Sociologie Politique Française.pdf

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lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique cours complet Sociologie politique (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Scanne pour ouvrir sur Studocu Studocu n'est pas sponsorisé ou supporté par une université ou un lycée Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie...

lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique cours complet Sociologie politique (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Scanne pour ouvrir sur Studocu Studocu n'est pas sponsorisé ou supporté par une université ou un lycée Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque SOCIOLOGIE DE LA POLITIQUE Manuels : Introduction à la sociologie politique Jean-Yves Dornagen et Daniel Nouchard, Bruxelles, 2007, De Boeck La construction du champ politique, Manuel de Philipe Moreau, Sociologie politique La revue françaises de science politique, Politcs : revue des sciences sociales du politique Introduction I. Sciences politique et sociologie politique Histoire des idées politiques : Tous ce qui touche à l’analyse de grands courants de pensée politique. Quels sont les penseurs et ceux de la différence ? Fascisme et modernité. La sociologie politique c’est l’idée de travailler à partir d’une méthode bien particulière sur l’objet politiquer. Les objets sont plus contemporains même si se développe la sociohistoire de la politique. La sociologie politique est une partie de la science politique. C’est une discipline académique, reconnaissance institutionnelle qui permet de dire que c’est une discipline académique. La science politique est reconnue comme une discipline universitaire et elle est reconnue par l’instance la plus importance : l’Etat. La science politique est une discipline jeune, qui s’institutionnalise dans les années 1950/1960. Maurice Duverger a été un des premiers directeurs du département de science politique de Paris 1. Il a œuvré pour séparer le droit constitutionnel de la science politique. L’agrégation de science politique date de 1972. La sociologie politique c’est l’idée de travailler à partir d’une méthode bien particulière sur l’objet politique. II. Une sociologie appliquée au politique A. La notion de politique Il n’y pas un seul sens du mot politique et c’est une notion très polysémique qui a plusieurs sens. Elle n’a pas vraiment de genre « la » ou « le » politique. Cette polysémie tient à deux dimensions du mot politique : ⇨ Les faits politiques n’existent pas naturellement. Il existe des objets qui sont par nature minérale ou végétale. Rien dans notre société n’est naturellement politique mais tous peut le devenir. Ex : Le football n’a rien de politique mais lorsque l’Iran rencontre les USA pour un match, cela devient politique. Lorsque la Palestine déclare vouloir adhérer à la Fifa, c’est un acte politique. Il peut conduire à l’amélioration des relations entre les Etats. En 1982, on dépénalise l’homosexualité, 1 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque c’est une question qui devient politique. Le sida est aussi une question qui a été politisé. Cependant le cancer n’est pas un objet politique. ⇨ Les faits politiques sont contingents. Un fait social et la dimension politique du’ »n fait social peut varier dans l’espace et dans le temps. Un fait social n’est pas toujours éparpille politique. La politisation d’un fait social varie dans l’espace. Chaque aire culturelle n’a pas le même rapport de politique. Par exemple, la religion peut être un phénomène politique dans certains espaces et dans d’autres états non. Même si on assiste à la constitution de la religion comme un jeu politique dans les pays laïcs. Pendant longtemps, les affaires de mœurs n’ont pas été une question politique. La vie privée des hommes politiques n’était pas une question politique. C’est un mécanisme qui est progressive. On va assister à une politisation du corps des hommes politiques. Ce qui relève de la sphère privée a longtemps été exclu de la vie politique. Quand les députés de la IIIe république commencent à imaginer qu’on pourrait donner des allocations familiales, penser que l’état puisse s’immiscer dans la vie familiale, c’était quelque chose qui était absolument aberrant. Penser l’état puisse intervenir en matière de contraception ou d’avortement n’allait pas de soi. Au-delà des oppositions sur ces sujets, il était difficile de savoir si l’état pouvait intervenir sur quelque chose d’aussi intime que la contraception. L’une des questions de la science politique et de comprendre ces processus de politisation. Pour politiser un problème, il faut qu’il y ait certain groupe intéressé à la politisation de ce problème. Si la question du sida se politise, c’est qu’elle va être considérée comme la maladie d’un groupe particulier. C’est parce que ces groupes sont concernés qu’ils vont porter aussi la cause. Il faut que le groupe soit suffisamment de ressources pour porter sa cause. L’obésité n’est pas un problème transsclasse. C’est plus difficile pour lesclasses populaires de se mobiliser que pour les intellectuels ou les classes supérieures. C’est un mouvement porté par des intellectuels et des artistes : Sida. Il faut qu’il y ait une réponse de la politique. La question de la parité : quand le manifeste des 10 parlementaires qui réunit des femmes politiques de gauche et de droite, on a un signe de mobilisation. La politisation d‘un problème renvoie à des mécanismes complexes et multiples. Ce n’est jamais univoque, ça ne réussit pas toujours. Le politique vient de deux termes : polis et politea. Ce sont deux termes qui désignent les affaires de la cité. La cité est comprise comme une communauté regroupée sur un territoire donnée et gouverné par un ensemble de règles établies. On pourrait imaginer que la politique renvoie à tous ce qui concerne l’ensemble de sa société et dont la régulation est réglée par l’état. D’autres acteurs qui agissent à la marge de l’état, voir dans le cadre de l’état sont régulateurs des problèmes sociaux (syndicats, partis politique…). Une des fonctions des partis politiques est de transformer des demandes sociales en programme politique. Le parti communiste appelle à la révolution.Finalement, il y a de la politique hors de l’état comme une manifestation. Cela peut permettre des formes de régulation de la société. Les forums sociaux : manifestation alternative au brésil et qu’on l’on a qualifié mouvement inter mondialiste. Lesforums sociaux sont de la politique et des modes de 2 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque régulation de la société. Cependant, le forum social refuse le discours politique, il n’y a pas de porte-parole. Considérer que la politique c’est l’état revient à dire qu’il n’y pas de politique dans les sociétés sans état. Les anthropologues ont montré qu’au contraire, il y avait du politique dans ces sociétés mais cette relation politique avec un chef, par exemple, existait à l’état diffus et qu’il n’y avait pas de monopole institutionnalisé de la politique. Le chef était un chef religieux, politique et guerrier. Il n’y avait pas de monopole de l’activité politique à l’intérieur de certaine tribu. C’est une définition trop réductrice Confondre politique et état, c’est ne pas être très précis car elle ne délimite pas le champ d’observation. Cela ne permet pas de définir la spécificité du politique. Si on s’en tient à la définition classique de ce qui relève de la politique ou non dans l’état, on pourrait, c’est aussi principe de la séparation de l’état, dire que ce que relève du judiciaire n’est pas politique. L’administration n’est pas politique, c’est un principe majeur de nos démocraties de séparer le politique des instances démocratiques et des instances judiciaires. Il y a des activités dans l’état qui ne sont pas politique. Tous dans l’état n’est pas politique, demême que le politique n’est pas que dans l’état. Sinon on risque de tomber dans une vision très institutionnelle, c'est-à-dire de se limiter à l’étude au droit constitutionnel. On a essayé de rattacher la politique à autre chose : c’est le pouvoir. ⇨ Est-ce que la politique c’est le pouvoir ? On peut finalement faire les mêmes reproches à cette définition car cela reviendrait à confondre l’état et la politique. Dans un premier temps, cela risque delimiter la politique à la lutte pour le pouvoir. La politique ce n’est pas simplement la lutte pour le pouvoir mais c’est aussi de la régulation sociale. Les actions politiques ordinaires et qui font partie des politiques publiques, c’est typiquement des politiques qui régulent le pouvoir. C’est une politique qui va prendre des mesures d’incitation le logement imposable… Il y a du politique ailleurs que dans le pouvoir. C’est une définition trop large car la notion de pouvoir est presque plus difficile à définir que la notion de politique. La notion de pouvoir est elle-même polysémique. Contrairement à ce que l’on pense communément, le pouvoir n’est pas une chose, n’est pas un objet que l’on détient. Le pouvoir s’exerce. Robert Dahl : A exerce un pouvoir sur B dans la mesure où il obtient de B une action Y que ce dernier n’aurait pas effectué autrement. Ce qui se détient, c’est la force, l’autorité, mais le pouvoir c’est une relation sociale singulière caractérisé par son asymétrie. Le pouvoir est la capacité d’imposer sa volonté à d’autres, c’est une notion bien plus large que la notion de politique. On en peut que constater qu’il existe des pouvoirs dans d’autres groupes sociaux que des groupes strictement politiques. Les parents exercent de l’autorité sur leurs enfants, pouvoir dans la religion, dans l’entreprise puis dans d’autres espaces sociaux. Dès lors, la politique et le pouvoir ne se confondent pas. ⇨ Quelle est la spécificité du pouvoir politique ? 3 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque Elle est définie par Max Weber : « est politique, un groupe de domination dont les ordres sont exécutés dans un territoire donné, par une organisation administrative, qui dispose de la menace et du recours à la violence physique légitime. » On est au cœur de la définition du pouvoir politique, car le pouvoir politique contrairement au pouvoir des parents, du chef d’entreprise, du prêtre… s’exerce sur un ensemble d’individus de la même manière, à l’ensemble d’une population donnée et d’un territoire donné. Le pouvoir politique est une relation sociale globale qui s’étend à l’ensemble de la société. Le monopole de cette violence physique, c’est l’état qui le détient. Mais hors de l’état, il y a des organisations qui peuvent lui faire concurrence. On s’interroge beaucoup sur le rôle des mafias qui peuvent avoir un rôle de violence physique mais pas légitime. On constate que dans les démocraties occidentales, le pouvoir ne s’exerce pas forcément par la violence. Lorsqu’il y a de la violence, il y a échec de la coercition. Lorsqu’un chef d’état envoie la police tirer sur les manifestants, c’est parce que le pouvoir politique est remis en cause. La légitimité du pouvoir est remise en cause avec la violence physique. La violence physique illégitime intervient le plus souvent lorsque les autorités n’exercent plus leur pouvoir dans un territoire donné. Dans le cadre des démocraties occidentales, lorsqu’il y a une bavure policière et que la violence est du côté de l’Etat, c’est un signe d’échec de l’autorité de l’état sur les délinquants. La définition de Max Weber sur la violence physique est assez obsolète. Le pouvoir politique ne se fonde plus sur la violence mais sur le consentement des populations. L’un des phénomènes majeurs aujourd’hui dans les démocraties occidentales est que la relation de pouvoir en politique passe moins par la violence physique que par une violence symbolique. La violence symbolique est tous ce qui touche à la croyance d’une société, aux représentations collectives ou à ses valeurs. C’est une violence qui s’exerce au nom des croyances légitimes d’une société. C’est une violence qui s’ignore. Elle possède de l’autocontrainte  c’est une violence qui s’exerce sur nous même pour vivre en société. Intériorisation du pouvoir politique nous semble légitime, normale voir désirable. ⇨ Comment est-on passé de cette violence physique à cette violence symbolique ? On est dans une société de moins en moins violente : processus de civilisation.Le pouvoir politique est défini comme une capacité d’imposer sa volonté dans le cadre d’un territoire donné soit au moyen de la violence physique ou symbolique, ce qui permet d’englober des tas de choses qui touche à l’état qui a le monopole de la violence physique légitime mais aussi qui tient une grosse part de la violence symbolique. Un parti révolutionnaire par excellence a eu pour fonction d’acculturer les classes populaires. La politique c’est cette domination symbolique qu’exerce cette forme de violence comme les partis politiques. C’est de la domination douce car c’est de la domination intériorisé. Elle est le produit de la socialisation tourné vers la répression de la violence. 4 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque B. L’analyse sociologique du politique On va procéder par élimination : essayer de voir comment on peut aborder une politique. Il y a beaucoup de manière d’aborder la question politique. Quel devrait être le meilleur gouvernement possible ? On pose un point de vue normatif sur la politique. La finalité est la vie heureuse dans la société, l’égalité. Il s’agit de la vision politique que défend Rousseau dans le Contrat social. C’est une analyse philosophique sur la politique qui est celle que l’on trouve dans les discours politiques. L’approche juridique se désintéresse de la question de l’éthique. Quand elle étudie la politique, elle adopte uneposture de positivisme juridique : décrire et comprendre le fonctionnement des institutions. L’analyse principale est l’analyse des textes juridiques. Aujourd’hui, le retour à uneinterprétation des textes. En droit, tous ce qui touche aux finalités sociales de la production du droit est évacué le plus souvent. On va s’intéresser à ce que signifie lestextes. C’est une posture d’exégèse des textes. Le point commun avec la sociologie : la sociologie va aussi décrire ce qui est mais elle va adopter un point de vue contradictoire. Le droit se concentre principalement sur les textes : tout ce qui est en dehors du droit n’est pas analysé par le droit. Pendant longtemps, les mouvements sociaux n’étaient pas étudiés par le droit. L’analyse juridique est utile et même très utile car elle permet de fixer le cadre d’un certain nombre d’objet qui intéresse la science politique. Ce sont deux démarches complémentaires, le droit décrit lesrègles de droit qui encadrent l’activité politique, alors que la sociologie politiques’intéresse aux règlestelles qu’elles sont décrites dans le texte de loi. Mais elle s’attache, premièrement, à comprendre les processus, à l’aide de la codification des règles. Le droit positif nait d’un rapport de force à un moment donné, tandis que la sociologie politique s’intéresse à la mise en œuvre de ce processus. La constitution garantie l’égal accès des hommes et des femmes aux postes politiques, on fait une loi et cela va changer les comportements politiques, le droit change des choses. L’idée est d’analyser les mécanismes sur un temps long car il faut prendre en compte le fait que lorsqu’il y a un évènement politique, les acteurs ne servent pas forcément les conséquences de leurs actes. S’intéresser à l’histoire, aux actes et à la conséquence des actes. Les processus historique sont produits par une multitude d’acteurs qui poursuivent des intérêts divergents et contradictoires. La manière dont on enseigne l’histoire même l’histoire politique, ce n’est pas l’histoire d’un seul homme. C’est plus une histoire socialeprofonde qui permet de comprendre la profondeur des évènements politiques et de le resituer dans leur contexte globale. La démarche historique est utile non pas en tant que démarche évènementiel mais en abordant l’histoire dans un mécanisme plus profonde. C’est histoire des acteurs ordinaires du politique, histoire au long terme. Cela s’accommode avec la démarche sociologique. La démarche sociologique dans son acceptation la plus simple est l’étude des phénomènes sociaux cad des phénomènes collectifs qui n’existent que parmi les hommes qui vivent dans la société. L’homme vit en société. La psychologie étudie les hommes en société aussi. Mais la psychologie et la sociologie sont différentescar la psychologie a pour objet d’étudier les déterminants individuels des actions individuels. Si un psychologue 5 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque étudie le suicide, il va chercher dans la trajectoire de l’individu, dans les liens dans la société, de son comportement individuel. La sociologie a pour objet d’étudier les déterminants sociaux des actions sociales et peut s’intéresser à des actes très intime : le suicide et le choix du conjoint (analyse de la structure de la personnalité). Mais on peut dire que le suicide ou le choix du conjoint sont des phénomènes sociaux car on peut désormais s’intéresser aux déterminants sociaux du suicide durant un certain nombre d’année. Durkheim a essayé de montrer que le suicide était un phénomène social et qu’il correspondait à des mécanismes collectifs d’appartenance à la société. Il a pu montrer que les suicides baissaient en période d’activité sociale intense et montait en période de calme. Il se produise au moment où lesnormes sociales sont relâché et que les individus sont moins intégrés dans la société. Il ya des groupes dans lesquelles les suicides sont plus fréquents que dans d’autresgroupes qui sont moins intégrés socialement. Il ya des déterminants sociaux au suicide et le suicide est un phénomène social. Le choix du conjoint se fait en fonction du milieu social, on se marie avec quelqu’un qui nous ressemble socialement, les lieux de rencontre sont socialement déterminés. Dans les années 60, on rencontrait son conjoint dans les mariages, on avait aussi une endogamie social très forte. Les règles de la méthode sociologique, Durkheim : ce que nous savons de manière spontané sur un objet est le premier obstacle à la connaissance de cet objet. « Il ne faut pas être intelligent tout le temps ». En sciences sociales, c’est indispensable. Ce besoin vitale de nommer les choses, de les catégoriser, a des effets pervers sur la connaissance scientifique que l’on peut avoir des phénomènes sociaux. On va confondre les choses qui nous entourent et l’idée que l’on s’en fait même si celle-ci est fausse. Une enquête a été menée par Paul Lazarsfeld sur les soldats américains. A la base, il y a quatre évidences : ⇨ Les individus dotés d’un niveau d’instruction élevé présente plus de symptômes psychonévrotiques que ceux qui ont un faible niveau d’instruction. Les intellectuels se prennent la tête et sont plus sensible à l’arrêt du combat et donc plus déprimé. Une étude sur les soldats américains a été faite. ⇨ Pendant leur service militaire, les ruraux ont meilleur moral que les citadins. ⇨ Les soldats originaires du sud des USA supportent mieux le climat que ceux du nord des USA (soldats postés dans le pacifique). ⇨ Les soldats sont plus impatients d’être rapatrié pendant le combat. Or l'enquête quantitative menée par Lazarsfeld a montré des résultats totalement contraires. En effet, les soldats étaient plus impatients d'être rapatrié après le combat que pendant le plus impatient. Le climat du sud des Etats-Unis n'est pas le même que celui du pacifique. On peut trouver des évidences. L'idée est une seule évidence: bien évidemment il faut se méfier des évidences et des choses qui vont de soi. La démarche sociologique c'est d'abord et avant tout se méfier des évidences et donc déployer des dispositifs d'enquête qui permettent de vérifier des hypothèses et de mettre à jour toute une série de preuves. Le seul moyen d'aller contre ces évidences est de mettre en place un dispositif de vérification: protocole d'enquête qui vise à acculer les preuves de ce que l’on dit. 6 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque ⇨ Est-ce que la religion a un effet sur le vote? On va mettre en place des entretiens, des questionnaires... le vote est un acte social qui dépend de nombreux déterminants sociaux. La sociologie remet en cause nos évidences. Le premier problème du sociologue politique est la familiarité avec son domaine de recherche. Contrairement à tous les autres scientifiques, le sociologue vit immerger dans la société qu'il est censé étudier. On risque de tomber dans deux travers : ⇨ Le manque d’objectivité : le sociologue de la famille travaille sur la famille, il a luimême une famille. Il a donc une représentation de ce que doit être la famille. Il doit se départir de ces représentations ⇨ Risque de l’ethnocentrisme. L’ethnocentrisme désigne le travers qui consiste à analyser ce que l’on observe en fonction de ses propres valeurs et de ses propres normes culturelles. Ex :Pierre Bourdieu lorsqu’il étudiait la Kabylie, se disait qu’il y avait un risque. Dans certaines tribus kabyles, on se rend compte d’une habitude qui pour le chercheur occidental est irrationnel. Certains achètent des bœufs et ne sont pas assez riche pour les entretenir et les revende après. Quels sont donc ces gens qui achètent un troupeau qui sont obligé de revendre quelque temps après ? Il se rend compte que cette stratégie d’achat de troupeau n’est une stratégie comme l’élevage est conçu dans les sociétés occidentales mais plutôt une stratégie patrimoniale. On a plus de chance de marier ces enfants lorsque l’on possède un troupeau. C’est une stratégie matrimoniale différente de la rationalité économique. Le risque d’ethnocentrisme peut fonctionner sur d’autres sociétés mais il fonctionne tous les jours. Notamment lorsque l’on observe des groupes qui ne sont pas identiques à nous. Dire par exemple que les nains de jardin sont « moches » est une forme d’ethnocentrisme car c’est une pratique populaire que l’on rencontre dans les zones pavillonnaires populaires qui ne se font pas chez les parisiens par exemple. Cet ethnocentrisme est un ethnocentrisme de classes sociales qui consiste à juger de notre point de vue de classe supérieure des comportements de classes jugés comme populaires. Cela empêche de comprendre des mécanismes sociaux, on ne peut juger les comportements d’un groupe social en fonction des valeurs de notre groupe d’appartenance. La première règle de la méthode sociologique est la règle de la rupture avec le sens commun. C’est la règle de la rupture avec les prénotions. Nécessité de rompre avec nos idoles, préconisée par Gaston Bachelard. Ilfaut aller à l’encontre du sens commun. Bachelard, épistémologue, disait « le fait social (objet de la sociologie) est conquis, construit et constaté ». C’est une vision de la science qui rapproche les sciences sociales des sciences exactes. Le fait scientifique est conquis, construit et constaté. Conquis c’est la rupture, on va appliquer une théorie pour penser le monde. C’est la différence entre les journalistes et les sociologues. Construit est un travail de réflexion théorique qui permet de formuler un certain nombre d’hypothèses. C’est a dire essayer à l’encontre de nos prénotions. C’est la nécessité de disposer d’instruments théoriques. On dispose de plusieurs outils dans les sciences sociales. Les typologies : construire des modes de classement qui 7 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque soit différents des modes de classement utilisés par le sens commun. Au lieu de dire des partis de droite et des partis de gauche, on pourrait dire comme Duverger des partis de masse et des partis de cadre. Il y a des partis de masse à gauche et à droite, on va séparer ce que les « vulgaires » confondent. Il y a deux visions de la science : ⇨ Théories dites individualiste considère que l’homme est complétement libre de ces choix. ⇨ Théories dites holistes considère que l’homme est pris dans un environnement social qui influence ses choix. L’important c’est d’avoir une théorie qui permet de construire des hypothèses qui vont être constaté. La sociologie est une science empirique. On distingue deux types de méthode : ⇨ Les méthodes dites qualitative cad notamment un entretien. ⇨ Les méthodes dites quantitatives cad notamment le questionnaire et le sondage. L’empirisme passe par des enquêtes mais aussi par la consultation d’archives Le fait scientifique est constaté : 8 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque PARTIE 1 : LA GENESE DE L’ORDRE POLITIQUE DEMOCRATIQUE L’ordre politique démocratique cad tel qu’il existe dans les sociétés occidentales. Pourquoi l’ordre politique ? Qu’est-ce que l’ordre politique ? L’idée d’ordre politique renvoie à deux idées : La lutte politique est une lutte pacifique même si elle sont violente. C’est plutôt une compétition politique La compétition politique est une lutte pacifique. La lutte pour le pouvoir est une lutte qui ne se fait plus par la force mais par des procédures codifiés que sont les élections. Il existe de la violence, des révolutions y compris dans les démocraties. Il existe des violences du côté des forces de l’ordre lorsqu’il y a des échanges entre les manifestants et les forces de l’ordre. Mais la routine de la vie politique est pacifique et l’usage de la violence est considéré comme illégitime. Pendant longtemps, le parti communiste s’est appuyé sur le dogme révolutionnaire et a renoncé à l’utilisation de cette violence dans un congrès en 1964 alors que cette dimension révolutionnaire est un des dogmes de la théorie marxiste. L’affrontement se limite à un affrontement verbal et les seules armes autorisées sont les arguments, les slogans, les programmes donc principalement des discours. Ex : Un journaliste, Paul Amar, présentateur du journal télévisé, décide d’organiser un débat politique entre Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie. A cette occasion, il sort de sous son pupitre des gants de boxes. Il y a une condamnation unanime sur le fait que le journaliste n’avait pas considéré que la compétition politique fût violente. Ex : Quand Jean-Marie Le Pen bouscule une candidate socialiste. La condamnation fut un unanime car on n’utilise pas la violence dans la compétition politique. Cette lutte ne se joue pas sur le terrain physique mais sur le terrain des représentations mentales. Le schéma est que chaque parti politique, chaque hommes politiques a sa propre visions du monde qui sous-entend un programme d’action. Le but du jeu pour chacun d’entre eux est d’arriver à convaincre les citoyens de la pertinence de cette vision du monde. On va insister sur l’importance des programmes. Il y a des visions du monde différentes qui s’opposent et le but est de les imposer. C’est une lutte symbolique. Cette pacification de la vie politique est liée à la construction de l’Etat Moderne. L’Etat dans ce processus est le seul qui peut utiliser la violence physique puisque l’état est le seul qui détient la violence physique légitime notamment au travers de l’armée, de la police qui peuvent exercer à l’égard des citoyens, et dans certaines circonstances, une forme de violence. L’Etat est le seul qui détient le monopole de la violence physique légitime. Max Weber définit l’état : « C’est une entreprise politique de caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès dans l’applications des règlements le monopole de la violence physique légitime ». L’état dispose également de la violence symbolique qui se caractérise de deux manières : ⇨ Violence qui s’ignore 9 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque ⇨ Violence qui procède de l’autocontrainte et l’intériorisation des normes en vigueur dans la société. Le « processus de civilisation » caractérise l’Etat moderne. La monopolisation de la violence physique légitime par l’état a eu pour conséquence de pacifier l’ensemble des relations sociales. Il est très important d’étudier la formation de l’état moderne. C’est une compétition politique, le jeu politique La compétition politique repose sur une série de règles qui concernent la désignation de ceux qui sont autorisé à participer au jeu. Elle désigne aussi la définition des trophées à conquérir et les qualités requises pour les obtenir. Ces règles sont variées et encadrent la compétition politique. Elles peuvent être écrites et juridiquement définies. Elles peuvent être non écrites mais tout aussi efficace. Elles sont tout aussi contraignantes que ces normes juridiques puisque aucune règle n’interdit aux femmes de se présenter aux élections, pourtant elles ne sont pas présentées à parité dans le jeu politique. La règle essentielle du jeu politique est qu’il faut croire dans sa valeur et ses enjeux. Ce qui est important c’est la révérence au jeu. S’il ne le montre pas, il est exclu du jeu politique. Ex : les humoristes qui souhaitent participer au jeu politique, et à la présentielle. S’ils ne font pas allégeance au jeu, ils sont exclus. Cela a été le cas pour Coluche qui ne montrait pas son allégeance au jeu. Patrick Sébastien également. Il faut montrer que l’on y croit. Parfois les règles écrites sont supplantés par les règles non écrites. Ces règles sont uniquement politiques et ne valent que dans le jeu politique. Les règles n'ont de valeur que dans le jeu politique. Le processus qui a vu l'espace politique se différencier progressivement des autres sphères de l'activité sociale. L'ordre politique s'est séparé et autonomisé des autres activités sociales. Ce mécanisme est l'un des processus lesplus importants si on veut comprendre comment fonctionne l'espace politique. La compétition politique au M-A est faite par les seigneurs, les chevaliers. Ces leaders politiques sont aussi des leaders économiques, des chefs militaires, des chefs d’exploitation agricole, des magistrats… l’activité politique se confond avec d’autres activités sociales. Il n’y pas de séparation entre ordre politique et le reste de la société. L’ordre politique au 20 e S et au 21e S n’a qu’une seule activité. Dès qu’un homme politique exerce une autre activité que celle du politique, il est tout de suite suspecté de conflits d’intérêt. On ne peut être politique et avocat. Aujourd’hui, l’activité politique est une activité à temps pleins, une activité de socialistes exercés par des professionnels de la politique qui vivent pou et de la politique. L’ordre politique est dirigé par des professionnels de la politique et donc on assiste à un processus de professionnalisation politique qui passe par le cumul des mandats. Lorsque l’on n’est pas dans le jeu, on a du mal à comprendre les enjeux de ce jeu. L’activité politique est une activité de spécialistes exercés par des professionnels de la politique. Les règles du jeu politique sont fondées sur la croyance de la validité du jeu politique et n’ont de sens que dans le jeu politique. 10 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque CHAPITRE I : L’émergence de l’état moderne Il y a deux préalables : ⇨ L’état n’est pas une organisation politique comme les autres. Les politistes sont confrontés à l’Etat qui pose le plus de problèmes à étudier. En effet, c’est l’organisation qui détient le monopole de la violence physique légitime mais elle dispose également l’organisation qui dispose du pouvoir symbolique le plus important. C’est le lieu le plus important de formation des représentations sociales selon Bourdieu. L’état est le premier producteur de vision du monde. L’état a beaucoup de moyens d’imposer sa vision du monde. C’est notamment l’institut de géographique, mais aussi la statistique (production de l’état). L’état donne sa place aux individus dans la société par le biais des diplômes mais aussi des concours. L’état produit des visions du monde à longueur de temps mais cela n’est pas un travail idéologique. L’état crée des catégories, des visions du monde, des valeurs, et des représentations pour modeler nos esprits. Ce sont des visions naturelles et qui vont de soi. Il y a un pouvoir symbolique important très difficile à étudier car il faut déconstruire les catégories que l’Etat nous impose. L’Etat existe à l’intérieur de nous. C’est cela qui constitue l’obstacle principal à l’analyse sociologique de l’Etat. Le danger est de reprendre à son propre compte la pensée de l’Etat, confondre l’Etat avec la représentation que l’Etat donne de lui-même.Comment déconstruire les catégories d’Etat ? On utilise la démarche historique pour éviter de croire que l’Etat va de soi. On va essayer de comprendre comment il s’est imposé et comment ill est devenu la forme d’organisation politique la plus importante. ⇨ L’Etat est une organisation politique contingente. L’Etat n’est pas un phénomène naturel qui devait obligatoirement voir le jour. c’est le produit d’un histoire particulière situé dans l’espace et dans le temps. Dans le temps, parler d’état c’est parler d’une forme d’organisation qui voit le jour pendant le M-A (12 e, 13e ). Dans l’espace, elle apparait principalement en Europe. On peut supposer que l’état n’est que une forme d’organisation possible et qu’il existe aujourd’hui des sociétés sans états. Les anthropologues les ont étudiés notamment Claude LéviStrauss. Un seul homme est reconnu comme chef et ce chef qui transmet son pouvoir en désignant son successeur. Il n’y a pas de compétition politique car le chef chez les Nambicuara n’a pas de privilège mais des obligations. Il doit maintenir la cohérence du groupe. Le chef n’a pas d’administration, il n’y a aucune force de coercition, pas de forces armée, aucune règle de droit, il a un pouvoir de conviction qui permet d’obtenir le consentement. Il s’agit d’un travail de conviction qui permet d’unir le couple. Dans certains espaces, S’il y a d’autre forme d’organisation politique. Pierre Clastre écrit la société sans état. C’est une organisation politique contingente car elle n’a pas toujours existé et qui n’existe pas partout. On va étudier trois grands auteurs : Emile Durkheim, Max Weber et Norbert Elias. 11 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque SECTION 1 : L’ETAT COMME PRODUIT DE LA DIVISION SOCIALE DU TRAVAIL (EMILE DURKHEIM 1858-1917) I. Emile Durkheim, un auteur engagé ? Emile Durkheim est né en 1858 à Epinal, en Lorraine d’une famille juive traditionnaliste bien intégré. Dans sa famille, ils sont rabbin de père en fils depuis 8 générations. Il va rester très longtemps intéressé par la religion et les formes élémentaires de la vie religieuse. Emile Durkheim est traumatisé par la Commune et la guerre, il devient un rustique et il refuse toute religion. Il décide de devenir enseignant. Il va suivre un parcours classique à Paris : Louis le grand et à l’école normal supérieur. Il passe son agrégation de philosophie en 1882 et il part enseigner dans le nord de la France. Il est nommé ensuite à Bordeaux sur une chaire de pédagogie et de sciences sociales. Les sciences sociales font leur entrée à l’université. Il publie les principaux ouvrages qui vont faire sa renommée : ⇨ La division du travail social ⇨ Les règles de la méthode sociologique ⇨ le suicide, 1897 qui est une étude statistique sur les causes sociales du suicide. Il fonde une revue : l’année sociologie qui devient le symbole de l’école française de sociologie. Il remonte ensuite à Paris en 1902. Il s’engage dans les combats des intellectuels cad les hommes de lettres, les juristes, les écrivains qui, au moment de l’affaire Dreyfus, défendent le capitaine Dreyfus. Il participera à la création de la LDH en 1898. C’est un intellectuel engagé et qui œuvre pour une prise de position sur l’Etat déterminé par sa position politique. Durkheim construit son œuvre au moment où l’Etat est en train de changer de rôle. Les transformations de l’état se traduisent par le fait qu’au début du 20 e siècle, l’Etat se dote de nouvelles fonctions comme l’éducation, le travail, favoriser la solidarité sociale… C’est l’époque des grandes lois républicaines et l’Etat ne s’occupe plus seulement des fonctions régaliennes mais aussi des fonctions sociales. Durkheim préconise une sociologie fondée sur la division du travail, sur une vision organiciste de la société : la société est comme un corps humain. Il va ainsi fondé sa théorie d’état. II. La genèse de l’Etat moderne chez Durkheim Pour Durkheim, l’émergence de l’état moderne s’inscrit dans un processus plus large de complexification de la société. Ce processus est celui de la division sociale du travail. Plus une société se développe, plus on assiste à une division du travail, plus la spécialisation des rôles sociaux est poussée. C’est dans ce cadre qu’on assiste à l’émergence de l’Etat moderne. Plus les sociétés se développent, plus l’état se développe. Ces fonctions deviennent plus nombreuses et pénètrent davantage toutes les autres fonctions sociales qu’il concentre et unifie. L’Etat a le rôle de contrebalancer cette implosion de la société en de multiples secteurs d’activité plus ou moins autonomes. L’Etat a une fonction sociale 12 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque donner de la cohérence au monde social et coordonner les activités de la société. Dans une vision organiciste, l’Etat serait le cerveau chargé de maintenir des relations de solidarité entre les individus pour éviter le « désordre social » cad l’anomie. L’Etat a une fonction de cohésion sociale, son émergence va avec des processus de rationalisation. L’Etat remplit une mission bien particulière. Cette vision est aussi le produit de son histoire. Durkheim voit un monde en train de se transformer : la prolétarisation, l’exode rural. En même temps, la vision de Durkheim est très fonctionnaliste, si l’état existe c’est parce qu’il sert à quelque chose. Pour lui l’Etat est le produit de la division sociale du travail, et doit réduire les inégalités : c’est un phénomène inévitable. Dans une autre théorie, on a une vision moins fonctionnaliste. SECTION 2 : L’ETAT ET LE PROCESSES DE RATIONALISATION (MAX WEBER, 1864-1920) Max Weber est issu d’une famille politisé allemande. Son père est membre des libéraux qui est une fraction du centre droit qui soutient la politique de Bismarck. Bismarck est aussi l’unificateur de l’état en Allemagne et il a aussi une politique sociale importante. il a été aussi un homme engagé. Il a été engagé dans une association qui défendait un pôle accru de l’état dans l’économie. L’émergence de l’état moderne n’as pas une visée une fonctionnaliste. L’Etat moderne s’inscrit plutôt dans un mécanisme de rationalisation des modes de domination. L’Etat est le phénomène le mieux achevé de ce processus de rationalisation. La rationalisation au sens de devenir plus organisé. I. La domination chez Max Weber La domination, ce n’est pas la puissance. La puissance est la chance de faire triompher sa propre volonté au sein d’une relation même contre des résistances. La puissance, c’est donc le pouvoir. La domination est beaucoup plus subtile chez Weber. Pour lui, c’est la chance de trouver des personnes déterminées à obéir à un ordre de contenu déterminé. La domination ne s’exerce pas mais elle repose sur la reconnaissance et l’acceptation des ordres reçus. Elle repose sur la croissance en la légitimité du pouvoir. On obéit car on considère que les ordres que l’on reçoit son légitimes, acceptables et enviables. Ce qui est important, c’est justement de souligner l’importance de la croyance dans la relation de pouvoir. Donc, Max Weber dit que le pouvoir ne repose mon sur la force et l’intimidation de ceux sur lesquelles il s’exerce que sur l’acceptation de ces derniers du bien-fondé de ce pouvoir qui les assujettis. Les dominés ne sont pas passifs dans la domination, il joue un rôle aussi important que les dominants. Le pouvoir, la domination est donc une relation sociale. Le 2nd élément qui caractérise la domination est que cette relation de domination est la relation fondamentale qui caractérise le pouvoir d’état. Même si l’état a le monopole de la 13 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque violence légitime, s’il utilise c’est qu’il devient fragile. On révèle la faiblesse du pouvoir d’Etat. Il faut que la domination s’exerce au sein de l’Etat et que l’Etat soit reconnu comme légitime pour être efficace. Il n’existe pas un seul de domination dans l’état, la légitimité de l’état n’est pas intangible, elle n’est pas universelle, elle évolue constamment. A chaque époque de l’histoire politique correspond un mode de légitimation du pouvoir. II. Les modes de domination chez Max Weber Max Weber a inventé un instrument de recherche qui va lui servir à formuler des hypothèses et de construire des questions sur la réalité sociale qu’il entend observer qui est l’idéal type. L’idéal type est un instrument permettant de rendre compte de l’aspect original et singulier d’un fait social sans se confondre avec ce fait social. C’est une construction théorique de la réalité qui a pour but de mesurer l’écart entre la réalité et ce modèle. On pourrait considérer qu’Harpagon est un idéal type de l’avare, c’est l’avare qui concentre tous les défauts et les qualités de l’avare. Ainsi, ces idéaux types n’existent pas dans la réalité. Max weber construit trois types de domination qui n’existe pas dans la réalité : ⇨ Domination charismatique : ce type de domination correspond au groupement de domination fondé « sur la soumission personnel et direct de ses membres à un personnage investit de charisme ». Le charisme, définit par Max Weber dans Economie et société, « est la qualité extraordinaire d’un homme qui est pour ainsi dire doué de force ou de caractère surnaturel, surhumain ou tout au moins en dehors de la vie quotidienne, inaccessible au commun des mortels, ou encore qui est considéré soit comme envoyé par Dieu, soit comme un exemple et qui en conséquence considéré comme un chef ». autour de ce chef, se crée une communauté émotionnelle dans laquelle il n’existe pas de règles. L’autorité, dans ce type de domination, est déléguée par le chef à des hommes de confiance. Ce type de domination est du même coup instable puisque la relation entre le chef et ses subornées est simplement fondé sur le lien que l’on entretient à un moment donné avec le chef. Max Weber dit que ce type de domination est forcément contraint de se « routiniser » pour perdurer car il est difficile de fonder une relation de domination sur des liens personnels que l’on entretient à un chef. ne se possède pas, il est une relation sociale. On reconnait à un chef des qualités extraordinaires. C’est la reconnaissance du charisme qui est importante. Du même coup on est obligé de se mobiliser car c’est très instable. Quand la délégation du pouvoir dépend uniquement des relations avec le chef on peut à la fois trahir et être fort un jour et plus fort le lendemain ⇨ La domination traditionnelle, elle est établit par le caractère sacré de dispositions par le temps, les pouvoirs du chef sont déterminés en vertu de la dignité personnelle qui lui est conféré par la tradition. La domination est fondé sur un ordre traditionnelle où chacun à sa place, en fonction de cet ordre social qui est établit par la tradition. La domination, la légitimité du pouvoir repose sur l’adhésion au bien fondé de ses dispositions traditionnelles dont la solidité dépend du temps. 14 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque La hiérarchisation est fondée sur la tradition, la relation entre le prince et les sujets n’est pas codifiée, c’est la tradition qui guide le comportement des individus. Il y a un embryon d’administration, et les relations que les subordonnés entretiennent au chef sont réglées là encore par des règles qui tiennent à la tradition. On reconnait l’autorité du chef en reconnaissant la valeur des règles traditionnelles. ⇨ La domination dite légale rationnelle, qui est celle de l’Etat contemporain occidental et dans ce cas la légitimité de l’autorité est fondé sur le consentement des gouvernés à un ordre légal rationnel, impersonnel ou en fonction d’un pouvoir établit rationnellement composé de règles abstraites, impersonnelles, logiquement agencées, et le détenteur du pouvoir exerce son pouvoir en vertu de cet ordre légalement agencé. La légitimité se confond ici avec la légalité, les individus n’obéissent pas à des personnes mais à des règles. C’est sur cela que repose l’Etat moderne, on a une version évolutionniste, on passe d’un mode de domination charismatique, à un mode de domination traditionnelle jusqu’à une domination dite légale rationnelle. L’Etat repose sur la bureaucratie selon Weber, cela n’a pas un sens négatif, péjoratif, la bureaucratie se caractérise par 4 traits particuliers : existence de règles écrites qui régissent les actes des acteurs dirigeants, ce qui rend difficile l’arbitraire, qui régissent les conditions d’exercice de pouvoir il ne peut donc pas y avoir d’arbitraire; la séparation entre le titulaire de la fonction et la fonction elle-même, la fonction perdure au-delà du titulaire lui-même, c’est la distinction subtile entre le président de la république et de la présidence de la république; donne à la démocratie une forme pyramidale ce qui implique un contrôle permanent des actes, contrôle hiérarchique prévu par les gouvernants; enfin le dernier point c’est que les personnes qui composent la bureaucratie sont recrutées de manière anonyme sur concours. Ainsi, leur lien avec le chef n'étant pas un lien direct, de subordination comme dans le type de domination charismatique. Ils sont sélectionnés selon des critères méritocratiques. C'est la garantie pour Max Weber de l'efficacité de l'état. Cela voit le jour avec la naissance de l'état moderne. Ce sont tous ces traits spécifiques qui font dire à Max Weber que cette bureaucratie est la rationalisation de domination. L’analyse de Weber est intéressante car elle insiste sur la croyance et notamment sur le fait que le charisme n'est pas intra secte et ne se possède pas mais une qualité reconnue à autrui. Cela permet d’insister sur le fondement du pouvoir et de la domination, c’est d’abord la croyance. Aussi, de penser la relation entre le droit et la légitimation politique. Chez Weber, ce qui fonde la légitimité d’état aujourd’hui c’est le droit et le droit est l’instrument privilégié du pouvoir politique contemporain. Les juristes sont les agents privilégiés de cette légitimation. Dans les théories de l’état de droit, le droit est aussi une contrainte et quelque chose qui vient limiter le pouvoir de ceux qui l’exercent. Pourtant l’analyse de Weber pourrait trouver deux limites : ⇨ Un schéma un peu évolutionniste : on évolue vers des types de domination pour aboutir à la domination légale rationnelle. Ce type de schéma ne correspond pas à la réalité. S’il y avait des types de domination charismatique, le général DG a fait une constitution. Ce n’est pas simplement sur un fondement et type de domination 15 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque charismatique que DG est arrivé au pouvoir mais aussi sur d’autres types de domination. on n’a pas donc d’évolution dans les dominations. Mais il y a une combinaison de ces différents types de dominations. Le charismatique par excellence est Hitler mais y avait un droit, une législation. Il n’y a pas une pure logique administrative. Il y a une administration derrière du légal rationnel. On est jamais dans le pur et il n’y pas un passage évident et un aboutissement complet vers des dominations de types légal rationnel. ⇨ Max Weber ne dit pas comment on passe de l’un à l’autre. Il constate l’évolution mais il n’explique comment elle se produit. Pour comprendre, il faut se tourner vers un autre auteur qui Norbert Elias. SECTION 3 : NORBERT ELIAS : DE LA DYNAMIQUE DE L’OCCIDENT A LA CIVILISATION DES MŒURS Il nait en 1897 et meurt en 1990. Il a une très longue activité intellectuelle mais on ne sait pas s’il est sociologue, historien ou philosophe. Il ne rentre dans aucune catégorie. Il afait des études de médecine au moment de la psychanalyse et de la philosophie. Il se forme à la sociologie au moment où Max Weber est à la mode en Allemagne. Il est juif et fuit l’Allemagne nazi. Il lit les sociologues anglo-saxons en Angleterre. Il n’atteindra sa célébrité intellectuel que très tard au moment de sa retraire où il publie en anglais aux USA. Le trouble que provoque Elias est le fait qu’il se doit intéressé à plein de sujets : biographie de Mozart, le Football et il a utilisé des problématiques issue de la psychologie, l’histoire, de la science politique. On va s’intéresser à deux ouvrages qui paressent tard en France car traduit en 1973 et 1975. Il était initialement paru en allemand en 1939. Ces deux ouvrages sont : ⇨ la civilisation des mœurs (1973), ⇨ la dynamique des mœurs (1975). Ces textes intéressent la science politique française car c’est une analyse de la naissance de l’état moderne et de la société de cour en France. La transformation de la compétition politique  civilisation des mœurs avec une compétition politique de moins en moins violente I. Norbert Elias, un auteur dans le siècle Haenich 128 Nathan La dynamique de l’occident est centrée sur la France. Elias va chercher à analyser le processus au terme duquel l’état réussit à monopoliser les moyens de coercition légitime. Il s‘intéresse à la question posée par Max weber : comment l’état arrive à monopoliser la violence la légitime ? Elias va expliquer comment on arrive à ce modèle. C’est le travail qui va permettre de comprendre l’état en tant qu’organisation. Il est central 16 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque car il est original, très éloigné des schémas simplificateurs que l’on avait jusqu’à lors sur la construction d’état. La création d’état en France est un processus indépendant de la volonté des individus. L’état est en fait un sous-produit, dit Elias, de la lutte qui va opposer pendant quatre siècles les rois de France et les seigneurs féodaux pour la monopolisation des moyens économiques, financiers et militaires. On est loin d’une approche en terme héroïque. Concentration de la puissance économique et militaire aux mains d’un seul cad le roi. C’est involontaire. Ce processus de monopolisation est distingué en trois phases par Elias : - Commence au 12e siècle : la phase de monopolisation de la puissance. Cette période est marquée par une période de libre concurrence entre les seigneurs et se termine au 16e siècle par la victoire du Roi de France : ⇨ 1e sous-phase : conquête du royaume par le roi. Cette conquête fut progressive car au début les seigneurs sont indépendant, la concurrence est libre, chacun est maitre de son territoire, chacun dispose de sa propre force armée, de ses propres sujets. La seule chose qui relie les seigneurs entre eux, c’est la concurrence qu’ils se livrent. Ce qui caractérise cette période, ce sont les guerres incessantes que les seigneurs se livrent entre eux, chacun luttant pour préserver sur son territoire et pour préserver sa richesse. Pourquoi y-at-il cesguerres selon Elias ? La première raison est la culture féodale cad qu’elle est marquée par des valeurs guerrières, le prestige d’un seigneur est son prestige et sa capacité à faire la guerre. Mais surtout, la 2 nd raison est qu’entre le 12e et le 13e siècle, on a un accroissement de la population qui nécessite l’augmentation des terres cultivables et donc une nécessité pour les seigneurs souhaitant nourrir leur population, d’aller piocher dans les terres des seigneurs concurrents. Dans cette phase, personne ne recherche le monopole et n’a l’ambition de conquérir la totalité du royaume. Chaque seigneur cherche à renforcer sa position. ⇨ Au fur et à mesure du temps, on assiste petit à petit à un regroupement des territoires si bien qu’à la fin du 13e, il ne reste plus que cinq maisons capables de rivaliser entre elles. Et à la fin du 14 e siècle, il n’en reste plus que deux qui se font la guerre : la maison des Capétiens et les Plantagenêt. C’est la guerre de 100 ans. On arrive à un duopole. Mais on ne peut pas parler d’état car s’il y un monopole, cela reste un monopole privée. On le voit à partir de lapratique des apanages : consiste à distribuer des terres au cadet de la famille royale en contre partie de leur exclusion de la succession. Ceci dans deux buts : éviter les guerres fratricide au moment de la succession du royaume, car les cadets renoncent à leur droit de succession. Cela vise à rétribuer la famille royale et lui donner une supériorité vis-àvis des seigneurs. Cela permet aussi au roi d’avoir une forme de délégation sur le territoire puisqu’il envoie ses fils cadets sur les territoires. Mais cette pratique va avoir des effets pervers : au lieu de pacifier les rapports entre les membres de la famille royale, cela va conduire à mettre en danger le 17 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque monopole des capétiens qui jusqu’à lors était le produit de cette lutte entre les seigneurs. La concurrence va se déplacer au sein de la famille royale. ⇨ On va assister entre 15e et 16e à la désagrégation du monopole royale sous la pression des luttes inter la famille capétienne. Le roi va changer de mode de rétribution pour sa famille grâce au développement du commerce et de la monnaie. Aboutit la deuxième phase majeure de la monopolisation qui est chez Elias le mécanisme absolutiste - - Phase absolutiste : lié à l’échange monétaire. Les terres ne sont plus la seule source de rétribution puisqu’au lieu de rétribuer ses enfants en terre, il va pouvoir les rétribuer en rente. Il va confier la gestion de ses terres à des gens qui sont plus sûr que ses enfants mais il va créer un lien de dépendance vis-à-vis de ses serviteurs : accroit la dépendance des nobles en leur confiant la gestion des terres. Cette rétribution des nobles en argent et en terre va accroitre la dépendance des nobles vis-à-vis du roi et le roi va monopoliser progressivement grâce à l’argent les moyens de la puissance militaire. On assiste progressivement à la curarisation de la noblesse cad à la transformation progressive d’une noblesse d’armes à une noblesse de cours. Le roi a d’autant plus d’emprise sur la noblesse qu’il va confier à ces conseillers lesplus surs la gestion des territoires. Il rendra ainsi indépendant une grande partie de la noblesse en la menant à Versailles. La conséquence de cette curarisation va transformer les conditions de la compétition royale. Mais la lutte entre les nobles est une lutte pour bénéficier des produits du monopole royal : c’est une caractéristique pour accéder à la gestion de ce monopole royal. On valutter pour accéder à la gestion de ce monopole royale. Emerge un autre catégorie d’agents susceptibles de gérer le monopole royal : la bourgeoisie naissante. Elle entre en concurrence avec les nobles. Cet équilibre va permettre de maintenir le monopole. Le roi est arbitre des luttes. Il renforce son pouvoir en maintenant la tension entre ces deux catégories d’agents. Les rois soutiennent le développement de la bourgeoisie pour éviter un trop grand pouvoir de la noblesse notamment. Comment permettre cela ? le roi accorde aux habitants des bourgs des chartes de franchise communal cad on va libérer l’impôt à un certain nombre de bourgeois. Le roi va favoriser l’émergence de la bourgeoisie. Elias dit que la montée de la bourgeoisie est très dépendante de la montée de la royale : interdépendance fonctionnelle entre la montée du pouvoir royale et celui de la bourgeoisie. C’est un paradoxe. La gestion du levée du roi, la présence à la cour et la non-imposition sera accordée aux nobles. C’est un équilibre subtil, le roi est dépendant de cet équilibre. La phase dite de socialisation du monopole : elle permet d’institutionnaliser ces mécanismes. Car la gestion se fait encore comme si on gérer des choses privées. On va transformer le monopole royal privée en un monopole public. ⇨ Mouvement d’institutionnalisation : les actes du roi qui était ponctuel jusqu’à lors vont devenir des actes permanents. C’est par exemple l’impôt. Les actes qui se manifesteraient de manière ponctuelle vont être régulier. Au départ, c’est une taxe ponctuelle que les bourgeois paye pour éviter de faire 18 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque l’armée. Mais on va créer des impôts plus régulier car le roi de plus en plus besoin d’argent pour rétribuer ses conseillers. On va créer une forme de bureaucratie en la personne des intendants du roi. ⇨ Mouvement de décentralisation. Plus le domaine du roi s’agrandit, plus il a besoin de gens pour le gérer, plus il va créer une administration chargée de la gestion du monopole. L’état n’est plus gérée comme un monopole privée mais le monopole est socialisé cad il répond à des logiques publiques de distribution des charges notamment grâce à l’impôt. C’est aussi la monopolisation de l’armée puis la naissance d’une administration. Onreconnait le caractère public du monopole. Dans ce mécanisme, Elias explique comment on passe des mécanisme d’atomisation de la puissance au mécanisme de monopolisation et socialisation de la puissance. L’état est un sous-produit de la guerre et paradoxalement la déclaration de l’état s’accompagne d’une civilisation des mœurs. Au fur et à mesure du processus, il y a de moins en moins de guerres et de plus en plus de civilisation. Elias constate qu’il existe une évolution des mœurs qui s’accélère au 17e siècle, période durant laquelle les hommes s’appliquent à refouler tous ce qu’il ressente en eux-mêmes comme relevant de l’animal. La tendance va être à augmenter le contrôle sur tous ce qui relève de l’animalité en le rendant moins visible et en le refoulant dans l’intimité : la nudité se cache, les odeurs se camoufle, on ne mange plus avec les doigts mais avec une fourchette. Cette évolution est indissociable de l’évolution de la sensibilité qui est elle-même révélatrice d’une évolution profonde de la société. On supporte de moins en moins la violence. On a une évolution de la société qui n’est pas dû à des conditions objectives er matérielles mais à une dynamique des relations sociales puisque selon Elias, historiquement les manières lesplus civilisés ont d’abord été élaboré dans la société de cour puis transmise aux autres catégories sociales. L’augmentation de la sensibilité au sein de la société de cour est un produit de la civilisation d’état. Pour Elias, de la civilisation des mœurs et de la dynamique de l’occident est conjoint. L’évolution des individus et des mœurs transforment la société et l’état mais la socio genè se de l’état transforme lesindividus. Il faut penser le public et le privé conjointement. Cela permet de penser la formation de l’état par la monopolisation progressive de la violence. Car désormais ce n’est que l’état qui dispose de la violence.Le sport est un moyen de jouer la violence sans la jouer vraiment. A quoi assistons-t-on lors de la révolution ? Un parachèvement de la civilisation des mœurs du côté de la compétition politique. Comment peu à peu les activités politiques vont être monopolisées par une catégorie d’agents ? Comment aboutit-elle à une forme de pacification. ? Le schéma d’Elias sur 4 siècles va fonctionner en accéléré sur le siècle qui s’ouvre à la révolution et qui va voir comment l’état va rendre possible d’une politique spécifique et pacifique. 19 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque CHAPITRE 2 : L’émergence de la compétition politique démocratique Cette construction de l’état joue un rôle très important dans la genèse de l’ordre politique démocratique puisqu’il va contribuer à pacifier l’ensemble des relations sociales y compris les relations politiques. Dans cet ordre d’idée, on montrera que l’instauration du SUD masculin en 1848 a joué un rôle décisif dans cette massification et dans la mise en place de la compétition politique moderne. Les effets sur SUD masculin : création d‘un espace politique autonome dans lequel s’applique des règles propres qui s’applique dans aucun autre secteur d’activité SECTION 1 : LA COMPETITION POLITIQUE EN REGIME CENSITAIRE 1814-1848 : période privilégié du régime censitaire où nait le régime parlementaire mais c’est aussi la période durant laquelle se met en place un certain nombre de mécanismes visant à la démocratisation. On expérimente un régime qui se veut représentatif. S’amorce un début de compétition politique. I. Les conditions d’une compétition politique démocratisation relative de la La charte va décider trois grandes orientations : ⇨ Elle va d’abord garantir les droits publics des français et notamment certaines libertés fondamentales : liberté de l’opinion, presses… ⇨ Elle reconnait une pluralité des pouvoirs avec un roi mais aussi un parlement ⇨ Formalise l’idée d’une représentation élective car le parlement est formé de deux chambres dont la chambre des députés est élu pour une durée de 5ans et de 7 ans en 1823. On a des conditions réunis pour que se mette en place une forme de compétition politique équivalente à celle que nous connaissons aujourd’hui. Pourtant il ya une nuance de taille : le suffrage est soumis à des conditions de cens très important. Pour voter, il faut payer l’impôt. Le droit de vote dépend du montant des revenus et de l’impôt payé. Pour être électeur, il faut acquitter de 300 francs d’impôts. Pour être éligible, on en paye 1000. Après la révolution de 1830, on aura une baisse du cens 200 francs pour les électeurs et 500 francs pour les éligibles. Cela restreint très largement le corps électoral. Les estimations sont difficiles. On estime qu’entre 1815 et 1848, le nombre d’électeur ne dépasse 250 000 sur une population de 32 millions d’habitants. Les historiens estiment que dans trois des collèges électoraux, dans les circonscriptions électorales, on compte moins de 600 inscrits. Du même coup, la majorité des députés est élue en mobilisant entre 300 et 400 voix. Au nombre d’éligible, il n’y en a que quelques milliers. Certains historiens estiment qu’en Haute Loire, il 20 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque n’y pas plus de 157 éligible. Les conditions de la compétition politique sont différentes de celles qui existent aujourd’hui. II. Les formes pratiques de la compétition politique On a deux caractéristiques : ⇨ Un marché politique faiblement ⇨ Un lien particulier entre élus et électeurs ⇨ A. Un marché politique faiblement concurrentiel Les éligibles peuvent réunir pour élire l’un des leurs comme candidat : coopération entre les éligibles. Une moitié des candidats est élu au premier tour sans avoir de concurrent. Il y a une entente préalable entre les candidats pour désigner un candidat. Les élus appartiennent aux classes privilégiées. Ils sont désignés comme des notables en politique qui vivent de leur rente, qui dispose d’un patrimoine foncier important et qui dispose du pouvoir politique mais aussi du pouvoir économique, du pouvoir social. Ces notables se distinguent du personnel politique contemporain : ils n’ont pas le même rapport à la politique car pour eux l’activité politique est une activité secondaire. Ils vivent pour la politique et par forcément de la politique. Il n’en retire aucun revenu, cela leur coute de l’argent. Ce sont des amateurs au sens du sport, ce sont des gens qui aiment la politique et qui n’en font pas leur métier. Ces notables vont engager dans la compétition politique des ressources d’un genre particulier. Ils vont engager des ressources leur appartenant personnellement : leur relation sociale, leur patrimoine… Il crée avec les électeurs une relation clientélère. B. Une relation clientélaire Le lien qui va unir les élus et les électeurs est un clientéliste. Ce lien repose sur des relations interpersonnelles, les candidats et les électeurs se connaissent personnellement. Dans ces relations, le vote n’est qu’un mode particulier de paiement. Le vote de l’électeur va s’échanger contre des biens que le candidat offre à ses électeurs pendant sa campagne. Le candidat promet des biens privatifs cad des biens ne pouvant être partagé entre différents électeurs. Ces bien peuvent être matériel : un avancement dans l’administration, un poste, une bourse de scolarité… mais aussi symbolique cad la pratique des décorations. Il va offrir la légion d’honneur en échange du vote. Dans certains cas, on va pouvoir assister à des propositions de biens dit collectif mais ils sont toujours matériel : on va aider à construire une ligne de chemin de fer, un hôpital. C’est le développement du patronat social du milieu du 19e S. Sous la restauration, ces biens ne sont jamais symboliques. Ces biens n’ont pas de valeur uniquement sur le marché électoral mais aussi en dehors. Ces biens ont des valeurs dans d’autres espaces. Le marché politique n’est pas spécifiquement politique car les biens qui s’y échangent n’ont pas une valeur uniquement politique. Leur valeur marchande ne se limite à la seule compétition politique. 21 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque Il faut ajouter que la compétition politique a une caractéristique : c’est une compétition individuelle. L’activité politique se pratique seul. Il existe des organisations politique mais elle reste très souple et n’ont rien avoir avec l’encadrement sophistiqué qu’elles auront plus tard. Les partis politiques sont souvent des regroupements éphémères. Ils ne sont pas structurellement organisés, pas de clivage idéologique, pas de discipline de vote. Les partis politiques ne sont pas valorisés : il constitue à la limite un handicap. Les factions sont les maladies des corps politiques. Le terme « parti » est synonyme de division et non de démocratie. La compétition politique avant l’instauration du Sud est une compétition très faiblement politique et restreinte à une poignés d’acteurs, s’appuie sur des biens individuels et les relations qui s’échangent sont de types clientélères. En 1848, on passe de 250 000 électeurs à 10 millions : les femmes et les domestiques sont exclus. C’est l’ouverture du marché électoral. Expansion du droit de suffrage transforme les conditions même de la compétition et cela va opérer une transformation et renouvellement du personnel politique. On va passer du notable au professionnel. SECTION 2 : EXPANSION DU DROIT DE SUFFRAGE ET TRANSFORMATION DE LA COMPETITION POLITIQUE Même si le suffrage universel masculin est proclamé il va avoir beaucoup de temps à se mettre en place. Tout d’abord, en 1850, une nouvelle limite et qui pose des conditions très strictes de résidence. On va limiter le SUD car il faut avoir trois ans de résidence dans la commune. Puis, on va poser des limites pour des condamnations politiques. Thiers déclare que universel ne veut pas dire tous et donc le plus grand nombre. Il veut purger les listes électorales de la vile multitude. On va créer un système de candidatures officielles qui limite le choix des acteurs. Concrètement, il va falloir la proclamation de la IIIe république pour qu’on arrive à un suffrage universel masculin qui exclut encore la moitié des électeurs. L’instauration universel masculin et du suffrage universel est une période très longue en France. Il suffit de changer la législation pour changer de comportement : le droit peut-il changer les habitudes ? On constate que ce qui aujourd’hui est considéré comme un geste naturel cad voter ne l’était pas pour les titulaires du droit de vote en 1848. Il pose plus de problèmes qu’il n’en résout. Le SUD est alors un devoir avant d’être un droit. Il a fallu que les français apprennent à devenir électeur. I. L’apprentissage de la civilité électoral ,Je peut partir loi, avec les manu els sclaires et la force tranquille, les déesprits sages peuvent partir en paix 22 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque A. Voter ne va pas de soi : les limites à l’exercice du droit de vote L’attachement au droit de vote n’est pas ce que réclament les révolutionnaires. Même si il y a 80% des inscrits vote pour la première élection présidentielle. Les élections suivantes s’enregistrent un niveau de vote bas entre 17 et 30%. Avec l’instauration du SUD, nait le problème de l’abstentionnisme. Comment mobiliser les électeurs ? Comment adonner ce nouvel électorat à utiliser le droit de vote ? La première raison qui explique la fragilité de la participation politique c’est les conditions même d’organisation du scrutin. Les opérations électorales en 1848 au chef-lieu du canton cad pas dans la commune. Le vote est très couteux. Il faut se déplacer de plusieurs Km pour aller voter : cela occasionne de la fatigue et de revenus. Les premières élections sont transformées en grande messe au cours desquelles les électeurs d’une même commune se sont déplacés en cortège et donc le vote est un acte collectif. Journal de Rouen 27 avril 1848, le vote et la vertu Alain Garrigou C’est la première fois du sud tel qu’il s’exprime en 1848. C’est un vote communautaire différent d’une opinion individuelle. Une grande partie de la population ne s’inscrit pas sur les listes électorales car ils vivent suer des réflexes nés du régime censitaire. Ils ne sont pas forcément au courant que la législation à changer. Ceux qui s’inscrivent vont avoir du mal à apprivoiser l’acte de vote. Raymond Luard constate que les bulletins nuls ne montrent pas que les électeurs ne comprennent pas qu’ils vont choisir un nom. On va trouver non pas une incompétence politique mais proprement électorale. On demande aux électeurs d’exprimer une opinion politique par le vote mais ils le font dans une forme inadéquate. B. Rapports de volonté : la domestication des électeurs C’est un terme provocateur, comme on domestiquerait un chien sauvage. Où va-t-on apprendre aux gens à voter ? Le lieu privilégié est l’école. Les manuels scolaires décrivent les configurations de la salle de vote, les différentes opérations qui s’y déroulent. On va faire des formations. Paul Bert prononce une conférence sur l’éducation civique au palais du Trocadéro : « il faut inspirer à l’enfant un respecte quasi religieux pour ce grand acte…. ». Vote seul mode 23 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque d’expression politique possible mode d’expression pacifique prévisible Contrairement aux autres modes d’expression politique stigmatisés, rejeté et dénoncés… comme la révolution Il faut sacraliser le vote que faire la révolution est la même chose que de mettre un bulletin dans une urne. On va passer par une entreprise : les affiches montrent un homme avec un fusil et un bulletin devant une urne. Ce sont des affiches de propagande pour le vote. C’est une processus d’acculturation cad qui vise à modifier les pratiques des cultures populaires et à les transformer en pratique plus légitime. Elle vise à modifie la culture politique des classes populaires. Le suffrage universel n’est pas simplement un mode démocratique de dévolution du pouvoir mais surtout un moyen de pacification des rapports sociaux. C’est un moyen de forclusion de la violence, pour éviter la violence. Certain ont dénoncé le SUD. Louis blanc dit que c’est progrès et c’est moyen d’éviter que les classes populaires de révoltent. C’est un substitut à l’emploi de la violence. Du même coup, on explique l’intérêt ou les désintérêts des électeurs. Avec la violence on obtient une suite à ces revendications alors que le vote n’a pas d’effets immédiats. Le peu d’intérêt que les électeurs ont pour le vote est dû à cela. Il faut que les individus arrivent à penser que mettre un papier dans boite peut changer leur vie. On va demander aux électeurs de voter pour des représentants qu’il ne connaisse pas personnellement. Rapport publié en 1857 : les gens sont désarmés et ne connaissent pas les gens pour qui ils vont voter dont il ne pourrait pas obtenir grand-chose. Ils ne se rendent pas compte de leur acte de vote. Pourquoi donner son vote à un candidat qu’on ne connait pas ? La plupart des gens vont donner leur voie à des candidats qu’ils connaissent et vont perdurer le règne des notables. Le lien clientélaire va perdurer mais en même temps avec u problème. C’est de plus en plus difficile de distribuer des biens matériels de tout le monde. Les candidats doivent convaincre des milliers d’électeur. Cela va voir des conséquences sur la compétition politique elle-même. Pour convaincre les lecteurs, on ne peut pas le faire seul. Les candidats vont s’appuyer sur d’autres personnes qu’eux pour convaincre les individus. Ces notables vont constituer des équipes de campagne et des agents électoraux. De plus en plus des gens éloignés d’eux, embauché pour persuader mais surtout pour distribuer des bulletins prérédigé utiles le jour du vote. Ces agents ne sont pas des bénévoles, ils sont payés pour faire ce travail de mobilisation. L’activité politique devient une activité très onéreuse. Le coup d’une campagne est de 10000 équivalents à l’indemnité annuelle des parlementaires. Le premier effet du SUD est de renforcer les barrières posées à l’entrée de la compétition politique. Si le cens a disparu, il se maintient car il faut être riche pour mener une campagne politique. Il va falloir distribuer un certain nombre de rétribution et surtout embauché des agents électoraux. Au total l’instauration du Sud entraine une démocratisation mais relative : démocratisation du côté des électeurs, mais le recrutement du personnel politique reste un recrutement plus ploutocratique cad par argent. La fortune reste un condition d’exercice d’un mandat électif. Le processus de démocratisation met longtemps à se mettre en place. Il s’amorce sous la 3e république mais il n’est pas achevé. L’idée de représentation miroir : représenter la population n’existe pas. 24 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque Sous la 3erépublique, s’amorce une transformation politique. I. La transformation des candidats et ajustement des stratégies de conquête du pouvoir On va assister à une démocratisation du personnel politique entre 1870 et 1914. Puis l’émergence de nouvelle ressource politique. A. Une démocratisation relative du personnel politique C’est l’amassement général de l’origine social des élus de la chambre basse. Sous la 3e, l’élément le plus important est qu’il y a de moins en moins de nobles élus à la chambre des députés : en 1871, 35% de la chambre des députés, 23% en 1893, 12% en 1914. Ce retrait de la noblesse se fait au profit de la grande et de la moyenne bourgeoisie. La démocratisation du personnel politique se traduit par la progression des professions libérales et intellectuelles. En tête, on retrouve les avocats, les médecins et les enseignants. 2/3 du personnel ministériel sont issus de profession libéral dont 1/ 4 d’avocats. Les avocats, les médecins occupe une position de notable au sein ils ont un pouvoir symbolique pas uniquement politique. Ils ont une surface sociale qui leur permet d’avoir un pouvoir autre que politique. Ces notables sont différents car leur notabilité, ils ne la doivent ni à la rente ni à l’héritage mais à leur mérite cad aux études qu’ils ont faites. On est dans une période où le système d’enseignement change. La plupart de ces professions sont interdites aux femmes mais qui vont permettre des formes d’ascension sociale. On a une forme de démocratisation sociales mais relative car il n’y pas d’ouvrier à l’assemblée. Alors que la population ouvrière explose, cette classe n’est pas représentée. La représentation politique doit se faire parmi les élites mais tout de même différente. Elles vont utiliser d’autres ressources politiques B. De nouvelles ressources politiques Ces nouveaux personnels politiques vont avoir du mal à établir des relations clientélaires puisque ce ne sont plus des rentiers mais des gens qui vivent de leur travail et du même coup ils n’ont pas les mêmes moyens de distribuer aux électeurs de leur circonscription des biens matériels. Le cout des campagnes électorales se trouve augmentés, ces nouveaux acteurs vont essayer de compenser ce handicap et mettre en place des nouvelles stratégies de compétition du pouvoir. Ils vont s’appuyer sur de nouvelles ressources que celles strictement financières, et notamment celles qui touchent à leur savoir-faire, compétence, qu’ils vont engager dans la compétition politique. 25 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque La 3ème république va être par exemple retenue et considérée comme la république des avocats c’est-à-dire une république où le style oratoire, l’éloquence, notamment dans les rangs de la chambre vont constituer des ressources politiques permettant de conquérir le pouvoir, de la même manière il va y avoir une invention de nouvelles formes de mobilisation politique (les meetings politique qui mettent en avant des qualités oratoires, d’avantage que la distribution à des électeurs de biens matériels). Ces qualités qui leurs sont propres leur permettent de rentrer en politique et du même coup leur succès politique va se fonder non plus sur leur fortune mais leur savoir faire qui est très proche de leur savoir-faire professionnel notamment pour les avocats. Ce sont aussi des ressources méritocratiques, c’est la mise en place des critères de mérites, ils vont distribuer des biens qui ne seront plus matériels. C. De nouveaux biens politiques Ces nouvelles élites introduisent des nouveaux types de bien politique. Les types de bien qu’ils vont offrir, vont non seulement être des biens collectifs qui s’offrent à une collectivité toute entière, ils peuvent être consommés par plusieurs électeurs et ils ne sont pas consommables avant l’élection, leur consommation dépendra des résultats des élections. Ces bien ce sont ce qu’on appelle des programmes politiques. Ils sont aussi et c’est très important symboliques. La notion de programme politique elle est inventée et elle trouve une institutionnalisation à partir de 1881, date à laquelle un député radical qui s’appelle Barodet crée à l’assemblée un recueil de professions de foie et chaque élu, chaque candidat se doit de déposer à l’assemblée le programme sur lequel il souhaite se faire élire c’Est-ce qu’on va appeler le Barodet, l’ensemble des professions de fois qui montrent bien qu’ on a l’émergence des programmes politiques qui sont très importants. Cette innovation pose des problèmes car les notables qui faisaient campagnes sur leur nom, faisaient campagne sur des rapports personnels vont être eux aussi obligés de s’adapter et de produire des programmes politiques. En 1890 selon un rapport parlementaire on estime que seulement 10 candidats n’ont pas donné leur pouvoir, entre 1881 et 1890, on arrive quasiment à 100% mais il faut quand même 10ans pour que l’ensemble des candidats et élus déposent au Barodet leur programme. Dans ces programmes on va trouver deux sortes de bien collectifs, des biens collectifs matériels, mais qui sont beaucoup moins ciblés que ceux que proposaient les notables et qui vont concerner une plus large partie de la population (ex : la gratuité de l’école, de la protection sociale pour couvrir les risques du travail et de la famille, amélioration des conditions de travail sur le temps de travail quotidien, sur le bénéfice d’une loi sur les accidents de travail…). Ce sont des biens matériels mais qui touchent une très large population. C’est d’abord et avant tout des croyances, des valeurs, ce qu’on appelle communément de l’idéologie. Ces biens collectifs symboliques n’ont de valeur que sur le marché politique et ils sont immatériels. Ils n’ont pas de valeur d’échanger proprement dit et leur valeur d’échange ne vaut que dans la compétition politique. Ainsi, apparaissent des biens proprement politiques. Ce que constate est une forme de politisation de la compétition politique  compétition du temps des notables n’était pas une compétition politique à une compétition qui devient politique sous l’effet de deux mécanismes : - des biens privatifs matériels qui s’échangeait dans la compétition politique du temps des notables deviennent des biens politiques symbolique 26 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque des élections qui n’était pas politique deviennent des élections strictement politiques avec une spécialisation des fonctions politiques et un personnel qui se professionnalise. Ce mécanisme de politisation va s’accompagner d’autres mécanismes et notamment de la naissance des partis politiques. - D. La naissance des partis politiques Ouvrage : Paris 128 Nathan  Eric Agrikoansky les partis politiques La naissance des partis politiques est directement liée au manque de ressources des nouvelles élites politiques propulsé sur la scène électoral au moment de l’instauration du SUD. Les partis politiques sont des machines électorales destinées à améliorer les chances de succès de leur membre aux élections. Les partis politiques n’ont pas cette seule fonction  c’est aussi des lieux de socialisation, acculturation mais le rôle originelle des partis politiques c’est cette notion dans le processus démocratique et de conquête du pouvoir. A l’origine, les partis ont deux fonctions principales : - Une fonction d’accumulation des ressources pour les membres du parti qui se porte candidat à une élection. Ces ressources sont d’abord des ressources en termes de main d’œuvre. Lespartis politiques vont mettre à disposition des candidats, une main d’œuvre gratuite  ce sont les militants qui vont constituer l’équipe de campagne des candidats. C’est la mise en disposition d’une main d’œuvre bénévole qui va servir d’agents électoraux. Le parti politique va mettre à disposition aussi de l’argent qu’il a recueilli grâce aux cotisations de ses adhérents, plus tard grâce aux indemnités parlementaires. En effet, les partis politiques vivent non seulement des cotisations de leurs adhérents, du financement public et des indemnités que leur reversent les élus. Au départ, c’est aussi une mise à disposition des ressources financières. Le parti va aussi offrir des postes d’&appareil cad des postes de permanent des partis mais aussi des postes liés au parti. Aujourd’hui, c’est quelque chose de très important  la distribution des postes ce sont les postes de collaborateur d’élus, de groupes politiques… A la fin du 19 e, c’est quelque chose qui commence à se mettre en place mais pas achevé. Ces ressources viennent compenser le manque de ressources des acteurs politiques cad ils vont commencer à pouvoir exercer une activité politique sans se soucier du cout de ces activités politiques. Pour ces nouvelles élites, il faut limiter le cout du mandat. Donner aux élus la possibilité de vivre de la politique, c’est de permettre à chacun de devenir un élu. Les partis 27 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque - politiques vont aider ces candidats, ils vont participer à une forme de professionnalisation de l’activité politique car ils vont permettre à des élus de vivre de la politique, d’exercer cette activité à plein temps et d’en faire des spécialistes. Au fin 19e - début 20e, on a cette amorce de professionnalisation politique qui peuvent vivre de et pour la politique. La rationalisation des méthodes de conquête du pouvoir : une rationalisation double tout d’abord rassembler les besoins et demandes de la pop pour les transformer en programme d’action. Les partis politiques recensent les besoins de la population. C’est toute la fonction idéologique des partis. Et puis, fidéliser les électeurs par toutes sortes de technologie de conquête du pouvoir : les organes de presse (l’histoire de la presse française est largement liée à la politique), meeting, affiches de propagandes politiques… cela suppose de mettre en place une organisation assez rationnelle de type bureaucratique, qui est beaucoup plus rigide que les organisations que l’on connaissait jusqu’à lors qui était des comités électoraux, des clubs politiques. Ces clubs politiques s’étaient créé pour une élection et se dissolvait après. Les organisations qui arrivent au début du 20 e sont assez différentes des comités électoraux et clubs politiques que l’on connaissait. Elles ont trois caractéristiques particulières : ⇨ Ce sont des organisations durables dont l’existence ne se limite pas aux seules élections et dont l’espérance de vie est supérieure à celles de leurs dirigeants ⇨ Ce sont des organisations qui couvrent l’ensemble du territoire, qui vont entretenir un maillage de territoire avec des échelons locaux qui ont rapport avec les échelons nationaux ⇨ Ce sont des organisations plus ou moins rigide mais qui s’efforcent d’imposer une discipline à leurs membres. Il existe aujourd’hui encore au sein des partis, des commissions de discipline censée imposer une certaine rigueur à leurs membres qui peuvent aller de la sanction à l’exclusion. Comment imposer une certaine discipline dans un parti ? ⇨ 1) La technique du bâton, il y a certain militant chargé d’encadrer les autres militants voir les parlementaires. Il existe par exemples à la chambre des communes des députés que n’appelle les Whigs qui sont chargés d’encadrer l’activité parlementaire. C’est la fonction aujourd’hui des groupes parlementaires dont l’existence s’amorce au début du 20 e. il y a des gens qui contrôlent l’activité des députés. ⇨ ⇨ 2) la technique de la carotte : le parti va pouvoir offrir un certain nombre de rétribution qui sont par exemple l’investiture officielle. On, accorde des postes. On attribue des fonctions qui sont honorifiques. Le pendant est qu’on retire les fonctions honorifiques. Par ces techniques, le partis assoit sont autorité sur ces membres. Plus l’homme politique a besoin du parti, plus le 28 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque parti aura une emprise sur lui  il y a une corrélation étroite entre la rigidité du parti et le degré de dépendance de ces membres à son égard. Ce lien entre discipline et dépendance est très important car il est permet d’expliquer la première différence entre la gauche et la droite. Les partis situé à gauche de l’échiquier politique sont sociologiquement plus populaire que les partis situé à droite. Ainsi, les hommes politiques de gauche ont moins de ressources personnels que les hommes politiques de droite, du même coup, les hommes politiques de gauche sont très largement dépendant des partis politiques. Les hommes politiques de droite dispose de ressources personnels plus importantes ; cela est le premier élément. Les ouvriers du parti communiste ont besoin du parti. Plus on va vers la gauche, plus le recrutement des militants, candidats est polaire, plus les individus ont besoin des partis politiques, plus les partis sont rigide ( cf. parti communiste).cela explique historiquement quelque chose qui est que les partis politiques se sont construit à gauche avant de se construire à droite. II. Les partis politiques au concret, naissance politique des forces gauche et des forces de droite Les partis de gauche se structurent avant les partis de droite, en raison du personnel politique et les caractéristiques sociales du personnel qu’il réoccupe A. Les partis de gauche Il y a tout d’abord la création du parti radical en 190, la SFIO en 1905 et du parti communiste en 1920. La naissance des partis de gauche nait du centre gauche et va vers l’extrême gauche mais c’est plutôt qu’il est des organisations plus à gauche qui renvoie le PR de centre gauche. 1. Le parti radical Le mot « radical » date de la monarchie de juillet à un moment où il est difficile de se dire républicains et où on utilise un euphémisme pour désigner les républicains. Avant la naissance d’une organisation stricto sensu, les idées radicales vont s’incarner avec Gambetta avec le discours de Belleville en 1869  il va défendre les principaux thèmes des radicaux et des républicains : la définition du SUD, l’anticléricalisme, laïcité, libertés politiques comme liberté d’association. Ce sont des idées loin d’être partagé par tous car perçues comme radicales, extrémistes mais qui peu à peu vont pénétrer les arcades de la république par le biais des personnes qui les porte : Gambetta, Clemenceau et Jules Ferry. Il va ya voir des associations qui se crée c’est la période des ligues comme la LDH qui se crée au moment de l’affaire Dreyfus, la ligue de l’enseignement et une influence des loges maçonniques qui ont un poids très importants sur la vie publique à l’époque. Cette espèce d’agglomérat, d’association, de loges décident de se fédérer et de se regrouper en vue des 29 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque élections législatives de 1902. Ces associations se réunissent le 21 juin 1901 : c’est le congrès constitutif du parti radical. Chacun va décider de mettre à disposition ses ressources personnels au service de la collectivité et notamment mettre à disposition les journaux locaux, les sociétés de pensée, son communauté électoral. Le parti va recevoir l’adhésion de 280 parlementaires. Le PR va fédérer 476 comités locaux  fédération d’élus et d’association. Le PR a une organisation pyramidale avec à la base les comités locaux regroupés par cantons puis par circonscriptions électoral les, puis par départements avec à leur tête un comité exécutif chargé de définir les grandes orientations du partis. Ce comité exécutif est une assemblée de plus de 1000 membres qui détiennent pour la plupart un mandat électif. Il n’y pas dans ce parti de distinction entre les élus et les dirigeants  c’est de plus en plus le cas notamment le PS aujourd’hui où il y a une assimilation des élus et des dirigeants. Les élus sont les dirigeants du parti qui monopolise des postes de direction au détriment des militants. Le PR représente, ce que Duverger appelle un parti de cadre cad qui a les caractéristiques suivantes : - Parti principalement composé et dirigé par ses élus. Les chefs sont plus nombreux que les adhérents - Parti peu rigide au sein desquelles il n’y pas beaucoup de discipline partisane. Il ya une très grande dispersion de l’autorité puisque la plupart de ce qui font vivre le parti sont des chefs. - Le parti n’a pas de ligne idéologique claire. Il a certes des grands principes mais pas une ligne unique. C’est difficile idéologiquement de définir le radicalisme. Cela reste un parti qui n’a pas de journal officiel, pas un seul organe de presse. - Les fédérations électorales conservent une très grande autonomie. Elles peuvent choisir leur candidat, pas de contrôle national sur le choix du candidat. Elles peuvent fixer leur tactique électorale et donc laisse une grande liberté à ses membres. Cela s’explique par le fait que le PR reste un parti de notables sociologiquement appartenant à la bourgeoisie intellectuel et qui dispose de ressources personnelles assez fortes. Les 280 députés qui adhérent au parti radical font parti de groupes politiques différents. 2. La SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) Elle se crée en 1905 et qui est lié à l’émergence dans la sphère publique de la cause ouvrière. Cette cause va trouver des idéologues comme Marx mais aussi Proudhon qui vont rester les deux références du mouvement ouvrier en France. Ces références idéologiques vont croiser une réalité sociologique  développement de la classe ouvrière qui s’accompagne de revendications liées aux conditions de travail et aux conditions de vie de ces populations. Il va y avoir une prise en charge des intérêts ouvriers soutenu par les écrits de ces auteurs. En 1884, c’est la loi qui autorise la création des syndicats ouvriers  Loi WaldeckRousseau. C’est une loi très importante dans l’histoire de la république. 30 Téléchargé par Jonathan Layn ([email protected]) lOMoARcPSD|36365031 Sociologie politique, Cours de Mme Sandrine Levêque 1885 : création de la CGT qui viendra appuyer les partis ou les organisations qui existent déjà dans cette dernière partie du 19 e. en 1903, il y a quatre organisations porteuses de la cause ouvrière, elles disposent d’une cinquantaine d’élus à la chambre des députés. Première tendance : Parmi ces tendances du socialisme français, on va trouver les guesdistes (partisan de Jules Guesde) qui incarnent la tendance marxiste du socialisme français. Ils sont regroupés dans le parti ouvrier de France qui compte 16 000 adhérents en 1898 et qui recueille 300 000 voix aux élections législatives. L’implantation est surtout dans le nord chez les ouvriers du textile et de la sidérurgie  implantation ouvrière.* La deuxième tendance : les possibilistes, dirigé par Paul Brousse. C’est plutôt la tendance réformiste du socialisme cad les socialistes qui refuse l’idée de révolution, de Marx. Ils sont plutôt pour une participation légale au pouvoir. La troisième tendance : les allemanistes, jean Allemane qui est d’une tendance elle – aussi révolutionne  parti socialiste ouvrier révolutionnaire. Ce n’est pas une révolution marxiste mais plutôt antiparlementaire, anticapitaliste, anticléricale. C’est une tendance socialiste anarchiste. La quatrième tendance : les blanquistes, Auguste Blanqui, mort en 1881. Il va inspirer Edouard Maillon. C’est un parti nationaliste et antiparlementaire. Puis il ya des personnalités indépendantes comme Jaurès L’unification des socialistes est assez compliquée. Pour les regrouper, il y a une première initiative des indépendants (avec les réformistes) qui en 1902 se regroupe autour d’un PS français qui aux élections obtiennent 37 élus. Les partis plutôt révolutionnaire se regroupe une première fois en 1901 et crée le parti sociale de France qui obtient que 12 élus. C’est en 1905, que ces deux partis se regroupent au sein de la SFIO. Lorsque la SFIO est créé, ce sont les marxistes révolutionnaires qui dominent. Puis peu à peu une tendance plus réformiste s’installe permettant l’arrivée en 1908 de Jean Jaurès qui prend la tête de la SFIO. Sociologiquement, la SFIO ressemble assez au parti radical notamment en termer de militants, ce n’est pas un parti masse au départ + forte repr »sentation parmi les dirirgenats de la bourgeoisie mais ?

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