Maladie de Parkinson (PDF) - Chapitre 9
Document Details
Uploaded by EnthralledStanza
Université de Genève
Tags
Summary
Ce document présente un aperçu de la maladie de Parkinson, notamment sa définition, ses caractéristiques histopathologiques, son épidémiologie et sa physiopathologie. Il aborde également les facteurs de risque et les symptômes moteurs et non moteurs. Le texte fournit des informations générales, utiles aux professionnels de la santé et aux étudiants.
Full Transcript
Chapitre 9 : La maladie de Parkinson (MP) 1. Définition et origine La maladie de Parkinson (MP) est une pathologie neurodégénérative touchant principalement le contrôle des mouvements. Cause principale : perte des neurones dans la substance noire (également appelée locus n...
Chapitre 9 : La maladie de Parkinson (MP) 1. Définition et origine La maladie de Parkinson (MP) est une pathologie neurodégénérative touchant principalement le contrôle des mouvements. Cause principale : perte des neurones dans la substance noire (également appelée locus niger), une région clé du cerveau. Ces neurones produisent de la dopamine, un neurotransmetteur essentiel pour la régulation du tonus musculaire et des mouvements. On estime qu'à l’apparition des symptômes cliniques, environ 80 % des neurones dopaminergiques sont déjà endommagés. 2. Caractéristiques histopathologiques Présence de corps de Lewy, des inclusions neuronales constituées principalement d’alpha-synucléine agrégée. Ces inclusions perturbent les fonctions neuronales normales et contribuent à la progression de la maladie. Section 1 : Épidémiologie et facteurs de risque 1.1. Épidémiologie Prévalence : ○ Environ 0,3 % de la population générale. ○ 1 % chez les personnes âgées de plus de 60 ans. ○ 3 à 5 % chez les personnes âgées de plus de 85 ans. Incidence : ○ Entre 8 et 18 nouveaux cas pour 100 000 personnes par an. ○ Apparition rare avant l’âge de 50 ans. ○ L’âge moyen de début est de 55 à 60 ans. 1.2. Facteurs de risque 1. Âge : principal facteur de risque. 2. Sexe : ○ Plus prévalent chez les hommes (ratio hommes/femmes : 3:2). ○ Hypothèse d’un effet neuroprotecteur des hormones oestrogéniques chez les femmes. 3. Expositions toxiques : ○ Contact prolongé avec des pesticides, herbicides, manganèse ou solvants. ○ Cas rapportés chez les toxicomanes exposés au MPTP, une substance neurotoxique. 4. Traumatismes crâniens : ○ Des études suggèrent un lien potentiel (exemple : boxeurs). 5. Facteurs génétiques : ○ Mutation génétique rare dans 5 % des cas (formes héréditaires). ○ Variants identifiés : SNCA (alpha-synucléine), LRRK2, PARK7, PINK1, PRKN. ○ Hypothèse : susceptibilité génétique à des expositions environnementales. Section 2 : Physiopathologie de la maladie de Parkinson 2.1. Voie nigrostriée La voie nigrostriée connecte la substance noire compacte au striatum. En conditions normales : ○ La dopamine produite dans la substance noire module l’activité des neurones du striatum. ○ Cette régulation fine contrôle les mouvements volontaires et le tonus musculaire. Dans la MP : ○ Diminution de dopamine → déséquilibre entre les systèmes dopaminergique et cholinergique. ○ Hyperactivité de l’acétylcholine → tremblements, rigidité, akinésie. 2.2. Stades neuropathologiques selon Braak Progression ascendante des lésions par les corps de Lewy : ○ Stade 1 : bulbe olfactif, noyaux vagaux. ○ Stade 2 : noyaux du raphé, locus coeruleus. ○ Stade 3 : substance noire, amygdale. ○ Stade 4 : cortex limbique, hippocampe. ○ Stade 5 : cortex associatif multimodal. ○ Stade 6 : néocortex. Implication clinique : ○ Symptômes précoces : anosmie, constipation, troubles du sommeil. ○ Symptômes tardifs : troubles moteurs, démence. 2.3. Neurotransmetteurs impliqués Déficit en dopamine : moteur principal. Altérations cholinergiques, sérotoninergiques et glutamatergiques contribuent aux symptômes non moteurs. Section 3 : Manifestations cliniques 3.1. Symptômes moteurs cardinaux Triade classique : ○ Tremblements de repos : Fréquence : 4 à 6 Hz. Unilatéral en début de maladie. ○ Rigidité : Augmentation du tonus musculaire (également appelé « roue dentée »). Prédominance au niveau des membres et du tronc. ○ Akinésie/Bradykinésie : Ralentissement des mouvements. Hypomimie faciale (visage figé), micrographie (réduction de la taille de l’écriture). Symptômes évolutifs : ○ Troubles de la marche (à petits pas). ○ Instabilité posturale et chutes. 3.2. Symptômes non moteurs 1. Neurovégétatifs : ○ Constipation, hypotension orthostatique, troubles urinaires. 2. Psychiatriques : ○ Dépression (25 à 50 % des cas), anxiété, apathie. ○ Hallucinations, délires (à un stade avancé). 3. Cognitifs : ○ Syndrome dysexécutif (difficultés de planification, attention). ○ Troubles mémoires secondaires. 4. Troubles du sommeil : ○ Insomnies, somnolence diurne, troubles du sommeil paradoxal (TCSP). Section 4 : Diagnostic et examens complémentaires 4.1. Critères diagnostiques Diagnostic clinique basé sur : 1. Symptômes moteurs cardinaux. 2. Amélioration sous traitement dopaminergique (levodopa). 3. Absence de signes atypiques (paralysie supranucléaire, ataxie). 4.2. Examens d’imagerie 1. IRM : exclusion d’autres causes (AVC, tumeurs). 2. DAT-scan : diminution de captation de dopamine dans le striatum. Section 5 : Prise en charge 5.1. Traitements pharmacologiques 1. Levodopa : ○ Transformée en dopamine dans le cerveau. ○ Effet efficace sur les symptômes moteurs. 2. Agonistes dopaminergiques : ○ Pramipexole, ropinirole. 3. Inhibiteurs de la monoamine oxydase B (IMAO-B) : ○ Ralentissent la dégradation de la dopamine. 4. Anticholinergiques : ○ Réduction des tremblements (utilisation limitée). 5.2. Approches non pharmacologiques Rééducation physique (kinésithérapie, orthophonie). Soutien psychologique. 5.3. Chirurgie Stimulation cérébrale profonde : ○ Indiquée dans les cas réfractaires aux traitements. ○ Implantation d’électrodes dans le noyau sous-thalamique.