Summary

This document appears to be lecture notes or course material on psychodynamics of work, covering topics such as history of psychopathology, defenses, intelligence, and violence in the workplace. The text is formatted as a course outline, highlighting different sections and sub-sections.

Full Transcript

Psychodynamique du travail Plan du cours - Partie 1 - Histoire de la Pyschopathologie du travail - Normalité / Santé / Souffrance - Défenses - Mécanismes de défense - Stratégies individuelles de défense - Stratégies collectives de défense...

Psychodynamique du travail Plan du cours - Partie 1 - Histoire de la Pyschopathologie du travail - Normalité / Santé / Souffrance - Défenses - Mécanismes de défense - Stratégies individuelles de défense - Stratégies collectives de défense - Enigme de la normalité - Théorie du sujet - Intelligence / Sublimation - Partie 2 - Intelligence collective / coopération - Activité déontique - Stratégie collective de défense / Idéologie défensive - Pathologies de la coopération / Pathologie de la solitude - Décompensations - Suicide - Violences - Partie 3 - Division sociale et sexuelle du travail - L'assignation - La domination (Genre, R, Classe) - Psychopathologie et nouvelles organisations du travail - Souffrance éthique - Théorie de l'action Il est important de comprendre comment fonctionne les défenses individuelles, mais ça relève de la psychanalyse, alors qu'en PST 120 de la psychologie du travail, il est plus attendu de comprendre les stratégies individuelles et collectives de défense qui sont en lien avec le travail exercé. L\'observation, si on est psychologue, clinicien ou du travail, c'est la qualité numéro un à avoir. Ce n\'est pas le jugement, c'est observer. Vous décrivez ensuite ce que vous voyez. C\'est un concept anglo-saxon, « le monde under description » Il faut se laissez surprendre par ce qui est observé et se demander ce qu'il faudrait pour se comporter de la même façon. Freud a théorisé la première topique (Inconscient, Préconscient, Conscient), c\'est la théorie des systèmes. La deuxième topique est la théorie des instances (Moi, ça, sur-moi). On s\'appuie sur cette première topique et ce qui s\'y joue, ensuite on va pouvoir s\'appuyer sur ça pour comprendre les défenses, les mécanismes individuels, mais aussi les stratégies de défense, et aussi les liens avec les décompensations psychiques d\'une part, et les décompensations somatiques d\'autre part. [3 parties :] **Inconscient (ICs)** : c'est la réalité interne, patrimoine, culture, hérédité. **Préconscient (PCs) :** c\'est le siège des mécanismes de défense. **Conscient (Cs)** : C'est le ici et maintenant de la pensée, ce que nous pensons à un instant T et ce que nous percevons à travers nos sens. [En dehors] : c'est la réalité externe [Inconscient + préconscient] = Subconscient [Préconscient + Conscient] = Système perception conscience, nos cinq sens nous aident à nous percevoir nous-mêmes. Le préconscient, c\'est le siège des mécanismes de défense. Les mécanismes de défense portent toujours sur un contenu qu\'on appelle une représentation ou un affect. La représentation c\'est l\'image, l\'affect c\'est les problèmes subjectifs. Les mécanismes de défense sont sous la conscience, donc inconscient. On ne se lève pas le matin en disant « refoulement massif aujourd'hui ». Il a les mécanismes de défense primaires et les mécanismes de défense secondaires. Les mécanismes de défense primaires sont le déni, la projection et le clivage. Les mécanismes de défense secondaires sont l'isolation, la rationalisation, la dénégation, l'intellectualisation, l'annulation rétrograde, le déplacement, la condensation et la formation réactionnelle. Avec les mécanismes de défense on voit qu'avec une personne, sa relation à elle-même et qu\'elle déploie dans le champ social, c'est-à-dire dans sa relation à autrui, c\'est coûteux pour elle, mais c\'est aussi coûteux pour les autres. En dehors des mécanismes de défense on parle de stratégie de défense quand ça devient conscient, quand on est normal, c\'est-à-dire névrotico-normal, on a accès à tous les mécanismes de défense. On juger, on rejette, on clive à petite dose, pour être conscient qu\'on clive, sinon ça va devenir psychologique. Et puis, on a le droit de se dire, moi, je n\'ai pas envie de voir cette réalité-là. **Le refoulement** (se place au-dessus des mécanismes de défense primaire et secondaire) C'est le premier mécanisme de défense. **[Les mécanismes de défense Primaires]** : mécanisme de défense princeps, c'est-à-dire premier. Il y a d\'abord ça qui se construit, au fur et à mesure du développement psycho-affectif, et ensuite les mécanismes secondaires, plus appropriés, plus nuancés, plus souples. - **Le déni** : Le déni porte sur la perception d\'une réalité insoutenable qui pose question ou le danger. Le déni porte toujours sur la réalité. Le déni écrase la perception dans le réel. Ce réel ne me pénètre pas et s\'il ne me pénètre pas, je ne peux pas le traduire. - **La projection** : On est tout le temps en train d\'utiliser le mécanisme de projection. La projection sous-tend le jugement. On se défend, on juge, mais aussi on projette notre agressivité dans le réel. Quand on dit des choses comme ça, qui ne sont pas très gentilles (elle est ceci, celle-là, oh la grosse feignasse, etc.), on évacue une charge émotionnelle. Voir la paille qui est dans l\'œil du voisin ou du prochain et ne pas voir la poutre qui est dans le sien. (Evangile selon Matthieu 7 :3) - **Le clivage** : C\'est la séparation en deux. On parle de clivage du Moi en référence à la deuxième topique de Freud (Moi, ça, sur-moi). Clivage du moi ou clivage de l\'objet, c\'est-à-dire que l\'objet en principe est externe. L\'objet en psychanalyse c\'est autrui, c\'est un autre moi-même. (Ex : Je suis une dame parfaite, j'aide les autres, mais je suis dérangé par les aboiements du chien du voisin et je décide donc d'empoisonner le chient). Il est omniprésent. Il est chez les personnes, mais il est aussi dans la société, il est aussi dans les entreprises, et quelquefois, les tenants et les aboutissants sont contradictoires et on ne les identifie pas toujours. C\'est une coupure, c\'est complètement étanche. Il y a également la notion de clivage institutionnel, c'est quand d'un côté il y a la communication d'entreprise qui prône le bien-être au travail et que dans les faits les salariés vivent mal le travail vivant. **[Les mécanismes de défense secondaires]** : plus élaboré, plus appropriés, plus nuancés, plus souples. Ils viennent en renforcement du refoulement qui est le premier mécanisme de défense. - **La rationalisation **: on se justifie, on se défend. Il porte sur un contenu qui vient de l\'inconscient, parce qu'on se sent obligée par rapport à ce qui pulse (on parle de pulsion) dans l\'inconscient, et c\'est pris en compte par le mécanisme de défense du préconscient et la résultante c\'est le fait de se justifier par la parole. On attend de l'autre une approbation, on cherche à se déculpabiliser et surtout on cherche à renforcer son amour propre, l'estime de soi, c'est la dimension narcissique. Mais ça ne vaut que pour la personne qui parle, la personne se défend de quelque chose qui lui appartient dans son inconscient. - **La sublimation** : Freud l\'a donné comme un mécanisme de défense et tout le travail de la psychodynamique du travail avec Christophe Dujour, c\'est de valoriser la définition de la sublimation. On verra s\'il y a des organisations anti-sublimatoire, le danger c\'est que la personne tombe malade. - **L'intellectualisation :** Pas vraiment un mécanisme de défense, Processus psychique, tournure qui met en avant la représentation, l\'image, l\'intellect, c'est-à-dire qui privilégie le cognitif au détriment de l\'affect, l'affectif. Quelqu'un qui est dans l'hyper-intellectualisation peut paraître sec, sans vie, sans émotion, dans le contrôle. - **L'isolation** : Exemple isolation phonique, isolation thermique, etc. Si la personne avait le mécanisme d\'isolation et non pas le mécanisme de clivage, la personne aurait conscience qu\'elle a un trouble dans sa relation avec le chien du voisin. L\'isolation est souple, mais si elle se rigidifie, ça se devient du clivage. - **La négation ou la dénégation **: Dans le langage, sous une forme négative, va être exprimé un contenu inconscient. La négation porte sur le contenu qu\'est dans l\'inconscient, toujours. - **Annulation rétroactive :** Quelqu'un qui peut dire beaucoup de griefs contre quelqu'un d'autre et ensuite qui va dire à la personne de ne pas retenir, d'oublier. - **Déplacement** - **Condensation** - **Formation réactionnelle :** quelqu'un d'extrêmement poli à cheval sur les principes, c'est suspect et manque surement de politesse ou de gentillesse dans son inconscient. Il y a une dimension agressive. [Comportement ou conduite] (ce ne sont pas des mécanismes de défense) - Le cerveau reptilien ou cerveau archaïque nous amène à fuir, attaquer ou faire le mort. - La rumination, le remâchage chez les structures obsessionnelles Le second degré est possible si on a accès à la symbolisation, mais ce n\'est pas un mécanisme de défense à proprement parler (Voir les définitions dans « le vocabulaire de psychanalyse » de Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis) Un indicateur qu\'on va voir plus tard dans les grosses psychoses c\'est la conscience ou non du trouble. Chez le malade mental sévère, le psychotique par exemple, et bien il peut dire qu'il est malade, il le sait. En fait, il n\'habite pas consciemment le fait qu\'il soit très malade. Il est préférable de parler d'affect ou d'éprouvé, plutôt que d'émotion, parce que l\'émotion c\'est physiologique. L\'acte manqué, c\'est une effraction d\'une représentation inconsciente, il saute à pied joint sur les mécanismes de défense. C\'est une charge représentationnelle ou affective qui ne va pas être traitée par le logiciel des mécanismes de défense et qui va être une brusque irruption dans le réel. Entre l\'inconscient et le préconscient, il y a une censure. Ce qui est stocké dans l\'inconscient, en général, doit y rester. Notre inconscient individuel est rempli de choses qui ne sont pas à nous et qui nous sont transmises. C\'est le refoulé qui vient des désirs, de l'éducation, des représentations culturelles, de l'histoire de famille, de l'histoire de la communauté. Notre inconscient ne renonce jamais, il est toujours vivant et il ne vieillit pas. Quel que soit l'âge, il y a des choses de la petite enfance. L\'enfant va stocker énormément d\'émotions, d\'affects et de représentations selon le principe de plaisir ou déplaisir. L\'inconscient les catégorise, et si nous sommes confrontés, après dans le réel, à la perception d\'un événement qui réactive des choses vécues par le passé, ça ne va pas déstabiliser l\'équilibre psychique. La personne peut éprouver du déplaisir, ne pas être à l'aise. Mais elle ne va pas pouvoir conscientiser parce que, d\'un côté il y a plaisir/déplaisir, et dans le même temps, on sépare l\'image de l\'événement vécu, de l\'éprouvé, qui et l\'affect. Par exemple, en allant au cinéma. On peut être touché, émue, sans pouvoir dire pourquoi on pleure. Si on dit pourquoi on pleure, alors on rationalise. Sinon, on peut expliquer que le film est allé réactiver des représentations qui appartiennent à la réalité interne, quelque chose a pulsé mais le refoulement a opéré. Il n\'a pas laissé passer la représentation, il a juste laissé passer l\'affect. Ça peut être pareil pour le rire (qui est un comportement). Quand on fait une thérapie analytique, on laisse venir par petite quantité du subconscient au préconscient et ensuite au conscient des représentations ou des affects que si on les conscientise, on va les élaborer. Mais si la représentation ou l\'affect sont trop intenses et que ça risque de déborder la capacité défensive, alors ça va repartir à l\'abri du refoulement dans l\'inconscient. La thérapie consiste à avoir des prises de conscience successives. Il est aussi possible d'avoir des prises de conscience en lisant des cas cliniques. Concernant le rêve, on fait plusieurs scénarios de rêve, c\'est un rébu. Ce qui nous reste, ça s\'appelle le contenu manifeste, alors que ce qui est dans l\'inconscience s\'appelle le contenu latent. Pour Freud le rêve est une manifestation déguisée de désir refoulé. Il y a un déguisement parce qu'il ne faut pas que ça mette en danger l\'intégrité psychique du sujet. La clinique c\'est être au lit du malade, c\'est être à l\'écoute de l\'autre. Le rêve est une indication en psychosomatique. Le préconscient en psychosomatique, on peut le représenter comme un mille-feuille. C\'est-à-dire que plus il est épais, plus il y a de crème, c'est-à-dire qu\'il y a plus de mécanismes de défense qui fonctionne comme un accordéon entre appréhender ce qui vient du réel, de l'externe, filtrer et produire une réponse dans le réel. Dans le sens conscient vers inconscient, le préconscient à un rôle de « pare-excitation » Dans le sens inconscient vers conscient, le préconscient à un rôle de « liaison » Tous les mécanismes de défense serve à renforcer le refoulement, et le refoulement, c\'est pour que ce qui est dans l\'inconscient reste dans l\'inconscient, il a un rôle de protection, qui permet de ne pas mettre en danger l\'intégrité psychique du sujet. Le refoulement ne se voit pas, mais il échoue (lapsus, actes manqués, etc.) **Les mécanismes de défense doivent être souples, adaptatives et nuancées**, ce qui permet par exemple, dans le cadre d'une réunion de se contenir et éventuellement différer ce qu\'on a à dire. C'est-à-dire que ça ne me déséquilibre pas psychiquement dans le ici, le maintenant. L'adaptation ce n'est pas la soumission, c'est aussi ne pas se mettre en danger. En psychologie clinique de digues psychiques. Par exemple, dans le burn-out, tout est abrasé, c\'est-à-dire ce qui a été construit est détruit. Ça peut faire penser aux inondations. Il y avait des digues en bord de mers qui ont été construits par un tsunami, qui sont supposés arrêter les vagues. Psychiquement c\'est pareil. Un traumatisme peut complètement, momentanément, saturer voire détruire les digues psychiques qui sont défensives et protectrices. Les mécanismes de défense se déplacent, par exemple l'isolation, j'apprends le décès d'un proche et à l'occasion d'un rendez-vous je suis entièrement pris par la tristesse suscitée par l\'information de ce décès. Donc là, c\'est le champ affectif qui envahit tout l'appareil psychique de manière transitoire. C\'est de l\'isolation. **« Le préconscient traite en permanence l\'angoisse, la dépression et le conflit. Les mécanismes de défense du préconscient sont dits dégageants, s\'ils réussissent à traiter les représentations et les affectes de manière, souple, adaptative et nuancée. »** Exemple une personne au travail qui s'énerverait régulièrement, qui est tout le temps en train de mordre son économie psychique, ses mécanismes de défense ne sont pas souple, ils ne sont pas dégageant. Le réel qui vient déranger, ou désorganiser la personne, réactive des trucs accumulés et le traitement émotionnel et factuel n'est pas approprié. Le réel change tout le temps et le réel nous désorganise. Donc notre appareil psychique est en travail constant pour traiter ces données qui viennent de la réalité externe et qui viennent aussi de notre réalité interne réactivée. Toutefois il y a des gens qui donnent toujours la même réponse. C'est sous-tendu par des mécanismes de défense rigides qu'on appelle la compulsion de répétition. Les facultés souples, adaptatives et nuancées ne fonctionne pas. La compulsion de répétition est entre le mécanisme de défense primaire et secondaire, n'étant ni vraiment l'un ni vraiment l'autre. Notre appareil psychique à un pôle cognitif et un pôle affectif. L'affectif nourrit l'intellect et le cognitif cadre, encadre comme une digue, l'affectif pour ne pas le déborder. Chez la femme l'affect est prêt à émerger et la représentation est refoulée alors que chez l'homme c'est souvent l'inverse, la représentation va plutôt être mise en avant et l'affect associé, refoulé. Ce qui fait que les hommes sont plus dans des conduites rationnelles qui peut manquer de souplesse et de sensibilité. Le bébé n\'a pas l\'arsenal cognitif pour mettre des mots sur ce qu'il ressent jusqu\'à l\'âge de deux ans minimums. On pense que tout est engrammé dans le corps. L\'enfant va avoir accès à la symbolisation tardivement, le temps de trouver des représentations communes, des référentiels communs. C\'est pour ça aussi qu\'on dit que la vérité sort de la bouche des enfants, au début, il n\'y a pas de refoulement, ce n\'est pas construit. Il n\'y a pas de stratégie, il n\'y a pas de manipulation, il n\'y a pas de mauvaise foi chez l\'enfant. Il commence à 6-7 ans à vouloir nous duper parce qu\'il a compris que les adultes, eux-mêmes, ont des travers et qu\'ils ne font pas toujours ce qu\'ils disent. L'âge de raison est à 7 ans, et à 6 ans, l'enfant à une construction psychique nécessaire pour lui permettre de différencier ce qui est son imaginaire de ce qui est la réalité. Pour avoir une pensée vraiment aboutie c\'est au moment où on commence à faire des rédactions et un peu plus tard de la philo vers 15-16 ans. Le schéma qui est l\'idéal du fonctionnement psychique souple, adaptatif et nuancé, est quand même largement conditionné par ce qu\'on a vécu dans les premiers instants de notre vie. Nous pouvons avoir des conduites qui sont hostiles à notre intégrité psychique et physique parce que notre réalité interne, nos représentations vont s'opposer les unes aux autres, les désirs par rapport à ce que demande l'humanité, ce que l'on souhaite véritablement et qui rentre en contradiction avec qui doit être fait quotidiennement. Le conflit intra-psychique se trouve dans l'inconscient parce qu'il est inconnu, non conscientisé, ce sont les forces qui vont épuiser le sujet. Les gens disent souvent « Quand on veut, on peut », mais c'est faux, parce que le vouloir est dans le système perception-conscience alors que le pouvoir est dans l'inconscient. L\'idée du thérapeute c\'est de regarder s\'il reste quelque chose de vivant, au sens psychologique, chez la personne, c'est-à-dire qu'elle est portée par un désir de s\'en sortir. Si la personne ne se remet pas du tout en question, dans sa façon d\'appréhender le monde, si, elle vient peut-être chercher une confortation de son malheur, de sa légitimité, on ne pourra pas l\'aider. On est un peu prisonnier de son subconscient et c\'est une vraie conquête de pouvoir repérer ce qui pourrait nous angoisser, ou ce qui pourrait nous déprimer. Quand on est en conflit avec soi-même et que ce n'est pas conscientisé, cela peut s'entendre dans le langage. Par exemple, « avec la chance que j\'ai moi, de toute façon, je vais me planter à l\'examen. » C\'est un mode de traitement d\'angoisse. On parle de répression pulsionnelle dans les organisations du travail qui suppriment cette capacité à avoir des infiltrations fantasmatiques. Dans certaines organisations de travail, le temps de production est calculé, par exemple sur les chaînes de montage ou le personnel soignant à qui on dit que de faire la toilette aux résidents doit prendre 7 minutes et pas plus, la spécificité du patient n'est pas prise en compte. Une infirmière qui déciderait de ne pas suivre les demandes de cadence se verrait ostracisée par le reste de l'équipe qui dirait qu'elle les ralentie, qu'ils risquent de ne pas faire leurs objectifs, etc. Le collectif ce n'est pas une équipe collective. Le collectif est constitué par des gens de bonne volonté qui décident de discuter ensemble du travail quelles que soit leurs activités et leurs métiers. Chacun met son savoir-faire, son expertise métier et son humanité aussi au service de l'activité et le plus dur et de tenir tête au rouleau-compresseur qu'est la gestion. Tous les gens qui ont un épuisement professionnel sont des gens qui sont très engagés dans le métier, dans le travail bien fait. Ils ont une éthique de métier. Ils sont passionnés par ce qu\'ils font. Ils leur manquent probablement l\'analyse sociale et politique de l\'organisation du travail et ils n\'ont pas les clés pour comprendre dans quoi ils sont pris. Peut-être qu\'il y a une confusion de manière très inconsciente avec faire et être. Être c'est l'ego, c'est l'identité. La confusion entre faire et être c'est quand la personne inconsciemment, pour son identité, son être, va se mettre en danger dans ce qu\'elle fait parce qu\'en fait il y a une quête de reconnaissance de son être. On peut dire à quelqu'un « vous êtes ceci ou cela », on utilise bien le verbe être, alors que si on dit « vous faites ceci ou cela », on est bien dans l'utilisation de verbe faire et dans ce cas on est sur le travail, parce que le travail c'est le faire. Le travail n\'est pas mesurable, éventuellement les résultats du travail sont mesurables. Le travail prescrit, c'est lorsque l'on demande à un employer de tenir une cadence ou d'obtenir un certain résultat avec des contraintes (nombre, temps, etc.). C'est alors qu'on peut observer la différence entre travail vivant (ou travail réel) et travail prescrit. La reconnaissance en psychodynamique du travail, c\'est un concept qui est fondé sur deux jugements. Le **jugement de beauté**, c'est le jugement porté par mes pairs sur la qualité de mon travail. C'est la notion de bel ouvrage, de bel œuvre, c\'est-à-dire que c\'est l\'œil du professionnel qui connaît le métier. Et le deuxième jugement est le **jugement d'utilité.** C'est celui donné verticalement par la hiérarchie. Il se trouve qu\'actuellement dans les organisations du travail, on a assez rarement accès au jugement d\'utilité, donc on tient par le jugement des pairs. Les gens finissent par associer le jugement d'utilité avec les augmentations de salaire, ou des primes, ou l'avancement, etc. et dès qu'ils n'ont rien ils peuvent décompenser. Le jugement de beauté est très important, quand il y avait des collectifs, parce que maintenant on a tout fait pour les détruire et quelquefois quand ils veulent se constituer, on les en empêche. (C. Dejours) La reconnaissance des usagers ce n'est pas de la reconnaissance, c'est de la gratitude. La santé n'existe pas, si tout le monde se mettait nu on trouverait beaucoup de chose qui ne va pas chez chaque personne. En santé mentale, comme l'être humain est toujours en train de se défendre de l'angoisse, de la dépression et des conflits, on dit qu'ils sont tellement défensifs ou défendus que ça leur coûte une énergie folle. Donc ce qui nous intéresse c'est la dimension économique. Certaines personnes sont tellement défensives que cela se voit dans leur aspect physique, comme un vieillissement prématuré, une rigidité, leur façon de penser, leur façon de parler. A moins d'être un clinicien qui analyse cela rapidement, le premier sentiment que l'on va avoir c'est toujours un jugement sous-tendu par la projection. Jugement par rapport à la façon de s'habiller, la façon d'être (paraissant étrange, bizarre). Ça ne nous laisse pas tranquille, pas indifférent. Il y a quelque chose de pas normal. On parle de normal selon la définition philosophique de de la normalité, c'est-à-dire d'être normalement aliéné aux normes de la société. Les voies de décharge relient le préconscient comme une gare de triage. Ce qui est venu du réel est allé réactiver des représentations et des affects refoulés, maintenus dans l'inconscient, cela va pulser. Ce sont des tensions psychiques parce que la pulsion c'est de l'énergie. Le préconscient organise les voies de décharges des tensions psychiques. Grâce aux mécanismes de défense, le préconscient va avoir **3 moyens de décharger ou d'éliminer ces tensions** : - **[La décharge comportementale]** qui fait que l'on sort de nos gongs à un moment (ce n'est plus souple, adaptatif et nuancé), - **[La voie somatique]**, se traduit dans le corps, ça peut être des maladie, cancer, leucémie, etc. - **[La voie de la mentalisation]**, le sujet est capable de contenir cette énergie qui pulse Les 3 peuvent être en même temps, on a accès aux 3. Pour résumer, le réel réactive des représentations et des affects. Cette réactivation, c'est de l'énergie qui pulse qui vient se cogner à la barre de la censure, il y a alors refoulement ou pas et en passant dans la gare de triage qu'est le préconscient. La représentation et l'affect ne descendent pas systématiquement dans le préconscient. Ils descendent par petite quantité. Si les mécanismes de défense ne suffisent pas à négocier aussi bien la représentation que l'affect, alors si on est plus sanguin ça ira plutôt vers la décharge comportementale par exemple. Si le préconscient n'est pas très épais (le mille-feuille), il ne va pas bien jouer le rôle de soufflet et d'amortisseur, il y a alors fort à parier que la décharge se fera dans le corps de façon somatique. On parle alors de décompensation somatique. Ça peut être long et plus insidieux mais une fois que l'économie psychosomatique a trouvé son chemin de décharge, alors ça se répète. Et la troisième voie de décharge, la mentalisation, la voie royale et la voie la plus élaborée, permet de se contenir, le psychique fonctionne et on est capable de faire en sorte que ça ne nous atteigne pas, ou en tout cas de ne pas le montrer. Les résistances psychiques qui sont des défenses, tel que le déni, permettent de maintenir dans l'inconscient des choses difficiles, et sont aussi au service des bénéfices secondaires. Les bénéfices secondaires correspondent à une partie de la personne qui ne fait rien pour changer parce qu'inconsciemment elle ne veut pas. Le bénéfice secondaire est toujours inconscient. Il y a une partie de la personne qui trouve son compte à mettre en échec ou à ne pas réussir. Concept proche des bénéfices secondaire, c'est l'ambivalence, on n'a pas le désir assez fort pour faire les choses. Exemple : Je veux faire une formation, mais à chaque fois que j'appelle ça ne répond pas parce qu'aussi j'appelle à des moments hors plage de disponibilité. La voie de décharge comportementale est la plus répandue, la plus fréquente dans notre société, dans la cité, dans le social. Ce n'est pas la maladie qui est psychosomatique, c'est le sujet qui l'est. L'être humain est doté d'une psyché, d'un soma (le corps) et il est un être social. Concernant la santé mentale, les autres et surtout au travail sont les co-garants de la santé mentale. Si on est tout seul, il y a fort à parier qu'on ne va pas rester en bonne santé longtemps. Christophe Dejours dit que le champ social c'est le travail, l'école quand on est enfant, l'autre champ, c'est le champ érotique, toute notre vie affective, amoureuse, amicale, sexuelle. Il peut y avoir un effondrement identitaire si les deux champs dysfonctionnent en même temps, exemple, ça dysfonctionne dans la famille et dans le travail. Les personnes qui travaillent en usine et qui sont soumises à des cadences ont un défaut de rêverie et de mentalisation pour ne pas avoir d'accident et pour tenir la cadence. Mais à long terme elles ne pourront surement plus mentaliser. La répression pulsionnelle est au service de l'accélération de la pensée, donc de la sur-adaptation et l'accélération par nous-même de la cadence qui finira par devenir la norme. Le prix à payer sera surement les TMS (Trouble Musculo Squelettique), les liaisons par effort répétitif, un appauvrissement du fonctionnement psychique et ça transforme l'humain qui était vivant en une forme de robot des-affectivé. Les personnes, hyper stressées par le travail ou en surcharge de travail, qui vont aller faire du sport pour se délasser, vont en faite créer des endorphines qui vont venir apaiser le ressenti, l'éprouvé y compris physique, associé à la surcharge de travail, mais en fait c'est un système qui se renforce au lieu de se compenser, et cela peut créer une addiction. La différence entre intellectualisation et mentalisation : l'intellectualisation est du côté de la défense parce que c'est le privilège inconscient de la représentation au détriment de l'affect et la mentalisation, qui prend tout en compte, c'est la voir royale pour ne pas tomber malade. Le principe de réalité c\'est de différer la satisfaction du besoin de plaisir. La pulsion va choisir le plus court chemin pour satisfaire ce qu\'elle doit satisfaire. Souvent les malades somatiques ne rêvent pas parce qu'il n'y a pas de lien avec la conscience. La décompensation psychique est du côté de la maladie mentale, dépression, épuisement professionnel. Si la décompensation est grave, on peut faire éclore une psychose paranoïaque ou schizophrène. Des symptômes comme le « pétage de plomb », un raptus (état de crise aiguë caractérisé par une impulsion soudaine et irrépressible) de violence Dans le travail, l'employeur à l'obligation l'égale de tout mettre en œuvre pour protéger la santé mentale et physique des salariés. Article L4121 du code du travail. L'association c'est quand quelque chose me fait penser à autre chose. C'est souvent le cas dans les thérapies ou le patient est inviter à parler librement et à faire des associations libres. Travailler c'est souffrir, mais le destin de cette souffrance n'est pas joué. Travailler c'est combler l'écart entre le travail prescrit et le travail vivant. Donc combler en interprétant, en mobilisant son zèle, son intelligence, sa créativité, fait par définition souffrir. Cela se traduit dans le concret en traitant les pannes, les imprévus et les dysfonctionnements ; le réel résiste à la maîtrise. Christophe Dejours dit souvent que le réel nous désorganise tout le temps et que la souffrance va être générée par le fait qu'on n'arrive pas à maîtriser ce qu'on doit faire, le travail prescrit nous résiste. Il y a d'un côté le travail prescrit et de l'autre côté le travail vivant (travail réel en ergonomie). Je suis avec ma subjectivité au travail, un collègue qui fait le même travail que moi ne va pas appréhender ce travail de la même façon à cause des histoires singulières et différentes qui ont été vécues. Donc du fait de ma subjectivité au travail, il va y avoir autant de différence que de personnes à traiter la situation qui fait souffrir. C'est cette partie que les prescripteurs du travail ne voient pas ou ne veulent pas voir. Lorsqu'on commence un nouveau travail, on ne connait pas les gestes du métier et personne ne nous explique comment le réaliser, **le corps n'a pas encore intégré la sensibilité pour pouvoir faire correctement les tâches demandées** **(corps-propriation)**. La personne va donc échouer, il va devoir **convoquer son endurance.** Travailler c'est échouer et c'est donc être capable ou non de tolérer l'échec, de recommencer. Travailler c'est endurer la confrontation à l'échec, la panne, en vue de trouver une solution à l'imprévu, à l'inédit. Le Zèle, c'est ce qui permet de combler l'écart entre le prescrit et le réel, la souffrance alors éprouvée par cet échec va mobiliser l'investissement psychique au service de la recherche de solutions. Mais si on applique les procédures du prescrit à la lettre, le système se bloque, parce que le travail ne peut pas se réduire à une simple exécution de tâches. Le travail engage obligatoirement une activité de pensée, de conception. La grève du zèle c'est l'absence de mobilisation de l'interprétation subjective, la personne réduit son activité aux tâches du travail prescrit. « Travailler » opère par les habiletés individuelle, subjectives, qui viennent du corps et c'est par la sensibilité du corps, de l'éprouvé du corps, de l'expérience du corps, que le geste précède la pensée. Associé à la créativité, à l'intention, il y a alors appropriation, corpspropriation des savoir-faire. La dimension sociale du travail suppose l'articulation des intelligences individuelles formant les collectifs de travail. La personne est toujours en train de négocier avec le réel. Le réel externe réactive tout ce qui est dans le subconscient ou l'inconscient et la personne va réagir de manière vivante, ça va réactiver du matériau ancien qui appartient ou non à la personne, stocké dans son inconscient, et ça va pulser sur la censure, le refoulement va être relayé par certains mécanisme de défense et ça repart dans l'inconscient. Mais énergétiquement parlant, en termes de force et d'économie (puisque ça a un coût psychique) ça peut épuiser la personne. Si le fonctionnement psychique est souple adaptatif et nuancé, c'est parce que les mécanismes de défense sont nombreux, bien développés et sollicités en relais du refoulement, ils vont ainsi permettre de négocier avec ce réel qui nous désorganise, en gardant noter calme par exemple. [Il y a 3 destins de la souffrance lié au travail :] **1^er^ destin**, la souffrance ordinaire : la personne accroit sa sensibilité, développe des habiletés, endure et ça finit par porter ses fruits et elle éprouve du plaisir. C'est la normalité. La souffrance ordinaire c'est d'endurer et de tolérer la souffrance éprouvée à cause de l'échec parce qu'on laisse les personnes seules face à leur incapacité à réaliser le travail prescrit. La souffrance ordinaire peut ne pas attaquer pas l'estime de soi, on tolère de ne pas pouvoir faire les choses, on ne se dit pas qu'on est idiot. La personne va ruser, développer des habiletés soit en demandant à quelqu'un d'autre, soit la nuit, en rêvant, elle peut imaginer des solutions. Cela procure du plaisir et vient renforcer l'estime de soi. **2^e^ destin**, comme il y a des résistances qui m'empêche de réaliser le travail prescrit, la personne va mobiliser son intelligence et sa créativité et sa va porter ses fruits et rejoindre le 1^er^ destin, donc ça va apporter du plaisir et la personne qui trouvaille (P. Molinier crée le verbe trouvailler, mot-valise, à partir de trouver et travailler) le partage avec le collectif, ce qui accrois les règles métier. **3^e^ destin,** l'équilibre est rompu, Ce qui résiste ne peut pas être traité comme dans le 1^er^ ou le 2^e^ destin de la souffrance et ça entraîne une souffrance pathogène, c'est-à-dire qui entraîne la maladie. C'est à ce niveau que l'on peut retrouver des pathologies de la solitude, des formes de harcèlement moral, de harcèlement sexuel, on est dans des rapports humains de domination. Le destin qui va faire que la souffrance est pathogène, c\'est quand la subversion de la souffrance en plaisir ou en créativité ou au service de trouvailles, au service du travail et du collectif, échoue. Les personnes comme les collectifs peuvent alors développer des pathologies. Un collectif qui est malade c'est un collectif qui ne questionne plus les règles métier et ne discute plus du travail. La corpspropriation (Michel Henry) c'est quand le corps intègre par la sensibilité ce qu'a perçu la personne du geste de l'autre, et comment il s'approprie ce geste pour faire correctement et intuitivement les tâches qu'il doit faire. (Ex : faire du ski, ce n'est pas simplement mobiliser la pensée et l'intellect pour tenir en équilibre sur des éléments qui glissent, c'est de la corpspropriation). En allemand c'est Lieb, le corps érotique, le corps sensible et non le corps physique, körper. Les stratégies collectives de défense ont été identifiée dans les années 70. A cette époque Christophe Dejours menait des enquêtes dans le nucléaire, avec les pilotes de chasse et dans le bâtiment. Deux chercheuses Danièle Kergoat et Elena Hirata qui on fait remarquer que toutes les études avaient été faites dans des milieux professionnels masculins ont établi que les stratégies collectives de défense étaient toujours centrées sur la virilité. Les femmes ont également des stratégies collectives de défense mais elles n'ont pas le même rapport au réel et n'ont pas la même façon de se défendre de ce qui fait souffrir au travail. Elles encerclent la réalité, elles ne dénient pas, elle se confronte à cette réalité. Le dénie de perception la réalité chez les hommes, écrase la réalité, essaye de repousser la réalité, alors que chez les femmes l'encerclement de la réalité cherche à contenir cette réalité. Chez les femmes, la tentation du déni existe quand même, une forme d'indifférence par rapport à la douleur, mais ce qui est plus fréquent c'est la rigidité, la froideur et l'agressivité même entre femmes. Concernant les stratégies collectives de défense, les hommes vont dénier le danger en renversant par la conduite de bravoure et montrer qu'ils n'ont pas peur. La peur et l'angoisse sont différents, l'angoisse vient de notre psychisme, là où la peur c'est un danger réel. Si la personne a peur et qu'il le montre, il rappelle à tous les autres que c'est dangereux, alors le mécanisme de défense ne tient pas parce qu'on n'est pas situé sous la conscience mais en relation avec le réel, cela force donc la personne à construire, à intégrer de nouvelles défenses. Dans les stratégies collectives de défense viriles, tous ces métiers on en commun la valorisation du contrôle de soi et de la capacité à endiguer les émotions. Donc, en étant tout le temps dans ces défenses, on ne peut pas être câlin, laisser son armure au vestiaire quand on rentre à la maison. Les stratégies de défenses sont des constructions en lien avec le danger lié au métier. Ces défenses ne sont pas au niveau de la théorie du sujet (schéma de la première topique) mais au niveau du réel. Les stratégies collectives de défenses sont toujours liées au métier, à l'activité. L'auto-accélération est la stratégie individuelle de défense qui permet, lors d'une activité consciente de défense, de saturer le système perception conscience pour ne pas permettre la capaciter de rêverie. La personne ne se rend pas forcément compte. En psychanalyse et en psychosomatique on parle de répression pulsionnelle. La personne bloque ce qui pourrait être fluide dans le fonctionnement psychique. C'est une forme de robotisation, la personne est concentrée sur sa tâche et ne lui permet pas de s'évader dans ses pensées. (Ex : la prescription est de visser 110 bouchons, alors la personne va accélérer et va réussir à visser 110 bouchons) Le risque c'est de rester bloquer dans cette stratégie de défense, de casser ce qui fait qu'on est vivant et d'être un robot même hors travail. Il y aura un impact sur la vie de famille et sur l'épuisement professionnel. Il y a un phénomène d'usure à cause du coût psychique et physique qui entraîne une fatigue du corps et de l'esprit. Quelqu'un de vivant, c'est quelqu'un qui est en bonne santé physique et mentale et qui est capable de mentalisation suivant le schéma des mécanismes de défense expliqué sur la base de la première topique de Freud. Les règles déontiques, c'est à la fois les règle de l'art, comment faire du bon travail et les règles de déontologie. Elles sont partagées, discutées au sein d'un collectif de travail. Un groupe n'est pas un collectif si ce groupe ne discute pas du travail. Le collectif se met d'accord sur des règles, il y a des jugements de beauté et d'utilité et ça vient renforcer l'identité de la personne et son identité de métier. L'autorité ce sont des points de repère hiérarchisés et structurants. Quand l'autorité est défaillante, on observe de l'autoritarisme, à ce moment c'est l'arbitraire qui domine. Dans l'inconscient on est dans la représentation de chose. Par exemple, les exemples de situations discuté font écho à des représentations stockées dans l'inconscient. Alors que dans le conscient, on est dans la représentation de mot, grâce à lexique commun. Dans la souffrance pathogène, la personne attaque son estime de soi, sa confiance en soi, y compris dans son identité de métier. La personne n'a plus accès a ses ressources psychiques pour penser ce qui lui arrive, ou lui est arrivé, parce qu'il n'y a pas de collectif, il ne s'est jamais construit ou parce que le collectif est détruit. Ceci peut amener à de la décompensation psychique ou physique, voire les deux. Le symptôme est un compromis défensif **[Intelligence collective et coopérative]** Le concept d'intelligence collective vient des sciences sociales et des sciences du travail. Les 5 C (Créativité, compassion, collaboration, communication et réflexion collective) n'est pas un concept de PDT (Psychodynamique Du Travail), c'est une méthode reprise par les écoles de management, es écoles de commerce, mais le mot collaboration n'est pas utilisé en PDT (Psychodynamique Du Travail), ça ne marche pas en PDT. Le management par la peur repose essentiellement, d'une part, sur l'exploitation des compétences et les savoir-faire collectifs et d'autre part une forme de coopération réduite aux compatibilités. La compatibilité renvoie au Taylorisme (L'organisation scientifique du travail) et au Fordisme, sur les chaînes de montage, c'est la coopération avec l'objet technique qui caractérise l'intelligence individuelle et dans le même temps ce qui limite la possibilité de relation et de communication avec les collègues. Dans la France d'après-Guerre, sur les chaînes de montage étais mis les uns à côté des autres des personnes qui ne parlait pas la même langue. Ici, la compatibilité se réduit à se supporter physiquement mais ça ne veut pas dire qu'elle se parle. Aujourd'hui dans en entreprise quand un service va mal, on entend qu'il y a des conflits de personne mais pas des conflits de travail. On limite la possibilité de relations et de communication entre les salariés. Ça limite également les discussions sur le faire, les discussions sur le travail, éventuellement le rythme et sur la qualité. Il y a un risque d'effondrement identitaire, de maladie somatique ou de décompensation si dans l'environnement de travail la personne ne sait plus à quoi elle sert, pense qu'elle est inutile. En psychodynamique du travail, l'intelligence collective est abordée par le concept de coopération et la définition de l'activité déontique par les règles de métier. En psychodynamique du travail, tout comportement a un sens et toute conduite est adressée. Le clinicien du travail caractérise le travail vivant (réel) par sa part subjective, singulière et vivante. C'est-à-dire à partir des initiatives d'ingéniosité, d'inventivité déployées par ceux qui travaillent. L'organisation du travail pensée par le haut va se traduire par le mot coordination pour exprimer la nécessité que les savoir-faire soient pérennes, durable et arrimés à un ou plusieurs collectifs de travail. La coordination est donc du prescrit, mais la coopération n'en est pas. La coopération ce sont des gens de bonne volonté qui discute ensemble du travail. On distingue deux niveaux dans la coordination des intelligences. Le premier niveau est la prescription donnée par l'organisation du travail, c'est la prescription des relations entre les personnes, entre les travailleurs. C'est le management, l'encadrement qui fournit les prescriptions des bonnes relations du haut vers le bas. Le pouvoir de direction de l'employeur organise les statuts, les rôles, les domaines de compétences, la part prescrite avec qui on travaille, les horaires, les réunions, les congés, etc. On peut parler de culture d'entreprise ou de culture organisationnelle. Le deuxième niveau est la description des liens construits entre les personnes de bonne volonté en vue de réaliser volontairement une œuvre commune. Ça s'appelle la coopération et cette coopération mobilise les initiatives individuelles façonnées à partir des difficultés rencontrées en situation de travail. La coopération va permettre de combler les lacunes rencontrées dans l'organisation du travail telle qu'elle est prescrite. Les insuffisances individuelles vont alors être régulées et discutées. La dimension apportée par les liens de coopération est une unification des pratiques et c'est ça qu'on appelle les règles de travail. Les règles de travail sont construites par un collectif de travail, elles ne sont pas prescrites. C'est au cours de ces expérience de partages que la créativité individuelle ou les trouvailles, qui font sens dans la pratique de ce métier-là, peuvent être mise en visibilité et se transmettre. Ces découvertes individuelles doivent faire sens pour autrui, s'inscrivant dans la tradition, et présenter une efficacité par rapport au travail, elles doivent être reconnus par les collègues. Dans ces espaces de partage, le conflit n'est pas un problème, la coopération procède de prise d'accord. Damien Cru qui définit dès 1988 ce qu'est un collectif de travail a permis d'analyser les règles de travail et a montré quatre dimensions pour les traduire : - **Les règles techniques** : ce sont les règles qui organisent les activités, les façons de faire avec les matériaux, par exemple, les outils ou les procédures. Exemple, le tailleur de pierre va apprendre les règles techniques pour sculpter et découper la pierre mais c'est parce qu'il s'approprie, se corpsproprie, des techniques, qu'il va ressentir dans son corps comment faire, à partir de sa sensibilité au contact. « Les savoir-faire de prudence sont acquis à partir de la connaissance subjective de la matière en lien avec a sensibilité au contact renouvelé et répété de la pierre. » - **Les règles sociales** : Ce sont les règles qui organisent les relations entre les travailleurs d'une équipe, mais aussi les relations entre hiérarchies subordonnées, dans le but de relations compréhensives. Ces règles sociales sont basées sur la convivialité et le vivre ensemble, qui signent l'intérêt commun partagé dans le travail. La convivialité est soutenante, il y a de la discussion sur le travail. C'est ce que l'on va appeler la convivialité stratégique. Les règles sociales s'abîment en premier quand la discussion sur le travail est détériorée ou supprimée. - **Les règles langagières** : Elles permettent l'intercompréhension au sein du collectif. Elle se présentent sous la forme de vocabulaire de métier et de jargon. (Le jargon est marqué par les défenses) Les néologismes, les acronymes sont complètement étrangers à des gens qui viennent évidemment de l'extérieur, parce qu'ils sont liés à l'expérience de travail. Le vocabulaire de métier permet aussi d'économiser des explications complexes, de gagner du temps dans l'intercompréhension rapide ente gens de métier. Le danger, c'est le syncrétisme ou l'économie de la pensée des travailleurs. Les gens vont plus vite, il y a de la pensée et certaines choses sont passées sous silence, le tout marqué par les défenses. - **Les règles éthiques** : Elles se réfèrent à l'ethos de métier et concerne les valeurs communes et les normes de référence qui organisent l'activité. La question est de savoir ce qui est juste et ce qui est injuste au regard d'une situation de travail. Les critères de justice ou d'injustice ne peuvent pas être décrétés de l'extérieur et c'est à partir de la discussion contradictoire entre collègue que l'on peut dire ce qui est juste ou non. La compassion, c'est un sentiment noble qui permet de se mettre à la place de l'autre dans le fait qu'il a des ressources en lui pour s'en sortir. Ce n'est pas de la pitié. L'empathie, c'est est proche de ces émotions, savoir ce que ça fait vibrer en moi. Il existe 3 formes de coopération **[Horizontales]** : Concerne les pairs qui réalisent le même métier. **[Verticales]** : Elle relève du lien entre salarié et la hiérarchie qui doit arbitrer pour maintenir la stabilité de l'organisation du travail quand ces arbitrages sont en lien avec la connaissance réelle du travail. Il y a une dimension de l'autorité qui repose sur la compétence technique. L'autorité repose sur la compétence technique conférée par le jugement que les subordonnés portent sur l'utilité de la contribution. Il doit y avoir un effort du bas vers le haut et du haut vers le bas, de vouloir entendre et comprendre le travail. **[Transversales]** : concerne les relations avec les clients ou les bénéficiaires du travail. L'espace de délibération va désigner un temps pendant lequel les gens confrontent leur point de vue sur la manière de travailler, les différents arrangements ou aménagements qu'ils ont trouvés pour tordre ou ruser avec le réel. Que ce soit sur du technique, des machines ou que ce soit dans des situations de travail tertiaire, d'accompagnement de personnes, etc. Les gens discutent de la pratique, des règles communes issu d'une technique partagée de travail. Il faut que la confiance soit construite, parce que sinon la parole n'est pas possible. La personne qui parle s'expose en expliquant comment elle travaille différemment des autres, ça permet de mettre en évidence ses réussites et ses échecs. Ces règles de travail peuvent-être intégrées aux règles de travail qui existent déjà qui vont évoluer et venir transformer l'organisation du travail. Ça permet de construire des règles communes. La qualité de la délibération va avoir pour conséquence la lutte contre l'isolement, donc la solitude, mais aussi la prévention de la violence. Sans espace de discussion il n'y a pas de possibilité de réguler la domination. Même si les gens ne sont pas d'accord, ils discutent, il y a un débat contradictoire et les personnes se respectent pour trouver un accord normatif, c'est ce qu'on appelle l'activité déontique. Le stress est physiologique et tout notre arsenal défensif, hormonal, cérébrale va aller retrouver un équilibre qui s'appelle l'homéostasie, mais si on s'habitue, le corps s'habitue également à avoir un niveau d'exigence de tout faire en même temps, de mal parler aux gens. L'acrasie, la faiblesse de la pensée. Le problème avec le stress c'est que tout le monde l'utilise pour tout et pour rien. Il faut creuser et faire émerger les symptômes du stress, tels que la fatigue, le manque de sommeil, des problèmes liés à l'organisation du travail, l'équilibre vie perso et vi pro. La clinique du travail c'est être dans la matérialité concrète de l'activité du salarié ou de l'équipe. Il n'y a pas de coopération sans discuter du travail. Discuter du travail c'est définir des règles, se les approprier. Entre les anciens et les nouveaux peut apparaître des conflits qui permettent de discuter sur la méthode. Il va donc y avoir des accords normatifs concernant les règles métier propre à ce métier-là, c'est ce qu'on appelle l'activité déontique. Ces règles déontiques vont s'imposer et être légitimé par la compétence métier et la discussion. **[La coopération défensive des stratégies collectives de défense.]** Les travailleurs ne sont pas passifs, ils ne conscientisent pas qu'ils sont en souffrance et ils vont agir sur les contraintes de travail. Il est important d'identifier ce qui relève de la théorie du sujet, de l'histoire singulière de la personne, comment elle se défend au sens des mécanisme de défense inconscient pour de défendre contre l'angoisse, la dépression et les conflits et rester vivant, mais également au sens des stratégie collectives de défense ou des stratégies individuelles de défense par rapport au réel. Les travailleurs construisent des stratégies de défense collectives et individuelles pour se protéger de la souffrance. Ces défenses vont orienter la façon de penser et d'agir. Pour éviter, autant qu'il est possible la perception de ce qui fait souffrir. On ne conjure pas la souffrance aussi facilement, mais on met en place des défenses qui nous évite de voir, entendre, sentir, ce qui nous alerterait et qui ferait qu'on conscientiserait le fait d'être en souffrance. On parle alors de dénis de perception de la réalité. Ces défenses revêtent une dynamique conservatrice parce qu'elles permettent d'endiguer ce qui fait souffrir, de contribuer au maintien de la souffrance et de sa pérennisation. Les stratégies de défense entretiennent des liens avec l'intelligence et la pensée, si la coopération s'appuie et facilite le développement de l'intelligence, elle peut être au service d'un rétrécissement de la pensée. Les stratégies de défenses sont construites en relation avec l'activité professionnelle et le métier. Recevoir quelqu'un en thérapie, c'est remettre la personne au travail de la pensée Quand la coopération est défensive, elle va être au service de la restriction de la pensée. La coopération délibérative qui est du côté de l'accroissement, des règles de métier, du collectif et individuellement une redistribution, de l'estime de soi, de l'autre côté, avec le déni de la perception de la réalité, de ce qui fait souffrir, est une coopération défense au service du rétrécissement de la pensée. Devant un danger énorme, on cherchera peut-être à l'amoindrir, c'est de l'euphémisation, de l'évitement. C'est la rationalisation (mécanisme de défense qui porte à la fois sur l'intra-individuel psychique) Toutes ces défenses modifient et justifient les affects, les pensées et les états mentaux. Il n'y a pas de travail sans défense. De l'efficacité des défenses dépendra en partie le sort du sujet. Va-t-il vers une maladie mentale, une maladie somatique ou par la sublimation, il réussit à construire l'accomplissement de soi. Les stratégies de défense ne sont pas conscientes, mais elles sont intentionnelles. L'énigme de la normalité c'est de voir que des personnes tombent malades dans certaines circonstances de travail mais que d'autre personnes, dans les mêmes conditions de travail ne tombent pas malade. Grâce à la sublimation. En psychodynamique du travail on travail avec la théorie du sujet, les sciences sociales et les sciences du travail. Le risque est partagé par tous les membres de l'équipe et ce risque doit être combattu par tous. Les stratégies collectives de défense ne modifient absolument pas le risque, mais agissent dans l'ordre d'une maîtrise symbolique. Le fait d'avoir transformer des représentations de danger en non-danger par évitement, déni, permet d'avoir quasiment un comportement normal, comme s'il avait réussi à sortir la peur de leur fonctionnement psychique. Les stratégies de défense réduisent le champ de la pensée, le champ de la conscience du monde réel, parce que dès qu'on pense, on convoque l'angoisse, donc c'est pour ne pas penser sa souffrance et ce qui fait souffrir. Toutes les stratégies de défense vont avoir un impact cognitif. Même si les stratégies de défense protègent dans un premier temps, elles vont se radicaliser, épuiser le fait d'être vivant, la pensée, etc. La personne ne va plus avoir de relation souple, adaptative et nuancée avec le monde, ça va être très rigidifié. Maintenir le déni au niveau de la pensée, c'est le maintenir au niveau du langage en ne parlant pas, parce que parler de ce que l'on fait, c'est faire exister ce qui est fait, c'est penser ce qui est fait et ipso facto convoquer la peur. Les stratégies de défense produisent aussi des interdits de dire. Le travail du clinicien est de rechercher ce sur quoi porterait les interdits de dire. Les personnes ne sont pas contraintes d'adhérer aux stratégies collectives de défens, mais si elle ne participe par ou n'intègre pas ces stratégies, les personnes seront désolidarisées du collectif, et elle risque d'éprouver de la solitude. Dans les groupes mixte (hommes et femmes), les stratégies de défense sont façonnées par la matérialité du travail, mais pas par le sexe biologique des individus. **[Radicalisation défensive et échec de la coopération = Idéologie défensive]** Les défenses ne sont pas les garant de la santé et de l'accomplissement de soi, parce que ça coûte. Parfois le collectif peut-être à l'origine d'un déchaînement de violence. Par exemple, si une situation anxiogène s'aggrave, que la menace s'accroît, ça va déclencher des violences individuelles et collectives. Il va y avoir un climat de tension, et si le collectif est encore un peu préservé, il va identifier un ennemi commun, et certain vont adhérer et d'autre non, ce qui va cliver l'équipe. L'idéologie défensive est la défense des défenses. Les gens qui ont ces comportements violents, c'est comme si individuellement et collectivement, ils essayent de conserver les défenses, mais ces dernières craquent et ne font plus ce qu'elles étaient supposées faire initialement. On ne parle plus de travail à ce moment. L'idéologie défensive ou les idéologies défensives de métier sont la forme radicalisée des stratégies collective de défense qui peuvent apparaître quand la situation est bloquée et que le rapport au réel est perdu. Pour repérer les idéologies défensives, il faut repérer s'il y a défense pour lutter contre la souffrance, dans ce cas là c'est une stratégie collective de défense, sinon s'il y a défense pour se défendre et que ça devient un but en soi, il y a bascule dans l'idéologie défensive. Dans l'idéologie défensive, il y a une perte de contact avec le réel, voire avec le réel de métier et l'idéologie ne sert plus le travail. La perte de contact avec le réel et le réel de métier est un très bon indicateur de l'idéologie défensive. Quand il y a un collectif qui fonctionne, il n'y a pas de pathologie de la solitude. Si quelqu'un va mal dans sa vie privée ou si le chef le maltraite, le collectif intervient pour recadrer le chef. En tant que psychologue du travail, il faut toujours être didactique et dire pourquoi travailler c'est souffrir. Pourquoi le destin de cette souffrance n'est pas joué. Il faut faire attention parce que comme le dit Christophe Dejours en reprenant un adage en médecine, on ne cherche que ce qu'on connaît. AKRASIE : Faiblesse ou paraisse de la volonté. C'est aussi défensif. « Ce n'est pas moi qui organise le travail », « je ne suis pas payé pour ça », « ce n'est pas dans ma fiche de poste » L'akrasi est une forme de bêtise, je me déresponsabilise et je laisse la responsabilité aux autres. Ça va avec la pensée d'emprunt, c'est-à-dire faire sien quelque chose qui est pré-pensé par d'autres, comme avec certaines chaînes d'information en continue qui on un discours orienté et qui permet au gens de reprendre ce discours préparé. Le grand renversement théorique de Christophe Dejours était d'observer que des gens qui sont dans des conditions de travail très difficiles, voire épouvantable, ne tombent pas malade. Il a alors pu observer que les personnes capables de mobiliser leur créativité, de sublimer, c'est-à-dire d'apporter une énergie psychique et créative par rapport à ce qui les fait souffrir, ne tombent pas malade. **Travailler c'est se transformer soi-même, ce n'est pas seulement produire, c'est aussi vivre ensemble.** C'est pour ça que l'on parle de qualité de vie au travail et de convivialité. La QVT est à l'origine un aspect juridique. **[Les pathologies de la solitude]** Si les stratégies collectives de défense se radicalisent et nous conduisent à l'idéologie défensive, il va y avoir des clans et des personnes qui vont s'écarter d'elle-même des activités de convivialité de l'équipe. Le plus souvent on ne questionne pas à partir de quand et pourquoi les personnes décident de ne plus participer au collectif de convivialité prescrite ou non. Les singletons sont des personnes qui travaillent de manière isolée, par rapport à leur service d'appartenance, même si elles sont sur un site où il y a d'autres salariés. La question du vivre ensemble au travail n'est pas questionnée, sauf sous l'angle de la convivialité prescrite, qui comme par magie, devait apaiser les conflits de travail. En français on parle de solitude physique et de solitude moral. On peut être entouré de plain de gens et être dans une solitude morale majeure. Les managers peuvent être beaucoup dans le déni de perception de la réalité, ils savent, mais en même temps ils ne veulent pas savoir. C'est sous-tendu par le clivage. Une des pathologies de la solitude peut être une radicalisation de ses propres défenses du côté du périmètre de travail de la personne, elle ne parle plus avec les autres, elle se dit savoir ce qu'elle a à faire. La personne ne va plus être dans des échanges sociaux nécessaires pour la bonne santé de la personne. Ça peut amener au suicide, à la paranoïa, à l'éclosion de la décompensation de la santé mentale qui peut en effet conduire au suicide ou à l'éclosion d'un délire. Quand la structure psychique s'effondre c'est le passage à l'acte hétéro-agressif. Comme dans le film « De bon matin » où le protagoniste ne décompense pas sur le plan paranoïaque mais oubli l'interdit « tu ne tueras point » et « on se ne fait pas justice soi-même ». Décompensation : il faut penser à compensation, c'est-à-dire ce qui s'est façonné depuis qu'on est né, même peut-être avant notre naissance, par intégration successive de toutes les compétences du corps et de la psyché. On va parler de personnalité compensée, c'est-à-dire qu'on est souple, on fonctionne avec soi-même, avec les autres, on est adaptable et adapté au réel. Donc la décompensation, c'est le fait que ça s'écroule. Freud disait de la psyché, c'est comme un cristal, et si le cristal s'abîme, il se fracturera là où il y avait une petite ligne de fragilité. Dons si la personne est sensitive et si elle décompense, c'est-à-dire que la structure psychique ne pas lui permettre de se défendre de qui lui arrive, son organisation psychique vas s'écrouler. A ce moment-là, la personne peut éclore ou faire émerger une paranoïa avec délire ou pas. (La paranoïa, c'est souvent le délire de persécution) ça peut-être une bouffée délirante aiguë rapide et brutale. Si la personne est nevrotico-normal la décompensation sera plutôt sur le versant de la dépression de façon lente et silencieuse. En faisant référence aux voies de décharge des tensions psychique, il est possible qu'une personne se défende longtemps de sa souffrance au travail, et puis qu'il y ait un phénomène d'usure. Ça peut marcher pendant un certain temps, mais un jour c'est insuffisant et il y a quand même une décompensation somatique, et par exemple, l'éclosion d'une maladie. La décompensation comportementale être facilement repérable, c'est quelqu'un qui pète un plomb en réunion. Il est possible de mentaliser, de critiquer son comportement et aller s'excuser auprès de la personne et conscientiser son geste. Si la personne est nevrotico-normal, en principe, elle n'est pas trop dans ce fonctionnement, où il faut que la coupe soit pleine depuis longtemps et alors ça explose. Les personnes qui sont beaucoup dans la décharge, c'est souvent des « astructures », on dit des « état-limites ». Pour comprendre la décompensation, on peut imaginer tenir un verre et d'un coup il tombe et se fracasse. La décompensation, c'est la même chose, là où c'était uni, compensé, c'est en morceau. Alors si la personne est psychotique, sachant que l'angoisse du psychotique c'est l'angoisse de morcellement, donc la personne est littéralement en morceau. Si au contraire, elle est névrotico-normale, elle ira plutôt sur un mode dépressif parce ça va être un écroulement narcissique. Dans un service qui était contre une salariée, même en essayant d'engager une discussion entre tout le monde, on peut observer que c'était trop bloqué sur des idéologies défensives où il n'est plus possible de convoquer le réel du travail, d'écouter l'autre, parler du travail. Moins un individu est intégré, plus il est exposé au risque de suicide. Depuis 1990 les suicide sont de plus en plus fréquent sur le lieu de travail. Pour expliquer qu'une personne s'est suicidé, on va convoquer des failles psychiques et pour autant en psychodynamique du travail on étudiera tous les individus avec les mêmes contraintes de travail et d'organisation du travail pour voir si tous se suicide ou non. Christophe Dejours récuse la séparation entre le travail et le hors-travail. On devrait faire passer des examens cliniques à tous parce qu'on ne sait quel est l'état de leur physiologie, ils sont peut-être en décompensation lente. On peut avoir été épanoui dans son travail pendant un certain temps, il n'y a pas de fragilité, de vulnérabilité particulière puis à un moment donné ça va se transformer en quelque chose d'insupportable. Le passage à l'acte brutal est un raptus suicidaire. Christophe Dejours interroge le chemin causal qui mène au suicide, l'histoire infantile qui se rejoue dans le travail, et est-ce qu'il y a la possibilité d'accroitre ce qui est mis de soi dans le travail, l'estime de soi. C'est la voie royale de la sublimation, il y une résonnance symbolique dans le travail avec le qui on est, d'où on vient, l'éducation qu'on a reçue, etc. La difficulté c'est de conscientiser à quel moment on se met en danger, où on va altérer le corps, voire la santé. Parfois il est impossible de dire non, mais on peut au moins penser que ce n'est pas normal. C'est pour ça qu'il y a l'article L4121 du code du travail qui oblige l'employeur à tout mettre en œuvre pour protéger la santé physique et mentale de ses salariés. En psychodynamique du travail, tout comportement ou conduite a du sens et tout comportement est adressé, l'idée pour le praticien est de se demander ce qu'il faut qu'il lui arrive aussi pour qu'il puisse être à la place ou vivre la même chose que la personne qui est en train de raconter ce dans quoi elle est prise. Notre équilibre pour notre santé mentale, c'est d'avoir cette double reconnaissance dans le champ social, c'est le travail quand on est adulte, et la reconnaissance dans le champ érotique, c'est la vie amoureuse, affective, amicale, etc. La souffrance éthique, c'est quand on est contraint d'avoir des pratiques ou de faire des choses que notre conscience morale réprouve. (Cf médecin aujourd'hui) A quel moment la souffrance éthique va-t-elle se retourner en collaboration, c'est-à-dire que le médecin va adhérer au système dans lequel il est pris. Exemple en réa, la personne ne se réveille pas, et bien le médecin peut prélever des organes parce que ça rapporte de l'argent. On approche souvent le suicide dans la société par le stress et deuxièmement par l'analyse structuraliste du suicide. Selon Jean Bergeret, la causalité viendrait du terrain psychique où la personne est prête à passer à l'acte. On est du côté de la fragilité identitaire et pas du tout du côté du travail. On est au niveau du déterminisme social, on interroge les contraintes de travail et le type de gouvernance, mais la question des défenses n'est pas soulevée. Enfin arrive la psychodynamique du travail, avec Christophe Dejours qui analyse le chemin causal. Le but est d'identifier la chaîne de responsabilité. Qu'est-ce qui dans l'organisation du travail n'a pas permis d'empêcher le passage à l'acte suicidaire ? En psychodynamique du travail il faut se poser les questions suivantes : - Quel était le travail de la personne ? - Quand quelle organisation du travail ? - Est-ce que des choses avaient changées ? Exemple de personnes qui travaillent en laboratoire est devait être formées à l'usage d'une nouvelle machine. A l'origine la formation dure 2 jours mais, ils n'en font qu'une à cause de l'organisation du travail, du coût, etc. Mais le formateur va bien signer que les formations ont été faites. La variable d'ajustement dans ce cas-là est l'économie psychique de la personne, l'angoisse... Les personnes pensent donc qu'elles ne vont pas y arriver, est-ce qu'elles font les choses correctement, avec les bons réglages, etc. On parle de travail empêcher. Quand on écoute quelqu'un on accuse réception de l'éprouvé de la personne en laissant le jugement de côté. On ne remplace jamais quelqu'un parce qu'on est tous avec notre subjectivité au travail, on remplace donc quelqu'un à son poste, ou on le succède mais on ne remplace pas quelqu'un.

Use Quizgecko on...
Browser
Browser