Cours d'Histoire: Renaissance, Humanisme - PDF
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Summary
Ce cours d'histoire porte sur la Renaissance et l'Humanisme, explorant les mutations de l'Europe. Il examine une nouvelle vision de l'Homme dans les sciences et les lettres, ainsi que les réformes religieuses. Le document contient des questions et des activités pour faciliter la compréhension des concepts clés.
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Cours chapitre 4 d’Histoire : Renaissance, Humanisme et réformes religieuses : les mutations de l’Europe I – Une vision renouvelée de l’Homme dans les lettres et les sciences : l’Humanisme A – Une volonté de rompre avec le « Moyen-âge » et de reveni...
Cours chapitre 4 d’Histoire : Renaissance, Humanisme et réformes religieuses : les mutations de l’Europe I – Une vision renouvelée de l’Homme dans les lettres et les sciences : l’Humanisme A – Une volonté de rompre avec le « Moyen-âge » et de revenir à l’Antiquité L’humanisme est un terme forgé au XVIIIe siècle pour désigner un mouvement intellectuel du XVIe siècle. Ce terme désigne alors concrètement « celui qui cultive les humanités1 ». Il est donc marqué par un retour vers l’Antiquité et un regain d’intérêt pour les langues anciennes, notamment le grec et l’hébreu. Ce mouvement s’appuie sur une critique Fonctionnement de l’université médiévale de l’université médiévale dans ses méthodes, la répétition des textes des Anciens2 et des grands théologiens3, et ses contenus. Les humanistes souhaitent élargir, redéfinir le champ des savoirs étudiés. Cela passe d’abord par une volonté de mieux traduire les sources anciennes, retrouver les textes originaux, proposer des traductions critiques. Des humanismes comme Erasme souhaitent ainsi proposer une nouvelle traduction de la Bible en travaillant sur les manuscrits grecs et hébreux et remettent en cause la Vulgate 4. Cet intérêt d’abord linguistique pour les textes chrétiens anciens et antiques conduit ensuite à la valorisation de nouvelles idées et de nouveaux modèles. B – Une diffusion en Europe Ce mouvement nait d’abord dans la ville de Florence en Italie au XIVe siècle. Dans cette ville, le poète Pétrarque est probablement le premier à avoir employé l'expression "moyen âge", qui a survécu jusqu'à nos jours, pour désigner son époque qu’il voyait finissante. Au siècle suivant Marsile Ficin y fondera Académie5 platonicienne de Florence, première institution de ce genre, inspirée de celles de l’Antiquité. Le mouvement s’accentue notamment à partir de la chute de Constantinople qui conduit à l’arrivée de savants grecs en Occident. L’Humanisme gagne ensuite toute l’Italie, soutenu par les princes (comme les Médicis à Florence) et les papes, puis se propage ailleurs en Europe avec l’appui des rois. L’autre grand foyer de l’humanisme avec l’Italie sont les Flandres avec la figure du célèbre Erasme, surnommé le « prince des humanistes » ACT1. Des foyers secondaires de l’humanisme apparaissent au XVIe siècle en France autour d’auteurs comme Rabelais et Montaigne, en Angleterre avec Thomas More, et en Espagne. 1 Humanités = études des langues anciennes grecques et latines. 2 Anciens = terme désignant les grands auteurs de l’Antiquité comme Aristote, Platon, Cicéron, etc. 3 Théologien = Spécialiste de la science de Dieu, de ses attributs, de ses rapports avec le monde et avec l'homme. Un domaine beaucoup plus large dans son champ d’étude à l’époque qu’aujourd’hui. 4 Vulgate = Version latine de la Bible à partir du texte hébreu et grec réalisée par saint Jérôme (IVe siècle) et reconnue comme traduction officielle au Moyen-Âge. 5 Académie = une assemblée de gens de lettres, de savants ou d’artistes reconnus qui se réunissent pour partager leurs savoirs. 2H4.1 Tous ces auteurs européens Développement de l’humanisme en Europe entretiennent entre eux des correspondances, se rencontrent au cours de voyages et se comprennent grâce au latin. Tout ceci renforce leur sentiment d’appartenance à un groupe de lettrés qui transcende les frontières : la « République des lettres ». Les imprimeurs érudits les soutiennent dans leur projet de diffusion du savoir, comme par exemple Alde Manuce, un disciple de Gutenberg, installé à Venise. Grâce à cette invention en plein essor, le nombre de livres en circulation augmente très fortement. On estime par exemple que plus de deux millions de livres sont imprimés au cours de la première décennie du XVIe siècle. L’imprimerie permet également la diffusion de simples feuilles imprimées (discours, chansons, estampes6) qui diffusent elles aussi les idées nouvelles. C – Une confiance renouvelée en l’homme L’Humanisme de l’époque moderne ne remet pas en cause la foi en Dieu ni la religion chrétienne, bien au contraire, mais il met davantage l’Homme au centre de la Création. L’Homme est un être rationnel et dispose d’un esprit critique et d’un libre arbitre qui doivent lui permettre de faire le bien et d’observer et comprendre le monde qui l’entoure. L’accent est donc mis sur l’éducation pour perfectionner l’homme et lui permettre d’atteindre son plein potentiel intellectuel et de développer sa vertu. Des humanistes proposent des traités sur l’éducation comme Erasme ou encore, de manière détournée, Rabelais, dans son Pantagruel. Des académies ouvrent partout en Europe sur le modèle florentin, et de nouvelles structures d’enseignement sont créées en Europe comme par exemple le Collège royal (actuel Collège de France), dont la direction est confiée à l’humaniste Guillaume Budé par François Ier. Certains humanistes proposent même des projets de sociétés idéales comme Thomas More avec son Utopie, ou des modèles de comportements politiques comme Machiavel dans son Prince, qui choque par son cynisme et s’oppose au modèle vertueux du prince chrétien vanté par Erasme. La méthode scientifique, déjà modernisée par le moine franciscain Roger Bacon au XIIIe siècle en la basant sur l’observation, l’expérience et les mathématiques, se développe dans de nombreux domaines et remettent en question les théories des Anciens. En anatomie, le médecin André Vésale est ainsi le premier à faire des dissections poussées sur le corps humain qui lui permettent de découvrir la circulation sanguine. En Astronomie, Nicolas Copernic propose le premier une nouvelle théorie sur l’organisation du système solaire en théorisant l’héliocentrisme7. 6 Estampe (aussi appelée « gravure sur bois ») = Image à caractère artistique, imprimée, le plus souvent sur papier, par le moyen d'une matrice traitée en relief 7 Héliocentrisme : théorie affirmant que le soleil (plutôt que la terre = « géocentrisme ») se trouve au centre de l’Univers. 2H4.2 I – Une vision renouvelée de l’Homme dans les lettres et les sciences : l’Humanisme [ACTIVITÉS] Activité 1 : Point de passage : Érasme, « prince des humanistes » A l’aide du dossier pp. 108-109/136-137, et des documents ci-dessous, explique : « Pourquoi est-dit d’Erasme est qu’il est l’exemple même de l’humaniste ? » Réalise au dos de cette feuille une carte mentale, à l’aide des indications ci-dessous, et justifie à l’aide des informations des documents : - Erasme aime la connaissance et veut la diffuser - Erasme s’intéresse et s’inspire de l’Antiquité - Erasme veut traduire la Bible - Erasme critique la société de son temps - Erasme a voyagé dans plusieurs pays d’Europe - Erasme est en contact avec de nombreux humanistes La critique de la société de son temps « De tous les mortels, la classe la plus folle est sans conteste celle des marchands. Le vol, la friponnerie, l’imposture, ils mettent tout en œuvre, ce qui ne les empêche pas de se croire d’illustres personnages, parce qu’ils ont des anneaux d’or à tous les doigts » […] « L’ambitieux se donne du mal pour arriver aux honneurs ; tandis que l’indolent s’ébaudit au coin de son feu. Combien n’en voyons-nous pas se lancer dans des procès qui doivent s’éterniser et batailler de ci et de là tout le long de leur route, sans autres résultats que d’enrichir un juge trop ami des remises et un avocat qui les gruge. Puis, c’est l’amour de la nouveauté, les grandes entreprises ; par exemple ces dévots personnages qui quittent femmes et enfants pour aller à Jérusalem, à Rome ou à Saint-Jacques, où ils n’ont que faire. » […] « Mais en vérité depuis longtemps les souverains pontifes [les papes], les cardinaux, les évêques rivalisent délibérément avec les habitudes des princes et en sont presque à les dépasser. (…). Et ils ne se souviennent même plus de leur nom, de ce que signifie le mot d'évêque, c'est-à-dire travail, vigilance, sollicitude. Mais pour attraper l'argent du troupeau, ils font parfaitement les évêques : ils surveillent. » Érasme, Éloge de la folie, 1511 La critique de la guerre « La guerre est le plus grand des maux. [...] Un bon prince n’accepte jamais aucune guerre, excepté quand, après avoir tout tenté, il ne peut l’éviter par aucun moyen. Si nous étions dans ces dispositions là, il n’y aurait pour ainsi dire jamais de guerre nulle part. Enfin si cette peste ne peut vraiment être évitée, que le prince s’attache, du moins, à la faire avec un minimum d’inconvénients pour les siens, en versant le moins possible du sang chrétien et qu’il la termine le plus vite possible. [...] Que le Prince vraiment chrétien réfléchisse à la différence qu’il y a entre l’homme, être né pour la paix et l’amour, et les bêtes sauvages nées pour la rapine et la guerre. » Érasme, Institution du prince chrétien, 1516 2H4.3 Réalise la carte mentale sur cette page : 2H4.4