Sociologie de la famille au 19ème siècle

Les sociologues, au XIXe siècle, ont joué un rôle crucial dans l'étude de la famille. Ils ont développé une approche moralisatrice et idéologique, en mettant l'accent sur l'importance de la famille pour la société. Ils ont mené des enquêtes pour étudier la vie des familles ouvrières et identifier les problèmes liés au logement, aux conditions de travail et à la santé. Ils voyaient la santé de la famille comme étant essentielle pour la santé de la nation.

Louis René Villermé, médecin et statisticien, était l'un des pionniers de la sociologie et de la santé publique. Il a étudié les conditions de vie des ouvriers en France au XIXe siècle, mettant en lumière les conditions de travail difficiles et les problèmes de santé liés à la pauvreté et aux conditions de logement. Ses travaux ont contribué à la mise en place de lois pour protéger les enfants travailleurs.

La loi du 22 mars 1841, la première loi en France à encadrer le travail des enfants, a été inspirée par les travaux de Louis René Villermé. Elle fixait un âge minimum de travail à 8 ans, limitait les heures de travail des enfants et prévoyait un début de surveillance de l'application de la loi. Malgré cela, son application était limitée.

La loi de 1850 sur les logements insalubres visait à définir, détecter et rénover les logements insalubres. Elle a établi des comités d'hygiène et placé la responsabilité sur les municipalités. Cependant, son application était encore limitée.

Frédéric Le Play, ingénieur et catholique, a développé une théorie de la famille centrée sur l'importance de la cellule familiale comme fondement de la stabilité économique, sociale et morale. Il a classé les familles en différents types, notamment les familles patriarcales, instables et souches.

Pour Le Play, la famille patriarcale est caractérisée par le fait que les fils restent au près des parents même après le mariage. Il s’agit d'un système de transmission des biens et du savoir-faire à l'intérieur de la famille.

Dans la typologie de Le Play, la famille nucléaire est qualifiée d'instable car tous les enfants partent de la maison à l'âge adulte. Elle est souvent associée à une mobilité sociale plus importante.

Chez Le Play, la famille souche correspond à un modèle où un seul fils reste au domicile parental pour reprendre la propriété familiale, assurant ainsi la continuité de l'entreprise et de la transmission patrimoniale.

L'École des Annales est une école d'histoire fondée par Marc Bloch et Lucien Febvre qui prône une approche globale et interdisciplinaire. Elle s'intéresse aux structures économiques, sociales et culturelles, ainsi qu'aux mentalités.

L'École de Cambridge est une école d'histoire qui se distingue par son approche quantitative et comparative. Elle utilise des données empiriques pour reconstituer les structures familiales et démographiques.

L'histoire de la sexualité et de la vie privée explore les transformations des comportements, des normes et des perceptions autour de la sexualité, de l'intimité et de la sphère privée dans les sociétés occidentales.

L'histoire des femmes et du genre explore les rôles, les expériences et les représentations des femmes dans l'histoire, ainsi que les constructions sociales du genre.

Familia désigne l'ensemble des personnes sous l'autorité du père dans la Rome antique.

Famulus signifie serviteur dans la Rome antique.

La parenté est un système de relations entre les individus d'une société, définies par des liens de mariage ou de filiation.

Le tabou de l'inceste est une règle sociale qui interdit les relations sexuelles et le mariage entre parents proches.

Un lignage est un groupe de personnes qui partagent un ancêtre commun connu et nommé. Il est associé à la territorialisation et à la féodalisation.

C'est le culte des ancêtres, l'utilisation des généalogies pour empêcher les mariages indésirables, justifier les droits et afficher son prestige.

Des armoiries sont des symboles héraldiques qui servaient à identifier les chevaliers au début. Elles sont devenues héréditaires et reflètent l'importance de l'aristocratie.

La primogéniture désigne le système où l'aîné hérite de tous les biens. En Lorraine et en Picardie, le choix de l'héritier était possible. D'autres régions partageaient les biens équitablement entre les fils ou tous les enfants.

Les cadets (les fils cadets) pouvaient recevoir une part du patrimoine, mais ils devaient s'engager dans des carrières comme l'armée ou l'Église ou chercher à épouser une femme riche avec des terres.

Les femmes ne recevaient pas d'héritage, mais une dot qui pouvait être importante. Cette dot leur permettait de se marier et d'apporter des biens au mariage.

Les enfants illégitimes étaient considérés comme des bâtards. Pour améliorer leur statut, ils pouvaient demander au roi une lettre de légitimation, ou obtenir un rescrit pontifical du Pape, ou vendre leurs biens et récupérer leur propriété dans l'année.

La primogéniture s'est répandue dans les régions méditerranéennes au XIIIe et XVe siècles, car la famille nucléaire était en plein essor et les familles élargies en crise.

L'Édit de tolérance de 1787 a permis aux protestants de se marier civilement. Avant cette loi, leurs unions étaient considérées comme un simple concubinage.

La loi de 1792 a instauré le parrainage civil et a rendu obligatoire le mariage à la mairie avant la cérémonie religieuse.

Le Code Civil Napoléonien, promulgué en 1804, a codifié le droit du mariage en France, établissant notamment le divorce par faute.

La réforme de 1896 a réduit les frais du mariage, ce qui a conduit à une augmentation du nombre de mariages.

Le mariage arrangé était une pratique courante avant le développement du mariage d'amour. Il s'est effondré au profit de l'amour romantique avec l'essor de l'individualisme.

L'homogamie, c'est-à-dire le mariage entre personnes ayant des caractéristiques similaires (origine sociale, niveau d'éducation, etc.), persiste malgré les changements sociaux.

Le divorce par consentement mutuel, introduit en 1975, a permis aux couples de se séparer sans accusation de faute. Ce changement a contribué à une augmentation significative du nombre de divorces en France.

La garde alternée, mise en place en 2002, permet au parent non-coupable d'avoir un droit de garde égal à celui de l'autre parent. Elle a contribué à une augmentation du nombre de parents impliqués dans l'éducation des enfants après une séparation.

Le diaphragme, inventé en 1844, était une méthode contraceptive fiable et accessible, en particulier en Europe au début du XXe siècle. Margaret Sanger, figure de proue du mouvement pour le contrôle des naissances, a enseigné aux femmes comment l'utiliser, le considérant comme un moyen d'autonomiser les femmes en matière de fertilité.

Marie Stopes, une scientifique et militante britannique, était une pionnière dans la promotion de la contraception au Royaume-Uni. Elle a ouvert les premières cliniques de planification familiale et a largement contribué à la sensibilisation sur l'accès à la contraception.

L'avortement clandestin était une pratique courante au cours des siècles. Les femmes qui pratiquaient des avortements clandestins étaient souvent appelées "faiseuses d'anges" ou "remedes de femmes", reflétant la nature risquée et illégale de ces actes.

Le curetage à vif, une pratique d'avortement brutal, consistait à gratter l'utérus sans anesthésie. Cette méthode dangereuse était souvent utilisée pour punir les femmes qui avaient recours à l'avortement.

En France, l'avortement était illégal et punissable. Le Code Pénal de 1791 prévoyait des travaux forcés pour les personnes pratiquant l'avortement, tandis que les femmes avortées n'étaient pas pénalisées. Au fil du temps, les lois se sont durcies, aboutissant à la loi de 1942 qui qualifiait l'avortement de crime contre la sûreté de l'État et prévoyait la peine de mort pour ceux qui le pratiquaient.

L'accès à la contraception, notamment grâce à la pilule contraceptive, a marqué une révolution dans la vie des femmes, leur permettant de contrôler leur fertilité et de planifier leur vie reproductive.

Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, une médecin et militante française, s'est engagée dans la lutte pour les droits reproductifs des femmes. Elle a plaidé pour la légalisation de l'avortement et l'accès à la contraception, faisant avancer la cause des femmes et de leur autonomie.

L'ouvrage "Maternité heureuse" publié en 1956 par Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé a défendu la contraception et la planification familiale, des sujets tabous à l'époque.

Le planning familial a contribué à l'accès à la contraception et au contrôle de la fertilité des femmes, marquant un tournant dans les droits reproductifs.

La pilule contraceptive a révolutionné la contraception et a donné aux femmes plus de pouvoir sur leur vie sexuelle et reproductives.

En légalisant la contraception, la Loi Neuwirth de 1967 a permis aux femmes de prendre le contrôle de leur fertilité et de leur vie.

L'encyclique Humanae Vitae de 1968 condamne la contraception et l'avortement, influençant la doctrine catholique sur la sexualité et la procréation.

La Loi Veil de 1975 a légalisé l'avortement en France, donnant aux femmes le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

La Loi Veil a été adoptée après une bataille politique importante et a permis aux femmes de disposer de leur corps et de mettre fin à des pratiques d'avortement illégales et dangereuses.

La Sécurité sociale a commencé à rembourser l'avortement en 1983 et un délit d'entrave à l'IVG a été instauré en 1992 pour lutter contre les pressions et les discriminations.