Politique Economique - Cours PDF

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Présentation des modèles IS-LM et IS-LM-FE en économie ouverte, avec exemples graphiques.

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POLITIQUE ECONOMIQUE Licence Economie-Gestion 3è Année Jean-Louis PIN CHAPITRE 2 : La formalisation basique de la politique économique Section 2 : De l’économie fermée à l’économie ouverte : le modèle IS-LM et IS-LM-FE Jean-Louis PIN 2...

POLITIQUE ECONOMIQUE Licence Economie-Gestion 3è Année Jean-Louis PIN CHAPITRE 2 : La formalisation basique de la politique économique Section 2 : De l’économie fermée à l’économie ouverte : le modèle IS-LM et IS-LM-FE Jean-Louis PIN 2 CHAPITRE 2 Section 2 A/ Rappels et approfondissements du modèle IS-LM en économie fermée 1/ Rappels sur le modèle IS-LM en économie fermée 2/ L’introduction des encaisses réelles B/ Le modèle IS-LM en économie ouverte 1/ De l’ouverture à l’interdépendance des conjonctures 2/ Introduction de la droite FE en économie ouverte 3/ Présentation graphique de IS-LM-FE en économie ouverte 4/ Présentation de la droite FE 5/ La droite LM en économie ouverte C/ La détermination de l’équilibre en économie ouverte 1/ Présentation de l‘équilibre IS-LM-FE 2/ Comparaison des pentes des droites LM et FE 3/ Une formalisation du modèle IS-LM-FE Jean-Louis PIN 3 Rappels sur le modèle IS-LM en économie fermée Jean-Louis PIN 4 Taux Intérêt Injections Droite IS 𝟎 Invest Revenu Fuites 𝟎 Epargne Jean-Louis PIN 5 L’intégration des fonctions étatiques dans la droite IS i Injections Droite IS (Avec Etat) I Déplacement de la droite IS vers la droite 𝟒𝟓𝟎 Y Fuites S ∗ ∗ Jean-Louis PIN 6 i i LM L L, M Y 𝒅 𝒅 𝒔 Plus le revenu est élevé, plus la demande de monnaie est élevée et plus le taux d’intérêt d’équilibre est lui aussi élevé : relation croissante entre et. Jean-Louis PIN 7 Taux Intérêt Droite LM 𝟐 𝟐 Revenu 𝟏 𝟐 𝟏 𝟏 Jean-Louis PIN 8 (i) → 0 i L→ (Y) i max (i) → + i min L→+ Trappe à liquidité (Y) L La forme précise de la droite de demande de monnaie Jean-Louis PIN 9 i Zone LM Classique Zone Centrale Zone Keynésienne Extrême 𝟐 Y 𝟏 𝟐 𝟏 Jean-Louis PIN 10 La modélisation du modèle IS-LM Les équations du marché des biens et services (IS) : Les équations du marché monétaire (LM) : Jean-Louis PIN 11 La modélisation du modèle IS-LM (2) La résolution algébrique se fait généralement en quatre étapes suivantes : 1 Equilibre sur le marché des biens et services 2 Equilibre sur le marché monétaire 3 Equilibre simultané sur les deux marchés 4 Modification de l’équilibre On peut déterminer Y en fonction de i sur le marché des biens et services, puis sur le marché monétaire. On égalise ensuite IS à LM pour trouver le taux d’intérêt et enfin le revenu d’équilibre simultané des deux marchés. On peut aussi procéder en sens inverse : déterminer i en fonction de Y sur le marché des biens et services, puis sur le marché monétaire ; on égalise IS à LM pour trouver le revenu d’équilibre et enfin le taux d’intérêt. Jean-Louis PIN 12 La modélisation du modèle IS-LM (3) 𝒆 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝒔 𝟎 𝒃 𝒆𝒉 (15) 𝒃 𝟏 𝒄 𝟏 𝒕 𝒓 𝒋 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝒔 𝟏 𝒄 𝟏 𝒕 𝒓 𝒋 𝒉 (16) 𝒉 La formule 15 sert surtout à déterminer les multiplicateurs de dépense. La formule 16 sert plutôt à déterminer les effets sur le taux d’intérêt d’une modification de l’équilibre, suite à une mesure de politique économique (budgétaire et/ou monétaire). Jean-Louis PIN 13 Résolution du modèle IS-LM avec CRAMER Ecrivons IS et LM en regroupant le revenu et le taux d’intérêt (à gauche) et toutes les variables exogènes (à droite) : 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝒔 𝟎 Soit, sous forme matricielle : 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝒔 𝟎 Jean-Louis PIN 14 Résolution du modèle IS-LM avec CRAMER (2) Déterminons la valeur de Y : 𝒄𝑻𝟎 𝒄𝑹𝟎 𝑪𝟎 𝑰𝟎 𝑮𝟎 𝒃 (𝑴𝒔 𝑳𝟎 )(𝒆) (37) 𝟏 𝒄 𝒄𝒕 𝒄𝒓 𝒋 𝒃 (𝒉)(𝒆) Formule, simplifiée par le paramètre –b, égale à la formule 15. Déterminons la valeur de i : 𝟏 𝒄 𝒄𝒕 𝒄𝒓 𝒋 𝑴𝒔 𝑳𝟎 (𝒉)( 𝒄𝑻𝟎 𝒄𝑹𝟎 𝑪𝟎 𝑰𝟎 𝑮𝟎 ) (38) 𝟏 𝒄 𝒄𝒕 𝒄𝒓 𝒋 𝒃 (𝒉)(𝒆) Formule, simplifiée par le paramètre –h, égale à la formule 16. Jean-Louis PIN 15 Résolution du modèle IS-LM avec CRAMER (3) On peut aussi exprimer IS-LM en termes de variations pour pouvoir ensuite déterminer la valeur des différents multiplicateurs de dépense ou l’effet des variations envisagées sur le taux d’intérêt. Pour déterminer les multiplicateurs, calculons ΔY : Jean-Louis PIN 16 Résolution du modèle IS-LM avec CRAMER (4) Il suffit alors de dériver Y par la variable sur laquelle on souhaite agir pour obtenir les différents multiplicateurs de dépense. Par exemple, le multiplicateur budgétaire ou le multiplicateur monétaire : 𝒆𝒉 (17) 𝟎 𝒃 𝒆 𝒃 𝒆𝒉 𝒔 𝒃 Jean-Louis PIN 17 Résolution du modèle IS-LM avec CRAMER (5) Déterminons l’impact sur le taux d’intérêt d’une variation des dépenses budgétaires, des impôts forfaitaires ou de l’offre de monnaie. Pour cela, on part de Ia formule Δi : On peut alors calculer : Jean-Louis PIN 18 Résolution du modèle IS-LM avec CRAMER (6) 𝟎 𝑻 𝟎 𝟎 𝒔 𝑴 𝒔 Connaissant la variation des dépenses budgétaires , des impôts forfaitaires ou de l’offre de monnaie , on en déduit ensuite la variation induite du taux d’intérêt. Jean-Louis PIN 19 LM i A : I < S et L < 𝟎 𝑬 B : I < S et L > 𝟎 D : I > S et L < 𝟎 C : I > S et L > 𝟎 IS Y 𝑬 Jean-Louis PIN 20 La signification des déplacements des droites IS et LM i LM Relance budgétaire Relance monétaire Freinage monétaire Freinage budgétaire IS Y Jean-Louis PIN 21 L’effet d’éviction dû au frein financier Taux Intérêt LM C A B IS1 IS Revenu Hausse de revenu sans éviction Hausse de revenu avec éviction Jean-Louis PIN 22 L’effet d’éviction dû au frein financier LM’ Taux Intérêt LM IS1 IS Revenu Hausse de revenu sans éviction Hausse de revenu avec éviction Jean-Louis PIN 23 L’effet d’éviction dû au frein financier Taux Intérêt LM IS1 IS IS’ IS1’ Revenu Hausse de revenu sans éviction Hausse de revenu avec éviction Jean-Louis PIN 24 L’effet d’éviction dû au frein financier Taux Intérêt LM IS1’ IS’ IS IS1 Revenu Hausse de revenu sans éviction Hausse de revenu avec éviction Jean-Louis PIN 25 L’effet d’éviction dû au frein financier Taux Intérêt LM C 𝒆𝒉 Frein Financier : A 𝒃 B IS1 IS Revenu Hausse de revenu sans éviction Hausse de revenu avec éviction Jean-Louis PIN 26 Le policy-mix et ses effets sur le revenu et le taux d’intérêt Taux Intérêt LM2 LM H LM1 F B G A D E C I IS1 IS IS2 Revenu Jean-Louis PIN 27 LM LM i i IS1 IS IS1 IS2 IS Y Y LM i IS IS1 IS2 La politique budgétaire i min Y Jean-Louis PIN 28 LM2 LM LM1 LM1 i LM i IS IS Y Y LM1 LM LM1 i La politique monétaire IS Y Jean-Louis PIN 29 Jacques de LAROSIERE et la « trappe à la liquidité » Directeur du FMI (1978-1987), Gouverneur de la BDF (1987-1993) et président de la BERD (1993-1998), il note en février 2021 : « C'est exactement ce qu'on observe : les épargnants gardent leur argent sur des comptes courants, même si cela suppose une rémunération nulle. C'est ce que Keynes appelait la trappe à liquidité. Nous sommes en plein dedans ! ». « L'épargne a besoin d'être rémunérée. […] Imaginez un directeur des opérations d'une grande entreprise du CAC 40 qui vient voir son président un vendredi soir. Il lui propose deux options : lancer un projet risqué de technologie innovante de décarbonation pour lequel il faudra rémunérer les investisseurs à 4 ou 5 %. Ou racheter les actions de l'entreprise en s'endettant à 0 %, ce qui ferait la joie des actionnaires sans les ennuis du projet risqué. Le contexte actuel pousse le président à choisir la seconde option. » Jean-Louis PIN 30 Jacques de LAROSIERE et la « trappe à la liquidité » (2) Des taux d’intérêt à zéro pendant très longtemps : « C’est là tout le problème ». Résultat : une croissance quasiment nulle pendant longtemps. « En écrasant les taux, la politique monétaire participe à déprimer l’économie ! ». Comment ? Simplement, parce que l’investissement productif (hors immobilier) chute… Et la croissance économique aussi. Pire encore : « Si vous installez dans l'esprit des acteurs économiques que les taux vont rester à zéro pendant vingt ans, ce qui signifie en réalité que la croissance sera faible ou nulle pendant vingt ans, ils ne vont pas investir, car on n'a jamais vu une croissance prolongée avec des taux à zéro. » Jean-Louis PIN 31 L’introduction des encaisses réelles Jean-Louis PIN 32 L’introduction des encaisses réelles Les détenteurs de monnaie déterminent leur demande d’encaisses sur la base de la valeur réelle de la monnaie (M/P). Cette valeur peut varier sous l’effet : d’une variation de la quantité nominale de monnaie (M) d’une variation du niveau général des prix (P) d’une variation des deux à la fois Mais surtout, ces variations peuvent parfois entraîner une modification des variables réelles, consommation ou emploi : c’est l’effet d’encaisses réelles. Par exemple, face à une hausse des prix, baissant la valeur réelle de leurs encaisses, les individus peuvent vouloir reconstituer leurs encaisses réelles en réduisant leurs dépenses de consommation : Jean-Louis PIN 33 L’introduction des encaisses réelles (2) C’est là un mécanisme d’intégration du monétaire et du réel : WICKSELL 1898, FISHER 1911, PIGOU 1917, et surtout PATINKIN 1956. On peut alors écrire, au plan macroéconomique : ; ; Jean-Louis PIN 34 L’introduction des encaisses réelles (3) Pour le vérifier, il faut supposer l’absence d’illusion monétaire ou d’anticipations cumulatives de variations de prix susceptibles d’engendrer des comportements de fuite devant la monnaie (cas d’hyperinflation). Pour WICKSELL ou FISHER, qui privilégient le rôle de la monnaie comme intermédiaire des échanges, les individus conservent un certain rapport entre leur demande d’encaisses réelles et leurs dépenses de biens par « commodité » transactionnelle (FISHER). PATINKIN privilégie plutôt une approche patrimoniale de la demande de monnaie : la valeur réelle des encaisses entre dans la définition de la valeur du patrimoine. Jean-Louis PIN 35 L’introduction des encaisses réelles (4) Le fait d’être plus ou moins riches, suite à une variation des encaisses réelles, conduit les agents à modifier leurs demandes. L’effet d’encaisse réelle devient alors effet de richesse. La prise en compte des encaisses réelles joue un rôle déterminant dans les visions du fonctionnement ou de la dynamique économique. Pour KEYNES, l’équilibre de sous-emploi est durable, car il n’existe pas de force endogène susceptible de résorber le chômage. Jean-Louis PIN 36 Le mécanisme de l’effet des encaisses réelles Diminution (augmentation) de la quantité de Hausse (baisse) monnaie détenue par les agents des prix Augmentation (diminution) Dévalorisation (revalorisation) de la demande de monnaie des encaisses réelles Effet KEYNES Effet PIGOU Hausse (baisse) Diminution (augmentation) de la du taux d’intérêt demande de biens et services Effet METZLER Diminution (augmentation) Baisse (hausse) de l’investissement des prix Diminution (augmentation) de la Retour au consommation niveau initial Jean-Louis PIN 37 L’introduction des encaisses réelles (5) Pour PIGOU, 1943 et 1947, c’est justement l’effet d’encaisses réelles qui peut jouer ce rôle. Si la crise due à une insuffisance de la demande s’accompagne de baisse des prix, la valeur réelle des encaisses va augmenter, tout comme la demande globale, ce qui résorbe le chômage. Cet effet d’encaisse réelle remet aussi en cause la conception traditionnelle de la monnaie des néoclassiques. Pour WALRAS, une variation du NGP expliquée par la théorie quantitative n’a pas d’incidence sur les grandeurs réelles et ne modifie pas l’équilibre général. Jean-Louis PIN 38 L’introduction des encaisses réelles (6) Parce que les fonctions de demande de biens ne dépendent que des prix relatifs et que ceux-ci ne sont pas affectés par une variation du NGP (postulat d’homogénéité). Cette neutralité de la monnaie ne tient plus avec les encaisses réelles. Jean-Louis PIN 39 Une formalisation de l’effet d’encaisse réelle Exprimons les déterminants de la variation de la demande réelle d’encaisses M/P : 𝑴 𝑴 ∆ ∆ (1) ; et 𝑷 𝑷 Si , la valeur réelle des encaisses monétaires reste inchangée et il n’y a pas d’effet d’encaisse réelle. Sinon, l’effet peut jouer. Les encaisses réelles font partie, à côté du capital physique K, du patrimoine ou de la définition de la richesse, notée W : 𝑴 (2) 𝑷 Jean-Louis PIN 40 Une formalisation de l’effet d’encaisse réelle (2) En régime de croissance, la richesse, le capital et les encaisses réelles augmentent : La variation des encaisses affecte le revenu disponible : 𝑴 (3) 𝑷 On sait calculer la partie non consommée du revenu disponible : 𝑴 (4) 𝑷 Jean-Louis PIN 41 Une formalisation de l’effet d’encaisse réelle (3) La croissance équilibrée suppose le maintien dans le temps de l’équilibre sur le marché des biens et services correspondant à l’égalité entre la variation de la richesse et le revenu disponible non consommé : Ou encore : Du fait de l’égalité entre épargne et investissement, , on peut encore écrire : Jean-Louis PIN 42 Une formalisation de l’effet d’encaisse réelle (4) (5) Réintroduisons la formule 1 : Soit encore : (6) ; avec On sait que la variable est toujours positive pour (une croissance monétaire supérieure à l’inflation). Jean-Louis PIN 43 Une formalisation de l’effet d’encaisse réelle (5) Finalement, on retrouve : ; ⁄ ; ⁄ Ou enfin, de façon plus concrète, on peut conclure à une relation négative entre la consommation et le NGP : Jean-Louis PIN 44 De l’ouverture à l’interdépendance des conjonctures Jean-Louis PIN 45 Le multiplicateur de dépense : origine et principes « Si la propension à consommer dans les diverses circonstances imaginables (ainsi que quelques autres conditions) est prise comme donnée et si l’on suppose que l’autorité monétaire ou une autre autorité publique prenne des mesures en vue de favoriser ou de contrarier l’investissement, la variation du volume de l’emploi sera une fonction de la variation nette du montant de l’investissement » JM KEYNES, Théorie Générale, 1936 « Nous appellerons k le multiplicateur d’investissement. Il nous indique que, lorsqu’un accroissement de l’investissement global se produit, le revenu augmente d’un montant égal à k fois l’accroissement de l’investissement », JM KEYNES, Théorie Générale, 1936 Le multiplicateur apparaît ainsi comme un mécanisme symétrique et un instrument de politique économique. Jean-Louis PIN 46 Le multiplicateur en économie ouverte : approche algébrique Déterminons, dans une économie ouverte et sans Etat, le revenu d’équilibre de la période 1 noté : On trouve : 𝑪𝟎 𝑰𝟎 𝑿𝟎 𝑴𝟎 Ce qui nous donne 𝟏 (a) 𝟏 𝒄 𝒎 Jean-Louis PIN 47 Le multiplicateur en économie ouverte : approche algébrique (2) Dans cette économie, en période 2, seul l’investissement augmente : On trouve : 𝑪𝟎 𝑰𝟎 𝜟𝑰𝟎 𝑿𝟎 𝑴𝟎 Ce qui nous donne : 𝟐 (b) 𝟏 𝒄 𝒎 Jean-Louis PIN 48 Le multiplicateur en économie ouverte : approche algébrique (3) Comparons les deux périodes, par simple différence (b) – (a) : 𝜟𝑰𝟎 𝟏 On trouve : 𝟐 𝟏 𝟎 (6) 𝟏 𝒄 𝒎 𝟏 𝒄 𝒎 Le multiplicateur est : : économie fermée La variation de l’investissement, l’impulsion, exerce alors, en économie ouverte, un effet multiplicateur moindre sur le revenu, du fait des importations (une fuite). La valeur du multiplicateur sera d’autant plus réduite que la propension à importer sera élevée : Jean-Louis PIN 49 Le multiplicateur en économie ouverte selon KEYNES « Dans un système ouvert, en relations commerciales avec l’étranger, le multiplicateur de l’investissement supplémentaire contribuera en partie à relever l’emploi dans les pays étrangers, puisqu’une partie de la consommation additionnelle réduira l’excédent de notre balance extérieure; aussi bien, lorsqu’on considère l’effet d’un accroissement de l’investissement sur le seul emploi intérieur, en tant que distinct de l’emploi mondial, il faut réduire la pleine valeur du multiplicateur. Il est vrai que notre pays peut récupérer une partie de la fuite grâce aux répercussions favorables qu’exerce sur son activité économique l’action du multiplicateur dans les pays étrangers. » JM KEYNES, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936 Jean-Louis PIN 50 Source : Université de Sherbrooke Jean-Louis PIN 51 Source : Université de Sherbrooke Jean-Louis PIN 52 La somme des propensions en économie ouverte La somme des propensions en économie ouverte est toujours égale à l’unité. Pour le comprendre, rappelons l’approche revenu du PIB : Soit, sous forme de variations : Divisons la première par le revenu : Divisons la seconde par la variation du revenu : Jean-Louis PIN 53 Le modèle d’interdépendance de MACHLUP Dans son ouvrage de 1943, MACHLUP propose plusieurs modèles d’interdépendance entre deux pays. Reprenons le modèle le plus connu et la présentation la plus célèbre (voir Document). Le multiplicateur de dépense (ici pour les exportations), s’écrit toujours : Mais, il faut aussi prendre en compte les « effets en retour », liés à l’interdépendance des économies. Jean-Louis PIN 54 Le modèle d’interdépendance de MACHLUP (2) Dans une économie mondiale réduite à deux pays, les exportations de l’un sont les importations de l’autre (et réciproquement). Ceci est aussi vrai en termes de variations. En intégrant ces « effets de retour », on détermine un nouveau multiplicateur des exportations : Jean-Louis PIN 55 Interdépendance : l’effet d’une hausse des exportations 𝑨 𝑨 Effets en retour (+) Choc initial : ∆𝑿𝟎 𝑨 > 𝟎 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑩 Effets en retour (+) Jean-Louis PIN 56 L’effet d’interdépendance : Etats-Unis, période 1 Affectation du revenu 𝒅 𝒅 𝒅 Revenu Jean-Louis PIN 57 L’effet d’interdépendance : Reste du monde, période 1 Affectation du revenu 𝒅 𝒅 Revenu Jean-Louis PIN 58 L’effet d’interdépendance : Etats-Unis, période 2 Affectation du revenu 𝒅 𝒅 𝒅 Revenu Jean-Louis PIN 59 L’effet d’interdépendance : Reste du monde, période 2 Affectation du revenu 𝒅 𝒅 𝒅 Revenu Jean-Louis PIN 60 Le modèle d’interdépendance de MACHLUP On peut aussi envisager l’effet sur le revenu d’une variation de l’investissement du pays sur son revenu, avec ces effets de retour. On obtient ainsi un nouveau multiplicateur d’investissement : Jean-Louis PIN 61 Le multiplicateur avec effet de retour Pour illustrer cette interdépendance, résumons dans un modèle l’économie mondiale à deux pays, et , aux caractéristiques suivantes : Les exportations de l’un correspondent naturellement aux importations de l’autre, soit : et Jean-Louis PIN 62 Le multiplicateur avec effet de retour (2) Le revenu d’équilibre du pays va s’écrire : Soit encore : Et enfin : Jean-Louis PIN 63 Le multiplicateur avec effet de retour (3) De même, le revenu du second pays s’écrit : 𝑩 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑩 𝑩 𝑨 𝑨 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 Les revenus de chaque pays sont donc bien interdépendants l’un de l’autre, ce qui se vérifie aussi sous forme de variations : 𝑨 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝑨 𝑨 𝑩 𝑩 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 (1) 𝑩 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑩 𝑩 𝑨 𝑨 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 (2) Jean-Louis PIN 64 Le multiplicateur d’investissement avec effet de retour On suppose toutes les autres variations nulles : La variation du revenu du pays peut s’écrire : ∆ La variation du revenu du pays s’écrit : Insérons la variation du revenu de dans celle du revenu du pays : Jean-Louis PIN 65 Le multiplicateur d’investissement avec effet de retour (2) Regroupons les variations du revenu du pays à gauche, réduisons au même dénominateur puis isolons cette variation du revenu du pays : 𝑩 𝑩 𝑨 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 Déterminons la variation du revenu du pays , en insérant celle du pays : 𝒎𝑨 𝑨 Soit : 𝑩 𝟎 𝒔𝑨 𝒔𝑩 𝒔𝑨 𝒎𝑩 𝒎𝑨 𝒔𝑩 Jean-Louis PIN 66 Le multiplicateur d’investissment avec effet de retour (3) Quel sera est l’effet sur le solde courant d’une hausse de l’investissement en ? On sait que. Les exportations de étant égales aux importations de , on peut écrire : Ceci peut s’écrire sous forme de variations, en sachant que : Insérons les variations de revenu déterminées : Jean-Louis PIN 67 Le multiplicateur d’investissement avec effet de retour (4) Soit encore : Soit, au final : 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 Jean-Louis PIN 68 Les autres multiplicateurs avec effet de retour Cas d’une hausse des importations dans le pays. Les résultats seraient les suivants : 𝑩 𝑨 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝑩 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 Jean-Louis PIN 69 Les autres multiplicateurs avec effet de retour (2) Cas d’une hausse de l’investissement dans le pays. Les résultats seraient les suivants : 𝑩 𝑩 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝑩 𝑩 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 Jean-Louis PIN 70 Les autres multiplicateurs avec effet de retour (3) Cas d’une hausse des importations dans le pays. Les résultats seraient les suivants : 𝑩 𝑩 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 Jean-Louis PIN 71 Un second modèle d’interdépendance On supposera les exportations exogènes. Pour les importations, on envisage l’introduction d’un coefficient qui indique la proportion des importations qui se substitue à la consommation intérieure. Soit : Jean-Louis PIN 72 Un second modèle d’interdépendance (2) Avec : pour la consommation autonome de produits intérieurs pour la consommation autonome de produits étrangers pour la proportion de produits étrangers qui se substituent à la consommation de produits nationaux. On raisonne sur deux pays, et , avec les paramètres , , , , , supposés constants. On suppose à nouveau qu’il n’y a que deux partenaires dans l’échange. D’où : et. Jean-Louis PIN 73 Un second modèle d’interdépendance (3) Pour le pays , on peut écrire : Soit encore : Ou encore : Et enfin : 𝑨 𝑨 𝑨 𝑨 𝑨 𝑨 𝟎𝒅𝒐 𝟎 𝑨 𝑨 𝟎 Jean-Louis PIN 74 Un second modèle d’interdépendance (3) Et de même pour le pays : 𝑩 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑩 𝑩 𝟎𝒅𝒐 𝟎 𝑨 𝑨 𝟎 𝑩 𝟎 En remplaçant enfin ces grandeurs par leurs variations, on obtient finalement : 𝑨 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝑨 𝑨 𝟎𝒅𝒐 𝟎 𝑩 𝑩 𝟎 𝑨 𝟎 (1) Et de même pour le pays : 𝑩 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑩 𝑩 𝟎𝒅𝒐 𝟎 𝑨 𝑨 𝟎 𝑩 𝟎 (2) Jean-Louis PIN 75 Un second modèle d’interdépendance (4) A titre de comparaison, quel sera l’effet d’une hausse de l’investissement dans le pays sur le revenu du pays , sur le revenu du pays et sur le solde courant entre les deux pays. 𝑩 𝑩 𝑨 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝑩 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 On note que les résultats sont les mêmes que dans le cas précédent… Jean-Louis PIN 76 Choc initial : ∆𝑰𝟎 𝑨 Interdépendance : l’effet d’une relance de l’investissement 𝑨 𝑨 Effet en retour dépend de 𝒎𝑨 𝑩 𝑨 dépend de 𝒎𝑩 𝑩 𝑩 Jean-Louis PIN 77 Un second modèle d’interdépendance (5) Qu’en est-il si les importations autonomes augmentent dans le pays ? 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑨 𝑨 𝑨 𝑩 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑨 𝑨 𝑨 𝑨 𝟎 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 𝑨 𝑩 Jean-Louis PIN 78 Interdépendance : l’effet d’une hausse des importations 𝑨 𝑨 Effets en retour (+) Choc initial : ∆𝑴𝟎 𝑨 > 𝟎 𝑩 𝑨 𝑩 𝑩 𝑩 Effets en retour (-) Jean-Louis PIN 79 Un résumé des effets d’interdépendance Source : J JALLADEAU, Introduction à la macroéconomie, Ed De Boeck, 1993 Jean-Louis PIN 80 Introduction de la droite FE en économie ouverte Jean-Louis PIN 81 M-X M-X K Y i i Droite FE Excédent Extérieur Déficit Extérieur K Y Jean-Louis PIN 82 Présentation graphique de IS- LM-FE en économie ouverte Jean-Louis PIN 83 S+T+M S+T+M Y I+G+X i i IS Eco Fermée IS Eco Ouverte Y I+G+X Jean-Louis PIN 84 Equation de la droite IS en économie ouverte ∗ ; taux de change réel coté à l’incertain ∗ ∗ Jean-Louis PIN 85 Equation de la droite IS en économie ouverte (2) 𝟐 ∗ 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝟏 𝒓 𝟐 𝟎 𝟏 𝒓 𝟎 (1) 𝟐 ∗ 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 𝟏 𝒓 𝟐 𝟎 𝟏 𝒓 𝟎 (1’) 𝟐 En économie fermée, l’équation de la droite IS serait : 𝟎 𝟎 𝟎 𝟎 (2) Jean-Louis PIN 86 Equation de la droite IS en économie ouverte (3) 𝒆 𝒄 𝑻𝟎 𝑪𝟎 𝑰𝟎 𝑮𝟎 Ou encore : (2’) 𝟏 𝒄 𝒄𝒕 𝒋 𝟏 𝒄 𝒄𝒕 𝒋 La pente de la droite IS, toujours négative, a une valeur plus élevée qu’en économie fermée. Une même variation du taux d’intérêt aura ainsi un impact plus fort sur le revenu en économie fermée qu’en économie ouverte, du fait des importations qui réduisent la valeur du multiplicateur : une partie du supplément de revenu distribué stimule la production étrangère aux dépens de la production intérieure. Les variations de l’investissement, suite aux variations de taux d’intérêt auront ainsi un effet stimulant plus faible sur l’économie intérieure en économie ouverte qu’en économie fermée. Jean-Louis PIN 87 Détermination de la droite FE ∗ : taux de change réel, avec ∗ pour les prix étrangers ∗ ; et ; et ∗ ) : balance des capitaux, avec pour le pourcentage de variation anticipé du taux de change et f l’élasticité des flux de capitaux au différentiel de taux d’intérêt (avec f > 0). Jean-Louis PIN 88 La signification du paramètre Taux d’intérêt européens Hausse des entrées plus élevés qu’à l’étranger nettes de capitaux en 𝒊 > 𝒊∗ Europe Hausse de la demande d’euros (marché des changes) Réduction de la rentabilité Appréciation de l’euro des placements en Europe Baisse de e Les investisseurs s’attendent donc à une appréciation de l’euro lorsque le taux d’intérêt de l’euro est supérieur au taux d’intérêt étranger. Ils anticipent cette appréciation et corrigent le différentiel de taux d’intérêt Jean-Louis PIN 89 Présentation de la droite FE Jean-Louis PIN 90 Détermination de la droite FE (2) L’équilibre de la BP globale s’écrit : BTC + BCA = 0 ∗ ∗ + + - - ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ ∗ 𝒙𝟏 𝒆𝒓 𝒙𝟐 𝒀∗ 𝑿𝟎 𝒎𝟏 𝒆𝒓 𝑴𝟎 𝒎𝟐 𝒇 𝒇 La pente de la droite FE est donc bien positive. Jean-Louis PIN 91 ↗ 𝒊 ⇒↗ 𝑩𝑪𝑨 ⇒ 𝑩𝑷 ≠ 𝟎 ⇒↘ 𝑩𝑻𝑪 ⇒↗ 𝑴 ⇒↗ 𝒀 Taux d’intérêt i Droite FE D EXCEDENT BP C 𝟏 DEFICIT BP A 𝟎 B ↗ 𝒀 ⇒↗ 𝑴 ⇒↘ 𝑩𝑻𝑪 ⇒ 𝑩𝑷 ≠ 𝟎 ⇒↗ 𝑩𝑪𝑨 ⇒↗ 𝒊 Revenu Y 𝟎 𝟏 Jean-Louis PIN 92 Les déplacements vers la droite de la droite FE Si la balance des paiements s’améliore (hausse des entrées de devises), pour tout revenu, le taux d’intérêt sera plus bas en cas de : ∗ 1 Hausse de : hausse des exportations, amélioration de la BTC, dégradation de la BCA, baisse du taux d’intérêt. 2 Hausse de : amélioration de la compétitivité des produits nationaux, hausse des exportations, amélioration de la BTC, dégradation de la BCA, baisse du taux d’intérêt. 2’ Cette hausse de peut elle-même s’expliquer par une dépréciation de la monnaie nationale (hausse de e), une hausse de ∗ ou une baisse des prix nationaux. 3 Hausse de ∗ : baisse des entrées de capitaux, dégradation de la BCA, amélioration de la BTC, baisse des importations, baisse du revenu. Ou, pour un même revenu, hausse du taux d’intérêt pour compenser la hausse de ∗. 4 Appréciation anticipée de e : : les investisseurs détiendront des capitaux même si le taux d’intérêt baisse, vus les gains de change anticipés. Jean-Louis PIN 93 Les déplacements vers la gauche de la droite FE Si la balance des paiements se détériore (hausse des sorties de devises), pour tout revenu, le taux d’intérêt sera plus élevé en cas de : ∗ 1 Baisse de : baisse des exportations, dégradation de la BTC, amélioration de la BCA, hausse du taux d’intérêt. 2 Baisse de : dégradation de la compétitivité des produits nationaux, baisse des exportations, dégradation de la BTC, amélioration de la BCA, hausse du taux d’intérêt. 2’ Appréciation de la monnaie nationale, baisse des prix étrangers et hausse des prix nationaux. 3 Baisse de ∗ : hausse des entrées de capitaux, amélioration de la BCA, dégradation de la BTC, hausse des importations, hausse du revenu 4 Dépréciation anticipée de e : : les investisseurs ne détiendront des capitaux que si le taux d’intérêt national augmente pour compenser les pertes de change anticipées. Jean-Louis PIN 94 La droite LM en économie ouverte Jean-Louis PIN 95 La droite LM en économie ouverte En économie ouverte, les réserves de change peuvent influencer l’offre de monnaie. La masse monétaire (M) a deux composantes : le crédit interne (CIN) et les réserves de change (RES). Soit, en termes réels : En termes de variation, on peut écrire : L’enjeu pour la droite LM, c’est la nature du régime de change : changes fixes ou changes flexibles. Jean-Louis PIN 96 La droite LM en régime de changes fixes En changes parfaitement fixes, les réserves de change varient et doivent équilibrer la balance des paiements. Ces variations de réserves de change ont une incidence sur l’offre de monnaie qui devient moins indépendante : En cas d’excédent de la BP, on a des entrées nettes de devises à convertir ; l’offre réelle de monnaie augmente ; la droite LM se déplace vers la droite. En cas de déficit de la BP, on a des sorties nettes de devises ; la droite LM se déplace vers la gauche. La position de la droite LM dépend donc de l’équilibre de la BP. Jean-Louis PIN 97 La droite LM en régime de changes flexibles En régime de changes parfaitement flexibles, les réserves de change sont fixes. Il revient au taux de change d’équilibrer la balance des paiements. La position de la droite LM ne dépend pas de l’équilibre de la BP. La position de la droite LM ne dépend que la politique monétaire, laquelle est considérée comme plus indépendante. La droite LM est alors la même qu’en économie fermée. Jean-Louis PIN 98 Présentation de l’équilibre IS- LM-FE Jean-Louis PIN 99 i + FE - Déséquilibre Déflationniste Surplus Extérieur LM Déséquilibre Inflationniste Déséquilibre Déflationniste 𝑬 Surplus Extérieur Déficit Extérieur Déséquilibre Inflationniste Déficit Extérieur IS Y 𝑬 Jean-Louis PIN 100 Comparaison des droites LM et FE Jean-Louis PIN 101 La comparaison des pentes de FE et de LM Les droites LM et FE ont toutes deux une pente positive. Il est donc utile de comparer leurs pentes respectives : de LM ou de FE, laquelle a la pente la plus élevée ? Précisons le sens de la pente de FE. Le paramètre indiquait la sensibilité de la balance des capitaux au différentiel de taux d’intérêt. C’est donc un indicateur du degré de mobilité des capitaux. Prenons deux droites FE, de pentes différentes. Une variation identique du revenu se traduira par une variation du taux d’intérêt bien plus faible dans le cas de que dans le cas de (Graphique). Jean-Louis PIN 102 Les déterminants de la pente de FE/BP 𝑭𝑬𝟏 i ∆𝒊𝟏 𝑭𝑬𝟐 ∆𝒊𝟐 Y ∆𝒀 Jean-Louis PIN 103 La comparaison des pentes de FE et de LM (2) Cette différence est le résultat de deux mécanismes : 1 Une hausse du revenu aura un effet d’autant plus élevé sur les importations, et donc sur le déficit courant, que les importations sont sensibles au revenu (𝑚 est élevé). 2 Ce déficit courant élève la demande de capitaux étrangers. La hausse nécessaire du taux d’intérêt sera d’autant plus faible si les capitaux sont très sensibles au taux d’intérêt (𝑓 est élevé). La pente de la droite FE ( ), pour un niveau donné de , sera donc très faible, si le paramètre est élevé. Les capitaux sont très mobiles. L’abondance du financement extérieur possible permet alors un taux d’intérêt stable. A la limite, la droite FE est horizontale et sa pente est inférieure à celle de la droite LM. Inversement, la pente de la droite FE sera très élevée, si le paramètre est faible. Les capitaux sont donc peu mobiles. A la limite, le financement extérieur est nul et la droite FE est alors verticale, donc supérieure à celle de la droite LM. Jean-Louis PIN 104 Mobilité parfaite des capitaux i i FE Excédent Excédent FE Déficit Déficit Y Y Mobilité imparfaite des capitaux i FE Excédent Déficit Les trois cas de mobilité des capitaux Y Immobilité parfaite des capitaux Jean-Louis PIN 105 La comparaison des pentes de FE et de LM (3) Comment mesurer ce degré de mobilité des capitaux ? FELDSTEIN et HORIOKA en 1980 proposent une solution simple : si le taux d’investissement est indépendant du taux d’épargne, les capitaux sont mobiles : ; Plus sera proche de 1, plus l’investissement du pays est lié à l’épargne du pays, et plus la mobilité du capital est faible : il faut financer l’investissement par l’épargne du pays. A l’inverse, plus est proche de zéro, plus la mobilité internationale de capital sera forte. On peut enfin voir l’évolution de ce degré de mobilité du capital. Jean-Louis PIN 106 Une formalisation du modèle IS-LM-FE Jean-Louis PIN 107 Une formalisation du modèle IS-LM-FE Déterminons l’équilibre simultané IS-LM-FE sous forme de variations, en ne retenant que les variables sur lesquelles les autorités sont censées pouvoir agir, en régimes de changes fixes puis flexibles. En changes fixes, le revenu d’équilibre s’écrit : Jean-Louis PIN 108 Une formalisation du modèle IS-LM-FE (2) 𝒆 𝒉 𝒎 𝒆 ∆𝑴𝟎 𝟎 𝟎 (13) 𝒇 𝒃 𝒇 𝒃 Et les multiplicateurs : 𝝏𝒀 𝟏 𝑮 𝛛𝑮𝟎 𝒆 (𝒉 𝒎) (18) 𝟏 𝒄 𝒋 𝒎 (𝒃 𝒇) 𝝏𝒀 𝒄 𝑻 𝒆 (𝒉 𝒎) (18’) 𝛛𝑻𝟎 𝟏 𝒄 𝒋 𝒎 (𝒃 𝒇) 𝒆 𝝏𝒀 𝟏 𝒃 𝒇 𝑿 𝒆 (𝒉 𝒎) (18’’) 𝝏𝑿𝟎 𝟏 𝒄 𝒋 𝒎 (𝒃 𝒇) 𝒆 𝝏𝒀 𝒃 𝒇 𝑴 𝒆 (𝒉 𝒎) (18’’’) 𝝏𝑴𝟎 𝟏 𝒄 𝒋 𝒎 (𝒃 𝒇) Jean-Louis PIN 109 Une formalisation du modèle IS-LM-FE (3) En changes flexibles, on obtient : 𝟎 𝟎 𝟎 Et les multiplicateurs : 𝝏𝒀 𝟏 𝑮 𝐡 𝐞 𝒇 (23) 𝛛𝑮𝟎 𝟏 𝐜 𝐣 𝒃 𝝏𝒀 𝒄 𝑻 𝐡 𝐞 𝒇 (23’) 𝛛𝑻𝟎 𝟏 𝐜 𝐣 𝒃 𝒆 𝒇 𝝏𝒀 𝑴 𝒃 𝐡 𝐞 𝒇 (23’’) 𝛛𝑴𝟎 𝟏 𝐜 𝐣 𝒃 Jean-Louis PIN 110

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