Sociologie politique selon Weber

L'émergence des sciences politiques au XIXème siècle a été marquée par la création d'institutions académiques et l'émergence d'une élite éclairée et informée pour gouverner la France. Des institutions comme l'École libre des sciences politiques et la London School of Economics and Political Science ont vu le jour.

La transformation de la société a conduit à une nouvelle forme d'activité politique, où les élus deviennent des professionnels de la politique et vivent grâce à elle. L'État intervient davantage dans la vie sociale.

La première véritable œuvre de science politique, "Tableau politique de la France de l'Ouest" (1913), a été écrite par Siegfried. Cette œuvre fondatrice introduit la notion de "tempérament politique", expliquant les différences de vote entre les régions de l'Ouest, notamment entre les départements du granit et du calcaire.

Siegfried a développé une analyse déterministe en observant que les régions de granit, caractérisées par des relations sociales individualistes, votaient à droite, tandis que les régions de calcaire, avec des rapports communautaires, votaient à gauche.

La deuxième mutation des sciences politiques survient après 1945, avec la création des Instituts d'Études Politiques (IEP) et l'enseignement de sciences sociales au lycée. De nouvelles techniques d'enquête, inspirées des recherches américaines, se développent.

Les sciences politiques, reconnues par le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), répondent aujourd'hui à quatre critères : une dénomination politique, un accord sur un nombre d'objets, des institutions de recherche et d'enseignement dédiées, et des supports propres à la diffusion des résultats et de la recherche.

Les sciences politiques étudient le gouvernement des sociétés humaines, cherchant à comprendre les normes sociales qui régissent le fonctionnement de la société. Elles examinent l'origine, les modalités de production, les ressources et les acteurs impliqués dans la création et l'application des normes.

La théorie politique, la sociologie politique, la sociologie de l'administration et des politiques publiques et les relations internationales constituent les quatre domaines principaux des sciences politiques.

L'apparition du pouvoir politique spécialisé résulte de la capacité d'un groupe d'individus à contraindre un autre groupe social.

Le processus de pacification implique l'accaparement par un groupe social de la contrainte physique sur les autres membres du groupe.

Un groupe social est habilité par les autres à stabiliser l'ordre social.

La domination politique repose sur la croyance en la rationalité des décisions prises, en la légalité des règles. Les individus obéissent moins aux personnes qu'à des règles impersonnelles et générales.

La domination politique repose sur la croyance en le caractère sacré des traditions et des coutumes qui fixent les règles de la vie publique.

Forme de démocratie où le peuple participe directement à la prise de décision, par exemple à travers des référendums ou des initiatives populaires.

L'influence de l'environnement social sur la formation des opinions politiques et des attitudes envers la politique.

Le processus par lequel les individus apprennent et intériorisent les normes, les valeurs et les attitudes politiques de leur société.

Type de démocratie directe où les citoyens peuvent proposer une loi et la soumettre à un vote populaire.

L'influence de la famille, des amis, des médias et de l'école sur la formation des opinions politiques.

Type de démocratie directe où une décision politique est soumise au vote du peuple.

Le fait que les parents transmettent souvent leurs opinions politiques à leurs enfants.

Forme de démocratie où les citoyens sont impliqués dans les processus de prise de décision, en travaillant avec les représentants élus.

Le refus de suivre les opinions politiques de ses parents, et le développement d'une vision politique propre.

Dispositif de démocratie participative permettant aux citoyens de participer à des discussions et de formuler des propositions pour des projets d'aménagement territorial.

Dispositif de démocratie participative où les citoyens sont élus par tirage au sort pour débattre et proposer des mesures politiques.

Dispositif de démocratie participative permettant aux citoyens de définir l'utilisation d'une partie du budget local.

Conseil de quartier composé de citoyens qui discutent et formulent des propositions concernant les projets locaux.

L'action collective visant à influencer le pouvoir politique et à défendre une cause ou une revendication. Elle implique une identification d'un adversaire, une demande d'intervention étatique et l'utilisation de moyens d'actions spécifiques.

Une forme particulière de militantisme caractérisée par des structures organisées et institutionnalisées, telles que les partis politiques, les syndicats et les associations.

Une diminution de l'engagement militant, notamment en France, observée à travers le déclin du taux de syndicalisation et la baisse de l'adhésion aux partis politiques.

Des groupes organisés qui défendent des causes spécifiques et tentent d'influencer les décisions politiques.

Explication des mobilisations sociales par rapport aux différences entre les aspirations des individus et la réalité de leur situation, engendrant ainsi une frustration relative qui peut conduire à l'action collective.

L'idée que les individus dans les foules perdent le contrôle de leurs émotions et se laissent influencer par la contagion collective, menant à des comportements irrationnels et violents.

L'explication des mobilisations sociales par le biais de la psychologie collective, en mettant l'accent sur l'influence des émotions et des sentiments des individus dans la foule.

Le refus des associations de se positionner explicitement sur des questions politiques, privilégiant une approche plutôt sociale et humanitaire.

Les médias ont un impact limité sur les préférences politiques des individus. Ils ne les transforment pas, mais peuvent les renforcer ou les activer. Ce sont les interactions inter-individuelles qui façonnent les opinions avant l'exposition aux médias.

Les individus qui s'intéressent à la politique sont plus susceptibles de s'exposer à des informations politiques. Ils sont également plus susceptibles de maintenir leurs opinions, ce qui signifie que les médias renforcent les opinions déjà existantes.

Les individus ont tendance à choisir des sources d'information qui correspondent à leurs opinions préexistantes. Les médias agissent comme des amplificateurs de croyances préexistantes.

Les médias ont un pouvoir de cadrage, c'est-à-dire de déterminer les sujets qui seront traités et la manière dont ils seront présentés. Ils contribuent à la formation de l'opinion publique en mettant en avant certains thèmes et perspectives.

Les évènements politiques, tels que les guerres ou les élections inattendues, peuvent marquer les individus et influencer leur rapport à la politique. Ils offrent des moments de socialisation et de construction d'une vision commune.

L'impact d'un événement politique sur un individu dépend de ses expériences et de ses traits personnels. Les événements peuvent renforcer les opinions existantes, mais aussi conduire à de nouvelles convictions.

Le vote est une institution centrale de la démocratie représentative. Il est censé garantir la légitimité des gouvernants, mais il n'est pas la seule forme de participation politique.

L'abstention électorale ne doit pas être interprétée comme un signe de désintérêt ou d'apathie politique. Elle peut être le résultat de choix conscients et stratégiques.

L'étude sociologique du vote nous incite à considérer le vote comme une pratique parmi d'autres, ancrée dans des contextes sociaux spécifiques. Il ne s'agit pas d'une norme morale ou sociale.

Les explications sociologiques du vote cherchent à comprendre les facteurs qui influencent le choix des individus, allant au-delà des discours simplificateurs sur la transparence du vote.