Généralités sur les leishmanioses animales

Généralités sur les leishmanioses

• Les leishmanioses sont des protozooses vectorielles, infectieuses et inoculables, généralement non contagieuses.
• Elles sont transmises par la piqûre d'arthropodes hématophages, notamment les phlébotomes.
• La présence et la multiplication de protozoaires flagellés, trypanosomatidés du genre Leishmania en sont la cause.
• Ces maladies se manifestent par des formes cliniques variées.

Espèces Affectées : Hôtes Vertébrés (Amastigote)

• Les mammifères sont particulièrement susceptibles.
• Parmi les mammifères, on trouve des rongeurs, des canidés, des félidés, et les primates (y compris l'homme).
• Les reptiles, en particulier les lézards, peuvent également être affectés.

Espèces Affectées : Hôtes Invertébrés Vecteurs (Promastigote)

• Les phlébotomes sont les principaux vecteurs.
• Phlebotomus se trouve dans l'ancien monde.
• Lutzomyia se trouve dans le nouveau monde.

Leishmanioses Animales

• Les mammifères sont des réservoirs de leishmanies.
• Les rongeurs sont des réservoirs pour les formes cutanées humides (L. major).
• Les canidés sont des réservoirs pour les formes viscérales à L. infantum.

Clinique

• La leishmaniose générale du chien est très fréquente.
• La leishmaniose est également observée chez d'autres animaux domestiques tels que les chats et les chevaux, mais elle est sans doute sous-diagnostiquée.

Importance de la leishmaniose canine en France

• La prévalence en 2011 était de 1,7 à 9,7 pour mille, soit environ 40 000 cas.
• Des centaines de nouveaux cas cliniques sont diagnostiqués chaque année.

Prévalence Sérologique

• Elle est plus élevée que la prévalence clinique.
• La leishmaniose clinique est observée chez 5 à 10% des chiens.

Genre Leishmania: Embranchement et Formes

• Le genre Leishmania appartient à l'embranchement des Rhizo-flagellés.
• Chez l'hôte vertébré, le parasite se présente sous forme amastigote, mesurant de 2 à 4 μm et se trouvant dans les macrophages.

Genre Leishmania: Forme Promastigote

• Chez le vecteur, le parasite se présente sous forme promastigote.
• Il mesure de 5 à 15 μm et se trouve dans le tube digestif du vecteur.

Vecteurs : Le Phlébotome

• Les phlébotomes sont des diptères Psychodidés de petite taille (2-3 μm).
• Le genre Phlebotomus se trouve dans l'ancien monde.
• Le genre Lutzomyia se trouve dans le nouveau monde.

Cycle de Vie et Comportement des Phlébotomes

• Ils se reproduisent dans des endroits sombres ou humides.
• La durée de vie des mâles est de 1 à 2 semaines.
• La durée de vie des femelles est de 2 semaines à 2 mois.
• Le cycle dure de 1 à 2 mois.
• Ils piquent les vertébrés.

La Leishmaniose Canine

• L'espèce en cause est Leishmania infantum.
• En France, les vecteurs sont Phlebotomus ariasi et Phlebotomus perniciosus.
• Les symptômes cliniques peuvent être généraux ou cutanés.
• La maladie est importante sur le plan clinique, économique et de santé publique, le chien étant le principal réservoir.

Épidémiologie en France

• La leishmaniose à L. infantum est enzootique dans le sud de la France, en zone rurale et périurbaine.
• Elle est sporadique ailleurs et en extension.
• Des cas importés sont observés dans toute la France.

Répartition Géographique

• La maladie est présente dans les zones d'enzootie de la leishmaniose canine en Europe.
• Des cas sont décrits en dehors des zones d'endémie, notamment après un voyage.

Le Chat et l'Épidémiologie

• Les chiens sont le principal réservoir de la maladie.
• Le rôle du chat est de plus en plus étudié, avec un nombre croissant de cas signalés.
• La faune sauvage, comme le renard, les mustélidés, le lièvre, les lapins et les rongeurs, peut également être impliquée.

Modes d'Infection

• Les piqûres de phlébotomes sont le principal mode d'infection.
• La transmission verticale (transplacentaire) et vénérienne (sperme du chien) sont possibles.
• La transmission nosocomiale par transfusion sanguine est également documentée.
• La contagion directe par plaies ouvertes ou morsures est rare et non prouvée.

Importance de la Salive et Zones d'Enzootie

• La salive des phlébotomes participe au déclenchement de la maladie chez l'individu piqué.
• Dans les zones d'enzootie, on observe 1 nouveau cas humain pour 300 nouveaux cas canins.

Facteurs de Réceptivité et Sensibilité

• L'âge est un facteur important, avec deux pics de sensibilité : avant 3 ans et après 8 ans.
• La génétique joue un rôle, avec des races plus sensibles comme le Boxer, le Cocker spaniel, le rottweiler et le berger allemand, et des races moins sensibles comme le lévrier des baléares.
• Le gène SlcI Icl est également impliqué.

Expressions Cliniques et Pathogénie

• Il existe deux expressions cliniques : un état subclinique (cliniquement résistant) associé à une réponse Th1 et un état clinique (sensible) associé à une réponse Th2.
• Les signes peuvent inclure une sérologie positive et la formation d'immuns complexes.

Signes Cliniques

• Le chancre d'inoculation se manifeste par une lésion non systématique au pavillon ou au chanfrein, avec une peau fine.
• Les formes évolutives peuvent être latentes (sans signe clinique), épidémiologiques (très fréquentes en zone d'enzootie), chroniques ou aiguës (rares).

Forme Aiguë : Rare et Sévère

• Très rare, survenant uniquement chez les jeunes chiens de moins de 18 mois.
• Caractérisée par une hyperthermie (41°C), des tremblements et une mort en quelques jours.

Forme Chronique : Incubation Lente

• Incubation de plusieurs mois à 7 ans.
• Lymphocytes B +++ avec des immuns complexes circulants.
• Présence de vascularites, polyarthrites, glomérulonéphrites et uvéites.

Immuns Complexes et Signes Généraux

• Polyadénomégalie, splénomégalie, hyperglobulinémie avec augmentation des lymphocytes B, plasmocytes et histiocytes.
• Signes généraux non spécifiques et nombreux : amaigrissement, cachexie, dysorexie, abattement, polyadénomégalie (62-90%).

Forme Chronique et Atteinte Cutanée

• Les signes cutanés sont présents dans 56 à 90% des cas.
• Incluent dermatite exfoliative, prurigineuse ou non, alopécie et dermatite ulcérative.

Signes Cutanés Supplémentaires

• Dermatite nodulaire, papuleuse et pustuleuse (kératinolytique).
• Hyperkératose (truffe, coussinets) et onychogryphose (20-70% des cas).
• La forme nodulaire est considérée de mauvais pronostic, tandis que la forme papuleuse est de bon pronostic.

Signes Oculaires et Manifestations Diverses

• Symptômes oculaires présents dans 16 à 80% des cas, et peuvent être la seule manifestation dans 4 à 16% des cas.
• Autres signes incluent épistaxis, maladie rénale isolée, polyarthrite érosive ou non, boiterie (polymyosite, ostéomyélite), névralgie.

Manifestations Rares

• Épanchement péricardique, méningite, pancréatite, colite chronique ou myosite atrophique des muscles masseters. Des anomalies telles que la glomérulonéphrite,
• Atteinte de la moelle osseuse, hépatomégalie et splénomégalie peuvent être détectées par des analyses de laboratoire.

Évolution de la Forme Chronique

• Évolution sur plusieurs mois à plusieurs années.
• Elle se manifeste par poussées.
• La mortalité est de 80 à 90% des cas non traités.

Signes Cliniques : Prévalence des Atteintes

• Troubles cutanés (81-89%), lymphadénopathie (62-90%), troubles oculaires (16-81%), pâleur des muqueuses (58%).
• Splénomégalie (10-53%), cachexie (10-48%), fièvre (4-36%), épistaxis (6-10%), onychogryphose (20-31%).

Diagnostic: Éléments à Considérer

• Épidémiologie: Vit en zone d'enzootie, voyage, autres modes contamination.
• Clinique: Symptômes généraux, cutanés et polyadénomégalie.
• Se rappeler qu' il existe parfois un seul signe clinique.

Diagnostic de Laboratoire : Tests Non Spécifiques

• Anomalies sanguines: hyperprotéinémie, anémie, thrombocytopénie, monocytose (rare!).
• Anomalies urinaires: urée, créatinine, protéinurie.

Diagnostic de Laboratoire : Électrophorèse et Sérologie

• Electrophorèse des protéines plasmatiques: inversion du rapport albumine/gamma globuline.
• Dépistage d’anticorps: quantitatif (IFI, ELISA) ou qualitatif.

Diagnostic de Laboratoire : PCR et Tests Spécifiques

• PCR: ADN. Grande sensibilité et quantification possible(suivi thérapeutique).
• A utiliser en cas d’autres tests douteux/négatifs et forte suspicion clinique.

Tests et Démarche Diagnostique

• LeishVet: chien avec signes cliniques et/ou anomalies clinico-pathologiques.
• Sérologie quantitative: positive ou négative.
• Évaluation cytologique/histologique: amastigotes de Leishmania ou PCR.

Diagnostic et Individus

• Chez un individu malade: éviter de réaliser PCR sur sang ou urines qui sont des substrats pauvres.
• Chez un individu sain: PCR+ pas malade; sérologie élevée possible extension de la maladie (sérologie recommandée en cas de PCR+).

Gestion d’Animal Sain

• Dépistage d’un animal sain par sérologie en voyage ou avant transfu.
• Détection précoce de la maladie tous les 12 mois.
• Si l’animal est séropositive, renouveler les sérologies tous les 3 à 6 mois, et faire de la prévention anti-phlébotomes.

Traitements: Médicaments

• Antimoniate de méglumine: 100mg/kg/j pendant 4-6 semaines.
• Miltéfosine: 2 mg/kg PO, 28 jours.
• Allopurinol: 10 mg/kg PO deux fois par jour pendant 6-12 mois, risque d’uro.

Autre Traitements: Dompéridone

• Dompéridone: 0,5 mg/kg/j pendant 1 mois; anti émétique. Augmenté la stimulation de l'immunité cellulaire Th1.
• Efficace à 0,5mg/kg/j pendant 30 jours consécutifs tous les 4 mois diminuer de développer la maladie.

Traitements Non Spécifiques et Stades Cliniques

• Corticoïdes en début de traitement (8 j), antibiothérapie si pyodermite bactérienne.
• Gestion de l’insuffisance rénale pour les stades 3 et 4. Hospitalisation en début de traitement.

Recommandations selon Stades

• LeishVet indique que chaque stade de la maladie requiert une approche spécifique et un traitement approprié.
• Les animaux doivent être surveillés régulièrement pour évaluer la progression de la maladie.

Prophylaxie insecticides(voir tableau 3)

• Le colloer Deltaméthrine (Scalibor) est à poser 10 jours avant le séjour, et est actif pendant 5 mois en moyenne.
• Des mesures avec produits spot-on existent avec des durées variables.
• Le chat est à protéger des pyrethrinoides TOXIQUES, exceptée la fluméthrine.

Vaccination

• Letifend: seul vaccin commercialisé. Il induit, sans adjuvant, une immunité efficace en une injection sous-cutanée chez le chien séronégatif. Ce vaccin est non testé sur des chiens séropositifs.

Leishmaniose Féline

• Une variété des facteurs peuvent conduire à des résistances (ou des sensibilités)!
• Ces maladies masquent les symptômes.
• Un bon nombre de cas de FeL est associée à une immuno depression, associé à un association significative entre FIV et L.infantum.

Dermatoses et Cytologie(Chats)

• Lésions des signes sont listés au travers de photos.
• Les analyses sont un bon complément d' informations et d'évaluation.

Clinique et Immunochimie

• Dermatose, lésions tête et coup sont des atteintés fréquentes.
• Sérologie avec test parasites est un diagnostic utile.

Traitement

• Antimony et Allopurinol sont à traiter si le contexte s'y prête.
• Pour cela un ajustement régulier est à faire dans divers scénarios d'utilisation.

A Retenir

• Signes cutanés + ophtalmiques: évocateurs
• Diagnostic: combinaison de tests est importante!
• Association possible avec FIV et traitement antimoniate de méglumine/allopurinol est recommandé si pas d'améliorations