Approches axées sur les relations, les forces

Plan de la séance

• La séance porte sur les précisions concernant "IA" et "tempête" (dans le plan de cours).
• Une journée d'échange avec le Ministère est prévue, impliquant une réponse à un sondage et à un courriel.
• La séance inclut une suite de l'approche anti-oppressive.
  • Le modèle PCS et son application pratique seront étudiés dans le contexte d'un jeune vivant avec une limitation physique.
  • Les techniques d'intervention découlant de l'approche anti-oppressive seront examinées.
• Le thème central est "Les approches axées sur les relations, les forces et les solutions".
  • La séance comprendra la définition de l'approche, de certains concepts, les effets des traumatismes.
  • Un examen de cas sera utilisé avec une personne autochtone comme exemple.

Modèle PCS de Thompson (dans l'approche anti-oppressive)

• Ce modèle considère que l'oppression agit à trois niveaux : structurel, culturel et personnel.

Niveau Structurel du Modèle PCS

• Ce niveau comprend les structures, les forces sociales et les processus qui créent et perpétuent les oppressions.
• Inclut les forces d'oppression, le gouvernement et les politiques, le néolibéralisme, la mondialisation et le colonialisme.
• Le néolibéralisme, qui valorise la réduction de l'intervention de l'État et la privatisation des services, peut entraîner une réduction de l'accessibilité aux services pour les populations les plus vulnérables et accentuer les inégalités sociales.
• Exemple : Les services de soutien pour les parents d'enfants ayant des particularités fonctionnelles sont plus accessibles à ceux qui peuvent payer (tutorat, soutien parental).

Niveau Culturel du Modèle PCS

• Ce niveau englobe les valeurs culturelles et les attentes sociales découlant des structures, forces et processus sociaux.
• Ces valeurs et attentes influencent le langage, les comportements et les attitudes envers les autres.
• Inclut les politiques, cultures et pratiques organisationnelles.
• Le néolibéralisme valorise la productivité et l'autonomie, ce qui peut stigmatiser et marginaliser les personnes en chômage ou celles qui ne peuvent pas travailler en raison d'une limitation.
• La catégorisation sociale (productifs vs. non-productifs) peut engendrer une marginalisation et un manque d'empathie envers les personnes qui ne travaillent pas ou ne peuvent pas.

Niveau Personnel du Modèle PCS

• Ce niveau concerne les difficultés personnelles découlant des forces sociales, culturelles et politiques.
• Exemple : L'anxiété liée à l'école peut provenir de la crainte d'être intimidé, elle-même liée aux oppressions subies en raison de l'appartenance à un groupe marginalisé (capacitisme, hétéronormativité, racisme).
• L'intériorisation des messages sociaux négatifs peut mener à une dévalorisation de soi.
• Une faible estime de soi résulte de l'intériorisation de messages sociaux négatifs par rapport à son identité.
• Ce niveau fait également référence aux interactions individuelles, aux pratiques professionnelles quotidiennes et aux valeurs entretenues et partagées.
• Les préjugés et les microagressions sont des exemples de ce niveau.

Stratégies d'application du modèle PCS au niveau personnel (P)

• Développer chez les personnes aidées (PA) une prise de conscience critique des causes de leurs difficultés.
• Déconstruire les préjugés, en reconnaissant que les structures sociales créent des divisions sociales (ex. incapacités vs capacités) qui se perpétuent.
• Remédier aux dommages intrapsychiques, tels que les traumatismes et les mécanismes de défenses inadaptés, engendrés par l'intériorisation des oppressions.
• Être empathique et poser des questions aux PA sur leurs expériences pour percevoir la situation de leur point de vue.
• Reconnaître que les PA peuvent manquer de confiance en leurs capacités et chercher à développer leurs compétences et leur confiance en soi.

Stratégies d'application du modèle PCS aux niveaux collectif (C) et structurel (S)

• Intervention de groupe : Réunir les jeunes qui ont une expérience commune d'oppression pour briser l'isolement et favoriser des actions pour modifier la culture scolaire (ex. activité de roses pour la Saint-Valentin).
• Développer des alliances avec d'autres professionnels : Soutien mutuel pour développer un pouvoir d'agir permettant d'entamer un processus de transformation sociale sur les plans culturel et structurel (ex. former une alliance avec la TS du district pour éduquer le personnel scolaire sur les interventions à privilégier dans les situations d'intimidation).
• Tenter de modifier la culture organisationnelle en étant critique face aux politiques, propos et attitudes oppressives (ex. confronter une personne ayant des propos racistes, hétéronormatifs, capacitistes, etc.).
• S'engager ou former des alliances avec des organismes visant des changements structuraux (ex. coalition pour l'équité salariale).

Application du modèle PCS à la situation de Cory

• Selon le modèle social, l'incapacité résulte de l'interaction entre les limitations fonctionnelles d'une personne et les obstacles dans son environnement.
• Cory est née avec une paralysie cérébrale.

Forces de l'approche anti-oppressive

• La justice sociale est au cœur de l'approche, une valeur fondamentale en TS.
• Les difficultés ne sont pas imputées aux personnes aidées, mais à des facteurs personnels, culturels et sociaux.
• Le but ultime est de créer des changements structurels.
• Les travailleurs sociaux développent une capacité d'auto-réflexion critique par rapport à leur positionnement social, leurs préjugés et attitudes, et leur influence sur la relation avec les PA.
• Cette approche permet de réduire l'influence des préjugés et des privilèges des TS sur la relation avec les PA.

Limites de l'approche anti-oppressive

• L'approche porte peu d'attention au niveau micro, se concentrant sur un changement structurel.
• Les TS peuvent se sentir impuissants face aux structures sociales ou s'épuiser à tenter de faire des changements.
• Elle peut favoriser une idée préconçue de l'ennemi et de l'allié.
• L'approche peut être perçue comme paternaliste, consistant à sauver des personnes victimes d'oppression.
• Il est essentiel de ne pas proposer des solutions sans consulter les PA et de ne pas minimiser leur autonomie et capacité à prendre en charge leur propre pouvoir d'agir.

Fondements des approches axées sur les relations, les forces et les solutions

• Ces approches mettent l'accent sur les forces, capacités, succès, espoirs et souhaits pour le futur chez les PA plutôt que sur les déficits et les problèmes.
• Elles reconnaissent qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une compréhension détaillée des problèmes pour intervenir.
• Elles mettent l'accent sur l'établissement d'un environnement sécuritaire sur le plan psychologique.
• Elles dépersonnalisent le problème : "la personne n'est pas le problème, le problème est le problème".

Approche tenant compte des traumatismes

• Cette approche est de portée universelle.
• Elle n'est pas seulement utilisée auprès des PA identifiées comme traumatisées et ne nécessite pas une description détaillée des événements vécus, la différenciant des approches spécifiques au trauma.
• Cette approche part du principe que chaque PA peut avoir subi un ou plusieurs événements traumatiques et en être affectée sur divers plans.
• Elle incite à poser un regard différent sur la manière d'offrir des services.
• Les différents points des services doivent aussi en tenir compte (salle d'attente, bureaux, interventions, visites à domiciles, etc.).
• Les traumatismes sont considérés de manière holistique, incluant les effets transgénérationnels, simples, cumulatifs et historiques.
• Elle met l'accent sur la sécurité psychologique et physique et la mise en place d'interventions culturellement sécuritaires.
• Elle est axée sur les forces, les compétences, les capacités, la résilience et la promotion du bien-être.

Les trois "E" des traumatismes

• Événements : stressants, ponctuels ou répétitifs.
  • Des expériences stressantes continues peuvent s'y ajouter, comme des oppressions (racisme systémique).
• Expérience : le sens qu'une personne donne à l'événement.
  • Ce sens est influencé par de nombreux éléments, comme l'histoire intergénérationnelle et son impact.
• Effets : immédiats ou retardés.
  • Ils peuvent être cumulatifs et continus.

Définition d'un Événement "Potentiellement" Traumatique

• Souvent décrit comme une situation où une personne a été exposée à la mort ou à la menace de mort, à des blessures graves, à la violence sexuelle ou au risque de telles agressions.
• Tout événement incontrôlable, extrêmement négatif, imprévisible et/ou prévisible, ou soudain peut être traumatique.
• Il faut tenir compte, un événement peut être traumatisant pour certaines personnes mais pas pour d'autres, pour ces raisons, certain.e.s auteur.e.s préfèrent l'utilisation du terme événement «potentiellement traumatisant», tant que l’impact traumatique n’a pas été constaté chez la personne

Définition d'un Traumatisme

• Est une réalité subjective interne, les conséquences émotionnelles, comportementales et sociale.
• Facteurs individuels (expériences personnelles, perception de l'évènement), biologiques (antécédents), et sociaux (ressources disponibles, culture) peuvent influencer si un évènement s'avère traumatique.
• Le traumatisme ne se limite pas au diagnostic TSPT, et comprendre les conséquences est important.

Critiques des diagnostics TSPT et autres:

• Ne tiennent pas compte de la perspective intersectorielle des réalités des structures sociales.
• Ne tiennent pas compte des différences culturelles.

Effets Événements traumatiques

• Comportement: l'agressivité peut être expliquée par un mode d'adaptation basé sur la vigilance et à l'anticipation du danger ou un surdéveloppement du cerveau de survie.
• (ConEffets): Peut entrainer de la honte de soi et de sa culture et une faible estime de soi ou un érosion de l'identité culturelle et intériorisation des messages opprimants.
• Cognition: ex. défis à apprendre, se concentrer, résoudre des problèmes (pense à sa sécurité ou celle de l'autre).
• Relations interpersonnels: ex. difficultés à établir des relations, notamment à se faire et maintenir des amitiés et partenaires amoureux.
• Santé Physique: problèmes de sommeil, troubles alimentaires, maladies causées par le stress.
• Santé Mentale: usage de substances, dépression et au N.-B. 78% des jeunes 2SLGBTQIA+ ont des symptômes d'anxiété ou dépression.
• Émotions ex. colère, peur, méfiance, culpabilité, honte, impuissance, désespoir.

Types de traumatismes

• Traumatisme Simple: est induit par évènements ponctuels.
• Traumatisme Complexes: est induit par des évènements répétitifs se produisant sur une longue période.
• Traumatisme Complexes débutant dès la jeunesse: survient pendant les périodes vulnérables du développement, un jeune peut être exposé VC.
• Traumatisme intergénérationnel: la transmission des traumatismes entre les générations peut être exprimé de cette façon:-être au courant des horreurs, silence -secrets et non dit (langage par le corps).
• Traumatisme historique: L'évènement découle d'oppressions historiques dans la vie d'une communauté. On utilisation aussi "traumas intergénérationnels en raison du colonialisme.", cela entraine souvent une blessure que plusieurs génération de personnes vives à répétition.
• Trauma Institutionnel: Le traumatisme est le produit du pouvoir institutionnel qui utilise des idéologies et production de connaissances. Un exemple est un environnement carcéral, ou les détenues doivent se remémorer en tout temps de leur séjour qui est stressant.
• Traumatisme vicariant (TV) : La personne n'a pas vécu les évènements traumatiques mais en ressent les séquelles suite à une exposition aux événements. "une exposition visuelle mais aussi le fait d'entendre de façon répétée les récits traumatisants.".

Cette séance porte sur les approches axées sur les relations, les forces et les solutions, avec une attention particulière au modèle PCS et à l'approche anti-oppressive. Nous allons étudier les effets des traumatismes et les techniques d'intervention, en utilisant un exemple de cas d'une personne autochtone.