Psychologie: L'approche systémique 3

Voici les notes d'étude :

Master en Kinésithérapie – Cours de Psychologie

• Séance 3: 19 février 2025
• Mme Malengrez

L'approche Systémique

• Elle considère que c'est le système qui doit être pris en compte dans son entièreté.
• Paul Watzlawick (1921-2007), Gregory Bateson (1904-80), et Don Jackson (1920-68), accompagnés d’autres auteurs, ont créé l'approche systémique en psychologie.
• Cette approche pose des questions telles que l'amélioration d'un membre de la famille peut-elle entraîner la détérioration d'un autre, ou comment expliquer les améliorations en chaîne ?
• Elle s'interroge également sur les raisons pour lesquelles des difficultés mentales éclatent au moment où un membre entre dans une famille (naissance, mariage) ou lorsqu'il en sort (divorce, décès).
• Référence : Elkaim (2003)
• L’approche systémique est associée à Palo Alto.
• Elle repose sur l’idée que chaque individu s’inscrit dans plusieurs systèmes, la famille étant le principal.
• L'individu est influencé par ses relations et l'environnement général dans lequel il évolue.
• Ces environnements peuvent être professionnels, amicaux, ou familiaux.
• Un système est défini comme un ensemble d'éléments en interaction, comme la famille, l'entreprise, ou une équipe sportive.
• Ces groupes ont des propriétés qu'aucun de leurs éléments pris individuellement ne possède.
• Chaque élément s'influence mutuellement.
• Exemple : Le divorce est un changement systémique majeur affectant le couple, les enfants, l'emploi du temps, les revenus, et les projets.

Les Règles et Symptômes

• Les règles implicites sont des choses installées mais pas explicitées par les individus.
• Chaque individu peut avoir des règles différentes au sein du même système.
• Dans cette approche, le symptôme est une manifestation d'un dysfonctionnement familial.
• Il est plus important de comprendre la fonction du symptôme que son sens.
• Si le symptôme permet l'homéostasie du système, il peut persister longtemps.

Les 3 Principes Systémiques

• Principe de totalité : « Le tout est plus que la somme des parties, mais est déterminé par chacune d'elles ».
• Pour comprendre le tout, il faut analyser les individus qui composent le système.
• Cette théorie étudie les systèmes auxquels appartient l'individu.
• Fonctionnement du système influence le comportement des individus.
• L'homéostasie est conçue comme une stabilité et non comme un équilibre.
• Principe d'homéostasie: les systèmes tendent à réduire les variations et à les maintenir dans des limites acceptables. La rétroaction négative tente de rétablir l'équilibre antérieur, mais les changements d'équilibre sont nécessaires pour évoluer.
• Dès qu'un système est modifié, il tente de retrouver son équilibre antérieur.
• Le système familial tente de s'autoréguler pour trouver un point d'équilibre (homéostasie).
• Cet équilibre stabilise, mais rend les changements difficiles.
• Les adaptations sont nécessaires pour maintenir un équilibre harmonieux dans un environnement instable.
• Les crises sont nécessaires aux changements, par exemple à l'adolescence ou au passage à l'âge adulte. Elles sont essentielles au développement; les éviter peut causer de la souffrance.
• Principe d'équifinalité: la structure actuelle des interactions explique mieux le fonctionnement d'un système.
• Le thérapeute ne cherche pas les causes antérieures d'un problème, mais cherche à clarifier le fonctionnement actuel du système.

Conception en Psychothérapie Systémique

• La famille est un système régi par des règles qui maintiennent son équilibre (homéostasie).
• Les événements de la vie nécessitent un changement des règles, comme le départ du dernier enfant ou la retraite.
• D'autres événements confrontent aussi la famille à la nécessité d'un changement.
• Les règles peuvent être trop rigides, et la famille survit grâce au symptôme, qui permet d'éviter le changement.
• Le symptôme permet de faire l'économie du changement.
• Le symptôme est une rétroaction négative.
• Le systémicien s'intéresse à la relation entre les membres de la famille et à ce qui empêce les règles d'évoluer.

Critiques de l'Approche Systémique

• Cette approche aide à comprendre la complexité de l'être humain en interaction avec son environnement, ses idées et ses émotions.
• Il est rare de résoudre les difficultés en agissant sur une seule personne, car elles proviennent souvent d'échanges avec d'autres.
• Cette approche se concentre trop sur la famille et pas assez sur les aspects socio-économiques, les institutions, et la politique gouvernementale.

L'approche Humaniste

• Développé dans les années 1960, ce courant s'appuie sur une conception positive de la personne.
• Elle s'intéresse au libre arbitre, à la conscience de soi, et aux émotions.
• AbrahamMaslow et Carl Rogers sont les deux figures principales.
• Elle se développe comme une réaction face au pessimisme de la psychanalyse.

Abraham Maslow

• Pour Maslow, l'être humain développe naturellement son plein potentiel; c'est l'« actualisation de soi ».
• Il estime que chacun possède des talents et des capacités à reconnaitre et à exprimer.
• Einstein, Gandhi, et de Vinci sont des exemples de personnes ayant atteint un haut niveau de réalisation.
• Le développement du plein potentiel est un processus continu.
• La recherche de développement est liée à un besoin inné d'exprimer sa personnalité.

Pyramide des Besoins

• Maslow a développé une théorie des besoins sous forme d'une pyramide.
• Les besoins physiologiques (alimentation, hydratation, sexualité, respiration, sommeil, etc.) sont à la base.
• Vient ensuite la sécurité (corporelle, emploi, santé, propriété, famille).
• Puis le besoin d'amour et d'appartenance (amitié, famille, intimité amoureuse).
• Le quatrième niveau est le besoin d'estime (estime de soi, confiance, réussite, respect des autres).
• Le dernier niveau est le besoin d'accomplissement(créativité, moralité, résolution de problèmes...).
• Un besoin ne peut être atteint que si le précédent a été satisfait.

Carl Rogers

• Pour Rogers, il est important de se fier à ses propres sentiments pour se réaliser plutôt que de plaire aux autres.
• Chaque personne est responsable de ses choix de vie.
• Il faut une considération positive inconditionnelle de la part de l'entourage, en particulier des parents, pour le bon développement de l'enfant.
• Un père qui ne donne de l'attention et de l'affection à son fils que si ce dernier s'intéresse à ses intérêts ne permet pas à son enfant d'exprimer ses talents.
• Les psychologues humanistes expriment que l'amour inconditionnel ne signifie pas approuver tous les comportements.
• La nature de l'être humain est bonne, mais il doit apprendre à maîtriser les comportements violents afin de développer sainement sa personnalité et d'avoir de bonnes relations interpersonnelles.
• La notion centrale de la personnalité est le soi.
• Le soi est la perception qu'a l'individu de sa propre nature, de ses comportements et de ses qualités.
• Une bonne représentation de soi contribue à la santé mentale.
• Carl Rogers parle de « congruence », soit une perception de soi qui se rapproche de la réalité.
• La congruence est d'autant plus probable que l'enfant a reçu de la considération positive inconditionnelle.
• Lorsque le « soi » est accepté, il est plus facile de vivre ce qu'on souhaite sans craindre le rejet.
• Une personne qui doit cacher une partie de son soi sera moins congruente.

Critiques de l'Approche Humaniste:

• Elle n'est plus validée scientifiquement.
• Elle a permis de démontrer l'importance de donner confiance à la personne et de se mettre à sa place.
• Elle a développé ses données sur l'analyse de cas.
• La psychologie humaniste permet de redonner confiance en soi.
• L'approche humaniste souligne l'importance de la capacité de se mettre à la place de l'autre pour le comprendre.

L'approche Cognitivo-Comportementale

• Elle tire ses racines du béhaviorisme et de la psychologie cognitive.
• Cette approche montre comment l'individu apprend à se conduire et à penser en fonction de l'interaction avec son environnement.
• Le but est d'en faire une science aussi exacte que la chimie et la biologie.

Le Béhaviorisme

• Watson et Skinner sont considérés comme les fondateurs.
• Les béhavioristes souhaitaient faire de la psychologie une science exacte et ne s'intéressent qu'aux comportements observables et mesurables.
• Ils s'opposent à la psychanalyse et à l'approche humaniste.
• Watson estimait important de définir concrètement les comportements afin de pouvoir les observer de manière objective.
• Les béhavioristes étudient les stimuli et les réponses.
• Le conditionnement est le principal élément de théorie apporté.
• La personnalité n'est pas innée, mais résulte de l'interaction avec l'environnement.
• Watson croyait pouvoir faire de n'importe quel enfant un musicien ou un criminel en appliquant le conditionnement
• Deux types de conditionnement : classique ou répondant et le conditionnement opérant.

Le Conditionnement Classique ou Répondant

• Associé à Pavlov (1849-1936)

Expérience Notamment

• Pavlov étudiait la digestion chez les chiens et mesurait la quantité et la composition de leur salive.
• La salivation face à la nourriture est un réflexe, mais Pavlov a remarqué que les chiens salivaient déjà au bruit du bol.
• Il a associé un son à la nourriture, et après plusieurs associations répétitives, les chiens salivaient avant l'apparition de la nourriture.
• Pavlov a appelé cela le réflexe conditionné.
• Dans les années 20, Watson reprend les études de Pavlov et montre que le conditionnement concerne aussi les émotions

Expérience et Critique Relié à l'aspect Éthique

• Il a conditionné la peur chez un bébé nommé Albert en frappant sur un tuyau chaque fois qu'il s'approchait d'un rat blanc.
• Après quelques associations, Albert s'est mis à craindre le rat.
• Mary Jones a développé le contre-conditionnement pour éliminer la peur des lapins chez un enfant en lui donnant des friandises.
• L'enfant associe le plaisir de la friandise à la présence du lapin.
• Ses travaux ont aidé au traitement des phobies.

La Publicité le Conditionnement

• La publicité utilise ce type de conditionnement en associant un produit à une image attractive.

Le Conditionnement Opérant

• Thorndike, Skinner, et Watson
• Thorndike énonce le principe du conditionnement opérant : les conséquences d'un comportement volontaire déterminent s'il se reproduira ou non.
• Thorndike a placé des chats dans des boîtes à problèmes, avec de la nourriture à l'extérieur pour les motiver.
• Après plusieurs essais, le chat actionnait par erreur le levier qui ouvrait la grille, puis s'adaptait : les réponses inutiles disparaissaient.
• Thorndike a appelé cela la loi de l'effet.
• Skinner a approfondi les recherches sur la loi de l'effet, distinguant les stimuli agréables(nourriture caresses) et désagréables(décharges électriques ou réprimandes).
• Il distingue également les renforçateurs primaires et secondaires ; par exemple, les réprimandes peuvent devenir des renforçateurs secondaires si l'enfant les considère comme une marque d'attention.

La Psychologie cognitive

• La psychologie cognitive s'est développée lorsque l'on a remarqué que certains comportements ne pouvaient pas s'expliquer par un conditionnement.
• Les cognitivistes s'intéressent aux perceptions, interprétations, souvenirs, croyances, et aux cognitions.
• L'individu fait appel à des schémas mentaux lors d'un apprentissage.
• Albert Bandura, psychologue canadien, étudie les cognitions dans le développement de la personnalité.
• Il explique comment un individu peut acquérir des comportements et des attitudes en imitant un modèle.
• Bandura a développé la théorie sociale cognitive, qui prend sa source dans le béhaviorisme et la psychologie cognitive.
• Les sciences cognitives se penchent sur la perception, les représentations, la mémoire, etc.

La Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC)

• Les troubles mentaux sont décrits en termes de « comportements problématiques », inadaptés dans un contexte culturel donné et source de souffrance.
• Cela inclus comportements observables inadéquats (ex: crise de boulimie), réactions émotionnelles pénibles (ex: crise d'angoisse), et cognitions dysfonctionnelles (ex: anticipation anxieuse).
• L'événement futur est anticipé négativement.
• La TCC considère le comportement comme le problème à résoudre.
• Les objectifs poursuivis en TCC sont de limiter la fréquence, la durée et l'intensité des crises d'angoisse.
• Les interventions en TCC incluent la planification d'activités plaisantes et l'exposition progressive aux stimuli anxiogènes.

Les critiques de l'approche cognitivo-comportementale

• Bien que validée scientifiquement, elle comporte des forces et des faiblesses.
• Ses points forts sont l'influence des cognitions, des comportements et de l'environnement, ainsi que le concept de mesurabilité.
• Cette approche est jugée trop limitée par certains, car elle met de côté les aspects inconscients et émotionnels.