cours 9

Développement social et émotionnel au préscolaire (3-5 ans)

• Les enfants, grâce à leurs capacités représentationnelles grandissantes, peuvent se voir à un niveau plus abstrait, et ne se considèrent plus uniquement ici et maintenant.
• Au fil du temps, le concept de soi évolue, passant d'une vision plus physique (seulement sur lui-même) à une vision plus psychologique en se focalisant sur ce qu'il aime et ce dans quoi il excelle (notion qui se renforcera à l'âge scolaire).
• Les enfants comprennent de façon plus précise certains traits de leur personnalité et peuvent se comparer avec leurs parents, ce qui marque le début de l'estime de soi.

Le concept de soi

• Les enfants ont du mal à comprendre qu'ils sont la même personne dans différentes situations et contextes, comme être gentil à l'école et méchant à la maison. Cela leur est difficile à coordonner.
• Ils ont également de la difficulté à coordonner leurs forces et faiblesses dans divers domaines.
• Par exemple, ils peuvent exceller dans un domaine (comme le patin à glace) mais moins dans un autre (comme le français).
• Ils n'ont pas encore une estime de soi globale ; leurs jugements sur eux-mêmes restent fragmentés.

Le genre et le soi

• Le genre est l'une des premières catégories comprises par les enfants, avant même qu'ils ne comprennent à quelle catégorie ils appartiennent.
• Le genre (garçon/fille) est au cœur de l'identité du préscolaire et joue un rôle crucial dans la perception de soi de l'enfant.

L'acquisition des stéréotypes sexuels (gender typing)

• Dans toutes les cultures, les adultes traitent différemment les filles et les garçons, ce qui façonne la perception de l'enfant sur lui-même et les rôles des autres sexes.
• Les stéréotypes sexuels sont des associations d'objets, d'activités, de rôles et de traits attribués à chaque sexe (conformes aux idées culturelles).
• Dès l'âge de 2 ans, les enfants manifestent des préférences en matière de jouets, basées sur l'imitation, le renforcement et les suggestions des parents.
• Vers 2 à 3 ans, les enfants ne comprennent pas encore qu'ils partagent le même sexe que leurs parents.
• Entre 3 et 4 ans, les convictions sur le genre deviennent rigides et les enfants ont des idées bien arrêtées quant aux aspects masculins et féminins.
• Les enfants passent de plus en plus de temps avec d'autres enfants de leur propre sexe, accentuant ainsi leurs tendances à adopter des comportements typiques de chaque genre.
• Les parents, les professeurs et les pairs favorisent généralement les jeux et les activités considérés comme "appropriés" pour chaque sexe, en désapprouvant les jeux moins "convenables." Ceci est particulièrement visible pour les garçons.
• Les enfants dont les parents sont homosexuels ont tendance à avoir des stéréotypes sexuels moins rigides.
• Il y a un héritage évolutionniste (culturel), par exemple, l'Homme chasse, la Femme prend soin des enfants; fonction adaptative.
• Les hormones jouent un rôle dans ce processus.

La constance de genre

• Les concepts de genre sont compris, malgré les changements d'apparence et de comportement (style de vêtements, coiffure, comportement...).
• La confusion est fréquente chez les enfants d'âge préscolaire lorsqu'ils ont du mal à comprendre que les aspects apparents (comme le port d'une robe) ne changent pas leur genre.

Perspectives théoriques sur le développement de la notion de genre

• L'apprentissage social explique le développement du genre en fonction des récompenses et punitions pour les comportements considérés comme «appropriés» ou «inappropriés».
• La perspective cognitive-développementale explique le développement du genre comme un exemple de la compréhension émergente des catégories par les enfants.
• La théorie du schéma de genre combine les éléments des théories de l'apprentissage social et cognitive-développementale.

Théorie du schéma de genre

• Les enfants créent des catégories basées sur les caractéristiques masculines et féminines, en se basant sur leurs expériences d'apprentissage social.
• Les influences sociales (famille, amis, enseignants, etc.) ont une grande influence sur le contenu de ces catégories.
• Les schémas de genre individuels varient d'un enfant à l'autre.

Un nouveau monde: Le groupe de pairs

• Les enfants du préscolaire commencent à avoir des interactions soutenues, coordonnées et complexes avec leurs pairs.
• Ils interagissent activement, répondent aux initiatives des autres enfants et construisent ensemble des jeux.
• Les premières amitiés véritables se développent pendant cette période.
• Certains enfants sont plus compétents socialement que d'autres dans ce nouveau monde.

Compétence sociale

• La compétence sociale va au-delà de la quantité de relations que l'enfant entretient, mais se mesure par la qualité de ces relations.
• Elle implique l'expression de sentiments positifs avec les pairs, l'appréciation des autres, les échanges équilibrés (capacity à mener/suivre) et la capacité de former des amitiés réciproques.

Les premières amitiés

• Les préférences sociales sont stables, ce qui amène les enfants à passer plus de temps avec certains enfants qu'avec d'autres.
• Les enfants amis se comportent différemment entre eux qu'avec d'autres enfants.
• Les échanges positifs sont plus fréquents entre amis.
• Les enfants amis coopèrent plus facilement lors des tâches de résolution de problèmes.
• Les conflits sont moins intenses et se règlent souvent avec des solutions plus justes en n'entraînant pas la fin de l'amitié.

L'importance des relations avec les pairs

• Les interactions avec les pairs aident les enfants à apprendre des concepts comme la justice, la réciprocité et la coopération, essentiels pour les relations symétriques.
• Ils apprennent aussi à gérer l'agressivité et à comprendre les normes et valeurs culturelles.
• Ces relations influencent le concept de soi, les interactions sociales futures et les réussites scolaires.

Développement émotionnel

• Les enfants du préscolaire ont une compréhension des émotions et des sentiments qui se rapproche de celle des adultes, surtout pour les émotions positives.

• Leur perception des émotions négatives est moins développée.

• Ils ont du mal à faire la distinction entre les émotions véritables et celles forgées ou simulées (apparence-réalité).

• Ils ne peuvent pas décoder et utiliser le contexte pour comprendre une réaction émotionnelle basée sur les attentes.

• Au préscolaire, le développement émotionnel se manifeste aussi par: la tolérance à la frustration, les délais de gratification, la force du soi et la régulation des émotions.

Tolérance à la frustration

• L'enfant est capable d'éviter de se mettre dans des situations ou états émotionnels qui pourraient mettre en péril son équilibre émotionnel/physique.
• Au fil du temps pendant cette période, il y a une meilleure capacité à rester engagé et moins de crises.
• Il a plus de solutions constructives lorsqu'il est confronté à un problème ; il est capable de demander aide ou de négocier un arrangement.
• Ceci a des bénéfices cognitifs et sociaux.

Délai de gratification

• Les enfants apprennent à attendre une récompense plus importante ou satisfaisante au lieu d'une récompense immédiate.
• Ce processus commence à s'améliorer avec le développement des lobes frontaux, mais également grâce aux conseils et au soutien des adultes.
• L'enfant apprend aussi à utiliser différentes stratégies pour mieux gérer son impulsivité.

Force du soi

• L'enfant acquiert la capacité de gérer son impulsivité selon les circonstances et de s'adapter aux changements de contexte.
• Il passe du contrôle volontaire (maîtrise des impulsions) à la spontanéité, puis revient au contrôle selon les besoins de la situation.

Régulation émotionnelle

• Ce concept permet à l'enfant de supprimer des comportements dominants et d'y résister.
• Il apprend à attendre avant de réagir à des stimuli excitateurs et à ne pas prendre le jouet d'un autre enfant.
• Comprendre et maîtriser ses réactions émotionnelles est une capacité qui se développe au fil du temps.
• Des stratégies sont apprises pour moduler ses émotions et penser aux conséquences de ses actions, afin d'identifier les réactions émotionnelles qui peuvent être rencontrées ou évitées.

Développement moral

• La période précédente (âge préscolaire) était caractérisée par une progression de l'obéissance à l'internalisation des règles de la société.

• L'internalisation implique que les normes comportementales des parents et de la société deviennent les propres normes de l'enfant.

• Les enfants intériorisent ces règles, même lorsqu'ils ne sont pas surveillés.

• Une fois que les enfants internalisent ces standards, ils obéissent aux interdictions de leurs parents même en l'absence de surveillance directe. Cela marque le début de leur développement moral et de la conscience morale.

• Les enfants d'âge pré-scolaire créent une perception de bien et de mal, avec des jugements moraux de plus en plus précis.

• Ils considèrent les transgressions morales comme plus graves que les transgressions conventionnelles (ex: frapper, ne pas partager).

• Ils reconnaissent la gravité des mauvaises actions, même si aucun adulte ne le voit. Les enfants ont le sens du juste et de l'injuste et distinguent les actions morales des actions conventionnelles.

• Ils ont tendance à faire des jugements moraux importants et cohérents, sans aide adulte. Leurs jugements moraux sont importants et cohérents.

• Cependant, leurs jugements restent rigides, ils ne distinguent pas clairement les transgressions accidentelles des délibérées, et ne comprennent pas toujours la justification morale potentielle d'une action (ex: mentir pour faire plaisir).

Agressivité et comportement prosocial

• L'agressivité représente des actions négatives visant à nuire aux autres ou à obtenir leurs possessions.
• Le comportement prosocial correspond à des actions positives visant à aider les autres.

Types d'agressivité

• L'agressivité instrumentale (proactive) est utilisée pour obtenir quelque chose et est souvent peu émotive.
• L'agressivité hostile (réactive) vise à blesser ou à nuire et est généralement émotive, souvent basée sur la colère.

Les formes d'agressivité

• L'agressivité peut prendre différentes formes, incluant la forme physique, verbale et relationnelle.

Changements développementaux dans l'agressivité

• L'agressivité instrumentale est commune chez les enfants de cet âge tandis qu'ils ont du mal à contrôler leurs impulsions mais n'ont pas les outils de négocier une situation.
• Au préscolaire et au début de l'école primaire, l'agressivité instrumentale diminue au profit de solutions plus appropriées, comme le contrôle des impulsions et les négociations.
• L'agressivité verbale prend plus de place que l'agressivité physique.
• Les formes verbales et relationnelles d'agressivité hostile augmentent.

Différences sexuelles quant à l'agressivité

• Les garçons manifestent une prédisposition plus importante à l'agressivité physique dès l'âge de 17 mois, au cours de l'enfance.
• Les filles sont légèrement plus enclines à utiliser des formes verbales et relationnelles d'agressivité.
• Globalement, les garçons sont plus agressifs que les filles prises dans leur ensemble.

L'aspect problématique de l'agressivité

• Un certain niveau d'agressivité occasionnelle chez les enfants est normal, mais une agressivité fréquente et persistante au préscolaire et en âge scolaire est souvent plus préoccupante.
• L'agressivité persistante peut être liée à une vulnérabilité génétique et peut rendre les enfants plus susceptibles d'être rejetés par leurs pairs.
• L'agressivité répétitive pendant l'enfance est liée à des difficultés futures.

Deux aspects du développement prosocial: l'empathie et l'altruisme

• L'empathie consiste à ressentir les émotions d'une autre personne.
• L'altruisme est une action non égoïste visant à aider quelqu'un.
• L'empathie est fondamentale dans le développement de l'altruisme.

Développement de l'empathie et de l'altruisme

• Les enfants manifestent une capacité primitive d'empathie dès la petite enfance.
• Des tentatives de comportement altruiste se développent entre 18 mois et 3.
• L'enfant commence à prendre la perspective des autres à l'âge scolaire, répondant parfois à leurs besoins et exprimant du plaisir pour les autres.
• Le développement du comportement prosocial est progressif.

Le rôle des parents

• Deux dimensions comportementales parentales sont fondamentales et cruciales dans les études, à savoir: chaleur/affection et contrôle.
• Il existe également un aspect de soutien à l'autonomie.
• Les styles parentaux sont déterminés par les niveaux relatif de chaleur et de structure.

Les styles parentaux de Baumrind

• Quatre styles parentaux ont été identifiées à savoir: démocratique, permissif, autoritaire et désengagé (non impliqué).

Recherche sur les styles parentaux de Baumrind

• Le style parental démocratique est lié aux meilleures conséquences de développement de l'enfant.
• Les styles permissif, autoritaire et désengagé sont associés à des difficultés pour l'enfant.

La cohérence développementale

• L'histoire du développement d'un individu nous aide à comprendre le comportement présent et à prédire son adaptation ultérieure.

• Le fonctionnement d'un enfant à 5 ans est la résultante de ses 5 premières années, en interagissant avec son bagage biologique et son contexte.

• Ce fonctionnement nous aide à prévoir les adaptations futures de l'enfant, notamment lorsqu'il est à l'école.

• Pour les enfants ayant un bon développement durant leurs 5 premières années, des résultats positifs à l'école peuvent être prévus comme une meilleure auto-réglementation, meilleur sens de soi, meilleure compétence sociale, tolérance à la frustration et meilleur comportement prosocial.

• Au fil du temps avec les années, les résultats sont de plus en plus stables et perdent de leur flexibilité.

• Cependant, il existe toujours la possibilité de changements, comme l’illustrent les variations dans les trajectoires de développement.

Les prochaines étapes

• La poursuite du développement de l'identité de l'enfant (genre), les relations avec les pairs, l'appartenance aux groupes, le développement émotionnel, et le fonctionnement familial sont des aspects importants à suivre.

Ce quiz explore le développement du concept de soi chez les enfants âgés de 3 à 5 ans, en mettant l'accent sur les stéréotypes de genre et l'estime de soi. Il aborde également les compétences sociales et les préférences de genre qui émergent durant cette période critique. Testez vos connaissances sur les différentes facettes de l'identité et des interactions sociales des jeunes enfants.