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1. Le développement morale Le raisonnement moral Les concepts centraux le raisonnement qui sous-tend un comportement est essentiel pour déterminer si un comportement donné est moral ou immoral. Les changements au niveau du raisonnement moral sont à la base du développement...

1. Le développement morale Le raisonnement moral Les concepts centraux le raisonnement qui sous-tend un comportement est essentiel pour déterminer si un comportement donné est moral ou immoral. Les changements au niveau du raisonnement moral sont à la base du développement moral. L’approche cognitivo-développementale pour étudier le développement du raisonnement moral. La théorie de Piaget Dans Le Jugement moral de l’enfant, Piaget a décrit le développement de la morale chez l’enfant 1. Acceptation rigide des injonctions et règles imposées par les détenteurs de l’autorité. 2. Reconnaissance que les règles morales sont le produit des interactions sociales et sont donc modifiables. Dans un premier temps, Piaget a observé les jeux des enfants (e.g., billes). Puis il a mené des entretiens ouverts dans lesquels il présentait aux enfants des histoires concernant le comportement d’autres enfant et leur demandait de juger à quel point l’enfant était “vilain“ “Un petit garçon nommé Julien est appelé́ pour le diner. Il se rend à la cuisine. Derrière la porte de la cuisine, il y a une chaise sur laquelle il y a un plateau avec 15 tasses. Julien ne pouvait pas savoir qu’il y avait la chaise derrière la porte. Il pousse la porte, la porte cogne le plateau qui tombe par terre et toutes les tasses sont cassées.” “Un jour un petit garçon nommé Theo a essayé́ de prendre de la confiture alors que sa maman était sortie. Il est monté sur une chaise et a essayé́ d’attraper le pot de confiture. Celui-ci était trop haut et lorsqu’il a essayé́ de l’attraper, il a fait tomber une tasse qui s’est brisée.” Ø Quel est l’enfant le plus vilain et pourquoi ?  Réalisme moral (hétéronomie morale) Période de transition Relativisme moral (ou autonomie morale) Réalisme moral (avant 7 ans) N’ont pas encore atteint le stade des opérations concrètes. Considèrent les règles et les devoirs comme immuables. Pensent que ce qui détermine si une action est bonne ou mauvaise c’est la conséquence de l’action. La période de transition (7-8 ans jusqu’à 10 ans) Grâce à l’augmentation des interactions avec les pairs, les enfants apprennent que les règles peuvent être construites par le groupe. Ils apprennent de plus en plus à tenir compte du point de vue de l’autre. Ils deviennent plus autonomes dans leur réflexion sur les problèmes moraux. Le stade du relativisme moral (à partir de 11-12 ans) Les enfants de ce stade comprennent que : o Les règles peuvent être modifiées si le groupe est d’accord pour le faire. o L’équité et l’égalité entre les personnes sont considérées comme des facteurs importants pour la construction des règles. o Les motivations individuelles sont prises en compte lors de l’évaluation des forfaits ou délits d’autrui. Critique de la théorie de Piaget Bien que la vision du développement moral proposée par Piaget ait été étayée par des recherches empiriques, certains aspects posent question. Par exemple, contrairement aux conclusions de Piaget, il y a peu de preuves que les interactions avec les pairs en soi stimulent le développement moral. Piaget a sous-estimé la capacité des jeunes enfants à prendre en compte l’intentionnalité dans leur jugement moral. 1 La théorie de Kohlberg Théorie fortement influencée par celle de Piaget Kohlberg a tenté d’évaluer le jugement moral en posant aux enfants des dilemmes moraux sous forme de petites histoires. Le dilemme le plus célèbre est le dilemme de Heinz. « La femme de Heinz est très malade. Elle peut mourir d’un instant à l’autre si elle ne prend pas un médicament X. Celui-ci est très cher et Heinz ne peut pas le payer. Il se rend chez le pharmacien et lui demande de lui vendre le médicament à crédit. Le pharmacien refuse.» Ø Que devrait faire Heinz ? Laisser mourir sa femme ou voler le médicament ? Les étapes du développement moral selon Kohlberg Kohlberg a distingué trois stades comprenant chacun deux sous-stades 1. Stade préconventionnel : ce niveau se caractérise par l’égocentrisme, l’enfant se soucis seulement de son intérêt propre. 2. Stade conventionnel : l’altérité prend de l’importance. 3. Stade post-conventionnel : l’individu fonde son jugement moral sur sa propre évaluation des valeurs morales. Le stade préconventionnel Orientation Description L’enfant adapte son comportement pour fuir les 1 Obéissance et punition punitions. Les normes morales ne sont intégrées. Il obéit aux représentants de l’autorité La moralité est définie en termes d’intérêt personnel et 2 Intérêt personnel d’échanges. L’enfant intègre les récompenses Sous-stade 1 : Obéissance et punition Les enfants adaptent leur comportements pour éviter la punition Pour : Heinz doit voler car, il pourrait être Contre : Heinz ne doit pas voler car, s’il puni de ne pas avoir sauvé sa femme. le fait, il ira en prison. Sous-stade 2 : Intérêt personnel Ce qui est juste est ce qui est dans son propre intérêt ou implique un échange égal (coût/bénéfice) entre des personnes. Pour : Heinz doit voler car, sa femme Contre : Heinz ne doit pas voler car, c’est l’aimera d’autant plus par la suite. pire d’être envoyé en prison par le juge que d’être détesté par sa femme. Orientation Description L’individu intègre les règles de son groupe. Le bon Relations personnelles et 3 comportement est de faire ce qui attendu par les conformité proches ou de se conformer à son rôle social. 2  L’individu intègre les normes sociales. Il respecte les Autorité et maintien de l’ordre 4 lois, accomplit ses devoirs, et contribue à un groupe social social. Il le fait même si cela va contre son intérêt. Sous-stade 3 : Relation personnelles et conformité Le bon comportement est de faire ce qui est attendu par les proches ou se conformer à son rôle social Pour : Heinz doit voler car, sa famille Contre : Heinz ne doit pas voler car, tout pensera qu’il est inhumain s’il ne le fait le monde va penser qu’il est un criminel. pas. Sous-stade 4 : Autorité et maintien de l’ordre social Le bon comportement implique d’accomplir ses devoirs, de respecter les lois et de contribuer à un rôle social Pour : Heinz doit voler car, les tribunaux Contre : Heinz ne doit pas voler car, c’est ne condamnent pas le vol s’il est justifié interdit par la loi. alors que la non-assistance à personne en danger est condamnable. Orientation Description L'individu se sent engagé vis-à-vis de ses proches. Il se 5 Contrat social soucie de leur bien-être et agit pour concilier ses intérêts aux leurs. Le jugement moral se fonde sur des valeurs morales à portée universelle et est adopté personnellement par le 6 Principes éthiques universaux sujet à la suite d'une réflexion éthique. Les valeurs morales du sujet priment sur le respect des lois. Sous-stade 5 : Relation personnelles et conformité Le bon comportement implique le maintien des règles qui sont dans le meilleur intérêt du groupe. Pour : Heinz doit voler car, le droit à la vie Contre : A ce stade, il est difficile de transcende le droit à la propriété. donner une bonne raison qui justifie de ne pas voler. Sous-stade 6 : Autorité et maintien de l’ordre social Principes éthiques universaux Le bon comportement est de suivre les Quand les lois violent ces principes, principes éthiques choisis et qui reflètent l'individu doit agir en conformité́ avec ces les principes universaux de justice. principes universaux plutôt qu’avec de la loi. 3 La théorie de Kohlberg Les étapes sont universelles Les individus dans le monde entier passent ces stades dans le même ordre, bien que le nombre de stades ou sous-stades qu’ils passent n’est pas le même. La prise en compte du point de vue de l’autre Le développement cognitif et en particulier, la capacité à prendre en compte le point de vue d’autrui, détermine les progrès à travers les stades. Critiques de la théorie de Kohlberg Les travaux de Kohlberg ont été importants et aussi controversés. Sa méthode a été critiquée parce qu’elle reflète une conception occidentale biaisée du développement de la morale. Conception qui ne serait pas applicable aux cultures non- occidentales. Sa conception du développement moral comme discontinu a aussi été critiquée. La question la plus débattue est celle de savoir s’il y a des différences de genre dans le développement moral. Le théorie d’Eisenberg : le jugement moral prosocial § Le comportement prosocial est un comportement volontaire réalisé dans l’intérêt de l’autre, comme l’aide, le partage et le réconfort. § Pour étudier le développement des jugements prosociaux, Eisenberg a utilisé des petites histoires dans lesquelles les protagonistes devaient choisir entre aider quelqu’un d’autre ou satisfaire leurs propres besoins. “ Un jour, un petit garçon nommé Éric va à la fête d’anniversaire de son ami. Sur le chemin, il voit un garçon qui est tombé et qui s’est fait mal à la jambe. Le garçon demande à Éric d’aller à sa maison et de prévenir ses parents. Mais si Éric va prévenir les parents du garçon, il sera en retard à la fête d’anniversaire et il manquera les glaces, le cake et les jeux.” Ø Que devrait faire Éric ? Pourquoi ? Raisonnement hédoniste Écoute des besoins des partenaires L’individu est préoccupé par ses L’individu s’intéresse aux besoins propres intérêts plutôt que par des physiques, matériels et considérations morales. psychologiques des autres, même si Les raisons pour aider ou pas une ces besoins sont en conflit avec les autre personne inclut le gain siens. 1 personnel direct ou la réciprocité 2 Mode prédominant pour de future. nombreux enfants de l’école Mode prédominant principalement élémentaire pour les enfants d’âge préscolaire et quelques jeunes enfants de l’école élémentaire. 4  Recherche d’approbation sociale Empathie et auto-réflexion L’individu est préoccupé par Les jugements montrent une d’autrui et/ou les idées stéréotypées réflexion à propos des réponses sur qui sont les bonnes et les bienveillantes à donner à autrui, du mauvaises personnes et quels sont rôle que chacun joue dans les les bons ou les mauvais interactions, de l’intérêt pour les 3 comportements. 4a autres, et/ou de la culpabilité ou des Mode prédominant pour certains émotions positives liées aux élèves de primaire et de secondaire. conséquences d’une action. Mode prédominant pour quelques enfants parmi les plus âgés du primaire et de nombreux élèves du secondaires Phase de transition Phase de forte internalisation L’individu adopte des valeurs et Même chose que 4b avec forte normes internalisées, des droits et internalisation des valeurs. responsabilités. Ces valeurs peuvent Mode prédominant pour seulement refléter des préoccupations pour une petite minorité d’élèves du l’état de la société ou se référer à la secondaires. 4b nécessité de protéger les droits et la 5 dignité des autres. Mode prédominant pour une minorité de personnes à l’école secondaire ou plus âgées. Les stades du jugement moral selon Eisenberg Les étapes caractérisant le développement moral prosocial ont été retrouvées dans un grand nombre de pays occidentaux Les enfants de cultures différentes varient un peu dans leur raisonnement moral prosocial, ce qui reflète les valeurs de la culture. Les enfants utilisant un raisonnement moral prosocial de niveau supérieur ont tendance à être plus sympathiques et à adopter plus de comportements prosociaux. 5 Les domaines du jugement moral Dans la vie de tous les jours, les enfants prennent des décisions à partir de différents types de jugements. Les jugements moraux : décisions qui se rapportent à des questions de bien et de mal, d'équité et de justice. Les conventions sociales : décisions qui se rapportent aux habitudes ou aux règlements destinés à assurer la coordination sociale et l’organisation sociale. Les jugements personnels : décisions qui font référence à des actions dans lesquelles les préférences individuelles sont la principale considération. Dès 3 ans, les enfants commencent à différencier les questions morales des conventions sociales et à percevoir les transgressions morales comme les infractions plus graves. - Les enfants, même les adolescents, peuvent croire que les parents ont autorité sur les questions morales et les conventions sociales dans la famille, mais pas sur des questions de jugement personnel. 6