant les repas et après les WC) = eau + savon La désinfection des mains (s’effectue principalement chez les soignants avant et après un soin) = gel hydroalcoolique (2 pressions -> +/- 3ml) + frotter 15 à 30 secondes Les 5 moments clés pour se désinfecter les mains : b. Port de gants Les gants ne sont pas nécessaires pour une consultation kiné. Les gants ont pour objectif la protection de l’utilisateur lorsqu’il y a un risque de contact avec : o des liquides biologiques o une peau lésée o des muqueuses o du linge macroscopiquement souillé o du matériel souillé o des surfaces souillées Il existe 2 types de gants : o les gants stériles (protection du patient lors d’un acte invasif) o les gants non-stériles (pour la protection du soignant si risques d'exposition à des liquides biologiques, des muqueuses ou du matériel contaminé) o pas de gants (pas de risque d’exposition à des liquides biologiques, des muqueuses ou du matériel contaminé) ! Le port de gants n’est pas une alternative à l’hygiène des mains ! ! Hygiène des mains avant et après enfilage des gants ! ! Ne pas stocker les gants dans une poche ! 5 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  Les précautions additionnelles a. EPI = équipement de protection individuel Se porte en cas d’épidémie. Les BMR (= germes multi-résistants). Au fil du temps les bactéries ont su développer des « processus » qui leur permettent de résister à des antibiotiques précis en : - Renforçant leur membrane cellulaire (on parle de membrane imperméable) - Créant des cellules bactériennes capables de rejeter l’antibiotique - Créant des enzymes capables de détruire les antibiotiques - Modifiant et complexifiant leur structure. Plus nous consommons des antibiotiques plus les bactéries que nous développons sont antibiorésistantes. Nous consommons quotidiennement des antibiotiques via notre alimentations. 6 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Les BMR et les précautions additionnelles. Pour le personnel soignant : - Gants en latex - Blouse - Gel hydroalcoolique Pour le patient (sortie) - Gel Allergie au latex o Réactions immédiates (urticaire de contact, rhino-conjonctivite, asthme, anaphylaxie) o Réactions retardées (dermatite de contact allergique) o Réactions d’allergies alimentaires o Alternatives : vinyle/nitrile b. Le port du masque Le port du masque limite la transmission des maladies. Il existe deux types de transmission :  Gouttelette/contact: o Salive ou sécrétion des VAS o Taille: > 5µ o Distance: < 1m o Entre en contact avec les muqueuses ORL/yeux Grippe, virose (=laryngite,…), méningocoque  Aérienne : o Fines gouttelettes (toux) o Taille: < 5µ o Distance: pièce o Véhiculées dans l’air & inhalées Tuberculose, rougeole, varicelle 7 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Le risque infectieux dépend : 1) de la contagiosité du cas, qui elle-même dépend de l’agent infectieux, exprimée par le R0* (la rougeole est particulièrement contagieuse : RO = 18, alors que le RO de la grippe est à 2), de l’inoculum (densité de particules infectantes dans l’aérosol), de la viabilité des agents infectieux (une infection traitée devient très vite moins contagieuse), 2) de la distance entre la source et la personne exposée, 3) de la durée d’exposition. Habituellement on retient qu’une durée de 8 heures dans le même espace est nécessaire pour qu’un risque de transmission existe pour la tuberculose, par exemple, en dehors des contacts familiaux ou à l’hôpital, 4) de la circulation et des mouvements de l’air en cas de transmission par aérosols, 5) de l’immunité de la personne exposée (personne déjà immunisée naturellement ou par une vaccination ; immunodépression), 6) de la protection de la personne exposée, barrière mécanique (port de masque de protection) ou médicamenteuse (vaccination préexposition, traitement post- exposition). Le taux de reproduction de base : R0 Il permet d’estimer combien de personnes en moyenne seront infectés par une personne contaminée par ce virus. La formule : R0 = ß x c x d 8 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Où ß est la probabilité de transmission du virus lors d’un contact à risque Où c est le nombre de contacts à risque Où d est la durée de la contagiosité après infection Plus R0 est important, plus le niveau de contamination est important. Deux types de masques : a. Le masque chirurgical : Le masque chirurgical est à porter en cas de rencontre rapproche et longue dans le temps avec une personne malade dont la contagieux se fait par gouttelettes. b. Le masque respiratoire (type FFP = filtering face piece) : Le port d’un masque respiratoire à haute efficacité filtrante est préconisé pour assurer la protection personnelle vis-à-vis de maladies infectieuses ayant une transmission par voie aérienne 9 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 1.4 Les épidémies hospitalières ➔ Augmentation inhabituelle de l’incidence d’une « infection » au cours d’une période donnée et dans un secteur d’activité donné (unité de soin). Exemple : covid, grippe,… En cas d’épidémie dans le secteur des soins de santé : o Renforcement des précautions standards o Mise en place des précautions additionnelles o Déplacement des patients (isolement) o Fermeture de l’unité de soins aux nouvelles admissions Critères de gravité de l’épidémie (≥ 20 % patients) Apparition de nouveaux cas nosocomiaux malgré l’application rigoureuse de mesures 10 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 11 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 2. Les situations d’urgences Il existe différentes situations d’urgence : o Arrêt cardiaque/douleur thoracique o Malaise et perte de connaissance o Brûlures o Traumatismes crâniens mineurs o Coup de chaleur o Noyade o Dyspnée et étouffement 2.1 L’arrêt cardiaque Un arrêt cardiaque est : une perte de conscience brutale avec disparition du pouls, causée par l’incapacité soudaine du cœur à propulser le sang vers le cerveau et le reste du corps. Les 4 premiers gestes à faire en cas d’arrêt cardiaque : - Appel des secours - Réanimation précoce - Défibrillation précoce - Soins après la RCP En Europe, il y a en moyenne 1 arrêt cardiaque toutes les 45 secondes. Ce qui fait +/- 350 000 arrêt cardiaque par an en Europe et 10 000 par an en Belgique. Le pourcentage de chance de survie à long terme est de 5 – 10 % mais, la survie peut atteindre 60 % avec une réanimation immédiate et aller jusqu’à 75 % si on fait intervenir une utilisation appropriée d’un DEA. 12 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 2.1.1 Physiopathologie  Structure cardiaque La circulation du sang dans le cœur se fait en suivant un circuit en frome de 8 grâce au cœur, qui agit comme une pompe. Le sang pauvre en oxygène arrive dans l’oreillette droite (=atrium droit) par les veines caves (supérieures et inférieures). L’oreillette droite se contracte et le sang est expulsé dans le ventricule droit par la valve tricuspide. Le ventricule droit de contracte et expulse le sang dans les artères pulmonaires par la valve pulmonaire afin qu’il puisse aller se « réapprovisionné » en oxygène. Le sang revient au cœur dans l’oreillette gauche par les veines pulmonaires. La contraction de l’oreillette gauche permet le passage du sang vers le ventricule gauche par la valve mitrale. Le ventricule gauche se contracte à son tour pour expulser le sang dans l’aorte par la valve aortique. Le sang riche en oxygène peut alors être distribué à tous les organes, muscles et tissus de l’organisme. 13 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  Energie L’énergie est ce qui permet à nos cellules de réaliser leurs différentes fonctions. Cette énergie est retrouvée dans notre corps sous forme d’ATP à la suite de réactions métaboliques des cellules suivant le cycle de Krebs. Le cœur étant constitué d’un ensemble de cellule, il a besoin d’énergie pour pouvoir réaliser son rôle de pompe.  Activité électrique et mécanique Le système de pompe du cœur fonctionne grâce à des stimuli (=décharges) électriques réguliers. L’envoi d’un signal électrique provoque la contraction des oreillettes et ventricules. Le nœud auriculo-ventriculaire connecte les oreillettes aux ventricules et, grâce à sa conduction lente, génère un délai entre les contractions auriculaire et ventriculaire permettant d'optimiser le pompage sanguin. L’activité mécanique du cœur peut être comparée à un moulin. Les cavités se remplisse de sang (=diastole) avant de l’expulser vers le système cardiovasculaire (=systole). La précharge correspond à l'étirement initial des myocytes cardiaques (cellules musculaires) avant la contraction et la postcharge correspond à la force ou à la charge contre laquelle le cœur doit se contracter pour éjecter le sang. La pression artérielle systématique est la pression dans le ventricule gauche. 14 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 La pression artérielle pulmonaire est la pression dans le ventricule droit.  La fréquence cardiaque L’activité électrique du cœur se mesure grâce à un électrocardiogramme. Le test permet de voir si la dépolarisation des cellules via l’envoi de signal électrique se fait correctement et donc que la fréquence est bonne. Dans des conditions de santé normales, le tracé obtenu après un électrocardiogramme est pratiquement toujours le même. L’onde P correspond à une onde de dépolarisation auriculaire. Le complexe QRS est une phase de dépolarisation ventriculaire. L’onde T est une phase avant le commencement d’un nouveau cycle (=phase réfractaire). Entre 2 cycles, le cœur se repolarise. Pendant la phase T, le cœur est totalement inexploitable. Si il reçoit un signal électrique pendant cette phase , celui-ci n’est pas capable de se dépolariser correctement, il y a un « court-circuit » et cela engendre des problèmes pour la personne. 15 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Le cœur s’adapte très bien. Plus la fréquence cardiaque augmente, plus le débit cardiaque est important. Cependant, il existe une fréquence seuille au-delà de laquelle, le débit cardiaque chute considérablement malgré le fait que la fréquence cardiaque ne cesse d’augmenter. Cette chute du débit cardiaque peut avoir des répercussions importantes pour la santé et survient généralement lors de la pratique d’un sport intensif. 16 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  Les causes de l’arrêt cardiaque Cardiaques Non cardiaques Pathologie coronaire – 80% Embolie pulmonaire Cardiomyopathie – 10% Pneumothorax suffocant Cardiopathie (valvulaire, Obstruction des voies aériennes, congénitale,…) – 5% hypoxie Sans modification structurelle (QT Iong, Hypovolémie quelle que soit la cause Brugada,…) – 5% (hémorragie, anaphylaxie,…) Causes métaboliques (acidose, troubles ioniques,…) Hypothermie Intoxication médicamenteuse Seulement 8 sur toutes les causes d’arrêt cardiaque sont réversibles : - Hypoxie (manque d’O2 dans le sang) - Hypothermie - Hémorragie importante - Hyperkaliémie (taux trop important de K) - Tamponnade - Thrombose - Toxine - Pneumothorax suffocant ➔ Pneumothorax suffocant : Le pneumothorax sous tension, c’est lorsqu’il y a un rétrécissement du poumon. Son rétrécissement fait qu’il va aller pousser le cœur hors de sa zone. 17 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 ➔ Thrombose – obstruction des voies aériennes : Exemple : Thrombose dans la jambe. Un caillot se décroche de son point d’ancrage (là où il s’est formé). Ce caillot va passer par la veine cave pour atteindre le cœur. Le cœur va l’envoyer vers les poumons. A partir de ce moment, il est impossible de l’éjecter. Le caillot va obstruer le passage du sang. ➔ Tamponnade : La tamponnade cardiaque est une pression exercée sur le cœur par l'accumulation de liquide ou de sang dans le sac composé de deux feuillets qui enveloppe le cœur (péricarde).  Prévention et détection Les anomalies cardiaque ne sont pas détectable à l’aide d’un électrocardiogramme. Pour le moment il y a toujours aucun test qui permet de détecter les anomalies cardiaques. Il faudrait un test qui mixe les résultats obtenus grâce à un test sensible et les résultats d’un test spécifique pour pouvoir être sûr du résultat obtenu. Ce qui veut dire qu’il est impossible de savoir prédire s’il n’y a aucun risque que quelque chose se passe après l’effort. Les ECG peuvent montrer des faux positifs (haut risque). 18 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 2/3 des arrêts cardiaques soudains ont des anomalies ECG préalable.  Pathologie coronaire ( principale cause de l’arrêt cardiaque) Notre corps est constitué de 3 artères coronaires. Avec une alimentation grasse ou trop sucrée, le gras s’accumule dans les artères coronaires ce qui les rétrécit. Le principal symptôme d’un bouchement d’une artère coronaire est la douleur. Celle-ci est difficile à décrire car elle n’est pas précise (œsophage, thorax, cœur, douleur dans le bras, les mâchoires,…). Lorsqu’une personne se plaint d’une douleur diffuse dans ces régiosn du corps, il est important de prendre la situation au sérieux pour limiter au maximum les conséquences éventuelles. Un Infarctus (bouchement total d’une artère) de type STEMI (élévation des segments ST) est visible sur un électrocardiogramme. Si il n’est pas pris à temps, il entraine la mort de la personne. Si une artère est bouchée, le sang n’arrive plus jusqu’au cœur. C’est le bout du cœur qui souffre en premier. Les cellules vont ensuite réagir en dépolarisant de manière anarchique. 19 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Dans le cas d’un accident cardiaque, il est possible d’observer une activité électrique (sur un ECG) sans activité mécanique (=mouvements) mais on ne peut pas avoir une activité mécanique sans activité électrique. La recherche d’un poult cardiaque n’est pas utile et nécessaire car il est possible de penser ressentir un battement alors que c’est le nôtre que l’on ressent. De plus, le présence d’un poult ou non ne change pas la prise en charge du patient. - La tachycardie ventriculaire (avec activité électrique – avec ou sans activité mécanique) Rythme cardiaque régulier, fréquence supérieure à 120 bpm, complexe QRS large, évolution en fibrillation ventriculaire, défibrillation en fonction de la conscience ou non du patient. - La fibrillation ventriculaire (avec activité électrique – sans activité mécanique) Rythme cardiaque irrégulier, fréquence supérieure à 200 bpm, EGC désorganisé, pas de contraction ventriculaire, pas de pouls, mort apparente)  La défibrillation L’utilisation d’un défibrillateur permet de dépolariser le myocarde (=muscle du cœur) et d’allonger la période réfractaire (phase T). Il permet aussi d’interrompre les circuit de réentrée et les foyers de décharge à homogénéité électrique. Le cœur retrouve un rythme sinusal grâce à un puissant courant électrique. Un défibrillateur fonctionne sur batterie. Il analyse le rythme cardiaque de la victime toutes les deux minutes et permet de donner des indications précise. 20 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Après avoir administrer le choc électrique (qui permet de dépolariser les cellules du cœur) il faut continuer le massage cardiaque jusqu’à ce que la personne montre des signes visibles de vie (mouvements). Lorsqu’on effectue une réanimation avec un DEA(=défibrillateur externe automatique), il est important de ne pas avoir de contact avec le patient car sinon on perturbe les données que la machine enregistre (artéfacts). Une fois le choc électrique envoyé, il faut absolument reprendre le massage cardiaque par cycle de 2 minutes, en enfonçant la cage thoracique d’au moins 5 cm dans l’abdomen. ! Avant d’administrer le choc à la personne il faut attendre la fin du signal sonore.  Le massage cardiaque La fréquence la plus adaptée, pour le massage cardiaque, est entre 100 et 120 bpm Low flow : Massage cardiaque mais il n’est pas fait correctement. No flow : Aucune réanimation de la part des autres. Il existe des machines automatiques pour la réanimation car il n’est pas possible pour un humain de corpulence de tenir plus de 2 minutes un massage. Les mains doivent être au centre du thorax, sur le sternum, entre les 2 seins. Il faut être vertical, les épaules doivent être au-dessus du patient pour pouvoir utiliser toute sa force. ➔ 30 compressions et 2 ventilation pendant 2 min. Il n’y a pas de différence au niveau du massage cardiaque pour une femme enceinte. Certaines personnes dispose d’un pacemaker. Il s’agit d’un dispositif médical qui stimule µ le cœur en cas de troubles du rythme cardiaque. Il est directement implanté sous la peau quand le stimulateur naturel du cœur est défaillant. 21 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  La réaction cardiovasculaire Recommandations européennes 1. Se mettre en sécurité Dégager la zone en cas de présence de câbles électriques, gilet fluo,… 2. Evaluer la conscience de la victime Ne pas chercher de pouls. Regarder si la personne répond demandant de serrer la main, … S’il y a une réaction, il n’y a pas d’arrêt cardiaque. 3. Head tilt -chin lift Dégager les voies respiratoires en basculant la tête vers l’arrière (extension de la nuques) 4. VES Voir, écouter, sentir (respiration) ! Gasps Les gasps sont des mouvements respiratoire lents, bruyants et inefficaces. Il surviennent brièvement après l’arrêt cardiaque dans les +/- 40% des cas. Il ne faut pas les confondre avec une respiration normale car il s’agit du passage de l’air restant dans les voies respiratoires qui fait du bruit.  AMU (= aide médicale urgente) L’aide médicale urgente se divise en 3 types d’aides. a. Les ambulances 2 ambulanciers et possibilité de transport du patient b. Les PIT 2 ambulanciers, 1 infirmiers et possibilité de transport du patient c. Le SMUR 22 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 1 infirmer, 1 docteur et aucune possibilité de transport du patient Noyade Priorité à la ventillation + utilisation d’un DEA Brulures Traumatismes 2.2 AVC L’acronyme AVC signifie accident vasculaire cérébral. Il existe deux types d’AVC : - AVC ischémique : artère bouchée par un caillot qui prive une certaine région du cerveau de sang d’oxygène. - AVC hémorragique : rupture des vaisseaux sanguins, le cerveau n’est plus alimenter correctement en oxygène. 23 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Lorsque l’on se retrouve face à quelqu’un qui fait un AVC, il faut agir vite afin de limiter les « dégâts ». Plus on intervient vite, moins la personne à de chance d’avoir des séquelles au niveau cérébrale. On estime que, lors d’un AVC, 200 millions de neurones sont détruites chaque minutes. La destruction de neurones étant irréversible, l’AVC est la troisième cause de décès dans le monde.  Les symptômes d’un AVC Les victimes d’un AVC ont souvent la moitié du visage qui tombe vers le bas, un membre paralysé et des difficultés à s’exprimer. Moyen mnémotechnique : F.A.S.T 24 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  Interventions Pour soigner un AVC (quand il est pris à temps) il existe deux méthodes : - La thrombolyse : perfusion que l’on met au patient et qui permet de dissoudre le caillot qui bouche l’artère. Cette intervention doit être effectuer dans les 4 heures suivant l’AVC. - La thrombectomie : petite pince qui permet d’aller aspirer le caillot directement dans l’artère. La thrombectomie est réalisée soit en complément de la thrombolyse ou soit seule. Cette intervention doit être effectuée dans les 6 heures suivant l’AVC. 2.3 Malaise Un malaise est : un épisode de gêne et de faiblesse, généralement transitoire. Il est souvent accompagné de vertige, de lipothymie (baisse du débit sanguin cérébral) ou même d'une perte de connaissance brève (syncope), parfois de convulsions (= moment d’inconscience avec une absence de signal envoyé au cerveau). Un malaise vagale est une perte de conscience brève et transitoire due à une baisse soudaine de la pression artérielle, du rythme cardiaque et du flux sanguin. Généralement, il précède la syncope (= fait de tomber, perte de connaissance totale).  Le réflexe de Bezold-Jarisch Le réflexe de Bezold-Jarisch, est un réflexe dont le point de départ se situe au niveau du ventricule gauche. Il emprunte les voies vagales et entraîne : une bradycardie (=diminution du rythme cardiaque), une hypotension et une vasodilatation (=agrandissement des vaisseaux) périphérique. 25 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  La syncope Une syncope est une perte de conscience brève, habituellement brutale et avec récupération spontanée. Elle est causée par une diminution de la circulation du sang au cerveau. Il existe des syncopes convulsivantes et des syncopes cardiaques. a. Les syncopes convulsivantes b. Les syncopes cardiaques Dans la majorité des syncopes d’origine cardiaque, on observe un trouble du rythme cardiaque (tachycardie ventriculaire de courte durée ou anomalie du rythme cardiaque). Pour déterminer le type de syncope que le patient a fait, on va de la pathologies la plus graves (syncope cardiaque) à la moins grave (syncope vagal). Cette évaluation du degré de gravité se fait grâce à une échelle précise. 26 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  Prise en charge La première chose à faire lorsqu’on se retrouve face à une personne qui fait une syncope est d’appliquer le VES (voir-entendre-sentir). Si la personne respire, la mettre en position de Trendelenburg (=lever les jambes). Si elle ne respire plus, la personne fait probablement une syncope cardiaque. Il faut appeler les secours. Pur prévenir la récidive, il faut éviter les éléments favorisants qui sont : la déshydratation, station debout prolongée, la vue de sang/aiguilles, le confinement dans des locaux surchauffés. Le port de bas de contention permet d’aider à éviter les syncopes. c. L’hydrocution L’hydrocution est autre type de malaise/syncope dû à une différence importante entre la température de l’air extérieure et celle de l’eau. Le sang en périphérie, au contact de l’eau froide, se refroidi rapidement. Le cœur reçoit subitement du sang froid et il « n’aime pas ça ». En réaction au choc thermique, l’organisme fait une réaction d’hypotension et le cœur une tachycardie importante. Cela entraine une perte de connaissance. 2.4 Noyade La noyade est une atteinte respiratoire primaire par immersion ou submersion dans un milieu liquide. Il s’agit de la troisième cause de décès d’origine accidentelle (+/- 150 000 décès annuel dans le monde). 3 tranches d’âge sont principalement touchées par la noyade : - Les enfants qui ne savent pas nager. - Les jeunes adultes (dérives dues à l’alcool). - Les personnes âgés qui ne savent plus bien nager. 27 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Il faut distinguer deux types de noyades : - Les noyades primaires – 90% des cas La noyade primaire survient lorsqu’une personne ne sait pas nager et tombe dans l’eau par accident ou non. - Les noyades secondaires – 10% des cas La victime sait nager mais rencontre un problème dans l’eau, à cause de facteurs extérieurs.  Physiopathologie de la noyade Lorsque de l’eau rentre dans la bouche, un mécanisme reflex permet de fermer les voies respiratoires. Cependant, ce reflex est temporaire. SI la personne reste trop longtemps immergée, les voies se réouvre (trouble de la conscience donc diminution du reflex) ce qui provoque l’inondation des voies respiratoires et donc l’étouffement.  Noyade en eau douce vs eau de mer La noyade en eau douce est trois fois plus mortelle que la noyade en eau de mer. Lors d’une noyade en eau douce, l’eau qui rentre dans l’organisme ne contient quasiment pas de sel. L'eau douce étant moins concentrée en sel que le sang, elle va traverser, selon le principe de l'osmose, la membrane alvéolaire pour se diluer avec le sang (plasma). Le passage de l'eau douce dans le sang veineux est appelé hémodilution, il est caractérisé notamment par une augmentation de la masse sanguine qui peut doubler en quelques minutes. 28 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 L'eau de mer étant plus concentrée en sel que le sang, le phénomène opposé se produit. Toujours selon le principe de l'osmose, la partie eau du sang (plasma) traverse la paroi alvéolaire pour se mélanger à l'eau de mer présente dans les poumons. Il s'en suit une forme de noyade interne ayant pour conséquence une diminution du volume sanguin appelé hémoconcentration et un œdème aigu du poumon. Le sang présent dans le système veineux est plus concentré, moins fluide du fait de l'osmose et de la perte de la la partie eau du sang (plasma).  Gravité d’une noyade Une hypoxémie (=diminution anormale de la quantité d'oxygène contenue dans le sang) profonde peut survenir même après l’inhalation de très petites quantités d’eau (1—2 ml/kg). La survenue de perturbations électrolytiques significatives nécessite de larges quantités d’eau aspirée (> 22 ml/kg). Il existe une classification pour la gravité des noyades : Aquastress (personne qui boit la tasse) Le petit hypoxique (petite quantité d’eau dans la trachée mais la personne reste consciente) Le grand hypoxique (personne qui n’est plus consciente mais a encore des chances de s’en tirer) L’anoxique (personne qui est décédée) La noyade entraîne presque immédiatement des conséquences physiologiques graves: Sur le plan cérébral : une perte de conscience suivie de lésions irréversibles après environ 3 minutes (parfois plus dans l’eau froide) Sur le plan cardiaque : des troubles du rythme cardiaque, puis un arrêt cardio- respiratoire. 29 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 La durée de survie lors d’une noyade dépend de la température de l’eau ainsi que du temps passer en apnée.  La prise en charge après une noyage ! ne pas se fier à la valeur que l’on va obtenir sur le saturomètres. ! couverture de survie, la partie dorée à l’extérieure permet d’absorber la chaleur de l’extérieur et de maintenir la victime au chaud. Lors d’une noyade, il faut en premier lieu évaluer le niveau de conscience de la personne touchée. Si le patient est inconscient, vérifier la présence de respiration. En cas de respiration absente, la victime est en arrêt cardio-respiratoire (=ARCA). Dans ce cas, appeler le 112 et débuter les manœuvres de réanimation dès que possible. Il est indispensable de lutter contre l’hypothermie. Il existe deux méthodes : - Le réchauffement passif (couverture isotherme) 30 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 - Le réchauffement actif externe (couverture chauffante, …) Si après une noyade le patient est inconscient, libérer les voies aériennes, administrer de l’oxygène si disponible et mettre en PLS. Si le patient est conscient, il faut lui administrer de l’oxygène si disponible, laisse le patient tousser, le réchauffer, le rassurer et l’emmener à l’hôpital.  la syncope hypoxique en apnée sportive Nous respirons un gaz appelé air qui est un mélange d’azote, d’oxygène et quelques autres gaz en plus petite quantité. Le stimulus du centre respiratoire est le C02. Le centre respiratoire correspond à des centres de contrôle dans le système nerveux qui gèrent la ventilation pulmonaire. Chez l'humain, il est situé dans la moelle allongée et le pont, dans le tronc cérébral. Le groupe respiratoire situé dans le pont comprend deux zones appelées centre pneumotaxique et centre apneustique. De manière générale, le centre respiratoire est chargé de générer et de maintenir le rythme de la respiration, mais aussi de l'ajuster pour maintenir une réponse homéostatique aux changements physiologiques. L’hypoxie est un terme médical utilisé pour désigner un manque d’apport en oxygène au niveau des tissus de l’organisme. Localisée ou généralisée, l’hypoxie nécessite une prise en charge médicale adéquate pour éviter la survenue de complications. L’hypoxie est une pathologie qui touche les personnes asthmatiques, les personnes présentant un risque d’anémie, les personnes présentant un risque cardiovasculaire, les plongeurs, les fumeurs. Une autre pathologie touche le dernier groupe de personnes. La bronchopneumopathie chronique obstructive, également appelée BPCO, est une forme grave de bronchite qui affecte le souffle et provoque des dommages irréversibles des poumons. C'est une maladie à progression lente qui évolue sur plusieurs années. 31 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Les apnéistes sportif peuvent être victime de syncope hypoxique. Elle peut se produire sous l’eau ou en surface, même quelques secondes après la reprise ventilatoire. - Pa02 < 40 mmHg → altération du jugement critique - Pa02 < 30 mmHg → perte de connaissance 2.5 Les brulures La peau est composée d’une couche imperméable qui se décompose en trois épaisseurs : épiderme, derme et hypoderme. Il existe différents types de brulures classés selon le degré de gravité de celles-ci. o La brulures du premier degré -> coup d soleil, touche le derme uniquement o La brulure du second degré -> formation de cloches, peau qui pèle, plus de poil o La brulure du troisième degré -> les terminaisons nerveuses sont atteintes En cas de brulure, appliquer la règle des 3x20 : eau à 20° à 20 cm de la peau et pendant 20 minutes.  Calcul de la surface cutanée brûlée Notre surface corporelle équivaut 1,7 m² et notre main en représente seulement 1%. La peau à deux fonction principale : maintien de la chaleur et maintien des liquides en places. La règle des 9 de Wallace permet d’évaluer l’étendue d’une brûlure sur le corps en calculant un score. Cette méthode permet de procéder rapidement à une première estimation de l’étendue de la brûlure en associant 9% (ou des multiples de 9) de 32 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 surface totale à chaque partie du corps, pour un total de 100%, avec 1% pour la zone des parties génitales.  Grands brulés et critères de consultation médicale Pour les grands brulés, l’hydratation est le plus important. Il existe tout de même des limites à l’hydratation. Trop d’eau entraine une distension du derme ce qui provoque une hypo perfusion des tissus (=œdème). A l’inverse, un défaut de remplissage entraine une majoration de la perméabilité capillaire ce qui provoque un choc hypovolémique et déshydratation. Une brulure nécessite une consultation médicale en fonction de l’étendue de la surface brulée (supérieure à 1% -> consultation) du degré de brulure, si il s’agit d’un enfant, d’une personne âgée ou une situation de comorbidités. Cela varie aussi en fonction de la localisation ( cou, visage, main, organes génitaux -> consultation), du type de brulures (chimique ou électriques) et suivant le fait qu’il s’agisse d’une brulure circulaire (qui fait le tour d’un membre) ou non. ! Dans tous les cas, il faut éviter d’appliquer des crèmes mais plutôt couvrir avec des compresses imbibées de sérum physiologique si nécessaire. 2.6 Traumatisme crânien mineur L’évaluation de gravité d’un traumatisme cranien s’effectue grâce à l’échelle de Glasgow. ! Le score Glasgow minimum est 3 et un score Glasgow maximum de 15 (examen) 33 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 o Traumatisme crânien grave : GCS est ≤ 8 – plus de protection des voies respiratoires, la langue n’a plus de tonus. o Traumatisme crânien modéré : GCS entre 9 et 12 o Traumatisme crânien léger : GCS ≥ 13 Lors d’un trauma crânien grave, il peut se produire une fracture de la base crânienne identifiable grâce à des hématome en lunette autour des yeux et d’autres derrière les oreilles (mastoïde) et souvent il y a un écoulement nasale ou auriculaire.  Le traumatisme crânien mineur = commotion cérébrale Les premier symptômes d’un traumatisme crânien mineur sont dit aspécifiques. Il s’agit de céphalées légère à modérée (= douleur ressentie au niveau de l'extrémité céphalique), photo et/ou phonophobie (intolérance au bruit et à la lumière), nausées, amnésie. 5 à 15% de ces patients présentent une lésion intracrânienne, dont seulement une minorité nécessite une intervention neurochirurgicale. Après un traumatisme crânien mineur, pas d’activité physique ni intellectuelles. Un traumatisme crânien grave est déclaré lorsque : Persistance d’un GCS altéré ou anomalie neurologique focale (=anomalie d’une région spécifique du corps), Altération persistante de l’état de conscience, vomissement, céphalées intenses, coagulopathie connue, intoxication à la drogue ou à l’alcool, lésions multiples sévères associées, comorbidités importantes et une victime âgée de plus de 65 ans. On considère que tout traumatisme crânien s’accompagne d’un traumatisme cervical. 34 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 2.7 Le traumatisme cervical Tout traumatisé crânien, en particulier lorsqu’il présente une altération de la vigilance, doit être considéré comme un traumatisé vertébro-médullaire jusqu’à preuve du contraire. Lors d’un traumatisme cervical, les séquelles seront différentes selon l’endroit de la lésion. Le centre respiratoire se trouve au niveau des vertèbres C1,C2 et C3. Une lésion dans cette partie de la colonne n’est pas viable. Un choc au niveau des autres vertèbres cervicales entraine une tétraplégie (=paralysie des 4 membres). Enfin, une lésion au niveau des vertèbres thoracique entraine une paraplégie (=paralysie des membres inférieurs). Lorsque le système nerveux centrale est touchée, on parle d’hémiplégie. Elle est souvent causée par un AVC. Suivant l’endroit précis de la lésion, les régions paralysées peuvent varier. 35 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Lorsqu’on le se retrouve face à une personne qui présente potentiellement un risque de traumatisme cervical, il faut placer la personne en position de décubitus strict (=décubitus dorsal) de façon à maintenir l’axe tête-cou-tronc. ! Les manipulations doivent se faire de manière très délicate afin de ne pas aggraver les blessures. Ensuite, on recherche des symptômes neurologiques qui serait signe de paraplégie, tétraplégie, paresthésie (fourmillement) ou encore hypoesthésie (perte de sensibilité cutanée).  Critères de Nexus Si on peut répondre non à toutes les questions du critère de Nexus, on ne fait pas scanner. - Absence de trouble de l’état de conscience - Absence de troubles neurologiques focaux - Pas de douleur lors de la palpation postérieure de la colonne cervicale - Absence d’Intoxication : drogues, alcools,… - Pas de douleur distractive du moment qu’il n’y ai pas une autre douleur importante ailleurs qui altère la réponse. 2.8 Le coup de chaleur Un coup de chaleur est : augmentation rapide de la température centrale au-dessus de 40°C associée à une altération de l’état de conscience chez des sujets exposés de façon prolongée à une température ambiante chaude et humide (coup de chaleur classique) ou au décours d’une activité physique intense et soutenue (coup de chaleur d’exercice).  La production de chaleur humaine Le corps humais se réchauffe soit grâce à la température ambiante élevée (exogène), soit par lui-même (endogène). Dans ce cas, le métabolisme et/ou l’activité musculaire nous réchauffe. Nous perdons de la chaleur de deux manières : par convection et par conduction. La perte de chaleur par convection se produit lorsque l’énergie thermique se déplace d’un objet chaud vers un environnement plus froid. 36 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 La perte de chaleur par conduction est un mode de transfert thermique provoqué par une différence de température entre deux régions en contact. La régulation de la chaleur se fait grâce à la vasodilatation, la transpiration et une augmentation du débit cardiaque.  Le coup de chaleur Une personne qui à un coup de chaleur présente les symptômes suivant : - Température corporelle élevée - Tachycardie (accélération du rythme cardiaque au-dessus de la normale) - Tachypnée (augmentation de la fréquence respiratoire) - Altération neurologique o Troubles de l’état de conscience o Convulsions o Coma Les traitements permettent d’évacuer la chaleur et sont : Par conduction - Immersion dans l’eau glacée ou froide - Packs de glaces sur une partie ou la totalité du corps - Couvertures réfrigérantes Par évaporation et convection - Repos - Déshabillage - Aération à l’aide de ventilateurs dans une ambiance thermique de 20 à 22 °C - Humidifier la surface du corps à l’aide de linge humide (25–30 °C) 2.9 Dyspnée et obstruction respiratoire La dyspnée est : une sensation désagréable de manque d’air ou de difficulté à respirer. Les personnes atteintes de dyspnée ressente une gêne respiratoire, parfois sans effort physique significatif. La polypnée est : une forme de dyspnée. Elle se caractérise par une augmentation de la fréquence respiratoire associée à une diminution du volume d’air inspiré et expiré. Aux causes souvent pulmonaires ou cardiaques, ce trouble de la respiration se traduit généralement par une sensation d’essoufflement. Le tirage intercostale et le tirage subscapulaire sont des signes de détresse respiratoire. 37 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 On peut repérer une dyspnée grâce à un saturomètre qui permet de calculer le pourcentage d’oxygène dans le sang. Toutefois, il peut y avoir des erreur de lecture. L’apport en oxygène peut se faire grâce à des lunettes, un masque ou masque récupérateur. La fraction inspirée en Oxygène (FiO2) est la fraction ou le pourcentage d'oxygène présent dans le mélange gazeux que respire une personne.  L’obstruction respiratoire Chez les enfants, le larynx à la taille d’un cône. Il s’élargit à l’âge pour devenir un cylindre à l’âge adulte. Une obstruction respiratoire peut être causé par un morceau d’aliment, un objet, la langue,… Dans la plupart des cas, on a affaire à une obstruction modérée. La seule chose à faire est d’encourager la toux et surveiller l’évolution. En cas d’obstruction sévère, la personne n’arrive plus à parler et la toux est inefficace. La personne peut devenir inconsciente. Le geste à faire en cas d’obstruction des voies respiratoires est la manœuvre de Heimlich. Elle consiste à effectuer des tapes dorsales à la victime et des compressions abdominales en dernier recours. 38 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 2.10 Les hémorragies Le corps humain d’un adulte contient 5 litres de sang, soit 65 à 75 ml/kg. Pour calculer le débit cardiaque : fréquence cardiaque x le volume éjecté. Lors d'une hémorragie, la perte de sang entraîne une perte du volume sanguin. La première réaction du corps est d'augmenter la fréquence cardiaque pour compenser la diminution du débit cardiaque. Les organes vitaux, comme le cerveau, le foie, les reins, le cœur et le pancréas, sont prioritaires pour recevoir le sang. On les appelle « organes nobles ». Cependant, plus l'hémorragie dure, moins le sang atteint même ces organes essentiels. Il y a une diminution de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle.  Les symptômes Les symptômes d’une hémorragies sont : - Tachycardie - Sensation de soif - Tachypnée - Hypotension, malaise, perte de connaissance - Pâleur, marbrures sur la peau 39 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 - … On parle d’état de choc lorsque la peau prend un aspect marbré. Il apparait lorsque le système privilégie la vasoconstriction des vaisseaux protégeant l’irrigation du cœur, du cerveau et du rein (organes nobles). Les conséquence d’une hémorragie permettent de définir la gravité de celle-ci. Elles sont divisées en 4 grades, allant de la plus légère à la plus grave. Lorsque l’on rencontre une personne qui présente une hémorragie, on peut évaluer approximativement le volume de sang déjà perdu. Un poing représente environ 500ml, tandis qu’une flaque de 30cm² équivaut à 100ml. Une hémorragie au niveau du thorax ou du bassin entraine souvent une perte de 2 litres de sang. Une au niveau du fémur 1,5 litre, au tibia 1 litre. Si la victime a une hémorragie au bras, il y a souvent perte de 500 ml de sang et si c’est l’avant-bras qui est touché, 250 ml. ! pour une même quantité de sang au sol, suivant le revêtement sur lequel on trouve une flaque, la quantité peut paraitre plus ou moins impressionnante.  Les hémorragies externes Dans le cas d’une hémorragie externe : - Coucher et couvrir le patient - Surélever les jambes - comprimer la plaie si c’est un membre qui saigne (comprimer au niveau des origines) - SI malgré la compression ça ne s’arrange pas -> garrot sur les membres 40 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  Les hémorragie externalisées Les hémorragies externalisées sont : des épanchement de sang à l’intérieur de l’organisme et qui s’extériorise par un orifice naturel (oreille, nez, bouche, voies urinaires, anus, vagin). Elles peuvent être divisées en plusieurs catégories : a. La rectorragie (=hémorragie qui provient du rectum) – Peu grave b. L’hématémèse (=vomissement de sang) – Peu grave c. La cirrhose hépatique (=hémorragie hépatique) – Cas urgent Rupture des varices œsophagiennes. L’estomac se rempli de sang. Le taux de mortalité est de 20% après 6 semaines. d. L’hémoptysie (= toux de sang) e. L’épitaxie (=saignement de nez). Peut être influencé par un grattement de nez. En cas de saignement, comprimer la zone, mettre de la glace. Si saignement à répétition -> cautérisation ou mèche. 41 Introduction au métier de kiné : approche réflexive et introduction au cadre professionnel Partie de Marie Delens Premier quadrimestre LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Plan 1. Formation au métier de kinésithérapeute 1.1. Approche réflexive 1.2. Métacognition 1.3. Identité professionnelle 2. Le métier de kinésithérapeute 2.1. Définition et profil de compétences 2.2. Caractéristiques et spécificité 2.3. Enjeux liés à la pratique 3. Introduction au cadre professionnel 3.1. Cadre juridique: implications pratiques 3.2. Repères éthiques 3.3. Communication et aspects relationnels (4. Le corps: repères et pistes de réflexion) 2 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 1. Formation au métier de kinésithérapeute 1.1 Approche réflexive Concept issus de l’enseignement, de la pédagogie. La pratique réflexive désigne la capacité d’une personne à réfléchir à sa pratique professionnelle en devenant l’objet de sa propre réflexion. Le but de l’approche réflexive permet d’agir avec des méthodes pour atteindre ces objectifs. L’approche réflexive revient à : o réfléchir et s’observer réfléchir sur sa pratique (repérer ses propres pensées et croyances) o Auto-évaluer/auto-critiquer (ses actions, ses prises de décisions, la compréhension de ce qui les sous-tend) o Mettre en perspective d’autres manière d’agir dans le but de découvrir d’autres façon de faire o Se poser des questions pour stimuler la réflexion: Informatif Descriptif Réflexif Métacognitif Affectif Conceptuel La réflexion (observation, description,…) sur notre pratique nous amène à l’action. L’action peut être l’acquisition de nouveaux gestes, d’expérience mais aussi la transformation, l’adaptation, la modulation et l’amélioration des pratiques. L’amélioration des pratiques attendues est dans le but de délivrer les meilleurs soins possibles. 3 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  La temporalité de l’analyse réflexive L’analyse réflexive à une valeur temporelle qui se divise en deux aspects : o Développement professionnel continu (imprévus à « surmontés ») o Capacité d’adaptation en temps réel (traitement, geste technique,…) Une approche réflexive complète repose sur différents points : a. Praticien.ne réflexive: posture professionnelle L’action vient d’un jugement, une prise de décision professionnels nécessite la mobilisation adéquate de connaissance et d’expériences. b. Compétence professionnelle ➔ Pprofil de compétence: adaptation des compétences professionnelles à des situations complexes concrètes, à différents groupes cibles et différents environnements de travail. c. Utilisation de supports type portfolio +/- un cv détaillé (+ Portfolio dans le cadre de la promotion de la qualité) d. Peer-review, supervisions,… En lien avec la promotion de la qualité en kinésithérapie. e. Importance de l’évaluation des stratégies d’amélioration utilisées 1.2 Métacognition La métacognition est : l’aptitude globale d’un individu à développer une pensée à propos de sa propre pensée. En pédagogie, la métacognition est : le regard qu’une personne porte sur sa démarche mentale avant, pendant et/ou après l’apprentissage. Elle porte ce regard dans un but d’action afin de planifier, évaluer, ajuster et vérifier son processus d’apprentissage. Quelques questions pour analyser et comprendre ses propres stratégies d’apprentissage : Qu’ai-je mis en place pour procéder à tel apprentissage? Comment ai-je procédé? Quel était le but visé? 4 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Quelle est ma manière de m’auto-évaluer dans la phase d’apprentissage/mémorisation/…? Puis de m’auto-réguler? Quels ont été les résultats obtenus? Quelles sont pour moi les conditions idéales pour apprendre? Quelle connaissance ai-je d’autres façons de faire? Ces questions peuvent être divisée en 3 catégories correspondant aux 3 types de métacognition : métacognition proactive (planification, orientation), métacognition interactive (régulation, vérification) et métacognition rétroactive (évaluation et auto- régulation). 1.3 Identité professionnelle L’identité professionnelle consiste à trouver un équilibre entre ses connaissances, ses croyances, ses attitudes, ses valeurs et ses aspirations, mais aussi les normes, les règles, les valeurs et les codes qui régissent sa profession. note : le travail pluridisciplinaire peut créer des tensions et il peut y avoir un « overlap » entre les professions. 5 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 2 Le métier de kinésithérapeute 2.1 Définitions et profil de compétences  Définition La kinésithérapie est une discipline ancrée dans les sciences biomédicales, incluant les sciences de la motricité et de la réadaptation fonctionnelle. Elle possède ses propres cursus, sa propre recherche scientifique et son approche clinique qui vise principalement au maintien fonctionnel, à l’amélioration fonctionnelle et au rétablissement fonctionnel des différents systèmes du corps humain. La kinésithérapie est une profession des soins de santé orientée patient/client qui s’exerce aussi bien dans un contexte préventif que dans le contexte des soins de santé et du bien-être amenant l’optimisation du mouvement du corps humain, de son fonctionnement quotidien et la participation à la vie sociale. Les objectifs du métier sont : o L’expertise du mouvement et du fonctionnement humain (évaluation du profil de santé et de la situation fonctionnelle au sens large) Les soins kinésithérapeutiques visent à atteindre les objectifs suivants : a. Dispenser des soins adaptés à la demande d’aide ou de soins du patient, en accordant de l’attention à l’autogestion et à l’empowerment. b. Prévenir l’apparition et la récidive de problèmes fonctionnels exprimés en termes troubles, de limitations et de problèmes de participation. c. Supprimez, diminuer ou équilibrer les problèmes de santé identifiés dans les fonctions les structures anatomiques les activités et la participation. d. Créer des possibilités d'amélioration ou de maintien du niveau de participation du patient et de sa qualité de vie. Proposez un accompagnement et un soutien des symptômes du patient ; éducation à la douleur influencer l'attitude virgule le comportement et le style de vie du demandeur d'aide pour autant qu'ils aient un lien avec la demande d'aide et/ou le problème de santé ce questionner, conseiller et éduquer à certaines circonstances de travail. Grâce à une approche méthodique : o Analyse de la situation/demande d’aide + information au/à la patiente o Interrogatoire et anamnèse o Examen o Formulation d’un diagnostic et d’une indication thérapeutique o Plan de soins (objectifs – stratégie – organisation) o Exécution du traitement 6 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 o Evaluation (+ rapport, le cas échéant) o Clôture (+ rapport, le cas échéant) Pour travailler sur différents terrains professionnels : 1ère, 2ème et 3ème ligne Et avoir différents rôles : o Prestataire de soins o Manager/entrepreneure o Développeur/euse professionnel.le o Recherche scientifique, innovation  Profil de compétence 1) Raisonnement clinique Mener et développer un raisonnement clinique, dans chacune des étapes de la prise en charge du patient, dans des situations simples (vignette clinique, cas simulés et cas réels encadrés), en intégrant une démarche « evidence-based practice » (EBP) et en ayant une posture de développement continu de ses compétences. 2) Diagnostic* et planification Réaliser un diagnostic* en kinésithérapie et réadaptation, et planifier l’intervention thérapeutique, dans des situations simples (vignette clinique, cas simulés et cas réels encadrés). 3) Intervention thérapeutique Réaliser l’intervention thérapeutique en impliquant le patient, en évaluer l’efficience et l’adapter si nécessaire dans des situations simples (vignette clinique, cas simulés et cas réels encadrés). 4) Relation thérapeutique Etablir une relation et une communication thérapeutique constructive avec le patient dans des situations simples (vignette clinique, cas simulés et cas réels encadrés). 5) Motricité et didactique Soigner par le mouvement en s’appuyant sur ses connaissances, son propre potentiel de mouvement, en ayant une approche didactique. 6) Attitude Scientifique Mobiliser les fondements et avancées scientifiques de manière critique et non dogmatique dans sa formation et sa pratique professionnelle * 7 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 7) Communication et travail en équipe Communiquer et interagir de manière rigoureuse et efficace, par écrit et oralement, avec différents acteurs, en ayant conscience de son rôle de kinésithérapeute , dans des situations simples (vignette clinique, cas simulés et cas réels encadrés). 8) Gestion Gérer les aspects juridiques / légaux, administratifs et de sécurité nécessaire à ses premières expériences de kinésithérapeute (stages). 9) Déontologie et éthique Prodiguer les soins de manière responsable dans le respect de la déontologie et de l’éthique. 10) Promotion de la santé Analyser un système de santé publique et son impact sociétal 2.2 Caractéristiques et spécificités du métier de kiné Caractéristiques : qui constitue le trait distinctif ou spécifique de quelque chose ou de quelqu’un. Spécificité : qualité de ce qui est spécifique, qui présente une caractéristique originale et exclusive.  Les caractéristiques du métier o Professionnel.les de santé. o Temps/duré/fréquence de traitement. o Place du corps (intervention en contact avec le patient). o Maîtrise concepts (bio)mécaniques et physiologiques.  Les spécificités du métier o Soins par le mouvement o Expertise: mouvement et fonctionnement Objectifs correspondants Rôle(s) spécifique(s) en promotion de la santé? Les caractéristiques et les spécificités sont à mettre en lien à faire avec l’identité professionnelle. 8 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 2.3 Enjeux liés à la pratique Un enjeux c’est ce qu’on peut perdre ou gagner dans n’importe quelle entreprise. Il existe différents types d’enjeux relatifs à des domaines différents : o Relationnels o Santé publique o Economiques o Légaux o Ethiques Chaque enjeu peut avoir une dimension individuelle (=moi) ou collective (=l’équipe/les autres) note : chaque être humain est vulnérable autonomie vs indépendance : ➔ autonomie : capacité à définir sa propre loi et de pouvoir agir librement. ➔ Indépendance : capacité à réaliser des choses sans l’aide d’autres personnes. 9 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 3 Introduction au cadre professionnel 3.0 Avant- propos Concrètement un kiné : - Réalise une anamnèse => pose des questions sur l’état de santé (personnel, intime) - Donne/propose des conseils e.a concernant les comportements et modes de vie => inviter, « mon/ma kiné m’a dit de », proposer. Juger? Expliquer? Exemplarité? - Examine un.e patient.e => le corps, le regard, le toucher. Asymétrie dans la relation. - A accès à certaines données personnelles du/de la patient.e => vie privée - Effectue des expériences impliquant des sujets/patient.es dans le cadre de la recherche scientifique => intégrité physique. Objectif de la recherche ≠ soin thérapeutique. - Anime des sessions collectives pour des groupes de patient.es => dynamiques de groupe, intégrité physique et psychique de chaque participant.e - Rédige et transmet un rapport concernant le traitement réalisé avec le/la patient.e => vie privée, secret médical - Participe à des réunions pluridisciplinaire concernant les patient.es de son service => vie privée, secret médical partagé, communication en équipe - Perçoit des honoraires => équité, justice sociale, économie de la santé. Prestations à l’acte. - Réalise des gestes techniques impliquant le toucher tels que le massage et la mobilisation => intégrité physique et psychique, dyssymétrie de la relation (expert, rôle du/de la professionnel.le de santé. Vulnérabilité. Consentement et communication. Temps. - Donne au/à la patiente des informations e.a scientifiques concernant sa santé => communication et effets contextuels (notion placebo, nocebo) - Est porteur/porteuse de connaissances que le/la patient.e n’a pas => Asymétrie, vulnérabilité - Décide ou non de répondre à la demande d’aide/de soins => continuité des soins, vulnérabilité, responsabilité, communication Ceci est une liste non-exhaustive Le plus gros enjeu est la notion de relation de confiance entre le professionnel de la santé et le patient. Y compris confiance envers la profession. La déontologie est : un ensemble des règles et des devoirs régissant une profession. Le droit recoupe recoupe deux réalités distinctes : le droit objectif (le droit) désigne l'ensemble des règles juridiques officielles ordonnant les rapports humains. Le droit est normatif (il indique ce qui doit être) et sanctionné en dernier recours par la force publique. 10 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Les termes éthique et morale sont à la fois des noms et des adjectifs qui ont des définitions différentes. L’éthique est : la science qui traite des principes régulateurs de l’action et de la conduite morale. Ethique (adjectif) : qui concerne la morale La morale est : tout ensemble de règles concernant les actions permises et défendues dans une société, qu’elles soient ou non confirmes par le droit. Morale (adjectif) : qui concerne les règles ou principes de conduite, la recherche d’un bien idéal, individuel ou collectif, dans une société donnée. Morale et éthique ne sont pas forcément différenciés, selon les courants de pensée et/ou les auteur.es. Etymologiquement ces mots peuvent renvoyer à plusieurs notions semblables entre elles. Ils sont parfois utilisés comme synonymes. Le droit est : ensemble de règles qui sont considérées comme devant régir les relations humaines, qui sont fondées sur les idées de défense de l’individu et de justice, et qui font l’objet de lois et règlements. En ce sens, le mot s’emploie au singulier. La déontologie est : un ensemble de règles et de devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, le rapport entre ceux-ci et leurs clients et public. 3.1 Cadre juridique (lois qui encadrent le métier) o Loi coordonnée relative à l’exercice des professions de la santé du 10 mai 2015 o Réglementation relative aux qualifications professionnelles particulières en kinésithérapie (QPP) o Loi relative à l’assurance obligatoire (AO) soins de santé et indemnités Convention entre les organismes assureurs et l’INAMI o Loi relative aux droits du patient du 22 août 2002 Le patient à doit à : a. Une prestation de qualité Respect de la dignité et le droit à l'autodétermination de chacun, indépendamment de sa nationalité, de sa classe sociale, de son orientation sexuelle ou de ses convictions religieuses. Les préoccupations visent à prévenir, traiter et soulager les douleurs physiques et psychologiques. b. Libre choix du praticien 11 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Droit de modifier son choix, sauf limites imposées dans ces deux cas en vertu de la loi. Selon dispositions propres à l’établissement. c. Informations sur son état de santé Informations données de manière claire et compréhensible par le patient. Droit de ne pas savoir (sera abordé plus tard). d. Consentement libre et éclairé Le consentement est itératif, droit de retirer son consentement. e. Un dossier patient Le patient à le droit de consulter ce dossier et d’en obtenir une copie. Celui-ci est tenu soigneusement et conservé en toute sécurité. f. La protection de sa vie privée et de son intimité Le secret médical: tout ce que (le médecin) a vu, connu, appris, constaté, découvert ou surpris dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de sa profession. Il convient de remarquer qu'en matière de secret professionnel, il ne peut et ne doit y avoir de distinction entre les éléments que l'on considérerait comme étant importants ou anodins. g. Introduire une plainte Le patient peut introduire une plainte si ses droits du patients n’ont pas été suffisamment respectés. Médiation via la Commission Fédérale des Droits du patient h. De se faire assister ou représenter ➔ Ces 8 droits exigent des compétences relationnelles et des comportements adaptés. ! La Loi relative aux droits du 22 août 2002 a été modifiée le 6 février 2024 Les changements sont : l’élévation de la place centrale du patient, le patient devient acteur de son traitement (= il participe à la détermination de son propre besoin). Le patient à un rôle actif. Cela pose des questions sur l’autonomie absolue du patient quant aux choix de ses soins (le soignant devient-il uniquement exécutant ?) et ils remettent en question le rôle du soignant (grâce aux études, le soignant à la responsabilité, l’expertise et les connaissances ainsi que l’attitude professionnelle). 12 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 o Loi relative à la qualité du 22 avril 2019 Exigences relatives à la qualité de la pratique des soins de santé. Les éléments choisis pour évaluer la qualité de la pratique des soins de santé sont : o Liberté diagnostique et thérapeutique Le professionnel des soins de snate choisit librement, dans les limites des compétences qui lui sont conférées par ou en vertu de la loi, les moyens qu’il met en œuvre dans le cadre de la prestation de soins de santé. Choix sur base de données scientifiques pertinentes + expertise tout en tenant compte des préférences du patient. o Caractérisation (réorientation le cas échéant) o Encadrement nécessaire e.a hygiène et sécurité o Continuité des soins Le professionnel des soins de santé n’est pas autorisé à interrompre un traitement en cours auprès d’un patient sans avoir pris au préalable toutes les dispositions visant à garantir la continuité des soins. o Dossier patient 13 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  La régulation mutuelle : Liberté, responsabilité, vulnérabilité, autonomie sont des concepts venant se réguler mutuellement en s’articulant les uns aux autres.  Déontologie La déontologie est : un ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leur clients et le public. Il n’y a pas d’ordre des kinésithérapeutes en Belgique mais ce n’est pas pour ça qu’il n’existe pas de sanction. Ces règles déontologique font office de fondement pour l’exercice professionnel de la kinésithérapie: o Identité professionnelle: Confiance placée par la société dans les porteur/porteuses du titre de kinésithérapeute ➔ Responsabilités à assumer par ces professionnel.les. o Lignes à suivre pour une pratique éthique et professionnelle o Définition de la relation du kinésithérapeute avec le patient, les autres prestataires de soins, la profession et la société. o Instrument d’autorégulation de la profession. Le code de déontologie concerne le kinésithérapeute générale, le/la patiente, les confrères/consœurs, les autres dispensateurs de soins et le/la médecin prescripteur, la société et le stagiaire. 3.2 Repères éthiques On parle de repères plutôt que de règles car il s’agit d’un mode de réflexion qui oriente nos idées. 14 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024  Repères sémantiques et historiques Définition 1 : L’éthique peut se diviser en trois sous parties : - La méta-éthique : question sur l’existence même et les conditions des jugements moraux. - L’éthique normative : elle propose des normes, cherche à différencier « ce qui est bien, ce qui est mal ». Elle s’oppose à l’éthique réflexive qui elle, cherche ce qui est juste. On peut considérer l’éthique appliquée comme le « prolongement » de l’éthique normative. L’éthique appliquée émerge dans différents domaines, lorsque des pratiques spécifiques viennent interroger les normes éthiques (éthique du journalisme, bioéthique, éthique commerciale,…) Définition 2 : - L’éthique biomédicale (=bioéthique) est : l’étude systématique de la conduite humaine dans le cadre des sciences de la vie et de la santé, examinée à la lumière des valeurs et des principes moraux. Il s’agit d’une éthique appliquée. - L’éthique clinique est : L’éthique dans le contexte des soins est appelée éthique clinique*. Elle traite des enjeux d’ordre éthique se posant surtout dans la pratique des intervenants de la santé. Ces questions peuvent toucher les patients ou leurs familles, les soignants ou les gestionnaires d'un établissement. (*)clinique: « kline  champ sémantique: lit, être couché, soins à une personne malade et allongée ». Pourquoi avons-nous besoins d’éthique biomédicale et/ou clinique ? Intégrer la notion d’éthique biomédicale et/ou clinique permet au kiné de savoir ce qu’est une valeur. Cela permet de prendre des décisions en se demandant comment « bien agir » ou « agir juste » et savoir ce que cela signifie dans le domaine de la santé aujourd’hui. L’éthique biomédicale et/ou clinique fait référence à la notion de tension, de souffrance morale et (perde de) sens. Situation d'équilibre précaire, de désaccord dans des relations entre personnes, entre groupes de personnes, entre collectivités, entraînant des risques de conflit, de crise, de rupture.(tensions politiques, sociales,…) Enfin, cela apporte un regard historique (cfr cours de philo) Longue histoire de l’éthique – bien agir, selon quelles règles? Histoire de l’éthique biomédicale Les grands repères : 15 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 - Hippocrate - Le procès de Nuremberg (1947) : « L’importance du Code de Nuremberg conçu pour juger les crimes commis par des médecins sur des déportés tient à ce qu’il a constitué le point de départ de la prise de conscience des dangers des progrès de la science avec les dérives qu’elle peut susciter, et de la nécessité de l’encadrer par un certain nombre de règles » - Beauchamps et Childress : « 4 principes de l’éthique biomédicale » (1979) ➔ Non – malfaisance, bienfaisance, autonomie, justice - « Bioéthique » et technologies : PMA, tests génétiques, tourisme médical,… Différentes approches de l’éthique appliquée et/ou médicale - Care, éthique narrative -> Paul Ricoeur - Ethique organisationnelle (elle porte sur les principes éthiques et moraux relatifs à la conduite des membres du personnel dans leurs activités professionnelles, mais aussi aux décisions prises par les organisations) - Ethique minimale (théorie qui réduit l’éthique à un minimum de principes) Note - Paul Ricoeur (philosophe français chrétien du XXème siècle) : « Je définirai la visée éthique par les trois termes suivants : visée de la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes. Les trois composantes de la définition sont également importantes ». Il faut entendre par « institution » à ce premier niveau d'investigation toutes les structures du vivre-ensemble d'une communauté historique, irréductibles aux relations interpersonnelles et pourtant reliées à elles en un sens remarquable que la notion de distribution - qu'on retrouve dans l'expression de « justice distributive » - permet d'éclairer.  Vers la pratique Exemple d’enjeux (bio)éthiques - L’euthanasie, gestation pour autrui - Priorisation, obligation de vaccination,… - Contention, refus de soins Lorsque la bonne solution n’apparaît pas de manière évidente » « lorsque l’on n’est pas certain de quoi faire pour « bien agir » ou « agir de manière juste » » ou encore « lorsqu’une valeur est bafouée par une règle ou un contexte,… Comment repérer des enjeux éthiques ? Les enjeux éthiques sont peu étudier dans le domaine de la kinésithérapie. On peut définir un enjeu éthique suivant deux perspectives différentes. Soit suivant une perspective ontologique (« objective ») ou suivant la perspective de l’agent (« subjective »). Selon la définition subjective, un enjeu éthique est : une situation où un agent perçoit que certaines de ses valeurs sont compromises. L’enjeu éthique est définit suivant les perceptions de l’agent ou les conséquences sur ce dernier. C’est une situation éthique 16 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 vécue qui exige de l’agent qu’il soupèse les alternatives et réalise une analyse systémique. (Milieu relationnel). Si on se rapporte à la définition subjective il existe 6 types d’enjeux éthiques : o Le dilemme éthique o La tentation éthique (conflit que vit l’agent de manière consciente ou inconsciente par rapport à une situation présente. L'individu est confronté à un choix difficile parce que ses intérêts sont en tension avec ceux des clients et où il est tenté de prioriser ses intérêts ou ceux de son milieu au détriment de ceux de son client) o Le silence éthique (réticence ou à incapacité des professionnels de la santé à exprimer des préoccupations éthiques ou à dénoncer des pratiques inappropriées) o La détresse éthique (souffrir sur le plan morale du fait qu’on fait vivre ou qu’on impose à une personne/collectivité quelque chose d’éthiquement incorrect mais de ne pas avoir d’autres possibilités d’agir) o La myopie éthique (vision limitée ou restreinte des conséquences éthiques de ses actions – « avoir des œillères ») o L’aveuglement éthique (fait de ne pas voire de problèmes éthiques dans sa pratique en raison de son cadre personnel). Selon la définition objective, l’enjeu éthique est : vu comme une situation qui compromet ou bafoue au moins une valeur. (Cette définition inclus un point de vue avec plus de recul) Comment mener une réflexion éthique/prendre une décision ? Pour mener une réflexion éthique et/ou effectuer une prise de décision, on peut s’aider d’une grille d’analyse. La grille d’analyse repose sur une réflexion collective et méthodique. Elle permet de décrire (jugement descriptif vs jugement normatif), écouter, observer, clarifier, questionner, argumenter, imaginer les scénarios, choisir et évaluer le choix final et/ou la manière dont s’est déroulée la réflexion ou la prise de décision). Exemple de grille, en bref : Remarque : on peut effectuer un parallèle avec la démarche réflexive. La question de la temporalité, des acteurs/actrices et du contexte sont nécessaires à ce genre de démarche. 17 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Un jugement descriptif est un jugement neutre Exemple : Nos sociétés sont pleines d’inégalités, Les personnes de grande taille ont tendance à être avantagées par rapport aux personnes plus petites Un jugement normatif est un jugement dans lequel on donne déjà une appréciation. Exemple : Nos sociétés sont pleines d’inégalités injustes. Quelle temporalité pour l’éthique dans les soins de santé ? L’éthique dans les soins de santé est une pratique qui est essentielle mais malheureusement souvent délaissée par manque de temps. La charge de travail du personnel soignant est déjà très importante à l’heure actuelle et il n’est souvent pas possible pour eux de trouver le temps nécessaire à accorder à chaque patient pour répondre à leurs besoins et intégrer un démarche éthique dans leur parcours de guérison. Or, il est important d’aider les patients à mener une réflexion éthique car elle permet une prise de décision, une anticipation d’évènements futurs, elle permet de « réparer » et d’aller de l’avant, elle permet parfois de donner du sens à ce qui nous arrive. De plus, elle cette réflexion permet d’améliorer les pratiques médicales en assurant des soins de qualité (elle permet de prendre des décisions éclairées qui respectent la dignité, l'autonomie et les droits des patients) et enfin elle permet d’analyser certaines pratiques/ressources et possibilités. On peut aussi aborder un autre aspect de la temporalité de l’éthique dans les soins ; la temporalité immédiate. L'éthique dans les soins de santé doit souvent être appliquée de manière immédiate, en réponse à des situations urgentes ou critiques. Les professionnels de la santé doivent prendre des décisions rapides qui respectent les principes éthiques, tels que la bienfaisance, la non-malfaisance, le respect de l'autonomie et la justice. Par exemple, lors d'une intervention d'urgence, il est crucial de peser les bénéfices et les risques des actions à entreprendre pour assurer le meilleur soin possible au patient. Quels acteurs, actrices concernées et quels sont les contextes permettant la flexion éthique Les personnes concernées par la réflexion éthique dans le milieu des soins de santé sont : o L’ensemble des membres du personnel soignant (médecins, infirmiers, pharmaciens,…) o Les patients et leur(s) famille/proches o Les chercheurs o … Comment pouvons-nous réellement mener une pratique éthique sachant que dans la pratique libérale il n’y a pas de codes qui encadrent le questionnement ? 18 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Intégrer la réflexion éthique à sa pratique peut aussi bien se faire lors de consultation dans le milieu libéral qu’en institution lors de colloque singulier (=débat/discussion) dans la relation bilatérale et protégée, en confiance, du médecin et de son patient ou même lors de réunion pluridisciplinaire. Intégrer une démarche éthique dans le milieu des soins est un responsabilité individuelle, collective et même institutionnelle. On parle d’éthique organisationnelle pour définir la manière dont « l’entreprise » intègre ses valeurs clefs dans ses politiques, pratiques et processus de décision. La notion de « valeur », c’est quoi ? De manière générale, les valeurs : o Constituent des objectifs désirables o Sont de l’ordre de la croyance. Elles ne sont écrites nul-part et ne sont pas « prouvées ». o « nous dépassent » (transcendance) o Guident, motivent ou justifient l’action o Sont personnelles et peuvent avoir une hiérarchie entre elles o Sont aussi rassemblantes, caractéristiques de population ou de sociétés données. Peuvent varier selon l’époque et/ou le lieu o Peuvent dès lors être source de conflits ou dilemmes et être hiérarchiser Certaines valeurs sont aussi, dans différentes mesures et selon différentes applications, des droits. Quand nous pensons à nos valeurs, nous pensons à ce qui nous semble important dans la vie. Les valeurs peuvent comprendre : o La dignité o Le respect o L’intimité o L’autonomie o La sécurité o La liberté o … ! Les valeurs traitées dans ce cours ne sont basées que sur les sciences humaines. Il faut aussi garder à l’esprit qu’il peut aussi y avoir des réflexions éthiques à propos de la vie animale, de l’environnement,… 3.3 Communication et aspects relationnels La manière d’on doit communiquer en tant que kinésithérapeute demande certaines connaissances, une certaine manière d’être. 19 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Outre les intervenant dans la situation de communication, il est important de prendre en compte le contexte, les références socio-culturelles, les représentations, les codes, les symboles,… de chaque personne qui intervient dans la communication. Le langage performatif poursuit des objectifs comme vouloir obtenir des informations, inviter, ordonner, inciter à, manipuler,… Exemple : si on invite quelqu’un à se rendre dans une pièce, nous avons une influence sur les actions de la personne. La notion de feedback/rétroaction est très importante. La manière dont le récepteur reçoit l’information doit être reformulée afin que l’émetteur puisse vérifier qu’il s’est bien fait comprendre et que l’ensemble des ses paroles ont été prise en compte. Le contexte dans lequel se donne le feedback et les mots utiliser ont une importance. La communication dans les soins peut être définie comme un échange bilatéral entre le praticien et le patient. Attention que nous avons souvent tendance, après avoir étudier le domaine, à parler en employant des termes du jargon médical mais il ne faut pas oublier que les patients ne comprenne pas forcément ce qu’on dit. La communication dans les soins repose donc sur : o Les échanges o Le langage performatif o Des références (socio-culturelles, professionnelles,…) propres à chaque intervenant o Une relation interpersonnelle (psychologie des rapports entre les personnes et des groupes sociaux,…) 20 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Lors de la communication on échange des messages verbaux, non-verbaux, écrits et des comportements que l’autre doit interpréter. ! Le langage non-verbal ne repose sur rien de solide.  Communication et relation interpersonnelles dans les soins de santé La communication dans les soins de santé se fait à plusieurs niveaux. Elle peut se faire en équipe (pluridisciplinaire ou non). Dans ce cas, elle s’appuie sur l’intelligence collective, elle permet la prise de décision et permet de prendre en compte les affects personnels de chacun des membres. Il faut aussi savoir comment on communique et comment on gère le temps de parole pour avoir la communication la plus efficace possible. La communication se fait aussi dans la relation thérapeutique sous forme de colloque singulier, dans la recherche scientifique (que communique-t-on et comment, aux sujets qui participent), dans le cas de la promotion de santé (faire la morale ?, imposer une autorité ?, donner des conseils ?, inciter à ?, accompagner ?… et depuis quelle posture ?) dans la littératie de la santé. La littératie en santé est : l’ensemble des connaissances, la motivation et les compétences des personnes pour accéder, comprendre, évaluer et appliquer les informations sur la santé afin de porter des jugements et de prendre des décisions dans la vie quotidienne concernant les soins de santé, la prévention des maladies et la promotion de la santé pour maintenir ou améliorer la qualité de vie au cours de la vie.  Communication dans la relation thérapeutique en kinésithérapie La communication, quelle qu’elle soit est un étape indispensable dans le bon déroulement des soins. La relation interpersonnelle et la communication sont inhérentes au métier de kinésithérapeute. Elles sont au centre de la pratique car il s’agit d’éléments indispensables à chaque étape de la démarche méthodique car c’est un moyen de faire émerger les besoins, collecter les informations nécessaires, guider dans le traitement mais aussi un moyen de garantir les droits du patient. L’approche méthodique se caractérise comme : o Analyse de la situation/demande d’aide et d’informations au/à la patiente o Interrogatoire et anamnèse o Examen o Formulation d’un diagnostic et d’une indication thérapeutique o Plan de soins (objectifs – stratégie – organisation) o Exécution du traitement o Evaluation (+ rapport, le cas échéant) 21 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 o Clôture (+ rapport, le cas échéant) Cette démarche est à adapter à la situation professionnelle, au groupe spécifique et à l’environnement de travail. Le traitement, et donc l’approche méthodique, n’est pas forcément linéaire. Certaines étapes vont se répéter et devenir dès lors intermédiaires (évaluation, rapport intermédiaire,..) CFR MOODLE – DOCUMENTS UTILES – PCP2020 ➔ La communication est le moyen indispensable pour garantir la liberté du patient grâce au consentement, au respect de la vie privée, en laissant le choix au patient et en lui donnant une information adaptée. Il ne faut tomber dans une relation asymétrique qui témoigne un déséquilibre du partage de l’information. Une autre raison pour laquelle la communication fait partie du cadre professionnel ; la communication a un impact sur la santé du patient. C’est ce qu’on appelle les effets contextuels (effets spécifiques et non-spécifiques, effets placebo/nocebo). Les facteurs contextuels sont : les aspects multidimensionnels (physiques, sociaux et psychologiques) de la rencontre clinique capables d’induire des effets biologiques positifs qu’on appelle « placebo » et qui entraine une amélioration des symptômes ou négatif qu’on appelle « nocebo ». Ces effets contextuels (hors traitement) peuvent avoir, via des mécanismes neurobiologiques, des effets psychologiques. Les facteurs contextuels peuvent avoir un impact important sur la douleur et/ou sur le fonctionnement de l’organisme. Exemple : le patient va mieux mais est-ce grâce à notre traitement ou plutôt grâce à autre chose ? 5 catégories de facteurs contextuels ressortent principalement : 1. Croyances et caractéristiques patient.e 2. Croyances et caractéristiques praticien.ne 3. Relation entre patient.e et praticien.ne 4. Cadre et environnement thérapeutiques 5. Caractéristiques du traitement L’alliance thérapeutique peut se définir comme : la collaboration mutuelle, la partenariat, entre le patient et le thérapeute dans le but d’accomplir les objectifs fixés. L'alliance thérapeutique, va au-delà d'une simple relation patient-thérapeute. Elle représente une collaboration dynamique et évolutive entre le thérapeute et le patient, centrée sur un désir commun (alliance bidirectionnelle) de lutter contre la 22 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 douleur et les comportements “autodestructeurs”, ou simplement défavorables, du patient. Les mots clés de l’alliance thérapeutique sont : tâches, objectifs, respect mutuel et lien bidirectionnel.  La communication peut-elle être un outil thérapeutique ? L’approche centrée sur la personne se fait grâce à une écoute attentive et un entretien motivationnel. L’approche centrée sur la personne est une évolution progressive d’une médecine et d’une relation d’aide centrée sur le patient-sujet et sur ses besoins. Cette approche est en contradiction avec le paradigme traditionnel du paternalisme médical (le paternalisme médical considère que le consentement du malade n’est pas une donnée médicalement pertinente et ne doit pas être considéré comme une norme de référence de la décision). ! L’approche centrée sur la personne n’est pas une technique à proprement dite mais plutôt une attitude. Il existe d’autres types d’approche en kiné comme la kinésithérapie informée par la psychologie (PIPT) ou la CFT: cognitive functional therapy. L’adoption de comportement et de style communicationnel est donc une attitude professionnelle, une manière d’être qui permet d’être en adéquation avec les concepts de bases de l’écoute attentive et de l’entretien motivationnel. Une telle attitude demande notamment d’être « convaincu » par la capacité de l’individu à s’autodéterminer, de reconnaître le potentiel de l’individu. Cela demande la possibilité de créer une relation équilibrée. L’écoute active est un principe venu de Carl Rogers (1902-1987). Psychologue et psychothérapeute américain, et considéré comme l'un des pionniers de la psychologie humaniste, un courant qui met l'accent sur le potentiel humain, la liberté personnelle et l'importance de l'expérience subjective. Selon Rogers, chaque organisme humain tend à développer toutes ses potentialités pour favoriser sa conservation, la satisfaction de ses besoins, la valorisation de son « être-soi ». L’écoute active est : une technique de communication basée sur une attention totale, empathique et sans jugement envers l'autre personne. L’écoute active implique, de la part de l’intervenant, des réponses empathiques (attitude, mots et gestes) basées sur la capacité (qui n’est pas innée) de : 23 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 o percevoir l’idée exprimée par l’autre depuis son point de vue à lui/elle, o percevoir ce qu’il/elle ressent au lieu imaginer ce que l’on ressentirait soi- même à sa place (indépendance émotionnelle de l’intervenant) o adopter son cadre de référence sur le sujet discuté L’écoute active nécessite : - De l’empathie* (! distinguer empathie et sympathie) - De la congruence (authenticité). Il faut une certaine sincérité dans la relation - Le non-jugement. Respect et valeurs inconditionnelles * Être empathique, c’est percevoir le cadre de référence interne d’autrui aussi précisément que possible et avec les composants émotionnels et les significations qui lui appartiennent comme si l’on était cette personne, mais sans jamais perdre de vue la condition du « comme si ». L’empathie permet au thérapeute de participer de façon aussi intime que possible à l’expérience du client tout en demeurant émotionnellement indépendant. Pour Rogers l’empathie est un processus d’entrée dans le monde perceptif d’autrui, qui permet de devenir sensible aux mouvements d’affects qui se produisent chez ce dernier, tout en gardant la conscience d’être une personne séparée de lui. Il y a quatre compétences d’écoute essentielles : - La préparation à l’écoute - Les questions ouvertes (« Comment est-ce que ça ? » au lieu « Ça va ? » ) - La reformulation (grâce aux paraphrases) - Le reflet des émotions (accueillir les émotions) et les reformuler 24 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 La deuxième point importante pour réaliser au mieux une approche centrée sur la personne est l’entretien motivationnel. L’entretien motivationnel est un concept issus de l’attention centrée sur la personne et plutôt utiliser du domaine de l’addictologie à l’orrigine (1980). Toutefois, il est aussi applicable en kinésithérapie lorsqu’il y a ambivalence (vouloir changer mais en même temps ne pas vouloir) par rapport au changement. Il se définit comme : un style de conversation collaboratif permettant de renforcer la motivation propre d’une personne et son engagement vers le changement.La personne ayant déjà les ressources pour effectuer le changement. L’entretien motivationnel se base sur 4 éléments essentiels ( ! ne sont pas des prérequis) : o Partenariat (collaboration) o Non-jugement Valeur inconditionnelle Empathie approfondie Soutien de l’autonomie Valorisation o Altruisme (compassion, compréhension) o Évocation - afin de faire émerger les ressources, les raisons du changement De plus, un entretien motivationnel se construit via 4 phases qui s’imbrique les unes dans les autres : o L’engagement dans la relation o La focalisation o L’évocation o La planification Lors de ces 4 phases, il est important de tenir compte de la temporalité et des stades de changement. ➔ Les 4 phases ne sont pas à connaitre mais notion à comprendre Enfin, il existe 5 compétences à maitriser pour réaliser au mieux un entretien motivationnel : o Poser des questions ouvertes o Valoriser o Refléter o Résumer via des paraphrases (reformuler, avec ses propres mots, ce que l’autre vient d’exprimer, tout en conservant le sens de son message. Paraphraser en utilisant un ton non sérieux n’est pas bon) o Informer et conseiller 25 LKNR1103 – STECKER Flavie – Q1 2024 Deux questions peuvent se poser : C’est quoi la juste distance dans les soins ? Et est-ce qu’elle va toujours être la même ? La juste distance dans les soins est en lien avec la posture professionnelle. Elle va dépendre de chaque situation. Comment faire quand la communication est limitée, voire impossible ? Il se peut que parfois le patient à traiter ne puisse pas s’exprimer car il est dans le coma, en réanimation, il s’agit d’un enfant en bas âge, troubles psychiatriques,… Dans ce cas, la communication est impossible et le soignant doit adopter la meilleure posture professionnelle possible afin d’agir au mieux. ➔ Cfr. Code de déontologie Moodle 3.4 Le corps N’est pas inclus dans la matière d’examen - Intimité - Toucher - Traumatismes (!) - Être un corps > s’adapter aux patients Praticien ne réflexive: posture professionnelle. L'action vient d'un jugement, une prise de décision professionnels ® mobilisation adéquate de connaissance et expériences Compétence professionnelle Cfr profil de compétence: adaptation des compétences professionnelles à des situations complexes concrètes, à différents groupes cibles et différents environnements de travail Supports: portfolio? (+ Portfolio dans le cadre de la promotion de la qualité) Peer-review, supervisions,... (*/ Promotion de la qualité en kinésithérapie) Importance de l'évaluation des stratégies d'amélioration utilisées 3 Intro à la kinésithérapie Année 2024-2025 1.2 Métacognition Le terme « métacognition » désigne l'aptitude globale d'un individu à développer une pensée à propos de sa propre pensée. En pédagogie « La métacognition est le regard qu'une personne porte sur sa démarche mentale avant, pendant et/ou après l'apprentissage. Elle porte ce regard dans un but d'action afin de planifier, évaluer, ajuster et vérifier son processus d'apprentissage ». 1.3 Identité professionnelle

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