Analyse Filmique - Révision PDF

définition et révision: 1. Le cadre Définition : Le cadre définit ce qui est visible à l'image et ce qui ne l'est pas, créant une position imaginaire pour le spectateur. Spécificité : Au cinéma, le cadre est mobile, ce qui signifie qu'il peut changer en fonction de ce qui est film...

définition et révision: 1. Le cadre Définition : Le cadre définit ce qui est visible à l'image et ce qui ne l'est pas, créant une position imaginaire pour le spectateur. Spécificité : Au cinéma, le cadre est mobile, ce qui signifie qu'il peut changer en fonction de ce qui est filmé. 2. Le cadrage Valeurs de plan : ○ Plan général : Vue large d'une scène. ○ Plan d'ensemble : Montre le contexte d'une action. ○ Plan moyen/en pied : Cadre un personnage de la tête aux pieds. ○ Plan italien : Cadre un personnage des genoux à la tête. ○ Plan américain : Cadre un personnage des cuisses à la tête. ○ Plan rapproché/poitrine : Cadre un personnage de la poitrine à la tête. ○ Gros plan : Montre un détail, comme le visage. ○ Très gros plan : Zoom sur un détail précis. 3. Axes/Angles de prise de vue Angle vertical : ○ Neutre : Angle de vue standard. ○ Plongée : Vue d'au-dessus de l'objet filmé. ○ Contre-plongée : Vue d'en dessous de l'objet filmé. Angle horizontal : ○ Droit : Angle standard. ○ Incliné : Angle penché. 4. Hors-champ  Définition : Tout ce qui n'est pas visible à l'écran mais qui fait partie de l'espace filmique. Zones de hors-champ (selon Noël Burch) : ○ Entrée et sortie du champ : Objets qui apparaissent ou disparaissent de l'image. ○ Interpellation : Éléments hors-champ qui attirent l'attention. ○ Complétion imaginaire : Ce que l'on imagine en dehors du champ. Fonctions : ○ Pouvoir de suggestion : Ce qui est laissé à l'imagination du spectateur. ○ Relation avec le champ : Communication entre le champ et le hors-champ, renversant les attentes. 5. Formats du film et de l'image Définition du format : Largeur de la pellicule et dimensions de l'image projetée à l'écran, qui ne sont pas toujours liées. Chronologie des formats : : Format standard 1,33:1 pour les films muets. 1909-1927 1927-1932 : Format 1,22:1 pour intégrer la bande sonore, rendant l'image plus carrée. 1932-1950 : Format Academy Ratio 1,37:1 pour compenser la perte de largeur. Formats développés depuis les années 1950 : : Format large 1,2,35, introduisant l'anamorphose. CinemaScope (1953) Super 35 : Permet d'utiliser toute la surface de la pellicule sans anamorphose. Formats panoramiques : ○ 1,85:1 : Standard hollywoodien. ○ 1,66:1 : Standard européen. Formats réduits : : Utilisé pour le cinéma amateur. 16 mm Super 8 et 8 mm : Formats compacts souvent associés aux films amateurs. 6. Problèmes d'adaptation à la télévision  Les films projetés dans des formats larges (comme 2,35:1) doivent souvent être recadrés pour s'adapter aux écrans de télévision, entraînant une mutilation de l'image. 1. Le Plan : Définition et Terminologie Définition du terme : Le terme plan est polysémique dans le domaine cinématographique et peut désigner plusieurs concepts : ○ Plan comme surface : L’image est projetée sur une surface plane (l’écran). ○ Profondeur imaginaire de l’image : L'image contient plusieurs « couches » imaginaires, visibles selon l'échelle de plan. ○ Premier plan et arrière-plan : Le premier plan est la zone la plus proche du spectateur, tandis que l'arrière-plan est plus éloigné. Définition technique : Un plan est un fragment de film compris entre deux coupures ou changements de plans, définissant une unité visuelle par sa continuité. 2. Durée du Plan vs Durée dans le Plan Durée du plan : Temps réel pendant lequel le plan est projeté à l'écran (durée matérielle). Durée dans le plan : Représentation fictive du temps dans l'univers diégétique, pouvant être accélérée ou ralentie. ○ Exemple d'accéléré : Croissance d'une fleur montrée en quelques secondes. ○ Exemple de ralenti : Un mouvement de balle brisant une vitre, étendu sur plusieurs secondes. 3. Cadence au Cinéma Définition de la cadence : Nombre d'images par seconde (ips) filmées et projetées, avec 24 ips comme norme pour le cinéma sonore. ○ Ralenti : Cadence de prise de vue supérieure à celle de projection. ○ Accéléré : Cadence de prise de vue inférieure à celle de projection. Exemples : ○ Film muet projeté à une cadence plus rapide. ○ Extraits de Nosferatu (1922) et Ghost Dog (1999).  4. Importance du Temps Narratif Manipulation du temps : Le temps narratif ne correspond pas toujours à la durée réelle montrée. ○ Exemple : Dans Hitori Musuko de Yasujiro Ozu, un plan d'un coin de pièce où le jour se lève prend une minute à l’écran, tandis que l’événement dure cinq heures dans l’histoire. 5. Techniques de Manipulation du Temps Arrêt sur image : Utilisé pour suspendre un moment particulier (exemple : Les 400 coups de François Truffaut). Retour en arrière : Défilement d'une séquence en arrière, inversant le temps de la fiction (exemple : Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau). 6. Plan-séquence : Une Variation Particulière Définition : Un plan suffisamment long pour représenter une séquence entière sans interruption. Usages et enjeux : Donne une impression de continuité et de réalisme. ○ Exemples : La Corde (1948) d'Alfred Hitchcock et L'Arche russe (2002) de Sokourov. a. Caractéristiques du Plan-séquence Peut durer plusieurs minutes à la totalité du film. Durée exceptionnelle : Unité narrative complète : Contient toute une scène ou une séquence sans coupure. Mouvement de la caméra : Nécessite des compétences techniques élevées pour des mouvements fluides. b. Exemples Célèbres de Plans-séquences (Hitchcock, 1948) : Une série de longs plans sans coupures visibles. La Corde L'Arche russe (Sokourov, 2002) : Un plan-séquence ininterrompu de 90 minutes. Birdman (Iñárritu, 2014) : Effets numériques pour créer l'illusion d'un seul plan continu. c. Manipulation du Temps dans le Plan Cadence de prise de vue supérieure à celle de projection. Ralenti : Accéléré : Cadence de prise de vue inférieure à celle de projection. Arrêt sur image : Technique pour figer un moment à l’écran. 7. Évolution Historique de la Durée des Plans  Tendances : ○ 1895-1905 : Films d’un seul plan (environ 1 minute). ○ Années 1930-1960 : Durée moyenne des plans de 8 à 11 secondes. ○ Années 1980 : Réduction à 5-7 secondes, parfois 3-4 secondes. Analyse de Bordwell et Thompson : Films récents avec des DMP très courts (2-4 secondes). 1. Introduction aux mouvements de caméra Les mouvements de caméra constituent une partie essentielle du langage cinématographique. Ils permettent de : Créer des effets visuels Modifier l'espace filmique Accentuer les émotions Offrir une perspective particulière Chaque mouvement a une fonction précise et peut servir : La narration La psychologie des personnages La construction de l’espace et du temps dans une scène 2. Steadicam et Shining de Stanley Kubrick Steadicam : Système stabilisé permettant des mouvements fluides, souvent utilisé pour suivre des personnages en mouvement tout en maintenant une grande stabilité. Exemple : Dans Shining, la caméra suit un enfant à vélo dans les couloirs de l'hôtel, créant une immersion et une tension croissante. 3. Travelling d’accompagnement Définition : Mouvement de caméra où celle-ci se déplace physiquement sur un support (rails, véhicule, etc.) pour suivre un personnage ou un objet. Caméra embarquée : La caméra est installée sur un véhicule en mouvement (ex. : voiture), souvent visible à travers le pare-brise ou par les mouvements de la voiture. 4. Travelling subjectif Définition : La caméra épouse le mouvement d’un objet ou d’un personnage, permettant au spectateur de vivre l’action à travers ses yeux.  Exemple : Lady in the Lake, qui adopte un point de vue subjectif tout au long du film. 5. Travelling circulaire Définition : La caméra se déplace autour d'un personnage ou d'un objet, créant tension ou effet dramatique. Exemple : Aguirre, la colère de Dieu (Werner Herzog) utilise le travelling circulaire pour accentuer l’intensité de certaines scènes. 6. La grue (Crane shot) Définition : Un bras articulé permettant des mouvements verticaux ou complexes, souvent inaccessibles avec des dispositifs classiques. Exemple : Intolerance de D.W. Griffith, avec le célèbre plan sur le banquet de Belshazzar. 7. Combinaison : Pano-travelling Définition : Combinaison d’un panoramique (rotation de la caméra sur son axe) et d’un travelling (déplacement physique), permettant d’explorer l’espace de manière dynamique. Exemple : Les Enchaînés (Alfred Hitchcock) utilise un panoramique suivi d’un travelling pour diriger l’attention sur un détail précis. 8. Skycam/Cablecam Définition : Caméra montée sur des câbles, télécommandée pour des prises de vue en plongée. Utilisée souvent dans les stades, mais aussi dans certains films. Différence avec la grue : Contrairement à la grue, l’opérateur est éloigné de la caméra. 9. Fonctions du mouvement de caméra Narrative et dramatique Description : Montrer un environnement ou une situation. Accompagnement : Suivre un personnage ou un objet. Introduction/Conclusion : Utiliser le mouvement pour introduire ou conclure une scène. Mise en valeur : Diriger l'attention sur un détail important. Symbolique  Exprimer une idée ou une émotion (ex. : caméra tremblante pour l’anxiété d’un personnage). Affective Donner une tonalité ou une ambiance (ex. : mouvement rapide pour créer de l’agitation). Dynamique Participer à l’action, renforçant la tension dans les films d’action. 10. L’espace et le temps dans le mouvement de caméra Espace : Le mouvement de caméra peut suggérer un espace continu, révélant des éléments hors-champ. Temps : Influence le rythme d’une scène (ex. : long travelling ralentit l’action). 11. Éthique et mouvement de caméra : Cas du film Kapo (Pontecorvo) Critique de Jacques Rivette : Il souligne que filmer des sujets sensibles avec des mouvements inappropriés soulève des questions d'éthique. Citation : « Faire un film, c'est donc montrer certaines choses, c'est en même temps, et par la même opération, les montrer par un certain biais ; ces deux actes étant rigoureusement indissociables. »