Chapitre Psycho-sociologie PDF 1ère Année Médecine 2023

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Ce document introduit la psychosociologie en médecine, expliquant les différences entre un mécanicien et un médecin, et soulignant l'importance de considérer les aspects psychologiques des patients pour améliorer la pratique médicale. Les modèles variés permettant de comprendre la personnalité sont également introduits.

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Chapitre Psycho-sociologie 1ere Année Médecine 2023 Pr Khoubila Adil INTRODUCTION OBJECTIF Intérêt d'étudier la psyc...

Chapitre Psycho-sociologie 1ere Année Médecine 2023 Pr Khoubila Adil INTRODUCTION OBJECTIF Intérêt d'étudier la psychosociologie en médecine Quelle est la différence entre un mécanicien de voiture (ou d'avion) et un médecin ? Est ce uniquement le fait que l'un "répare" des humains et l'autre des machines ? A part le fait que l'être humain est plus compliqué qu'une machine, il existe au moins deux grandes différences : Une voiture n'a pas des émotions et des pensées concernant la panne qu'elle a, et n'a pas des émotions ou des pensées concernant le mécanicien qui la répare. Un patient a des émotions et des pensées concernant sa maladie et qui peuvent soit aider le médecin soit au contraire compliquer son travail. Si la personne a une grande peur ou anxiété vis à vis de sa maladie, cela peut la pousser à ne pas consulter par exemple. Le patient a des émotions et des pensées envers le médecin, ce qui peut aussi aider ou compliquer le travail du médecin. Les pensées et les émotions des patients interfèrent dans la prise en charge, donc il ne suffit pas en tant que médecin de savoir juste faire le diagnostic et traiter, il faut aussi en tant que médecin connaitre les bases du fonctionnement psychologique de l'être humain nécessaire à la pratique de la médecine. Les voitures (ou les avions) ne se parlent pas et ne vivent pas en groupe, et donc n'ont pas de culture, des valeurs, ou des normes a la différence des êtres humains. Quand un patient vient voir un médecin, il n'est pas une page blanche sur laquelle le médecin va écrire ce qu'il veut (lui expliquer les causes de sa maladie et comment la traiter). Le patient vit dans une culture qui va lui donner certaines informations, or ces informations sont souvent opposées au savoir du médecin. Et là aussi, en tant que médecin, on doit prendre en compte les éléments de la société qui peuvent gêner notre travail d'ou l'intérêt de connaitre certaines bases de la sociologie. 1 PSYCHOLOGIE Personnalité et impact sur la pratique médicale OBJECTIF Savoir ce qu’est la personnalité Connaitre 2 modèles parmi les modèles plus « validés » scientifiquement I- DÉFINITION Pour l'OMS (1992), c'est un « patterns » de pensées, sentiments, et comportements qui caractérisent un individu. C'est une tendance a répondre/réagir d’une certaine façon à certaines situations. NB: Définition de Pattern: ensemble, organisation que l’on peut observer de façon répétée. La personnalité est relativement stable, et donc elle permet d’émettre une prédiction avec une certaine marge d’erreur (lorsque l'on connait bien quelqu'un, on peut prévoir assez bien comment il va réagir la plupart du temps). Certaines dimensions de la personnalité peuvent légèrement changer mais cela demande souvent du temps (plusieurs années) et de l’effort. L’unique exception est le traumatisme psychologique grave qui peut modifier la personnalité en un temps tres court. La personnalité est formée de : Tempérament : Base biologique de la personnalité et est donc génétiquement déterminée. Il est présent à la naissance. Certains des éléments du tempérament peuvent etre repérable depuis l'enfance, un bébé peut être plus craintif et un autre plus calme. Les différences de tempérament (ex : tendance à l’anxiété, recherche de stimulations) sont présentes aussi chez les animaux mammifères (chat craintif ou au contraire …). Caractère : vient de l’extérieur, de l’entourage, de l’éducation, l'expérience, l'apprentissage, la culture... Il se rajoute au tempérament pour constituer la personnalité. Le tempérament est primordial dans la personnalité et impacte de façon indirect le caractère : exemple d’un bébé ou enfant A qui nait avec un tempérament « tendance aux émotions négatives importantes », donc il crie, pleure et s’énerve facilement quand il a faim, quand on lui dit non …. Son entourage (parents, maitresse dans la crèche…) va répondre 2 souvent d’une façon négative à son énervement (punitions, critiques…) et donc il aura des expériences négatives (éducation sévère) fréquentes qui impacteront son caractère. Un bébé ou enfant B qui nait avec un tempérament « faible tendance aux émotions négatives » sera plus calme. Même quand il a faim ou a mal, il crie et pleure beaucoup moins. Donc la réaction de son entourage sera différente, avec moins de réactions négatives et plus de positives ce qui impactera son caractère dans le bon sens. La personnalité (caractère et tempérament) peut être décomposée en facteurs (qu'on peut appeler aussi dimensions ou traits). Donc comme la personnalité, ces facteurs sont relativement stables. Les facteurs ou dimensions de personnalités ne sont pas les adjectifs qu’on utilise dans la vie de tous les jours comme gentil, méchant, joyeux…Ces derniers sont des comportements (qui s’accompagnent de pensées et d’émotions). Les facteurs ou dimensions de la personnalité sont plus larges et plus en amont (plus cachés) et ils déterminent les comportements, les pensées, et les émotions. Quand on voit quelqu’un, on ne voit pas la personnalité. Ce qu’on voit ce sont des états (les comportements, les émotions, voir les pensées quand la personne parle). Les états sont souvent déterminés largement par la personnalité, mais peuvent changer en fonction du contexte et de la situation. Exemple : la dimension de personnalité « introversion » peut donner un état timidité (comportement en retrait, émotion : gêne, pensées négatives). Mais la même personne peut dans certaines situations ou contextes faire un effort et montrer un état contraire à la timidité, mais il ne pourra pas le faire tout le temps. Donc pour avoir une idée sur la personnalité, il faut observer l’etat à plusieurs reprises et dans des situations et contextes différents. C’est pour ca qu’on dit que la personnalité permet de faire une prédiction sur comment la personne va se comporter. Mais la prédiction n’est pas sur à 100%, puisque la personne peut dans certaines situations se comporter différemment. Mais dans le plus souvent c’est la personnalité qui détermine (guide) l’etat (comportement, pensée, émotion). Il existe plusieurs théories pour décrire la personnalité. Les théories se basent sur des modèles II- MODELE DES 5 FACTEURS Ce modèle décrie la personnalité selon cinq traits (ou dimensions, ou facteurs) majeurs. Selon ce modèle en cinq facteurs (modèle dit des Big Five), les différences de personnalité entre individus correspondraient à diverses combinaisons des cinq dimensions fondamentales. Quelles sont-elles ? L'extraversion, l'agréabilité, la conscience, le névrosisme et l'ouverture. Chaque dimension forme un continuum – de très agréable à très désagréable, par exemple – et présente deux pôles opposés. 3 L'extraversion est la tendance à l'extériorisation ou à l'action ; C’est le degrés d’engagement du sujet dans ses relations avec les autres et dans son environnement extérieur. à un pôle, la personne est extravertie : actif, énergétique, enthousiaste, confiant, sociable, recherche les sensations, impulsifs, insouciants, coléreux… à l'autre, elle est introvertie : réservé, peu d’énergie, peu confiant, timide… L'agréabilité évalue l'altruisme, la disposition à aider les autres, la confiance en autrui et la bienveillance. La dimension oscille d'un pôle « bienveillance envers autrui » : affabilité, confiance, sympathie, affection. à un pôle « attitude hostile vis-à-vis des autres » : indifférence, méfiance, intransigeance, sévérité, plus dans la compétition que dans la cooperation La conscience oscille entre deux poles d'une personne très consciencieuse et méticuleuse, gout pour l’ordre, auto-contrôle, responsabilité, persévérance, discipline, fiabilité. à une personne négligente et désorganisée, nonchalante, privilégiant les plaisirs. Le névrosisme se caractérise par l'instabilité émotionnelle et les émotions négatives (anxiété, tendance dépressive, irritabilité). Le continuum oscille de l'instabilité, emotions négatives frequentes, auto-depreciation, anxiété, humeur souvent pas bien, colère, nervosité. à la stabilité émotionnelles, calme, resistance au stress. L'ouverture évalue l'imagination, la curiosité intellectuelle, l'envie d'avoir des expériences nouvelles. La dimension varie d'un pôle « esprit ouvert », imagination, besoin de variété, curiosité, sensibilité artistique, absence de dogmatisme. à un pôle « esprit non ouvert », obstination,rigidité, peur de la nouveauté. Au niveau de toutes les dimensions, la plupart des personnes se situent entre les deux pôles. Ce modèle est utilisé pour l’étude des personnes n’ayant pas de troubles. 4 5 Si on reprend le nevrotisme (ou neuroticisme), une personne peut etre à n’importe quel point de la ligne ci-dessus entre -100 et +100. Une personne à -100 (ou un chiffre proche) aura beaucoup d’émotions négatives et une personne à + 100 (ou un chiffre proche) sera tres stable émotionnellement. La plupart des gens se situent entre ces 2 extrêmes. Et c’est la meme chose pour toutes les dimensions. -100 0 +100 Tendances aux émotions négatives Stabilité émotionnelle III- Le modèle du DSM Le DSM est une classification (ou dictionnaire) des troubles psychiatriques utilisée aux États Unis et dans d'autres pays. Dans cette classification, on distingue 10 dimensions de la personnalité. Donc c’est un modèle qui est utilisé pour diagnostiquer des troubles. La dimension paranoïa est caractérisée par une méfiance soupçonneuse envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes. La dimension schizoïdie est caractérisée par un détachement des relations sociales (isolement) et une restriction des expressions émotionnelles (froideur). La dimension schizotypie est caractérisée par une gêne aiguë dans les relations proches uniquement, par des idées bizarres et des conduites excentriques. La dimension antisociale est caractérisée par un mépris et une transgression des lois. La dimesion borderline est caractérisée par une impulsivité marquée et une instabilité des émotions et des relations sociales, et de l’image de soi. La dimension histrionique est caractérisée par un besoin d’attention des émotions excessives. La dimension narcissique est caractérisée par un besoin d’être admiré et un manque d’empathie. La dimension évitante est caractérisée par un bocage dans les relations sociale, par des sentiments de ne pas être à la hauteur et une grande sensibilité au jugement des autres. La dimension dépendante est caractérisée par un comportement soumis et « collant» lié à un besoin excessif d’être "accepté". La dimension obsessionnelle-compulsive est caractérisée par une préoccupation par l’ordre, la perfection et le contrôle. 6 IV- Impact sur les études médicales et la pratique médicale En tant qu’étudiant, le configuration la plus associée avec la réussite académique est peu de neuroticisme (ca permet de gérer mieux le stress) et surtout forte conscience (qui permet de bosser plus et mieux). Pour un médecin en plus des deux précédents, on rajoutera qu’une certaine dose d’extraversion permet d’être un bon communiquant (nécessaire avec le patient), et bonne agréabilité permet d’être plus chaleureux et mettre plus facilement le patient à l’aise. En tant que médecin, il faut savoir que la personnalité du patient peut parfois être un obstacle au traitement. Il s'agira pour le médecin de savoir déceler dans certaines attitudes du patient la dimension de la personnalité qui pose un problème. IV- Impact général : 2 points importants 1 er point : On savait que la personnalité pouvait influencer les situations que les gens sont en train de vivre, ce qu’il faut rajouter c’est qu’elle peut aussi susciter ou provoquer les situations qu’ils vont vivre. Exemple : Nouveau travail pour 2 employées. L’une est très introvertie et l’autres très extravertie. L’introvertie va commencer son nouveau job en restant isolé, faisant sans travail sans bruit, et nouant peu de relations. Son « isolement » pour être compris par ses collègues comme un refus de faire connaissance, voir une attitude hautaine. Donc, ces derniers vont avoir un comportement négatif vis-à-vis d’elle, ce qui pourra compliquer son travail. L’extravertie par contre, va rapidement se fondre dans le groupe, nouant des relations, et connaissant rapidement son milieu de travail. Ces connaissances et ces relations lui faciliteront le travail. Si on pose la question à l’introvertie sur son adaptation au travail, elle repondra que les gens sont hostiles, difficiles, et lui compliquent la vie. Le plus souvent, elle ne se remettra pas en cause, et ne comprendra pas que sa personnalité a joué un rôle dans les difficultés qu’elle a eu. 2eme point : On a l’habitude de « personnaliser » les problèmes avec les gens. C’est-à-dire que quand quelqu’un a un comportement X avec nous, on explique son comportement par notre attitude/comportement (peut être que je lui fait quelque chose, il l’a fait exprès pour m’humilier, « hgarni »). Alors que le comportement de cette personne avec nous est dicté avant tout par : Sa propre personnalité. 7 Son état du moment (énervé, il a mal dormi, en hypoglycémie, dispute avec sa famille….). Et puis aussi par la société et la culture (prochains chapitres) Il faut aussi rajouter à cela que l’impact du comportement de l’autre sur nous dépend aussi de notre propre personnalité. Le même comportement fera très mal à une personne, et ne fera absolument rien à une autre. 8 PSYCHOLOGIE SOCIALE ET SOCIOLOGIE Impact sur la pratique médicale OBJECTIF Connaitre la définition des concepts Connaitre comment ces concepts s'articulent entre eux (Schéma ci dessous) Comment ca peut impacter la pratique médicale 9 I- PSYCHOLOGIE SOCIALE et SOCIOLOGIE Discipline qui étudie comment les pensées, les émotions, et les comportements des individus sont influencés par la présence (réelle ou imaginaire) d'autres êtres humains. A travers les différentes expériences exposées à l’amphi sur l’effet de la réponse positive avant une demande (exemple demander l’heure avant de demander de l’argent), l’effet du regard, du sourire ou du toucher, il apparait clair que notre comportement peut être influencé sans que le sache. Influencer ne veut pas dire que c’est automatique, mais qu’on augmente la probabilité de changer le comportement d’autrui. Autre exemple est l’expérience de Asch (N’APPRENDRE QUE LA CONCLUSION) L'expérience de Solomon Asch, un psychologue américain, a prouvé depuis longtemps le pouvoir du conformisme au sein du groupe. Publiée en 1951, son étude a été menée auprès d'un groupe d'étudiants, âgés de 17 à 25 ans. Tous les participants étaient complices de l'expérimentateur, sauf un. Ils devaient répondre à une question simple : trouver sur un dessin, les deux lignes droites de même longueur. Interrogés séparément, tous les sujets ont fourni la bonne réponse. Réunis dans une même pièce, on leur demanda à nouveau de juger la longueur de ces lignes. L'expérimentateur avait demandé à ses complices de fournir la même fausse réponse. Le sujet "naïf" répondait en avant-dernier. Vous l'aurez compris, le sujet naïf s'est de nombreuses fois conformé aux mauvaises réponses des complices du chercheur. Dans les faits, 5 % des sujets se conforment absolument aux résultats des autres, 10 25 % se tiennent à ce qu'ils pensent juste et contredisent les autres participants. Le reste, 70 % des sujets, se conforme plus ou moins aux réponses des autres... Le chercheur les a interrogés à l'issue de l'expérience. Pour justifier leurs réponses, les cobayes ont répondu un manque de confiance en soi, l'envie de rentrer dans la norme, une certaine incompréhension de l'exercice et même une "mauvaise vue"... Tout pour se dédouaner de leurs décisions. Quant aux 25 % qui ont résisté à la pression du groupe, ils ont dû lutter entre leur sentiment et les réponses des autres. Pour les 75 autres pourcents, Asch estime qu'ils sont soit victimes d'une "erreur de perception" (ils pensaient vraiment se tromper), soit d'une "erreur du jugement" (si tous les autres donnent la même réponse, c'est que j'ai tort) ou encore d'une "erreur de l'action" (fournir une mauvaise réponse pour ne pas être exclu du groupe). Conclusion de l’expérience de Asch (A retenir) Face a un fort consensus, souvent les gens suivent même s’ils pensent que les autres se trompent. Conclusion de la psychologie sociale c’est qu’on peut être « influencé » sans le savoir, et même quand on sent cette influence on lui trouve des justifications pour nous faire croire que ca vient de nos propres choix. II- AUTRES Concepts à connaitre 1- La culture C'est l'ensemble des acquis communs aux membres d’un groupe vaste, servant de références pour la perception des choses, leur analyse, leur évaluation et qui interviennent dans l’orientation de tous les comportements. 2- Les valeurs Ce sont des buts généraux fixés par la culture dans laquelle vit le sujet. Mais elles ne sont pas statiques, elles se consolident ou se transforment au fur et à mesure de nos expériences. Exemple: Le travail, l'honnêteté, la liberté... Dans certaines cultures (ex: Japan), travailler dur est une valeur importante, mais dans d'autres culture c'est plutôt travailler le moins qui est la valeur dominante. Autre exemple, dans la plupart d'Europe du nord respecter la loi est une valeur importante. 3- Les attitudes sociales 11 l’attitude se manifeste extérieurement aux observateurs par son expression (verbale ou non- verbale = opinion). Elle peut concerner des personnes ou autres (objets, idée, situations…) L’attitude est en rapport avec les valeurs. 4- L'influence sociale C’est le processus par lequel les attitudes peuvent être affectés par la présence réelle ou non réelle des autres (présence non réelle veut dire penser à l'autre sans qu'il soit réellement présent physiquement). Les catégories d'influences sociales sont: Normes sociales Conformité: Changer son comportement pour que ca colle à celui des autres (sans pression). Exemple la plupart des femmes veulent être maigre par conformité. Obéissance Changer son comportement en réponse à un ordre (avec pression) 5- Définition de la norme sociale Les normes sociales regroupent l’ensemble des règles portant sur la manière de réfléchir, de sentir et de se comporter. Ce sont des références qui définissent une marge de conduite, d’attitudes et d’opinions permises ou non permises. On peut être sanctionné si on les transgresse. La sanction est sous forme de désapprobation des autres Guide donc le comportement des gens (ca n’a pas force de loi) Peut être explicite ou non, la norme est une source de stabilité. Souvent l’individu s’approprie les normes de son « groupe de référence » qui n’est pas forcément son « groupe d’appartenance ». 6- La dissonance cognitive Quand les deux informations disponibles sur un même objet social sont en désaccord. Exemple : Quand on a une attitude (comportement) contraire à nos valeurs ou opinions, on se met en situation de dissonance cognitive. C’est à dire un état de tension, de gène au plan psychologique qui incite le sujet à tout mettre en œuvre pour rétablir un état de consonance cognitive. Ce sont des conduites visant la réduction de la tension qui seront déclenchées. Deux démarches sont observables : Soit un changement d’attitude, soit un changement d’opinion sur l’objet source de la dissonance. 12 Exemple : le médecin ou étudiant en médecine au début a une opinion négative sur la cigarette. Mais quand il va se mettre à fumer avec ses copains, il sera en dissonance cognitive. Pour calmer la dissonance, il va petit à petit changer son opinion sur la cigarette et va commencer à se dire (et à croire) « des bêtises » du genre il y a des personnes fumeurs qui n’ont jamais eu le cancer, et il y a des non fumeurs qui ont eu la cancer…. 7- Ignorance pluraliste L’ignorance pluraliste est une situation dans laquelle une majorité de membres du groupe rejettent en privé une norme, mais l'acceptent parce qu'ils supposent, à tort, que la plupart des autres l'acceptent. Ceci est également décrit comme "personne n’aime faire ca, mais tout le monde pense que tout le monde aime faire ca" (Chaque personne quand elle réfléchit seule à la question n’est pas d’accord, mais elle pense que les autres sont d’accords. Et donc elle suit les autres, ce qui donne que tout le monde fait quelque chose alors que personne au fond n’est d’accord avec la chose en question). Cela peut s’appliquer sur différents sujets comme la priise de drogue ou la sexualité, ou autres … 8- L’acquiescement ou soumission librement consentie : comment certaines choses influencent notre réponse. Exemples : La norme de réciprocité Lorsque nous recevons une faveur, nous nous sentons dans l’obligation de rendre la pareille. La manipulation Utilisation de la flatterie (pour que ca marche, celle-ci doit paraître sincère) La stratégie du pied dans la porte Demander une petite faveur qui ne peut pas être refusée, puis en demander une deuxième beaucoup plus grande, celle qui vous intéresse. La stratégie de la porte dans la face Demander une immense faveur qui sera probablement refusée, puis en demander une deuxième beaucoup plus petite, celle qui vous intéresse. L’influence de la majorité Lorsqu’on voit plusieurs personnes acquiescer à une demande, on a tendance à accepter nous aussi. On a tendance à acquiescer davantage lorsque la faveur est demandée par deux personnes. 13 L’innovation sociale La transformation d’une majorité par l’influence d’une minorité. III- Impact sur la pratique médicale En tant que médecin, il est essentiel de connaitre que la culture, les valeurs, et les normes sociales peuvent interférer dans notre pratique. Il s'agit de les connaitre et de savoir les utiliser quand elles vont dans le sens de la prise en charge médicale, et de savoir aussi les "contourner » quand elles bloquent la prise en charge. Un patient qui vient vous voir n’est pas une page blanche, c’est-à-dire qu’il a des idées sur pourquoi il est malade et comment il va guérir (il n’a pas la solution complète mais pense avoir des éléments), ces idées viennent de sa culture. 14

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