Immigration en France (1974-1986)

• 1974 marque le début d'une longue crise économique due au "choc pétrolier".
• La France a réagi en modifiant son appareil productif et en supprimant des emplois non qualifiés.
• Les pouvoirs publics ont décidé de suspendre l'immigration de travail.
• Cette décision a entraîné une augmentation des contrôles aux frontières et des expulsions.
• Les étudiants et les réfugiés étrangers ont été soupçonnés d'être de "faux étudiants" ou de "faux réfugiés".

Maintien des effectifs étrangers

• Malgré les décisions visant à stopper l'immigration, les effectifs des étrangers sont restés stables voire ont augmenté entre 1974 et 1986.
• La politique d'immigration a connu des orientations différentes et contradictoires entre 1974 et 1986.
• Ces variations sont liées à la conjoncture économique et à la majorité politique au pouvoir.
• Décès du président Georges Pompidou en mai 1974, remplacé par Valéry Giscard d'Estaing.
• Victoire de la gauche à l'élection présidentielle de mai 1981 avec François Mitterrand.
• Victoire de la droite aux élections législatives de mars 1986, menant à la première cohabitation avec François Mitterrand président et Jacques Chirac Premier ministre.

Les termes juridiques des débats migratoires

• La crise de 1974 a renforcé les craintes d'une partie de l'opinion publique française, l'immigration prenant de nouvelles formes
• Notamment la peur d'une "invasion étrangère" mise en avant par des auteurs comme Alfred Sauvy et Jean Raspail.
• Cette peur a été relayée par certains médias de droite, comme Le Figaro Magazine en octobre 1985.
• L'immigration a été perçue comme renforçant la crise économique en prenant les emplois des Français et en augmentant les dépenses publiques.
• L'intégration des étrangers a semblé impossible, car ils ne voulaient pas s'intégrer.
• Acceptation que la présence étrangère dépasserait un "seuil de tolérance" mettant en danger la France.

Développement du racisme

• Ralph Schor souligne que la notion de seuil de tolérance n'est pas scientifique.
• Pour le public, un certain pourcentage de présence étrangère rendrait les affrontements inévitables
• Dans la première moitié des années 1980, le racisme et son contraire ont été fréquents.
• Les manifestations racistes ont parfois impliqué des élus, comme le maire de Montfermeil qui a refusé d'inscrire les enfants d'immigrés en 1985.
• Des faits divers racistes ont marqué l'opinion publique, comme l'assassinat d'un jeune Algérien en 1983 et le meurtre de deux Turcs en 1984.
• Ralph Schor souligne qu'il est difficile de mesurer l'importance et l'évolution du racisme à partir de ces faits divers.
• Ralph Schor constate l'expression du racisme connaît une mutation : les facteurs culturels et nationaux sont mis en avant par rapport aux facteurs d'inégalité des races.
• Racistes défendent que l'étranger garde sa spécificité, mais réclament ce droit pour les Français.
• Retour du slogan "la France aux Français" apparu en 1940.

Lutte contre la xénophobie

• Les années 1980 ont également vu l'affirmation de mouvements de lutte contre le racisme, comme le MRAP, la LICRA, la LDH et la Cimade.
• Des associations comme le GISTI et France-Terre d'asile ont lutté contre le racisme en aidant les immigrés et défendant leurs droits.
• Des hommes politiques et des syndicalistes, comme Bernard Stasi, ont soutenu cette lutte.
• Le 21 novembre 1985, un groupe d'intellectuels s'est formé, dont Simone de Beauvoir, Pierre Bourdieu et Marguerite Duras.
• Le 15 novembre 1985, un appel commun à la fraternité a été lancé par différentes autorités religieuses.
• Les autorités catholiques ont lutté contre le racisme au sommet et à la base.
• Christian Delorme a organisé la marche pour l'égalité de Marseille à Paris.
• Ces positions ont valu à l'Eglise catholique d'être critiqué par le Front National.

SOS Racisme

• Au cours des années 1980, SOS Racisme a acquis une renommée auprès de la jeunesse.
• SOS Racisme a été fondé en octobre 1984 par Harlem Désir, Julien Dray et des militants de l'Union des étudiants juifs de France.
• L'organisation vise à lutter contre le racisme sous toutes ses formes et à défendre le métissage.
• Le groupe a bénéficié de personnalités du spectacle et de Mitterrand.
• Le mouvement a connu un succès auprès des jeunes avec son slogan "Touche pas à mon pote".
• SOS Racisme a organisé de grands événements, dont un concert place de la Concorde en 1985 et un autre place de la Bastille en 1986.

Marche pour l'égalité et contre le racisme

• En de 1983, la "marche des beurs" pour l'égalité et contre le racisme est organisée.
• S'inscrit dans la continuité de la grève de la faim entamée en 1981 aux Menuiserie.
• Le père Christian Delorme, le pasteur Jean Costil et Hamid Boukhrouma protestant contre l'expulsion de jeunes Algériens.
• En juin 1983, Toumi Djaïdja a été blessé par la police en essayant d'empêcher des affrontements.
• Création de l'association SOS-Minguettes pour organiser une marche, par Toumi Djaïdja, et le père Christian Delorme.
• La marche vise à protester contre les violences policières et le racisme, demander le droit de vote pour les immigrés et à améliorer l'image des jeunes issus de l'immigration.
• Marche de Marseille à Paris du 15 octobre au 3 décembre 1983.
• Une quarantaine de jeunes Arabes ou "beurs" ont participé.
• Les manifestants ont porté des revendications pour un avenir meilleur.
• Le cortège a rassemblé des députés, des syndicalistes, des évêques, des ministres et des intellectuels comme Simone de Beauvoir et Pierre Bourdieu et attendus par 100 000 personnes.
• François Mitterrand a annoncé la création de la carte unique de séjour de 10 ans mais n'a pas pas octroyé le droit de vote.
• Cette marche marque l'entrée dans l'espace public de la deuxième génération issue de l'immigration.
• En 1984, une autre marche, Convergence, réunit des "beurs", des Noirs et des Asiatiques.

Monde de l'antiracisme

• Le monde de l'antiracisme est confronté à un dilemme dans les années 1980 : mettre en avant le droit à la différence ou reconnaître les effets potentiels de cette logique.
• Finalement, les mouvements antiracistes ont préféré mettre en avant une logique d'intégration.

Septennat de Giscard d'Estaing

• Giscard d'Estaing a été élu président en mai 1974 et a nommé Jacques Chirac Premier ministre.
• La politique migratoire menée n'a pas été linéaire.
• Dilemme entre rester fidèle à des positions équilibrées ou ne pas laisser le FN détourner une partie de ses électeurs.
• Conséquences de contradictions et divisions au sein de la droite sur le sujet.

Arrêt de l'immigration

• En septembre 1973, l'Algérie a suspendu l'émigration vers la France en raison d'agressions contre ses ressortissants.
• Pierre Messmer a nommé André Postel-Vinay à la direction de la Population et des Migrations.
• André Postel-Vinay a été convaincu que la crise économique sera longue.
• André Postel-Vinay réclamait un arrêt de l'immigration pour améliorer le sort des étrangers déjà installés, en particulier en matière de logement.
• Jacques Chirac a suivi cette proposition le 3 juillet 1974.
• André Postel-Vinay a démissionné le 22 juillet 1974, remplacé par Paul Dijoud.

Politique d'immigration libérale

• Paul Dijoud a mené une politique relativement libérale pour séduire l'électorat de gauche.
• Giscard d'Estaing a invité des éboueurs à l'Elysée pour un petit déjeuner le 24 décembre 1974.
• La "nouvelle politique de l'immigration" a comporté deux volets : stopper l'immigration et intégrer les immigrés régulièrement présents.
• Le gouvernement a réprimé le travail clandestin, renforcé le contrôle aux frontières et distribué des aides au rapatriement.
• Il y a eu des exceptions à la décision de suspension de l'immigration de travail pour les demandeurs d'asile et conjoints de Français.

Regroupement familial

• Dijoud est ouvert aux arguments des associations de défense des étrangers au regroupement familial.
• Le 29 avril 1976, le droit au regroupement familial a été rendu officiel sous conditions de ressources et de logement.
• Le gouvernement est resté fidèle immigration provisoire, créant une politique contradictoire en matière d'immigration.
• La promotion des cultures d'origine a été encouragée, avec la création de l'émission "Mosaïque" sur FR3 à partir de 1977.
• Le gouvernement a encouragé la reconnaissance de l'islam et soutenait la mise en place de lieux de prière pour les ouvriers musulmans.
• La logique de Dijoud est en contradiction avec le ministre Michel Poniatowski.

Rigueur migratoire

• La logique de rigueur a prévalu à partir de 1977 la hausse du chômage et un choix politique de Giscard d'Estaing.
• Giscard a renoncé la polititique libérale.

Lionel Stoléru

• Paul Dijoud a été remplacé par Lionel Stoléru en mars 1977.
• Stoléru a affiché son intention de remplacer les immigrés par des Français grâce à un plan de revalorisation du travail manuel.
• Il a utilisé la rhétorique antiraciste pour justifier une politique de retours volontaires et forcés.
• Stoléru s'attache à une politique d'extrême rigueur en matière d'immigration, visant à réduire la population étrangère.
• L'objectif est de 35 000 départs par an par retours volontaires et retraits autoritaires.
• Une prime de 10 000 francs a été offerte aux salariés étrangers rentrant.
• Surnom de "million des immigrés".
• L'immigration familiale a été suspendue pour trois ans en septembre 1977.
• Le gouvernement a autorisé entrées des familles et à interdire de travailler.
• Le décret du 10 décembre 1977 n'autorisait l'entrée des membres de la famille que s'ils s'engageaient à ne pas occuper un emploi salarié.
• Arrêt du Conseil d'Etat annule ce décret comme violant le droit de mener une vie normale.

Maintien des droits

• Arrêt Gisti du Conseil d'Etat élèves du droit à une généralité.
• L'idée de contraindre au départ s'est imposée.
• Préparation de deux projets de loi : élargissant les catégories d'expulsions, et favorisant le non-renouvellement des titres de travail et de séjour.
• Négative, du Conseil, parlement, et Églises, les ""lois racistes "" à faire machine arrière.

Loi bonnet

• Raymond Barre est accusé de porter atteinte à l'image.
• La loi dite ""Bonnet"" prévient de ""sur le territoire.
• Facilite, les répressions des émigrations "" l'ordre public.

La loi Peyrefitte

• La double "" la rétension en prison.
• La "" à la loi.

Politique et gouvernement

• Ils n'hésitent pas à faire.
• L'ère de de Droit est bien en place.

Gauche au pouvoir

• Mitterand est au premier coup.
• Des idées sont bien établies.

Gauche et étranger

• Mitterand avait la promesse.
• On s'adapte avec une nouvelle réclamation .
• De force policière.

Le droit et l'immigrant

• Un autre en charge.