Modèles Cognitifs chez l'Enfant

Cette théorie combine des éléments du constructivisme de Piaget, des concepts de capacité de traitement limitée de Pascual-Leone et des modèles de traitement de l'information.

Elle met l'accent sur la capacité de l'enfant à résoudre des problèmes en utilisant des schèmes, la mémoire de travail et les structures de contrôle.

Les schèmes sont des unités élémentaires du système cognitif et sont stockés en mémoire à long terme.

Ils représentent les états, les situations.

Ils représentent les transformations, les actions à effectuer.

La capacité de l'enfant à résoudre des problèmes dépend de sa capacité à gérer simultanément des sous-buts.

La mémoire de travail joue un rôle central dans le développement cognitif selon Case.

L'enfant peut gérer un élément de plus dans sa mémoire de travail au fur et à mesure qu'il avance dans son développement.

L'alerte est le processus attentionnel le plus basique, déclenché par toute information, qu'elle soit interne ou externe.

L'attention soutenue permet de diriger son attention intentionnellement et de la maintenir sur une durée prolongée.

La vigilance est une forme particulière d'attention soutenue qui maintient un état d'alerte continu.

L'attention sélective permet de focaliser son attention sur des informations précises et d'ignorer les autres.

L'attention visuo-spatiale est une forme d'attention sélective utilisée pour identifier une cible dans un espace.

L'attention divisée permet de partager son attention entre plusieurs sources d'informations simultanément.

Le développement de l'attention dépend fortement de la maturation cérébrale, en particulier des lobes frontaux.

L'attention sélective se développe dès 3 ans, permettant aux enfants de distinguer une cible parmi des distractions.

La durée de l'effort attentionnel augmente avec l'âge et le développement du contrôle de soi.

La capacité d'attention divisée se développe progressivement jusqu'à environ 11 ans, avec une limite atteinte ensuite.

Piaget postule un système universel de développement cognitif composé d'étapes successives, mais des observations montrent des différences dans l'acquisition de compétences même avec une structure opératoire identique (décalages horizontaux) et parmi les individus (pas de transculturalité).

Contrairement à Piaget, qui décrit des étapes de développement de plus en plus puissantes, les théories néo-piagétiennes cherchent à expliquer comment une structure cognitive plus puissante est construite à partir d'une structure moins puissante.

Les théories néo-piagétiennes expliquent les étapes du développement par la limitation de la capacité de traitement de l'information. Plus la capacité de traitement est importante, plus l'enfant peut gérer des challenges cognitifs.

Pascual-Leone a critiqué Piaget pour l'absence d'explication sur les mécanismes de transition entre les étapes du développement. Il propose une théorie qui analyse la capacité à gérer la complexité de l'information.

Les théories néo-piagétiennes sont un courant qui s'appuie sur Piaget, mais en intégrant des éléments issus des théories du traitement de l'information.

Les théories néo-piagétiennes cherchent à expliquer le développement cognitif en mettant l'accent sur la capacité à traiter l'information, contrairement à Piaget, qui se concentre sur les structures.

Chez les enfants de 2-3 ans, le système phonologique se développe, mais la boucle audio-phonologique n'est pas encore efficace (stratégie de répétition). Cela les rend sensibles à la similarité et à la longueur des mots.

À partir de 7 ans, les enfants développent la capacité à répéter mentalement (subvocalement) les informations, une stratégie essentielle pour la mémoire.

La vitesse d'articulation augmente progressivement entre 3 et 10 ans, permettant aux enfants de stocker davantage d'informations dans l'unité de stockage phonologique.

La mémoire à court terme (MCT) profite de la double encodage des informations (système phonologique et système de mémoire à long terme). Cette capacité se développe jusqu'à l'adolescence grâce à la maturation des fonctions pré-frontales d'autorégulation.

Le développement du vocabulaire et des connaissances encyclopédiques facilite les processus mnésiques.

Dès 36 mois, les enfants peuvent se souvenir et évoquer des événements passés. La fiabilité des souvenirs augmente à partir de 4 ans, avec la capacité à raconter des histoires.

Jusqu'à 5 ans, les enfants sont sensibles aux suggestions des adultes, ce qui peut influencer leurs souvenirs.

L'outil BEM-144 évalue les différents processus mnésiques (verbaux et non verbaux) chez les enfants et les adultes à partir de 6 ans.

Les fonctions exécutives (FE) sont des capacités cognitives complexes qui permettent de planifier, de contrôler son comportement, de se souvenir des informations et de résoudre des problèmes. Elles se développent progressivement chez l'enfant, en commençant dès l'âge de 3 ans.

Le développement des FE est lié à la maturation des lobes frontaux du cerveau, qui sont responsables des fonctions cognitives de haut niveau. Plus les lobes frontaux se développent, plus les enfants sont capables de contrôler leur comportement et de résoudre des problèmes complexes.

La Tour de Londres est un test de FE qui mesure la capacité de planification et de résolution de problèmes. Les enfants sont capable de performances comparables à celles des adultes à partir de 16 ans, ce qui correspond à la maturation des fonctions métacognitives.

Le contrôle des impulsions se développe progressivement chez l'enfant. Au début, les parents jouent un rôle important en imposant des interdits. Puis, le contrôle interne se met en place vers 18 mois, permettant à l'enfant de réguler son comportement de manière autonome.

Le modèle intégratif de Diamond propose une structure hiérarchisée et spécifique du développement des FE. Il met en avant plusieurs composantes importantes, notamment l'inhibition, la mémoire de travail, la flexibilité, la planification et la résolution de problèmes.

L'inhibition est la capacité à supprimer des pensées, des actions ou des émotions non pertinentes pour atteindre un but. Elle est essentielle pour se concentrer, résister aux distractions et contrôler son comportement.

La mémoire de travail est la capacité à maintenir des informations en mémoire active pendant une période de temps limitée et à les manipuler pour effectuer une tâche. C'est un élément crucial pour l'apprentissage, la résolution de problèmes et la prise de décision.

La flexibilité est la capacité à modifier ses pensées, ses comportements et ses stratégies en fonction des circonstances. Elle permet de s'adapter aux changements, de trouver des solutions alternatives et de résoudre des problèmes de manière créative.

Les fonctions exécutives (FE) regroupent les processus cognitifs complexes qui permettent de planifier, d'organiser et de contrôler ses actions. Elles impliquent la capacité à inhiber des pensées ou des actions impulsives, à gérer son attention et à changer de stratégie face à des situations nouvelles.

Une tâche classique pour évaluer les FE est le test de Stroop, qui consiste à nommer la couleur d'un mot écrit avec une couleur différente. Le test mesure la capacité à inhiber une réponse automatique pour privilégier une réponse contrôlée.

La batterie neuropsychologique NEPSY et sa version II (NEPSY-II) sont des tests standardisés qui évaluent les fonctions cognitives chez les enfants et les adolescents. Ils incluent des subtests spécifiques pour mesurer les FE.

Le Test des Matrices progressives de Raven (PMAT) évalue l'intelligence fluide, c'est-à-dire la capacité à résoudre des problèmes nouveaux et abstraits. Il est utilisé dans des domaines comme la recherche psychologique et l'évaluation éducative.

Le D-KEFS (Delis-Kaplan Executive Function System) est un test spécifique aux fonctions exécutives qui a été étalonné de 8 à 89 ans. Il comprend neuf sous-tests qui évaluent différents aspects des FE.

Le BADS (Behavioural Assessment of the Dysexecutive Syndrome) est un test standardisé qui évalue les fonctions exécutives, en particulier dans les situations de la vie quotidienne. Il comprend 5 tests qui simulent des tâches réelles.

Le Rules Shift Cards (une partie du BADS) demande de nommer la couleur de chaque carte, puis de changer de règle et de dire si chaque carte est identique à la précédente. Cette tâche mesure la capacité à adapter son action à un changement de consigne.

Le Zoo Map Test (une partie du BADS) évalue la capacité à planifier un itinéraire optimal dans un zoo, puis à suivre un plan prédéterminé. Ce test mesure la capacité à organiser des séquences d'actions et à suivre des instructions.