Algèbre et Analyse - Classes Terminales C, D et T - 1967 PDF
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1967
C. Lebossé, C. Hémery
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This 1967 textbook, "Algèbre et Analyse Classes Terminales C, D et T," by C. Lebossé and C. Hémery, is for French high school students. The book covers topics in algebra and analysis, aligned with the 1966 curriculum. It includes detailed content on numbers, functions, and arithmetic concepts.
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C. LFBOSSÉ C. HËMERY ALGÈBRE et analyse CLASSES TERMINALES CDT w.. f r»»| CDT ALGÈBRE ET ANALYSE C. LEBOSSÉ C. HÉMERY Agrégé de Mathématiques....
C. LFBOSSÉ C. HËMERY ALGÈBRE et analyse CLASSES TERMINALES CDT w.. f r»»| CDT ALGÈBRE ET ANALYSE C. LEBOSSÉ C. HÉMERY Agrégé de Mathématiques. Agrégé de Mathématiques Professeur au Lycée Cl. Bernard Professeur au Lycée Lavoisier ALGEBRE ET ANALYSE Classes Terminales C, D et T PROGRAMME 1966 FERNAND NATHAN 18. rue Monsieur-le-Prince, Paris VIe 178 379 COLLECTION COMPLÈTE LEBOSSÉ-HÉMERY Avec la collaboration de M. FAURE 6e Arithmétique et Travaux Pratiques 5® Arithmétique et Géométrie 4e Arithmétique, Algèbre et Géométrie 3e Algèbre, Arithmétique et Géométrie Nouveaux programmes 1966 2e A Algèbre et Géométrie 2e C Algèbre 2® C Géométrie 1re A Algèbre et notions de Statistique 1re B Algèbre et Statistique 1re C et D Algèbre et Notions d'Analyse ire C Géométrie et Géométrie analytique ire D Géométrie et Statistique Terminale A Notions d'Analyse et de Probabilités Terminale B Algèbre et Probabilités Terminale C, D et T Algèbre et Analyse Terminale C Géométrie et Géométrie analytique Terminale D Géométrie et éléments de Probabilités Enseignement technique LEBOSSÉ - HÉMERY - FAURE Nouveaux programmes 1964 2® Techn. industrielle Algèbre 2e Techn. industrielle Géométrie 1re Techn. industrielle Algèbre, Trigonométrie, Géométrie Classes Terminales Algèbre, Géométrie, Calcul numérique © 1967 Fernand Nathan, Paris 5 EXTRAITS DES PROGRAMMES DU 8 JUIN 1966 (B. 0. n® 26 du 30-6-66) CLASSE TERMINALE C NOTIONS GÉNÉRALES Il n'est pas nécessaire de rassembler dans un chapitre Introductlf les études proposées cl-dessous, elles pourront occuper dans le cours les places qui seront jugées les meilleures; un certain nombre d'entre elles auront d'ailleurs été dégagées au cours des années précédentes. Application d'un ensemb/e dans un ensemb/e; application Injectlve. surjectlve; application bljectlve, application réciproque; composition des applications, fonction composée. Transformation ponctuelle dans le plan et dans l'espace; composition des transformations (produit) : assoclatlvlté; transformation réciproque d'une transformation, transformation Involutlve; groupe de transformations. Loi de composition; loi Interne, loi externe. Étude particulière des lois Internes, assoclatlvlté, commutatlvlté, élément neutre; structure de groupe. Dlstrlbutlvlté d'une loi Interne par rapport à une autre; structure d'anneau et de çorps commutatlf. Étude d'une loi externe : structure d'espace vectoriel sur le corps des réels. fsomorphisme entre deux ensembles munis de lois Internes en correspondance bljectlve, définition; Isomorphlsme entre deux groupes. ARITHMÉTIQUE, ALGÈBRE ET NOTION? D'ANALYSE I. Les nombres i extensions successives de la notion de nombre. Note préliminaire. a. Quels que soient l'ordre et le mode d'exposition choisis, Il Importe de ne pas s'attarder sur les théories, dont les résultats sont déjà connus des élèves; en particulier, on supposera connues les propriétés fondamentales de l'ensemble N des entiers naturels et on attirera l'attention des élèves sur l'importance du raisonnement par récurrence, b. Aucune question d'ordre théorique ne devra être posée aux épreuves écrites et orales du bac- calauréat, sur les diverses notions qui font l'objet de ce chapitre I. Les résultats généraux concer- nant les nombres, les propriétés des opérations, leurs conséquences essentielles, sont du reste mis en oeuvre dans les autres chapitres du programme. il0 Les entiers relatifs. — Construction de l'ensemble Z des entiers relatifs. Pour les lois d'addition et de multiplication, Z a une structure d'anneau commutatlf ordonné. 2° Les nombres rationnels. — Construction de l'ensemble Q des nombres rationnels. Pour les lois d'addition et de multiplication, Q a une structure de corps commutatlf ordonné. 3° Notions sur les nombres réels. — Nécessité d'une extension de Q. Exposé sans démonstration, des propriétés des réels. Les réels forment un corps commutatlf ordonné R. | Valeurs absolues, propriétés relatives aux sommes, produits, quotients. 4° Les nombres complexes. — Définition; représentation géométrique; module; argument. Égalité. Nombres complexes opposés; nombres complexes conjugués; nombre complexe nul. Addition, soustraction, multiplication, division. Corps C des nombres complexes. Forme trlgonométrlque d'un nombre complexe, d'un produit; formule de Molvre. Racines niém" d'un nombre complexe (on se bornera à la démonstration d'existence et à la repré- sentation géométrique des n racines). Applications de la formule de Moivre, dans le cas des exposants 2, 3,4 aux formules de multiplication des arcs et à la linéarisation des polynômes trigonométrlques. Résolution dans C de l'équation du second degré à coefficients complexes, à coefficients réels. 6 ALGÈBRE ET ANALYSE II. Arithmétique. 1° Analyse combinatoire. — Permutations, arrangements, combinaisons sans répétition. Formule du binôme. 2° Les entiers. — Multiples dans Z d'un entier relatif; problème de ia division d'un entier relatif par un autre; divisibilité. Congruences moduio n dans Z; opérations élémentaires. La division euclidienne dans N, quotient entier, reste. Diviseurs communs à plusieurs nombres, pius grand diviseur commun, nombres premiers entre eux. Multiples communs à plusieurs nombres, pius petit muitipie commun. Étude dans N des nombres premiers; propriétés élémentaires. Décomposition d'un entier en un produit de nombres premiers. Applications : diviseurs d'un nombre; diviseurs communs et mul- tiples communs à plusieurs nombres; conditions pour qu'un entier soit égai au carré, à ia puissance niime d'un entier. 3° Application aux fractions. — Simplification des fractions; fractions irréductibles. Condition pour qu'un rationne! soit ie carré, ia puissance n'imes d'un rationnel. 4° Numération. — Prfncipe des systèmes de numération; notion de base. Numération décimale. 5° Nombres décimaux. — Définition; condition pour qu'un nombre rationnel soit un nombre décimai. Les nombres décimaux forment un anneau commutatif. Valeurs approchées à 10~n près, par défaut et par excès, d'un nombre réel. Représentation d'un nombre réei par une suite décimale illimitée; dans ie cas des nombres rationnels, ce développement admet une périodicité (i'étude générale des nombres décimaux périodiques est en dehors du programme). ili. Fonctions numériques d'une variable réelle. 1° Sens de variation sur un Intervalle. — Propriétés élémentaires de fonctions monotones sur un inter- valle. Définition d'un maximum ou d'un minirpum d'une fonction en un point. 2° Notions sur les limites. — Définition concernant les limites (finies ou infinies) : limite d'une suite un lorsque l'entier naturel n tend vers i'infini. Énoncé (sans démonstration) des propriétés élé- mentaires des limites : unicité, opérations élémentaires (somme, produit, quotient, racine n'ème), cas d'indétermination. 3° Continuité d'une fonction. — Définition d'une fonction continué pour une valeur de ia variable, sur un intervalle (ia continuité uniforme est en dehors du programme). Opérations élémentaires. Continuité d'une fonction composée (fonction de fonction), formée à partir de deux fonctions continues (sans démonstration). On admettra sans démonstration ia propriété suivante : si une fonction f est continue sur un inter- valle fermé (a, b) et si les valeurs numériques f (a) et f (b) sont de signes contraires, ia fonction s'annule au moins pour une valeur de ia variable comprise entre a et b. Application au cas d'une fonction continue et monotpne sur un intervalle (a, b) fermé. Existence de ia fonction réciproque d'une fonction continue et strictement monotone sur un inter- valle fermé (on admettra ia continuité de cette fonction réciproque); représentation graphique déns un repère cartésien normé. Application à -(/x (n entier naturel). 4° Dérivées. — Révision du programme de Première C : définition de ia dérivée pour une valeur de ia variable; fonction dérivée, opérations élémentaires (dérivées d'une constante, d'une somme, d'un produit, d'un quotient); interprétation géométrique en coordonnées cartésiennes, équation de ia tangente en un point de ia courbe représentative. L'existence de ia dérivée entraîne ia ' continuité de ia fonction. Dérivée d'une fonction composée (formée à partir de deux fonctions, dérivabies). Dérivée de ia fonction réciproque d'une fonction monotone dérivabie, interprétation géométrique. Définition des dérivées successives. Différentielle première d'une fonction d'une variable, interprétation géométrique, usages. 5° Dérivées de quelques fonctions (révision et compléments). — Dérivée par rapport à x dex", de*-", de ^ (n entier naturel). Dérivées de ia puissance nKm 0, (Log x)' = - et Log 1=0. Représentation par l'aire d'un trapèze mixti- iigne. Propriété fondamentale : Log (ab) = Log a 4- Log b et ses conséquences. Limite de Log x lorsque ia variable x positive tend vers l'infini ou vers zéro ; limite de lorsque x tend vers l'infini. Base des logarithmes népériens, définition du nombre e. Courbe représentative de ia fonction logarithme népérien (repère orthonormé). 3° La fonction exponentielle de base e. — Définition de ia fonction exponentielle de base e comme fonc- tion réciproque de ia fonction logarithme népérien; existence, domaine de définition, dérivée. Propriété : exp u.exp v = exp (u 4- v). Notation er. Limite de — lorsque x tend vers 4- 00. x Courbe représentative de ia fonction exponentielle de base e. 4° Autres fonctions logarithmiques et exponentielles. — Fonction logarithme et fonction exponentielle de base a (a > 0 et a ?£ 1 ); relations avec les fonctions correspondantes de base e; courbes repré- sentatives. Notation ax ; cas particulier des exposants rationnels. Logarithmes décimaux : usage des tables de conversion des logarithmes népériens en logarithmes décimaux et vice versa. 8 ALGÈBRE ET ANALYSE Remorque : L'étude d'exemples de fonctions composées de type logarithmique ou exponentiel est strictement limitée au cas où sont en évidence les Intervalles sur lesquels la fonction est définie, les Intervalles sur lesquels la dérivée garde un signe constant, et où les Indéterminations à lever sont uniquement celles qui ont été énumérées plus haut. V, Ponctions vectorielles d'une variable réelle. Détermination d'une fonction vectorielle par trois fonctions numériques d'une variable, une base étant choisie. Limite (notion de vecteur tendant vers zéro); continuité. Dérivation dans une base donnée d'un vecteur; coordonnées du vecteur dérivé. Dérivées successives. Dérivée d'une somme vectorielle, du produit d'un vecteur par un scalaire variable. Dérivée du produit scalaire de deux vecteurs. Application à la récherche de tangentes; exemples des coniques et de l'hélice circulaire. Vi, Équations différentielles. Recherche des fonctions, une ou deux fols dérivables, y de la variable x vérifiant les équations ; y' = p (x), y" « P (x), P (x) étant un polynome en x; y' sa oy, o constante réelle non nulle; , y" + wy = 0, m constante réelle non nulle (on admettra, après avoir découvert les solutions de la forme A cos cox + 6 sin o>x, que l'équation n'en admet pas d'autres). VII, Calcul numérique, 1° Valeurs approchées. — Valeurs approchées d'un nombre réel, encadrement, marge d'Incertitude (erreur absolue, erreur relative). Valeurs approchées d'une somme, d'une différence, d'un produit, d'un quotient de nombres dont on connaît des valeurs approchées. Approximation par les nombres décimaux. 20 Tables numériques. Usage des tables numériques de fonctions usuelles; usage des tables de loga- rithmes. Notions pratiques sur l'Interpolation linéaire. Usage de la règle à calcul. De nombreux exercices de calcul numérique seront faits, à l'occasion de l'étude des fonctions usuelles et à l'occasion de problèmes, pour mettre en application les notions de valeurs approchées, d'enca- drement, d'ordre de grandeur d'un résultat ou d'une erreur. NOTE DES AUTEURS Le programme développé dans cet ouvrage est le programme cl-dessus d'Algèbre et Analyse de la Classe Terminale C. Le programme de la Classe Terminale D ne comporte pas le titre II : Arithmétique, ni les paragraphes signalés en marge par un trait ondulé (Leçons 3, 4, 5, 10,11, 12 et 15). Le programme de la Classe Terminale T, compte tenu de la Géométrie vectorielle et du calcul numérique, est Identique ! celui de la Terminale C diminué des paragraphes d'Arithmé- tique signalés en marge par un filet continu (Leçons 10, 11 et fin de la 12). livre i : ENSEMBLES FONDAMENTAUX Première Leçon ENSEMBLES (Rappel) 1. Appartenance. — Lorsque a désigne l'un quelconque des éléments d'un ensemble donné E, on écrit : aeE ce qui se lit : " a appartient à E " ou " a est un élément de E Si b n'est pas un élément de l'ensemble E, on écrit de même : b $ E~~[ lire " b n'appartient pas à E " Le symbole 0 désigne l'ensemble vide qui ne contient aucun élément. Lorsque a et b désignent un même élément d'un ensemble E, on dit que a et b coïnci- dent et on écrit : a ~ b {a égale V). Dans le cas contraire on écrit : a 7^ b (a différent de b). Si deux ensembles A et B sont formés des mêmes éléments, c'est-à-dire, si tout élément de chacun d'eux appartient à l'autre, ces deux ensembles sont dits identiques. On écrit : A = B 2. Inclusion. — Tout ensemble A, composé d'éléments d'un ensemble donné E, est dit inclus dans E et constitue un sous-ensemble ou une partie de E. Si A est distinct de E (fig. 1), il est strictement inclus dans E et on écrit : A C E | (E) ^ÉtÊÊÊÊÊÊÊtÈ^. Si A peut coïncider avec E, on écrit : A Ç E. Notons que : A C B et B Ç A =-> A = B. A C B et B C C ==> A C C. yjÊÊÊÊÊT " P ^ L'ensemble A des éléments de E n'appartenant E pas au sous-ensemble A de E, est le complément de A dans E. On écrit (fig. 1) : Fig. 1. A = CeA ou A = E — A. Il est clair que CeE = E — E = 0 et Ce 0 = E — C = E. Les sous-ensembles de E (y compris 0 et E) forment un ensemble 'JE ou (TjE, appelé ensemble des parties de E. 10 ALGÈBRE ET ANALYSE 3. Intersection. Réunion. — L'intersection de deux ensembles A et B est l'ensemble I des éléments communs a A et B (fig. 2). On écrit : I = A H B lire « A inter B ». aaasra 0r> B Fig. 2. Fig. 3. De même l'ensemble des éléments communs aux ensembles A, B, C est leur intersection qui se note A fl B f) C (fig. 3). Deux ensembles A et B sont disjoints lorsque A n B = 0. Ainsi Les sous-ensembles A et A = E — A de E sont disjoints. La réunion de deux ensembles A et B est l'ensemble R formé par les éléments appartenant à l'un au moins des ensembles A et B (fig. 4). On écrit: lire « A union B ». De même l'ensemble des éléments appartenant à L'un au moins des ensembles A, B, C est leur réunion qui se note A U B U C (fig. 5). On effectue une partition d'un ensemble E, lorsqu'on répartit les éléments de E en plusieurs sous-ensembles disjoints deux à deux A, B, C dont la réunion est l'ensemble E. Ainsi les quatre symboles : trèfle, carreau, cœur, pique déterminent une partition de l'ensemble des cartes d'un jeu en quatre sous-ensembles disjoints (appelés couleurs). 4. Ensemble produit. — Le produit cartésien de deux ensembles A et B est l'ensemble de tous les couples ordonnés (x, y) résultant de l'association d'un élément x de A et d'un élément y de B. Soit A = { a, b, c } et B = { x, y }. Le produit P == A X B ou AB de ces deux ensembles admet pour éléments les 6 couples suivants : (a ;.v), (« ; y), {b ; x), (6 ; y), (c ; x) et (c ; y). ENSEMBLES 11 Donc : xeA et y e B (x, y) 6 A x B ou AB. De même plus généralement : xeA, jyeB, «eC (a:, y, z) e ABC. Le carré A2 d'un ensemble A est le produit A X A de cet ensemble par lui-même. Ainsi pour A = { a, b, c }, on obtient : A2 = { (a; a), (a; b), (a; c), (6; a), (b; b), (b; c), (c; a), (c; b), (c; c) } On définit de même : A2 = A2 X A, A4 = A3 X A etc. 5. Relations binaires. — Toute propriété 31 susceptible d'être vérifiée par deux éléments a et b d'un ensemble E définit une relation binaire dans cet ensemble. Si a et b vérifient la propriété 31, on écrit : a 31 b Le symbole 31 désigne le plus souvent un des symboles connus tels que : = ; - a 31 a (réflexivité) a^b et a 31 b =>- b Si a (symétrie) a, b, c distincts : a 31 b et b Si c =>- a Si c (transitivité). Exemples. — 1° Il en est ainsi des égalités définies en Algèbre ou en Géométrie : x=x ; x — y -- > y = x et x = y ; y = z =£»- x = z. Fi = F,5 F, = Fg F2 = F, et F, = F2; Fs = F3 => Fl = F,. 2° La relation 31 exprimant que deux droites de l'espace ont même direction (parallèles pu confon- dues) est une relation d'équivalence car : Dj a même direction que D,; D,11Da => D2||Dl et DJIDa, D2||DS => Di||D3. 3° Par contre, la relation d'orthogonalité entre deux droites de l'espace n'est pas une relation d'équivalence car une droite n'est pas orthogonale à elle-même, et les relations D; X.D2, D2 X D3 n'entraînent pas obligatoirement Dj X D8. Deux éléments a et b de l'ensemble E liés par la relation d'équivalence 31 sont dits équiva- lents, modulo Si. 12 ALGÈBRE ET ANALYSE 7. Classes d'équivalence. — L'ensemble E étant muni d'une relation d'équivalence Si, on appelle classe d'équivalence de l'élément a, l'ensem- ble Ca de tous les éléments de E équivalents à a modulo S\. 1° Tout élément x de E appartient à une classe d'équivalence Cx car xi/ljc. 2° Deux classes d'équivalence qui ont un élément commun sont confondues. En effet, si A;eCa et xeCb les relations xSia et x Si b entraînent par symétrie et tran- sivité : aSib, soit Ca == C&. 3° Si a et b ne sont pas équivalents modulo 31, les classes d'équivalence Ca et Cj ne peuvent posséder d'élément commun a:, sinon elles seraient confondues, ce qui entraîne- rait aSib, contraire à l'hypothèse. La relation d'équivalence Si permet donc d'effectuer une partition de E en sous- ensembles disjoints C,,, CQ.... dont la réunion est l'ensemble E. L'ensemble des classes d'équivalence de E modulo Si est appelé E l'ensemble quotient de E par 31 et s'écrit Exemple. — Soit E l'ensemble des droites de l'espace et soit Si la relation d'équiva- lence exprimant que deux droites de l'espace ont même direction (n0 6, exemple 2). Toutes les droites de même direction qu'une droite donnée D! constituent la classe d'équivalence C! définie par D1 (ou par l'une de ses parallèles). Si D1 et D2 n'ont pas même direction, elles définissent deux classes disjointes, C! et C2 ne possédant aucun élément commun. E L'ensemble des classes d'équivalence Cj, C2, C3... est l'ensemble quotient ^ qui n'est autre que l'ensemble des directions de l'espace. 8. Relations d'ordre. — 1° Une relation binaire 31 dans an ensemble E est une relation d'ordre au sens strict si elle est transitive, mais non réHexive, et non symétrique. Dans l'ensemble des nombres relatifs, le symbole < définit une relation d'ordre strict : car a < b et b < c ===> a < c : la relation est transitive. Mais on n'a pas a < a et a < b exclut b < a ou b — a : la relation n'est ni réflexive, ni symétrique. De même parmi les sous-ensembles d'un ensemble E la relation d'inclusion C est une relation d'ordre strict. 2° Une relation binaire Si dans un ensemble donné E est une relation d'ordre au sens large si elle est à la fois réHexive, antisymétrique et transitive. Dans l'ensemble des nombres relatifs, le symbole ^ définit une relation d'ordre large. En effet : a ^ a (reflexivité) a ^ b et b ^ a =3>- a — b (antisymétrie) a ^ b et b ^ c => a ^ c (transitivité). De même le symbole C définit une relation d'ordre au sens large (n0 2). APPLICATIONS ET FONCTION 13 9. Ensemble ordonné. — Un ensemble dans lequel est définie une relation d'ordre % est dit ordonné. On peut en effet classer dans un ordre déterminé tous les éléments d'un sous-ensemble de E lorsque ces éléments sont deux à deux comparables par 51, c'est-à-dire vérifient soit a 51 b soit b 51 a. Ainsi les relations a3ic, dSib et c' d permettent d'écrire : a 51 c'Jld 31 b d'où le classement ou l'ordre : a, c, d, b. 1° Lorsque deux éléments distincts quelconques d'un ensemble E sont comparables par une relation d'ordre (strict ou large), cette relation 51 est dite à'ordre total et l'ensemble E est dit totalement ordonné. 11 en est ainsi de l'ensemble des nombres relatifs par la relation < (ou sQ, d'un ensemble d'événé- ments historiques par l'ordre chronologique, de l'ensemble des mots du dictionnaire par l'ordre alpha- bétique. Ce dernier exemple permet de voir qu'une modification de la relation d'ordre 31 (ici l'ordre des lettres de l'alphabet) entraînerait un bouleversement complet de l'ordre des mots dans le diction- naire. 2° Lorsque deux éléments distincts de E ne sont pas nécessairement comparables par 51, cette relation est dite A'ordre partiel et l'ensemble E est dit partiellement ordonné. t Ainsi dans l'ensemble X des entiers naturels la relation 31 qui exprime que a est «n diviseur de b, est une relation d'ordre large qui pennet de classer 3, 6, 24, 120, 240 ou 1, 7, 21, 42, 126 mais qui ne permet pas de comparer 3 et 7 ou 11 et 25. Ce n'est qu'une relation d'ordre partiel. APPLICATIONS ET FONCTIONS 10. Notion d'application. — On appelle application d'un ensemble A dans un ensemble B, toute correspondance qui, à tout élément de A, associe un élément unique de B. Cette correspondance est symbolisée par une lettre T, /... et : V a e A, ] b e B tel que b — T(a) ou b = f(a). On écrit : a -e» b = /(a) ou a f b et on lit : « a s'applique sur b ». (Éviter d'écrire a * b s'il peut y avoir 0 confusion avec « a tend vers b »). L'ensemble A est l'ensemble initial et l'ensemble B l'ensemble final de l'applica- £? tion. ^ Lorsque l'ensemble B est confondu avec A on a affaire à une application de A sur lui-même. pjg 6 L'élément a est l'antécédent de b et l'élément b est l'image de a dans B. Exemple — Soit A l'ensemble des points M du cercle de diamètre IJ (fig. 6) et B l'ensemble des points M' de la droite x'x définie par IJ. La projection orthogonale T de M en M' sur x'x est une application de A dans B et : M -Q» M' = T(M). 14 ALGÈBRE ET ANALYSE 11. Injection. — Surjection. 1° Une application «/ » de A dans B est dite injective lorsque deux éléments distincts de A ont des images distinctes dans B (fig. 7). v «!, «Jj 6 A : ag /(aj 96 /(aa). Tout élément b de B est au plus l'image d'un élément a de A. a1 32 A OOOOOO AOOOOOOOOOOOOO 11/ \1/. m v 1 wj y « Fig. 7. Fig. 8. 2° £//e est dite surjectioe lorsque tout élément de B est l'image d'au moins un élément de A. On dit alors que A s'applique sur B (fig. 8). VéeB, 3«eA tel que : b—f(a). Ainsi la projection orthogonale sur la droite x'x (fig. 6) réalise une application injective, non surjective, du demi-cerde ISJ sur la droite x'x. Par contre elle réalise une application suijective, non injective, du cercle entier de diamètre IJ sur le segment de droite IJ. 12. Bijection.— Une application «/» de A dans B est dite bijective (ou biunivoque) si tout élément de B est l'image d'un élément unique de À (fig. 9). ai ^ V b e B, ] a e A tel que b = /(a) -t^b^b* î î l l l l l Une application bijective ou bijection de A /» a sur B est donc une application à la fois surjective et injective de A dans B. ^ Ainsi (fig. 6) la projection orthogonale sur x'x réalise une bijection du demi-cercle ISJ sur le segment IJ. 13. Bijections réciproques. — Toute bijection «/» d'un ensemble A sur un ensemble B définit une bijection «.v — t(y) ou x = f-^y). Exemple. — La fonction y — sin a- définie sur le segment A — £—et à valeurs dans B = [— 1 ; 4- 1] réalise une application bijective de A sur B. A toute valeur y de B correspond une valeur.v de A symbolisée par Arc sin y. La fonction « Arc sinus '> est la fonction inverse ou réciproque de la fonction « sinus ». Le problème qui consiste à définir et étudier la fonction réciproque d'une fonction / donnée est appelé inversion de la fonction « / ». Notons que : Si y — f(x) < > x — y(y), on étudie alors la fonction : y — (*). 17. Fonction composée d'une variable. — Soit u ----- 9(a;) une fonction définie sur A et à valeurs dans 8,3» = /(«) une fonction définie sur B et à valeurs dans C. Le produit des applications 9 et / est une application /09 de A dans C, qui détermine une fonction F définie sur A et à valeurs dans C. Donc : tfaceA, 3 h = 9(x:)eB et yeC tels que y =/(«) =/[9(*)] = F(*). La fonction F(x) = /[9(-*)] est appelée fonction composée ou fonction de fonction de la variable x. Exemple. — La fonction u — x* applique l'ensemble des réels R sur R+ et la fonction, y = sin u applique R+ sur le segment A = [— 1 ; + 1). La fonction composée : y = sin (*2) applique R sur.A. Notons que si «/» et « 9 » sont deux fonctions réciproques.on a les identités : f[ /l(#J> *2 Xn) ^ fiijXlt *2 *«) x8 — y8 Exemple. — Les fonctions z, et z2 = *2 + xy + yt sont équivalentes pour tout x — y couple (#, y), élément de R8, tel que x ^ y. TRANSFORMATIONS PONCTUELLES 18. Définition. — Étant donnés deux ensembles de points A et B, on ap- pelle transformation ponctuelle de l'ensemble A dans l'ensemble B, toute correspondance T qui,à tout point M de A,associe un point unique M' de B. La transformation ponctuelle T n'est autre qu'une application de l'ensemble ponctuel A dans l'ensemble ponctuel B. L'image M' de M est appelée le transformé ou Vhomologue de M. On écrit : T M o > M' ou M' « T(M). Les exemples d'applications géométriques vus aux nos 10 et 14 ne sont autres que des transformations géométriques ponctuelles. y ^—s—/X' v J ) K\ J Fig. 13 Lorsque les ensembles A et B sont identiques, on dit que T est une transformation ponctuelle dans A (ou de A sur lui-même). On peut ainsi définir une transformation dans le plan ou une transformation dans l'espace. L'ensemble des transformés par T des différents points M d'une figure F est une figure F' appelée transformée ou homologue de la figure F dans la transformation ponc- tuelle T (fig. 13). 18 ALGÈBRE ET ANALYSE Deux transformations ponctuelles T et T' sont équivalentes si tout point M a même transformé dans T et T' : VMeA => M' = T(M) = T'(M). On écrit : T = T'. 20. Éléments invariants. 1° Tout point M qui coïncide avec son homologue M' dans une transformation ponctuelle T est un point double de T ou un point invariant par T. On appelle transformation identique la transformation ponctuelle I dans laquelle tout point M de l'espace (ou du plan) est invariant. VMe(E) ou (P) : M = I(M). 2° Toute figure F qui coïncide avec sa transformée F' dans T est dite invariante dans T. La figure F est invariante point par point lorsque chacun de ses points est inva- riant. Elle est globalement invariante ou invariante dans son ensemble lorsque ses différents points s'échangent entre eux. 21. Transformations réciproques. — Une transformation ponctuelle T de A dans B est dite bijective si tout point M' de B est le tranformé d'un point unique M de A. Une telle transformation est donc à la fois injective et surjective : Mj M2 => M'j = T(M1) M'2 ^ T(M2) (injection) V M'e B , 3 M e A tel que : M' = T(M) (surjection) A.. -'"x A.— v T M' ''i - M' \ Fig. 14, Fig. 15. Toute transformation bijective T de A dans B définit une transfor- mation bijeéfive de B dans A appelée transformation réciproque de T et notée T-1. En effet à tout point M' de B correspond un point unique M de A tel que M' = T(M) et réciproquement (fig. 14) : M'=:T(M) M = T-1(M') Les deux bijections T et T-1 sont dites réciproques l'une de l'autre. Ainsi les translations de vecteurs î et — ^ sont réciproques. Une transformation T d'un ensemble ponctuel A en lui-même est dite involutive lorsque tout point M est le transformé de son homologue M'. VMeA; M' = T(M) M = T(M'). Une telle transformation T est donc bijective et coïncide avec sa transformation réciproque (fig. 15) : T-1 = T. TRANSFORMATIONS PONCTUELLES Toute symétrie par rapport à un point, une droite ou un plan est une transformation involutive. 22. Produit de transformations ponctuelles. — Soient Tj une transformation de A dans B et Tg une transformation de B dans C (fîg. 16) : VM e A, aMj e B et M2 e C tels que Mj = T^M) et M8 = T^Mj). On fait ainsi correspondre à tout point M de A un point unique M2 de C. On définit donc (n0 19) une transformation T de A dans C, appelée produit des transformations Tj^ et Ta. On écrit : Ma = T(M) = Ta [T^M)] Ma = Ta o T^M) et T = T2 o Tx On dit que le produit T = Ta o Tj des transformations ponctuelles Tu et Ta, effectuées dans cet ordre, est une loi de composition interne dans l'ensemble des transformations ponctuelles. A,— M*-*. o———> T=T2oT, T=T)oT2 oT, v. Fig. 16. Fig. 17. De même le produit Tj o Ta o Tj = T8 o (Tg o Tj) est le produit des transformations Ta o Tj et Tj; le produit T4 o Ta o Ta o Tj est le produit des transformations T3 0 Ta o ^ et T4, etc. 23. Propriétés. — 1° Un produit de transformations est toujours associatif car il en est ainsi d'un produit d'applications. Donc (fig., 17) : T3 o (Ta o Tj) = (T3 o T2) o T4 Il est toujours possible de remplacer deux ou plusieurs transformations consécutives par leur produit ou inversement de remplacer une transformation par un produit équi- valent. 2° Le produit des transformations Tj et T2 est commutatif si : Tg o Tj = Tj o T2. Il en est ainsi des projections orthogonales d'un point M de l'espace sur deux plans rectangulaires P et Q (n0 14). 3° Dans l'ensemble des transformations ponctuelles de l'espace (ou du plan) la trans- formation identique I est l'élément neutre dans l'opération produit : VT: loT = Toi = T 4° Le produit de deux transformations réciproques T et T-1 est la transformation iden- tique : M' = T(M) et M = T-1(M') —* T^oTfM) = M et ToT-i(M') = M' Donc : T^oT = ToT-1 = I. Il en résulte que si T est une transformation involutive : VM : ToT(M) = M —ToT = T2 = I. 20 ALGÈBRE ET ANALYSE Si T! et Tg sont deux transformations bijectives il en est de même de T = TgoT^ car : (TaoT^T^oTa"*) - Tad oTa"1 - I. La transformation réciproque de TgoTi est donc Tf^oTg-1. EXERCICES 1. Démontrer les implications suivantes : 1® ACB=>(AnC)C(BnC) et (A U C) C (B U Q 2° ACB et CCD=MAnC)C(BnD) et (A U Q C (B U D) 3® (A n C) C (B n C) et (A U C) C (B u C) —». ACB. 2. On appelle différence de deux ensembles A et B pris dans cet ordre, l'ensemble, noté A — B, des éléments de A qui n'appartiennent pas à B. 1° Comparer A — B et B — A. Établir que B C A ' > A — B = CA (B). 2° A — B = A - (A fl B) = (A U B) - B = A fl (A - B). 3. Établir les relations : 1° A n B = A — (A — B) ou (A 0 B) U (A — B) = A. 2® A U B = A U (B - A) ou (A U B) - (B - A) = A. 4. 1° Montrer que la différence A — (B U C) est formée des éléments de A qui n'appartiennent ni à B, ni à C. 2° A - (B U C) = (A - B) - C = (A - Q - B et s'écrit : A - B - C. 5. Établir les relations : 1® A U (B - C) = (A U B) - (C - A). 2° A - (B fl C) = (A - B) U (A - C). 3® A - (B U C) = (A - B) fl (A - C). 6. Soient A et B deux sous-ensembles de E admettant dans E les compléments : A= E—A et B = E — B. 1® Démontrer que : AUB = Anff et AflB^AUB. 2® En déduire que : E — (A U B) = (E — A) (") (E — B) E — (A n B) = (E — A) U (E — B). 3® Pouvait-on prévoir ces résultats d'après l'exercice précédent ? 7. La différence symétrique de deux ensembles A et B est l'ensemble, noté A A B ou B A A, des éléments appartenant à un et un seul des ensembles A et B. 1® A A B = (A — B) U (B ~ A) = (A U B) — (A fl B). 2® (A A B) fl C = (A fl C) A (B fl C)- 3® (AAB)-C=(AUC)A(BUC). 8. Sur l'ensemble (T (b) on définit une relation binaire : A 3t B A A B contient un nombre pair d'éléments. Montrer que la relation ainsi définie est une relation d'équivalence. TRANSFORMATIONS PONCTUELLES 21 9. 1° Établir que (A A B) A C = A A (B A C) noté A A B A C est l'ensemble des éléments appartenant à un seul ou aux trois ensembles A, B et C. En déduire que A A B A C est la réunion de A - (B U C), B - (C U A), C - (A (J B) et A fl B fl C. 2° Montrer que D = (A (J B U C) — (A A B A C) est l'ensemble des éléments communs à deux et deux seulement des ensembles A, B, C. En déduire que D est la réunion des trois ensembles (B n C) - A, (C n A) - B et (A fl B) - C. 10. Soient T,, Ta, Ts, T4 des transformations bijectives de l'espace (ou du plan). 1° Montrer que si le produit Tj oTj 0T3 oT4 est la transformation identique I il en est de même des produits Tj oTs 0T4 oTj, T3 0T4 oTj 0T2 et T4 oTj oT2 0T3. 2° Que peut-on alors dire du produit T71 oT^1 oTj"1 oTj"1 des transformations inverses. 2e Leçon LOIS DE COMPOSITION 24. Loi de composition interne. — Étant donné un ensemble E, toute application de E2 dans E, définit une loi de composition interne dans E. A tout couple ordonné (a, b) d'éléments de E, distincts ou non, on fait ainsi corres- pondre un élément unique c de E. L'élément c est le composé des éléments a et b pris dans cet ordre. On écrit : L'addition des vecteurs, le produit de deux transformations géométriques sont des opérations internes sur l'ensemble des vecteurs ou des transformations géométriques. Le signe opératoire ★ (ou 1, L, A, V...) est le signe -f dans le cas d'une addition, le signe X ou. dans le cas d'une multiplication. Dans l'ensemble {T,®) des parties de E les symboles U et (1 définissent des opérations internes. On peut, dans le cas d'un ensemble fini, établir une table de composition permettant de retrouver instantanément le composé de deux éléments. Exemples. — Désignons par I, R et S les rotations planes de centre O donné et d'angles respectifs 0, 2it 2tc ~ et j- (en rd, mod 2 n) et soit ★ le signe opératoire du produit de deux rotations de cet ensemble. On obtient :It^R=R, RTltR=S, RTltS=I etc. On peut alors dresser le tableau de la figure 18. De même si, dans le plan, I et S désignent les rotations (0,0) et (O, tt), X et Y les symétries d'axes O* et Oy tels que (Ôx, Oy) = + ^> on obtient' le tableau de la figure 19. Dans le cas d'un ensemble illimité E, on ne peut établir la table de composition que pour les premiers éléments. Pour l'ensemble des entiers naturels on connaît ainsi la table de multiplication (ou de Pythagore) pour les premiers entiers. — Une opération interne peut être réitérée sur des éléments a, b, c, d de E. On écrit : (a *J>) * c = a * b ★ c, (a * b ★ c) ★ d = a ★ b ★ c ★ - a * (b * c) = a *(d ★/) > b * c — d */. Lorsque cette loi est à la fois associative et commutative, on peut supprimer tout élément commun aux deux membres : b*a*c — d*a-kf =>- a * {b ★ c) — a * (d * f) b *c — d *f. LOIS DE COMPOSITION 25 28. Notion de structure. — On dit qu'un ensemble E est muni d'une structure algébrique, lorsqu'on a défini sur E une ou plusieurs lois de composition, internes ou externes. Les structures les plus usuelles que nous étudierons sont celles de groupe, d'anneau, de corps et d'espace vectoriel. Il suffit de montrer qu'un ensemble donné E admet une structure connue S pour en déduire que cet ensemble possède toutes les propriétés qui découlent de S. 29. Isomorphisme. — Considérons deux ensembles : E = { x, «u #2 } muni d'une loi interne ★; F = ( y>yi>yz ) muni d'une loi interne -f-. S'il existe une application bijective f de E sur F définie par x —e-> y —f(x) et qui, au composé xl ★ ^ de deux éléments de E fait correspondre le composé /(xj) -r- /(^a) des éléments correspondants de F, on dit que f est un isomorphisme de E sur F : Une application bijective f d'un ensemble E sur un ensemble F est un isomorphisme pour les lois de composition ★ de E et -r de F si : V Xi, #2 e E ; f(xi-kx2)=f(xi)~-f(x2). Si on désigne par 9 la bijection réciproque de F sur E, on peut aussi définir Pisomor- phisme par les relations : v yu y26 F 9 -r- y2) == 9 (^1) ★ 9 ta))- Lorsque les deux lois de composition sont affectées du même symbole ★ on dit que E et F sont isomorphes pour la loi de composition ★. Exemples. — 1° Considérons l'ensemble E des entiers positifs x et l'ensemble E des puissances entières positives y du nombre 2. La relation y = 2X définit une bijection de E sur F et la relation 2(zi + *i> = 2xi X 2X' montre que cette application est un isomorphisme de E sur F pour l'addition dans E et la multiplication dans F. -> " 1 y 2° Etant donné un axe Ox d'origine O et de vecteur unitaire i, l'égalité : OM = x 1 définit une correspondance bijective entre l'ensemble E des vecteurs OM de l'axe Ox et l'ensemble R des nombres réels x. —.......> m, > ► La relation : OM = OMi + OM2 = + x2i = (x, + x2)i montre qu à la somme des vecteurs associés à x1 et x2 correspond le vecteur associé à a*, + x2. Les ensembles E et R sont isomorphes pour l'addition. 30. Théorème. — Les lois de composition associées dans un isomorphisme admettent les mêmes propriétés. 1° Si l'opération ★ est commutative sur E, l'opération associée -r est commutative sur F. Soient et y2 les éléments de F correspondant par / à Xi et x2 de E : jVi "F y2 =/(*i) -r./(*a) =f(xiicx2) =f(x2ic x^ =/(x2) -r/fo) = y2 4- y,. 2° Si l'opération ★ est associative sur E, l'opération -r- est associative sur F : Ol -h y S -h ^3 = [/ (tfl) -b f («2)] -r f (x3) = f (Xi ★ a ?) -r / («3) = f [(Xj ★ X2) ★ X3] Jl -h (Ja -h ^3) = / (*l) -r [f («2) -r /(xj)] = / K) -F / (x2 ★ X3) =/[x1yr (x2 ★ X3)] Les deux résultats sont égaux en vertu de l'hypothèse. 3° Si l'opération ★ dans E admet l'élément neutre e, l'opération -F dans F admet l'élément neutre s = f{e). En effet : s -7- y = fie) -r f{x) = fie ★ x) = flx) = y. y 4- s =flx) 4- fie) =/(*★«) =/(*)=> 26 ALGÈBRE ET ANALYSE 4° Si x et x' sont deux éléments symétriques dans E, leurs correspondants y et y' sont deux éléments symétriques dans F. y + y' =/(*) =/(*★*') -/(«) = e. I! résulte' des propriétés précédentes qu'il est commode d'adopter le même symbole ★ pour les opérations associées dans un isomorphisme. On obtient alors la relation : /(*1**2) =/(#l)*/(*2). 5° La distributivité se conserve dans un isomorphisme. Supposons que l'ensemble E soit muni de deux lois de composition internes notées + et ★, que l'isomorphisme / associe respectivement à deux lois notées également + et ★ dans l'ensemble F. Donc : V*1,#26E: /fa + *2) =/(*!)+/(*2) et f(xl ★ *2) =/( *!)★/(x:2) Si, dans E, la loi de composition ★ est distributive par rapport à l'addition, on obtient par exemple : (*x + x%) **3 = (*1 * xù + (*2 * *3)- Calculons : + ^2) ★ y^ on obtient successivement : U(xi) +f(xA) ★/(«a) =/(*i +> xA*f(xs) =/[(^ + «2)* «3] = flfa-kx^ + (*2 ★ *3)] ==/ (*! ★ *3) +f{xi-kx^) = [/(*!)★/(*3)] + [f{Xi)i a * x =a * y - x * a ~y * a 2° Si a et b sont deux éléments donnés du groupe G il existe un élé- ment unique x et un élément unique y tels que x * b — b *y — a. En effet : x * b — a < > x*b*b' = a* b' < > x — a * b' b *y == a b' *b*y — b'*a y —.b' * a. Par suite : 3° Dans un groupe abélien il existe un élément unique x — a*b' tel que : x * b = b * x = a. La loi de composition L' qui associe à tout couple ordonné (a, b) du groupe abélien G l'élément unique x — a * b" est appelée opération inverse du groupe : c'est la soustraction dans un groupe additif, la division dans un groupe multiplicatif. Cette opération inverse est donc une loi de composition interne définie pour tout couple ordonné (a, b) d'éléments distincts ou non du groupe abélien G. 34. Théorème. — Tout ensemble F isomorphe à un groupe G admet une structure de groupe. Soit f un isomorphisme de G sur F associant à la loi de composition ★ du groupe G, la loi de composition notée -r sur F. D'après le n0 30 la loi -r est associative, elle admet un élément neutre e =f{e) et tout élément y de F admet un opposé y' tel que y -r y' — e. La loi -r confère donc à l'ensemble F une structure de groupe de même nature que le groupe G car si ce dernier est abélien, il en est de même de F, la loi -r étant alors commu- tative, comme la loi ★ du groupe G. 35. Structure d'anneau. — On appelle anneau tout ensemble A muni de deux lois de composition interne telles que : 1° La première loi, appelée addition, est une loi de groupe abélien. 2° La seconde, appelée multiplication, est associative et distributive par rapport à la première. L'élément neutre pour l'addition est noté 0 (zéro) et le symétrique à de tout élément a est appelé opposé de a et s'écrit — a. On voit ainsi que les éléments d'un anneau doivent vérifier les conditions suivantes : 1° Structure de groupe additif abélien: a) Associativité : {a + b) + c — a -f {b + c) P) Commutativité : a+b=b+a y) Élément neutre (ou nul) 0: a-{-0 = 0-[-a = a S) Élément â opposé àa: a+à — à-[-a~0. 2° Multiplication associative et distributive par rapport à Vaddition : 28 ALGÈBRE ET ANALYSE a) Associativité : (ab) c — a (bc) p) Distributivité à gauche : a(b c) = ab + ac à droite : (b + c) a = ba + ca L'anneau A est commutatif si : ab — ba. Il est dit unitaire lorsque la multiplication admet un élément neutre appelé unité et noté 1 ou I : «.I = La — a. | ab = a (b -f 0) = ab + «-0 Dans tout anneau A : | ba = (b + 0) a = ba + O.a. Comme tout élément d'un groupe additif est régulier (n0 33) on obtient : tfaeA : a.O = 0.« = 0. Nous verrons que l'ensemble des entiers relatifs (4e leçon) est un anneau commutatif et unitaire. Il en est de même de l'ensemble des polynômes. 36. Structure de corps. — Un corps est un anneau K dans lequel l'ensemble K* des éléments non nuls a une structure de groupe pour ta multiplication. Un corps est dit commutatif ou gauche suivant que la multiplication est commutative ou non. Dans cet ouvrage, nous n'emploierons le mot « corps » que dans le sens de corps commu- tatif. Dans un tel corps commutatif K : 1° L'ensemble des éléments constitue un groupe additif abélien : a) Associativité : (a + b) + c = a + (b + c) P) Commutativité : a+b— b+a y) Élément nul 0: « + 0 = 0-|-a = a 8) â opposé de a: a + â—à -\-a = 0. 2° L'ensemble K* des éléments non nuls forme un groupe multiplicatif abélien : a) Associativité : (ab) c = a (bc) P) Commutativité : ab = ba y) Élément unité 1 : a.\ = \.a = a 8) a' inverse de a; Va ^ 0; aa' — a'a = 1. 3° La multiplication est distributive par rapport à l'addition : (a + b -f- c) m ---- - m (a + b c) = am 4 bm -f cm. D'autre part, comme dans tout anneau : a.0=0.a — 0 et on peut définir une sous- traction pour tout élément de K2, une division pour tout élément de K X K* (no 33, 3°). Nous verrons que l'ensemble R des nombres relatifs ou réels a une structure de corps commutatif. C'est pourquoi les règles de calcul relatives à un corps ne sont autres que les règles du calcul algébrique étudié dans les classes antérieures. 37. Structure d'espace vectoriel sur un corps K. — Les propriétés de l'ensemble des vecteurs libres du plan ou de l'espace (addition vectorielle, multiplication par un nombre, décomposition unique sur une base donnée) conduisent à la notion d'espace vectoriel. On envisage un ensemble E d'éléments A, B, C,... appelés vecteuts et un corps commutatif K, d'éléments a, p, y... appelés scalaires. Le corps K sera en général le corps R des nombres réels ou parfois le corps C des nombres complexes. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 29 Un ensemble E admet une structure d'espace vectoriel sur le corps commutatif K, lorsqu'on peut définir sur E : 1° Une loi d'addition interne conférant à E une structure de groupe commutatif. 2° Une loi de multiplication externe par les scalaires du corps K, associative, doublement distributive par rapport à l'addition (dans E et dans K), et admettant l'élément unité du corps K pour élément neutre. L'espace vectoriel E satisfait donc aux conditions suivantes quels que soient les éléments A, B, C de E et les scalaires a, fi, y.. du corps K : 1° Addition vectorielle dans E (loi de groupe abélien) : a) Associativité : (A + B) + C = A + (B + î). b) Commutativité : A + B = B +X c) Ëlément neutre Ô: A-f-Ô = Ô-f-îî=A. d) — A opposé de X : (A) + (—A) == S. 2° Multiplication par les scalaires du corps K : a) Associativité : p (aA) = (pa)A = apA. b) Double distributivité : (a + p)A == aA + pA a (A + B) = «A + aB. c) Élément neutre 1 : l.A = X.l = A. 3° Compte tenu de la régularité dans un groupe abélien (n0 33) on en déduit que : a) aA = a (A + 0) = «A + aO => «0 = 0. b) aA == (a + 0) A = aA + O.A > 0.A = 0. c) Par suite : aX = Ô < > a = 0 ou A — 0 car pour a ^ 0 et aa' = 1 l'égalité a A = ? entraîne : a'a A = a'O = ? A = 0 Il résulte de la définition que : A, B, C... désignant des éléments de l'espace vectoriel E, et a, p, y des scalaires du corps K, toute combinaison linaire : U = aX -f- pB -f- yC est un élément de E. 38. Remarque. — Nous surmontons d'une flèche les éléments de l'ensemble vectoriel E pour rappeler l'origine géométrique de la structure de cet espace. La flèche sera évidem- ment supprimée pour des ensembles de tout autre nature. Ainsi l'ensemble des nombres de la forme x + y\/3 + z\/î où x, y, z désignent des nombres rationnels a une structure d'espace vectoriel sur le corps Q des nombres ration- nels. On écrira par exemple : A = a + «'-v/S -j- ; B = b + b's/î + b"\/ï etc. 39. Dimension d'un espace vectoriel. — Un espace vectoriel E est de dimension » s'il est possible de trouver, parmi les éléments de E, un système de n vecteurs : e^... en tel que tout vecteur X, élément de E, puisse s'exprimer d'une façon unique sous la forme : X = x, ex + x2 es +... + x„ e„ ou X = S jç, e* 30 ALGÈBRE ET ANALYSE L'ensemble des n vecteurs ee2,... en constitue une base 53 = { «j, ei) ,.. en} de l'espace vectoriel qui sera désigné par En. Les n coefficients *1, x2,.. sont les composantes scalaires ou coor- données du vecteur X dans la base 53. On désigne le vecteur par la notation Xfo) = X(at1, *2...xn) ou simplement par x (*1> 3- *»») La base 33 étant connue, on voit ainsi que tout vecteur d'un espace vectoriel En sur le corps K, correspond bijectivement à un élément de Kn. 40. Propriétés. — Considérons dans l'espace vectoriel EB rapporté à la base 33 = { Ci, e2, ,.. } les vecteurs ~ (a1, a2...an), («j, Oj,...aj, (cj, c2,...cn) etc. 1° La décomposition d'un vecteur étant unique, l'égalité A = ïf se traduit par les n égalités scalaires ; a{ = b{ soit : := A B ^ éj j è2 ï... dn ^ éB. 2° Les propriétés de l'addition vectorielle et de la multiplication par les scalaires du corps K montrent que : U = âK + pB + yC = S (««< + + YcSa ce qui équivaut aux n égalités i scalaires : «< = ««( + + yc,-. On en déduit que : A + B = C < > «i + éi — Ci; at + b2 — c2-,... an + bn = cn A XB ^ ~ Xéj j tf2 Xé2j... tZg ^ XéB» Le vecteur 0 étant l'élément neutre de l'addition vectorielle : ~Â. + 0 = A, on en déduit que ses composantes sont toutes nulles. Donc : = (T < > atj = 0; x2 = 0;... xn — 0. 41. Exemples. — 1° Tout vecteur libre de l'espace rapporté au repère cartésien Oxyz de base (i, i, k) s'écrit d'une façon unique : —* > > * V(x, y, z) = xi + yj + zk. L'ensemble de ces vecteurs libres est un espace vectoriel Eg à trois dimensions. Dans le plan xOy, on obtient un espace E2 à deux dimensions et sur un axe Ox, un espace vectoriel à une dimension. 2° Tout polynôme réel Pn a une indéterminée X, de degré n s'écrit en posant X# = I, et ceci d'une façon unique : PB = a0I + OjX + o2X2 +....+ a„Xn. Un tel polynôme peut donc être considéré comme un élément (a0, ol, ag.... an) d'un espace vectoriel En+1 (à » + 1 dimensions) sur le corps R des nombres réels rapporté à la base 3i = { I, X, Xa... X" }. 3° Par contre l'ensemble de tous les polynômes à une indéterminée X constitue un espace vectoriel de dimension infinie et dont la base est illimitée : 51 — { I, X, X2,.... X".... }. Pour désigner un polynôme de degré », de cet ensemble, on écrit : P» = { «o» «i. «s- «»» 0, 0... } pour indiquer que les composantes venant après On sont toutes nulles. STRUCTURES ALGÉBRIQUES 31 EXERCICES 11. Soient A, B, C, des sous-ensembles de E. On pose par définition : A = E —A = CjiA puis (AflB) ne = AOBne et (AUB)UC = AUBUC. 1° Montrer que les deux symboles fl et U définissent deux lois de composition internes dans îTij;). Montrer qu'elles sont toutes deux associatives, commutatives et qu'elles admettent chacune un élé- ment neutre. 2° A quelles conditions peut-on définir X et Y C E tels que A = BfïXouA = BUY. En déduire qu'aucun sous-ensemble A n'admet de symétrique pour les lois 0 ou U- 3° Démontrer les relations AflB A U B et A U B =- A fl B et en déduire que les propriétés de l'une des lois fl ou U sont conséquences de celles de l'autre. 12. Les notations étant les mêmes qu'à l'exercice précédent, démontrer que dans !r(B) : 1° A fl (B U C) = (A fl B) U (A fl C) et A U (B fl C) = (A U B) fl (A U C). Vérifier que la distributivité de l'une des lois fl ou (J par rapport à l'autre se vérifie sur les compléments dans E. 2° Calculer (A U B) fl (C U D) et (A fl B) U (C fl D). 3" Démontrer que A —AflB == AIJB — B et que AUB = (A —AflB)U B = (B — AflB)U A. 13. Dans un ensemble E une loi de composition interne notée. est associative mais non commuta- tive. Elle admet un élément neutre à droite e tel que : a.e = a et tout élément a admet un inverse à droite a' tel que a.a' = e. On désigne par -y et sous la forme V = ylel + >>,8, + >>38» + Montrer que le vecteur 0 (x/ == 0) élément neutre de l'addition vectorielle a pour composante y, — 0 quel que soit j et que l'ensemble lej, eg, eg, ej constitue une nouvelle base de E4. 3® Exprimer les coordonnées yt, yt, y», yt de V en fonction des anciennes Xg, «g, xt, «4 puis trouver l'expression de ces dernières en fonction des premières. 25. 1° Démontrer que si dans un espace vectoriel E„, on peut exprimer les n vecteurs de la base ("-► —►N elt e2t... en) en fonction des n vecteurs elt ei9... en sous la forme : e a i tl h. + at2 ^ + + Gin S» 0 " 1. 2,... n) l'ensemble 31' — (^, S4,... en) est une nouvelle base de E,. -> -> 2® Sachant que V = «g «g *2 «g +. + xn 4, = «g Sg-f x2 e2 +... + *„ e„, exprimer les nouvelles coordonnées (Xy) en fonction des anciennes (xt). 26. On considère l'ensemble des nombres « ==> a + b\/2 + c\/3 ou a, b, c sont des nombres rationnels, éléments du corps Q. 1® Montrer que l'ensemble S des nombres n a une structure d'espace vectoriel sur le corps Q. 2° Démontrer» = 0-< ' >a= b = e= 0. On partira du fait que * = yy/î entraîne x — y — 0 car y/î n'est pas un nombre rationnel, et on utilisera : (a + by/l,)* = 3 c* ou (a + cy/fy = 2 b3. 3® En déduire que n — n' < > a = a'; b 5=3 b'; c = c' et que l'ensemble S! = (1, y/2, y/?) constitue une base de l'ensemble vectoriel S. 3e Leçon L'ENSEMBLE N DES ENTIERS NATURELS 42. Notion d'entier naturel. — La nécessité de dénombrer les objets d'une col- lection conduit à la notion de nombre entier ou entier naturel. Les propriétés de la suite N des nombres entiers : 0, 1, 2, 3.... n... établies d'une manière concrète dans les classes antérieures sont supposées connues des élèves de la classe. La construction axiomatique de l'ensemble N n'est donc plus au programme. Nous l'avons cependant conservée car, outre son intérêt en elle-même, elle permettra au lecteur : 1° Une révision des propriétés de l'ensemble N. 2° L'étude du raisonnement par récurrence. 43. Axiomes de Peano. — Il existe un ensemble N et un seul dont les éléments appelés entiers naturels satisfont aux cinq axiomes suivants : 1° Zéro (noté 0) est un entier naturel. 2° Tout entier naturel a admet un suivant unique a'. Ainsi : 0" = 1, l" = 2, 2* = 3 etc. et a = b «—»> - a — b, soit (2°) : a == b ' > a' = b' 5° Tout sous-ensemble E de N contenant 0 et le suivant n' de chacun de ses éléments n coïncide avec l'ensemble N. Ainsi l'ensemble E contenant 0, ainsi que le suivant de tout entier naturel est un sous- ensemble de N qui contient 0 et le suivant n' de chacun de ses éléments n. Il coïncide donc avec N d'après l'axiome 5. Il en résulte que : Tout entier naturel a, autre que 0, est le suivant d'un entier naturel unique 'a, appelé antécédent de a. Autrement dit, il n'y a pas dans l'ensemble N d'élément autre que 0 et ceux que l'on obtient en construisant le suivant d'un élément de N. Nous n'insisterons pas davantage sur la construction de l'ensemble N qui fait l'objet de la numération (parlée ou écrite) étudiée en Arithmétique et déjà connue. 44. Raisonnement par récurrence. — L'axiome 5 de Peano est d'autre part à la base du principe de raisonnement dit par récurrence que nous utiliserons fréquemment. L'ENSEMBLE N DES ENTIERS NATURELS 35 Pour qu'une propriété ${n) soit vraie pour tout entier naturel il suffit : a) Qu'elle soit vraie pour n — 0. 3) Qu'étant vraie pour », elle le soit aussi pour n'. En effet, l'ensemble A des entiers naturels qui vérifient la propriété 'S(n) contient alors 0 et le suivant n' de chacun de ses éléments ». Il coïncide avec N. Lorsque la propriété $(n) ne concerne pas 0 (ou 0 et 1), on commence à l'établir pour » = 1 (ou pour n — 2). ADDITION ET SOUSTRACTION. 45. Addition des entiers naturels. — C'est une loi de composition interne dans l'ensemble N définie par les axiomes suivants : 10 tf.+ 0 = a 2° a + b- = {a + b)- En particulier : a + 0" = (« + 0)- = a' donc : « =» + ! Si a + b ~ c, on dit que c est la somme des entiers a et b. 46. Propriétés de l'addition des entiers naturels. 1° C'est une loi associative : {a + b) + c = a + (b + c). 2° C'est une loi commutative : a -f b = b + a. Donc :0 + a — o + 0 = 0 + rc' = (0 +«) =(« + 0)- = » =»' + 0. 2e cas S a + 1 = 1 + a. «) Vrai pour a — 0 car 0+1 = 1 + 0. P) » + 1 = 1 + n —» + 1 = (m + 1) + 1 = (1 + «) = 1 + n-. 36 ALGÈBRE ET ANALYSE e 3 cas î a + b = b + a. a) Vrai pour 6 = 0, car a + 0 = 0 + « p) a -f- n — n + a > a + n" = (a -f «)" =ï (" + o)* = « + a'. Donc : a +« = « + (a + 1) = n + (1 H- a) = (« + 1) + a — if + a. Régularité :a + 6 = a + cou6 + a = e+a < > b — c. a) Vrai pour a = 0 car 6 + 0 = c + 0 b — c. P) Si 6 + « = c + n équivaut à 6 = c, il en est de même de 6 |- W = c + «' car : 6 4- »* — c + «* (6 + «) = (c + «)' < > 6 + « = c + « (n0 43, 4°); Relation s a + 6 = 0. Cette relation est vérifiée pour a = 6 = 0. Elle est impossible si un seul des entiers a et 6 n'est pas nul. Par exemple : 6 = c ^ 0 =>- a + 6 = a + c = (a + c)* 0 car 0 n'est pas le suivant d'un entier (n0 43, 3°). Donc : a + 6 = 0 a = 6 = 0. 47. Corollaires. — 1° L'addition des entiers naturels étant à la fois associative et commutative on peut, dans une somme de plusieurs entiers naturels permuter l'ordre des termes et remplacer deux ou plusieurs d'entre eux par leur somme (n0 26). « + 6 + c + ou a > a. 2° Elle est antisymétrique car les égalités « = 6 + # et b -= a + y entraînent a-\-b —b-\-a-yx-\-y donc x -f y = 0 soit x — y = 0 et a = b. a > b et b ^ a a — b. L'ENSEMBLE N DES ENTIERS NATURELS 37 3° Elle est transitive, car les égalités a = b + x et b — c y entraînent : a = (c + 3;) + * == c + (* + y). Donc : a ^ b et b > c >==>- a ^ c. 4° Tout couple d'entiers (a, b) vérifie soit a > b soit a ^ b. Donnons-nous l'entier a et montrons que l'entier b se compare à a, «) Vrai pour 6 = 0 car : a = 0 -h a -> n 0. (3) Supposons n classé par rapport à a, il vérifie soit n ^ a, soit n < a. Montrons que 6 = n' se compare à a. Si « ^ a on a : n = a + # et « = a +.v" =^- jr -> a (na 48). Sin n" ^ «. Donc (n# 44) tout entier 6 est comparable à a. 50. Remarque. — On verrait de même que la relation d'inégalité (> ou b et a b et a + n> b + n sont équivalentes car : a = b + -4==^> a + n = (b + n) + *\ 3° On peut ajouter membre à membre des inégalités de même sens. a>b ) (a-fc>6 + c| ,... \b+c>b + d\',^a + C>b+d- 51. Corollaires. — 1° Lorsqu'un entier naturel a est supérieur à un entier b, il est au moins égal à son suivant b' = b + 1. En effet : a = b + m' i > a ~ b' + m — (b + 1) + m. Donc : a >b + 1 On verrait de même que a < b a 2° Il n'existe pas d'entier naturel n tel que :a a + 1 qui exclut n < a + 1 (n0 50). 3° Il n'existe pas d'entier naturel supérieur à tous les autres. Car tout entier naturel n est inférieur à son suivant w = n + 1. On dit que l'ensemble N n'a pas à'élément maximal. Par contre il admet 0 pour élément minimal. Il en résulte que l'ensemble des entiers naturels constitue une suite croissante illimitée dans laquelle chaque entier naturel n précède son suivant n + 1. 52. Différence de deux entiers naturels. — Si a et b sont deux entiers naturels tels que a^b, il existe un entier naturel x unique tel que a = b + x, appelé différence des entiers a et b pris dans cet ordre (ou excès de a sur b). 1° La relation a^b suppose l'existence de * tel que a = b + * (n0 48). 2° Cet entier x est unique car s'il en existait un second x' cela impliquerait : a = 6 + tf = é + #, soit(n0 46, 3°) : x — x'. b +x x a + 6' = a' + b donc que a — b = 0' — b' a + b' = b + a'. 40 ALGÈBRE ET ANALYSE 2° « + a' — 6 +6'+ * + 3' donc x + y = (g — b) -|- (o' — 6') = (g + g') — (6 + 6'). 3° ay =by + xy Par addition et après réduction : aa' — ab' + ay aa' + bb' = ab' 4- ba' 4- xy bb' + by = ba' donc : xy = (g — b) (a' — b') = (gg' 4- V) — (ai' 4- ia'). 58. Division. — Étant donné deux entiers naturels a et b, s'il existe un entier naturel q tel que a — bq, cet entier q est appelé quotient de a par b. On écrit : a : b = q ou r —q a — bq On dit que a est un multiple de b ou que b est un diviseur de a. Le symbole ^ est dans ce cas un rapport entier. a. a Notons que a — 1.« - = 1 et t — a. a 1 Pour a 9^ 0, 0 = aO. - = 0. Par contre q est impossible car 0 X q — 0 96 a, 1° Montrons que la division de a par b > 1 n'est pas toujours possible. Soit r tel que 0 < r < b. Quel que soit ç, on obtient : bq < bq 4- r < Or si l'entier a == bq + r était divisible par b on aurait : a — bq + r = bx. Ce qui donnerait bq < bx < b (q + 1) soit (n0 56, 2°) : q < x < q + 1, relation impossible en entiers (n0 51, 2°). La division de a par b n'est donc pas une loi de composition interne définie dans N pour tout couple d'entiers naturels a et b. Ainsi 1 n'est pas divisible par un entier a > 1, car pour tout entier x ^ 0, la relation x ^ 1 entraîne ax > a > 1. Par suite puisque 0x^ = 0: Aucun entier a^t\ n'admet d'inverse dans la multiplication (n0 27, 2°). Il en résulte que : ab — l a —b = 1 2° Propriétés des rapports entiers. — Si x = r et y — r? les relations a = bx et a' = b'y entraînent : 1° ab'y = a'bx donc (n0 56) : x = y ou ab' = ba'. b b' 2° ab' 4* a'b = b'bx + bb'y — bb' (x + y), *. , + 3 = _a+. _ a' __ == ab' + ba' r_. 3° gg' = bb'xy a a aa A b V ~W L'ENSEMBLE N DES ENTIERS NATURELS 41 PUISSANCES 59. Définition. — On appelle puissance entière de l'entier naturel a^=0 tout entier naturel am, défini par les relations : lo 2° a»*1 = an.a L'entier naturel m est l'exposant de am. On obtient ainsi : a1 — a0.a — a, a2 — p ! 3° Puissance d'une puissance : (- < 6"6 ou a"41 < ^"+, (n0 57, 2°). On voit que : a — b >- nm = 6"', a < b > et réciproquement. Le nombre des premières est donc égal à celui des secondes. 2o CJJf = Cj}j = 1 car l'une correspond au sous-ensemble vide 0, l'autre à l'ensemble E lui-même. Or la formule (2) donne : ml ce 1. C2»» = Cï »» == ml -TTTi 01 = Q " conduit à poser : 0! = 1 3° | Cg, = CR-i + Cri |- En effet : + = C&-i + ~ pi (IT— p — 1)1 (p— 1)1 (m-/»)l />! (m — p) \ Kw+ ^ ^ PHm — p)\ ^ ^ On vérifie que, si A désigne l'un des éléments de E, il y a combinaisons p à p qui ne contiennent pas A et où A est associé à une combinaison p 1 àp 1 des (m — 1) éléments autres que A. D'où la formule proposée. 68. Formula du binôme de Newton. — Démontrons par récurrence que : (a -f b)m = 0>m am + Cm am~l * + ^ +... + QT1 ahm l ~ + c im S ~ (1) Cette formule est vraie pour m — 1 car (a -f b)x = C? a + C} b. Admettons-la pour m = n et calculons (a 4- b)n+x = {fl + b)na 4- (a + b)nb. On obtient : (a LXn+...l == Cî«n+1 + , 4-. b) C\aa"nbb 4-... 4- C?, 4- Cf, +... 4- c»1 an-"^b»b» 4- +... 4- C»"* » 4- C; ab« abn 4 Cj bn+1 1\ Compte tenu de la formule C» + C»1 == C^ ^n» 67, 3o)on voit que : (a 4- 6)n+l = , 4- Cl' ianb 4- + Cj.rl a» ^b» 4-... 4- C«;M où" 4- Cj+Î i»+1 ANALYSE COMBINATOIRE 45 ce qui esc bien la formule ( 1) pour m~n-\-\. Ainsi : (a + bY = a + b Coefficients 1 1 (a + by = a5 + 2 ab + b* 12 1 (a + b)* = a» + 3 «2é + 3 +M 13 3 1 (a + b)' => a4 4- 4 + 6 aW + 4 afe3 + b* 1 |4)6| 4 1 (a + é)5 - tf5+ 5«4é-r 10«862 + 10a26s+ 5 «i4 + è5 1 5 {%] 10 5 1 Le tableau triangulaire des coefficients (triangle de Pascal) s'obtient aisément car tout élément est la somme de l'élément C^j placé au-dessus de lui et de l'élément C^z} qui précède ce dernier. EXERCICES — Démontrer par récurrence les formules suivantes : 27. S, (n) = 1 +2 +3 + +n = i „(„ + 1). 28. Sjj («) = la +2* +3* + + "2 = g n(n + 1) (2 n + 1). 29. S, («).= 1« + 28 + 33 + + »8 = i «8(« + l)8. 30. Si («) = 1 +3 +5 + + (2 » — 1) = n2. 31. §2 (n) = l2 + 32 + S2 + + (2 n — l)2 = ~ n (2 n — 1) (2 » + 1). 32. S3 (n) = l8 + 38 + S3 + + (2 n — l)8 = »s (2 n2— 1). 33. Sssln) = 1.2 + 2.3 + 3.4 + + n (n + 1) = i n (n + 1) (» + 2). 34. Es(«) = 1.2.3 + 2.3.4 + + n (n + 1) (« 4- 2) = i n (n + 1) (n + 2) (» + 3). 35. £«(«) = s P(P + 1) (/> -!- 2)... (p + « — 1) = —Î-T «(» + 1) (n + 2)... (* + a). 1 «+ 1 36. Démontrer et vérifier d'après les valeurs précédentes de S# (n), Sa (n) et Sa (n) que : l" Si (n) = A (2 «) — 2 Sj (n); Si (») - S8 (2 n) — 4 S2 (n) et plus généralement : S» («) = Sa (2 n) — 20t Sa (»). 2o Si (m) = Sj («) ; Sa (») = 2a (« - 1) + ^ (n) ; S3 (n) = 2, (n - 1) + S^. et que Sa (n) se déduit de S,, Sj,... Sa- 37. On pose : (n) = 1.2+ 3.4 +... + (2n — 1) 2» et Si' (n) = 2.3 H-4.5 +...+ 2«(2» + 1). 1° Établir que : £2 («) = S.j («) 4- S( («) et SÎ («) = £s (2 «) — Sj (»). 2° En déduire : Sj (n) et E" (n). Vérifier par récurrence. 46 ALGÈBRE ET ANALYSE 38. 1° Utiliser les résultats des exercices nos 27 à 35 pour calculer : A == (a + r) + (a + 2 r) + +.w) B = (a + r)3 + (a + 2 r)« + + (a + nr)* C = (a + r)3 + (a + 2 r)3 + + (a + nr)3. 2° Vérifier les résultats par récurrence et en déduire pour p =» 1, 2,... n les sommes : S(3p-2) , 2(3p-2)2 , S(3p-2)8 , S (3 p — 1) , 2 (3 p — t)2 , S (3 p — l)8. 33. Calculer Cj; Démontrer que le produit de n entiers naturels consécutifs est toujours divisible par le produit n I des n premiers entiers non nuls. Vérifier que : 17 X 18 x 19 x 20 x 21 est divisible par 1.2,3.4.5. 40. 1° Démontrer par récurrence que : 2.6.10 (4 n — 2) = (n + 1) (n + 2)... (2 n). 2° Vérifier directement en montrant que la relation précédente peut s'écrire : 2".1.3.5... (2n~ 1) = {2-21!. n\ 41. Soient a, b, c des entiers naturels non nuls ; 1° Démontrer que : (a + b + c) [(a — b)2 + (b >— c)2 + (c — 6 = — l — k — r. lème 1° Calculer le p entier de la suite et en particulier l en fonction de a, r, p ou n. 2° Démontrer que a l ~ b k — c -\- h... et que la somme S des n entiers vérifie 1 2 S - n (a + /). En déduire que : S = na + —1 44. 1° Si les entiers naturels non nuls a,betn vérifient la relation : «6 = (a + b) n on a : a > n et b > n. 2° Que devient la relation précédente quand on pose a — n + X et 6 = m + Y ? 3° Déterminer tous les couples d'entiers (a, b) tels que ab = 6 (a + b). 45. 1° Démontrer que si les entiers naturels non nuls x, y, m et p vérifient la relation : xy — px + my on a : x > m et y > p. Transformer la relation en posant : x = m + X, y == p + Y. 2° Déterminer les couples d'entiers (x, y) tels que xy = 3 x + 5 y. 46. 1» Transformer la relation xy = px + my + 9 en posant x — m+X et y = p-\-Y. 20 Résoudre en entiers l'équation : a:y = 4x+2y+7. 47. Un ensemble K = {0, 1, 2, 3, 4} satisfait aux axiomes de Peano dans lesquels l'axiome 3 1 a été remplacé par : « 4 admet 0 pour suivant ». 1° Montrer que la somme a + b et le produit ab dans K ne sont autres que les restes de la divi- sion par 5 de a -f- b et de oft dans N. Établir les tables d'addition et de multiplication dans K. ANALYSE COMBINATOIRE 47 2° Montrer que K est un groupe additif abélien, que K* = {1, 2, 3, 4 } est un groupe multi- plicatif abélien, et que K a une structure de corps. 3° Établir dans le corps K la table des puissances a1* pour a G K* et b e K. Étudier les solutions des équations : x* — a et b" = a. 48. Étudier comme à l'exercice précédent l'ensemble K = {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6} avec 6" = 0. 49. Étudier de même l'ensemble A = { 0, 1, 2, 3 ,4, 5 } avec 5' = 0. Quelle est cette fois la structure de l'ensemble A? 50. Démontrer les formules suivantes : 1» CS = - C^i = C£=3. P PiP - 1) 2° C,S = C;i_a + 2 Cn—h + (Procéder par raisonnement en distinguant deux éléments A et B des m — 2 autres). 30 CS = C»_3 + 3 ers + 3 C,u + c»zi. 51. Soit h un entier inférieur à l'entier p. On suppose que, parmi les m éléments d'un ensemble, il y en a h distincts des m — h autres. 1° Montrer que toute combinaison p kp des m éléments de l'ensemble est la réunion d'une combi- naison x b x des h premiers éléments et d'une combinaison p — x à p — x des m — h derniers : 2° En déduire que ; C* = S Cf 52. 1° Démontrer que le nombre Sm des sous-ensembles (y compris 0 et £„) d'un ensemble Em formé de m éléments est le double du nombre Sm_x des sous-ensembles de E,„_1 composé de (m — 1) éléments. 2° En déduire que : Sw = CJ, + CJ, + Cl +... + CS = 2 «. S® Démontrer que Si = C® + Ci + C« +... et Si - Ci + C», + C», +... sont égaux pour m impair et aussi pour m pair. Établir que Sm = Sw — 2"'''. 53. 1° Calculer (1 + l)m et (1 — l)*" en fonction des valeurs Sm, et de l'exercice précé- dent. 2° En déduire ainsi les valeurs de S-, Si et S». 54. 1° Soient des entiers a, b, p tek que p ^ a et p^b. Démontrer la formule : Cîn ~ iacr* z-0 2° On suppose a — b = p = n. En déduire la relation : (CJ)8 + (Ci)2 + (CJ)8 +... + (CJ)8 = es. 55t Démontrer que si l'entier p est un nombre premier, CJ est un multiple de p pour tout x tel que 0 < * < p. 2° En déduire que pour p premier, (a + 6)* — (a* + b®) est multiple de p quels que soient les entiers a et b. 3° Démontrer par récurrence que quel que soit l'entier a 6 N, la différence a" — a est divisible par le nombre premier p (Théorème de Fermât). 48 4e Leçon L'ANNEAU Z DES ENTIERS RELATIFS 69. Introduction. — Nous allons symétriser pour l'addition, l'ensemble N des entiers naturels, c'est-à-dire construire à partir de N, un nouvel ensemble Z où tout élément aura un opposé et dans lequel nous pourrons inclure N. On parvient à ce but en étendant aux différents couples d'entiers naturéls (a, b) les propriétés (égalité, somme, produit) des différences d'entiers naturels (a — b) (n0 57, 3°). 70. Relation d'équivalence. — Dans l'ensemble N2 des couples ordonnés (a, b) d'entiers naturels, l'égalité a + b' — b + a' définit une relation d'équi- valence 31 entre les couples (a, b) et (a', b'). (a, b) 31 ( a -tf-b' — b a'. En effet, la relation ainsi définie est (n® 5) : 1° Réftexive car a +b=b+a (a, b) 31 (a, b) 2° Symétrique car a -f b' = b + «' a' + b — b' + a Soit : (a, b) 3i (a', b') (a', b') 31 (a, b) 3° Transitive car a -f è' = b + a' et a' + b" b' -|- a* entraînent : a + V + a' + b" = b + a' + é' -f aT-^a + b' = b + a" Donc : (a, b) 3t (a', b') et («', b') 3t («", b") (a, b) 31 (a", b"). 71. Définition. — On appelle entier relatif, la classe d'équivalence a (a, b) des éléments de N2 équivalents au couple (a, b) modulo 3t. N2 L'ensemble Z des entiers relatifs est donc l'ensemble quotient Dans la présente leçon, nous conviendrons de désigner cette classe a (a, b) par l'un quelconque de ses éléments et d'écrire : a = (a, b) ou a = («', b') si (a, b) 3t («', b'). Ainsi : (a, b) — (ab') a + A' = b + a' L'ANNEAU Z DES ENTIERS RELATIFS 49 L'égalité : a + (b + k) — b + (a -f k) montre que : (a, b) = (a k,b-\- k) et par suite (a, b) (a — k, b — k) lorsque les deux différences a — k et b — k sont pos- sibles en entiers naturels. 1° Si a > b on obtient : (a, b) = (a — b, 0) = («, 0). L'entier relatif (a, b) — (n, 0) est dit positif et s'écrit «+. 2° Si a < b, on obtient : (a, b) ~= (0, b — a) = (0, n). L'entier relatif (n, b) — (0, n) est dit négatif et s'écrit n~. 3° Si a = b, l'entier relatif (a, a) = (0, 0) est l'entier relatif nul, 0+ ou 0-. L'entier naturel, n = a — b ou b — a qui intervient dans les formes réduites («, 0) et (0, n) est la valeur absolue de l'entier relatif a = (a, b). On écrit n — |«|. La valeur absolue de (0, 0) est 0. On voit (n0 70, 3°) que : Deux entiers relatifs égaux ont même forme réduite et par suite même valeur absolue et même signe. On désigne par Z+ l'ensemble formé par les entiers positifs et (0, 0), c'est-à-dire pou- vant s'écrire (n, 0) avec neN, par Z" l'ensemble formé par les entiers négatifs et (0, 0) pouvant s'écrire (0, n). Enfin Z* désigne l'ensemble des entiers relatifs non nuls, autres que (0, 0). ADDITION ET SOUSTRACTION. 72. Addition. — C'est une loi de composition interne dans Z définie par : («, b) + (a', b') e= (a + a', b + b') La somme de deux entiers relatifs ne change pas si on remplace l'un d'eux par un entier relatif égal. Si par exemple : (a", b") = (a', b') l'égalité a" -(-£>' = b" -f- a' montre que (n® 71) : (a a', b -|- è') = {a 4- a' -(- a' -f- b', b b' -\- b" -f" "') — (# 4" u", b -j- b") c'est-à-dire que : (a, b) + («', b') — (a, b) + (a", b"). On dit que l'addition est stable. En opérant sur les formes réduites, on voit que : 1° m+ + n+ = (m, 0) -f (n, 0) = {m + n, 0) = (»i + »)+ m~ + n~ = (0, m) + (0, n) = (0, m + n) — (m + n)' j + n~ = (m, 0) + (0, n) = (m, n) I «-+?«+ = (0, n) + (m, 0) = (m, n) Or (m ri) est éeal à 1 = {m - »)+ pour m > n. ' ' ' ® \ (0, « — m) — (n — m) pour m < n. On retrouve la règle d'addition des nombres relatifs admise dans les classes antérieures. 73. Propriétés de l'addition. 1° L'addition est associative car les deux sommes [(a, b) -f (a', i')] + («", b") et (a, b) -f [(a', b') + (a", è")] sont égales à (a + a' + a", b + b' -f b"). 2° L'addition est commutative car (a + a', b + b') = (a' + a, b1 + b) donc : (a, b) + (a', b') == (a', b') -f- (a, b). 50 ALGÈBRE ET ANALYSE 3° Uaddition admet un élément neutre (n, n) = (0, 0) car : (0, 0) + (a, b) — (a, b) + (0, 0) = (a, b). Cet élément neutre est unique (n0 27, 1°). 4° Tout entier relatif a = (a, b) admet un opposé S = (b, à). a + à = (a, b) + (b, a) — (a + b, b a) — (0, 0). Cet opposé est unique (n0 27, 2°). a = (m, 0) = »i+ admet pour opposé « = (0, m) = m~. Deux entiers relatifs opposés ont même valeur absolue et des signes différents. L'ensemble Z des entiers relatifs a une structure de groupe additif abélien. Les quatre propriétés ci-dessus montrent que l'addition des entiers relatifs est une loi de groupe commutatif (n0 32). 74. Somme de plusieurs entiers relatifs, — L'addition étant une loi de groupe (n0 33), il en résulte que : Dans une somme de plusieurs entiers relatifs on peut modifier d'une manière quelconque l'ordre des termes ou remplacer deux ou plusieurs d'entre eux par leur somme effectuée. Ainsi pour des entiers relatifs a, (î, y. S, «... « + P+ Y + M-« = 0+ «+ * + «+ Y=:(P+0 +(& + «+ï)- 7$. Soustraction. — L'addition des entiers relatifs étant une loi de groupe abélien (n» 33, 3o) : Étant donné deux entiers relatifs « et P, il existe un entier relatif unique x — a + p, tel que a = (ï -f- x, appelé différence de a et P. x = a. — p < > « =P + * < > X = a + (J Pour retrancher un entier relatif, il suffit d'ajouter son opposé. La soustraction est une loi de composition interne dans Z définie pour tout couple ordonné d'entiers relatifs («, P). 1° a — « = a + à = (0, 0). La différence de deux entiers relatifs égaux est nulle. 2° Si a = (a, b) et p = (c, d) on obtient : « — p = a + p —fa, b) -f (d, c) = (a + d, b + c) P — a = p -|- « = (c + d) + (b + a) = (b + c, a -f- d) Les deux différences a — p et p — a sont opposées. 76. Sommes algébriques. — Une somme algébrique est le résultat d'une suite d'additions et de soustractions à effectuer dans l'ordre des. termes. 1° Une telle somme algébrique se ramène à une suite d'additions et possède les propriétés de commutativité et d'associativité des sommes (n0 68). S ==- a |- p — y + 8 — e = (K-{-p-]-Y'"f~8-4-ï=oc-j-Y-(-8-{-s-j-p Soit : S = (a + y) + (8 + ê + p) = (a — y) + (* — « + P)- L'ANNEAU Z DES ENTIERS RELATIFS 51 2° L'opposé d'une somme algébrique de plusieurs entiers relatifs est égal à la somme algé- brique de leurs opposés. (a — P + ï) + (« — $ + y) — (a + + Y) + (à + P + y) = (t* + «) + (f> + P) + (Y + Y) — (0) 0). 3° Il en résulte que : a) a + ((i — Y + 8) = « + (P + Y+8)=a + P + Y + 8 = « + P — Y + S b) a — (p — Y + 8) = a + (p — y — S) = a + ^ —~ 1,1 — P + Y — 8 On retrouve la règle de suppression des parenthèses lorsqu'il s'agit d'ajouter ou de retran- cher une somme algébrique. 77. Isomorphisme de Z+ et N pour l'addition. — A tout entier positif ou nul (m, 0)eZ+ faisons correspondre l'entier naturel «teN. Cette correspondance est bijective car tout élément de chacun des ensembles Z+ et N est ainsi associé à un élément unique de l'autre. Or à la somme m + n des entiers naturels m et n correspond l'entier relatif (m + n, 0) somme des entiers relatifs (m, 0) et (n, 0) associés à m et m. Dans la correspondance envi- sagée, les ensembles N et Z+ sont isomorphes pour l'addition. Nous verrons plus loin qu'ils le sont aussi pour les relations d'ordre et la multiplication. C'est pourquoi on identifie ces deux ensembles, et on écrit : N = Z+ =—=>- NcZ. L'entier positif ou nul (m, 0) est identique à l'entier naturel m. Ainsi l'entier relatif nul (0, 0) s'écrit 0 (zéro). n+ — (n, 0) = 0 + n s'écrit n ou + n (entier positif). n~ = (0, n) — 0 — («, 0) — 0 — n s'écrit — n (entier négatif). On étend ces conventions de signes à tout entier relatif. a = 0 + a s'écrit +a et 3 = 0 — a. s'écrit — a. L'opposé de + a. est donc — a. Ainsi a + P — Y s'écrit a + P + (— y). D'autre part : œ = (a, b) — (a, 0) + (0» b) — (a, 0) — (b, 0) = a — b. Tout entier relatif (a, b) est la différence, dans Z, des entiers naturels a et b. 78. Relations d'inégalité dans Z. — Étant donné deux entiers relatifs distincts « et P on dit que P - a —^p>0 ou p — « « — p ^ 0 « — peZ+ ou P — xeZ-. 52 ALGÈBRE ET ANALYSE 79. Théorème. — La relation d'inégalité (> ou O est une relation d'ordre total au sens large dans l'ensemble Z des entiers relatifs. 1° Elle est réflexive : a ^ a puisque a = a. 2° Elle est antisymétrique car « ^ 0 et P ^ « entraînent, la première « — (3 s Z+ et la seconde « — peZ~, soit « — p = 0et«=p. 3° Elle est transitive car a Js p et p > y entraînent a — p ^ 0 et p — y^O soit (« —- P) + (P — y) ^ 0 ==> a — y ^ 0 et « ^ y. 4° Towt couple d'entiers relatifs (a, p) vérifie soit a ^ p p > a. Car la différence « — p est un élément de Z+ ou de Z"\ 80. Remarque. — On verrait de même que la relation d'inégalité (> ou b < > « > p, a = b « = p et a < b a < p. L'ensemble Z des entiers relatifs est totalement ordonné. Notons qu'il n'y a pas dans Z à'élément maximal ni d'élément minimal, c'est-à-dire d'élément supérieur ou inférieur à tous les autres. La suite des entiers relatifs est illimitée dans les deux sens. 81. Corollaires. — 1° (m, 0) — («, 0) = (m, ») est positif ou négatif suivant que l'entier naturel m est supérieur ou inférieur à «. Deux nombres positifs sont dans le même ordre que leurs valeurs absolues. On vérifie l'isomorphisme de Z+ et N pour la relation d'ordre (> ou a + y = p -f y. Il en résulte que tout entier relatif est régulier pour l'addition (n° 27, 3°). UANNEAU.Z DES ENTIERS RELATIFS SS Donc « + p = y < 1 11 > a + P + P = ï + ^ -- « = y — p. On peut transposer un terme d'un membre dans l'autre à condition de changer son signe. 2° On peut ajouter membre à membre des égalités entre entiers relatifs. « = P et y = 8 ==^ a + y = p + B. 3°' Pour y 7^ 0> les égalités « = p et «y = Pï sont équivalentes. V ys Z : a=p «y — Py (n0 82). PourYT^O: «Y == Py =?>- «Y — Py = 0—*-(« — P)y = 0,donca — p = 0,si yt^O. Tout entier relatif non nul est régulier pour la multiplication. 4° On peut multiplier membre à membre des égalités entre entiers relatifs. « = P et «' == P' aoc' = p«' = pp' aa' = pp'. En particulier : a—p a" = p». B n Signalons que la réciproque a = p ==> a = p est vraie pour «les entiers naturels (n0 61) donc pour « et peZ+. 89. Propriétés des inégalités dans Z. 1° Les inégalités a > p e/ a + y > P + Y sont équivalentes. Car les différences « — p et (a + y) — (P -f- y) sont égales, donc de même signe. Par suite : « + p > y «->=> « + P + P>Y + P < " > « > Y — P. On peut transposer un terme d'un membre dans l'autre à condition de changer son signe. 2° On peut ajouter membre à membre des inégalités de même sens. « > P et y > $ —a — p > 0 et y — * > 0 donc: (a — p) + (y — 8) > 0 soit: (a + y) — (P + 8) > 0 et a + y ^ P + 8. 3° L'inégalité a > $ est équivalente d (xa > (xp si jx est positif, à (xa < (xp si p est négatif. a)(x>0: « — p > 0 < ' » > (x (a — p) > 0 < » > (xa — jxp > 0 donc a> p P («') ou P («) < > P ( «). 57. L'addition dans Z est définie par : a + 0 = a et a + b' = (a + b)', 1° Démontrer que a + 'b = "(a + b), a' = a + I, 'a — a + I et que a et be Z+ =0- a -p b 6 Z+, a et b6Z" " >- a + beZ~ 2° Démontrer, en utilisant la récurrence étendue comme au n0 46, que l'addition est associative et commutative (on établira en particulier que «4- 1 = I + a). 3° Établir la régularité de tout a e Z pour l'addition. 58. 1° Démontrer que a' + 'b — a + b et en partant de 0 + 0 = 0 que l'on peut associer à tout élément n de Z+, l'élément n de Z~, tel que « + n = 0. 2° Montrer que tout entier relatif a admet un opposé â, et que l'ensemble Z a une structure de groupe additif abélien. 3° En déduire l'existence et l'unicité de la différence *. = a — b et les équivalences a jjs b 62a2 sont divisibles par m. 2° En utilisant l'identité de l'exercice précédent, montrer que l'un des couples (aa + èp, «P — b ab' = ba'. 0 En effet cette relation (n 5) est : 1° Réflexive car ab = ba =£- (0, b) 51 (a, b). 2° Symétrique car ab' — ba' => a'b = b'a. Donc : (a, b) 51 (a', b') (a', b') 51 (a, b). 3° Transitive car ab' = ba' et a'b" — b'a" ==> ab'a'b" = ba'b'a" c'est-à-dire, tout au moins si a' 0: ab" = ba". Donc: (a, b) 51 (a', b') et (a', b') 51 (a", b") —(a, b) 51 (a", è"). Pour a' = 0 la propriété reste vraie car on a alors : a = a' = a" = 0. 92. Définition. — On appelle nombre rationnel la classe d'équivalence m (a, b) des éléments de Z x Z* équivalents au couple (a, b) modulo 51. Z x Z* L'ensemble Q des rationnels est donc l'ensemble quotient —^— Nous désignerons provisoirement cette classe a (a, b) par le symbole avec b 96 0. ab' — ba' LE CORPS Q DES NOMBRES RATIONNELS 59 Nous dirons que a est le numérateur, b le dénominateur du rationnel dont les deux termes sont a et b. Notons que : /0\ /0 car 0. b — a. 0 donc 0-0- Tout rationnel de numérateur nul est égal à ^ an = nb a = b car «9^0. Pour que deux rationnels de même dénominateur soient égaux, il faut et il suffit qu'ils aient même numérateur. 93. Théorème. — On peut multiplier ou diviser les deux termes d'un rationnel par un même entier relatif non nul. Pour A -/£ 0 l'égalité (ak) b = (bk) a entraîne : M 1° Si a — bn on a : ^ Le rationnel est dit entier. 2° ^On peut donc supposer que le dénominateur b est positif. 3° On peut réduire deux plusieurs rationnels au même dénominateur. (è) et (d) SOnt resPect'vement égaux à et (a\ (a'\ /tf\... (ab'b''\ (a'bb'\ t (aHbb'\ et 8ont res ectlvement e aux à (ij' W (è-'j P s {bwy ii'wjet U'M'j" OPÉRATIONS SUR LES RATIONNELS. 94. Addition des rationnels. — C'est une loi de composition interne dans Q définie par i (cf. n0 58) La somme de deux rationnels ne change pas si on remplace l'un deux par un rationnel égal. Si par exemple donc si a'b" — b'a", la somme ^ est égale à a a ab ab ( \ i ( '\ carléva alV.A ( '+ ( " + W+W g 'té:( & ) = ( bb° )" (ab' + ba') bb" = (ab" -f ba") bb' se réduit à ba'bb" — ba"bb' soit à : a'b" = b'a". On pourra donc opérer sur des rationnels de même dénominateur pour lesquels la loi d'addition s'écrit : (:)+C)=("»') ALGÈBRE ET ANALYSE 95. Propriétés de l'addition des rationnels. 1° L'addition est associative : En opérant sur des rationnels de même dénominateur : 2° L'addition est commutative : = -f ^ ^ 3° L'addition possède un élément neut