Fiche d'application Arts Plastiques - Annette Messager - CRPE 2024-2025 PDF
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Institut national supérieur du professorat et de l'éducation
2024
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La fiche présente un programme d'œuvres d'art plastique, en particulier l'œuvre Casino d'Annette Messager, et offre des informations sur l'artiste et l'œuvre, à usage pédagogique pour la préparation aux examens CRPE.
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Arts – Épreuve écrite d’application – 2024-2025 Arts plastiques Œuvre au programme Annette Messager (1943 -), Casino, 2004-05, tissu pongé de soie rouge, cordes, caoutchouc, matériaux divers, tubes fluorescents, ventilateurs, système piloté par ordinateur, 4 x 16 x 12 m (dimensions variables), Gal...
Arts – Épreuve écrite d’application – 2024-2025 Arts plastiques Œuvre au programme Annette Messager (1943 -), Casino, 2004-05, tissu pongé de soie rouge, cordes, caoutchouc, matériaux divers, tubes fluorescents, ventilateurs, système piloté par ordinateur, 4 x 16 x 12 m (dimensions variables), Galerie Marian Goodman. https://www.mariangoodman.com/artists/52-annette-messager/works/31452/ © Adagp, Paris, 2023 - Cliché : Adagp images © Nathan / Lea.fr – 2023-2024 1 Arts – Épreuve écrite d’application – 2024-2025 Informations L’artiste Annette Messager est née en 1943. Elle compte aujourd’hui parmi les artistes plasticiens français vivants les plus représentés dans les galeries et musées internationaux. Son travail est souvent associé à des artistes comme Christian Boltanski (1944-2021 – son conjoint), Paul-Armand Gette (né en 1927) ou Jean Le Gac (né en 1936), pour l’importance qu’y prend l’autobiographie 1. Son médium privilégié est l’installation, au sein de laquelle elle apprécie la diversité des procédés et techniques plastiques (dessin, photographie, sculpture…), et qu’elle développe très tôt sur le mode de la mise en scène théâtrale qui permet au visiteur de pénétrer dans l’œuvre elle-même (ce qui est le cas pour l’œuvre Casino, étudiée ici). Une artiste collectionneuse. Très tôt dans son évolution artistique, Annette Messager prend conscience que les éléments d’inspiration de l’artiste (images, livres, objets…) ont une importance majeure dans son travail, au moins autant que les productions plastiques et les outils qui leur donnent naissance. Elle décide alors de se revendiquer comme Annette Messager collectionneuse, et de présenter ses collections (de photos ou d’objets réalisés ou retouchés par elle 2) comme productions artistiques, renouant ainsi avec la tradition des cabinets de curiosité de la Renaissance, que l’on retrouve dans les musées d’histoire naturelle (envisagés alors comme des lieux d’art, au-delà de leur statut premier, perception assez nouvelle, puisque initiée par les surréalistes au premier tiers du XXe siècle). Truqueuse. Annette Messager se revendique également très souvent comme truqueuse. Elle présente en effet des éléments réels (ou leur image photographique), mais elle les manipule, les retravaille, les retouche de telle façon qu’ils soient changés, détournés, truqués en fin de compte, afin qu’ils expriment autre chose (ou quelque chose de plus) que ce que leur réalité première leur confère naturellement. Ce « trucage » est un jeu sur le réel, un jeu qui lui apporte d’autres réalités. Importance du corps et de la métamorphose. Le corps de l’artiste est souvent le sujet même des œuvres (comme dans Les Tortures volontaires – 1972, ou Mes trophées – 1986), ou d’autres corps, d’animaux notamment. Dans tous les cas, ces corps subissent des métamorphoses (autre conséquence de l’activité de truqueuse). Lorsqu’ils sont présentés en volume, c’est souvent sous la forme de peluches ou de sculptures en tissus cousus (Articulés-désarticulés – 2001-02, Casino, 2004-05). Nombreux sont aussi les animaux empaillés (Le Repos des pensionnaires et La Punition des pensionnaires – 1971-72, Les Anonymes – 1994). Dans les deux cas, la pratique plastique d’Annette Messager ajoute la couture et la taxidermie à la liste des techniques de sculpture. Les corps, dans les œuvres d’Annette Messager, sont très souvent modifiés ou transformés (truqués) selon le fonctionnement de la métamorphose : animaux composites tête-corps, un peu comme c’est le cas pour les dieux égyptiens, les créatures de la mythologie grecque (sphinx, minotaure…) ou du bestiaire médiéval (griffon, hippogriffe…). La métamorphose d’un pantin qui devient un humain est au cœur de l’œuvre Casino. Place et statut des femmes dans la société. Annette Messager est une femme de la génération de Mai 1968 qui a vu se développer l’émancipation de la condition féminine et y a participé (sans militantisme affiché). Nombre de ses œuvres questionnent ou décrivent les stéréotypes sociaux au sujet des femmes, comme dans Mes Proverbes (2012), qui développe une longue série de dictons populaires misogynes brodés d’un geste volontairement maladroit sur de petits carrés de tissus. Annette Messager sera, en 2004 avec Casino, la première femme à exposer au pavillon français de la biennale de Venise (pavillon inauguré en 1912). 1 Notamment depuis que le commissaire d’exposition Harald Szeemann a regroupé le travail de ces artistes sous la dénomination de « mythologies individuelles » (Documenta V, Kassel, 1972). 2 Dont les plus célèbres sont par exemple Les Tortures volontaires (1972), Les Enfants au yeux rayés (1971-72), Mes Travaux d’aiguilles (1972)… © Nathan / Lea.fr – 2023-2024 2 Arts – Épreuve écrite d’application – 2024-2025 L’œuvre « Casino évoque immédiatement un lieu pour les joueurs, c’est un mot très simple, compréhensible dans toutes les langues. En italien, à l’origine, c’est la petite maison, puis le bordel, ensuite, c’est devenu l’endroit où on joue de l’argent. » 3. Une installation théâtralisée sur trois espaces-temps. Pour sa participation à la Biennale de Venise, Annette Messager développe une installation sur trois salles, offrant une déambulation au visiteur dans trois décors consécutifs (un par salle), chacun évocateur d’un moment d’une narration, où le visuel et le sonore l’accompagnent. En page de garde du catalogue de l’exposition, Annette Messager résume ces trois espaces-temps, d’une écriture manuelle rapide, en noir sur rouge sang : « Il y a le dehors des jeux hasardeux et périlleux Il y a le dedans de l’engloutissement et l’engendrement Il y a le dessus de l’éjection, l’agitation, la dislocation (qui perd, gagne) » 3 Le visiteur suit un trajet contraint, de salle en salle, qui le cantonne volontairement dans le rôle de spectateur. La visite dure environ 15 minutes. Salle 1 – le dehors – Casino traversin. On entre dans l’exposition sous le mot Casino écrit en néon rouge et posé par-dessus le « Francia » serti depuis l’origine dans le bâti du pavillon français, en passant entre les colonnes fermées de rideaux blancs pour l’occasion. Dans cette salle domine une ambiance grisâtre, à la clarté rappelant celle d’un jour de mauvais temps. On se fraye un chemin dans un amas de polochons au classique tissu rayé de gris et de blanc, attachés (ficelés) entre eux par des cordes noires. Coincés entre les polochons, çà et là, des volumes de cuir noir cousu, rappelant les masques du carnaval de Venise au long nez crochu, mais aussi des visages, des armes… D’autres sculptures de tissus sont également insérées dans le décor, représentant des sortes d’organes rouges, ou des jouets d’enfant… Au sol, dans le peu d’espace qui demeure vide, le pantin de bois Pinocchio est lui aussi ficelé à un traversin, mais celui-ci est mobile. Il se déplace, tiré par une corde noire attachée à un moteur invisible, apparait et disparait entre les polochons. Le son est celui des glissements et frottements du traversin de Pinocchio. En regard du conte original 4, l’évocation de cette salle est celle de la première partie de la vie de Pinocchio, cette marionnette de bois dont le créateur (et père), le menuisier Gepetto, qui s’émerveille qu’elle soit douée de mouvement, de pensée et de parole (offerte par une fée, que Pinocchio assimile immédiatement à sa mère, l’appelant Mammina), doit rapidement déchanter et désespérer de le voir, par la conséquence de sa soif naïve et immature de liberté, se faire manipuler (comme un pantin !) par tous les penchants les plus sombres et répréhensibles qui menacent l’enfance (le mensonge au premier chef, qui lui allonge son nez de bois, mais aussi le goût pour les « mauvais coups », la détestation de l’école, etc.). L’artiste présente cet espace comme métaphore d’un temps de la vie où le sommeil (des traversins) et la veille (des formes noires, des masques…) ne sont pas nécessairement bien distincts, sans pour autant délivrer de message clair à ce sujet. Le pantin dort-il, ainsi attaché à son polochon glissant et tiré par des ficelles ? Est-il mort ? « Dans l’art, il n’y a que des questions, ni réponse ni solution3 », répond l’artiste. Elle propose au visiteur de construire lui-même le sens de ce qu’il voit, en créant par lui-même des rapprochements et des évocations, avec pour les interpréter le seul indice d’une ambiance visuelle et sonore plutôt morose. 3 Entretien avec Suzanne Pagé et Béatrice Parent – Catalogue de l’exposition : Casino-Annette Messager, Paris-Musées – Éditions Xavier Barral, 2005. 4 Œuvre de Carlo Collodi (1826-1890), écrit entre 1880 et 1883, par épisodes, dans le Giornale per i bambini (Journal pour les enfants), publication à destination des classes populaires de l’Italie naissante d’alors. © Nathan / Lea.fr – 2023-2024 3 Arts – Épreuve écrite d’application – 2024-2025 Salle 2 – le dedans – Casino requin. Au sortir de la première salle, où le pantin tourne en rond indéfiniment dans un univers étouffant, on pénètre directement dans la deuxième, à l’ambiance radicalement différente : l’étouffement laisse la place au son du souffle régulier et apaisant d’une sorte de respiration, et le gris est remplacé par le rouge sang, qui recouvre et illumine toute la pièce. Il s’agit d’une immense toile, surgissant d’une porte et disposée sur tout le sol, qui ondule sous l’effet de ventilateurs placés sous elle (non visibles par le public). La salle s’assombrit et des jeux de lumières et d’ombres s’organisent, qui font apparaitre des images (sur écrans vidéo), sous le voile, par translucidité : poissons, évocation d’un fœtus… L’artiste parle, au sujet de cette salle, de gestation, et même d’utérus. Le ventre du requin-baleine est à l’image d’un ventre maternel. Pinocchio va bien naitre à nouveau, pour devenir un humain. Au fond, par la porte d’où semble émaner cette « mer rouge », on distingue une horloge qui tourne à l’envers, comme pour égrainer le compte à rebours avant la naissance. Ici, la figure de Pinocchio n’est plus représentée. L’artiste considère que, ayant aperçu le pantin dans la salle précédente, le visiteur a intégré qu’il assiste à la suite d’une narration à son sujet, d’autant plus facile à suivre que l’histoire célébrissime lui est a priori connue. Cette partie, sans doute la plus marquante du parcours initiatique qui constitue le conte original, est ici exacerbée (elle emplit à elle seule la plus vaste salle de l’œuvre), et clairement interprétée selon une lecture empreinte de psychanalyse (notion de matrice). Nombreux sont les commentateurs de l’œuvre de Collodi qui insistent sur un point étonnant : à l’origine, l’auteur pensait avoir terminé son histoire avec la fin du pantin, pendu à un arbre ; c’est seulement à la demande insistante des enfants lecteurs (et donc de l’éditeur) qu’il fut contraint d’inventer une suite et qu’il emprunta à la Bible (histoire initiatique du prophète Jonas) l’idée du passage par le ventre de la baleine, qu’il nomma Monstro. Il est intéressant de constater que ce conte, parcours initiatique décrivant le passage de l’enfance à la maturité, devenu mythique et faisant partie d’un imaginaire populaire toujours pus élargi, n’a pu voir le jour qu’à cause de l’insistance des enfants eux-mêmes ! Cette dimension enfantine n’est pas exprimée par l’artiste, mais elle semble a priori entièrement en phase avec l’univers que cette œuvre propose de présenter. Salle 3 – le dessus – Casino trampoline. À l’ambiance vivifiante (rouge) et apaisante (calme des ondulations du tissu et de la respiration régulière) de la deuxième salle succède une troisième ambiance, d’une nature nouvelle celle-ci, où domine le chaos : projections lumineuses multicolores et virevoltantes, mouvement puissant et désordonné et forts bruits mécaniques de pistons et de câbles qui claquent. On y découvre un immense filet placé tout autour d’un trampoline sur lequel sont placés un grand nombre de peluches et de sculptures cousues représentant des membres humains, ainsi que des dés à jouer. L’ensemble est projeté en l’air, sur le trampoline, à l’aide d’une mécanique qui tend et détend sa toile élastique. La naissance humaine de Pinocchio l’a projeté dans le monde réel, où tout n’est que chahut, ballottement, dislocation… Un parcours initiatique qui ouvre sur les questions de notre présent. Dans le parcours qu’elle propose au visiteur, l’artiste semble donc relire les aventures de Pinocchio pour se demander si l’évolution de chaque vie humaine, le passage de l’enfant (encore très « objet » – pantin – de son entourage) à l’adulte (émancipé au niveau d’un « sujet » à part entière), ne se résumerait finalement pas au passage d’un objet manipulé à un sujet manipulé lui aussi. Au-delà cependant de cette relecture tragique du conte de Collodi, l’artiste note d’autres résonances entre notre modernité et son œuvre, qui ont également fait partie de ses motivations à la créer. Elle indique à ce sujet sa préoccupation au sujet de la place de plus en plus importante que prennent les robots et les machines dans notre vie quotidienne, mais aussi au sujet des évolutions du vivant « post-humain » et de la procréation (in vitro, mères porteuses, utérus artificiels…). Elle conclut : « Notre société et nos fictions évoluent parallèlement. Ici, c’est une petite marionnette qui nous mène par le bout de son nez. Ce pantin est notre conscience3 ». Une œuvre plastique structurée selon deux constantes matérielles. Deux éléments matériels sont récurrents dans Casino, comme dans une large part de l’œuvre d’Annette Messager. Une étude de © Nathan / Lea.fr – 2023-2024 4 Arts – Épreuve écrite d’application – 2024-2025 cette œuvre dans le cadre d’une relation à la discipline scolaire Arts plastiques, comme c’est le cas ici, la matérialité 5 de l’œuvre peut être plus précisément interrogée. Le tissu/le textile. Cette matière est relativement rare dans les productions des arts plastiques anciens et modernes lorsqu’elle est utilisée autrement que comme support de la peinture (la toile du peintre, tendue sur un châssis, qui ne se présente ainsi presque jamais en tant que telle, mais recouverte de ce qui fait l’œuvre) ou en dehors des arts qui lui sont dédiés (la tapisserie et la mode). Le textile devient vraiment une matière à part entière pour les créations plastiques (volume et sculpture, notamment) avec l’avènement de l’art contemporain, après la Deuxième Guerre mondiale. Annette Messager fait alors partie des premiers artistes qui l’utilisent régulièrement. Dans certains entretiens, l’artiste note que cette matière connote socialement, de manière traditionnelle et stéréotypée, la féminité, et que c’est une des raisons qui motive son choix. D’autres connotations sont possibles, et notamment celle du tissage, qui peut former une métaphore de la pensée et de l’imagination, où se trame le sens, comme autant de fils sensibles et sensés, qui se tissent et s’organisent, se plient et se replient, s’ourlent… Le fil. Proches (et constitutifs) de la matière précédente, les fils, ficelles et autres câbles sont présents partout au sein de l’œuvre Casino. Ils renvoient d’abord aussi à la notion de tissage et de couture du sens dont il vient d’être question au sujet du tissu. Ils font également allusion à une dimension plus générale, qui interroge le rôle-même de l’artiste dans la société, celui qui montre (ou fait émerger, sentir) les « ficelles » masquées du réel. Ici, les thématiques croisées du pantin (Pinocchio) et du jeu (Casino) renforcent cette idée. Compléments pour mieux découvrir l’œuvre : Deux adresses permettant de se faire une idée de l’installation globale : https://www.youtube.com/watch?v=xgox4Gh7sDg https://www.youtube.com/watch?v=PskYHNSvDJo (Images du montage et de l’exposi on - en anglais et français) Informations sur la Biennale de Venise Créée en 1893, pour une première ouverture en 1895, la Biennale de Venise est l’une des plus anciennes manifestations artistique internationale pour la création contemporaine en arts plastiques, et sans doute aujourd’hui encore la plus prestigieuse. Dès le début du XXe siècle, elle propose aux pays participants de financer la construction d’un pavillon national. La Belgique est le premier à répondre à cette sollicitation en 1907. La France construit son pavillon en 1912, dans un style néoclassique à colonnes, et y expose Auguste Rodin (1840-1917), alors au sommet de sa gloire. Avertissements (réflexions) « spécial CRPE » Dans le contexte strict du CRPE, l’œuvre d’Annette Messager amène au moins à deux réflexions quant à la manière de l’aborder dans cadre d’une éventuelle réponse à un sujet qui la citerait. La salle « Casino requin » seulement ? Le texte de la page du programme officiel du CRPE 6 qui cite cette œuvre est le suivant : « Annette Messager (1943 -), Casino, 2004-05, tissu pongé de soie rouge, cordes, caoutchouc, matériaux divers, tubes fluorescents, ventilateurs, système piloté par ordinateur, 4 x 16 x 12 m (dimensions variables), Galerie Marian Goodman ». Il est 5 Les programmes officiels des cycles 2 et 3 insistent à plusieurs reprises sur cette dimension, qui a été au cœur de plusieurs sujets Arts des CRPE 2022 et 2023. 6 https://www.devenirenseignant.gouv.fr/programmes-des-concours-de-recrutement-de-professeurs-des-ecoles-1160 © Nathan / Lea.fr – 2023-2024 5 Arts – Épreuve écrite d’application – 2024-2025 donc fait clairement allusion à la seule deuxième salle de l’œuvre, celle où le tissu rouge ondule, évoquant le ventre de la baleine qui a avalé Pinocchio (et qui correspond à l’unique photographie de l’œuvre que propose le site de la Galerie Marian Goodman 7). Il semble donc que c’est avant tout celle salle qui est concernée par l’épreuve du CRPE, celle à laquelle il faudra faire principalement allusion dans la réponse au sujet. Il semble cependant judicieux d’avoir une connaissance de l’existence des deux autres salles et des interprétations qu’elles suscitent (notamment selon ce qui vient d’en être dit ici). Casino et petite enfance. De nombreuses connotations de cette œuvre, plus ou moins explicites, dépassent le niveau d’analyse et d’interprétation des élèves de l’école primaire (et a fortiori du cycle 1), comme les allusions d’ordre sexuel (formes phalliques des masques, citées comme telles par l’artiste, notamment) ou la lecture tragique du conte de Pinocchio (salle 1 et 3). Il semble également important d’avoir ces considérations en tête lors d’une éventuelle réponse au sujet concernant cette œuvre, surtout si on envisage de la montrer et la décrire aux élèves. Le choix, dans le programme officiel, de citer explicitement la seule troisième salle est d’ailleurs peut-être en lien avec cette remarque : c’est en effet la seule des trois salles où règne à la fois la vivacité (du rouge) et la sérénité (de l’ondulation calme, de la « respiration » régulière), et beaucoup moins la violence, la peur ou l’angoisse que l’on peut ressentir dans les autres espaces de cette œuvre, très riche justement par la diversité des sensations et des émotions qu’elle peut susciter. AVERTISSEMENT : Dans une perspective d’entrainement à l’épreuve du CRPE, la page suivante est à consulter seulement après avoir tenté soi-même de travailler sur le fichier traitement de texte intitulé « crpe_2024-2025_arts_fiche_œuvre_exo_vierge », à télécharger sur la page du site Lea.fr où vous avez téléchargé le présent document pdf. 7 https://www.mariangoodman.com/artists/52-annette-messager/ © Nathan / Lea.fr – 2023-2024 6