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This presentation discusses cognitive dissonance, a psychological concept explored within social cognition. It analyzes various theoretical perspectives, including the concept of dissonance and its implications. The presentation also includes empirical studies, which are important to understand the concept of cognitive dissonance.
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La dissonance cognitive 1 1) Introduction a) Théories de la consistance elson et al. (1968): héorie de l’équilibre (Heider, 1958) rincipe de congruité (Osgood, Suci et Tannenbaum, 1957) héorie de la consistance affective-cognitive (Rosenberg, 1956) ’implication p...
La dissonance cognitive 1 1) Introduction a) Théories de la consistance elson et al. (1968): héorie de l’équilibre (Heider, 1958) rincipe de congruité (Osgood, Suci et Tannenbaum, 1957) héorie de la consistance affective-cognitive (Rosenberg, 1956) ’implication psycho-logique (Abelson, 1968) ystème de pensée interconnecté et cohérent (McGuire, 1953) héorie de la dissonance cognitive (Festinger, 1957) Toutes (chacune avec ses spécificités) renvoient à une nécessité de cohérence interne, ou à un fonctionnement orienté vers la création ou le maintient de consistance, que ce soit entre évaluations, croyances, attitudes, comportements, relations interpersonnelles ou plus largement cognitions. Pour faire le point sur Les effets de consistance aujourd’hui: Gawronski, B., & Strack, F. (2012). Cognitive consistency. A fundamental principle in social cognition. New York: The Guilford Press. b) Une étude bizarre: et si nous dégustions des sauterelles? Zimbardo (1969): Sujets sont invités à manger des sauterelles grillées. Sujets sont peu enclins à le faire, mais le font. Expérimentateur est: - Sympathique - Antipathique Mesure: Evaluation du goût des sauterelles avant (supposé) et après. 3 Pourcentage de sujets qui changent favorablement dans l’évaluation des sauterelle (après-avant): => Davantage de gens évaluent plus favorablement les sauterelles dans la condition où l’expérimentateur est antipathique que dans celle où il est sympathique Comment est-ce possible? 4 2) La théorie de la dissonance cognitive a) Hypothèses fondamentales Festinger (1957): “Deux éléments ou cognitions sont dans une relation dissonante si, en les considérant seuls, l’inverse de l’un est impliqué par l’autre”. Cognition = tout élément subjectif, comme une croyance, une opinion, une attitude, la conscience d’avoir produit un comportement, etc… Relation psycho-logique entre les cognitions et pas nécessairement logique! Individus peuvent percevoir de la cohérence là où il y a logiquement une inconsistance. 5 “L’existence d’une dissonance étant psychologiquement inconfortable, les individus sont motivés à essayer de réduire la dissonance et produire une consonance”. Dissonance est un état désagréable. Théorie “homéostatique”: dissonance = déséquilibre qu’il faut corriger => Donc: motivation à réduction de dissonance + recherche de consonance. “Lorsque une dissonance est présente, en plus d’essayer de la réduire, les individus vont activement éviter les situations et les informations qui augmenteraient la dissonance”. => Pas simplement réaction à dissonance une fois présente. => Comportement actif d’évitement de production de dissonance. 6 b) Le taux de dissonance: “Si deux éléments sont dissonants l’un avec l’autre, la magnitude de la dissonance sera fonction de l’importance des éléments”. “La quantité totale de dissonance entre un élément et les autres cognitions dépend de la proportion d’éléments qui sont en dissonance avec lui parmi les éléments relevants”. => Idée d’intensité de dissonance qui dépend: - Du nombre de cognitions dissonantes et consonantes présentes. - De l’importance de chaque cognition. - D’un rapport entre cognitions => taux 7 Pour le calcul du taux de dissonance on rapporte toutes les cognitions à une cognition clé (génératrice K): D1 K est toujours la K conscience d’émettre un comportement D2 Cm Dn C2 C1 Dn = nième cognition dissonante Cm = nième cognition consonante 8 Poitou (1974): n n D D j q D j j d= j 1 j 1 DC n m n m D C j 1 j i1 i q D p C j 1 j j i1 i i n n d = taux de Avec p i et q j =1 dissonance i 1 j 1 D et C renvoient à combien les cognitions sont en opposition ou en congruence avec la cognition génératrice. q renvoient aux importances relatives (subjectives) des cognitions entre 9 c) Sources de la dissonance: - Inconsistances logiques: raisonnements syllogistiques impossibles. - Normes culturelles: peuvent introduire une consistance ou une inconsistance entre les mêmes cognitions. Ex. Dieu et la Science. - Inclusions de classe: les objets peuvent entretenir des rapports catégoriels qui déterminent une consistance ou une inconsistance avec les croyances. - Expérience passée: les expériences personnelles peuvent entrer en contradiction entre elles ou avec les croyances. 10 d) Réduction de la dissonance: “La présence de dissonance donne naissance à une pression à réduire ou éliminer la dissonance. La force de la pression est fonction de la magnitude de la dissonance” => Production de stratégie de réduction de la dissonance. Réduction d’autant plus forte que le taux de dissonance sera élevé. => Idée implicite de comparaison entre situations, la “correction” sera la plus élevée dans celle où la dissonance est la plus forte. 11 es moyens de réduire la dissonance: a) Ajout de nouveaux éléments consonants ou évitement de nouveaux éléments dissonants. b) Modification de l’importance des cognitions. The school of rock (2003) Diminuer importance des cognitions dissonantes ou augmenter importance des cognitions consonantes. 12 c) Changement sur les cognitions. e) Retour à une étude bizarre: et si nous mangions des sauterelles bis? J’ai mangé des Je n’aime pas sauterelles les sauterelles Conscience du Attitude comportement, K négative, D1 Comportement Expé. Cognition supplémentaire D2 vs C1? 13 J’ai mangé Je n’aime J’ai mangé Je n’aime des pas les des pas les sauterelles sauterelles sauterelles sauterelles K D K D1 1 Expé. Expé. sympathiqu antipathiqu D2 C1 e e c’est congruent de manger c’est incongruent de des sauterelles pour faire manger des sauterelles plaisir à un pour faire plaisir à un expérimentateur gentil = expérimentateur méchant C1 = D1 D1 D1 D 2 1> D1 C1 < D1 D 2 =1 => 11% de changement => 35% changement favorable favorable 14 f) Exemple avec un changement sur l’importance: Zimbardo est un exemple de réduction de la dissonance par le changement d’attitude. Mais la théorie énonce d’autres modes de réduction, dont la réduction de l’importance des cognitions. Simon, Greenberg et Brehm (1995): Contenu: examens de compréhensions obligatoires à la fin des cours. Hypothèse: Si l’attitude des individus est rendue saillante, cela devrait induire une résistance au changement sur l’attitude, et donc le changement devrait s’opérer par une autre voie, à savoir sur l’importance. VI: Saillance de la position initiale des participants Participants se voient remémorés leur attitude sur le contenu par une question qui demande de l’exprimer vs pas. VI: liberté de choix vs pas (la dissonance devrait apparaitre lorsque les individus ont l’impression d’être libres de leurs choix => c’est parce qu’on pense être libre qu’il y a une dissonance. On demande ensuite aux participants de faire un plaidoyer contre- attitudinal, on sait que les étudiants sont globalement contre ces examens. 15 Ensuite on mesure l’attitude et l’importance (échelles en 9 points, attitude 1 = complètement contre; importance 1 = pas important du tout) Liberté de choix Pas de liberté de choix Pas saillant Saillant Pas saillant Saillant Attitude 6.41 1.63 1.66 1.50 Importance 6.33 3.82 6.76 7.02 Importance plus faible que dans les autres conditions Attitude plus favorable que dans les autres conditions 16 3) Application choisie : a) Les effets du choix Lequel est mieux Mac ou Pc? Qu’en est-il de l’évaluation une fois le choix réalisé? 17 Est-ce parce que l’option choisie est la meilleure qu’on la choisit ou est-ce parce qu’on la choisit qu’elle en devient la meilleure? Dissonance cognitive prédiction: Un choix entre des objets, situations ou personnes proches ou similaires place individu en état de dissonance. Nécessité de justifier le choix de le rendre cohérent par rapport aux propriétés des objets ou situations. => Une fois le choix effectué il doit y avoir une modification de la perception des propriétés des objets, situations ou personnes. Brehm (1956): Prétendument étude de marché, tâche des sujets est d’évaluer désirabilité de huit objets courants (cafetière, lampe, grill, etc..).désigne « au hasard » deux objets et sujets Expérimentateur peuvent en choisir un et l’emmener Choix truqué de telle sorte que : - Ecart d’évaluation entre les objets très faible = dissonance forte - Ecart d’évaluation entre les objets très élevé = dissonance faible - Contrôle: pas de choix, les sujets se voient attribuer un objet 18 Mesure: Evaluation après choix => différence entre les évaluations (après-avant; + = évaluation + favorable après qu’avant) Dissonance Faible Forte Objet choisi +0.11 +0.38 > Objet non choisi 0.00 -0.41 Sans choix 0.00 => Lorsque peu d’écart initial entre les objets, les individus modifient leurs évaluations. L’objet choisi devient plus attractif et l’objet non choisi est plus dénigré. => Lorsque grand écart entre les objets pas besoin de justifier choix, écart suffit à rendre compte de choix. Pas de changement. 19 b) Le « jouet interdit »: Avec les enfants, le renforcement classique est la punition ou la peur de la punition. Est-ce efficace? 20 Aronson et Carlsmith (1963) Paradigme du « jouet interdit » Des enfants de 4 ans sont dans une salle de jeu avec un miroir semi-réfléchissant. En comparant des paires de jouets, les enfants les évaluent et on met ensuite sur la table un des jouets bien évalué (second). L’expérimentateur dit qu’il va partir et que l’enfant peut jouer avec tous les jouets sauf celui qui est sur la table. 21 Manipulation de la menace de punition: - Menace faible: l’expérimentateur serait triste et fâché si l’enfant jouait avec jouet. - Menace forte: l’expérimentateur serait triste et fâché si l’enfant jouait avec le jouet et de plus en cas de désobéissance il emportera tous les jouets et ne reviendra plus jamais et considérera l’enfant comme un « petit bébé ». Expérimentateur s’en va. Aucun des enfants ne joue avec le jouet. Mesure: nouvelle évaluation des jouets et comparaison avant après. 22 Changement dans l’attrait du jouet (Nombre d’enfants) Augmentation Constance Diminution Menace faible 4 10 8 Menace forte 14 8 0 Effet statistique qui montre une différence entre les deux lignes. => les enfants en menace faible changent davantage vers une diminution de l’attrait en comparaison aux enfants en menace forte (vers une augmentation = réactance?) 23 4) Attribution et dissonance: a) Bem (1972): théorie de l’auto-perception Les individus connaissent leurs attitudes (ou états internes!) en inférant celles-ci des observations de leur propre comportement ou des circonstances dans lesquelles le comportement est produit. L’individu est comme un observateur qui utilise des cause pour expliquer le comportement d’autrui => Il ferait de même avec son propre comportement. => Attribution pour rendre compte de l’atttitude Recherche de causes: => si les causes internes ne sont pas suffisantes ou difficiles à invoquer, l’individu cherchera des causes externes pour rendre compte du comportement. => si les causes internes sont disponibles, elles sont utilisées. Quid si les causes internes sont disponibles mais pas congruentes avec le comportement? On observe un changement qui s’apparente une “réduction de la dissonnance”: => Modification des causes internes pour les rendre compatible avec le comportement de façon à ce qu’elles lui servent d’explication. 24 Façon classique d’obtenir des comportements de la part des individus => les renforcements et les punitions: conséquences qui suivent les comportements. Conséquence positive = augmentation de probabilité d’émission du comportement Conséquence négative = diminution de probabilité d’émission du comportement Renforcement/punition sert de cause externe qui empêche le changement interne => punition ou récompense empêche intériorisation. epper, Greene et Nisbett (1973): Des enfants sont invités à jouer à un jeu avec des stylos, « les stylos magiques ». Trois conditions: - Récompense Attendue (RA): si jouent au jeu ont une récompense - Pas de récompense (~R): aucune information - Récompense Inattendue (RI): aucune information pendant qu’ils jouent, mais apprennent une fois qu’ils ont joué qu’il y a une récompense si ils jouent => contrôle de l’effet de la récompense Mesure: Deux semaines plus tard enfants attendent dans une salle et il y 25 a sur la table le jeu des stylos magiques. On regarde combien de Proportion de temps de jeu => Lorsque récompense deux semaines plus tard attendue enfants jouent 20 moins au jeu que dans les deux autres conditions. 15 10 5 0 R.A. R.I. ~R. Attribution à une cause externe lorsque récompense attendue pour expliquer le comportement. Donc lorsque le jeu est présent ensuite il n’y a pas de raison de jouer. Pas de cause externe pour expliquer le premier comportement dans les autres conditions, donc changement interne sur attitude pour rendre compte du comportement. Si attitude plus favorable => jouent ensuite plus au jeu. 26 5) Dissonance comportement contre- attitudinal: Paradigme de «l’accord forcé»: Amener les individus à produire « librement » un comportement contre-attitudinal, pour les faire changer sur l’attitude une fois l’incohérence entre attitude et comportement émis rendu consciente. Empêcher les individus de trouver une explication contextuelle (récompense/justification) à leur comportement pour les inciter à modifier leurs attitudes internes de façon à générer cohérence avec le comportement = réduction de dissonance provoquée. Paradigme de base d’accord forcé, illustration: Festinger et Carlsmith (1959): Les sujets font une tâche ennuyeuse pendant une heure. Il s’agit de placer des bobines dans un plateau pour le vider de son contenu, puis inversement remplir à nouveau le plateau de son contenu. Par la suite, les sujets doivent tourner d’un quart de tour quarante-huit chevilles dans un sens puis les ramener à leur position de départ. Le tout effectué d’une seule main. Il faut convaincre le prochain sujet que cette tâche est très intéressante (mensonge). Evaluation du caractère agréable de la tâche (-5; +5) - Payement d’un dollar - Payement de vingt dollars 1.4 Mesure: - Contrôle: Pas de payement ni1.2de mensonge 1 Evaluation du caractère 0.8 agréable de la tâche. 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 -0.4 -0.6 1$ 20$ Contrôle 6) Importance de la liberté: Dissonance: Une contrainte ou un élément perçu comme tel constitue une cognition supplémentaire qui si elle est cohérente avec le comportement impliquera une dissonance plus faible et donc une correction plus faible. Attribution: Pour pouvoir invoquer une raison interne il faut un choix par l’individu. (rappel: mais erreur fondamentale qui pousse facilement à interne même si objectivement pas possible!) Si il y a une raison externe = contrainte extérieure qui réduit la dissonance ce qui fait que l’individu ne nécessite plus d’ajustement interne par réduction de la dissonance. => liberté d’émettre le comportement pour pouvoir se sentir responbable et faire une attribution interne. Rappel: Illusion de contrôle de l’environnement. 29 Linder, Cooper et Jones (1967): Ecriture d’un plaidoyer contre-attitudinal Liberté de choix vs pas de liberté de choix Payement de 0.50$ vs 2.50$ Contrôle 1) Différence sous liberté Opinion 2) Pas de différence (1= en défaveur ; 31= en faveur) 3 ous absence de liberté 2.5 (1) 2 (2) = Liberté 1.5 Contrôle Pas de liberté 1 0.50$ 2.50$ 7) Extension: l’implication du soi et les conséquences aversives pour le soi Aronson (1960, 1999): La dissonance apparaît lorsque le soi est fortement impliqué. La consistance concerne le désaccord entre les comportements et le « sense of self ». La dissonance apparaît lorsqu’il existe une menace pour le soi dans ce désaccord. Cooper et Worchel (1970): Implication du concept de soi Conséquences aversives ou négatives Définition: une conséquence aversive est une conséquence qui « blocks one’s self-interest or serves to bring about a situation that one would rather have not occur ». onséquence aversive pour le soi, illustration: et Worchel (1970): voir effectué une tâche ennuyeuse, il faut convaincre le prochain sujet e tâche est très intéressante: ent d’1/2 crédit vs d’1 crédit re convaincu ou non e contrôle sans rémunération et sans avoir à convaincre le prochain Evaluation du caractère agréable de la tâche (1; 31) Réplique de l’effet classique 25 (1) Lorsque le compère semble convaincu on 20 (1) Convaincu retrouve le résultat selon 15 Contrôle la rémunération. (2) Non Convaincu = (2) Pas de différence si le 10 compère n’est pas 5 convaincu donc s’il n’y a 0 pas de conséquences 1/2 crédit 1 crédit Contrôle aversives. Zanna et Goethals (1974): voir effectué une tâche ennuyeuse, il faut convaincre le prochain sujet e tâche est très intéressante re sympathique ou non Evaluation du caractère agréable de re convaincu ou non la tâche sur quatre questions en 19 points (4; 76) (2) (1) = (1) Réplique de l’effet de Cooper et Worchel lorsque le compère est sympathique. (2) Absence de la différence dans l’autre condition. 8) Généralisation animale dall, Gilmour et Dwyer (2010): s doivent faire un effort (appuyer sur un levier) ou pas r obtenir du sucre ndition «master» effort élevé (appuyer 50 fois) vs effort léger (appuyer 10 fois) - Condition «nourriture» (yolk). Pas d’effort, sans levier les rats reçoivent le sucre en même temps (même attente) que les rats des conditions effort élevé versus faible. Prédiction dissonance cognitive: Augmentation de la «valeur» Plus d’effort pour obtenir du contenu ou de l’objet quelque chose obtenu après l’effort Mesure: Nombre de fois que les rats lèchent le morceau de sucre. => Effet de la variable effort (pour la condition yolk c’est en raison du temps attendu, c’est aussi un effort) => Effet de la variable master contre yolk. => Interaction l’écart entre effort élevé et faible est plus grand en condition master.