Anatomie Dentaire - Introduction et Généralités - UE9 - 03/09/2024
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Ce document présente une introduction à l'anatomie dentaire et les généralités. Il aborde les définitions, les critères anatomiques de base, les éléments constitutifs du corps humain, et la cavité buccale, comprenant le vestibule et les arcades gingivo-dentaires.
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ARMILLION Théo UE9 - Dr Rita EID BENETON Zoeline 03/09/2024 BENAMAR Samih 9h-12h Anatomie dentaire introduction et généralités Chapitre...
ARMILLION Théo UE9 - Dr Rita EID BENETON Zoeline 03/09/2024 BENAMAR Samih 9h-12h Anatomie dentaire introduction et généralités Chapitre n°1 Plan : 1- Définition et classification 2- Critères anatomiques de base 3- Éléments constitutionnels du corps 4- Cavité buccale ou bouche A- Vestibule de la bouche B- Arcades gingivo-dentaire 5- Dents 6- La Gencive 7- Arcades dentaires 8- Cavité buccale proprement dite 1- Définition et classification: L’anatomie est la science des structures du corps. Elle se divise en 3 parties : Anatomie Descriptive : Elle décrit les structures du corps et montre leur organisation. Anatomie Topographique : Elle expose la disposition réciproque des structures dans les différentes régions. Anatomie fonctionnelle : Elle indique les relations qui unissent les formes des structures et leurs fonctions. 2 - Critères anatomiques de base : Toute description anatomique précise comporte un certain nombre de données physiques de l’organe considéré : Dimensions Poids Couleur Forme : en la comparant à des formes connues : → Géométriques : - Pyramide - Sphère - Parallélogramme → Observées dans la nature : - Lune - Arbre - Feuille → Imagées : - Tête pour les extrémités arrondies - Col pour les parties étranglées - Sillons, tubérosité, éminence, tubercules… L’élément anatomique est situé par rapport aux 3 plans de l’espace, par rapport à des axes ou à des repères. Donc toute orientation correcte et toute description claire nécessite des termes précis : Termes relevant du langage courant (qui n’ont pas besoins d’être définis) : vertical, horizontal, médian, droit, gauche, longitudinal, transversal, supérieur, inférieur, superficiel, profond. Termes propres au langage anatomique (doivent être définis) : - Sagittal : organe ou plan orienté d’avant en arrière - Frontal : organe ou objet situé dans un parallèle au front - Transversal : lorsque le plan est horizontal 2 Principaux termes anatomiques généraux définissant les plans d’orientation du corps humain : Exemple: Un élément présente : - Une face médiale ou mésiale tournée vers l’axe du corps ou vers la ligne médiane - Une face latérale qui regarde en dehors - Une face antérieure qui regarde en avant - Une extrémité de l’élément anatomique est dite crâniale ou caudale selon qu’elle s’oriente vers le crâne ou vers l’extrémité inférieure du tronc. 3 3- Éléments constitutionnels du corps humain Le corps humain est composé d’organes constitués en vue d’une fonction déterminée. Tous les organes qui ont une structure analogue constituent un système. Tous les systèmes qui concourent à la même fonction forment un appareil. Dans le corps de l’homme, on distingue 3 ordres d’appareils : Les appareils de la vie de relation (appareil de locomotion, l’appareil de l’innervation, appareil sensoriel) Les appareils de nutrition (appareil digestif, appareil circulatoire, appareil respiratoire, appareil urinaire) L’appareil de la génération 4- Cavité orale ou bouche La bouche est le premier segment du tube digestif. C’est une cavité irrégulière dont la capacité varie suivant que les mâchoires sont rapprochées ou plus ou moins écartées l’une de l’autre. La cavité buccale, est divisée par les arcades gingivo-dentaires en 2 parties : Périphérique ou vestibule de la bouche (qui regarde vers l’extérieur). Centrale ou cavité buccale proprement dite (qui regarde vers l’intérieur). A. Vestibule de la bouche Le vestibule de la bouche est un espace incurvé en forme de fer à cheval, compris entre les arcades alvéolo-dentaires d’une part, les lèvres et les joues d’autres part. La cavité vestibulaire s’ouvre à l’extérieur par l’orifice buccal. Elle est tapissée par la muqueuse buccale qui prend sur les arcades alvéolaires le nom de « gencives ». 4 On distingue des gouttières vestibulaires supérieures et inférieures. Chacune des gouttières présente en avant sur la ligne médiane un repli muqueux : le frein de la lèvre qui est plus saillant à la lèvre supérieure qu’à la lèvre inférieure. En arrière, les gouttières vestibulaires se continuent l’une avec l’autre en recouvrant le bord antérieur de la branche montante de la mandibule et du tendon du muscle temporal. La cavité vestibulaire communique avec la cavité buccale proprement dite par les espaces interdentaires et par un assez large intervalle compris entre le bord antérieur de la branche montante de la mandibule et les dernières molaires. B. Arcades gingivo-dentaires Le maxillaire et la mandibule sont revêtus, au voisinage des bords alvéolaires, d’une muqueuse très adhérente, épaisse, résistante, de couleur rosée, appelée gencive. La gencive se continue, d’une part avec la muqueuse des joues et des lèvres le long des gouttières vestibulaires, d’autre part, avec la muqueuse de la voûte palatine en haut et du plancher buccal en bas. La gencive s’arrête le long des bords internes et externes des procès alvéolaires, suivant une ligne festonnée dont les parties saillantes triangulaires s’étendent d’une face à l’autre du maxillaire et de la mandibule dans les interstices interdentaires appelées papilles interdentaires. Ainsi, chaque dent est entourée par la muqueuse gingivale sur tout le pourtour de l’origine alvéolaire. 5- Dents Les dents sont des organes de consistances très dure, de coloration blanche, implantés sur le bord alvéolaire du maxillaire et de la mandibule. Chaque dent se composent de 3 parties : La racine incluse dans l’alvéole. Le collet par lequel la racine s’unit à la couronne La couronne qui fait saillie hors du bord alvéolaire. 5 De plus, la dent est creusée d’une cavité centrale, dite cavité pulpaire, qui s’ouvre par un orifice creusé au sommet de la racine ou Apex. La cavité pulpaire contient la pulpe de la dent, composée d’un tissu conjonctif rougeâtre et d’une ramification des vaisseaux et nerfs dentaires correspondants. La cavité pulpaire est entourée par une substance dure, de couleur jaune, appelée Dentine ou Ivoire. La dentine est elle-même recouverte : Du côté coronaire, par un tissu transparent plus dure encore appelé Email. Du côté radiculaire, par un tissu résistant jaune opaque appelé Cément. On divise les dents en fonction de leurs formes particulières en : incisives, canines, prémolaires et molaires. Chaque groupe a des caractères anatomiques particuliers mais cependant il existe quelques variantes. Toutes les dents ont en commun leur moyen d’union à l’alvéole qui est le ligament alvéolo- dentaire : formes de fibre tendues des parois de l’alvéole au cément de la racine. Il est en continuité avec la couche profonde de la gencive. 6 Fibres dento-alvéolaires Fibres horizontales Fibres obliques Fibres inter radiculaires Fibres apicales 6- La gencive Elle entoure le collet de chaque dent → la muqueuse gingivale se dédouble autour de l’orifice de l’alvéole en deux lames : L’une profonde appelée muqueuse alvéolaire. L’autre superficielle, monte sur la partie extra-alvéolaire de la racine jusqu’au collet et est appelée gencive adhérente. 7- Arcades dentaires Les dents implantées sur les os maxillaire et mandibulaire dessinent deux courbes paraboliques : Les arcades dentaires. L’arcade dentaire supérieure est de rayon plus grand que l’arcade dentaire inférieure et déborde de celle-ci, surtout en avant. Les canines et les prémolaires des deux arcades dentaires ont une direction à peu près verticale. Alors que les molaires ont une direction très légèrement oblique. Elles sont inclinées en bas et en dehors sur la mâchoire supérieure, en haut et en dedans sur la mâchoire inférieure. 7 Le nombre de dents : Varie au cours de l’évolution. Dentitions temporaire humaine : (incisive 2/2 + canines 1/1 + molaires 2/2) multiplié par 2. Dentition permanente humaine : (insicive 2/2 + canines 1/1 + prémolaires 2/2 + molaires 3/3) multiplié par 2. Et ceci par hémiface x 2 8- Cavité buccale proprement dite Elle est limitée : En avant et sur les côtés : par les arcades gingivo-dentaires En haut : par la voûte palatine En bas : par le plancher buccal et la langue En arrière : la cavité buccale communique avec le pharynx par un orifice → l’isthme de Gosier qui est circonscrit par le voile du palais en haut, les piliers antérieures du voile sur les côtés, et la base de la langue en bas. 8 BENAMAR Samih UE 9 Morphologie des arcades dentaires – EID Rita BENETON Zoeline 03/09 ARMILLON Theo 9h00-12h00 Terminologie et Nomenclature Chapitre n°2 I. Différentes classes de dents 1. Les Incisives : Appréhender 2. Les Canines : Dilacérer 3. Les Prémolaires : Début du Broyage 4. Les Molaires : Broyage II. Caractères généraux de la Denture Humaine III. Dentures et Dentitions 1. Définitions 2. Dentitions A. La Première Dentition B. La Deuxième Dentition 3. Dentures A. Denture Temporaire B. Denture Mixte C. Denture Permanente IV. Nomenclatures Dentaires 1. Nomenclature Anatomique 2. Nomenclature de Palmer 3. Nomenclature Stomatologique 4. Nomenclature de la Fédération Dentaire Internationale 5. Nomenclature Américaine 9 I. Différentes classes de dents 1. Les Incisives : Appréhender ➔ 4 par mâchoires ➔ S’articulent entre elles ➔ Fonction : couper (avec un bord coupant), prendre ou tenir ➔ Pour l’apparence 2. Les Canines : Dilacérer ➔ 2 par maxillaires ➔ 2 bords coupants qui se rejoignent au sommet de la cuspide ➔ Localisation : à l’angle de l’arcade dentaire ➔ Séparent les dents antérieures (les incisives) des dents postérieures (prémolaires et molaires) appelées aussi post-canines et assurent la transition fonctionnelle entre ces deux groupes. ➔ Fonction : préparation du bol alimentaire ➔ Monocuspidées (pointe cuspidienne) ➔ Monoradiculées (sauf si variante) 3. Les Prémolaires : Début du Broyage ➔ 4 par arcades ➔ Face triturante (=face occlusale ou broyeuse) avec des cuspides ➔ Couronne cuboïde et bicuspidée, en face vestibulaire on ne voit qu’une cuspide car la deuxième est derrière. 4. Les Molaires : Broyage Ce sont les dents les plus postérieures ➔ Face triturante importante ➔ Surface triturante entre les cuspides ➔ Multicuspidées ➔ Multiradiculées ➔ Plusieurs pointes 10 II. Caractères généraux de la Denture Humaine Les dents sont implantées au niveau du maxillaire et de la mandibule. Elles ont un mode de croissance ainsi qu’un mode de remplacement limités. Le mode de remplacement des dents de la 1ère dentition est vertical. Lorsque la dent permanente sous-jacente croit, une pression s’exerce sur la dent de lait qui subit alors une résorption. Diphyodontie = 2 dentitions successives Oligodontie = chaque dentition a un nombre réduit de dents Hétérodontie = variation de la morphologie des dents dans une même denture Plexodontie = complexité au niveau de la morphologie des dents III. Dentures et Dentitions 1. Définitions ❖ Denture : - Représente l’ensemble des dents présentes dans la cavité buccale - Utilisation : pour décrire un état → une personne possède une belle denture ❖ Dentition : - Terme dynamique qui englobe l’ensemble des phénomènes de développement des arcades dentaires (origine, minéralisation, croissance, éruption, vieillissement des dents) - Est synonyme de maturation dentaire 2. Dentitions On retrouve deux dentitions (diphyodontie) : A. La Première Dentition Elle dépend de la maturation des dents et éléments dentaires nés de la première lame dentaire. Elle donne au total 32 dents : - 8 incisives temporaires 11 - 4 canines temporaires - 20 molaires (8 temporaires et 12 permanentes) Lettres en minuscule pour temporaires et lettres en majuscule pour permanentes. B. La Deuxième Dentition Certaines des dents appartenant à la première dentition sont remplacées par les dents de la seconde dentition. Elle donne au total 20 dents nées de la deuxième lame dentaire : - 8 incisives permanentes - 4 canines permanentes - 8 prémolaires 3. Dentures Il existe trois dentures successives avec le phénomène de remplacement des dents : A. Denture temporaire - De 6 mois à 6 ans, on ne retrouve qu’une dentition primaire dans la cavité buccale - Les trois molaires permanentes sont absentes B. Denture mixte - De 6 ans, avec l’apparition de la 1ère dent permanente jusqu’à la chute de la dernière dent temporaire vers 11-12 ans - Cohabitation des éléments dentaires temporaires et permanents C. Denture permanente - À partir de la chute de la dernière dent temporaire (11-12 ans) 12 - Tous les éléments dentaires dans la cavité buccale sont donc permanents Phase de denture adulte jeune stable C’est une longue période durant laquelle on retrouve la mise en occlusion des dents de douze ans et l’éruption des dents de sagesse. Il y a 6 années qui séparent ces deux évènements voire beaucoup plus. Phase de constitution de la denture adulte complète C’est la dernière phase dynamique de la morphogénèse des arcades dentaires. On retrouve à la fin de celle-ci la taille définitive des dents avec un allongement distal. Cette période peut être retardée avec l’âge d’éruption des dents de sagesse qui est variable. Elle peut être également absente avec l’agénésie des dents de sagesse ou l’inclusion totale de ces dernières dans les maxillaires. Phase de denture adulte stable Toutes les dents sont présentes sur l’arcade dentaire. ❖ La formule dentaire : Elle est utilisée dans le but de résumer précisément le contenu et la nature des dents présentes sur les hémi-arcades d’un même côté. Les lettres minuscules sont utilisées pour les dents temporaires et majuscules pour les permanentes. Formule dentaire temporaire : 13 Formule dentaire permanente : Il existe une autre schématisation de la formule dentaire complète par une croix. On retrouve quatre quadrants sur lequels les dents sont numérotées en chiffres arabes de 1 à 8 pour les dents permanentes et en chiffres romains de I à V pour les dents temporaires. Les quatres quadrants : - En haut à gauche : quadrant maxillaire droit - En haut à droite : quadrant maxillaire gauche - En bas à gauche : quadrant mandibulaire droit - En bas à gauche : quadrant mandibulaire gauche IV. Nomenclatures Dentaires 2. Nomenclature Anatomique Un nom précis est attribué à chacune des dents en ajoutant les termes suivants : permanent ou temporaire, maxillaire ou mandibulaire, droite ou gauche. On retrouve à partir du plan sagittal médian : - 1ère incisive ou incisive centrale - 2ème incisive ou incisive latérale - Canine - 1ère prémolaire - 2ème prémolaire - 1ère molaire - 2ème molaire - 3ème molaire En denture permanente : - 1ère molaire nommée dent de 6 ans - 2ème molaire nommée dent de 12 ans - 3ème molaire nommée dent de sagesse 2. Nomenclature de Palmer Cette nomenclature est utilisée dans le but de retrouver rapidement le numéro et le repérage topographique de la dent. Toujours à partir du plan sagittal médian, on attribue un numéro en chiffre arabe pour les dents permanentes (1 à 8) et en chiffre romain pour les dents temporaires (I à V). 14 Exemples : = Canine permanente inférieure droite = 2ème molaire temporaire inférieure gauche 2. Nomenclature Stomatologique Elle est dérivée de la nomenclature de Palmer On retrouve à nouveau les chiffres arabes pour les dents permanentes et les chiffres romaines pour les dents temporaires. En revanche, le repérage topographique se fait de manière à placer une lettre avant le chiffre : - D = hémi-arcade supérieure droite - G= hémi-arcade supérieure gauche - d = hémi-arcade inférieure droite - g = hémi-arcade inférieure gauche Supérieur : majuscule Inférieure : minuscule 15 Exemples : D5 = 2ème prémolaire maxillaire droite g6 = 1ère molaire permanente mandibulaire gauche dII = incisive latérale temporaire mandibulaire droite 2. Nomenclature de la Fédération Dentaire Internationale (adoptée par l’organisation Mondiale de la santé OMS) Cette nomenclature est la plus importante puisque les autres méthodes viennent à disparaitre en raison de leur inutilisation dans les études statistiques consacrées à la Médecine Dentaire. L’informatique doit utiliser des chiffres pour repérer les dents. Pour cette nomenclature, seuls les chiffres arabes sont utilisés pour le numéro d’ordre : - 1 = incisive centrale temporaire et permanente - 2 = incisive latérale temporaire et permanente - 3 = canine temporaire et permanente - 4 = 1ère prémolaire permanente et 1ère molaire temporaire - 5 = 2ème prémolaire permanente et 2ème molaire temporaire - 6 = 1ère molaire permanente - 7 = 2ème molaire permanente - 8 = 3ème molaire permanente Pour le repérage topographique et la denture, un numéro en chiffre arabe est également utilisé devant le numéro d’ordre de la dent. On retrouve donc des cadrans numérotés : 16 Exemples : 4.3 = (quatre trois et non quarante-trois) canine permanente inférieure droite 7.5 = (sept cinq et non soixante-quinze) 2ème molaire inférieure gauche V. Nomenclature Américaine Les dents permanentes se numérotent de 1 à 32 : Les dents temporaires peuvent se numéroter de 1 à 20 en ajoutant un « d » ou être classées dans un ordre alphabétique : 17 ARMILLON Théo UE9-Dr Rita EID BENAMAR Samih 03/09/2024 BENETON Zoéline 09h00 – 12h00 Méthodologie d’étude et divisions topographiques Chapitre n°3 I. Méthodologie d’étude 1)Généralités 2)Caractères morphologiques généraux II. La Couronne 1)Face vestibulaire 2)Face linguale 3)Face mésiale et distale 4)Face occlusale 5)Les saillies 6)Les dépressions coronaires III. Les Racines 1)Longueur 2)Forme 3)Nombre 18 I. Méthodologie d’Étude : 1) Généralités : Les dents humaines sont des phanères (d’origines ectomésenchymateuses) fortement minéralisées, disposées dans la cavité buccale selon un ordre précis et stable dans le temps et dans l’espace en deux arcades supérieure et inférieure. L’articulation entre les 2 arcades dentaires et donc entre le maxillaire et la mandibule assure une fonction essentielle : La Mastication. La denture permanente de l’Homme est constituée de 32 dents, lentement différenciées au cours de l’évolution depuis les écailles placoïdes des sélaciens (poissons cartilagineux) en passant par les mammifères jusqu’aux hominidés. La forme des dents évolue avec la génétique et l’environnement dans lequel vit l’Homme. La forme de chaque dent est ainsi commandée par les facteurs génétiques mais aussi par des facteurs acquis liés à l’environnement, le climat, le régime alimentaire propre à chaque espèce. L’homme, qui est omnivore associe dans ses mouvements mandibulaires les 3 plans de l’espace, en une sorte de circumduction sinusoïdale, à prédominance droite ou gauche, selon le côté travaillant induit. Les aliments solides segmentés par les incisives, dilacérés par les canines, sont finement fragmentés et broyés par les cuspides des prémolaires et molaires et évacués enfin par les sillons et fossettes intercuspidiens sous une forme immédiatement ingérable : le bol alimentaire. 2) Caractères Morphologiques Généraux : A. Notions préliminaires La morphologie dentaire est l’étude de la forme des dents. Au point de vue terminologique, et pour simplifier le langage parlé et écrit, les dents et les faces des dents seront désignées par des symboles ou abréviations conventionnelles. Une dent a 6 faces : Mésiale : la plus proche de la ligne médiane passant par le plan sagittal médian de symétrie de la face. Distale : qui s’éloigne de la ligne médiane donc orientée à l’inverse de la précédente. (les 2 faces mésiale et distale sont appelées aussi faces proximales). 19 Vestibulaire : qui regarde les vestibules et donc orientée vers les lèvres et les joues ( en dehors). Buccale, Palatine ou Linguale : qui regarde l’intérieur de la cavité buccale : le palais ou la langue. Occlusale, incisale ou triturante : qui regarde les dents du Maxillaire opposé, elle est en rapport avec les embrasures et les faces occlusales de l’arcade antagoniste, c’est la face fonctionnelle par excellence Apicale : qui regarde le sommet de l’alvéole osseuse dans laquelle la dent est implantée. Pour chaque dent, nous décrirons la couronne et la ou les racines. II. La Couronne : 1) Face vestibulaire : Elle s’inscrit dans un trapèze à petite base cervicale ( c’est-à-dire que son diamètre est plus petit au niveau du collet qu’au niveau du bord occlusal) et elle est limitée par : Un bord ou ligne de transition mésiale. Un bord ou ligne de transition distale généralement plus courte 20 Ces lignes de transition sont convexes vers l’extérieur et plus ou moins divergentes vers le bord libre. Un bord ou ligne de transition cervicale marquant toujours la limite couronne-racine, convexe vers la racine. (Prémolaire Droites-Molaires Droites) Un bord occlusal ou bord libre variable selon la dent La face vestibulaire présente un relief plus ou moins accusé avec une convexité générale dans tous les sens 21 2) Face linguale : Toujours plus étroite que la face homologue vestibulaire (Exception faite de la face linguale de la 1 ère molaire supérieure et celle de la 2ème prémolaire Inférieure lorsqu’elle est triscuspidée ) Elle s’inscrit dans un trapèze à petite base cervicale limitée par : Un bord ou ligne de transition mésiale. Un bord ou ligne de transition distale plus petit. Ces lignes de transition sont convexes vers l’extérieur. Un bord ou ligne de transition cervicale convexe vers la racine. Un bord occlusal ou bord libre variable selon la dent considérée La face linguale peut être convexe en tous les sens ou présenter de légères concavités. 22 3) Faces mésiale et distale : Elles sont encore appelées faces proximales. Elles sont généralement convexes en tous sens sauf dans la région cervicale où elles peuvent être plus ou moins planes, ou même légèrement concaves dans le sens horizontal. C’est à leur niveau que se situent les zones de contact interproximales, qui correspondent à la surface de convexité maximale. Le point de contact constitue le sommet commun des quatre embrasures : vestibulaire, linguale, occlusale et cervicale. 1 – Embrasure vestibulaire 2 – Embrasure occlusale 3 – Embrasure linguale 4 – Embrasure cervicale ou gingivale. En pointillé, les lignes de transition 23 La face mésiale est souvent la plus développée. Les faces proximales inscrites soient dans un triangle, soit dans un trapèze, sont limitées par des lignes de transition vestibulaire, linguale, cervicale et occlusale convexes vers le centre de chacune d’elles. La ligne de plus grand contour coronaire passe par les zones de convexité maximale des faces vestibulaire, linguale, mésiale, et distale. 24 4) Face occlusale Deux types morphologiques fondamentaux sont à distinguer : les incisives et les canines qui ont un bord libre occlusal. les prémolaires et les molaires qui ont des tables occlusales présentant un relief particulier avec des saillies ou cuspides réunies par des crêtes marginales et séparées par des sillons a. Incisives et canines : Le bord libre ou coupant sur les incisives a une direction mésio-distale, il est rectiligne, il se trouve à la jonction des faces vestibulaire et linguale. Le bord coupant sur les canines devient une crête mésio-distale du fait de l’existence d’une cuspide dont le sommet marque la séparation en deux arêtes, l’une mésiale, l’autre distale. b. Prémolaires et Molaires : Constitution de la face occlusale Par définition, la face occlusale des prémolaires et des molaires est la face de la dent tournée vers le plan d’occlusion ( et vers sa dent antagoniste). Il faut distinguer la face occlusale externe de la face occlusale interne ou face occlusale proprement dite, encore appelée table occlusale. -La table occlusale est limitée par les cuspides. -La face occlusale est l’ensemble des structures que je peux voir lorsque je me place en vue occlusale. La séparation des deux surfaces est matérialisée par la ligne continue formée par les crêtes cuspidiennes mésio-distales et par les arêtes marginales. 25 La table occlusale est enfermée dans ces limites et représente 60% environ de la surface occlusale totale. La table occlusale est décalée du côté vestibulaire pour les dents maxillaires et du côté lingual des dents mandibulaires. 5) Les saillies a. Les cuspides : Les cuspides ou unités occlusales, apparaissent avec les canines et sont à partir des prémolaires toujours disposées sur le bord vestibulaire et lingual des dents (exception faite de la 5e cuspide des dents de sagesse qui, lorsqu’elle existe, borde de la face distale). Leur aspect général est celui d’une pyramide d’émail et de dentine à base losangique. Elles correspondent toujours à une corne pulpaire sous-jacente ( c’est-à- dire qu’aux endroits où il y a une élévation d’émail, se trouve également dessous une élévation de pulpe). 26 Chaque cuspide présente : Une arête d’émail d’orientation vestibulo-linguale. Cette arête est formée de 2 portions : o Une portion externe qui intéresse la face vestibulaire ou linguale dont elle fait partie. o Une portion interne qui intéresse la table occlusale Ces 2 portions forment, dans un plan frontal, un angle inférieur à 90° dont le sommet regarde vers le haut ou vers le bas, selon qu’il s’agit de dents inférieures ou supérieures. Une arête d’émail d’orientation mésio-distale. Cette arête marque la limite entre la face vestibulaire ou linguale et la table occlusale 27 Elle est également formée de deux portions, mésiale et distale, formant entre elles un angle de 100° à 120° dont le sommet regarde vers le haut ou vers le bas, selon qu’il s’agit de dents inférieures ou supérieures. Les 4 portions de ces 2 arêtes se rejoignent en un point qui est le sommet cuspidien et elles limitent 4 versants cuspidiens: Deux versants intéressent la face vestibulaire ou linguale. Ce sont les versants cuspidiens externes, dont l’un est mésial, l’autre distal Deux versants sont intégrés à la table occlusale. Ce sont les versants internes dont l’un est mésial, l’autre distal : Chaque cuspide sera repérée selon son orientation vestibulaire ou linguale, éventuellement selon sa position : Mésiale–Centrale ou Distale. Chaque versant cuspidien sera repéré selon sa position à l’extérieur ou à l’intérieur de la table occlusale, et selon son orientation mésiale ou distale. Exemples: Versant mésial externe de la cuspide mésio- vestibulaire de la 46 versant distal interne de la cuspide disto-linguale de la 46. 28 ❖Certaines cuspides, dites de support ou de soutien, sont en relation, avec les fosses, fossettes ou embrasures occlusales des dents antagonistes, en intercuspidation maximale. La position d’intercuspidation maximale correspond à la position d’occlusion avec le maximum de points de contacts entre les dents. ❖Ces cuspides maintiennent la dimension verticale d’occlusion et assurent la stabilité occlusale. ❖Il s’agit des cuspides palatines des prémolaires et molaires supérieures, et vestibulaires des prémolaires et molaires inférieures. ❖Toutes les autres cuspides ( les cuspides vestibulaires au maxillaire, et linguales à la mandibule) ont un rôle fonctionnel de « plan de guidage » dans le déplacement des cuspides de support, et ont également un rôle de protection vis-à-vis des joues et de la langue b. Les tubercules : Ce sont des élévations coronaires de forme et de volume variables sur les faces dentaires autres que la face occlusale. Les faces linguales des incisives et canines présentent un tubercule gingival ou tubercule cingulaire, encore appelé cingulum. 29 Les faces vestibulaire et linguale des molaires présentent également des tubercules sur les faces externes des cuspides. On retrouve dans la partie mésiale de la face linguale de la première molaire maxillaire le tubercule de Carabelli ( inconstant). c. Les crêtes : Ce sont des éminences allongées à la surface des dents, il existe plusieurs types : 1- Les crêtes marginales : Ce sont des élévations linéaires de forme générale tétraédrique, allongées dans le sens vestibulo-lingual. Elles limitent les faces occlusales en mésial et en distal Ce sont également des élévations linéaires sur la face linguale des incisives et canines. Elles limitent la face linguale des dents antérieures en mésial et en distal. Elles présentent une arête marginale qui sépare le pan mésial du pan distal 30 2- Les crêtes cuspidiennes : Elles sont de 2 types : ▪ Les crêtes mésio-distales forment des limites vestibulaires et linguales des surfaces occlusales. Elles sont composées d’une arête mésiale et d’une arête distale réparties de part et d’autre du sommet cuspidien. 3- Les crêtes vestibulo-linguales Elles sont composées d’une arête vestibulaire et d’une arête linguale (ou encore d’une arête externe et d’une arête occlusale). 31 4- Les crêtes occlusales Elles sont formées par l’alignement des arêtes cuspidiennes internes (ou occlusales). Elles sont de 2 types : Les crêtes transversales qui joignent deux à deux les cuspides vestibulaires et linguales des dents cuspidées. Les crêtes obliques qui joignent les cuspides mésio-linguales aux cuspides disto- vestibulaires sur les molaires supérieures 6) Les dépressions coronaires a. Les sillons : Ce sont des dépressions longitudinales à la surface des dents qui naissent en général de la juxtaposition d’éléments coronaires convexes. Elles séparent donc les cuspides ou bordent les crêtes marginales. Les sillons des faces occlusales sont de 2 types : Les sillons principaux ou sillons intercuspidiens : lorsqu’ils sont à direction principale mésio-distale, ils séparent les cuspides vestibulaires et linguales, on appelle ce type de sillon : sillon central. Lorsque leur direction principale est vestibulo- linguale, ils séparent les cuspides mésiales des cuspides distales, on les appelle encore sillons périphériques 32 Les sillons secondaires ou accessoires : Ils sont présents sur les pans cuspidiens occlusaux et subdivisent les versants cuspidiens en lobes cuspidiens. Ils ont un dessin caractéristique : quittant le sillon principal, ils remontent en s’affinant sur le pan cuspidien et fréquemment se ramifient à leur extrémité, ils scindent alors le versant occlusal de la cuspide en un lobe médian et deux lobes latéraux. Ces sillons accessoires ou secondaires subdivisent fréquemment les crêtes marginales en deux lobes latéraux. Ces derniers s’évanouissent à l’approche des sommets cuspidiens. Ils sont impliqués dans la mastication et favorisent l’échappement des aliments du fond des sillons principaux vers les sommets cuspidiens ou vers les crêtes marginales. Les sillons tertiaires : ils sont situés sur les versants cuspidiens internes. Ils ont une orientation générale vestibulo-linguale. Traits gras rouges = sillons principaux Traits minces rouges = sillons accessoires Grands triangles noirs = fossettes principales Petits triangles noirs = fossettes secondaires b. Les fissures : Ce sont des sillons extrêmement profonds et étroits, creusés dans l’émail. Certaines de ces fissures résultent d’un défaut de l’amélogénèse et peuvent atteindre la dentine. Il arrive que par prévention, ces fissures soient comblées pour éviter la formation de carie, notamment chez les jeunes enfants. On parle de scellement prophylactique des fissures. 33 c. Les fosses : Elles caractérisent les faces occlusales, il y a 2 types : - Les fosses centrales : Naissent de l’intersection de deux sillons principaux (périphérique et central) - Les fosses marginales : Naissent de l’intersection d’un sillon principal mésio – distal (central) avec une crête marginale. Ces fosses marginales sont mésiales ou distales. d. Les fossettes : -Ce sont des dépressions plus ou moins marquées des faces vestibulaires et linguales de toutes les dents. -Par exemple : l’incisive latérale maxillaire présente fréquemment des fossettes à la jonction du cingulum et des crêtes marginales. 34 III. Les Racines : C’est la partie de la dent qui est normalement incluse sous la gencive, dans l’os alvéolaire qui la supporte par l’intermédiaire du desmodonte. La racine commence dans la région du collet qui marque une limite et un changement de pente entre l’émail recouvrant la couronne et le cément qui entoure la racine. ◦ Qu’il y ait une ou plusieurs racines, elles ont la même forme générale : c’est un cône dont la base est cervicale et dont le sommet s’appelle apex. ◦ A l’apex de la racine se trouve l’orifice apical ou foramen apical par lequel pénètre le pédicule vasculo-nerveux pulpaire. Représentation schématique d’une section longitudinale vestibulo-linguale à travers une molaire mandibulaire. 1- Artère alvéolaire inférieure 2- Artériole dentaire 3- Artérioles Périostées vestibulaires 4- Artérioles périostées linguales 5- Artérioles Ligamentaires 35 1) Longueur : La longueur des racines est, en général, plus importante que celle de la couronne. - Les proportions les plus faibles se rencontrent au niveau des incisives centrales. - Les proportions les plus fortes se rencontrent au niveau des canines supérieures et parfois les incisives latérales supérieures. 2) Forme : La surface des racines est le plus souvent lisse, mais elle peut présenter des sillons, des dépressions, des crêtes, des hypercémentoses. - Les racines peuvent être aplaties dans le sens vestibulo-lingual ou mésio-distal, et peuvent présenter un grand axe mésio-distal ou vestibulo-lingual courbe. - Les racines présentent souvent dans leur portion terminale une légère courbure à concavité distale Leur grand axe cervico-apical peut être angulé en vestibulaire, lingual, mésial ou distal ou même, elles peuvent être torsadées ou en baïonnette. L’apex peut être pointu, arrondi ou en battant de cloche 36 3) Le nombre : Le nombre de racines varie selon les dents : ◦ Les dents qui n’ont qu’une seule racine sont des monoradiculées ◦ Les dents qui ont deux racines sont des biradiculées ◦ Les dents qui ont plusieurs racines sont des pluriradiculées ◦ Les dents pluriradiculées présentent une région où les racines se séparent, c’est la bifurcation s’il y a deux racines, ou la trifurcation s’il y en a trois. L’espace compris entre les racines s’appelle l’embrasure interradiculaire qui peut être vestibulaire, linguale, mésiale ou distale. 37 ❖ Entre la ligne cervicale et la furcation radiculaire, les racines forment le Tronc radiculaire plus ou moins développé selon le degré de séparation des racines. ❖ A partir de cette furcation, les racines peuvent entretenir divers rapports : ❖Elles peuvent être séparées, et dans ce cas, la direction des racines peut être divergente, convergente, ou parallèle. ❖Elles peuvent être fusionnées deux à deux ou les 3 ensembles. ❖Elles peuvent être accolées ❖Il peut y avoir des racines supplémentaires, par division de l’une des racines principales, ou par adjonction d’une racine supplémentaire, lorsqu’il y a un tubercule coronaire supplémentaire. 38