Macroéconomie 3 - Cours PDF

Summary

These lecture notes cover macroeconomics 3, focusing on the labor market during the 2024-2025 academic year. The document details various concepts related to the labor market, including theoretical models and the role of firms and households.

Full Transcript

Année universitaire 2024 - 2025 Macroéconomie 3 Mauro Napoletano [email protected] Licence 2 Economie – Gestion, SOE ELMI, Université Côte d’Azur Plan du cours 4 chapitres 1. Chapitre introductif 2. Le marché du travail 3. L’équilibr...

Année universitaire 2024 - 2025 Macroéconomie 3 Mauro Napoletano [email protected] Licence 2 Economie – Gestion, SOE ELMI, Université Côte d’Azur Plan du cours 4 chapitres 1. Chapitre introductif 2. Le marché du travail 3. L’équilibre macroéconomique 4. La politique économique Chapitre 2 Le marché du travail Plan de la séance 2. Les modèles théoriques pour l’analyse du marché du travail ü Taux de chômage structurel et conjoncturel ü L’analyse classique du marché du travail ü Imperfections de marché et chômage ü Le modèle WS/PS (début) Lectures conseillées ü Les fondamentaux de la macroéconomie à l’ISEM (disponible à la BU) Ø Chapitre 7. ü L’économie, CORE (e-book librement accessible à https://www.core-econ.org/the-economy/fr/ ) Ø Chapitre 9. L’analyse classique du marché du travail L’analyse Classique du marché du travail Ø Le cadre d’analyse ü En première analyse, nous pouvons étudier le marché du travail sous les hypothèses Classiques de concurrence pure et parfaite Þ Le marché du travail est un marché comme les autres. Þ La confrontation de l’offre de travail qui émane des ménages et de la demande de travail qui émane des entreprises permet de définir un salaire réel d’équilibre. P Dans ce cadre d’analyse, une parfaite flexibilité du salaire réel permet toujours d’atteindre le plein emploi. Þ Le chômage ne peut être que volontaire. L’analyse Classique du marché du travail Ø La demande de travail ü En réalité, il existe un très grand nombre de firmes dans l'économie. Pour éviter les complications liées à l'agrégation des comportements individuels, nous raisonnerons à partir d'une firme représentative qui désire maximiser son profit. Celui-ci s'écrit : p= P Y-w L-c K p = P F ( L,K ) - w L - c K ü Les firmes évoluent sur des marchés parfaitement concurrentiels, elles prennent donc les prix du produit (P) et des facteurs de production (w et c) comme étant donnés. L’analyse Classique du marché du travail Ø La demande de travail ü Pour maximiser son profit, la firme représentative doit déterminer la quantité optimale de travail à utiliser. ü Mathématiquement, maximiser la fonction de profit revient à déterminer la quantité de travail qui permet d'annuler sa dérivée première : ¶p Max p Þ =0 L ¶L ¶p = P FL¢ - w ¶L L’analyse Classique du marché du travail Ø La demande de travail ü La firme représentative maximise son profit lorsqu'elle utilise une quantité de travail telle que : ¶p = P FL¢ - w = 0 ¶L w P FL¢ = w Þ FL¢ = P Þ Le profit de la firme est maximum lorsque la quantité de travail utilisée est telle que la productivité marginale du travail est égale au taux de salaire réel. L’analyse Classique du marché du travail Ø La demande de travail ü Puisque la productivité marginale du travail est décroissante, la demande de travail de la firme représentative est une fonction décroissante du salaire réel. w/P LD L L’analyse Classique du marché du travail Ø L'offre de travail ü Les individus offrent la quantité de travail qui leur permet de maximiser leur utilité (leur bien-être) sous une contrainte budgétaire ü Considérons d’abord la contrainte budgétaire. Supposons que un travailleur a 24 heures et qui peut en dédier Z heures au temps libre et 𝐿 = (24 − 𝑍) au travail. Chaque heure de travail est rémunérée à un taux de salaire réel égal à W/P. ü La contrainte budgétaire montre la dépense maximale de consommation 𝑐 que le travailleur peut atteindre (au maximum) avec son travail 𝑊 𝐶=. (24 − 𝑍) 𝑃 L’analyse Classique du marché du travail La pente de la contrainte budgétaire est égale au salaire réel W/P L’analyse Classique du marché du travail Ø L'offre de travail ü L'utilité du travailleur est supposée être une fonction croissante de la quantité de biens et services consommée (C) ainsi que de la quantité de temps libre dont ils peuvent bénéficier (Z) : U = U ( C, Z ) U¢C > 0 et U¢¢C < 0 U¢Z > 0 et U¢¢Z < 0 L’analyse Classique du marché du travail Ø L'offre de travail ü Les individus sont confrontés à un dilemme : û S'ils offrent plus de travail, ils percevront un salaire plus élevé et pourront consommer plus, ce qui va accroître leur utilité ; û Cependant, augmenter leur offre de travail les conduit à réduire leur temps de loisir, ce qui va diminuer leur utilité. L’analyse Classique du marché du travail Les courbes d’indifférence du travailleur ü Le taux marginal de substitution entre consommation et temps libre (TMS) mésure la pente d’une courbe d’indifference ü Le TMS décroît tout au long de la même courbe A d’indifference Consommation B CI3 CI2 CI1 Heures de temps libre L’analyse Classique du marché du travail Le choix optimal (A) est caractérisé par l’égalité entre TMS et taux de salaire réel w/P L’analyse Classique du marché du travail Ø L'offre de travail ü Supposons une hausse du salaire réel. Celle-ci va avoir deux effets contraires sur l'offre de travail des individus : û Un effet de substitution : le salaire réel est à la fois le prix d'une heure de travail et le prix d'une heure de loisir. Si le salaire réel augmente, les individus vont être incités à travailler plus pour pouvoir consommer plus de biens et services car le prix relatif du loisir augmente ; û Un effet revenu : l'accroissement du salaire réel rend les salariés plus riches car chaque heure travaillée rapporte plus. Ils pourront donc accroître leur consommation sans même être obligé de travailler plus. Ils vont alors être tenté de consommer également plus de loisir, réduisant ainsi leur offre de travail. L’analyse Classique du marché du travail Ø L'offre de travail ü L'effet global d'une hausse du salaire réel dépend de l'importance relative de l'effet de substitution et de l'effet de revenu. ü Si l'effet de substitution l'emporte, une hausse du salaire réel induira une augmentation de l'offre globale de travail. ü Si l'effet de revenu l'emporte, une hausse du salaire réel provoquera une diminution de l'offre globale de travail. Note : On suppose généralement que l'effet de substitution l'emporte toujours et que l'offre globale de travail est une fonction croissante du salaire réel. L’analyse Classique du marché du travail L’analyse Classique du marché du travail Ø L'offre de travail ü La courbe d’offre de travail montre aussi le salaire de réservation des travailleurs ü Le salaire de réservation est défini comme le salaire pour lequel les travailleurs seraient indiffèrent de continuer chercher un emploi mieux payé ou d’accepter le w/P travail qui leur est proposé LS N L’analyse Classique du marché du travail Ø L'équilibre sur le marché du travail ü Dans le modèle Classique, le marché du travail est un marché comme les autres. Il est ainsi supposé parfaitement concurrentiel. ü C'est la parfaite flexibilité des prix (ici du salaire réel) qui assure l'atteinte d'un équilibre entre l'offre et la demande globale de travail. ü L'équilibre du marché correspond à une situation de plein emploi : tous les individus qui souhaitent travailler au taux de salaire en vigueur (ici le taux de salaire d'équilibre) trouvent un emploi. ü Seule l'existence de rigidités des des salaires réels pourrait expliquer l'apparition du chômage si elles generent un taux de salaire en vigueur sur le marché était supérieur au taux de salaire d'équilibre. L’analyse Classique du marché du travail Ø L'équilibre sur le marché du travail LS w/P ( w P) * LD N* N L’analyse Classique du marché du travail Ø Les effets de l’introduction d’un salaire minimum supérieur au salaire d’équilibre dans le modèle classique LS w/P Chômage 𝑤 𝑃 !"# 𝑤 ∗ E 𝑃 LD L* L Imperfections de marché et chômage Imperfections de marché et chômage ü L’analyse Classique du marché du travail considère que le marché du travail est un marché comme les autres. ü De plus, elle fait l’hypothèse que les travailleurs et les firmes ne peuvent pas fixer les salaires et des prix ü Cette hypothèse est clairement en contraste avec le fonctionnement des marchés du travail réels dans lequels les salariés et les entreprises ont un pouvoir de marché dans la fixation de salaires et des prix ü Le pouvoir de marché des firmes et de salariés conduit à un salaire réel d’équilibre fixé à un niveau supérieur au salaire de réservation des travailleurs et l’émergence d’un chômage structurel ü Ce type de chômage et aussi dit d’équilibre (ou naturel) ü Dans cette perspective, un niveau de chômage positif est en effet nécessaire pour équilibrer les revendications des salariés (en termes de pouvoir d’achat) avec les objectifs des firmes (en termes de taux de profits) Imperfections de marché et chômage Ø Les facteurs qui peuvent affecter le pouvoir de négociation des travailleurs 1) La nature de l’emploi et le niveau de qualification du travailleur. Les travailleurs peu qualifiés ont typiquement un pouvoir de négociation très faibles car ils peuvent être facilement remplacés. Au contraire, une firme aura beaucoup plus de difficultés à remplacer un travailleur très qualifié, qui a montré des bonnes compétences 2) Le taux de chômage. Un taux de chômage faible implique que les firmes ont plus de difficulté pour trouver des bons remplaçants. Cela augmente le pouvoir de négociations des travailleurs. Au contraire, un taux de chômage élevé comporte plus de compétition entre travailleurs et un faible pouvoir de négociation faible Imperfections de marché et chômage Ø Les facteurs qui peuvent affecter le pouvoir de négociation des travailleurs 3) Le rôle des syndicats. En négociant collectivement pour les travailleurs d’une entreprise ou d’un secteur d’activité, les syndicats ont un pouvoir de négociation qu’ils mettent prioritairement au service des personnes qui sont déjà en emploi 4) Les effets désincitatifs de certaines politiques publiques. Certains économistes suggèrent que les politiques publiques d’aide aux travailleurs qui perdent leur emploi peuvent avoir des effets pervers involontaires : Þ Des allocations chômages « trop généreuses » peuvent augmenter le salaire de réservation des travailleurs et réduire l’incitation des chômeurs à retrouver un emploi le plus rapidement possible Þ Les restrictions aux licenciements peuvent augmenter la difficulté des firmes à remplacer les travailleurs et augmenter le pouvoir de négociation des employés Imperfections de marché et chômage Ø Pouvoir de marché des firmes et fixation des prix ü Enfin, les firmes peuvent influencer le taux de salaire réel à travers la fixation des prix ü En effet, différemment de la concurrence pure et parfaite, les firmes ont un pouvoir de marché (concurrence imparfaite) et elles fixent les prix des biens et services à un niveau supérieur au coût marginal (taux de marge ou mark-up) ü Le pouvoir de marché des firmes et une fonction décroissante du niveau de concurrence dans le marché des biens et services ainsi que des barrières à l’entrée de nouvelles firmes dans les marchés ü En fixant leur prix, les firmes déterminent le niveau général des prix et donc, indirectement, le taux de salaire réel Le modèle WS/PS Le modèle WS/PS ü On peut formaliser les effets des facteurs que determinent un salaire supérieur au salaire de réservation la relation suivante, aussi appelée wage-setting relation (WS) 𝑊 = 𝑃 ! 𝐹 𝑢, z - + ü Le salaire nominal W est modélisé comme une fonction : û du niveau général des prix anticipé Pe ; û du taux de chômage u ; û D’un ensemble d’autres éléments qui peuvent accroitre le pouvoir de négociation des salariés et qui sont capturés par une variable « fourre-tout » z (exemple : le niveau des allocations chômage, le taux de sindacalisation, le niveau de restrictions aux licenciements, etc…) Le modèle WS / PS Ø La courbe WS 𝑊 𝑊 𝑃% = 𝐹 𝑢, z 𝑃% - + WS(z) u Le modèle WS / PS Ø La courbe WS 𝑊 W = 𝐹 𝑢, z 𝑃% P - + WS’(z’>z) WS(z) u Le modèle WS / PS Ø La courbe PS ü Le comportement des firmes dans la fixation des prix est capturé par la courbe PS (price-setting relation) ou courbe des prix ü Plus précisément le niveau général des prix P est fonction : û Du coût marginal de production des firmes ; û Du taux de marge appliqué par les firmes. P Considérons la fonction de production la plus simple qui soit : 𝑌 = 𝐴𝑁 Y: niveau de production A: productivité du travail N: niveau d’emploi Le modèle WS / PS Ø La courbe PS ü Sous ces hypothèses le coût total de production est simplement égal au salaire nominal W, multiplié par le niveau d’emploi N, et la fonction du coût total 𝑇𝐶(𝑌) devient Y T C(Y ) = W A ü Il en suit que le coût marginal de production est égal au ratio W/A, c’est à dire le ratio entre salaire W et productivité du travail A ü Enfin, si on assume par simplicité que 𝐴 = 1 le coût marginal devient simplement égal au taux de salaire nominal W. Le modèle WS / PS Ø La courbe PS ü Sur un marché parfaitement concurrentiel, le prix d’un bien est égal à son coût marginal de production. ü En concurrence imparfaite, les firmes bénéficient d’un pouvoir de marché qui leur permet d’appliquer un taux de marge positif µ: P = (1 + µ ) W Þ Sur un marché concurrentiel, µ = 0. Þ En concurrence imparfaite, µ > 0. Þ En modifiant µ, les firmes influencent le taux de salaire réel. Le modèle WS / PS Ø La courbe PS ü A partir de l’équation de la courbe PS, il est possible d’exprimer le taux de salaire réel en fonction du taux de marge : P = (1 + µ ) ×W P = 1+ µ W W 1 = P 1+ µ ü Plus µ est grand (plus la marge de profit / le pouvoir de monopole est grand), plus P est grand par rapport à W. ü Plus la marge fixée par l’entreprise est grande, plus le salaire réel est faible. Le modèle WS / PS Ø La courbe PS W Le taux de salaire réel induit P par l’équation de prix (courbe PS) est indépendant du taux de chômage. 1 PS 1+ µ u

Use Quizgecko on...
Browser
Browser