Journalisme et Communication selon Najib Lamnini

Introduction aux sciences de l'information et de la communication

• Les sciences de l'information et de la communication (SIC) visent à comprendre le processus de communication.
• Deux approches clés sont utilisées : l'approche systémique et l'approche constructiviste.

L'approche systémique

• La notion de système renvoie à l'interaction entre un organisme et son environnement.
• Le comportement humain s'inscrit dans un contexte global régulé par un système de régulation/régulateur.
• La régulation est une interaction.
• Le moi existe au sein d'une interaction sociale.
• La valeur d'une interaction sociale dépend des influences qu'elle provoque.
• Une interaction sociale conduit à une construction de sens.
• Un système est constitué d'objets et de relations entre ces objets.
• Les objets sont les composants/éléments du système.
• Les attributs sont les propriétés des objets.
• Les relations maintiennent l'ensemble du système.
• Un système réagit aux provocations.
• On distingue le système, la relation et le comportement.
• Un événement dans son contexte prend du sens.
• La causalité circulaire se manifeste par l'implication mutuelle, l'action et la rétroaction, ici et maintenant.
• Elle n'explique pas le présent par le passé.
• La rétroaction positive : les partenaires ne sont pas d'accord.
• La rétroaction négative : caractérisée par l'écoute, la compréhension et la soumission à l'autre.
• Le système est organisateur et organisé, instituant et institué, informant et informé.
• Un exemple de communication paradoxale : « Je veux que tu sois le chef, car je ne veux pas être le chef en obéissant à quelqu'un. »

L'approche constructiviste

• La recherche sur le constructivisme est basée sur la psychologie et la sociologie.

• Tout ce qui existe est le produit de l'échange.

• La forme des faits et des choses est fonction des intérêts, des attentes et des référents culturels.

• La construction intervient par le cerveau à partir des données extérieures et d'un processus cognitif.

• Le sens provient de la totalité.

• La perception et le sens sont liés à la mise en forme.

• Un événement n'est un événement que par rapport à son contexte.

• L'accent n'est pas sur les éléments, mais sur leurs relations.

• Le sens surgit de la mise en forme du monde par une conscience attentive à ce monde.

• Cette perception nécessite l'implication de la personne pensante.

• La construction par l'esprit utilise l'hémisphère gauche (langage objectif, logique, langage de la raison) et l'hémisphère droit (langage des formes, symboles des images).

• L'origine de la connaissance ne se trouve pas dans le monde extérieur mais dans la pratique de l'esprit.

• La réalité existe mais sa connaissance est une construction humaine, élaborée par l'échange et par l'homme.

• L'étude d'un objet spécifique doit tenir compte de toutes ses réalités possibles.

• Une distinction doit être faite entre ce qui est et ce qui a été dit sur ce qui est, ainsi que la façon dont les choses sont et la façon dont elles sont décrites.

• La capacité de parler de ce qui est rend humaine la nature.

• L'intentionnalité humaine et le monde forment le sens.

• Le principe d'émergence produit la compréhension et la vision du monde.

• La communication est une activité productive de quelque chose qui n'existait pas avant.

• La naissance des SIC peut être étudiée sous l'angle de trois hypothèses.

• Cette discipline fait appel à plusieurs disciplines. On distingue 3 pôles de recherche : Les neurosciences et les sciences cognitives (étude de la communication dans ses rapports avec le cerveau), Les sciences cognitives et physiques de l'ingénieur, Les sciences de l'homme et de la société.

• Dans la pratique, il y a d'un côté des professionnels de la communication et d'un autre côté les ingénieurs.

• Ces techniques sont des savoirs et des techniques.

• Des chercheurs de sciences dures et humaines étudient des phénomènes sociaux liés à la communication.

• Seuls les domaines scientifiques liés à l'ingénierie et aux mathématiques peuvent revendiquer le statut de sciences de communication, sous l'impulsion des deux dernières guerres mondiales et l'évolution de la société de consommation et de communication.

• Pour le courant cybernétique, les phénomènes de communication s'imposent dans tous les objets étudiés.

• Pour Norbert Wiener, l'objet de la science est l'étude des relations entre les objets et leur environnement, soit leurs comportements.

• Les sciences sociales ont pour objet l'étude des phénomènes de communication.

• Les sciences de la communication sont interdisciplinaires.

• On peut conclure que les sciences de la communication, étant un phénomène social, sont essentiellement des sciences humaines et sociales.

• Les théories de l'information et de la communication sont apparues et ont considérablement évolué depuis le début du 20ème siècle aux États-Unis.

• La recherche s'est focalisée sur le développement des TIC, l'implication des médias de masse dans la diffusion de la culture et la problématique liée aux effets de la communication de masse et à la manipulation de l'opinion publique.

• Des facteurs tels que les innovations technologiques, la communication média et l'industrie culturelle sont au centre des débats.

• L'école de Chicago, active à partir des années 40, a posé la question de la communication de masse.

• Cette école a développé une recherche empirique microsociologique sur la communication, notamment les communautés.

• Certains chercheurs (ex. Robert Ezra Park) ont considéré le reportage sur fond d'enquête sociologique comme la forme la plus appropriée pour étudier une réalité sociale.

• La ville est un laboratoire social où on observe des situations sociales (ordre, désordre, assimilation, mobilisation, intégration).

• Elle a aussi étudié la fonction de la presse, les rapports entre le journalisme et la propagande sociale.

• La compétition sociale régit les relations humaines, et le consensus social (l'ordre social) est géré par la communication.

• La communication est un cycle de relation entre compétition, conflit, adaptation ou assimilation.

• L’étude des interactions est à l'origine de la microsociologie.

• La communication doit s’inscrire dans l'état d'esprit de la société ou du groupe concerné. Elle prend en compte plusieurs aspects dynamiques: dynamique, désordre, mobilité, marginalisation et intégration.

• Elle concourt à la régulation des compétitions sociales.

• La communication doit considérer plusieurs aspects: la communication devient un outil de gestion, de gouvernement et d'expression par l'éducation, l'information ou la distraction, et la communication est une interaction sociale.

• Le paradigme proposé par Lasswell est centré sur la sociologie de la communication de masse et l'impact de la propagande.

• Les moyens de diffusion sont considérés comme des instruments essentiels pour la gestion gouvernementale des opinions.

• La propagande est un moyen pour susciter la participation et est aussi utile pour la corruption ou la gestion d'opinions.

• L'audience obéit aveuglément au schéma stimulus-réponse.

• L'approche de la psychologie (la psychologie des foules de Gustave Le Bon, le béhaviorisme par Watson et le conditionnement par Pavlov) est au cœur de ces influences.

• On retrouve cette thèse de la toute puissance des médias avec serge TCHAKHOUTINE dans « Le viol des foules par la propagande politique (1939).

• La sociologie des médias est abordée à travers les 5 W de Lasswell : qui, dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet.

• La sociologie fonctionnelle vise la description objective, systématique et quantitative du contenu de la communication.

• La fonction de l'information se divise en trois catégories: surveillance de l environnement, mobilisation des composants de la société et reproduction sociale par la transmission de l'héritage social

• La théorie de l'information pose le problème de la transposition d'un modèle de scientificité propre aux sciences exactes, faisant de l'information une recherche calculable.

• Un exemple important est la théorie de Shannon, qui propose un modèle formel et cybernétique de la communication.

• La communication apparaît comme une chaîne de constituants: une source d'information produit un message transformé en signaux pour le transmettre via un canal, puis reconstruit par un récepteur à la destination à laquelle le message était destiné.

• L'objectif est de quantifier le coût d'un message entre deux pôles du système, et de corriger les contraintes indésirables.

• La théorie de Shannon néglige l'interaction avec le récepteur, les composants sémantiques du message, et l'intention du communicateur.

• Le problème de la communication devient celui des techniques et des instruments et une approche systémique est nécessaire pour comprendre la globalité et les interactions entre les éléments.

• La science politique est un champ d'application du systémisme, où la vie politique est un système ouvert aux influences de l'environnement social.

• L'objectif est de réguler les tensions sociales.

• La réponse du système est dépendante de la rapidité et de l'exactitude de traitement et de réception de l'information, les médias ayant un rôle de rétroaction.

• La cybernétique, par Norbert Wiener, souligne l'importance de l'information dans l'organisation et la circulation, et la capacité à mettre en forme l'information.

• Une société d'information implique l'absence d'entraves à l'échange, d'embargo, de secrets et d'inégalités d'accès à l'information et à sa transformation en marchandise.

• L'homo communicans est un être tourné vers le social, qui vit à travers l'information et l'échange, dans une société transparente grâce aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.

• L'information est un contenu échangé avec le monde extérieur, et c'est à partir de ce contenu que nous nous adaptons et appliquons nos résultats d’adaptation.

• Le processus de communication consiste à recevoir et à utiliser l'information, en s'adaptant aux contingences du milieu et à vivre efficacement.

• L'approche cybernétique signifie la science du contrôle et de la communication chez les hommes et les machines.

• La cybernétique est un moyen de gouvernance d'action finalisée visant à maintenir l'équilibre, la progression ou la régression du système.

• L'information joue un rôle central par la rétroaction, permettant le contrôle de l'action, le système résistant fonctionnellement grâce à l'information.

• La société est caractérisée par une cybernétisation du contrôle et de la communication, maitrisant ses risques et ses aléas, avec une transparence générée par l'information.

• Le social se déshumanise, le politique se vide de son idéologie et devient des mises en spectacle, le flux d’information prime sur les autres échanges énergetiques et matériels.

• La communication contribue ainsi à la régulation des compétitions sociales, avec des exemples comme des campagnes de sensibilisation sociale, de communication publique et politique.

• Pour les tenants de la théorie classique, la fonction fondamentale de l'image est phatique : elle vise à attirer l'attention. Pour les tenants de l'approche motivationnelle, l'image implique la personne en suscitant des besoins inconscients et désirs inavoués. Pour les tenants de l'approche sémiologique linguistique, l'image doit aussi informer sur le produit et viser une élaboration poétique et rhétorique du message.

• Les conceptions classiques, motivationnistes et sémiologiques ont des points de vue différents sur les fonctions de l’image mais elles peuvent se compléter et se superposer.

• Application de la pragmatique de communication:

  • une approche plus vaste
  • dépassement des approches psychologiques
  • toute marque doit être analysée en termes de relation et contenu.
  • les notions de relation et de contenu sont importants dans la marque.
  • les relations entre le produit, la marque et le consommateur doivent être prises en compte en considérant la marque comme supérieure au produit, avec une continuité d’une relation et une évolution des contenus.

• 2- Les caractéristiques du langage digital/analogique

• 3- Le niveau de relation des différents acteurs

• VI - L'approche freudienne de l’économie de l’effort (l'épargne psychique et l'économie du plaisir)

• 3- la transmission de l'information

• 4- L'influence

• 2- La nature des consommateurs (fortement impliqués / faiblement impliqués) -les différents modèles utilisés en béhaviorisme.

• Les figures de style utilisées dans les campagnes de communication (hyperbole, inversion, synecdoque).

• Exemple de campagne : la campagne Mercier.

La sémiologie et la linguistique

• La sémiologie traite des signes, leur signification et les mécanismes socioculturels qui en découlent.
• Pour Saussure, la langue est une institution sociale qui organise les signes et les idées.
• Pour Barthes, tout sujet ou fait à étudier est abordé par sa face parlée, les objets signifiants de la culture, étant transmis par le langage.
• L'image n'est intelligible que par la langue et l'expression.

Le processus de la communication

• La communication est une opération complexe sous forme de processus de relation.
• Ce processus est composé de : la construction du sens, la construction des référents collectifs, la structuration des relations, l'expression de l'identité de l'émetteur, la transmission et l'influence.

La contextualisation de l'échange

• La communication est l'utilisation de signes pour produire du sens.
• Le processus de production de sens est issu d'un contexte social et individuel.
• Le sens de tout échange dépend de son contexte qui est foncièrement social.
• La signification est construite à travers l'échange.

La production de la signification

• La signification est produite à partir de la relation entre le signe interprétant et le signe objet.
• La sémiologie distingue la priméité (l’être en soi), la secondéité (l’être en relation) et la tiercéité (la médiation).
• Le contexte social est à la fois externe (présent et circonstances) et expressif (fond et intentionnalité).

La construction des référents collectifs

• Les référents collectifs sont des éléments idéels (idées et représentations) partagés par les acteurs sociaux pour comprendre, raisonner et juger.
• Les référents collectifs font partie de la culture et sont déjà en place.
• La réalité n'est pas une vérité absolue mais une interprétation construite à travers l'échange et la communication.
• Dans une société démocratique, les significations collectives ne sont pas imposées par la force, la tradition ou l'idéologie.

La construction des normes relationnelles

• Les acteurs sociaux cherchent à se positionner et se faire reconnaître socialement.
• Le positionnement social (identité, intérêt, attentes) définit les relations.
• Les relations sont définies par rapport aux autres et sont en constante redéfinition.

La relation entre la marque et le consommateur

• La marque est plus importante que le produit.
• La relation entre la marque et le consommateur doit être symétrique ou complémentaire.
• Une communication publicitaire doit viser le consommateur en l'établissant à égalité.

L'approche freudienne de l'économie de l’effort

• L’économie de l’effort (physique, mental, musculaire) engendre du plaisir.
• Ce plaisir découle de l’épargne psychique, correspondant à l’allègement du contrôle exercé par la censure sur nos activités conscientes.
• L’esprit inoffensif profite de l’épargne psychique afin d’exprimer, en toute liberté et sans contrainte logique, la satisfaction de désirs refoulés.
• Au niveau formel, l'image peut représenter quelque chose par allusion ou double sens, et exprimer plusieurs idées avec peu de mots.
• L'abondance de formes, de couleurs et de formes graphiques de l'image traduit une rhétorique permettant de déjouer la censure morale et d’économiser les forces psychiques refoulées.