RCV - Anatomie - CM6 - Le larynx (RHL) PDF

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Aymeric BOHEC, Mathilde FENART, S. SAWAYA

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anatomy larynx veterinary medicine biology

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These are lecture notes summarizing the different components of the larynx, its articulations, and musculature. It covers the ways the larynx functions and is involved with the different aspects of veterinary medicine as well as the specifics of the larynx in various animal species.

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Module RCV Anatomie Aymeric BOHEC S. SAWAYA Mathilde FENART CM n°6 Objectifs v Con...

Module RCV Anatomie Aymeric BOHEC S. SAWAYA Mathilde FENART CM n°6 Objectifs v Connaître les différents constituants du larynx : leur forme, principaux reliefs, disposition. v Connaître les articulations et la musculature à la base du fonctionnement du larynx et, en particulier, tout ce qui concerne la mobilité des cartilages aryténoïdes c’est-à-dire tout ce qui intervient dans la tension des cordes vocales et l’ouverture de la glotte. Ø Pour les articulations : Connaître les unions crico-thyroïdienne, crico- aryténoïdiennes, thyro- aryténoïdienne ; thyro-hyoïdienne, hyo-épiglottique et crico-trachéale : moyens d’union et rôle. Ø Pour les muscles : retenir les muscles crico-thyroïdien, crico-aryténoïdien dorsal, thyro- aryténoidien; hyo-épiglottique, thyro-hyoïdien, sterno-thyroïdien: leur disposition, insertions, rôle et nerf moteur. v Savoir ce que sont les cordes vocales, les ventricules latéraux, la glotte. v Connaître la conformation interne du larynx, à quoi correspondent les parties infra- et supra-glottiques, le vestibule du larynx, v Connaître la conformation externe et les rapports des différentes faces du larynx. v Connaître parfaitement l’entrée du larynx, c’est-à-dire la façon dont va se présenter à vous le larynx lors de l’examen direct (carnivores) ou endoscopique (cheval). v Connaître parfaitement l’innervation du larynx : le rôle de chacun des nerfs laryngés et leur corrélations cliniques v Connaître la disposition et les principales particularités du larynx chez les différentes espèces de mammifères domestiques (Bœuf, cheval, porc, petits ruminants et carnivores), et leurs conséquences sur la physiologie ou/et sur l’examen de cet organe. Novembre 2016 Promotion RHL Sommaire Introduction I. Etude chez le cheval : p.2 A. Structure du larynx : a) La charpente cartilagineuse b) Les articulations du larynx c) Les muscles du larynx d) La muqueuse du larynx e) Vascularisation et innervation B. Le larynx dans son ensemble : a) Conformation externe et rapports b) Conformation interne c) Topographie du larynx du cheval II. Principales particularités spécifiques : p.21 A. Chez le bœuf (et les ruminants en général) B. Chez le porc C. Chez les carnivores Conclusion Introduction Base anatomique de la région de la gorge, le larynx est une formation tubulaire unissant le rhinopharynx à la trachée : c’est la portion initiale de l’arbre aérifère. Constitué de plusieurs pièces cartilagineuses, articulées entre elles, et mobilisées par une musculature particulière, le larynx est chargé : Ø De contrôler et moduler le passage de l’air dans les voies respiratoires (en régulant le diamètre des voies respiratoires supérieures) Ø De protéger l’arbre aérifère contre les corps étrangers grâce : Au réflexe épiglottique (fermeture de l’entrée du larynx lors de la déglutition) Et à la sensibilité fine de sa muqueuse à l’origine du réflexe de toux permettant le rejet des corps étrangers. Ø D’imprimer à l’air des vibrations sonores : c’est l’organe de la phonation. Cette importance physiologique explique l’importance clinique des affections du larynx : Les laryngites, inflammations du larynx, marquent souvent le début de toute affection de l’arbre aérifère Une dysfonction du larynx comme lors d’une paralysie ou une hémiplégie est très handicapante, en particulier quand il s’agit d’une espèce sportive comme le cheval (cas du « cornage laryngé chronique »). Un œdème aigu de la glotte (cas du chien qui avale une guêpe et qui se fait piquer), ou un corps étranger dans la glotte peuvent provoquer une asphyxie de l’animal et constituent des urgences en médecine vétérinaire, pouvant nécessiter le recours à une trachéotomie. Remarque : On peut réaliser une évaluation clinique par palpation/pression. 1 I. Etude chez le cheval : A. Structure du larynx : C’est la base anatomo-fonctionnelle de l’organe. a) La charpente cartilagineuse : Le larynx est formé par l’assemblage de 5 pièces cartilagineuses, quel que soit l’espèce : Trois sont impairs et symétriques. D’arrière en avant : les cartilages cricoïde, thyroïde, et l’épiglotte. Un seul est pair : le cartilage aryténoïde 2 3 1. Le cartilage cricoïde : C’est le plus caudal des cartilages du larynx. Il unit le larynx à la trachée constituant, en quelque sorte, le soubassement de l’organe. Il a la forme d’un anneau (du grec, « cricos » = bague) beaucoup plus large que le premier anneau trachéal. Sa partie dorsale, très large, est la lame du cricoïde. Elle présente une crête médiane saillante (insertions musculaires), ainsi que de petites facettes articulaires répondant au cartilage thyroïde, et d’autres répondant aux aryténoïdes. Sa partie ventrale, beaucoup plus étroite, est l’arc du cricoïde. 2. Le cartilage thyroïde : Placé en avant du cricoïde, il forme comme un « berceau » (ou « bouclier », du grec « thyréos »), embrassant ventralement et de chaque côté les autres cartilages du larynx. Il est formé de 2 lames latérales unies ventralement par le corps du cartilage thyroïde. Le corps présente une forte saillie ventrale, la proéminence laryngée (correspond à la « pomme d’Adam » très saillante chez l’homme). Chez le cheval, il est très fortement échancré caudalement par l’incisure (ou échancrure) thyroïdienne caudale (Cette échancrure marquée chez le cheval, permet l’accès direct à la cavité du larynx après incision de la membrane qui la 4 recouvre). Les lames thyroïdiennes, de forme losangique, présentent sur leur face externe une ligne oblique séparant deux surfaces d’insertion musculaire. Leur bord dorsal se prolonge en avant par une corne rostrale qui délimite la fissure thyroïdienne rostrale (passage des artères v. et nerfs laryngés crâniaux), et, en arrière, par une corne caudale qui surmonte la fissure thyroïdienne caudale (entrée du n. laryngé récurrent). La corne rostrale s’articule avec la grande corne de l’hyoïde. La corne caudale répond au cricoïde. 3. Le cartilage épiglottique ou épiglotte : C’est le clapet souple qui ferme l’entrée du larynx lors de la déglutition. Il a la forme d’un pétiole ou d’une « feuille de sauge ». Il présente deux faces, un apex et une base. L’apex de l’épiglotte est pointu chez le cheval et le chien, arrondi chez le bœuf et le porc. La face dorsale, regarde l’entrée du larynx : c’est la face laryngée. La face ventrale, regarde la racine de la langue : c’est la face linguale. La base présente un petit relief saillant, le pétiole (insertion d’un ligament qui unit l’épiglotte au cartilage thyroïde). De part et d’autre de ce pétiole, vient se souder, chez le cheval, un petit cartilage complémentaire, le cartilage cunéïforme. L’épiglotte délimite ventralement l’entrée du larynx. 5 4. Les cartilages aryténoïdes (paire : un droit et un gauche) : Ils sont situés dorsalement, entre les lames du cartilage thyroïde, et en avant du cricoïde. Chaque cartilage forme une lame aplatie grossièrement triangulaire : Ø Sa face latérale est plaquée contre la face interne de la lame thyroïdienne. Ø Sa face médiale regarde la cavité du larynx ; elle est tapissée par la muqueuse laryngée. Ø Son bord dorsal présente un fort processus musculaire, et se prolonge rostralement par le cartilage corniculé. Ce dernier se soude chez les animaux à l’aryténoïde et forme le processus corniculé qui lui confère cet aspect caractéristique en crochet renversé (du grec = « en forme de bec d’aiguière »). Les processus corniculés des deux aryténoïdes s’adossent dans le plan médian, et surplombent l’entrée du larynx. Sa pointe ventrale du triangle est le processus vocal, sur lequel s’insèrent les constituants de la corde vocale. Remarque concernant les cartilages complémentaires du larynx : Le cartilage cunéïforme n’existe pas chez le chat ni les ruminants. Par contre, chez le chien il est très développé et présente une disposition différente de celle du cheval : il vient se placer de chaque côté, entre le bord de l’épiglotte et le processus corniculé de l’aryténoïde. Il existe également chez le chien et le porc un tout petit cartilage inter-aryténoïdien. 6 7 b) Les articulations du larynx : Ø Les articulations intrinsèques unissent les différents cartilages du larynx entre eux. Ø L’ensemble du larynx est uni à l’os hyoïde d’une part, et à la trachée d’autre part par les articulations extrinsèques.Certaines de ces articulations sont de véritables diarthroses (avec capsule articulaire et synoviale). Elles sont complétées par des ligaments (« membranes ») fibro-élastiques. 1. Principales articulations intrinsèques du larynx : Ø L’union cricoïde-thyroïde Les cartilages cricoïde et thyroïde sont unis par : Une diarthrose crico-thyroïdienne d’une part Une membrane crico-thyroïdienne d’autre part. Cette membrane comble les espaces latéraux et ventraux entre ces deux cartilages et clôt l’échancrure thyroïdienne caudale. Remarque : l’abord chirurgical le plus classique de la cavité du larynx se fait par incision de cette membrane crico-thyroïdienne. 8 Ø Union des aryténoïdes aux autres cartilages Les aryténoïdes sont, avec l’épiglotte, les cartilages les plus mobiles du larynx. Ils sont unis à tous les autres cartilages, et leurs articulations jouent un rôle fondamental dans le fonctionnement de cet organe. Nous n’en citerons que les plus importantes : L’union crico-aryténoïdienne : C’est une véritable diarthrose. Elle permet le mouvement de bascule caudale et d’écartement (abduction) de l’aryténoïde par rapport au cricoïde : elle permet donc de tendre ou de relâcher les cordes vocales. L’union thyroïde-aryténoïde : Elle est assurée par le ligament thyro-aryténoïdien qui s’étend du processus vocal au corps du thyroïde : c’est le ligament vocal, un des constituants de la corde vocal (Ce ligament est en position profonde. Pour le voir il faut réaliser une section sagittale du larynx et enlever sa muqueuse). L’union épiglotte-aryténoïdes : Chaque aryténoïde est uni au bord correspondant de l’épiglotte par un ligament ary-épiglottique. Ce ligament constitue la base anatomique du pli ary-épiglottique qui forme la paroi latérale de l’entrée du larynx. Les faisceaux les plus ventraux du ligament ary-épiglottique sont bien développés chez le cheval et forment la base anatomique du pli vestibulaire. 2. Les articulations extrinsèques du larynx : Ø Union du larynx à l’appareil hyoïde Le larynx est uni à l’appareil hyoïde par deux cartilages : l’épiglotte et le cartilage thyroïde. L’union thyro-hyoïdienne est une diarthrose qui joint la corne rostrale du thyroïde à l’extrémité caudale de la grande corne de l’hyoïde. Cette jonction est complétée par une membrane thyro-hyoïdienne qui ferme les espaces latéraux et ventraux entre ces deux éléments. Cette articulation est fondamentale, car elle conditionne la suspension du larynx à l’appareil hyoïde. L’épiglotte est unie au corps de l’hyoïde par le fort ligament hyo- épiglottique, base anatomique du pli glosso-épiglottique. Ø Union du larynx à la trachée Le cartilage cricoïde est uni au premier anneau trachéal par la membrane crico-trachéale. C’est une membrane souple et élastique, surtout développée ventralement. Remarque : si la membrane crico-trachéale est trop lâche, elle peut faire hernie dans la lumière de la trachée lors de l’inspiration, et obstruer les voies respiratoires. 9 10 c) Les muscles du larynx : La musculature du larynx est complexe. On décrit classiquement : Les muscles intrinsèques qui mobilisent les cartilages du larynx les uns par rapport aux autres. Ils agissent sur le diamètre de la cavité du larynx et sur la tension des cordes vocales. Les muscles extrinsèques qui mobilisent le larynx par rapport à l’appareil hyoïde d’une part, et par rapport au cou d’autre part. 11 1. Les muscles intrinsèques du larynx : Du point de vue fonctionnel, on peut distinguer 2 groupes, très inégaux, de muscles intrinsèques : Ø Le muscle crico-thyroïdien, seul muscle innervé par le nerf laryngé crânial Ø Les muscles mobilisateurs des aryténoïdes par rapport aux autres cartilages du larynx, tous innervés par le nerf laryngé caudal. Le muscle crico-thyroïdien : Situé à la face latérale du larynx, il joint l’arc cricoïdien à la lame du cartilage thyroïde. C’est un muscle constricteur du larynx. En outre, sa contraction raccourcit le larynx et tend les cordes vocales. Sa paralysie entraîne une voix grave. Les muscles mobilisateurs des cartilages aryténoïdes : Nous n’en décrirons que les plus importants : ü Le muscle crico-aryténoïdien dorsal : Ce muscle pair prend origine sur la crête médiane de la lame cricoïdienne, et se termine sur le processus musculaire de l’aryténoïde. Sa contraction fait basculer le cartilage aryténoïde caudalement tout en le portant en « abduction » C’est le principal muscle dilatateur de la glotte, le plus actif et le plus directement tenseur des cordes vocales. ★ La paralysie de ce muscle (le plus souvent unilatérale et à gauche) provoque : Ø Son amyotrophie, d’où un affaissement du cartilage aryténoïde => sa palpation clinique est modifiée, il présente une mobilité anormale. 12 Ø Un affaissement de la corde vocale correspondante qui reste flasque et flotte dans la cavité du larynx : d’où des troubles respiratoires sérieux caractérisés par des bruits de ronflements à l’inspiration : c’est le cornage laryngé chronique du cheval. ü Le muscle thyro-aryténoïdien : Comme le ligament vocal, ce muscle est en position profonde. Pour le voir, il faut enlever la muqueuse. Il joint le processus vocal de l’aryténoïde à la face interne de la lame thyroïdienne. Il est formé de deux faisceaux : l’un crânial, c’est le muscle ventriculaire, l’autre caudal, c’est le muscle vocal. Ces deux parties sont très nettes chez le cheval et déterminent entre elles un interstice au fond duquel vient se réfléchir la muqueuse du larynx : cet interstice est le ventricule latéral du larynx. Le muscle vocal double le ligament vocal. La corde vocale ou pli vocal correspond au relief de la muqueuse soulevée par le ligament et le muscle vocaux. Les muscles vocal et ventriculaires agissent sur la tension des cordes vocales, donc sur la qualité du son émis. 2. Les muscles extrinsèques du larynx : Ø Le muscle thyro-hyoïdien : Situé à la face latérale du larynx, il unit la lame du cartilage thyroïde à la grande corne de l’hyoïde. Sa contraction remonte le larynx entre les cornes de l’hyoïde Ø Le muscle hyo-épiglottique: Il double le ligament homonyme et constitue la base anatomique du repli glosso-épiglottique. Sa contraction rabat l’épiglotte vers l’avant après la déglutition. Ø Le muscle sterno-thyroïdien : C’est un long muscle fin et plat qui prend origine sur l’extrémité crâniale du sternum et se termine sur le bord caudal de la lame thyroïdienne. Il longe la face ventrale de la trachée (voir les mm. infra-hyoïdiens). Il tire le larynx en direction caudale. 13 14 15 En résumé : Ø Les cartilages cricoïde et thyroïde sont peu mobiles et servent de soutien et d’appui pour les autres cartilages. Ø L’épiglotte est mobile et permet l’ouverture/fermeture de l’entrée du larynx pendant la déglutition. Ø Les aryténoïdes sont très mobiles. Leurs mouvements permettent, grâce à la mobilisation des cordes vocales (tension, relâchement) de réguler le débit d’air (variation du diamètre du larynx) et d’agir sur la qualité des sons émis. 16 d) La muqueuse du larynx : La muqueuse du larynx tapisse toute la cavité de l’organe. Elle est de type respiratoire et continue, sans démarcation nette, avec la muqueuse du rhinopharynx d’une part, et avec la muqueuse trachéale d’autre part. Elle contient des glandes muqueuses ainsi que de nombreux nodules lymphoïdes, surtout au niveau des processus corniculés. Elle adhère partout à la face interne des cartilages du larynx sauf en deux endroits : Au niveau des plis ary-épiglottiques. Et au niveau des ventricules latéraux où elle s’infléchit au fond de chaque ventricule formant un cul-de-sac sans adhérer à la lame du cartilage thyroïde. Les ventricules latéraux sont larges et profonds chez le cheval. ★ Cette particularité est mise à profit dans la ventriculoectomie qui est une méthode classique de traitement chirurgical du cornage laryngé chronique. Le principe consiste à réaliser l’ablation de la muqueuse du ventricule latéral (avec une fraise, ou avec un laser chirurgical) dans le but de générer une fibrose cicatricielle qui va entraîner l’adhérence de la face latérale de l’aryténoïde concerné contre la face interne de la lame thyroïdienne. Ceci permet de fixer les aryténoïdes et de « re-tendre » en quelque sorte la corde vocale, atténuant la gêne respiratoire et les bruits de cornage. Le plus souvent la ventriculoectomie est associée à d’autres techniques chirurgicales notamment une cordectomie, ou une pexie de l’aryténoïde à la lame thyroïdienne. La muqueuse du larynx est richement vascularisée et innervée. 17 18 e) Vascularisation et innervation : 1. Vascularisation : Le principal apport sanguin se fait par l’artère laryngée crâniale. Les veines se jettent dans la veine jugulaire externe. Le réseau lymphatique est très dense, et drainé par les nœuds lymphatiques rétro-pharyngiens et cervicaux profonds. 2. Innervation : Elle est issue du nerf vague (Xème paire crânienne). Ce gros nerf est le support de différents types de fibres (motrices, sensitives, parasympathiques, et même sympathiques). Il sort de la cavité cérébrale par le foramen jugulaire avec les nerfs IX et XI. Ø Le nerf laryngé crânial : Il se détache du nerf vague dans la région de la gorge et émet : Un rameau moteur pour le muscle crico-thyroïdien Un rameau sensitif qui pénètre dans la cavité du larynx par la fissure thyroïdienne rostrale. Il est responsable de la sensibilité fine (« épicritique » = aigue) de la muqueuse laryngée. Cette sensibilité est à l’origine du réflexe de toux qui assure la protection contre les corps étrangers. ★ Cette sensibilité diminue et disparaît lors d’une anesthésie générale Danger de passage de sang ou de sérosités dans la trachée lors d’opérations au niveau du larynx, du pharynx ou du fond de la cavité buccale ! Dans de telles conditions il faut toujours prévoir une voie respiratoire de secours : selon le cas, une sonde endo-trachéale ou une sonde de trachéotomie. ★ Une tranquilisation (cheval), voire une pré-anesthésie (carnivores) sont obligatoires pour pouvoir réaliser un sondage endo-trachéal dans les meilleures conditions, sans provoquer un spasme ou un œdème du larynx. ★ Le réflexe de toux est explorable lors de l’examen clinique chez les carnivores : la réponse normale à une palpation-pression du larynx (plus exactement des lames thyroïdiennes) est une toux. Ø Le nerf laryngé caudal ou nerf laryngé récurrent se détache dans le thorax, près de la base du cœur (les trajets thoraciques des nerfs laryngés droit et gauche ne sont pas symétriques : à droite, il se détache du nerf vague dans le médiastin crânial et contourne le tronc artériel costo-cervical issu de l’artère sous-clavière ; à gauche il s’en détache dans le médiastin moyen à la base du cœur et contourne la racine de l’aorte) puis remonte le long de la face latérale de la trachée pour rejoindre le larynx. è Il assure la sensibilité diffuse de la muqueuse du larynx. è Il est surtout moteur pour tous les muscles mobilisateurs des aryténoïdes. ★ La paralysie du nerf laryngé récurrent (le plus souvent du côté gauche, à cause de ses rapports avec les nœuds lymphatiques trachéo-bronchiques dans le thorax et suite à une affection respiratoire ou autre... : les nœuds lymphatiques grossissent et compriment le nerf 19 ce qui cause une paralysie) paralysie du m. crico-aryténoïdien dorsal à l’origine du cornage laryngé chronique. 20 II. Le larynx dans son ensemble : A. Conformation externe et rapports : Le larynx présente 4 faces et 2 extrémités. a) L’extrémité crâniale : C’est l’entrée du larynx ouverte dans le rhino-pharynx. Elle est délimitée : Ø Dorsalement, par les processus corniculés des aryténoïdes qui se rejoignent dans le plan médian (formant le « tubercule corniculé ») Ø De chaque côté, par les plis ary-épiglottiques Ø Ventralement, par la face laryngée de l’épiglotte. Plus profondément, et de part et d’autre, on aperçoit les cordes vocales et l’entrée des ventricules latéraux du larynx. Les plis vocaux droit et gauche, délimitent une fente losangique à grand axe vertical : c’est la fente de la glotte. v★ Cet aspect est celui qui se présente au clinicien lors d’un examen bouche ouverte (avec un laryngoscope) chez les carnivores ; ou lors d’un examen endoscopique chez le cheval) ® En définitive : La glotte constitue une sorte de diaphragme musculaire : par contraction ou relâchement des muscles des cordes vocales elle permet d’une part de varier le « diamètre » de la fente glottique et d’autre part de modifier la fréquence des vibrations sonores c’est à ce niveau qu’a lieu la régulation du débit d’air et le contrôle des sons. b) L’extrémité caudale : Elle correspond à la jonction avec la trachée c) La face dorsale : D’avant en arrière, on voit : les processus corniculés des aryténoïdes qui surplombent l’entrée du larynx ; les muscles crico-aryténoïdiens dorsaux couvrant la lame du cartilage cricoïde et, de part et d’autre, on distingue le bord dorsal des lames thyroïdiennes. L’ensemble est recouvert par l’œsophage et les muscles pharyngiens. d) Les faces latérales : D’avant en arrière : l’épiglotte ventralement et le « bec d’aiguière » de l’aryténoïde dorsalement, unis par le pli ary-épiglottique ; la lame thyroïdienne unie vers l’avant à la grande corne de l’hyoïde par le msucle thyro-hyoïdien, et caudalement, à l’arc du cricoïde par le muscle crico-thyroïdien. Les faces latérales sont en partie recouvertes par les muscles pharyngiens (ceux qui prennent origine sur les cartilages du larynx). Elles sont en 21 rapport avec les muscles masticateurs (ptérygoïdien médial et digastrique) et les divisions de l’artère carotide externe. e) La face ventrale : Rostralement, le corps de l’hyoïde est uni au cartilage thyroïde par la membrane thyro-hyoïdienne. Ensuite, vient la membrane crico-thyroïdienne qui ferme l’échancrure caudale du thyroïde. Enfin, caudalement, la membrane crico-trachéale relie le larynx à la trachée. Cette face est recouverte par du tissu adipeux et conjonctif plus ou moins abondant qui la sépare des muscles sterno-hyoïdiens et de la convergence des muscles omo-hyoïdiens. ★ L’espace losangique délimité par les bords des msucles sterno-céphaliques et omo- hyoïdiens constitue la zone d’intervention dans l’abord chirurgical du larynx ou, un peu plus bas, de la trachée (pour le larynx : la tête étant bien mise en extension, on incise la peau à une quinzaine de centimètres en arrière d’une ligne tangente aux bords postérieurs des deux mandibules). 22 B. Conformation interne : La cavité du larynx paraît irrégulière du fait des plis de la muqueuse laryngée. La glotte correspond à la partie rétrécie du larynx délimitée par la saillie des cordes vocales. Elle divise la cavité du larynx en deux parties : Ø Partie supra-épiglottique : elle comprend l’entrée du larynx et son vestibule délimité par le relief du pli vestibulaire. Sa muqueuse est dotée d’une sensibilité aigue (épicritique) véhiculée par le rameau sensitif du nerf laryngé crânial. Ø Partie infra-épiglottique qui se continue, sans démarcation nette avec la trachée. Elle est le siège de la sensibilité diffuse du larynx (nerf laryngé récurrent). 23 C. Topographie du larynx du cheval : Le larynx du cheval est placé très haut entre les 2 mandibules : son extrémité caudale ne dépasse pas le niveau de l’atlas difficile à examiner par palpation. Mais cette position varie avec celle de la tête : Ø Quand la tête est en flexion, le larynx s’engage complètement entre les deux mandibules et devient inexplorable. Ø Par contre, quand la tête est en extension, la tension exercée par les muscles sterno- hyoïdiens et sterno- thyroïdiens tire le larynx caudalement. Pour un examen clinique par palpation, mettre la tête en extension maximale (idem pour l’abord chirurgical). a) Chez le bœuf (et les ruminants en général) : Ø Le larynx est court et situé très rostralement, entièrement engagé dans l’espace inter- mandibulaire difficilement palpable. Ø Incisure thyroïdienne à peine ébauchée. Apex de l’épiglotte arrondi. Ø Pas de ventricule latéral (le msucle thyro-aryténoïdien est indivis.). 24 b) Chez le porc : Ø Larynx très long et mobile. Il est situé presque entièrement dans le cou. Ø La glotte est très caudale par rapport à l’entrée du larynx, d’où une partie supra-glottique très allongée. Ø L’axe de l’organe est en ligne brisée : parties supra-glottique et infra-glottique ne sont pas alignées. ★ Sondage endotrachéal relativement difficile à réaliser chez les porcins (facilité par l’utilisation d’un laryngoscope très long et une très bonne pré-anesthésie. Intérêt surtout en chirurgie expérimentale). c) Chez les carnivores : Ø Le larynx est très large, bref, situé à l’origine du cou et mobile très facilement palpable en clinique. Ø Le vestibule est court et, une fois la tête mise en extension, l’axe de l’organe est pratiquement rectiligne et se trouve dans le prolongement de celui de la cavité buccale sondage endo-trachéal relativement aisé. Ø Chez le chien, les cordes vocales sont bien développées (il existe une opération d’excision des cordes vocales du chien pour l’empêcher d’aboyer = opération « d’aphonie de convenance »). Ø Le ventricule latéral du larynx est, comme chez le cheval, large et profond. ★ Chez le chien, les affections du larynx se rencontrent surtout chez les races brachycéphales où ils constituent, en général, des complications du « syndrome obstructif des voies respiratoires supérieure s». Ces complications peuvent se traduire par une éversion des ventricules laryngés (La muqueuse ventriculaire fait hernie et obstrue la cavité du larynx) ou un collapsus laryngé (affaissement des cartilages aryténoïdes et des plis ary-épiglottiques). Les paralysies ou les hémiplégies avec paralysie des aryténoïdes (comme chez le cheval) ne sont pas exceptionnelles chez ces races. 25 Conclusion Le larynx est un organe à l’anatomie et au fonctionnement assez complexes. Sa physiologie est dominée par celle des cartilages les plus mobiles : l’épiglotte et les aryténoïdes. Les mouvements de l’épiglotte permettent de clore l’entrée du larynx lors de la déglutition, ou de la garder béante au repos. Les mouvements des aryténoïdes permettent de tendre ou relâcher les cordes vocales d’une part, de rétrécir ou dilater l’ouverture de la glotte d’autre part. Ce qui permet d’agir sur la qualité du son émis, et de réguler la quantité d’air qui passe dans les voies aérifères. L’ensemble est contrôlé par une innervation mixte, sensitive et motrice, efficace, permettant de défendre les voies respiratoires supérieures, notamment grâce au réflexe de toux. Les affections du larynx peuvent être très invalidantes surtout chez les espèces sportives comme le cheval. Les lésions de l’épiglotte, des aryténoïdes ou des plis ary-épiglottiques peuvent être à l’origine de fausses routes gravissimes chez cette espèce. ® L’examen direct du larynx n’est possible que chez les carnivores (mais il faut s’aider d’un laryngoscope pour visualiser l’entrée du larynx et la glotte). Chez le cheval, le seul moyen de visualiser le larynx est l’utilisation d’un endoscope introduit par voie nasale. ® L’abord chirurgical classique se fait par la voie ventrale à travers la membrane crico- thyroïdienne (actuellement développement de la chirurgie laser sous-contrôle endoscopique). Les interventions au niveau du larynx sont très délicates et nécessitent des soins et des précautions pré-, per-, et post-opératoires importants. 26

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