Philosophie: Conscience et Liberté

• La conscience, la liberté, la raison, l'inconscient et le temps sont des thèmes centraux.

Introduction

• La conscience et la liberté sont intrinsèquement liées et remettent en question la nature humaine.
• La présence du libre arbitre est interrogée, ou si les désirs et instincts influencent au-delà du contrôle conscient.

Définition de la Conscience

• Le terme "conscience" vient du latin "cum scientia", signifiant "avec savoir" ou "savoir que".
• Souligne la capacité d'être conscient de soi, des pensées, des désirs et des actions.
• La conscience permet de réfléchir et d'ajuster les choix en fonction des valeurs et objectifs.

Proposition de Thèse

• La conscience donne l'impression d'être libre et responsable.
• La capacité de réfléchir oriente les désirs avec la raison.
• En contexte judiciaire, la conscience rend une personne coupable responsable de ses actes.
• Les animaux, sans conscience réfléchie, ne sont pas jugés de la même manière.

Exemple

• Isabelle Dinoire est la première personne ayant reçu une greffe de visage après avoir été attaquée par son chien.
• L'exemple soulève des questions sur la responsabilité, si l'animal est guidé par ses instincts.
• L'être humain est censé maîtriser ses impulsions et ainsi tenu responsable.

Problématique

• Le texte interroge la simplicité de la vision de la liberté et remet en question la conscience et la responsabilité réelles des actes.
• Spinoza souligne qu' "Souvent nous voyons le meilleur et faisons le pire.".
• La complexité de la liberté est questionnée: pourquoi certains résistent aux impulsions et d'autres succombent.
• Se demande si c'est une question de volonté, d'éducation, ou de conflit entre des désirs opposés.

Approfondissement de la question

• Comment la conscience libère des impulsions et des désirs.
• La critique porte sur le problème du déterminisme.
• Spinoza affirme que « l'homme est un être du désir », le désir étant au cœur de l'existence.
• Une conciliation entre la conscience et le désir avec la liberté véritable est recherchée.

Comment la conscience nous permet de nous libérer de nos impulsions et de nos désirs

• La conscience définie comme la capacité de « savoir que » permet de comprendre et de réfléchir sur ce qui est perçu, ressenti ou imaginé.

Différents Types de Conscience

• Conscience spontanée (ou immédiate) concerne la perception de l'environnement dans l'instant présent.
• Conscience réfléchie (ou indirecte) permet de rendre présent ce qui n'est plus ou pas encore, incluant la conceptualisation d'idées abstraites.
• La conscience réfléchie facilite l'appréhension des idées complexes au-delà de la perception immédiate.

La Conscience Morale et la Conscience de Soi

• La conscience morale aide à distinguer le bien du mal et à réfléchir sur les conséquences des actions.
• La conscience de soi est la capacité de se percevoir comme un individu distinct dans un cadre social et psychologique.

Les Animaux Ont-ils une Conscience?

• La conscience animale est un sujet de débat en philosophie et en éthologie.
• Si certains animaux montrent une conscience perceptive, la conscience morale humaine leur fait défaut.
• Le test du miroir révèle que certains animaux ont une forme de conscience de soi.

Sentir ou Savoir ?

• Les animaux ressentent probablement leur environnement instinctivement.
• La présence des représentations mentales du passé ou du futur est un point distinctif.
• La capacité humaine d'anticiper ou de se souvenir est une différence essentielle.

La Raison

• La raison permet de repérer des contradictions dans les idées, permettant de « distinguer le vrai d’avec le faux » (Descartes).
•  Descartes considérait la raison comme « la chose la plus partagée au monde ».

Exemple : Michel Tournier et Vendredi ou les Limbes du Pacifique

• Michel Tournier met en lumière l'importance de la raison contre les illusions.
• L'utilisation de la raison permet de reconnaître une illusion et de s'ancrer dans la réalité pour reprendre le contrôle.

La Modernité et l’Évolution Historique

• La modernité, à partir de 1453 et jusqu'en 1789, se caractérise par une transition vers des sociétés centrées sur l'autonomie et la liberté individuelle.

L'Imprimerie et la Révolution Scientifique

• L’invention de l’imprimerie par Gutenberg au XVe siècle a facilité l'accès au savoir et favorisé la remise en question de l'autorité ecclésiastique.
• Les connaissances scientifiques du XVIIe siècle avec des figures comme Galilée ont renforcé cette révolution.

Descartes et la Modernité

• Descartes incarne deux piliers de la modernité.
• Le développement des sciences maîtriser la nature pour améliorer la vie humaine en utilisant les connaissances.
• L'autonomie individuelle repose sur la capacité de chaque individu à réfléchir par lui-même, d'où la maxime « Je pense, donc je suis ».

La Conscience et la Liberté

• La conscience est essentielle pour se libérer des désirs et impulsions, permettant d'analyser, trier et décider quels désirs méritent d'être réalisés.
• Le processus de conscience conduit à la question du déterminisme et à la résistance aux décisions rationnelles.

Le Déterminisme dans les sciences et les sciences humaines

• Le déterminisme, fondamental en sciences, est utilisé diversement.

• Être "déterminé" en sciences signifie être conditionné par des causes extérieures, pas volontaire comme dans le langage courant.

• Le déterminisme se réfère à l'ensemble des causes conditionnant un phénomène.

• Un orage est déterminé par des conditions atmosphériques ou une éclipse par la trajectoire des astres.

• Ces types de déterminisme s'appliquent aux sciences humaines.

• Pierre Bourdieu a développé le concept de capital culturel, montrant l'influence des héritages sociaux sur les actions.

• La question sous-jacente est de savoir si les comportements déterminés par des facteurs externes laissent place à la liberté.

Le Déterminisme inconscient chez Spinoza

• Spinoza est l'un des premiers à parler de déterminisme inconscient.
• L’allégorie de la pierre pensante illustre comment les actions sont déterminées par des forces extérieures, tout en croyant agir librement.

L’allégorie de la pierre pensante

• Une pierre lancée imagine pouvoir devenir consciente et se mouvoir librement.
• La pierre est en réalité mue par la main qui l'a jetée.
• Les êtres humains sont déterminés par des causes qu'ils ne maîtrisent pas, remettant en question le libre arbitre.

L'enjeu philosophique : notre liberté est-elle une illusion ?

• Si nos désirs et comportements sont déterminés par des forces extérieures, se considérer comme responsables de nos actions est difficile.

L'analogie avec l'humain : le désir comme moteur de l’action

• Spinoza affirme que les désirs guident les humains et sont déterminés par des causes extérieures.
• « Le désir est l’essence même de l’homme ».
• Le désir de lait d'un bébé est un réflexe inné, un déterminisme biologique.

Exemple du jeune garçon irrité

• Un désir de vengeance est conditionné par des facteurs extérieurs, comme une offense.
• Garçon est mis en mouvement par un ensemble de causes qu'il ne maîtrise pas, comme la pierre.

La direction des sentiments et le désir amoureux

• Le désir, même personnel, n’échappe pas au déterminisme.
• Le désir amoureux s'impose comme la trajectoire d'une pierre propulsée.
• Les désirs sont le produit de forces extérieures plutôt que des choix conscients.

Spinoza et l’inconscient

• Spinoza a anticipé l’inconscient : les humains ne choisissent ni leurs désirs ni leur orientation.
• Ces derniers sont le fruit de causes profondes et inconscientes.
• Cette conception du déterminisme remet en question la liberté et la capacité de choisir indépendamment des influences externes.

L’impossibilité de s’arrêter librement

• On ne peut pas s’opposer à ses désirs par la volonté, car les besoins biologiques dictent les actions.

L’illusion du libre arbitre

• Les désirs humains peuvent être résistés ou altérés selon des théories du libre arbitre.
• L'illusion est que les causes cachées déterminent les actions.
• Les décisions conscientes sont l’expression de désirs répondant à des causes extérieures.

Résistance et déterminisme

• La résistance aux désirs est également déterminée, résultant de la lutte entre des désirs contradictoires.
• Un désir neutralise un autre, comme la préservation de la réputation contre un désir de vengeance.
• La résistance aux désirs n'est pas une liberté véritable mais un conditionnement par des facteurs externes.

Responsabilité, liberté et jugement

• Le déterminisme remet en question la responsabilité des actions si les désirs proviennent de causes inconscientes.
• La responsabilité morale et juridique basée sur la liberté des choix devient complexe.
• La liberté, pour Spinoza, est la compréhension des causes, pas l'absence de déterminisme.

Conclusion

• Spinoza invite à remettre en question la liberté apparente des désirs, questionnant si nous sommes libres ou produits de déterminismes extérieurs et inconscients.
• La véritable liberté réside dans la compréhension rationnelle de ces déterminismes et l'alignement des actions avec la nature.

Comment être libre malgré le déterminisme

• Le déterminisme remet en cause la liberté humaine, mais il est possible d'être libre si agir est conditionné par causes extérieures.

La responsabilité face au déterminisme : l’exemple du tribunal

• Le tribunal cherche à comprendre les circonstances économiques, familiales ou psychologiques causant des actes.
• Les actions sont perçues comme déterminées par le passé, les expériences ou les influences extérieures.
• Des facteurs comme l'enfance difficile, la marginalisation, l'influence de groupes radicaux sont souvent invoqués pour expliquer les actions de Mehdi Nemmouche.
• Modifier des circonstances aurait pu changer son destin.

Le libre arbitre face à la culpabilité

• Le déterminisme peut être vu comme un facteur déculpabilisant.

• Une personne incapable de se discipliner pourrait blâmer son enfance ou le manque de motivation.

• L'illusion du libre arbitre soulève des interrogations sur la responsabilité des actes.

• Spinoza utilise la métaphore du chien enragé: enfermer pour protéger la société même si le chien n'est pas responsable.

Spinoza : les désirs adéquats et inadéquats

• Spinoza classifie les désirs en deux : adéquats et inadéquats.
• Les désirs adéquats sont liés à la vraie nature et procurent de la joie.
• Les désirs inadéquats sont déconnectés de l'essence, engendrant de la tristesse, les "passions tristes".
• La liberté réside dans la connaissance de soi, permettant de distinguer les désirs qui correspondent à la nature de ceux qui en éloignent.
• La liberté n'est pas l'absence de détermination mais la compréhension et le suivi des désirs enrichissant l'existence.

Kant : phénomènes et noumènes

• Emmanuel Kant différencie phénomènes et noumènes dans sa Critique de la raison pure (1781).

• Les phénomènes désignent le monde perçu par les sens, les noumènes la réalité indépendante de la perception.

• Tout est soumis aux lois de causalité dans le monde phénoménal, ce qui interroge sur le libre arbitre.

• Kant conclut que malgré l'impossibilité de prouver le libre arbitre empiriquement, il reste une idée métaphysique.

• Il affirme avoir limité la connaissance pour faire une place à la croyance.

• Le libre arbitre reste un postulat nécessaire pour justifier la responsabilité morale et juridique malgré une logique et une science ne pouvant le prouver.

L'analyse de Sartre (XXe siècle)

• Jean-Paul Sartre propose sa vision du libre arbitre dans L'existentialisme est un humanisme (1946).

• Se questionne sur comment échapper au déterminisme et rester responsable des actes.

• La liberté ne réside pas dans un libre arbitre transcendant, mais dans la capacité humaine à se détacher du passé.

• Contrairement aux objets, l'être humain n'agit pas uniquement en fonction du passé.

• Il est possible de se projeter dans l'avenir et d'agir selon ce qu'il veut devenir.

• L'homme n’est donc pas prisonnier de son histoire et il est libre de choisir son avenir.

• L'homme est condamné à être libre et ce paradoxe souligne l’angoisse existentielle de la liberté.

• Être libre signifie être responsable des choix, sans pouvoir se réfugier derrière des déterminismes extérieurs.

• L'homme est un projet et il façonne son être avec chaque décision.

• L'exemple de Mehdi Nemmouche pour illustrer que la liberté de choisir est fondamentale.

• Il est possible d'indiquer que l'influence des événements et influences n'annulent pas la liberté de choisir les actions futures.

• L'existence précède l'essence et l'être humain n'est pas défini à la naissance.

• L'être humain crée son essence à travers ses actes, il n'y a aucune nature préétablie.

• La liberté et la création de soi sont liées et détermine l'essence future avec les choix dans le présent.

• L’individu est entièrement responsable, car il choisit qui il veut être.

Rappel

• Le libre arbitre est une notion métaphysique.

• Il faut concevoir la liberté et la responsabilité humaines sans recourir à cette dimension métaphysique.

• Sartre répond en soulignant la temporalité de la conscience.

• L'homme est libre vis-à-vis de son passé et du déterminisme, et il agit en fonction du futur.

• Cette attitude est la mauvaise foi pour Sartre.

• Dire "c'est de naissance" revient à dire que c’est "dans sa nature", formulatio que Sartre rejette.

Conclusion

• Une thèse a été posée : l’homme est libre de réfléchir sur ses désirs et d’exercer un jugement critique.
• L’antithèse du déterminisme ramène la liberté à une illusion conditionnée.
• La synthèse invite à dépasser cette opposition : la liberté se trouve dans l’exercice quotidien de choix concrets, qui définissent l'existence.
• La liberté réside dans l’action et dans les décisions prises.
• Ce sont ces choix, non une nature prédéfinie, qui nous façonnent.
• Chez Sartre, cette liberté est indissociable de la responsabilité et la liberté sartrienne soulève un questionnement crucial.
• Peut-on concevoir la liberté sans en faire appel à une dimension métaphysique ?
• La liberté se trouve confrontée aux forces externes mais auussi aux forces internes.
• Il faut comprendre pleinement les mécanismes de la liberté cachés dans l'esprit humain.