Chapitre 1 : L’espace belge, une vue géopolytique PDF

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This document, likely a chapter from a textbook or academic paper, provides insights into the geopolitical landscape of Belgium.  It explores aspects ranging from its size and location to historical influences, and regional divisions, highlighting interconnectedness and a history of influence with neighboring European countries.

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Chapitre 1 : L’espace belge, une vue géopolitique 1. La situation actuelle Royaume de Belgique, België Koninkrijk, Belgien Königreich Monarchie parlementaire et constitutionnelle (=démocratie) dirigée par le Roi Philippe Ier ± 30 500 km² (→taille modeste) < Russie ± 17 000 000 km² Explicat...

Chapitre 1 : L’espace belge, une vue géopolitique 1. La situation actuelle Royaume de Belgique, België Koninkrijk, Belgien Königreich Monarchie parlementaire et constitutionnelle (=démocratie) dirigée par le Roi Philippe Ier ± 30 500 km² (→taille modeste) < Russie ± 17 000 000 km² Explication des nombreuses ressources : militaires, gaz, pétrole,… Plus grande ville portuaire belge, Anvers (=2ème plus grand port d’Europe) Accès à la mer du Nord dont la ville portuaire est Ostende (« côte belge ») → 70km de longueur Embouchure de l’Escaut → Pays-Bas pour contrôler le port d’Anvers Etat situé en Europe de l’Ouest, imbriqué et impliqué dans l’Histoire du continent Pays voisins : France, Allemagne, Pays-Bas, Grand-duché du Luxembourg (deux grands, un de taille comparable et un petit) Les frontières ne sont pas difficiles à franchir (=territoire ouvert) Topographie ouverte aux pays limitrophes Régions belges du XVe au XIVe : fortement influencés par les autres états puissants Composition de la population : MELANGER → ouvert à la migration, aux échanges Territoire fortement relié aux pays alentours 2. Territoire interconnecté par des réseaux très denses Différentes vois de communication routières, fluviales et ferroviaires et infrastructures maritimes et ferroviaires Autoroutes (1956)→ 2ème plus dense d’Europe Fleuves et rivières navigables (Escaut, Meuse) Canaux → Anvers (2ème poumon économique belge), Charleroi, Willebroeck et Albert Ports d’Anvers, de Zeebruges (Nord de Bruges/bateaux gaziers, gaz naturel liquéfié Allemagne/pont gazier) et de Liège (sur la Meuse) TGV : Bxl-Midi, Anvers-Central, Liège-Guillemin →1835 : Malines-Molenbeek (25/30 km/h) Amsterdam, Lille, Paris, Cologne (=Thalys) et Londres (=Eurostar) Aéroports internationaux : Bxl, Charleroi, Bierset (Liège) RaVel sont d’anciennes lignes de chemin de fer 3. Typographie diiférenciée du nord vers le sud (=3 zones d’altitudes) 0 à 60m : basse Belgique (côte belge et Flandre Orientale 28m : Mons 100 à 200m : moyenne Belgique 200 à 500m : haute Belgique (Signal de Botrange 694m) Rivières dans la région montoise : Haine, Trouille, ruisseau du Pire (Trouille affluent de la Haine et le Pire affluent de la Trouille) Anciens noms du dialecte wallon La région belge la plus humide est les Polders → la plus fertile avec la Hesbaye Une multitude de régions naturelles et de régions historiques 4. Découpage régional et communautaire comme résultat d’une volonté de décentralisation Région flamande (Vlaams Gewest) et Communauté flamande (Vlaamse Gemeenschap) (en vert) Région de Bruxelles-Capital (Gewest Brussel-Hoofdstad) (en vert et brun) Région wallonne (en brun) Communauté française / Fédération Wallonie-Bruxelles (en brun) Communauté germanophone (en bleu) Bxl-Capital : ne fait pas parti d’une province, c’est une région indépendante Belgique ; fédération de régions →décentralisation 5. Découpage provincial : vestige de la structure initiale de l’État centralisé aujourd’hui intégré dans la super-structure régionale ¨Provinces de la Région flamande (et leur chef-lieu) : provinces de Flandre occidentale / West- Vlaanderen (Bruges), de Flandre orientale / Oost-Vlaanderen (Gand), d’Anvers / Antwerpen (Anvers), de Limbourg / Limburg (Hasselt) et du Brabant flamand / Vlaams Brabant (Louvain) Provinces de la Région wallonne (et leur chef-lieu) : provinces du Hainaut (Mons), du Brabant wallon (Wavre), de Namur (Namur), de Liège (Liège), de Luxembourg (Arlon) La Région de Bruxelles-Capitale est une sorte de 11e province Au départ (1831), le Brabant est une province comprenant Bruxelles, des villes flamandes et des villes wallonnes ; scindé en provinces du Brabant flamand et du Brabant wallon (1995) 6. Le territoire de la Belgique avant et depuis 1830 Entre le Moyen Age et le début du 19e siècle, les entités territoriales situées dans l’espace belge actuel, sont successivement dominées et gouvernées par différentes puissances européennes État-tampon créé grâce à l’influence de grandes puissances (Prusse, France, Allemagne, Autriche,…) ➔ Obligation d’observer la neutralité Entre 1815 et 1830 : le territoire « belge » rattaché au royaume des Pays-Bas Pays-Bas : Guillaume d’Orange Pays-Bas : neutre pendant la 1GM  Belgique a échoué malgré le droit et la protection internationale En 1830-1831 : à la naissance de l’État indépendant Belgique, le territoire est d’abord plus grand que le territoire actuel En 1839 : la Belgique est consolidée au prix de pertes territoriales 1885 : colonisation du Congo belge (terre très riche) Territoire convoité par le Royaume-Uni Propriété privée du roi Léopold II : ce n’était pas un état jusqu’en 1908 (1an avant sa mort) Le roi a financé des grandes routes, domaines culturels (Ostende) Menaces sur l’intégrité territoriale pendant les deux guerres mondiales En 1919 : Rattachement de trois cantons allemands (Eupen, Malmédy, Saint-Vith) comme compensation de guerre (=cantons de l’Est) Territoire africain Rwanda-Urundi (ancienne colonie allemande mais sous protectorat belge) 1960 : décolonisation Congo belge et le Rwanda-Urundi un peu avant 2 359 communes jusque dans les années 60 2022 : fusion des communes→581 communes Canal de Mons à Condé creusé avant l’indépendance Chapitre 2 : Lieux de mémoire, lieux mémorables (histoire politique et économique de la Belgique) 1. La mémoire de l’indépendance nationale La Place des Martyres Crypte de futures belges battus en septembre 1830 (=mouvement révolutionnaire) Inscription latine : patrie + lion belge (=emblème) Rien ne rappelle les traités internationaux de 1831 et 1838 assurant l’indépendance La Colonne du Congrès à Bxl ± 50m de hauteur (47m) Mémoire du Congrès qui a constitué la Belgique (monarchie/démocratie) →Roi et parlement (gouvernement élu) : système de vote mais suprématie du roi En 2022, le roi : Confirme les gouvernements mais ne les choisit pas Contresigne les lois votées au parlement Désigne un formateur quand il y a des problèmes pour les partis de former un gouvernement Rôles du roi Monarchie représentative à l’étranger : protocolaire Symbole d’unité : Wallonie et Flandre 4 allégories de la femme représentent les 4 libertés garanties de la Constitution Liberté du culte Liberté de la presse Liberté de l’enseignement Liberté de l’association ➔ Schéma de la constitution libérale 2. La mémoire de la monarchie La statue de Léopold Ier au sommet de la colonne du Congrès Léopold Ier appartient à une famille de la noblesse allemande Il n’a pas participé activement à la révolution belge Saxe-Cobourg-Gotha : principauté allemande qui a des fortes influences C’est un étranger choisit par les révolutionnaires belges Au moment de l’élection, il vit en Angleterre Il est veuf. Son épouse anglaise est morte en couche Les révolutionnaires optent pour une monarchie constitutionnelle et parlementaire (=système hybride) Pourquoi les belges ne choisissent pas une république ? Car le système politique européen est en restauration dû à la révolution française Léopold Ier est protestant tandis que la Belgique est catholique Ce prince n’est pas particulièrement puissant car la Belgique veut rester un état neutre et lui a besoin d’un « travail » 6 mai 2023 : couronnement officiel du nouveau roi d’Angleterre, Charles III (ce genre de couronnement n’existe pas en Belgique) En 1831, le roi des Belges gouverne réellement ainsi que ses 3 prochains successeurs Le roi des Pays-Bas, Guillaume d’Orange n’est pas content de cette révolution et il essaiera jusqu’en 1839 de reprendre le territoire belge Léopold Ier est un des promoteurs de la grandeur de la Belgique : elle sera particulièrement grande sur le plan industrielle grâce à la politique d’industrialisation de son roi La Belgique occupe, alors, la 2ème place de l’industrialisation après le Royaume-Uni Après les guerres mondiales, il y a une inversion du pouvoir entre la Wallonie et la Flandre où la Flandre commence à « dominer » comme c’est le cas aujourd’hui Le droit de vote est au début, extrêmement limité : les hommes, les personnes qui payent un certain impôt (=démocratie très restreinte) Léopold Ier est totalement d’accord avec cette vision de la démocratie réservée à l’élite Ce n’est pas un roi qui prendrai des décisions pour favoriser les conditions de vie de la classe ouvrière. Il ne l’a privilège pas du tout La statue équestre de Léopold II à Bxl Près du Palais Royal et du Parc royal Fils de Léopold Ier, succède à son père Élément de prestige d’avoir une statue à soi (marque de splendeur, de grandeur) Il trouvait la Belgique un peu petite donc politique colonisation Seul propriétaire du Congo/possession unique (cas très rare en Europe) o Terre très riche avec des diamants, métaux rares o Il n’a jamais été au Congo o Tous les bénéfices des récoltes congolaises allaient dans sa propre poche ➔ Fort enrichissement Il ne s’est pas préoccupé des conditions de travail des Congolais (exploitation) o Régime colonial extrêmement violent et meurtrier Cette statue est régulièrement peinte en rouge par les partisans de la décolonisation pour exposer l’exploitation sans vergogne du continent africain par les Européens Beaucoup d’investissements dans la ville d’Ostende (2ème ville après Bxl) Il trouvait qu’il fallait embellir la capitale mais aussi la 2ème ville belge Ses partisans l’appelaient le roi « bâtisseur » Musée de Tervuren : musée colonial qui vantait le rôle de la Belgique dans ses colonies (ce n’est plus le cas maintenant) 1908 : il est à la fin de sa vie. Donc, sur la pression de son gouvernement et des autorités internationales, il fait don du territoire congolais à l’état belge La statue équestre du roi Albert Ier À Bxl au Monts des Arts Casque militaire dans la main droite Albert Ier est le « roi-soldat » Son rôle sur le plan militaire n’est pas négligeable Le droit international interdisait l’Allemagne de passer par la Belgique pour attaquer la France (août 1914) o « Demande »/Ultimatum de l’Allemagne de passer : le roi refuse o Résistance assez sérieuse de la part des Belges retardant de quelques semaines l’attaque en France Il installe son quartier militaire à la mer près de Ypres o Ce bout de territoire ne va pas être envahi par l’Allemagne (La Panne-Ypres) car il ouvre les écluses de l’Yser inondant la terre de l’Yser : cette zone devient impraticable que ce soit à pied ou en voiture Réussir à faire porter le poids principal des attaques contre les Allemands aux Alliés o Belgique ne va perdre « trop » d’hommes comparé aux alliés 22 novembre 1918 : retour du roi à cheval à la tête des armées vainqueuses et il se rend au parlement où il annonce une réforme majeure du vote (=suffrage universel masculin, c- à-d que le droit de vote est autorisé pour tous les citoyens belges masculins) o « Petit tremblement de terre » dans le système démocratique belge o Première application du suffrage lors des élections en 1919 Albert Ier meurt accidentellement en escaladant une falaise dans la vallée de la Meuse à Marche-les-Dames. Sa chute sera mortelle. Léopold III n’a pas jamais été un roi fort populaire. Il est même devenu impopulaire suite à son comportement durant la 2GM. Il n’a pas de statue sur la place publique 1940 : Allemagne veut attaquer de nouveau la France et veut encore passer par la Belgique Le roi a une comportement très différent par rapport à celui de son père o Il ne va pas accompagner l’armée sur le terrain o Il se constitue prisonnier par les allemands Il signe la reddition de l’armée belge (synonyme de nous sommes vaincus) Il ne va pas déployer une activité débordante pour protéger la population qui subit durement ses conséquences (ravitaillement,…) Il est veuf au début de la guerre Il décide pendant la guerre de se remarier religieusement et pas civilement. Il outrepasse donc la loi du mariage qui oblige de se marier civilement, religieusement est optionnel) Ce n’est certainement pas, quelqu’un qui prétendait à l’idéologie nazie mais il était assez séduit par certaines idéologies autoritaires À la fin de la guerre, Léopold III voulait reprendre son poste mais le gouvernement n’était pas d’accord Donc, il obtient un remplaçant, le régent Charles (frère de Léopold) → question royale o Tous ces actes ont poussé le roi a resté en retrait o Référendum pour que le roi reste ou pas au pouvoir : il est favorable (50% oui). Ce référendum provoque des manifestations de masse très violente, créant des tensions au sein de la population Majorité wallonne contre le roi  Majorité flamande pour le roi o La « Question royale » n’a pas de représentation mémorielle visible : ni le roi Léopold III ni le Prince Charles n’ont de statue à leur image sur la place publique La statue de Baudouin Ier à Ostende, sur la digue Statue à pied, à hauteur d’homme donc sans socle (grandeur nature) Tête nue sans couvre-chef Posture normale, non-officielle Le rôle politique de la monarchie/du roi rétrécit L’action politique de Baudouin est beaucoup plus limitée que celle de ses prédécesseurs C’est un roi fort aimée (lors de sa mort, il y a de nombreuses manifestations montrant la sympathie du peuple envers le roi) C’est une personne fort conservatrice, catholique très croyante et mariée à une personne comme ça aussi (Reine Fabiola) La loi qui dépénalise l’avortement est non contresignée par le roi donc comment faire pour que cette loi entre en vigueur sans mettre en contre le roi ? o Donc, il y a l’invention d’une entourloupe : le roi est en incapacité de régner pendant quelques jours. Donc, on profite de ces quelques jours, pour mettre en vigueur, la loi d’avortement ne devait pas être contresignée par le roi vu son incapacité La statue de la reine Elisabeth Épouse du roi Albert Ier Place Albertine à Bxl, au Monts des Arts à côté de la statue équestre de son mari Sur le plan institutionnel et politique, les deux premières reines n’avaient pas de rôles 3ème reine de Belgique, originaire d’Allemagne 1ère reine qui se fait le plus remarqué o Pendant la 1GM, elle accompagne son mari à La Panne o Elle s’occupe par moment, des soins dans l’hôpital militaire où son mari s’occupe de l’administration. Elle est au chevet des soldats belges en convalescence o « Reine-infirmière » Elle est très investie sur le plan culturelle : étude de l’Egypte antique (collections au Cinquantenaire et à Mariemont) Elle adore un violoniste belge, Eugène Ysaye 1937 : initie le « concours Eugène Ysaye » renommée après la 2GM le « concours Reine Elisabeth ». Ce concours a une renommée internationale Elle était pour le dialogue lors des confrontations entre l’Occident et les Soviétiques ➔ Elle voyage beaucoup dans les pays soviétiques et d’Europe de l’Est pour établir la discussion ➔ Certains politiciens belges pensaient qu’elle avait un penchant pour l’idéologie soviétique Statue en pied sur un socle et regarde la statue de son mari La statue de la reine Astrid 1ère épouse de Léopold III d’origine suédoise Mariée à 21 ans Fin tragique : elle meurt dans un accident de voiture causé par son mari Elle est excessivement populaire lors de son vivant parce qu’elle apparaissait comme les femmes modernes des années 20 (elle représente une femme émancipée sans jouer de rôle politique) 3. Le pouvoir judiciaire Le Palais de Justice À Bxl Bâtiment surdimensionné accordé à la magistrature des juges, des avocats du bureau. Il idéalise le pouvoir judiciaire (sommet à 116m) Echafaudages présents existent depuis des décennies Le pouvoir judiciaire est en manque criant de moyens : lutte contre la criminalité organisée est devenue extrêmement difficile dû au manque de moyens 4. Le pouvoir politique « central » Le Parlement fédéral L’ancien Palais du Conseil du Brabant à Bxl (16, rue de la Loi) Il représente l’état fédéral Parlement belge est bicaméral existant depuis 1831 o La chambre des représentants o Le Sénat : autre fonction en 1831 ▪ Pour être éligible, il faut être riche ▪ Même pouvoir que le parlement ▪ Conçu comme une chambre conservatrice éviter les excès démocratiques Aujourd’hui : il est question de la suppression du Sénat ▪ Le Sénat est aujourd’hui un lieu de réflexion 5. Les pouvoirs fédérés Le parlement de la Région flamande Chef-lieu : Bxl qui n’est pas sur le territoire de la région flamande Ancien bâtiment de la Poste Il est important de s’implanter au cœur de la capitale pour dominer la vie politique belge (ce qui est déjà le cas de nos jours) Le parlement de la Région bruxelloise À Bxl Ancien hôtel particulier Le parlement de la Région wallonne À Namur, en bordure de la Meuse Ancien hospice Saint-Gilles Surnom :« Elysette » Le parlement de la Communauté française/FWB À Bxl Ancien hôtel particulier Le parlement de la communauté germanophone Eupen Ancien sanatorium La communauté germanophone veut s’affirmer en tant que future 4ème région Nom du territoire germanophone : « Belgique orientale » (en allemand) montre son attachement à la nation belge Moins de 1% de la population belge 6. La mémoire de la Première Guerre mondiale La nécropole nationale de Loncin Près de Liège Fortification militaire détruite qui a été construite pour se protéger des Allemands Conservation de ce lieu pour montrer la violence de cette guerre, l’artillerie allemande a mis en pièce ces édifices en béton armé Le monument en l’honneur du Roi Albert Ier À Nieuport, au bord de l’Yser Lieu de commémoration du rôle du roi commandant les troupes belges alors que le gouvernement s’est exilé en France La Porte de Menin À Ypres (ville rasée dû aux bombardements de la 1GM) o Champ de bataille épouvantable À l’intérieur, se trouve les noms de 55 000 soldats britanniques et du Commonwealth morts non identifiés lors de la guerre La Tour de l’Yser À Dixmude (ville détruite lors de la guerre) AVV en vertical : Alles voor Vlaanderen VVK en horizontal: Vlaanderen voor Kristus C’est un lieu de rencontre pour les milieux flamingants et nationalistes o Organisation d’un festival avec des groupes néonazis en juillet 2022 →interdit par les autorités de la ville La statue de Gabrielle Petit Place St Jean à Bxl Honorer la résistance fusillée par l’armée allemande Héroïne nationale pendant l’Entre-deux-guerres Espionne dénoncée, condamnée et fusillée par les Allemands 7. La mémoire de la Seconde Guerre mondiale Le Fort de Breendonck Camp de détention, de torture et de déportation Un des symboles du régime nazi et de la collaboration La Caserne Dossin À Malines Entre 1942 et 1944, camp de rassemblement et de déportation des Juifs de Blegique Transformé en musée de la persécution, de la résistance et de la déportation Centre de documentation Le Mémorial du Mardasson Près de Bastogne Fin de la guerre : les combats ont lieu au sud-est de la Belgique Nombreux soldats américains morts lors cette bataille en pleine hiver 44-45 Le Memorial de la Brigade Piron Au Parc des Muses à Molenbeek-St-Jean Dimension modeste et monument très sobre Unité de soldats anglais en Belgique qui ont participé à la libération de la Belgique (brigade Piron : nom d’un des soldats, Jean-Baptiste Piron) 8. La mémoire du charbon (il y avait de charbonnage en Wallonie qu’en Flandre principalement dans le Limbourg) Bois-du-Luc à Houdeng-Aimeries (La Louvière) Site pionnier de la révolution industrielle en Wallonie Grande modernité du machinisme Paternalisme patronal : ce n’est pas uniquement une usine à charbon mais une école, église, salle des fêtes, magasins, habitations (=ville autarcique) Le Grand-Hornu À Hornu (Borinage) Un siècle plus jeune que le Bois-du-Luc Transformer en musée d’art contemporain et du design très connu en Europe Maisons ouvrières attenantes au charbonnage construites par le patron Blegny-Mine À Trembleur près de Liège Dernier charbonnage de Wallonie fermé en 1980 Site muséal où l’on peut descendre dans les galeries comme les mineurs le faisaient à l’époque Le Bois du Cazier À Marcinelle, près de Charleroi Fermé en 1967 Transformer en double musée (du verre et de l’industrie) Lieu de mémoire très bien entretenu Explosion et incendie dans les galeries souterraines en 1956 (262 morts dont une grande majorité d’italiens) ➔ Plus grande catastrophe minière belge du XXème siècle 9. La production d’énergie La centrale électrique au gaz À Drogenbos au sud de Bxl Succéder aux usines d’électricité créées depuis 1911 La centrale nucléaire À Tihange près de Huy Une centrale en Flandre aussi, Doel (près d’Anvers) 1er producteur d’électricité de Belgique (=pays pionnier de la technologie nucléaire civile) Sortie du nucléaire prévue en 2025 → provoque de nombreux débats La centrale hydroélectrique de la Plate Taille 1977-1981 À Froidchapelle (sud de Charleroi) Ne produit pas bcp d’énergie 9 lacs de barrage en Belgique, tous en Wallonie (Flandre a un relief trop plat, inadéquat pour ce type d’infrastructures) Le parc d’éoliennes Norther Devant la côte belge (Zeebruges) En voie d’installation Offshore Visible depuis la côte La répartition des types de production d’énergie en 2019 10. La production d’acier Le haut-fourneau n°6 À Seraing Témoin du rôle prisonnier de l’industrie lourde wallonne Témoin de la grandeur de la sidérurgie belge (pas tout à fait passée) Témoin du rôle pionnier de l’industrie wallonne La sidérurgie belge est encore en activité mais ne rempli le rôle qu’elle possédait auparavant. Elle engage bcp moins de monde qu’au moment de sa gloire car la sidérurgie a fait de nombreux notamment dans la machinerie Il y a aussi une usine sidérurgique à Gand (encore en activité) Production mondiale d’acier en 2018 : 1,8 milliards de tonnes d’acier (plus grand producteur la Chine produit plus de la moitié et Belgique produit 8 milliards de tonnes) Le poids de la production belge d’acier à l’échelle mondiale 11. La mémoire des chemins de fer Train World À Schaerbeek (région bruxelloise) Musée de la SNCB Ouvert en 2015 Ancienne gare ferroviaire de Schaerbeek réaffectée comme entrée du musée 1936 : première ligne belge mise en place (Malines-Bxl) avec une vitesse moyenne de 25- 30km/h Ouvert en 2015 12. La mémoire des Trams Le musée du transport urbain bruxellois Métro parisien est l’œuvre d’un artiste/ouvrier/architecte belge À Woluwe-Saint-Pierre Créé en 1982 Métro est la version souterraine du tram Mons n’a jamais eu de réseaux de trams car le relief ne s’y prête pas (étroitesse des rues et butte montoise) 13. L’industrie automobile L’usine de montage Audi À Forest (Bxl) Il ne reste que 2 sites de montage automobile en Belgique : Volvo à Gand Ancienne usine VW qui a succédé en 1970 à l’entreprise belge D’Ieteren Frères (1948) Audi depuis 2004/05 Première voiture électrique dans les années 1890 (fin du XIXème) par un ingénieur belge →échec Fin du XVIIIème : bcp de constructeurs belges mais ils vont au fur et à mesure se faire englober par les grandes firmes Bcp de sites automobiles ont fermés ces dernières années car ils étaient plus rentables de transplanter ailleurs les usines (Renault, Vilvoorde/Ford, Genk) Le parc automobile belge (1930-2020), il n’y a eu que 2 diminutions légères de ventes de voitures particulières sinon le nombre ne cesse de s’accroître. (= 1 voiture pour 2 habitants) 14. L’industrie aéronautique La société SABCA Fabrique des pièces d’avion et pièces de fusées (secteur spatiale très en croissance actuellement) Usine à Gosselies 15. Infrastructures fluviales/Le réseau des principaux canaux belges Les 4 ascenseurs hydrauliques du Canal du Centre Près de La Louvière 1888-1917 : durée d’activité Ne servent plus au bateaux de marchandises mais aux bateaux de plaisance On a besoin de 4 ascenseurs pour dépasser 66m de dénivelé (énorme en batellerie) L’ascenseur de Strépy-Thieu Dénivelé de 73m (en une fois) Remplace les 4 ascenseurs du XIXème 1982-2002 : construction Le plan incliné de Ronquières Dénivelé de 68m Canal de Bxl-Charleroi Construit en 1968 Bateaux embarquent en bas et arrivent grâce à un « tapis » d’arriver 68m plus haut Le réseau de canaux belges 16. Infrastructures portuaires Le port d’Anvers Port de marchandises et de pétrole Port très ancien mais qui s’est développé Pris son envol au XXème Depuis 2019 : 2ème port d’Europe Accès à la mer du Nord donc à l’océan Atlantique Grande activité de pétrochimie : raffinage et production de produits plastiques Connexion avec une entreprise pharmaceutique (Janssen) Le port de Zeebruges Entre Ostende et Knokke-le-Zout Énorme zone portuaire depuis le XIXème Terminaux permettant d’apporter du gaz naturel liquéfié depuis des bateaux gaziers donc la Belgique dépend beaucoup moins de l’étranger 17. Infrastructures aéroportuaires Aéroport de Bxl-National A Zaventem Depuis 1958 Antécédents remontent à 1914 Pas grande influence à l’échelle européenne (Francfort, Paris,...) Chapitre 3 : La population de la Belgique 1. La démographie La démographie est une branche des sciences humaines analysant l’évolution des populations d’un territoire donnée. La démographie scientifique appelée démographes travaillent avec des statistiques ce qui n’est pas facile car dans le passé, les calculs n’étaient pas assez précis. Le mot démographie est aussi utilisée pour décrire l’évolution d’une population L’évolution numérique 2022 :11,6 millions d’habitants en Belgique 5,9 millions de femmes 5,7 millions d’hommes Le différentiel homme-femme n’est pas uniquement existante en Belgique c’est un phénomène scientifique. Partout dans le monde, c’est le cas. 2021 : 11,5 millions 2022 : 11,5 millions (par encore franchit) Donc, sur une très courte période, il y a 3 augmentations de la population. Cette croissance est due au solde migratoire positif en Belgique. Comment comptabiliser les habitants ? Office belge de statistique appelé StatBel, successeur du Bureau de statistique générale (créé à l’indépendance belge/1830). StatBel collabore avec Eurostat →Science des statistiques très ancienne en Belgique Registre national créé il y a une quarantaine d’années (début des années 1980). Dedans se retrouve une base de donnée centralisée et informatisée (=informations se retrouvant sur la carte d’identité : nom, prénoms, date et lieu de naissance + adresses de résidence,…) Il est possible de mettre sa dernière volonté/son testament dans sa puce de ID ainsi que si nous sommes pour ou contre le don d’organe. Le registre national n’est pas directement en contact avec les citoyens mais intermédiaire avec les services communaux Services communaux s’occupent principalement de notre adresse de résidence. C’est pour cela que lorsqu’on déménage nous devons le mentionner à la commune si on est citoyen belge (Etat civil) pour les étrangers (Service des Etrangers) Office des étrangers s’occupe des étrangers qui ne sont pas tout de suite en droit de se domicilier en Belgique. Différencier les étrangers en fonction d’où ils viennent (UE/Asie, Afrique,…). Il a la lourde tâche d’analyser les dossiers de demande d’asile, délivrer ou pas les visas de séjour court ou long Ce n’est jamais à 100% la représentation de la réalité. Différence entre la population légale et la population de fait La population légale : individu officiellement enregistré et domicilié en Belgique La population de fait : individu qui s’installe sur le territoire mais qui ne se domicilie pas tout de suite à l’état. Pourquoi y a-t-il cette différence ? Liberté de mouvement des citoyens des pays appartenant à l’Espace Shengen (= 4 hors UE et 22 in UE/ existe depuis 1985) Migrants irréguliers « sans-papiers » risquent leur séjour Demandeurs d’asile dans le registre d’attente créé en 1995(elles sont temporairement admises et cela peut durer des années donc ils ne sont pas comptabilisés) Population belge en augmentation d’année en année. La croissance de la population belge est plus régulière qu’irrégulière excepté l’année 2020 L’évolution numérique de l’ensemble de la population belge (2002-2020) L’évolution numérique de l’ensemble de la population belge (1784-1996) Comment calculer la démographie ? Différence entre le nombre de naissance et le nombre de décès →Solde naturel Solde positif : plus de naissance Solde négatif : plus de décès // Solde migratoire personne qui migre et qui immigre Solde positif : plus d’arrivée Solde négatif : plus de départs →Aucune diminution et pas de stagnation flagrante lors des 10 dernières années La transition démographique La transition démographique : schéma explicatif développé par des démographes Régime démographique avec une période de transition (traditionnel et moderne) Prendre en compte plusieurs facteurs : la natalité, la mortalité Première année à solde naturel négatif : 2020 (pandémie) Espérance de vie de 81-82 ans pour les enfants naissant en 2020 Dénatalité mais démographie belge reste croissante grâce au solde migratoire La religion influence la natalité car elles sont natalistes (elles favorisent les naissances) Le solde naturel et la transition démographique Schéma explicatif développé depuis les années 1930-40 en France et aux USA Régimes démographiques « traditionnel » et « moderne » o Évolution de la natalité et de la mortalité o Natalité et mortalité fortes + solde naturel irrégulier vs natalité et mortalité basses + solde naturel positif o Décalage entre baisse de la mortalité et de la natalité Raisons de la transition démographique : Conditions sanitaires et avancées de la médecine Contexte socio-culturel Structures familiales Statut de la femme Urbanisation et industrialisation Niveau de vie Conséquences Baisse de la mortalité : augmentation de l’espérance de vie Baisse de la natalité Croissance démographique (solde naturel positif) En Belgique : En Wallonie et à Bxl à partir de 1880 (espérance de vie 38 ans En Flandre à partir de 1910 Plus grande différence entre les différences de vie des hommes et des femmes dans les années 70. L’espérance moyenne de vie des Belges Évolution de la natalité La mortalité infantile ne cesse de diminuer depuis 1845 jusqu’en 1990 Enfants nés hors de mariage ou d’union de fait Mortalité infantile (1845-1990) 2. La répartition géographique de la population L’évolution numérique Répartition et dynamiques régionales : Flandre : 57,83% Bxl-Capitale : 10,55% Wallonie : 31,62% Depuis 2nd moitié du XXème : croissance grâce à l’immigration qui a favorisé la natalité car les migrants vivaient généralement dans des pays très conservateurs XIXème : plus grand dynamisme démographique en Wallonie XXIème : plus grand dynamisme démographique en Flandre Les Belges représentent 2,6% des habitants de l’UE, 0,15% à l’échelle mondiale. Densité de population (2020 : 374 hab./km²) Wallonie moins densément peuplé que la Flandre et la Région Bxl-Capitale Les agglomérations urbaines et leurs zones d’attraction Agglomération urbaine/ entité morphologique/ ville/ zones d’attractions constitué d’infrastructures (gare, centres commerciaux,…) situées au-delà de l’agglomération En Belgique Il n’y a pas de mégalopole car il n’y a pas de villes de plus de 10 millions d’habitants (=métropole :1,2 moi) avec vaste zone d’attraction 1 très grande agglomération de plus d’un million d’habitants d’attraction qui s’étend sur 7 provinces (=Bxl) 4 grandes agglomérations urbaines : Gand, Anvers, Liège et Charleroi (entre 300 000 et 1 moi d’habitants) La périurbanisation La périurbanisation : phénomène depuis la 2nd GM, les classes moyennes quittent le centre-ville et s’installent en périphérie (maison unifamiliale 4 façade avec un jardin). C’est plus prestigieux, agréable de s’installer dans la périphérie un peu plus verte. Cela a été rendue possible avec l’essor de la voiture La rurbanisation et le mitage : La rurbanisation : même dans des régions plus éloignés des villes, les citadins investissent dans une nouvelle en campagne (rachat d’une vieille maison à retaper) pour y vivre. Ces maisons ressemblent à des maisons de ville car les nouveaux propriétaires emportent avec eux leur mode de vie Le mitage : certain laxisme dans le droit de bâtir (périurbanisation/rurbanisation sauvage). Donner le droit de bâtir un peu partout et pas très structuré. Les citadins ont envahis ces endroits et cela provoque bcp de va et vient (trafic…) 3. Origines et mobilité des Belges Migration intra-nationale Possibilités et limites de l’histoire quantitative Mobilité et migrations internes 1800-1950 : exode rural suivi, depuis les années 1950, par la périurbanisation et la rurbanisation Pauvreté, sous-développement et migration interne : le cas de Flandre au XIXème siècle, accueil méprisant (« les Flaminds »), stéréotypes dénigrants et intégration lente Pq les villageois s’en vont ? Suite à de très mauvaises récoltes dans les années 1840 cela touche principalement la Flandre par rapport à la Wallonie. Provocation d’une véritable famine →mortalité due à une nutrition insuffisante Grande migration des flamands en Wallonie →Nom de famille à consonance flamande Il a eu plusieurs vagues de migration entre la Wallonie et la Flandre Quels en sont les facteurs ? famine, pauvreté, crise économique, manque de travail Phénomène qui continue à être d’actualités. Souvent villageois/agriculteurs vont chercher refuge dans la région Sambre et Meuse ou à Bxl Mobilité interne des Wallons et Bruxellois reste à étudier Les émigrants belges Belgique plus longtemps été un pays d’émigration qu’un pays d’immigration. Profils des migrants belges, divers degrés de permanence des migrations Au XIXème Bcp de belges (environ 500 000) vont s’installer en France en général à Lille, Tourcoing ou Roubaix c-à-d dans les zones industrielles du Nord de la France. D’autres vont en Lorraine dans les entreprises sidérurgiques. Migration transatlantique très faible par rapport à l’irlandaise ou l’italienne. Entre 1871 et 1930 : environ 137 000 Belges quittent le territoire pour aller aux USA 1914 : Exode massif temporaire d’environ 1,3-1,5 millions de Belges vers les Pays-Bas, la France et l’Angleterre 1940 : Seconde exode temporaire massif (environ 2 millions de Belges au début de l’invasion Entre-deux-Guerres : diminution de l’émigration vers la France, davantage de séjour de travail saisonnier (=les « Fransmans » flamands, ouvriers agricoles) Colons belges installés au Congo (1885-1960) et rentrés à la suite de l’indépendance o 1919 : 3600 Belges présents au Congo o 1960 : presque 90 000 Belges installés au Congo o Après l’indépendance, de nombreux colons belges vont rentrer au pays (en Belgique) en quittant leur maison, leur famille,… Au XXIème, en 2019, solde migratoire positif mais près de 120 000 personnes ont quittés le pays Les immigrations vers la Belgique : Histoire et actualité Au XIXème : principalement en provenance des pays limitrophes Immigration surtout à motivation économique, parfois à motivation religieuse ou politique (non négligeable, plus grande que dans d’autres pays) →Accueil de Karl Marx dans les années 1840 à Bxl car il est très mal vu par la Prusse ▪ la Belgique, un pays plus libéral que d’autres mais cette libéralité a aussi une certaine limite Cockerill, ArcelorMittal (acier, construction mécanique, charbonnage, sidérurgie) : bcp d’étrangers travaillent dans cette entreprise Migrants font parti généralement de la classe ouvrière et cherchent du travail dans les entreprises florissantes du pays Jusqu’en 1900 : solde migration négatif et la Belgique est jusque-là, plus un pays d’émigration que d’immigration 1846-1890 : faible présence d’étrangers sur le territoire belge, en 1900, ils représentent 3,2% de la population totale Début du XXème : premier solde migratoire positif en dépit du départ massif des Allemands installés en Belgique (environ 50 000) après la défaite de 1918 Les migrants viennent des pays voisins (pays européens : Allemagne, Pays-Bas, France, Angleterre,…). Cela va s’étendre vers l’Europe de l’Est et du Sud (Pologne/antisémitisme, Italie/Mussolini, Espagne/Franco…) avec une motivation économique, politique ou religieuse →La Belgique va se distinguer pour l’accueil de nombreux enfants et de familles étrangères 1933 : tournant de la politique belge face aux migrants. Elle était libérale et ouverte. À partir de là, on leur demande un contrat de travail et une autorisation du droit de séjour (=visa) obtenu au consulat belge dans leur pays d’origine. →introduction de la « double autorisation » pour pouvoir vivre sur le territoire belge (la Belgique ferme ses frontières comme tous ses voisins) Migration forcée en temps de guerre : stigmatisation (juridique et légale), traque (chasse pour trouver et déporter les juifs), déportation et extermination d’environ 25 000 juifs de Belgique pendant la Seconde guerre mondiale Déplacement forcé en temps de paix : le cas des enfants métis (= « mulâtre ») issus de relations entre pères belges et mères congolaises au Congo arraché à leur mère/environnement familiale pour être envoyer soit dans un autre endroit au Congo ou en Belgique (environ 15-20 000 personnes). Charles Michel s’est excusé en 2019 au nom de la Belgique pour toutes les atrocités que ses enfants ont à l’époque vécu. Après la seconde guerre mondiale : Migrations 1946-89/90 : une nouvelle ère en deux temps 1946-1974, 1974-1990 Nouvel élargissement géographique, pays d’Europe du Sud et du pourtour méditerranéen (Espagne, Maroc,…) 1946 et 1974 : migration sollicitées par la Belgique pour des motifs économiques et démographiques, recrutement de main-d’œuvre. En effet, la Belgique est demandeuse de migrants, migration sollicitée par la Belgique pour 2 motifs économiques et démographiques →recrutement de main-d’œuvre car les belges n’acceptent pas les conditions de travail (descendre dans les mines, salaire médiocre). Les migrants viennent en 1946 d’Italie pour travailler dans les charbonnages (lieu de travail déjà déterminé et imposé lors de l’arrivée, cela se décide dans le pays d’origine). À ce moment-là, la Belgique (plus particulièrement la Wallonie) connait déjà une baisse de la natalité, il était donc intéressant de faire venir ces jeunes travailleurs pour fonder de « nouvelles familles » en Belgique. Ce qui va booster la démographie wallonne Italie (1946) au 8 août 1956 (=explosion au Bois du Cazier) donc le gouvernement italien va stopper d’envoyer des citoyens pour travailler dans des conditions dangereuses Espagne 1956, Grèce 1957 Maroc et Turquie 1964 D’autres pays vont fournir des travailleurs à la Belgique mais pas autant que les pays cités ci-dessus (Tunisie, Algérie, Yougoslavie) Cette politique menée par le gouvernement mais faite à la demande des industriels Plusieurs centaines de milliers de migrants Immigration majoritairement masculine, profils de qualification : principalement des hommes avec un certain profil de qualification : la plupart de ces jeunes migrants étaient des personnes peu scolarisé, diplômé Les ouvriers sont directement orientés vers certains secteurs économiques avec obligation d’y rester pendant plusieurs années (au moins 5 ans) avant de pouvoir choisir d’autres voies. Le gouvernement ne fait rien pour accueillir, loger, intégrer les travailleurs alors que c’est lui qui réclame après les migrants (Cf. Cantine des Italiens ou Bois du Cazier) Regroupement familial pour motifs économiques et démographiques : Concurrence entre les pays voisins (Allemagne) pour avoir cette main d’œuvre pas chère donc la Belgique a autorisé de regrouper les familles pour garder leurs travailleurs. En Allemagne, les conditions de travail étaient bien meilleures. Attitudes de la population et des syndicats vis-à-vis des immigrés (ils se sont très vite bien intégrés) Fin des années 70 (1968/70) : fin de la haute conjoncture (elle est renversée) 1973 : crise économique majeure (hausse du prix du pétrole), montée du chômage →stop officiel de l’immigration sollicitée (en 1974). Le permis de travail est dorénavant surtout accordé à des migrants à profil qualifié (environ 200 000 entre 1974 et 1993) o Continuer de solliciter la main d’œuvre étrangère mais avec de l’immigration choisie (seulement profil qualifié) Incitation financière au retour au pays d’origine sans effet notable (payer le voyage,…) o La plupart des migrants résidant depuis plusieurs années ont décidé de rester en Belgique pour des raisons sociale, familiale et économique Contestation politique et populaire de la présence des travailleurs immigrés : en Flandre→mouvement d’extrême droite où la lutte contre l’immigration est une priorité (Cf. Vlaamse Belang) En parallèle de ces évènements : Élargissement de l’UE et libéralisation des conditions de voyage à l’intérieur de la CEE (Communauté économique européenne) à partir de 1968. Suppression de l’obligation de permis de travail et du visa pour les ressortissants CEE Dans la suite, la liberté de mouvement est accordée à presque tous les pays membres de l’UE (« Espace Shengen ») Chute du mur de Berlin →faillite de la mainmise de l’union soviétique sur l’Europe orientale et une partie de l’occidentale Dissolution de l’URSS UE s’agrandit de plus en plus vers les pays de l’Europe de l’Est et les pays baltes Depuis lors, deux catégories de migrants Les privilégiés : ressortissants CEE/UE (=Européens) Les sous privilégiés : ressortissants hors CEE/UE (=immigrés) Migrations 1974-1989/90 : le regroupement familiial devient le principal moyen d’immigration pour des étrangers légalement installés (faire venir le conjoint et la famille proche) Entre 1950 et 1989, en provenance de pays d’Europe du Sud et du pourtour méditerranéen L’illusion de l’immigration temporaire Migrations surtout à motivation économique Depuis 1990, immigration en provenance du monde entier mais d’Europe avant tout, migrations à motivation diverse, économique, politique et religieuse À Bxl, il y a environ 180 nationalités différentes réunies Attribution et acquisition de la nationalité. Comment faire ? 1967-1985 : régime restrictif Enfant né en Belgique et d’un parent belge Enfant légitime né à l’étranger d’un père belge Enfant né à l’étranger d’une mère belge elle-même née en Belgique Code de la nationalité, 1985 : simplification de la naturalisation par souci de favoriser l’intégration Depuis 2012 : augmentation des exigences dont des preuves d’intégration avec le parcours d’intégration obligatoire en Flandre, vivement conseillé (facultatif) en Wallonie ▪ Retour à un régime plus restrictif à cause de la migration illégale Migration depuis 1989/90 1989/90 ou la recomposition de l’équilibre géopolitique mondial et l’accélération de la mondialisation Nouvel élargissement géographique de l’Union européenne (28 Etats retombé à 27 à la suite du Brexit) Migrations provoquées par des contextes violents (dictatures, guerres, persécutions) Migrants en provenance du monde entier mais d’Europe avant tout Migrations à motivation multiples et croisées (économique, politique et confessionnelle) 4 canaux d’immigrations Canaux légaux o Poursuite regroupement familial o Poursuite immigration légale UE et hors UE (métiers en pénurie) o Demandeurs d’asile Canal illégal o Immigration clandestine ou frauduleuse Enfermement (depuis 1993) et refoulement de migrants illégaux Régularisation des « sans-papiers » (1999, 2009) sous la pression d’associations d’immigrés et de la société civile. Le gouvernement a donné la nationalité belge en masse, à des dizaines de milliers de demandeurs d’asile Nouvelles composantes : femmes et MENA (mineur étranger non accompagné) ▪ On estime qu’il y aurait entre 100 et 150 000 migrants sans-papiers vivant actuellement en Belgique Terminologie Population étrangère ou de nationalité étrangère : Nationalité étrangère mais résidant en Belgique (critère : nationalité actuelle) Population immigrée : concerne les personnes immigrées et résidant en Belgique, les descendants ne sont pas concernés par cette terminologie (critère : pays de naissance et non pas la nationalité) Population étrangère à la naissance : nationalité étrangère à la naissance (pays dans lequel on naît) (critère : nationalité à la naissance) La part des étrangers au sein de la population belge 2021 (chiffres donnés par Statbel) 67.3% de Belges d’origine belge 20.1% de Belges d’origine étrangère 12.6% de non-Belges →Population belge est très composite Critères de classification : nationalité actuelle et première nationalité enregistrée de la personne ainsi que la première nationalité enregistrée des deux parents. Fortes différences régionales : la population belge n’est pas répartie de façon égale partout sur le territoire. La région Bxl-Capitale est plus densément peuplée que les deux autres régions du pays. Augmentation significative de la diversité (2001-2021) →Multiculturalité 1°Bxl, 2° Wallonie, 3° Flandre 4. Profils socio-culturels Croyants et laïques dans un pays de tradition catholique romaine Évolution de la religiosité en Belgique/Rappel historique Depuis le XVIème siècle, domination du catholicisme et de l’Eglise catholique aux « Pays-Bas du Sud » (domination espagnole, puis autrichienne) Scission des « Pays-Bas du Nord » (1579) à majorité protestante face à ceux des « Pays-Bas du Sud » à majorité catholique Lors de notre rattachement aux Pays-Bas du Nord gouverné par un roi protestant, les Belges sont autorisés à pratiquer leur religion (=catholicisme). ➔ Le roi instaure un régime mixte Catholiques romains : largement majoritaires jusque dans la seconde moitié du XXème siècle, encore majoritaires en 2022 mais moins dominants Avant l’indépendance, domination de l’église catholique romaine et peu de place pour des minorités religieuses, moins encore pour des non croyants. L’Eglise catholique ne conçoit pas que les gens ne peuvent les croire, elle veut garder l’influence sur le peuple belge Protestants : dans la seconde moitié du XVIème siècle, expansion du protestantisme suivi de sa répression et d’un exode massif (XVI-XVIIème siècles) Durant la révolution française, la France veut que le catholicisme devienne une religion rationaliste/d’état Début de la tolérance religieuse : l’Edit de tolérance de Joseph II (1781), la période française (1795-1815), l’union des Pays-Bas du Sud avec le royaume des Pays-Bas (1815-1830). Dès lors, les protestants peuvent se recueillirent en paix. ➔ Grande tendance protestante assez vivace en Belgique. Aucune tolérance envers les protestants (=nouvelle croyance chrétienne) donc ces personnes ont pris la route vers les Pays-Bas du Nord car elles étaient persécutées. La petite majorité juive a quant à elle été relativement épargnée ➔ Dernier village protestantisme a subsisté : le Borinage La Belgique contemporaine : Depuis 1831, la Constitution garantit la liberté de culte et la liberté de conscience. Elle ouvre la porte aux non croyants car à cette époque, la minorité non croyante était très mal vue. Or, l’église catholique tente de conserver une place prépondérante en matière de croyances et de mœurs, elle connaît des succès (exemple : l’enseignement) et des échecs (exemple : la « guerre des cimetières et des funérailles ») Opposition entre partis politiques : catholiques versus laïques (au XIXème siècle, Parti libéral versus Parti catholique et, depuis 1885, Parti ouvrier belge futur Parti socialiste…). Le POB est encore plus laïque que le parti libéral L’Etat belge se veut neutre (sans religion d’Etat, sans discrimination ni hiérarchisation des croyances et religions) sans être laïque Mais, l’Etat ne va jusqu’à la séparation entre églises et Etat (reconnaissance et financement de certaines religions et organisations non confessionnelles ; organisation de cours de religion et de morale non confessionnelle dans les écoles officielles ; émissions concédées à la radio et à la TV publique ; place de la famille royal dans l’église→ exemple : le Te Deum du 21 juillet et du 15 novembre en la cathédrale St Michel et Gudule de Bxl). Le gouvernement est toujours présent lors du Te Deum. Remarque : ▪ 15 novembre : jour de la St Léopold. C’est donc le jour où on célèbre la dynastie belge ▪ 21 juillet : jour de la fête nationale Le « modèle belge » : un Etat (relativement) faible qui mise sur l’autoorganisation de la société qu’il encadre et subsidie ; liberté d’enseignement et liberté d’association garanties par la constitution « Pilarisation » = « verzuiling » en néerlandais ➔ Société belge fortement organisée par des associations catholiques, libérales, laïques, fédérales Organisations et institutions laïque et confessionnelles Enseignement (de la maternelle à l’université) : ▪ Réseau « officiel » ou « neutre » : ULiège, UGent, UMons, ULB, VUB ▪ Réseau « libre » ou « confessionnel » : KUL, UCL (y compris FUCaM), USaint-Louis, UNamur, UAntwerpen Remarque : L’enseignement fondamental et secondaire est toujours organisé selon un pouvoir organisateur. Ils ne reçoivent pas beaucoup d’aide des fonds publics. Avant la fin de la 2GM : nombreux religieux donnaient des cours (sœurs, frères,…) ce qui n’est plus le cas maintenant ▪ Colonies de vacances pour écoliers liées aux réseaux scolaires officiels ou confessionnels ▪ Scoutisme et mouvement de jeunesse ▪ Homes pour personnes âgées publics (CPAS), privés et associatifs liés, à l’origine, à l’église catholique ou à des mouvances politiques libérales ou socialistes ▪ Hôpitaux généraux et spécialisés dont des hôpitaux dont des hôpitaux universitaires privés, catholiques (NB : attention à l’interprétation du nom d’hôpitaux hérités du Moyen Age, exemple: hôpital Saint-Pierre à Bxl ▪ Mutualités socialistes, libérales, neutres et chrétiennes ▪ Syndicats socialistes (FGTB/ABVV), chrétiens (CSC/ACV), libéraux (CGSLB/ACLVB), indépendants (exemple : Syndicat indépendant pour Cheminots, 1983) Cependant, sur le long terme, la société belge se sécularise et devient multiconfessionnelle et multi-convictionnelle (comme dans de nombreux autres pays du monde). Contrairement, aux Etats-Unis où il est inconcevable Terminologie : ▪ Croyant : Qui a une foi religieuse ▪ Agnostique : Personne qui professe que ce qui n'est pas expérimental, que l'absolu, est inconnaissable ; sceptique en matière de métaphysique et de religion ▪ Irreligieux : Qui n’a pas de croyance religieuse, il ne se pose pas de questions concernant la religion ▪ Athée : Personne qui ne croit pas en Dieu. Ce que les religions racontent sont des projections/imaginations/inventions de l’esprit humain que font les hommes sur leurs incompréhensions →Position radicale envers les églises, musellement de l’esprit NB : il n’y a pas de recensement officiel des croyances et des convictions en Belgique ▪ Juifs en Belgique : minorité juive n’a jamais dépassé ce seuil des 1% de la population. Vieille tradition juive en Belgique. Communauté juive de Belgique persécuté systématiquement pendant la Shoah ▪ Musulmans en Belgique : tradition assez récente depuis les années 1960 avec l’immigration sollicitée au Maroc, en Turquie ▪ Athéisme et agnosticisme ▪ Spiritualité laïque, franc-maçonnerie ▪ Sectes : une nébuleuse formée par des organisations internationales et par des phénomènes locaux ➔ Création d’un Observatoire des sectes en 1998 Remarque : ▪ On ne peut pas affirmer que l’église de scientologie est une secte mais elle possède de nombreuses caractéristiques. ▪ Une secte a une très forte emprise sur ses individus et leurs esprits. Ils sont mis à l’épreuve pour y entrer et il est très difficile d’en sortir Immigration, surtout à partir de 1946 et augmentation de la diversité confessionnelle Grande diversité interne des courants religieux et philosophiques démultipliée par la diversité des origines géographiques des personnes ▪ Catholiques romains, orthodoxes, syriaques… ▪ Protestants luthériens, calvinistes, anglicans, évangéliques, pentecôtistes… ▪ Juifs orthodoxes, ashkénazes, séfarades, libéraux, laïques, athées ▪ Musulmans sunnites, chiites, soufis, alevis… ▪ Francs-maçons adogmatiques (=position critique envers les religions), francs-maçons « réguliers » (déistes) : depuis la fin du XVIIIème siècle, il y a une mouvance très minoritaire. (1ère franc-maçonnerie à Mons) ➔ Rationalisme ambiant en Europe concernant les religions Grande diversité de l’intensité des croyances, des convictions et pratiques entre fondamentalisme, traditionalisme, progressisme et (ir)religiosité sociologique ➔ La Constitution bege laisse le droit de choisir ses propres convictions (=liberté du culte) Sécularisation et laïcisation (depuis la fin du XVIIIème siècle) État neutre et pluraliste comme garantie de la liberté de culte, de conscience, d’opinion et d’association Reconnaissance mutuelle de l’Etat et des mouvements confessionnels et non confessionnels, principe de l’égalité de traitement →principe démocratique de base) Primauté du droit civil sur le droit divin (ex : mariage civil, mariage religieux) Mais, position privilégiée de l’Eglise catholique (prise en charge du salaire et des pensions des ministres du culte, de l’entretien des bâtiments ecclésiastiques) à suite du nécessaire compromis entre libéraux et catholiques lors de la naissance de la Belgique Sécularisation lente et ralentie par le « pilier » catholique, promue et accélérée par les « piliers » libéral et socialiste ; importantes différences régionales Recul des croyances et pratiques traditionnelles dès le XIXème siècle, accélération au XXème siècle (fréquentation des offices religieux, observation de prescrit religieux, vocations sacerdotales et monacales), mais recrudescence à la suite de l’immigration depuis 1946 5. Annexe : ❖ Conflit entre l’état et l’église concernant les cimetières et les funérailles Cimetière : le conflit entre l’état et l’église catholique car elle prétend que les cimetières lui appartient donc la terre doit être bénite. Des personnes d’autres religions ou non croyants ou des personnes croyantes, enfants mort-nés qui ont enfreints un tabou ne pouvait pas être enterré dans la partie bénite (ils étaient enterrés dans les trous du chien). Les cimetières se situent à l’entour ou dans les églises. Jusqu’au XIXème : église est maitre des cimetières. Après l’état et les communes, offrent de fonds pour construire des cimetières pour les autres et en dehors des églises (en dehors des villages). En 1864, les pouvoirs publics sont bien les gestionnaires des cimetières après un procès en cour de cassation. Ce sont eux qui perçoivent l’argent des cimetières. Tous les enterrés sont au même pied d’égalité. L’enterrement des musulmans en Belgique a deux tendance : renvoyer au pays d’origine (considérer la terre natale) et de faire enterrer en Belgique mais d’obtenir de la part des pvrs publics des parcelles consacrées à l’islam (=tendance bcp plus nouvelle) Funérailles : crémation (=choix de l’individu d’être incinéré) ou pas ? scandale inadmissible pour l’église catholique, elle a été interdite jusqu’en 1831 en Belgique. Les cendres peuvent être dispersé (pelouse spéciale) ou dans une urne placée dans un colombarium. Sur le plan politique, véritable opposition entre la laïcité (si tu veux croire, croit) et le catholicisme romain (il faut que tu crois) →création de parti libéral (laïque mais pas anti-catho) et parti catholique ❖ La neutralité de la Belgique État belge se veut neutre mais n’est pas laïque : n’impose pas de religion (pas de religion d’état) et ne pratique aucune discrimination (pas de hiérarchisation→grande tolérance). Il n’est pas non plus totalement laïque comme la France car il n’y a pas de séparation tout aussi nette entre les églises et l’état. Comment voir cela ? l’état belge finance ajd les religions les plus importantes (payer les curés, entretien des églises). Qui en bénéficient ? anglican, catholique, orthodoxe, protestant, peut-être les juifs et la laïcité organisée. Musulmans sont dans un processus de reconnaissance depuis de longues années. ❖ La religion dans les médias À la radio et à la télévision, des émissions sont concédées où pendant certaines plages les mouvements religieux et la laïcité organisée reconnues peuvent émettre une émission. Pas encore pour les musulmans Chapitre 4 : Les langues des Belges 0. Approche historique et sociologique Observation et analyse Des langues qui acquièrent un statut officiel et légal Des langues réellement parlées et employées, proches des langues officielles Des langues réellement parlées et employées, différentes des langues officielles Des registres de langage employés en fonction de l’appartenance à un groupe social et du contexte de communication 1. Les langues officielles et nationales La Belgique actuelle, un pays à deux langues nationales et 3 langues officielles Français Néerlandais (flamand) Allemand ➔ Exemples de trilinguisme officiel et institutionnel Les lois fédérales publiées au Moniteur Belge Depuis le 24 décembre 2013, le discours de Noël du roi est intégralement prononcé en allemand en plus du français et du néerlandais Éléments de chronologie 1830/31 : une langue nationale et officielle le français même si la plupart des belges parlent néerlandais. Une minorité de belges choisissent la langue officielle 1898 : émancipation du néerlandais. Le néerlandais devient alors comme le français une langue officielle. Date de la première traduction néerlandaise du Moniteur Belge 1961-2007 : octroi progressif du statut de langue officielle à l’allemand Les raisons du statut privilégié du français au moment de la naissance de l’Etat belge Langue des élites sociales Reconnaissance et prestige du français comme langue de culture, de média et de diplomatie à échelle internationale Normalisation et standardisation avancée du français (de France/de Paris), rôle de l’Académie française (1634/35) Enseignement supérieur et universitaire en langue française uniquement Les raisons du non statut initial du néerlandais au moment de la création de l’Etat belge Rejet de la politique linguistique du roi Guillaume d’Orange (1815-1830) par les élites belges Absence d’unité et de normalisation linguistique en Flandre Absence d’une culture littéraire reconnue comme telle Absence de média écrits influents Domination de parlers flamands locaux pratiqués par les populaires L’émancipation lente et progressive du néerlandais Loi du 18 avril 1898 : les lois dorénavant votées, sanctionnées, promulguées et publiées en français et en néerlandais Loi du 31 juillet 1921 : français et néerlandais sur un pied d’égalité dans l’administration communale, provinciale, ainsi que dans l’administration centrale de l’État Loi du 28 juin 1932 : le français et le néerlandais les deux langues officielles et nationales de l’État belge ; principe de trois régions linguistiques Loi du 8 novembre 1962 : fixation de la frontière linguistique Les promoteurs de l’émancipation du néerlandais ou le(s) mouvement(s) flamand(s) – 1er courant Mouvement flamand culturel, unitariste et royaliste Dominant avant 1914 Aspiration à la reconnaissance et à l’application systématique de la langue néerlandaise et de la culture flamande (réclamation, e.a., d’une université flamande) NB : jusqu’en 1918, la Belgique est une démocratie « restreinte » et d’autres enjeux politiques priment Une personnalité emblématique : Hendrik Conscience (1812-1883), écrivain et auteur de l’hymne flamand « De Vlaamse Leeuw » (composé en 1847, choisi comme hymne de la Communauté flamande en 1985 La publication la plus complète et détaillée : Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse Beweging [Nouvelle encyclopédie du Mouvement flamand] intégralement consultable sur internet Depuis le XIXème siècle, opposition entre courants « particulariste », représenté par l’emblématique prêtre et poète ouest-flamand Guido Gezelle (1830-1899), et « intégrationniste » (rapport à la langue néerlandaise des Pays-Bas) 1886: création d’une académie de la langue « flamande », la Koninklijke Vlaamse Academie voor Taal- en Letterkunde, rebaptisée, en 1974, Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal- en Letterkunde 1980 : création de la Taalunie (« Union de la langue ») entre la Belgique, les Pays-Bas et le Suriname Les promoteurs de l’émancipation du néerlandais ou le(s) mouvement(s) flamand(s) – 2e courant Mouvement flamand politique régionaliste mais pas anti-royaliste Renforcement et affirmation surtout après la Première Guerre mondiale Au-delà des revendications linguistiques et culturelles, aspiration à des compétences fiscales et économiques Après 1945, le volet linguistique devient un enjeu majeur de la vie politique belge sur fond d’évolutions économiques divergentes entre la Wallonie et la Flandre Prémices 1914-1944 (Raad van Vlaanderen 1917 ; collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale) Renforcement et affirmation depuis la Seconde Guerre mondiale Les promoteurs de l’émancipation du néerlandais ou le(s) mouvement(s) flamand(s) – 3e courant Argumentation Une de ses branches se radicalise et adopte une idéologie d’extrême-droite Evolutions similaires (autonomistes, séparatistes), depuis la fin du 20 e siècle, dans plusieurs autres régions de pays européens (Catalogne, Italie du Nord) Récapitulatif : courants au sein du Mouvement flamand (Vlaamse beweging) Au départ, un mouvement d’émancipation culturelle porté par des intellectuels (enseignants, journalistes, écrivains, etc.) Courant culturel, unitariste et royaliste, dominant jusqu’en 1914 Courant politique, nationaliste, régionaliste, commence à dominer depuis 1918 (flamandisation Université de Gand 1931) Courant politique, nationaliste, séparatiste indépendantiste, anti-royaliste, émerge dès la Première Guerre mondiale, marginalisé après les deux guerres mondiales du fait de la collaboration, monte en puissance depuis 30 à 40 ans Actuellement, l’opinion publique en Flandre est divisée Une tendance minoritaire du mouvement flamand est progressiste et cosmopolite ➔ Reflets dans la littérature flamande : Hugo Claus (Le chagrin des Belges, trad. du néerlandais par Alain Van Crugten, Paris, Julliard, 1985, p. 606, trad. française de Het verdriet van België, 1983) Stefan Hertmans (Guerre et térébenthine, traduit du néer-landais par Isabelle Rosselin, Paris, Gallimard, 2015, p.402, trad. française de Oorlog en terpentijn, 2013) En somme, une grande lenteur dans l’émancipation effective et pratique du néerlandais comme langue officielle ➔ De quand date la traduction néerlandaise de la Constitution belge? En 1831, il n’y a que la version française, elle seule a force juridique En 1967 (seulement), la traduction néerlandaise de la Constitution devient juridiquement l’égale de la version française En 1967 également, la Constitution est traduite en allemand, mais cette traduction n’obtient son statut d’équivalence qu’en 1991 ➔ Lien entre les conflits linguistiques et communautaires et l’émancipation lente du néerlandais face au français freinée, entre autres, par un manque de considération affichée par les élites francophones et plus largement par les francophones belges tout court Le Mouvement wallon Émergence vers 1880-1890, un demi-siècle après le Mouvement flamand Réaction défensive face au Mouvement flamand À visée davantage politique et économique que linguistique Opposé au bilinguisme obligatoire, favorable à l’unilinguisme en Wallonie et en Flandre (1932, loi sur l’emploi des langues en matière administrative) Personnalité emblématique : Jules Destrée (1863-1936), avocat, homme politique socialiste, initiateur de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique (1920) Naissance d’une communauté germanophone de Belgique 1919-1920 : annexion des « cantons de l’Est » (Eupen, Malmedy, Saint-Vith) dont les arrondissements d’Eupen et de Saint-Vith majoritairement germanophones (9 communes et, en 2019, environ 77 000 habitants ou environ 0,7% de la population belge) 1940-1944 : annexion par l’Allemagne, puis, retour à la Belgique Après 1944 : intégration de la population germanophone dans l’État et la société belges et reconnaissance progressive de la langue allemande et de l’autonomie culturelle des germanophones Dans le cours de la seconde moitié du 20e siècle, l’allemand standard (Hochdeutsch) s’impose face aux dialectes en fort recul depuis Création progressive de la Communauté germanophone de Belgique (Deutschsprachige Gemeinschaft Belgiens) à partir de 1973, qui, officieusement, s’appelle Ostbelgien (Belgique de l’Est) depuis 2017 Création du parlement de la communauté germanophone en 2004 1970 : ¨Première réforme de l’État unitaire et centralisé, séparation territoriale du pays en zones linguistiques Région unilingue flamande (néerlandais) Région unilingue wallonne (français) Région bilingue bruxelloise (français et néerlandais) Communauté unilingue germanophone (allemand) intégrée dans la Région wallonne Communes dites « à facilités » (prévues depuis 1932) « Communes à facilités » Créées à la suite de la fixation de la frontière linguistique (1962) Principe : protection des minorités linguistiques substantielles (30% ou plus des habitants) Emploi des langues dans l’administration, l’enseignement, la justice 27 communes à facilités au total dont 6 en périphérie bruxelloise, donc en Région flamande (Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel, Wezembeek-Oppem) 6 autres en Région flamande avec facilités pour les francophones (Biévène, Espierres- Helchin, Fourons, Herstappe, Messines, Renaix) 4 en Région wallonne avec facilités pour les néerlandophones (Comines-Warneton, Mouscron, Flobecq, Enghien) 2 en Région wallonne avec facilités pour les germanophones (Malmedy et Waimes) Les 9 communes de la Communauté germanophones avec facilités accordées aux francophones Communes à facilités sources de conflits communautaires aigus Le cas des 6 communes à facilités pour francophones autour de Bruxelles (Drogenbos, Kraainem, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem) Le cas des Fourons/Voeren (province de Limbourg) ou le combat perdu du retour à la Wallonie Conséquences institutionnelles et pratiques de la séparation territoriale du pays en zones linguistiques Législation fédérale (lois) et régionale (décrets et ordonnances, ex. Décret Paysage) ; NB : instauration de «l’ équipollence des normes » entre État fédéral, régions et communautés, nécessité d’instances de coordination (« Codeco ») Administration fédérale et administrations régionales, provinciales et communales Justice fédérale (Conseil de l’État et Cour constitutionnelle -> contrôle de la légalité des actes des gouvernements) et régionale (cours et tribunaux de la justice civile, pénale et de police) Politique économique fédérale et régionale Taxation fédérale et régionale Enseignement sous tutelle communautaire sauf l’ERM ; apprentissage du français facultatif dans les écoles flamandes, apprentissage du néerlandais facultatif dans les écoles francophones sauf en Région de Bruxelles-Capitale Recherche scientifique fédérale (par exemple, KBR, MSN, IRM) / recherche scientifique universitaire et privée Institutions culturelles sous tutelle communautaire à trois exceptions près (Bozar [Palais des Beaux-Arts], TRM et ONB) Médias publics (RTBF / VRT, depuis 1960) et privés (presse écrite et audio-visuelle) francophone et néerlandophone (Le Soir, La Libre Belgique, L’Écho, …/De Standaard, De Morgen, …) ; l’expérience du magazine trimestriel francophone Wilfried (fondé en 2017) et de son éphémère édition flamande (2020-2021) Le bilinguisme à Bruxelles entre surreprésentation politique des Flamands et pratique insuffisante du néerlandais par les francophones Création d’institutions scolaires, culturelles et de services censées être au service des Flamands bruxellois mais de fait ouvertes à tout un chacun sans discrimination linguistique (crèches, écoles primaires, secondaires et supérieures, VUB, bibliothèques, théâtres, centres culturels, hôpital UZ Brussel) Les 19 communes bruxelloises et le dernier recensement linguistique (1947) La « tache d’huile » (« de olievlek ») bruxelloise ou la francisation de Bruxelles et de la périphérie bruxelloise Implications politiques et institutionnelles de la séparation territoriale du pays en zones linguistiques Régionalisation, transfert de compétences du niveau central vers les régions et communautés à travers six réformes de la Constitution (1970-2012) ; une septième réforme en préparation De 9 à 10 provinces : scission de la province de Brabant (1995) Scission de la circonscription électorale Bruxelles-Hal-Vilvorde (2012) en deux (Bruxelles- Capitale et Hal-Vilvorde) Adaptation de la terminologie institutionnelle : gouvernement fédéral ; SPF (service public fédéral au lieu de ministère), SPR, etc. ; disparition de la référence « nationale » et « royale » Depuis les années 1970, scission des partis politiques traditionnels, formation de partis régionaux écologistes o Parti libéral (Parti libéral, 1846 -> MR / VLD) o Parti social-chrétien (Parti catholique, 1884 -> Les Engagés / CD&V) o Parti socialiste (POB, 1885 -> PS / Vooruit) o Parti écologiste (Ecolo, 1980 / Agalev, 1979 -> Groen!) Naissance de partis régionalistes ou nationalistes de part et d’autre de la frontière linguistique o RW (Rassemblement wallon), 1968-1985 o FDF (Front démocratique des Francophones), fondé en 1964, rebaptisé DéFI (Démocrate Fédéraliste Indépendant) en 2015, implanté surtout à Bruxelles o VU (Volksunie [Union du peuple]), 1954-2001 o N-VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie [Alliance flamande nouvelle]), créé en 2001 comme successeur de la VU o VB (Vlaams Blok), depuis 1978, rebaptisé Vlaams Belang, 2004 Scission et (re)fondation de deux universités ➔ 1968-1972 : Université catholique de Louvain devient KUL (Katholieke Universiteit Leuven) et UCL avec création de toutes pièces d’une ville nouvelle, Louvain-la-Neuve ➔ 1969/70 : Université Libre de Bruxelles (1834) devient ULB et Vrije Universiteit Brussel avec campus et bâtiments à la fois distincts et proches 2. Les langues parlées et employées individuellement Le principe de la « liberté linguistique » personnelle Art. 30 de la Constitution belge (en 1831, article 23) : « L'emploi des langues usitées en Belgique est facultatif ; il ne peut être réglé que par la loi, et seulement pour les actes de l'autorité publique et pour les affaires judiciaires. » L’usage individuel des langues entre liberté et contrainte, entre sphère privée et sphère publique, entre conditionnement social et apprentissages obligatoires et facultatives Des langues réellement parlées et employées, proches des langues officielles « Langage » : on apprend la langue standard à l’école primaire et secondaire pour se faire comprendre et comprendre tout le monde. elle est normalisée et standardisée (orthographe, grammaire, syntaxe,…). La langue normative représente la norme et elle évolue en fonction de l’usage « Dialecte » : langues parlées par une population dans une région bien précise. Elles se distinguent des langues standards car elles sont principalement orales. Elles ne sont pas non plus normalisées. Le dialecte ne s’apprend pas à l’école mais en milieu familiale. « Patois » : il y a des centaines de patois. Ce sont des directales parlées dans des endroits spécifiques. Ce n’est pas normalisé car langue orale et ne s’apprend pas non plus à l’école « Argot » : langage secret tout à fait différent de langue standard. N’est connu que par les membres de ces groupes marginaux qui veulent échapper à la surveillance des services publics dans le but de ne pas être surveiller ni condamner. Exemples : le verlan (=argot des banlieues françaises) qui vise à communiquer dans une langue relativement difficile à comprendre « Sociolecte » : langage qui touche un groupe de personnes qui ont des caractéristiques socio-culturelles communes. Exemples : sociolecte en Flandre pratiquer par les personnes habitant en dehors des villes (=tussentaal). Le langage SMS qui fonctionne avec des abréviations et une orthographe phonétique « Jargon » : langage caractérisé par un vocabulaire précis à un certain métier ou profession. Historiquement, il y a avait un jargon pour chaque métier pour comprendre des termes bien spécifiques Exemple : jargon médicale ou juridique aussi dans des métiers plus manuels « Parler » (registres langagiers) : Le langage humain est la capacité de communiquer par la voix. Système relativement complexe qui permet d’émettre des sons dans le but de se faire comprendre Remarque : la langue écrite a environ 5000 ans→faculté bien plus récente et encore plus complexe que la langue orale ➔ Jean Lechanteur, « Langues, dialectes, patois », in : Daniel Blampain e.a., (dir.), Le français en Belgique. Une langue, une communauté, Louvain-la-Neuve, 1997, p. 81- 102. ➔ Jean Dubois e.a., Grand dictionnaire. Linguistique et Sciences du langage, nouv. éd., Paris, Larousse, 2019. Les dialectes parlés en Belgique auxquels correspondent des centaines de patois Rapport entre langues officielles et langues parlées Rapport entre français de France et français de Belgique, entre néerlandais des Pays-Bas et néerlandais de Belgique ➔ « Sentiment d’insécurité linguistique », de moindre légitimité Rapport entre langues standards et dialectes ➔ En Flandre, la « tussentaal » [la langue intermédiaire] ou « verkavelingsvlaams » [le flamand des nouvelles zones résidentielles] face à l’AN (Algemeen Nederlands) La francisation de Bruxelles La population de Bxl parlaient à l’origine une variété du brabançon Bxl, la ville et la région Au Moyen-Age et aux Temps modernes, une ville flamande ou plus exactement, brabançonne (elle ne faisait pas partie du Comté de Flandre) La langue véhiculaire initiale à Bruxelles : le dietsch (NL)/ thiois (FR) →un ancêtre du néerlandais Etymologie : de Bruocsella (10e s. EC) à Brussel (NL) / Bruxelles (FR) : broek + zele o Broek : terrain marécageux car Bxl se trouve entre plusieurs bras de la Senne o Zele : habitations (=terrain habitable) Francisation : adoption du français comme langue véhiculaire première, pas nécessairement comme langue unique Une francisation du haut vers le bas, de l’aristocratie vers les classes populaires Une francisation lente et progressive (16e – 20e siècles) Un tournant au 18e siècle, suivie d’une accélération aux 19e et 20e siècles Cohabitation entre le français et les patois bruxellois encore largement majoritaires au 19 e siècle 3 patois et 1 argot bruxellois : le vloms [vlaams], le beulemans [en référence à la pièce de théâtre Le mariage de mademoiselle Beulemans (1910)], le marollien [en référence au quartier des Marolles] et le bargoens [argot de milieux marginaux et de marchands ambulants] Bruxellois patoisants (personne ne parlant que le patois), Bruxellois unilingues FR ou NL, Bruxellois bilingues FR/NL Le contexte de Bruxelles capitale d’un pays qui a adopté le français comme seule première langue officielle Jusqu’au milieu du 20e siècle, la promotion sociale passe par la maîtrise du français; importance de l’enseignement et des parcours scolaires; longue domination de l’enseignement francophone. Depuis la seconde moitié du 20ème siècle et l’essor économique de la Flandre, la connaissance du néerlandais devient de plus en plus important pour les francophones qui sont pourtant nombreux à l’ignorer. Depuis l’obligation scolaire (1914) o Les langues standard (français et néerlandais) s’imposent sans effacer les particularités belges. ▪ Après la seconde guerre mondial, les Bruxellois sont dès lors, obligés d’apprendre les deux langues à l’école. À partir de là, la connaissance du Néerlandais augmente de jour en jour o Les dialectes reculent et sont de moins en moins connus o Les sociolectes évoluent influence des évolutions de la société et de la technologie Folklorisation et dilution des patois bruxellois de + en + réduits à quelques mots (ex., drache, brol, ket) Tentatives de sauvegarde et revitalisation des patois locaux : o Deux académies du patois bruxellois o Des dictionnaires o Le théâtre dialectal o La littérature dialectale Deux académies du patois bruxellois, issues d’initiatives privées, sans les moyens ni le prestige des « grandes » académies publiques des langues et littératures françaises et néerlandaises : o L’Académie pour la Défense et l’Illustration du Parler Bruxellois (ADIPB), fondée en 1989 o Academie van het Brussels [l’Académie du bruxellois] (AvhB), fondée en 1991 ➔ Académies concurrentes et elles n’ont pas autant de prestige que les académies françaises et néerlandaises. Ce sont des institutions privées Plusieurs dictionnaires du bruxellois, du marollien, etc., publiés depuis la 2 de moitié du 20e siècle, dont en dernier lieu : o Georges Lebouc, Dictionnaire du bruxellois, éd. revue et augmentée, Bruxelles, Éditions Samsa, 2020. Le théâtre dialectal, par exemple : o Le Brussels Volkstejoêter [Théâtre bruxellois populaire] troupe de théâtre amateur créée en 2000 et actuellement intégrée dans la structure be.brussseleir, organe flamand de promotion du dialecte (salle Zinnema, à Anderlecht) NB: contrairement aux nombreuses troupes de théâtre amateur dialectal des 19 e et 20e siècles, peu de créations, plutôt des adaptations de pièces en langue standard ; en 2019, le Brussels Volkstejoêter adapte le sujet de la pièce française « Le prénom », 2010, qui devient en bruxellois « De Vuinoêm » o Le Théâtre royal de Toone (théâtre de marionnettes en bruxellois) La littérature en patois bruxellois ? Plutôt des adaptations plus ou moins réussies de livres d’abord parus en français Le français des Wallons, le néerlandais des Flamands Recul et sauvegarde (?) des dialectes wallons et flamands : Il n’y a pas d’apprentissage à l’école donc ce sont des initiatives locales et privées. Elles sont limitées géographiquement car le nombre de locuteurs ne cesse de diminuer à l’heure actuelle 3. Les langues parlées et employées individuellement Des langues réellement parlées et employées, différentes des langues officielles Immigration et langues étrangères pratiquées en Belgique o Institutions européennes et internationales : la Commission européenne, l’OTAN, le SHAPE o Entreprises internationales o Immigration de travailleurs et de réfugiés o « L’hyperdiversité » linguistique et culturelle Évolution de la connaissance des langues à Bruxelles de 2001 à 2018 ➔ Léger recul de la connaissance du français tandis que le néerlandais lui recule fortement. ➔ L’anglais reste actuellement nettement plus connu que le néerlandais ➔ Léger recul de l’arabe, de l’italien, du portugais, de l’espagnol et de l’allemand Pratiques des langues entre intégration sociale et repli communautaire : la connaissance de la langue du pays dans lequel nous vivons est un avantage considérable à la bonne intégrité dans ce pays Importance du multilinguisme Promotion de l’apprentissage des langues officielles : principalement pour les réfugiés donner grâce à des cours qu’ils leur sont spécifiquement destinés. Ces cours sont organisés pour des adultes et par le gouvernement qui déploie de plus en plus de moyens pour cela. 4. Les différents registres du langage Les langues comprennent un large éventail de registres langagiers Sur le plan individuel, les locuteurs emploient, volontairement ou non, consciemment ou non, différents registres du langage. L’utilisation des registres de langues dépendent de notre connaissance de la langue et de la personne à qui on s’adresse Facteurs qui déterminent l’utilisation des différents registres du langage : Connaissance et maîtrise individuelles de la langue et de ses registres : avoir été à l’école ou pas, connaissance par les parents ou dans le cadre scolaire Contexte communicationnel, degré de proximité et d’(in)égalité entre les locuteurs : juge d’instruction, amis, parents →Nous adaptons ce que l’on dit et comment on le dit. Registres qualitatifs : o Littéraire, poétique o Soutenu, soigné, respectueux de la norme o Familier o Populaire o Trivial, grossier, vulgaire o Recherché, hypercorrect, précieux, affecté Critères objectifs : o Lexique (vocabulaire) o Formes verbales (temps et modes) o Construction des phrases (simples ou complexes, complètes ou incomplètes) o Degré de respect des règles de grammaire et de syntaxe, conformité aux règles de prononciation Critères culturels (collectifs) et subjectifs (individuels) : o Esthétiques o Moraux Registres fonctionnels o Informatif, factuel, neutre ou, si pas neutre, du moins fondé sur des faits et des arguments o Manipulateur, cherchant à désinformer et à tromper o Formaliste, méthodique, savant, technique (administratif, juridique, scientifique) o Emotionnel, affectif : différence entre juron(=exprimer la colère et la douleur) et injure (=insulter) o Politique o Publicitaire (« communication de séduction ») o Artistique (littéraire et poétique) o Argotique ou jargonesque ➔ Au départ, l’argot une langue secrète de milieux criminels et marginaux. Puis, c’est devenu un vocabulaire spécifique de métiers et professions, d’écoliers, étudiants, communautés de jeunes, etc. Savoir reconnaître, distinguer et choisir les registres du langage qu’on emploie soi-même et ceux dont on se nourrit Dangers qui découlent du manque de discernement entre les registres du langage o Jargon des étudiants belges Exemple : « kot », « kotche » ou « être en blocus » o Etymologie issue du néerlandais. kot, kotje (petit réduit, débarras) o Synonyme français de France : chambre (meublée) louée à un(e) étudiant(e) par un propriétaire privé. Par extension, appartement loué à des étudiants Dérivés : o kot(t)er, kot(t)eur/euse, cokot(t)eur/euse o kotbaas/bazin, kotmadam ; o fritkot (FR) / frietkot (NL) La notion du « bon usage » et la hiérarchie des registres langagiers La pratique du français, du néerlandais et de l’allemand des Belges entre : o Pragmatisme routinier o Effets de « contamination » o Insécurité linguistique De l’importance des dictionnaires de qualité ➔ Reflet d’une lexicographie non (ou moins) normative que celle du passé Dictionnaire établi sur une base scientifique, ainsi que sur une base empirique de longue durée (2000-2010) et large (100 informateurs) 2 000 items (mots et sens) de la langue vivante (exclusion des mots et tournures tombés en désuétude) Distingue entre les usages en Wallonie et à Bruxelles o Les premiers davantage marqués par l’influence du français o Les seconds par l’influence du néerlandais ➔ « Contaminations linguistiques » « Belgicismes » o Mention et pour certains mots, cartographie des variétés sous-régionales o Rappelle que connaissance et utilisation de belgicismes varient non seulement en fonction des lieux, mais également en fonction du milieu socio-économique et socio- culturel auquel appartiennent les locuteurs o Informations fournies pour chaque entrée (Exemple : carabistouille, p. 15) ▪ Transcription phonétique « [kaRabistuj] » →voir alphabet phonétique international ▪ Catégorie grammaticale : nom féminin (souvent au pluriel) ▪ Marque d’usage : « FAM. » = familier ▪ Définition(s) et phrase exemplative : 1. FAM. Propos fantaisiste qui vise à amuser. Raconter des carabistouilles. 2. FAM. Propos qui ne repose sur rien et qui vise à tromper. Toutes ces promesses électorales, ce sont des carabistouilles →nuances et polysémie ▪ Renvoi à d’autres mots recensés par le dictionnaire ou informations complémentaires : « Voir couille 1. » → Raconter des couilles. ▪ Vitalité et diffusion, en Belgique et dans la francophonie : Vitalité élevée et stable, tant en Wallonie qu’à Bruxelles (malgré la concurrence du synonyme couille 1*). Également employé dans le Nord-Pas-de-Calais ▪ Comparaison avec le français de référence : Équivalents en français de référence : 1. Baliverne : (vieilli) calembredaine, faribole 2. Bobard, (famillier.) craque, sornette, également en usage en Belgique francophone ▪ Origine du mot : étymologie Composé de cara d’origine peu claire, et bistouille ‘mauvais alcool’ Chapitre 5 : L’identité nationale 1. Identité(s) belge(s) Flamands, Bruxellois, Wallons, germanophones, Belges issus de l’immigration et étrangers résidants en Belgique ➔ Une société très composite « Identité nationale » (forte ou faible), « patriotisme » (et ses rites et cérémonies), « chauvinisme » Sentiment d’appartenance à une entité territoriale : il a des degrés d’intensité très divers Il existe des populations qui n’ont pas nécessairement de pays (les Kurdes) Dans la majorité de la population belge, l’identité nationale n’est pas très prononcée mais elle n’est pas absente. La nationalité belge se manifeste pas avec force et vigueur Le patriotisme : pas très utilisé auprès des jeunes. C’est en lien avec l’identité nationale, sentiment d’adhésion forte à un pays, à sa culture, à son histoire à ses traditions. Toutes ces choses-là sont à défendre. Il a ses rites et ses cérémonies (fête nationale, armistice,…). Ce n’est pas forcément une identité nationale agressive Le chauvinisme : forme de patriotisme mais exalté, fanatique sans borne. Il est indiscutable. Sentiment de fierté nationale avec un certain dédain ou mépris envers les personnes qui ne font pas partis de notre communauté nationale. Souvent source d’un sentiment de supériorité (chauvinisme coloniale : des pays européens envers leurs colonies) Une population composite du point de vue linguistique et culturel (ce qui n’est pas exceptionnel en Europe) dans un cadre politique, institutionnel et médiatique de plus en plus fragmenté Il y a bien d’autres pays avec des situations comparables à la celle de la Belgique Exemples : o La Suisse (italien, allemand, français,…), o L’Espagne (catalan, espagnol standard, basque, galicien) La Belgique est très fragmenté concernant les régions, gouvernements, médias →sentiment d’identité nationale partagé Être/se sentir/s’affirmer comme belge (en Belgique entre Belges et à l‘étranger face à des étrangers) Cela dépend aussi du lieu où vous êtes : l’identité nationale est très sollicité lorsqu’on est à l’étranger. On se sent beaucoup plus belges Différentes identités : linguistiques (francophone, néerlandophone, germanophone,…), culturelles,… En 2022, une identité multiple ou « hybride » et en question ; un patriotisme limité ; absence de chauvinisme Ce n’est rien d’unique et d’uniforme : on se définit selon certains critères d’identification. Il existe encore des parties de la population très patriotes mais ce patriotisme est quand même un phénomène limité. Le belge moyen n’est pas chauvin (très peu de chauvinisme en Belgique même inexistant), peu de personne se montre patriote mais pas de façon agressive Avant 1914 : apogée du sentiment national Par la suite, et surtout depuis la 2nd GM, le sentiment national, le patriotisme s’est affaibli Il a pour premier ressort, l’agressivité à cause du rattachement aux Pays-Bas mais c’est révolu depuis 1830 Éléments de construction de l’identité nationale : Éducation (ce qui ne passe au niveau familiale) : transmission de mentalités, de traditions Enseignement (manuel d’histoire de Belgique utilisé avant la 1GM contient peu de scientifiques) : connaissance de l’Histoire de son propre pays Avant la 1GM le patriotisme ne touche pas tout le monde car l’école n’est pas obligatoire (surtout dans les classes populaires et ouvrières) Service militaire : obligatoire 1909 à 1996 Fête nationale Autres fêtes patriotiques et identitaires Éléments symboliques, drapeau(x), hymnes Constitution belge, art.193 : « La Nation belge adopte les couleurs rouge, jaune, noire (…). » ➔ Accident d’Histoire dans la Constitution belge Identité n

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