Génocide rwandais et conflits en ex-Yougoslavie

• Le texte traite du génocide rwandais de 1994 et des conflits en ex-Yougoslavie, ainsi que des mécanismes de justice internationale mis en place pour juger ces crimes.

Rwanda : Génocide et Justice

• En 1973, Juvénal Habyarimana, un général Hutu, prend le pouvoir au Rwanda par un coup d'État.
• Une guerre civile éclate en 1990, lorsque le Front Patriotique Rwandais (FPR), composé de Tutsis et dirigé par Paul Kagamé, envahit le Nord du Rwanda depuis l'Ouganda.
• Les Accords d'Arusha, visant à mettre fin à la guerre civile, sont signés en 1993 grâce à la communauté internationale.
• L'assassinat du président Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994 déclenche le génocide.
• Entre avril et juillet 1994, 800 000 à 1 million de Tutsis et de Hutus modérés sont exterminés.
• L'État, l'armée et la « radio des mille collines » incitent les Hutus à éliminer les Tutsis, qualifiés de « cafards ».
• Les massacres atteignent un rythme de 20 000 morts par jour, comparable à celui de la Shoah à Auschwitz.
• Contrairement à la Shoah, le génocide rwandais se déroule dans les lieux de la vie quotidienne. Hélène Dumas le décrit comme un « génocide au village ».
• À Nyamata, 50 000 des 59 000 Tutsis sont tués en un peu plus d'un mois, entre le 11 avril et le 14 mai.
• 40% des victimes Tutsis sont assassinées dans des églises et 35 000 à 40 000 dans l'école technique de Murambi.
• Le génocide prend fin le 17 juillet 1994, lorsque le FPR prend le pouvoir.
• L'ONU réduit ses effectifs après la mort de 10 casques bleus et donne la priorité à l'évacuation des Occidentaux.
• La France lance l'opération Turquoise le 22 juin 1994, théoriquement pour protéger les civils et assurer l'aide humanitaire.
• En 2020, Emmanuel Macron nomme une commission d'enquête sur le rôle potentiel de la France dans le génocide.
• En mai 2021, Emmanuel Macron reconnaît officiellement les responsabilités de la France au Rwanda, sans présenter d'excuses formelles.
• Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) est créé par l'ONU le 8 novembre 1994 pour contribuer à la réconciliation nationale et au maintien de la paix.
• Le TPIR, basé à Arusha en Tanzanie, se concentre sur le jugement des principaux responsables politiques, militaires et médiatiques.
• En 1998, Jean-Paul Akayesu est condamné pour génocide, marquant la première condamnation pour ce crime dans l'histoire.
• Le TPIR est critiqué pour son incapacité à juger tous les participants au génocide et pour son éloignement de la population rwandaise.
• La justice rwandaise, débordée, remet en place les gacaca, une pratique ancestrale de justice locale, à partir de 2001.
• Les gacaca impliquent l'élection de 250 000 « intègres » formés juridiquement pour juger les suspects.
• Les procès se déroulent en plein air, où les villageois peuvent témoigner. Les accusés n'ont pas d'avocat.
• La peine maximale prononcée par les gacaca est de 30 ans de prison.
• Les gacaca ont généré des milliers de pages d'archives judiciaires.
• La commémoration du génocide a lieu chaque année le 7 avril et des mémoriaux sont créés à l'échelle locale.

Ex-Yougoslavie : Conflits et Justice

• La Yougoslavie, un État fédéral né en 1918, connaît son apogée sous le régime communiste du Maréchal Tito (1945-1980).
• La chute du communisme en 1991 réveille les nationalismes, entraînant la déclaration d'indépendance de plusieurs États.
• De nombreux crimes de guerre sont commis, notamment par les Serbes, incluant la destruction de Vukovar, des massacres de civils, l'utilisation du viol comme arme de guerre, des opérations de « nettoyage ethnique » et l'ouverture de camps de déportation.
• Le siège de Sarajevo, qui dure plus de trois ans (avril 1992 – février 1996), fait environ 12 000 morts.
• Les Accords de Dayton (1995) partagent la Bosnie en deux entités distinctes.
• Ces guerres se soldent par l'indépendance de la plupart des ex-États yougoslaves, mais font 130 000 morts et 4 millions de déplacés.
• En juillet 1995, le massacre de Srebrenica fait 8 000 morts parmi les hommes bosniaques musulmans.
• L’ONU crée le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) en mai 1993 pour juger les violations du droit international humanitaire depuis 1991.
• Le travail de Jean-René Ruez à Srebrenica pour le TPIY prouve le caractère génocidaire du massacre et localise les charniers.
• Le TPIY juge 161 personnes entre 1993 et 2017 pour génocide, crimes contre l'humanité et autres crimes de guerre.
• Slobodan Milosevic, président de la Serbie pendant la guerre, est le premier chef d'État à comparaître devant la justice internationale, mais meurt avant le verdict en 2006.
• Le TPIY a transformé le droit international en jugeant des responsables de crimes de guerre.
• Le TPIY a servi de modèle pour la création de tribunaux internationaux pour le Rwanda, la Sierra Leone et le Cambodge.
• La Cour Pénale Internationale (CPI) est créée en 2002, mais sa légitimité est contestée par certains pays et par des acquittements controversés.