PSE-2202: Psychométrie et évaluation normative

PSE-2202: Psychométrie et évaluation normative

• Cours donné par le professeur Julien Morizot
• Cours d'hiver 2025, semaine 2

Plan du cours

• Quelques définitions
• Vidéo à visionner sur un modèle compréhensif d'évaluation
• Aperçu des méthodes d'évaluation les plus utiles en psychoéducation
• Deux grandes approches en évaluation : dimensionnelle et catégorielle

Quelques définitions importantes (Page 3)

• L'évaluation réservée implique le jugement clinique du professionnel, semblable au diagnostic d'un médecin, et sa communication.
• L'évaluation et ses conclusions ont une autorité professionnelle.
• La détection, le dépistage, l'appréciation et la contribution ne permettent pas de statuer sur les difficultés précises et leurs répercussions à long terme.

Quelques définitions - suite (Pages 4-5)

• Détection : identifier des indices de trouble ou facteurs de risque dans différents contextes d'intervention.
• Dépistage : distinguer les personnes potentiellement atteintes d'un trouble ou d'un facteur de risque de celles qui ne le sont pas.
• Appréciation : prendre en compte les indicateurs (symptômes, manifestations cliniques, difficultés) obtenus par observations cliniques, tests ou instruments.
• Contribution : l'aide apportée par les intervenants lors de l'activité du professionnel.

Évaluation vs. Dépistage (Page 6)

• Le dépistage vise à prédire des problèmes non encore présents ou cliniquement graves.
• L'évaluation est utilisée lorsque le problème est présent ou fortement suspecté et qu'on cherche à en comprendre la nature, la sévérité et la chronicité.
• Trouble : la condition clinique d'une personne.
• Diagnostic : l'étiquette qui décrit la condition clinique suite à une évaluation diagnostique.

Diagnostic vs. Hypothèse Clinique/Diagnostique (Page 7)

• Diagnostic : classification formelle d'un individu dans une catégorie (ex: DSM).
• Hypothèse diagnostique : hypothèse de travail pour conceptualiser le cas et guider l'intervention, pouvant être dérivée des mêmes critères d'un diagnostic.
• L'hypothèse diagnostique est ouverte à la modification en cours d'intervention.

Pronostic vs. Hypothèse pronostique (Page 8)

• Pronostic : jugement sur l'évolution, la durée et la stabilité d'une condition clinique sans intervention.
• Un pronostic valide et fiable nécessite une connaissance de la continuité/stabilité de la condition clinique, des facteurs de risque, d'aggravation, de persistance et de récidive, ainsi que des facteurs de promotion, de protection et de désistement.

Diagnostic différentiel (Page 9)

• Processus complexe en 4 étapes :
  • Déterminer s'il y a un problème réel, une psychopathologie ou un problème contextuel transitoire.
  • Identifier des hypothèses diagnostiques plausibles.
  • Choisir l'hypothèse diagnostique principale basée sur les données cliniques et l'urgence.
  • Établir une hypothèse pronostique.

Comorbidité (Page 10)

• Présence simultanée de deux ou plus de diagnostics chez une personne.
• En évaluation psychoéducative, il est important d'expliquer le pourquoi de la comorbidité autant que le diagnostic principal.

Évaluation diagnostique vs. Évaluation fonctionnelle (Page 11)

• Évaluation diagnostique : vise à poser un diagnostic (objectif).
• Évaluation fonctionnelle : vise à comprendre les fonctions des comportements problématiques, les facteurs qui les influencent et les mécanismes explicatifs (facteurs de risque, protection, développement, trajectoire).

Quelques définitions - suite (Pages 12-13)

• L'évaluation fonctionnelle repose sur le principe que chaque comportement a une fonction. Elle vise à comprendre la fonction des comportements problématiques et les facteurs influençant leur apparition et maintien.
• L'objectif de cette évaluation est de collecter des données sur les facteurs de risque et de protection, la manière dont le problème se développe, sa trajectoire et sa fonction d'adaptation.

Classification et évaluation (Page 16)

• La classification est essentielle en sciences naturelles, sociales, humaines et psychologiques.
• Exemples de classifications dans différentes disciplines scientifiques : chimie (tableau périodique), biologie (arbre phylogénétique).

Classification - suite (Page 17)

• En psychiatrie, la classification est basée sur les connaissances scientifiques pour organiser les psychopathologies, les problèmes d'adaptation, les facteurs développementals (génétiques, neurologiques, interpersonnels, environnementaux), les facteurs de risque, les facteurs de promotion et de protection.

Classification - suite (Page 18)

• Classifier des objets (items) ou des individus en catégories distinctes (ou sous-groupes) basé sur des règles.
• Approches dans l'évaluation : dimensionnelle (items - symptômes, comportements, émotions... selon variables comme impulsionnalité) vs catégorielle (individus selon types, profils, classes, typologie Myers-Briggs).
• Modèle: multivarié (ou psychométrique), médical (ou psychiatrique)

Approche dimensionnelle (Page 19-22)

• Classification des items (cognitions, émotions, sentiments, attitudes) en dimensions (construits latents, traits latents).
• Utilisation de l'analyse factorielle pour identifier des facteurs (dimensions latentes) non corrélées.
• Les différences entre les individus sont considérées comme des degrés sur un continuum.
• Exemple: impulsionnalité: personne a un degré plus élevé que quelqu'un d'autre.

Distribution normale (Page 23)

• Représentation graphique de la fréquence des scores pour une dimension donnée.
• Distribution symétrique autour de la moyenne (μ).
• Proportion des scores à chaque écart type de la moyenne (ex. 68% entre -1 et +1).
• Valeur du critère pour distinguer scores anormaux, normal.

Approche dimensionnelle - suite (Page 24)

• Choisir un critère (ex. échelle pour évaluer l'impulsivité chez les enfants avec scores de 0 à 100) pour définir si un score est normal ou anormal.
• Critères théoriques et statistiques en évaluation (ex. un enfant devrait avoir moins de x points de score d'impulsionnalité pour être considéré comme normal).

Approche catégorielle (Page 25)

• Classifier les individus en groupes (types, protoypes, ou profils latents ou classes latentes).
• Regroupement de personnes pour définir des catégorisation de type de Trouble (ex. TDAH).
• Exemple: les enfants qui présentent un certain nombre de symptômes d'inattention et d'hyperactivité sont classés dans un certain type de TDAH.

Approche catégorielle - suite (Page 26-27)

• Les regroupements de personnes (ou types, profils) peuvent être établis de trois façons :
  • Théorique (ex. Typologie Myers-Briggs, MBTI)
  • Scientifique (ex. DSM-5, ICD-11)
  • Empirique (ex. analyses statistiques comme dans une étude de Morizot & Tremblay, 2002)
• On cherche une classification ou typologie pour catégoriser individus.

Approche catégorielle - suite (Page 28)

• Exemple visuel de classification de type (ex. TDAH) basé sur des catégorisation de symptômes.

DSM-5 et ICD-11 (Page 29)

• Classification (nosologique) de troubles mentaux et psychopathologies
• Utile pour la communication, entre intervenants, entre institutions pour assureurs.
• Problèmes en termes de validité diagnostique (ex complexité de l'adaptation humaine difficilement dichotomisable) de certains diagnostics (ex. DSM).

DSM-IV et ICD-10 - suite (Page 30)

• Exploration des problèmes avec les algorithmes de classification, exemples de classifications et problèmes par analyse de cas (ex Trouble de conduites), analyse du cas comparant symptômes de deux enfants.

Approche moderne (Page 31)

• Intégration des approches dimensionnelles et catégorielles.
• Représentation graphique illustrant l'intégration des approches pour évaluer les troubles de comportement (adapté à l'âge, sexe...).