PSE-2202 Psychométrie et évaluation normative PDF
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Université de Montréal
2025
Julien Morizot
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Summary
Ces notes de cours couvrent les concepts de base de la psychométrie et de l'évaluation normative. Elles abordent des notions comme la détection, le dépistage, la prise en considération des indicateurs et la contribution. Ces notes sont axées sur les approches dimensionnelle et catégorielle en évaluation, avec exemple du DSM-5 et ICD-11, et s'adressent aux étudiants de niveau postgraduate.
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PSE–2202 Psychométrie et évaluation normative Prof: Julien Morizot Hiver 2025, Semaine 2 2 Plan pour aujourd’hui Quelques définitions Vidéo à visionner : Un modèle compréhensif d’évaluation Survol des méthodes d’év...
PSE–2202 Psychométrie et évaluation normative Prof: Julien Morizot Hiver 2025, Semaine 2 2 Plan pour aujourd’hui Quelques définitions Vidéo à visionner : Un modèle compréhensif d’évaluation Survol des méthodes d’évaluation les plus utiles en psychoéducation Deux grandes approches en évaluation : dimensionnelle et catégorielle 3 Quelques définitions importantes Selon l’OPPQ (2014), « l’évaluation réservée implique le jugement clinique du professionnel, au même titre que le diagnostic du médecin, ainsi que la communication de ce jugement ». « L’évaluation et ses conclusions ont statut d’autorité sur le plan professionnel » « Il en est tout autrement de la détection, du dépistage, de l’appréciation et de la contribution … qui ne conduisent pas à statuer sur l’existence de difficultés précises ni sur les répercussions à plus long terme de ces difficultés dans la vie de la personne » 4 Quelques définitions – suite Détection: « relever des indices de trouble non encore identifié ou de facteurs de risque dans le cadre d’interventions dont les buts sont divers » Dépistage: « départager les personnes qui sont probablement atteintes d’un trouble non diagnostiqué ou d’un facteur de risque d’un trouble, des personnes qui en sont probablement exemptes » Plus formel comme acte, démarche de plus il y a une instrumentation qui viens avec 5 Quelques définitions – suite Appréciation: « prise en considération des indicateurs (symptômes, manifestations cliniques, difficultés ou autres) obtenus à l’aide d’observations cliniques, de tests ou d’instruments » Contribution: « réfère à l’aide apportée par différents intervenants à l’exécution de l’activité réservée au professionnel » 6 Quelques définitions – suite Évaluation vs. Dépistage Dépistage veut prédire des problèmes pas encore présents ou pas encore cliniquement graves L’évaluation est demandée lorsqu’un problème est présent ou fortement suspecté et on veut clarifier sa nature, sa sévérité ou gravité et sa chronicité Trouble vs. Diagnostic Le trouble est la condition clinique d’un.e patient.e, le diagnostic est l’étiquette qui représente l’information à propos de cette condition suite à une évaluation diagnostique 7 Quelques définitions – suite Diagnostic vs. Hypothèse Clinique/Diagnostique Diagnostic: Assignation formelle d’un individu dans une catégorie d’un système de classification (e.g., DSM-5) Hypothèse diagnostique: Hypothèse de travail clinique servant à faire une conceptualisation de cas et à guider l’intervention (peut être dérivée des mêmes critères) Une hypothèse diagnostique est ouverte; elle peut changer en cours d’intervention suite à l’ajout de nouvelles informations cliniques ou suite à la réaction à l’intervention 8 Quelques définitions – suite Pronostic vs. Hypothèse pronostique Pronostic: jugement porté sur l’évolution, la durée ou la stabilité d’une condition clinique et les conséquences futures dans le cas où aucune intervention ne serait effectuée À noter que pour établir un pronostic valide et fiable, il faut connaître Continuité / stabilité de la condition clinique ou trouble Facteurs de risque, d’aggravation, de persistance et de récidive / rechute Facteurs de promotion, de protection et de désistement 9 Quelques définitions – suite Diagnostic différentiel Processus complexe en quatre grandes étapes 1. Sommes-nous vraiment en présence d’un problème, d’une psychopathologie, ou est-ce un problème contextuel ou réactionnel transitoire ? 2. Considérer explicitement différentes hypothèses diagnostiques plausibles 3. Décider quelle est l’hypothèse diagnostique principale à partir du cadre théorique choisi, des données cliniques recueillies et surtout, du niveau d’urgence 4. Établir une hypothèse pronostique 10 Quelques définitions – suite Comorbidité Terme médical qui signifie la présence simultanée de deux (ou plus) diagnostics chez un individu Pour les tenants de l’approche dimensionnelle, on utilise plus souvent le terme co-occurrence Important: À noter qu’en évaluation psychoéducative, on tente d’expliquer le pourquoi de la comorbidité autant que celui du diagnostic principal 11 Quelques définitions – suite Évaluation diagnostique vs. Évaluation fonctionnelle Évaluation diagnostique: l’objectif est explicitement de poser un diagnostic Ne s’intéresse généralement pas aux causes ni aux processus expliquant le développement du problème Les psychoéducatrices ne peuvent pas légalement poser de diagnostic, mais peuvent tout à fait collaborer à une évaluation diagnostique (appréciation, contribution) 12 Quelques définitions – suite Selon l’OPPQ (2024), « l’évaluation fonctionnelle … repose sur le principe que tout comportement possède une fonction. Elle vise à comprendre les fonctions des comportements problématiques ainsi que l’ensemble des facteurs susceptibles d’influencer leur apparition ou de les maintenir » L’objectif de cette évaluation est de collecter des données afin d’aider à comprendre les processus explicatifs (i.e., facteurs de risque et de protection, mécanismes de développement, trajectoire) et les fonctions d’un problème d’adaptation 13 Quelques définitions – suite En raison de son objectif, est aussi parfois appelée « analyse de résolution de problème » par certains auteurs.trices Attention : ≠ « l’analyse fonctionnelle » en ICC 14 Quelques définitions importantes Selon l’OPPQ (2024), « l’évaluation normative consiste à administrer des épreuves standardisées afin de comparer la personne à une norme issue d’un groupe de référence du même âge, du même genre ou de la même communauté culturelle. Elle sert à cerner la nature et l’importance des problèmes que vit la personne ainsi que leur caractère chronique ou transitoire. Elle permet aussi d’obtenir des renseignements sur la nature et la gravité des problèmes ». 15 Quelques définitions importantes Toujours selon l’OPPQ (2024), « Le recours à des instruments de mesure normés et standardisés est pertinent, lorsque ceux- ci sont employés dans la limite des règles d’utilisation et des compétences requises pour le faire » « Les membres de l’Ordre sont imputables de l’utilisation d’un instrument de mesure dans le cadre de la démarche d’évaluation psychoéducative. Il leur appartient donc de juger de leur formation reçue en psychométrie et de son actualisation dans leur pratique ». 16 Classification et évaluation La classification est centrale dans presque toutes les sciences naturelles, mais aussi sociales, humaines et psychologiques (Bailey, 1994) Un système de classification est nécessaire pour organiser les aspects centraux d’une discipline scientifique Chimie : Tableau périodique des éléments chimiques Biologie : Arbre de classification des espèces vivantes Psychologie / psychoéducation : ? ? ? 17 Classification – suite En psychiatrie aussi la classification est à la base de l’organisation des connaissances scientifiques Psychopathologies (ou troubles mentaux, problèmes d’adaptation, etc.) Facteurs développementaux : génétiques, neurologiques, interpersonnels, environnementaux, etc. Facteurs de risque (corrélats, marqueurs fixes, facteurs de risque causaux), facteurs de promotion et de protection, etc. (Kraemer, Lowe, & Kupfer, 2005) 18 Classification – suite Classification: Placer des objets dans des catégories distinctes, ou sous-groupes, à partir de certaines règles (Blashfield, 1984; Keeley et al, 2015) En évaluation, on peut classifier deux choses : Objet Approche Modèle Items Dimensionnelle Multivarié (ou symptômes, (ou psychométrique) comportements, émotions, etc.) Individus Catégorielle Médical (ou typologique) (ou psychiatrique) 19 Approche dimensionnelle On classifie des items (cognitions, émotions, sentiments, attitudes, comportements, pratiques parentales, etc.) pour former des dimensions, ou construits latents, ou traits latents On utilise généralement l’analyse factorielle Facteurs = dimensions latentes On cherche une structure factorielle qui permet de classifier tous les items qui définissent le (ou les) construit d’intérêt dans des dimensions indépendantes, idéalement non corrélées significativement (i.e., orthogonales) 20 Approche dimensionnelle – suite 21 Approche dimensionnelle – suite Mesurer le pôle élevée et le pôle faible Dimensions ou traits sont bipolaires : on identifie des différences entre les individus le long d’un continuum Il est assumé que tous les individus « possèdent » le trait, mais à divers degrés Pôle positif de dépression si ça existe: absence de symptôme??? En théorie ce n'est pas seulement ça, l'absence de quelque chose N'EST PAS un degré e.g., Impulsivité : personne n’a aucune impulsivité; nous sommes tous plus ou moins impulsifs.ves à différents degrés Nous sommes juste différent au niveau des degrés On cherche la quantité On identifie donc des différences quantitatives entre les personnes (i.e., différences interindividuelles) Du pôle positif (ou socialement acceptable) au pôle négatif (ou socialement inacceptable) 22 Approche dimensionnelle – suite Les femmes ont des niveaux plus élevée d'attention que les hommes C'est pour ça que l'homme est à la pôle négative et une femme est à e.g., Attention la pôle positive –4 –3 –2 –1 0 1 2 3 4 23 Distribution normale d’une dimension Courbe normale L'individu 1 se situe en dessous de la moyenne L'individu 2 se situe au deuxième écart-type au dessus de la moyenne Individu 1 Individu 2 24 Approche dimensionnelle – suite Avec l’approche dimensionnelle, on doit choisir un critère pour déterminer si un niveau (i.e., un score) est normal ou « anormal » e.g., Échelle d’évaluation de l’impulsivité chez les enfants avec des scores qui varient de 0 à 100 : à partir de quel score on détermine qu’un enfant est « significativement plus impulsif » que les autres ?? On ne le sais pas, vu que c'est des scores bruts nous n'en avons aucune idée C'est donc pourquoi il nous faut un critère Comme le verrons plus tard, le critère choisi pourra être théorique/conceptuel ou basé sur des données/statistiques 25 Approche catégorielle On place des gens dans des catégories DSM-V: soit tu a le problème ou tu l'a pas On classifie des individus pour former des groupes, des types, ou prototypes, ou profils latents ou classes latentes On ne veut pas des regroupements d’items, mais des regroupements de personnes e.g., les enfants qui manifestent un nombre déterminé de symptômes d’inattention et d’hyperactivité sont classifiés dans les types de TDAH – type mixte ou type inattention seulement – alors que les enfants qui n’atteignent pas le nombre de symptômes sont classifiés dans le type « sans problème » 26 Approche catégorielle – suite Les regroupements de personnes (ou types, profils) peuvent être établis de trois grandes façons : 1) Sur une base exclusivement théorique Questionnaires de personnalités: quatre lettres Degré de validité est innexistant c’est souvent le cas ; e.g., typologie de Myers-Briggs (MBTI) Il n'y a pas de critère statistique 2) À partir des connaissances tirées des résultats de la recherche scientifique Faux que c'est complètement athéorique, il y a toujours de la théorie Toujours une théorie implicite c’est parfois le cas ; e.g., DSM-5, ICD-11 3) Sur une base empirique (i.e., avec analyses statistiques) c’est plus rarement le cas ; e.g., Morizot & Tremblay, 2002 27 Approche catégorielle – suite On cherche une classification, ou une typologie – qu’on appelle parfois taxinomie dans les sciences naturelles – qui permet de classifier tous les individus d’une population ou d’un échantillon dans des catégories discrètes, c’est-à-dire mutuellement exclusives Qui sont 100% séparer Des types de personnes différentes: qualitativement différentes n'est pas la réalité mais selon le DSM On identifie donc des différences qualitatives entre les personnes À l'Examen Certains types sont des individus bien adaptés (la majorité), d’autres sont des individus avec des profils d’inadaptation 28 Approche catégorielle – suite Exemple: TDAH Pas de trouble TDAH de type mixte TYPE A TYPE B TDA sans hyperactivité TYPE C 29 DSM-5 et ICD-11 Les systèmes de classification (ou nosologiques) des troubles mentaux (ou psychopathologies) sont très utilisés Très utiles pour la communication entre intervenants.es, entre les institutions, pour les assureurs, etc. Car tous le monde sait de quoi nous parlons lorsque nous parlons du TDAH Certains problèmes avec la validité des diagnostics du DSM (Helzer et al., 2006) 1) La complexité de l’adaptation humaine fait qu’il est souvent irréaliste de dichotomiser (perd info. sur la sévérité) Blanc ou noir il n'y a pas de nuance ce qui est irréaliste 2) Tous les symptômes pertinents ne sont pas nécessairement présents dans la liste préétablie Exemple TDAH ça c'est la liste définitive des symptôme du TDAH, ne prends pas en compte de la mémoire à court terme par exemple : BARKLEY 30 DSM-IV et ICD-10 – suite On décide que ça prends tels symptôme dans un tel lapse de temps pour tel trouble 3) Problèmes avec algorithmes de classification e.g., Trouble des conduites (TC) Requiert la présence de 3 symptômes ou plus au cours des 12 derniers mois ON LE CLASSE DANS LA BOITE TC Enfant #1: (1) « a fait l’école buissonnière », (2) « a fugué la nuit » et (3) « a menti souvent »; c’est un cas TC Enfant #2: (1) « cruauté physique envers ses pairs » et (2) « cruauté physique envers des animaux »; pas un cas TC Lequel est un cas plus grave ? Le pronostic le plus négatif ? 31 Approche moderne: intégration des approches dimensionnelle et catégorielle (Morizot & Tremblay, 2002) 75 Très bonne. adaptation 70 Adaptation 65 moyenne Scores Standardisés 60 Problèmes de comportement mixtes 55 Problèmes de comportement 50 extériorisés Problèmes 45 d'attention 40 Problèmes de comportement intériorisés 35 Échelle totale Agressif- Irresponsable- Renfermé Perturbateur Inattentif